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Réseaux sociaux et effet de groupe aux racines du fléau des couteaux chez les jeunes

Après une série de meurtres à l’arme blanche par des adolescents ces derniers mois, aux abords ou dans des établissements scolaires, jeunes, éducateurs et psychiatres dénoncent une banalisation de la violence et une facilité d’accès aux armes, notamment sur les réseaux sociaux.Dans un rapport remis au Premier ministre, la vice-présidente de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou constate que depuis 2016, “20% des mis en cause porteurs d’une arme sont des mineurs”, avec 3.000 jeunes par an interpellés en possession d’une arme blanche.En février, le gouvernement a constaté que les signalements d’armes blanches dans les établissements scolaires avaient bondi de 15% sur un an.Pour lutter contre ce fléau, il a demandé la mise en place d’un “protocole” de détection des problèmes de santé mentale dans tous les établissements scolaires à partir de cette rentrée, sans débloquer toutefois de nouveaux moyens.Depuis plusieurs mois, la police mène des fouilles aléatoires de sacs devant les collèges ou lycées. C’est lors de l’une d’elles qu’un adolescent de 14 ans a tué une surveillante en juin.- “Effet de groupe” -Pour Naël, 16 ans c’est souvent en ligne que les problèmes commencent. “Deux quartiers vont s’affronter et se lancer des piques sur YouTube”. Puis s’ils se rencontrent dans la vraie vie, “un tel va se faire taper”, appeler ses amis, “après, ça dégénère”, explique-t-il à l’AFP.Pour lui, avoir un couteau résulte aussi d’un “effet de groupe”: “c’est pour montrer que tu en as un”, remarque l’adolescent de Vitry-sur-Seine, évoquant une culture viriliste.D’autant que se procurer une lame est devenu très facile: en quelques clics sur TikTok ou autre réseau social, on a accès à des boutiques en ligne de lames létales sans vérification d’âge, pour quelques dizaines d’euros. “Il y a aussi les gazeuses, les marteaux, les tasers…”, énumère Naël, en marge d’un match de football organisé par des associations anti-rixes.L’adolescent a été touché personnellement par le phénomène quand son cousin de 22 ans a été “planté à la main” (poignardé) “à Orly, pendant une rixe”.Les adolescents justifient le port du couteau parce qu’ils se sentent menacés, expliquent les observateurs (parents, enseignants, etc).Un cercle vicieux selon Almamy Kanouté, un éducateur qui tente d’apprendre aux jeunes qu’il y a “d’autres moyens de se défendre”.  Boro Doucouré, de l’association anti-rixes Restart Up, attribue le phénomène à plusieurs facteurs: des parents dépassés mais aussi l’influence de courants du rap comme “la drill, une musique où on est dans la poésie du couteau”.”Certains parents donnent un portable à leurs enfants pour qu’ils ne s’ennuient pas, et après les jeunes se perdent sur les réseaux sociaux, “dans des images, de la violence” qui “finissent par être banalisées dans leur subconscient”, ajoute-t-il.- “Tuer devient banal” -Le psychiatre Xavier Pommereau épingle aussi “le numérique, les jeux vidéo extrêmement violents, le rapport au réel et l’imaginaire complètement fondus” donnant l’impression que “tuer l’autre devient quelque chose de banal”.Un avis partagé par son confrère Serge Hefez, qui dénonce la perte du sentiment d’empathie.Il attribue “l’exacerbation de la violence chez les jeunes à des tensions sur l’ensemble de la société, à l’angoisse de l’avenir”.”Tout leur laisse à penser qu’ils vont plutôt moins bien vivre que la génération précédente”, relève-t-il auprès de l’AFP.La France est loin d’être le seul pays concerné. Au Royaume-Uni, le Premier ministre Keir Starmer a dénoncé une “crise nationale” sur fond de hausse des agressions à l’arme blanche impliquant des mineurs.”Il y a urgence à faire un vrai travail de prévention par rapport aux écrans” pour que les jeunes soient “moins livrés à eux-mêmes face à des contenus de plus en plus violents”, estime Serge Hefez.”Il faut aussi davantage ouvrir l’école à la société civile, aux associations”, conclut-il.Sa consoeur Rachel Bocher parle de problèmes “multifactoriels” et appelle à des efforts “interministériels”: “de la justice, de l’éducation, de la santé…”, détaille-t-elle.Le président Emmanuel Macron a dit vouloir interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Missionnée par le chef du gouvernement après la mort fin avril d’une lycéenne poignardée par un autre élève à Nantes, Naïma Moutchou recommande notamment de généraliser la vidéosurveillance dans les établissements scolaires, et bannir la vente de certains couteaux “extrêmement dangereux”.

