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Lecornu abat la carte retraites avant sa négociation de la dernière chance avec le PS

Sébastien Lecornu joue son va-tout dans le “money time”: avant de recevoir les socialistes à Matignon, le Premier ministre démissionnaire a ouvert la porte à une “suspension” de la réforme des retraites, pour arracher un accord d’ici mercredi soir comme demandé par Emmanuel Macron.Une retraite tactique pour éviter la débâcle. Chargé de mener “d’ultimes négociations” aux airs de mission impossible pour sortir de la crise politique, M. Lecornu a fini par abattre sa carte maîtresse mardi soir, au terme d’une intense journée de tractations.C’est sa prédécesseure Elisabeth Borne, aujourd’hui ministre démissionnaire de l’Education, qui l’a annoncé au Parisien. Quel meilleur symbole que celle qui avait fait adopter la très décriée réforme de 2023, pour concéder sa suspension “si c’est la condition de la stabilité du pays”.Presque en même temps, Raphaël Glucksmann se félicitait à la sortie de Matignon que cette revendication qui “était impossible il y a quelques jours, aujourd’hui devien(ne) possible”.Mais à l’issue de son entretien avec M. Lecornu, le leader social-démocrate du parti Place publique n’était pas en mesure de dire “si ce qu’on nous a proposé dans ce bureau est de nature à éviter la dissolution”.Tout dépend désormais de la réaction du Parti socialiste, dont les dirigeants seront à leur tour reçus à 10H00. Cueilli à chaud au 20H de France 2 mardi, Olivier Faure s’est contenté de saluer “un réveil positif” bien que “tardif” sur les retraites, tout en soulignant qu’il entendait également “avancer sur toute une série de sujets”.Il sera donc question de fond, mais aussi de casting: le patron du parti à la rose juge en effet que “le temps est venu de passer à la gauche”, après avoir essayé en vain “trois Premiers ministres de droite successifs”.Une exigence partagée avec les Ecologistes, qui suivront à 12H15, et les communistes, également conviés – à un horaire non précisé.- Quelques heures pour trancher -Mais l’idée hérisse la droite, à commencer par le président des Républicains, Bruno Retailleau, qui ne retournera “certainement pas dans un gouvernement dirigé par un homme de gauche”, ni d’ailleurs “par un macroniste” et réclame un chef d’équipe “qui ne soit pas proche” du chef de l’Etat.Visé par cet oukaze, Sébastien Lecornu a répliqué en faisant savoir au chef des députés LR, Laurent Wauquiez, que sans “logique d’entente” entre leurs camps, le choix se réduirait à un Premier ministre de gauche ou une nouvelle dissolution.Cette dernière option est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. En pré-campagne, la patronne du parti à la flamme Marine Le Pen s’affichera loin des tractations parisiennes, au Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).Pas de rendez-vous non plus pour La France insoumise, qui estime avoir mieux à faire à l’Assemblée nationale, où sa motion de destitution d’Emmanuel Macron sera soumise au nouveau bureau de l’institution. Une première étape dite de “recevabilité” qui devrait être franchie grâce à l’abstention du RN.Manière de faire encore monter la pression sur le chef de l’Etat, lâché par certains de ses alliés comme son ancien Premier ministre Edouard Philippe qui l’appelle carrément à démissionner de manière “ordonnée” et “digne” d’ici quelques mois, “une fois le budget adopté”.Sans aller aussi loin, son successeur Gabriel Attal a critiqué “une forme d’acharnement à vouloir garder la main”, de la part de ce président dont il “ne comprend plus les décisions”.Seul à pouvoir dénouer la crise qu’il incarne, M. Macron n’a plus que quelques heures pour trancher. M. Lecornu lui “fera état du résultat de ses consultations”, indique-t-on au Palais. Ensuite, le président de la République “prendra ses responsabilités” et “parlera pour annoncer ses décisions”. Cette fois, l’échec n’est plus permis.

