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Le Scouarnec, “totalement responsable de ses actes” et toujours dangereux, selon les psychiatres

Un accusé “totalement responsable de ses actes”, à la “dangerosité très importante” qui pourrait passer de nouveau à l’acte: des experts psychiatres ont dressé lundi à Vannes un portrait inquiétant de l'”énigme” Joël Le Scouarnec, accusé de violences sexuelles sur 299 patients, la plupart mineurs lors des faits.Deux ans avant le début du procès du chirurgien pédocriminel, les psychiatres Isabelle Alamone et Jean-Jacques Dumond ont mené un entretien dense avec l’accusé, alors déjà condamné à 15 ans de prison pour des violences sexuelles sur quatre enfants.Un entretien où Joël Le Scouarnec fait preuve d’un “grand contrôle” sur ses paroles et où “on a l’impression qu’il nous dit ce qu’on veut entendre”, explique le Dr Alamone devant la cour criminelle du Morbihan.Même si le médecin, condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, répète “moi, je ne viole pas les enfants” et se refuse à évoquer autre chose que “des attouchements furtifs”, les psychiatres le jugent “totalement responsable de ses actes”: il “savait ce qu’il faisait”.Les experts mettent en doute sa sincérité, évoquant un sentiment de culpabilité “auquel on a du mal à croire”.”Il est possible qu’il savait ce qu’il pouvait dire et ce qu’il devait ne pas dire”, estime le Dr Alamone pour qui l’accusé utilise aussi “le flou mémoriel” comme parade à des questions auxquelles il ne souhaite pas répondre.”Au pied du mur, il dit +je n’en ai pas le souvenir+”, raconte-t-elle.Devant ses victimes qui défilent à la barre depuis le 24 février, M. Le Scouarnec a répété de manière presque systématique “ne pas se souvenir” précisément des faits dont il est accusé. Il les a néanmoins reconnus dans leur intégralité le 20 mars.- “Extrême décalage” -“Etant l’avocat d’un homme et non pas d’une cause perdue”, son défenseur Me Maxime Tessier insiste sur l’évolution de l’accusé depuis le début du procès.”La reconnaissance des faits peut être aussi une posture mais il n’est jamais trop tard”, concède Dr Alamone.”Ce n’est pas une posture”, rétorque l’avocat.En 2023, lorsque Joël Le Scouarnec s’entretient avec les deux psychiatres, ces derniers ne notent cependant “aucune compassion” envers ses victimes.”Il n’a pas de mot sur son ressenti mais aussi sur le ressenti des autres”, dit le Dr Alamone qui résume: pour l’accusé, “les autres, c’est le sexe.”Son collègue, lui, insiste sur “l’extrême décalage entre la pauvreté de son expression et la richesse de ses carnets” où le chirurgien a scrupuleusement détaillé la majorité des viols et agressions commis entre 1989 et 2014.”Ce monsieur, c’est une énigme et l’énigme principale est dans le contraste” avec ce “personnage insignifiant quand on le rencontre”, résume Jean-Jacques Dumond.”Nous n’aurons pas d’explication claire de pourquoi il est devenu pédophile”, souligne-t-il, rappelant que l’accusé ne fait état ni de “passé traumatique (ni) d’enfance carencée”.L’expert note une “amnésie infantile” jusqu’aux 11-12 ans de l’accusé, “très inhabituelle”.Est-il un “cas unique”? demande une avocate. “Dans la multiplicité des actes, oui”, admet le Dr Dumond. “Honnêtement, c’est la première fois que je vois ça.”- “Très inquiétant” -Interrogée par la cour sur les propos de l’accusé assurant que ses pulsions pédophiles ont disparu, Isabelle Alamone esquisse une moue discrète.La “dangerosité criminologique est très importante”, affirme la psychiatre, jugeant le “profil très inquiétant”. Pour elle, la détention est actuellement “la meilleure garantie” contre un nouveau passage à l’acte.”Nous ne sommes pas dans sa tête, nous ne savons pas ce qui s’y passe”, résume le Dr Dumond. Mais “même à son âge”, “la vigilance sera toujours de mise, il n’y aura pas de guérison en tant que telle”, enchaîne sa collègue.Pour qu’un éventuel traitement médicamenteux fonctionne, il faudra aussi “qu’il demande de l’aide”, juge-t-elle.”On ne doit pas se fier à des paroles. Les faits sont là et ça incite à une grande, grande prudence.””Je ne formulerai aucune observation”, lâche l’accusé depuis son box en réponse à la cour. L’audience est suspendue. Lorsqu’elle reprend, une nouvelle victime s’avance à la barre.