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Sécheresse record pour un début août en Europe et sur le pourtour méditerranéen

La sécheresse a continué de sévir de manière exceptionnelle début août en Europe et sur le pourtour méditerranéen, avec plus de la moitié (51,3%) des sols affectés, selon l’analyse lundi par l’AFP des dernières données de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).Un taux aussi haut n’avait jamais été relevé pour la période du 1er au 10 août depuis le début des observations en 2012. Depuis mi-avril, environ la moitié de cette zone est touchée par la sécheresse, un épisode dépassant en gravité la lourde sécheresse de l’été 2022.L’indicateur de sécheresse de l’observatoire du programme européen Copernicus, constitué à partir d’observation satellitaire, combine le niveau de précipitations, l’humidité des sols et l’état de la végétation. Il se décompose en trois niveaux de sécheresse: surveillance, avertissement et alerte.Début août, 7,8% de l’Europe et du pourtour méditerranéen étaient en état d’alerte, le niveau le plus grave, 38,7% en avertissement, et 4,9% en surveillance.Le Caucase et le nord des Balkans sont les régions les plus touchées par la sécheresse. La Géorgie et l’Arménie sont ainsi affectées par la sécheresse sur 97% de leur territoire, tout comme la Bulgarie et le Kosovo, alors que la Serbie, la Macédoine du Nord, l’Albanie, la Hongrie et le Monténégro ont tous au moins les trois quarts de leur superficie en avertissement ou en alerte.Cette partie de l’Europe avait été touchée en juillet et en août par des vagues de chaleur, favorisant de nombreux incendies de forêt, dont certains mortels (un mort au Monténégro, un en Albanie). L’Espagne, le Portugal et l’Italie, également frappés par de violents incendies en début de mois, ne sont plus affectés par la sécheresse que localement. Au Royaume-Uni (69,5%) et en France (63%), c’est une part beaucoup plus large du territoire que l’EDO considère comme touchée. La seule amélioration est à signaler au centre de l’Europe. L’humidité des sols et l’état de la végétation reviennent à des conditions normales en Allemagne, en Suisse, en Autriche et en République tchèque pourtant plus affectées les mois précédents. D’après un calcul de l’AFP à partir des estimations par pays fournies par le système européen d’information sur les feux de forêt (Effis), les incendies, dont l’apparition et la propagation sont facilitées par la sécheresse, ont déjà ravagé plus d’un million d’hectares dans l’UE en 2025, dépassant en huit mois le record sur l’ensemble d’une année.

Russie: le chercheur français Vinatier devant le tribunal pour des accusations d'”espionnage”