Appel des viols de Mazan: confrontation entre l’accusé et Gisèle Pelicot

Gisèle Pelicot et le seul des hommes accusés de l’avoir violée à avoir maintenu son appel s’expriment mercredi devant la cour d’assises du Gard, une confrontation à l’intensité encore renforcée par la diffusion prévue des vidéos filmées par l’ex-mari de la victime.Restée discrète depuis le verdict en décembre du procès des viols de Mazan, où les 51 accusés de cette affaire retentissante symbolique des violences sexuelles et de la soumission chimique avaient été condamnés, celle qui a accédé au statut d’icône féministe va devoir à nouveau prendre la parole “pour vraiment tourner la page”.”Elle aurait vraiment préféré rester là où elle est et se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir. Mais elle doit en passer par là”, comme l’explique à l’AFP un de ses avocats, Antoine Camus. Alors qu’elle avait fait face pendant près de quatre mois l’an dernier aux fréquentes dénégations des dizaines d’accusés réfutant avoir eu “l’intention” de la violer après que son ex-époux Dominique Pelicot l’eut préalablement sédatée, elle ne devrait pas minimiser l’importance de cet ultime dossier.”Il n’y a pas de petit viol. Celui de monsieur Dogan, ce dernier appelant, n’est pas moins grave que celui de tous les autres” devrait-elle rappeler, selon son avocat.Mme Pelicot, qui est accueillie à chacune de ses arrivées et sorties du tribunal de Nîmes par les applaudissements du public, ne s’est pas encore exprimée depuis l’ouverture du procès. Elle reste dans “l’incompréhension face au déni persistant en dépit même de la preuve matérielle”, selon son avocat.En tout, 107 photos et 14 vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s’était rendu à leur domicile conjugal de Mazan, dans le Vaucluse, sur invitation de Dominique Pelicot, ont été retrouvées sur un disque dur de celui-ci. – Premières plaidoiries -Preuves principales de ce procès d’appel, une dizaine de vidéos pourraient être diffusées juste avant son audition par la cour. Sur plusieurs d’entre elles, l’accusé apparaît en compagnie de Dominique Pelicot en train d’effectuer des pénétrations vaginales mais aussi des fellations forcées à une Gisèle Pelicot totalement inerte et ronflant. L’une d’entre elles pourrait être particulièrement débattue: on y voit M. Dogan pénétrer la septuagénaire et se retirer immédiatement quand celle-ci bouge légèrement, en raison “d’un réflexe ou d’une gêne”, a précisé mardi à la barre le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, qui a dirigé l’enquête de ce dossier hors-norme.Lors du procès de première instance, l’avocate de l’accusé, Sylvie Menvielle, avait saisi ce mouvement pour laisser planer le doute sur une éventuelle complicité de la victime, qui aurait pu ne pas être endormie, suscitant la colère de Gisèle Pelicot qui avait quitté brièvement la salle.M. Dogan, un ex-ouvrier du BTP de 44 ans, aura peut-être été préalablement questionné sur ce sujet lors de son interrogatoire. Initialement prévu mardi, il a été décalé à mercredi matin en raison du retard pris à l’audience.Il répètera sans doute à nouveau avoir été “piégé” par Dominique Pelicot, ce “manipulateur”, et avoir pensé participer au jeu consenti d’un couple libertin. Lors de sa première prise de parole lundi, ce Turc arrivé en France dans son enfance et au parcours compliqué avait déclaré ne “jamais” avoir “voulu violer” Mme Pelicot.Version contestée mardi par Dominique Pelicot qui, comparaissant depuis son box en qualité de simple témoin, a assuré qu’il cherchait “une personne pour abuser de son épouse à son insu” et que M. Dogan ne pouvait avoir “aucun doute quant à l’état de (son) épouse lors de sa venue”.Après l’audition de Gisèle Pelicot devraient débuter, vraisemblablement dans l’après-midi, les plaidoiries de ses avocats suivies du réquisitoire de l’avocat général. En première instance, 12 ans de prison avaient été requis contre l’accusé qui, poursuivi pour “viols aggravés”, risque un maximum de 20 ans de réclusion.Les plaidoiries des avocats de M. Dogan pourraient elles avoir lieu en fin de journée ou plus probablement être décalées à jeudi, jour désormais attendu pour le verdict.