Leo XIV urges release of jailed journalists as Zelensky invites to Ukraine

Pope Leo XIV called Monday for the release of jailed journalists and urged reporters against using words that fan hatred, as Ukraine’s Volodymyr Zelensky invited him to the war-torn country.Leo, the first US leader of the world’s 1.4 billion Catholics, held his introductory audience with journalists at the Vatican four days after being elected pope …

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Cannes se prépare, à la veille d’un festival marqué par les tensions mondiales

Cannes se met sur son 31 lundi dans l’attente des plus grandes stars du cinéma mondial, de Juliette Binoche à Robert de Niro, attendus sur la Croisette à la veille du 78e festival international du film qui ouvre dans un monde sous tension.”Cannes, c’est un cinéma souvent politique, souvent social, sociétal, un cinéma citoyen”, a estimé l’acteur et humoriste français Laurent Lafitte, à la veille de la cérémonie d’ouverture qu’il anime pour la deuxième fois.”On peut parler un peu du monde sans être trop sentencieux ni donneur de leçons, c’est le bon endroit en tout cas”, a-t-il ajouté, lors d’un point de presse à Cannes, promettant “d’injecter un peu d’humour” dans la soirée.De l’humour mais aussi beaucoup de glamour, sur une Croisette qui s’apprête, comme chaque année, à voir défiler les plus grandes stars. Parmi les premiers arrivés figurent les membres du jury, dont la présidente Juliette Binoche, actrice française à l’aura internationale et personnalité engagée. A ses côtés, sont attendues l’actrice américaine Halle Berry ou la romancière franco-marocaine Leïla Slimani.- Gaza et Ukraine -Environ 40.000 festivaliers accrédités, venus de 160 pays, ont aussi commencé à rallier la Côte d’Azur et les hôtels et palaces de la Croisette.Le délégué général Thierry Frémaux, chef d’orchestre d’un événement suivi par quelque 4.000 journalistes, donne une première conférence de presse dans l’après-midi.L’occasion de donner le ton d’une édition qui s’ouvre dans un monde traversé par les guerres et la montée des régimes autoritaires.Les dirigeants du festival ne devraient pas manquer de rappeler avoir dédié la journée d’ouverture à l’Ukraine, avec la projection de trois documentaires.”Cette programmation vient rappeler l’engagement du Festival de Cannes et sa capacité à raconter grâce aux Å“uvres de cinéma les enjeux du monde, qui sont ceux de notre avenir”, ont-ils souligné.Le président américain Donald Trump, qui a plongé l’industrie du cinéma dans l’expectative en menaçant d’instaurer des droits de douane de 100% sur les films étrangers, ou la guerre à Gaza seront également dans les esprits.M. Frémaux pourrait aussi être interrogé sur la lutte contre les discriminations liées au genre et les violences sexistes et sexuelles: des parlementaires français, qui feront le déplacement pendant l’événement, ont appelé le festival à faire évoluer les mentalités mi-avril.Hasard du calendrier, la cérémonie d’ouverture se tiendra quelques heures après le délibéré très attendu du procès à Paris de Gérard Depardieu pour des agressions sexuelles lors d’un tournage.- Palme à De Niro -La grande fête du cinéma débutera mardi, avec la remise d’une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro, 81 ans. Star française de la musique, Mylène Farmer montera aussi sur scène pour une surprise, peut-être un titre inédit.Une autre chanteuse française, Juliette Armanet, sera la vedette du film d’ouverture, “Partir un jour”, un premier long-métrage qui sort en même temps en salles. Suivront plus d’une centaine de films.Vingt-deux sont en lice pour la Palme d’or, dont “Jeunes mères” des frères Dardenne, rois belges du cinéma social déjà double-palmés, et “Alpha” de la Française Julia Ducournau, une des sept réalisatrices en compétition, qui espère un deuxième titre après celui obtenu pour le très gore “Titane”.Du côté des nouveaux venus, le Chinois Bi Gan, l’Américain Ari Aster et la Française Hafsia Herzi, tous trois dans la trentaine, feront leurs premiers pas en compétition.Le plus grand événement annuel du 7e art se tient jusqu’au 24 mai, date de la remise de la Palme d’or qui succédera à “Anora” de l’Américain Sean Baker.