Le chercheur français Laurent Vinatier, déjà condamné à trois ans de prison en Russie, doit comparaître lundi devant un tribunal de Moscou pour des accusations d'”espionnage”, ce qui laisse présager une prolongation de sa peine.L’audience dans cette nouvelle affaire doit se dérouler à huis clos et concerne une enquête pour “espionnage” lancée à l’encontre de Laurent Vinatier, a confirmé à l’AFP Anastassia Pychkina, porte-parole du tribunal de Lefortovo.Il n’est toutefois pas possible de savoir dans l’immédiat si M. Vinatier a été inculpé ou non pour ces accusations et aucune accusation spécifique n’a été dévoilée par les enquêteurs ou le Parquet. Incarcéré depuis juin 2024, ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.Laurent Vinatier a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu'”agent de l’étranger”, un label utilisé par les autorités russes pour réprimer leurs détracteurs.Les nouvelles accusations d’espionnage le visant sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.”Connaissant le gouvernement russe on n’a pas été étonné qu’ils le poursuivent à nouveau, qu’ils trouvent encore des choses à lui reprocher”, a déclaré à l’AFP la mère du chercheur français, Brigitte Vinatier.Se disant “prise de court” par ces nouvelles accusations, Mme Vinatier a dit ne s’attendre “à rien de bien, à rien de positif”.”Les autorités françaises ont réclamé des nouvelles et des informations tout le temps avec un manque de réponses de la part des autorités russes qui leur ont dit simplement qu’elles seraient prévenues en temps voulu”, a-t-elle indiqué.- Relations glaciales -Selon elle, son fils a été transféré récemment à la prison moscovite de Lefortovo, notamment connue pour accueillir des détenus visés par des affaires à résonance politique.Paris a exigé de Moscou la libération de son ressortissant, accusant la Russie de chercher à prendre des Occidentaux en otage, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas depuis l’assaut russe contre l’Ukraine lancé en 2022 et les sanctions qui ont suivi.Lors de son premier procès en octobre, M. Vinatier avait été reconnu coupable d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer sous le label d'”agent de l’étranger”, alors même qu’il collectait des “informations dans le domaine des activités militaires” pouvant être “utilisées contre la sécurité” de la Russie.L’intéressé avait reconnu les faits, mais plaidé l’ignorance. Il s’est également excusé, espérant l’indulgence de la justice.Selon des sources interrogées par l’AFP, le Français travaillait depuis des années sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avant même l’offensive russe de février 2022, dans le cadre de discrets efforts diplomatiques en parallèle à ceux des Etats. Jusqu’à son arrestation, il effectuait des voyages dans les deux pays.Cette nouvelle affaire survient après une série d’actes de déstabilisation et de désinformation imputées à la Russie sur le territoire français, tandis que la France se voit reprocher son soutien militaire à l’Ukraine ou encore de censurer les médias russes.La semaine dernière, alors que les efforts diplomatiques s’intensifiaient pour tenter de trouver une issue au conflit en Ukraine, le président français, Emmanuel Macron, avait qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, d'”ogre à nos portes” et de “prédateur” qui “ne veut pas la paix”.

Antisémitisme: le gouvernement français mène un “combat sans ambiguïté”, selon Bergé

Le gouvernement français mène un “combat (…) sans ambiguïté” contre l’antisémitisme qui a atteint des seuils “intolérables”, a assuré lundi Aurore Bergé, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, alors que les Etats-Unis accusent la France d’être trop peu engagée en la matière.”Le combat du gouvernement français est sans ambiguïté face à l’antisémitisme”, a déclaré Mme Bergé sur Europe 1-CNews. “Le sujet est trop grave. Il est trop important à mon avis, pour être pris à partie dans des enjeux diplomatiques.”L’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, est convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après des critiques qui ont provoqué la colère de Paris sur “l’absence d’action suffisante” du président Emmanuel Macron contre l’antisémitisme.Dans une lettre adressée au chef de l’Etat obtenue dimanche par l’AFP, l’ambassadeur exprime “sa profonde inquiétude face à la flambée de l’antisémitisme en France et à l’absence d’action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre”, rejoignant les critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Face à ces critiques, Mme Bergé a insisté lundi sur son attitude “lucide” face à la réalité de l’antisémitisme.”Tous les jours, il y a des remontées de faits antisémites et cet été notamment, je trouve qu’on a atteint des seuils qui sont absolument intolérables, comme si on s’habituait à l’idée qu’il puisse y avoir une forme d’antisémitisme d’atmosphère”, a-t-elle dit. “Parce qu’ici, on interdit à des vacanciers parce qu’ils sont Israéliens de pouvoir entrer dans un lieu, parce que là, on exclut des jeunes Français d’un vol commercial…”, a-t-elle illustré, alors que le gérant d’un parc de loisirs vient d’être mis en examen pour avoir refusé l’accès de son site à un groupe de 150 jeunes Israéliens.”Il y a une forme d’antisémitisme d’atmosphère qui s’installe et qui s’installe dans toutes nos démocraties et que nous combattons”, a jugé Mme Bergé.”Aucun pays ne peut donner de leçons et tous doivent revoir leur copie”, a de son côté réagi sur X Patrick Klugman, président du comité français pour Yad Vashem.”Quelles que soient les positions, parfois contestables, de la France à l’égard d’Israël, les pouvoirs publics mènent une action constante, incontestable et résolue contre l’antisémitisme”, a-t-il ajouté.Le président d’honneur de la Licra, Alain Jakubowicz, a également estimé lundi sur BFMTV et RMC que ce n’est “pas aux USA de donner des leçons à la France sur le sujet”. Selon l’avocat néanmoins, “on a assisté à un été antisémite, clairement, chaque jour un fait nouveau”.