Orne: alerte enlèvement déclenchée à Alençon pour une fillette de 3 ans

Le dispositif alerte enlèvement a été déclenché mardi soir pour retrouver une fillette de 3 ans enlevée la veille dans la soirée à Alençon (Orne), a annoncé le ministère de la Justice.L’enfant, prénommée Khuslen et d’origine mongole, a été enlevée vers 21h40 lundi selon l’alerte enlèvement diffusée, et son ravisseur présumé, son père, pourrait avoir pris la fuite dans un véhicule blanc Peugeot 308. L’enfant à “la peau mate”, “yeux et cheveux noirs” et “mèche sur le front”, portait “un ensemble gris, une tétine et un doudou Mickey” au moment des faits, précise l’alerte qui décrit le ravisseur présumé comme portant “une grosse tache rouge dans le cou”, et comme étant vêtu d'”un pull vert” et de baskets. L’alerte ajoute que le suspect, âgé de 36 ans, mesure 1,69 m, et a “l’allure mince”, les cheveux bruns” et “les yeux noirs”.Les autorités enjoignent quiconque susceptible d’avoir localisé l’enfant de ne pas intervenir directement mais d’appeler le 197 ou d’envoyer un email à alerte-enlevement@interieur.gouv.frSollicité par l’AFP pour fournir des précisions sur le contexte de cet enlèvement et le profil du suspect, le parquet d’Alençon n’avait pas réagi dans l’immédiat.Le 25 septembre, le dispositif alerte enlèvement avait déjà été déclenché dans l’Orne, avec succès, après la disparition d’une enfant de douze ans enlevée par un ami de son père à Dompierre.Le suspect et la mineure, saine et sauve, avaient été retrouvés quelques heures plus tard en Loire-Atlantique, grâce à un signalement dans une supérette.Les enquêteurs avaient mobilisé un important dispositif de recherches, avec notamment 120 gendarmes, un hélicoptère et un drone, dans le cadre d’un “plan Epervier”.Le suspect, âgé de 34 ans et sous tutelle, a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, viol et agression sexuelle aggravés, puis placé en détention provisoire.Adopté en France en février 2006, “alerte-enlèvement” est un dispositif d’alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d’un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan “Amber Alert”, créé au Texas en 1996, après l’enlèvement et l’assassinat de la petite Amber Hagerman.Il a été déclenché en France à plus d’une trentaine de reprises depuis sa création.

Trump says ‘real chance’ to end Gaza war as Israel marks attacks anniversary

US President Donald Trump voiced optimism that there was a “real chance” to end the war in Gaza, as Israel remembered victims of the October 7 attacks two years ago on Tuesday.In his message marking the anniversary, Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu vowed to achieve all the goals of the war, including crushing the Palestinian …

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Lecornu prêt à bouger sur les retraites, Macron lâché par les siens