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Portugal: un feu de forêt a ravagé une surface record de 64.000 hectares

Près de 1.000 pompiers restaient mobilisés lundi dans le centre du Portugal pour éviter tout nouvel embrasement d’un feu de forêt circonscrit la veille et qui, selon les premières estimations, a brûlé une surface record de plus de 64.000 hectares.Ce brasier, qui a sévi pendant onze jours dans sept communes au confluent des districts de Coimbra, Guarda et Castelo Branco, a ravagé 64.451 hectares, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’Autorité nationale de la protection civile, le commandant Telmo Ferreira.Il s’agit de l’incendie le plus vaste jamais enregistré au Portugal, selon les données de l’Institut pour la conservation de la nature et des forêts (ICNF), dépassant le précédent record de 53.000 hectares dévastés par un seul feu de forêt, en octobre 2017.Ce brasier, provoqué par plusieurs éclairs tombés dans une zone de difficile accès, ne présentait lundi plus de risque de propagation mais mobilisait toujours “963 pompiers soutenus par 300 véhicules” dans des “opérations de surveillance”, même si ces effectifs devraient être réduits dans les prochaines heures, a précisé la commandant Ferreira.Le Portugal a retrouvé lundi un peu de répit sur le front des incendies avec aucun foyer majeur recensé par la protection civile.Comme l’Espagne voisine, le Portugal a été touché par des incendies dévastateurs cet été.Depuis fin juillet, les feux de forêt ont fait quatre morts et plusieurs blessés, détruit habitations et cultures, ravageant au total quelque 278.000 hectares, selon des données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS).Lors de l’année noire de 2017, plus de 563.000 hectares avaient brûlé dans des incendies qui ont fait 119 morts au Portugal, une année record depuis que l’EFFIS a commencé l’enregistrement de ces données en 2006.Face à l’ampleur des feux, le Portugal a obtenu des renforts internationaux dans le cadre du mécanisme européen de protection civile.Le gouvernement a annoncé une série de mesures d’urgence en faveur des populations touchées, dont le financement de la reconstruction des résidences principales détruites ou encore des aides pour les agriculteurs.La péninsule ibérique est fortement touchée par le changement climatique qui provoque des vagues de chaleur et des sécheresses plus longues, asséchant la végétation et favorisant ainsi les incendies de forêt, selon les experts.

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Dignité restaurée: dans un bidonville de Nairobi, des femmes récoltent du plastique contre un accès à des sanitaires

Appuyée sur une béquille, Molly Aluoch, 85 ans, avance péniblement depuis sa petite chambre aux murs tapissés de terre. Sur son dos, un sac de plastiques usagés qu’elle peut échanger contre une douche ou des toilettes.Depuis 31 ans qu’elle vit à Kibera, le plus grand bidonville du Kenya, l’accès à l’eau et l’assainissement restent rares et chers pour elle comme pour la plupart des habitants. De petits groupes informels contrôlant l’accès au précieux liquide imposent souvent des prix inabordables.L’ONG Human Needs Project (HNP, projet pour les besoins humains), cherche depuis une dizaine d’années à atténuer cette précarité.Les résidents peuvent échanger des plastiques qu’ils ont récupérés contre des “points verts”. Ces crédits leurs permettent ensuite d’utiliser des toilettes, des douches, un service de blanchisserie ou d’obtenir des repas.”Avec mes points verts, je peux maintenant accéder à des toilettes et une salle de bain confortables et propres à tout moment de la journée”, se réjouit Molly Aluoch.L’octogénaire dépensait auparavant 10 shillings (7 centimes d’euros) à chaque fois qu’elle devait se soulager ou se doucher.Un budget important par rapport aux 200 à 400 shillings (1,3 à 2,6 euros) que gagnent quotidiennement nombre d’habitants de Kibera, qui doivent avec si peu d’argent également se loger, se nourrir, se vêtir, payer l’éducation de leurs enfants…”Cela signifiait que sans argent, je ne pouvais pas utiliser de toilettes”, se souvient la vieille dame, qui emploie désormais les fonds économisés pour donner à manger à ses trois petits-enfants. Molly Aluoch, une accoucheuse traditionnelle, fait partie d’un groupe d’environ 100 femmes qui collectent des plastiques en échange de “points verts”. Elle les apporte à un centre HNP, situé à environ 200 mètres de chez elle. Un kilo de plastiques lui procure 15 points verts, équivalant à 15 shillings.Depuis 2015, le projet a distribué plus de 50 millions de litres d’eau et permis plus d’un million d’utilisations de toilettes et de douches. – “Plusieurs jours sans eau” -Un grand pas en avant pour ses bénéficiaires tant l’eau est une ressource précieuse à Kibera: il est ainsi fréquent que des vendeurs créent des pénuries artificielles pour augmenter les prix, ruinant les habitants impécunieux.Alors que le service des eaux de Nairobi facture entre 0,5 et 0,7 euro le mètre cube pour les foyers connectés, les habitants de Kibera doivent dans les pires moments débourser jusqu’à 17 dollars pour la même quantité.”Nous pouvions passer plusieurs jours sans eau”, soupire Magret John, 50 ans, mère de trois enfants, dont la vie s’est grandement améliorée.”Le point d’eau est à ma porte. L’approvisionnement est constant et l’eau est propre. Tout ce que je dois faire, c’est collecter des plastiques, obtenir des points, les échanger et obtenir de l’eau”, souligne-t-elle.Le projet bénéficie particulièrement aux femmes et aux filles en leur garantissant “des services sanitaires adéquats” pendant qu’elles ont leur règles, souligne John, qui vit depuis neuf ans à KiberaAvec 10 points d’eau répartis à travers le bidonville, HNP dit protéger les résidents des prix abusifs des vendeurs informels tout en s’attaquant au problème croissant des déchets à Kibera.”Quand les gens ne peuvent pas accéder à des toilettes et des salles de bain dignes, c’est l’environnement qui en pâtit”, observe le directeur des partenariats stratégiques du HNP, Peter Muthaura.Au premier trimestre 2025, les habitants de Kibera ont ainsi récolté deux tonnes de plastiques recyclables, souligne HNP.Pour Molly Aluoch, chaque sac de plastiques et chaque point vert gagné vont au-delà du seul accès à l’eau.”Ma prière est que ce projet s’étende à chaque coin de Kibera”, lance-t-elle, afin qu’il “atteigne des milliers de femmes dont la dignité a été volée par l’absence de services sanitaires”. 

Un an après son arrestation, le fondateur de Telegram critique l’enquête qui “peine” le visant