Nouveau rebondissement dans la crise politique: Sébastien Lecornu a “ouvert la porte” à une “suspension” de la réforme des retraites, au terme d’une première journée “d’ultimes négociations” demandées par un Emmanuel Macron lâché jusque dans son propre camp.Le “bougé” est de taille: “La suspension de la réforme des retraites, c’était impossible il y a quelques jours encore, aujourd’hui ça devient possible”, a déclaré Raphaël Glucksmann à sa sortie de Matignon en début de soirée.Dernier reçu par le Premier ministre démissionnaire, le leader social-démocrate du parti Place publique a toutefois dit ne pas savoir “si ce qu’on nous a proposé dans ce bureau est de nature à éviter la dissolution”.Mais le bloc central semble prêt au sacrifice. Pour preuve, celle qui a porté et fait adopter en 2023 cette réforme si décriée, Elisabeth Borne, a elle-même appelé à “ne pas (en) faire un totem”, dans une interview au Parisien.”Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension” jusqu’à la prochaine élection présidentielle, ajoute la ministre démissionnaire de l’Education et ex-Première ministre.”On est prêts à temporiser”, a renchéri sur LCI sa collègue Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique), prenant le soin de souligner que “ce n’est pas un retour en arrière” et “qu’il ne s’agit pas d’abroger la réforme”, mais bien de montrer que “notre porte est ouverte et notre main est tendue”.- “Passer à la gauche” -Reste à voir qui la saisira. A commencer par les socialistes, attendus à leur tour mercredi à 10H00 par M. Lecornu. Mardi à chaud, au 20H de France 2, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a salué “un réveil positif” bien que “tardif” sur les retraites.Mais il a surtout revendiqué le poste de son hôte, considérant que “le temps est venu de passer à la gauche” après l’échec de “trois Premiers ministres de droite successifs”.Une demande partagée avec les Ecologistes de Marine Tondelier, qui “sen(t) que la gauche n’a jamais été aussi proche d’être nommée à Matignon”, où elle sera également reçue à 12H15.Pas sûr toutefois que l’idée plaise au président des Républicains Bruno Retailleau, qui a prévenu qu’il ne participerait “certainement pas” à un nouveau gouvernement “dirigé par un homme de gauche” ou “par un macroniste”, mais seulement à une équipe de “cohabitation” et à condition que LR “ne se dilue pas” dans le camp présidentiel.Sauf que M. Lecornu a fait passer le message au chef des députés de droite, Laurent Wauquiez: s’ils refusent une “entente” avec la macronie, alors les options se réduiront à un Premier ministre de gauche ou la dissolution.Sachant que la première hypothèse est déjà exclue par quelques macronistes tendance aile droite: “Je n’accepterai pas un gouvernement mené par Olivier Faure”, prévient ainsi la députée Maud Bregeon, ainsi que que son collègue Sylvain Maillard.- “La démission n’existe pas” -Pas de quoi arranger l’ambiance au sein du bloc central, où même les chefs de parti affichent leur défiance envers le président. Son ancien Premier ministre, candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe, l’a même exhorté à partir avant la fin de son mandat.Il lui a demandé d’organiser “une élection présidentielle anticipée” après l’adoption d’un budget pour 2026, évoquant un État qui n’est selon lui “pas tenu”.La veille, un autre ex-chef du gouvernement, jadis proche d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, avait sèchement pris ses distances avec le président dont il ne comprend “plus les décisions”. Mardi, le patron du parti présidentiel Renaissance a toutefois rejeté l’hypothèse d’un départ anticipé du président, arguant que “tout notre équilibre démocratique serait fragilisé”.De toute façon, “la question de la démission n’existe pas”, puisque Emmanuel Macron restera en place “jusqu’à la dernière minute de son mandat”, a affirmé la porte-parole démissionnaire du gouvernement, Aurore Bergé.A la tête d’un exécutif zombie depuis lundi matin, mais chargé par le chef de l’Etat de proposer d’ici mercredi soir une “plateforme d’action” pour la “stabilité du pays”, M. Lecornu a consulté au pas de charge les responsables de la droite et du centre (Renaissance, Horizons, MoDem, LR, Liot), ainsi que les présidents de l’Assemblée et du Sénat, Yäel Braun-Pivet et Gérard Larcher.En revanche, le RN a décliné l’invitation, réitérant sa demande de dissolution. Tout comme La France insoumise, focalisée sur la destitution de M. Macron.Quoiqu’il arrive, ces nouvelles tractations, si elles devaient aboutir à un compromis, ne se traduiront pas nécessairement par une reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon, selon l’entourage du président.En cas d’échec, le président prendra ses “responsabilités” selon la même source, faisant planer la menace d’une nouvelle dissolution après celle de l’été 2024.pol-are-la-gbh/jmt/dsa

Lecornu fixe un ultimatum à LR en brandissant la menace de la gauche ou d’une dissolution, selon Wauquiez

Sébastien Lecornu a fixé mardi un ultimatum jusqu’à mercredi soir aux Républicains pour qu’ils décident s’ils sont prêts à participer à un gouvernement avec la macronie, brandissant la menace d’un Premier ministre “de gauche” ou une dissolution, a affirmé Laurent Wauquiez lors d’une visio avec les députés LR.  “Leur interrogation c’est de savoir si après la position de Bruno Retailleau” qui a fait voler en éclats dimanche le gouvernement de Sébastien Lecornu, “on est toujours dans cette logique d’entente avec la macronie”, a expliqué le patron des députés LR qui a été reçu dans l’après-midi par Sébastien Lecornu à Matignon, séparément du président du parti Bruno Retailleau, a indiqué à l’AFP un participant. Selon M. Wauquiez, Sébastien Lecornu souhaite que le prochain chef du gouvernement soit “issu d’une entente qui a le plus de députés à l’Assemblée nationale (…), leur première option étant le fameux socle commun” qui réunit la macronie et LR.Pour éviter une dissolution ou qu’un chef de gouvernement de gauche soit nommé, le locataire de Matignon demande “un retour à la situation de dimanche”, en d’autres termes la décision des parlementaires LR de participer au gouvernement avant d’en connaître la composition et d’en claquer la porte. “On va devoir maintenant répondre avec Bruno Retailleau et définir une position collective”, a ajouté le député de Haute-Loire.Invité du 20H00 de France 2, Bruno Retailleau n’a pas souhaité révéler le contenu d’une conversation “privée” avec Sébastien Lecornu qui l’a reçu après Laurent Wauquiez.  “Il faut acter le fait que le gouvernement soit dirigé par un homme qui ne soit pas proche d’Emmanuel Macron”, a-t-il affirmé, écartant aussi une participation à un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche.De nombreux députés LR craignent une dissolution, principalement ceux qui ont sauvé leur peau de justesse face au RN dans des circonscriptions rurales lors des législatives anticipées de l’an dernier. 

Borne ouvre la porte à une “suspension” de la réforme des retraites

La ministre démissionnaire de l’Education et ancienne Première ministre Elisabeth Borne s’est dite mardi ouverte à une “suspension” de la très impopulaire réforme des retraites qu’elle avait fait adopter en 2023, dans une interview au Parisien.”Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle”, a-t-elle déclaré. “Dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger”, a-t-elle ajouté, préconisant ce geste en direction de la gauche.”Je pense qu’on ne doit pas faire de cette réforme des retraites un totem”, a-t-elle ajouté à propos de cette réforme qui porte progressivement de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, et qui avait provoqué des manifestations massives. “C’est un réveil tardif, mais c’est un réveil positif”, a réagi sur France 2 le patron du PS Olivier Faure, qui doit être reçu mercredi matin à Matignon. “Mais ce que je souhaite, c’est que nous puissions maintenant porter des débats à l’Assemblée”, a-t-il ajouté. Cette déclaration d’Elisabeth Borne intervient au lendemain de la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu, et alors que celui-ci mène d’ultimes consultations des forces politiques, en quête d’un compromis pour le budget 2026, notamment avec la gauche. “On doit tout faire pour ne pas en arriver” à une dissolution de l’Assemblée nationale, a également déclaré Elisabeth Borne au Parisien. Elle a dit plaider “pour la nomination à Matignon d’une personnalité qui ne soit pas marquée politiquement”.”Aller chercher une personnalité de la société civile permettrait d’apaiser les choses”, a-t-elle estimé, en soulignant que cette personne devrait également être “sans ambition présidentielle”.Celle qui est aujourd’hui ministre démissionnaire de l’Education a par ailleurs dénoncé une “surenchère permanente ces derniers jours où chacun semble davantage guidé par des intérêts partisans”, alors que la crise a gangréné jusqu’au camp présidentiel. 