Pavel Durov, fondateur de Telegram, a critiqué dans un message sur son canal officiel l’enquête française le visant, qui selon lui “peine toujours à établir une quelconque irrégularité”, un an après sa retentissante arrestation.”Il y a un an, la police française m’a placé en garde à vue pendant quatre jours parce que certaines personnes dont je n’avais jamais entendu parler utilisaient Telegram pour commettre des infractions”, a lancé dans un message publié dimanche soir cet homme aux multiples nationalités, né en Russie et âgé de 40 ans.”Un an plus tard, l’+enquête criminelle+ menée contre moi peine toujours à établir une quelconque irrégularité de ma part ou de la part de Telegram”, a souligné cet homme richissime.”Arrêter le fondateur et dirigeant d’une grande plateforme pour les agissements de ses utilisateurs n’était pas seulement inédit — c’était juridiquement et logiquement absurde”, a-t-il encore ajouté, assurant une fois de plus que “nos pratiques de modération sont conformes aux normes du secteur, et Telegram a toujours répondu à toutes les demandes juridiquement contraignantes de la France”.Comme il le fait depuis un an, le patron de Telegram a estimé que c’était “une erreur de la police elle-même”, qui “n’adressait aucune de ses demandes à Telegram via la procédure légale requise”, qui lui vaut ses poursuites en France, et non des manquements à ses obligations de modération.Et d’ajouter: “Elle aurait pu connaître la procédure à suivre simplement en la cherchant sur Google ou en posant la question”.Après avoir obtenu un allégement de son contrôle judiciaire mi-juin, M. Durov regrette de devoir “toujours revenir en France tous les 14 jours”.”Malheureusement, la seule conséquence de mon arrestation jusqu’ici a été un immense préjudice porté à l’image de la France comme pays de liberté. Une chose est sûre, toutefois: nous continuerons de nous battre — et nous gagnerons”, a encore dit M. Durov.Après son arrestation spectaculaire à sa descente d’avion, l’entrepreneur naturalisé français en 2021 a été mis en examen en août 2024 pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, la justice française lui reprochant globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur sa messagerie.Lors de son interrogatoire en décembre 2024, il avait reconnu avoir “pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits” reprochés à sa plateforme.  

Bayrou entre dans le dur face aux risques de censure et de blocages

François Bayrou sera-t-il censuré sur son projet de budget à 44 milliards d’euros d’économies ? La grande explication de rentrée débute lundi par une conférence de presse du Premier ministre, sur fond d’appels à bloquer la France le 10 septembre.M. Bayrou s’exprimera lundi à 16h00 depuis des locaux gouvernementaux de l’avenue de Ségur (7e arrondissement de Paris) où il a déjà tenu deux conférence de presse consacrées au budget, en avril et le 15 juillet.Depuis cette date, et l’annonce de 43,8 milliards d’euros d’économies via de nombreuses mesures –année blanche fiscale, gel des pensions et prestations sociales, suppression de deux jours fériés à laquelle s’opposent 84% des Français selon un sondage Odoxa pour Le Parisien–, le Premier ministre fait face à une menace de censure brandie par la gauche et le Rassemblement national.Il doit aussi affronter des appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux et les messageries, et soutenus par la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, qui a dit espérer “la grève générale”.Les écologistes et les communistes soutiennent également cet appel, que le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a dit vouloir “accompagner”.Circonspects face à ce mouvement “nébuleux” (Sophie Binet, CGT), qui évoque la crise des “gilets jaunes”, les syndicats de salariés, opposés au budget Bayrou comme au projet gouvernemental de réformer à nouveau l’assurance-chômage, réfléchissent à leurs moyens d’action, avant une intersyndicale prévue le 1er septembre.Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT et de Solidaires -SUD Rail et Sud Industrie– ont prévu de se mobiliser le 10 septembre.”Tout le monde a le droit de protester, mais je ne crois pas que, devant une telle crise, la réponse des Français puisse être de bloquer le pays”, a jugé M. Bayrou dans des propos rapportés par la Tribune Dimanche.Après l’expérience de Michel Barnier, Premier ministre renversé au bout de trois mois, François Bayrou “ne veut pas subir la rentrée”. “Il ne va pas attendre qu’on le censure comme ça. Sans essayer de trouver des voies, des chemins, de réaffirmer un certain nombre de choses”, explique un de ses proches.Le Premier ministre ne se contentera d’ailleurs pas de sa conférence de presse. Il s’exprimera mardi à l’évènement de rentrée de la CFDT, puis jeudi à celui du Medef. Il doit se rendre vendredi à la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne).-“Prise de conscience”-Si les quelque 44 milliards d’économies sont “intangibles”, “les mesures peuvent toutes être discutées. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions; sur les jours fériés, par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement”, a récemment insisté M. Bayrou auprès de l’AFP.Le Premier ministre, qui a été reçu par Emmanuel Macron jeudi à Brégançon (Var), est notamment attendu sur les contours de la “contribution des plus fortunés” évoquée le 15 juillet.Il est “prêt à bouger” sur le sujet, assure un de ses soutiens, alors que des membres du MoDem rappellent leur opposition à la suppression de l’ISF en 2017.Suffisant pour s’entendre avec le PS ? “En l’état, rien ne va et c’est la censure assurée”, a réaffirmé dimanche le député Arthur Delaporte, ajoutant que les socialistes présenteraient des “propositions alternatives” dans les “prochains jours”.Si une négociation budgétaire s’engage, alors François Hollande a appelé le PS à ne pas voter de “censure immédiate”, dès la rentrée parlementaire fin septembre, comme le feront les Insoumis dont “aucun parlementaire” n’ira aux concertations gouvernementales, selon leur cheffe de file à l’Assemblée Mathilde Panot.Le RN n’entend de toute façon pas voter la motion LFI fin septembre car “le débat budgétaire commence au mois d’octobre et c’est seulement à ce moment là qu’on verra les décisions prises”, selon son porte-parole Julien Odoul. Mais “s’il (François Bayrou) souhaite infliger une nouvelle punition aux Français, la chute est inévitable”, a-t-il prévenu sur Franceinfo.