“A l’insu de mon épouse”: Dominique Pelicot enfonce l’accusé

Dominique Pelicot cherchait “une personne pour abuser de son épouse à son insu” et il a trouvé Husamettin Dogan, seul accusé rejugé en appel, a raconté mardi le chef d’orchestre des viols de Mazan.Veste grise, polo rayé, jetant un regard à son ex-femme Gisèle, propulsée au rang d’icône féministe mondiale, Dominique Pelicot, 72 ans, a été sorti de l’isolement de sa prison pour témoigner à ce nouveau procès. Ayant accepté sa condamnation à 20 ans de prison, il n’est pas rejugé lui-même à ce procès devant la cour d’assises à Nîmes, où comparaît le seul des 51 hommes condamnés à Avignon il y a un an à avoir finalement maintenu son appel.Et comme attendu, celui que certains surnomment “l’ogre de Mazan” a donné du grain à moudre à l’accusation.Ce 28 juin 2019, l’homme qui se présentait comme “Karim BM” (Karim bien monté, ndlr) sur le forum de rencontres sexuelles Coco.fr, fermé depuis, arrive à Mazan (Vaucluse).Dominique Pelicot lui demande de se déshabiller, de ne pas fumer, de se laver les mains à l’eau chaude: “Des obligations qui ne laissaient aucun doute quant à l’état de mon épouse”.Le président l’interroge: “Auriez-vous un intérêt à enfoncer Dogan ou un autre ?”. “J’ai aucun intérêt sauf la vérité”, assure Dominique Pelicot.- “Cette dame” -Ce deuxième jour de procès se fait donc plus pressant autour de l’accusé, ex-ouvrier de 44 ans pour qui l'”étiquette de violeur” est trop lourde à porter. Affalé sur sa chaise, bras croisés, il ne semble toutefois pas réagir à cette nouvelle salve contre lui.Le matin, le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, qui a dirigé l’enquête de ce dossier hors-norme, a lui aussi dit n’avoir “aucun doute du fait qu’il ait eu pleinement conscience de l’état de la victime”, sédatée préalablement par son ex-mari. “Toute personne qui voit les vidéos le comprend immédiatement”.Lundi, M. Dogan avait clamé: “Je suis là car je n’ai jamais voulu violer cette dame, que je respecte”. Il assure avoir cru participer au jeu consenti d’un couple libertin et n’avoir “jamais su qu’elle était droguée”.Entre 2011 et 2020, Dominique Pelicot a reconnu avoir régulièrement drogué aux anxiolytiques Gisèle Pelicot avant de la violer et de la faire violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur internet.Le tout en filmant et archivant méticuleusement les actes commis sur celle-ci dans leur maison. En tout, 107 photos et 14 vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s’était rendu à Mazan, ont été retrouvées.- La famille que j’avais -Sur plusieurs d’entre elles, dont certaines seront diffusées mercredi, l’accusé apparaît en train d’effectuer pénétrations vaginales et fellations forcées à une Gisèle Pelicot totalement “inerte et ronflante”. “Il est clair que les deux hommes agissent de manière très prudente, minutieuse, de manière à ne pas faire de bruit”, a martelé M. Bosse-Platière. Si Dominique Pelicot a pu être “un peu directif”, “il n’y a aucune contrainte physique, aucune menace”.”Je n’ai jamais forcé qui que ce soit, ils n’ont jamais eu besoin de moi”, a lancé Dominique Pelicot.”Je voulais juste renouveler mes excuses à ma famille, celle que j’avais”, a-t-il déclaré avant d’être reconduit en prison. Face à lui, son ex-épouse et son fils cadet, Florian, sont restés impassibles.- Sauveur  -La cour a aussi entendu un policier de Carpentras, Laurent Perret, dont le rôle a été essentiel au début de l’enquête. C’est lui qui a découvert que Dominique Pelicot, surpris en train de filmer sous les jupes de femmes, avait conservé dans son téléphone des messages invitant des dizaines d’hommes à agresser sexuellement son épouse.C’est ce même policier qui a ensuite été chargé d’informer Gisèle Pelicot.”Je lui ai présenté la photo d’une femme nue. Elle a dit: +C’est moi. Qu’est-ce que je fais en porte-jarretelles?+. Puis je lui ai montré des photos avec 4, 5 individus. +Mais ils sont en train de me violer+”, a réagi celle qui peu avant qualifiait son mari d'”homme idéal”, s’est souvenu le policier.”J’ai fait basculer sa vie dans l’horreur. Je n’ai qu’une hâte, tourner la page de l’enquête la plus difficile de ma carrière”, a-t-il confié. “Vous avez été celui qui l’a sauvée”, lui a répondu l’un des avocats de Gisèle Pelicot, Antoine Camus.Le procès se poursuit mercredi avec l’interrogatoire de l’accusé et l’intervention très attendue de Gisèle Pelicot, à nouveau acclamée par des dizaines de femmes à sa sortie de l’audience mardi.Le verdict, initialement prévu mercredi soir, sera plus probablement rendu jeudi.