Le chef Jean Imbert visé par une plainte d’une ex-compagne pour violences conjugales

Lila Salet, ancienne actrice et ex-compagne de Jean Imbert, a déposé plainte pour violences conjugales contre le célèbre cuisinier et ancien vainqueur de “Top Chef”, a-t-on appris auprès lundi auprès de la plaignante.L’ex-comédienne de 33 ans a déposé plainte samedi dans un commissariat de Versailles pour des faits qui se sont déroulés selon elle entre 2012 et 2013, au moment de sa liaison avec le chef, comme relaté par le magazine Elle. Lila Salet, notamment vue dans le film “Amour & turbulences” avec Nicolas Bedos et Ludivine Sagnier, s’était déjà confiée dans ce magazine en avril, aux côtés de trois autres anciennes compagnes accusant de violences physiques et psychologiques le chef de la célèbre adresse parisienne Plaza Athénée.Jean Imbert, 44 ans, a nié dans Elle avoir exercé la moindre violence physique ou psychologique envers ses ex-compagnes. Dans sa plainte, que l’AFP a pu consulter, Lila Salet, aujourd’hui à la tête d’une agence immobilière, fait notamment état de gifles récurrentes et d’une séquestration dans un hôtel. Début 2013, Lila Salet avait déposé plainte, avant de la retirer. Il y a quelques jours, Alexandra Rosenfeld, ancienne Miss France (2006), a révélé sur Instagram être une des ex-compagnes de Jean Imbert témoignant dans Elle contre lui sous un pseudonyme. Elle y accusait notamment l’ancien gagnant de Top Chef (2012) de lui avoir fracturé le nez, avec une radiographie à l’appui. C’est ce témoignage qui a déclenché la plainte de samedi de Lila Salet.”Avec moi, il avait été violent”, a-t-elle confié à l’AFP. “J’avais des doutes qu’il l’ait été avec Alexandra Rosenfeld, mais je suis tombée des nues de savoir qu’elle s’était fait péter le nez”. “Donc, évidemment, ça a ravivé une espèce de colère, surtout que moi, j’avais déposé plainte en 2013 et que malheureusement, prise de compassion à l’époque, je l’avais retirée”, relate encore l’ancienne comédienne.”Je veux que la justice soit rendue et que la vérité soit entendue”, conclut Lila Salet.Les communicants du chef, s’adressant à Elle, ont replacé ce coup de tête sur Alexandra Rosenfeld dans “un moment de violence subi par Jean Imbert alors qu’il était empoigné par” sa compagne et “s’en est dégagé”. Le cuisinier médiatique disait par ce même canal regretter “profondément les conséquences pour” l’ancienne Miss France, décrivant une relation “insoutenable, marquée par les insultes et les crises”.