Les Indiens achètent 14 millions de climatiseurs par an et ça ne suffit pas

“Un climatiseur était devenu indispensable”. Comme des millions d’Indiens qui suffoquent chaque année à la saison chaude, Aarti Verma a fait de l’achat de cet équipement sa priorité, même s’il contribue au réchauffement du climat.Avec la hausse du niveau de vie et des températures, le nombre de climatiseurs vendus dans le pays le plus peuplé de la planète (1,4 milliard d’habitants) devrait passer de 14 millions d’unités en 2024 à 30 millions d’ici 2030.Mais pour alimenter ces appareils particulièrement énergivores, l’Inde devra, selon les experts, tripler sa production d’électricité. Le troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde dépend encore du charbon, très polluant, pour son électricité. Il en a consommé un milliard de tonnes en 2024-2025.En outre, les gaz réfrigérants des climatiseurs, en fuitant, contribuent au réchauffement, tout comme l’air chaud qu’ils rejettent.Mais pour la commerciale Aarti Verma, 25 ans, qui arpente toute la journée les rues de New Delhi pour voir ses clients, la priorité est ailleurs. “Quand je rentre chez moi après une longue journée de travail, je veux un minimum de confort”, explique la jeune femme, qui gagne 30.000 roupies (310 euros) par mois.”Avant, je dormais sur la terrasse. Mais il fait désormais si chaud la nuit que le climatiseur est devenu indispensable”, explique-t-elle dans son modeste deux-pièces d’un quartier défavorisé de la capitale indienne.L’Inde est le marché de climatiseurs à la croissance la plus rapide au monde, bien que seulement 7% des foyers en soient équipés. – Plus un produit de luxe -“La progression de leurs ventes est essentiellement due à la météo, à la croissance de la classe moyenne, aux bonnes offres de financement et au large accès à l’électricité”, selon K.J. Jawa, directeur pour l’Inde du fabricant japonais Daikin.”Aujourd’hui, ce n’est plus un produit de luxe mais un investissement (…) car une bonne nuit de sommeil est indispensable à notre bien-être mental et physique”, explique-t-il à l’AFP.De plus en plus chauds et longs, les étés indiens ont poussé les consommateurs à s’équiper.Les habitants sont traditionnellement rompus à ces chaleurs torrides, d’avril à juin, mais le changement climatique a prolongé, multiplié et intensifié leurs épisodes dans le monde entier, ont montré les travaux des scientifiques.Les nourrissons, les personnes âgées ou malades et tous ceux qui travaillent en extérieur sont particulièrement vulnérables.Les températures caniculaires sont à l’origine de près de 11.000 décès entre 2012 et 2021, selon les données gouvernementales indiennes.L’année dernière a été la plus chaude dans le pays depuis 1901, avec la vague de chaleur la plus longue jamais enregistrée et des températures qui ont fréquemment dépassé 45°C.En mai 2024, la capitale New Delhi a égalé son record battu deux ans plus tôt: 49,2°C.Selon des études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’ONU-Habitat, les climatiseurs contribuent à augmenter les températures dans les zones urbaines, d’au moins un degré en moyenne, à cause de l’air chaud qu’ils rejettent.Pour se rafraîchir, Aarti Verma s’est longtemps contentée d’un rafraîchisseur d’air, une énorme – mais rustique et bruyante – turbine posée devant un bac d’eau pour souffler de l’air frais.- Moins énergivores -Mais la contrainte de son ravitaillement permanent et la perspective d’y voir s’installer des moustiques l’ont convaincue d’acheter un climatiseur pour l’équivalent de 515 euros, une petite fortune pour elle.”J’aurais pu acheter de l’or avec cet argent, cela aurait été un bon investissement”, ironise-t-elle.Elle a versé un acompte de 130 euros à l’achat et paiera le reste en mensualités. En cette très chaude après-midi d’avril, le magasin Imperial Refrigeration, situé dans un vieux quartier de Delhi, ne désemplit pas.Japsahib Singh Ahuja, 22 ans, dont la famille tient ce commerce depuis 50 ans, se frotte les mains. Ses ventes de climatiseurs ont triplé depuis cinq ans, dopées par les nouveaux clients et ceux qui remplacent leurs vieux appareils.”Les climatiseurs ne durent pas longtemps car il y a beaucoup de polluants dans l’air de Delhi qui entraînent corrosion et fuites de gaz” réfrigérants, explique le commerçant.La mégapole de Delhi, qui compte plus de 30 millions d’habitants, est l’une des plus polluées de la planète.Selon l’ONU-Environnement, les climatiseurs seront responsables d’un quart des émissions de CO2 de l’Inde et absorberont près de la moitié de sa demande en électricité d’ici 2050.Mais à ce jour, le pays n’a pas adhéré à son Engagement mondial pour le refroidissement, destiné à réduire l’impact climatique de la climatisation.Japsahib Singh Ahuja ne s’en inquiète pas, qui constate tous les jours l’appétit de ses clients pour les appareils moins gourmands en électricité.Les modèles réversibles (chaud/froid), sur lesquels les fabricants règlent par défaut la température à 24°C, arrivent désormais en tête des ventes, remarque le vendeur.   “Les notations de consommation énergétique sont maintenant obligatoires”, ajoute-t-il, “nous en profiterons tous”.

L’exécutif appelé à passer à la vitesse supérieure face à la soumission chimique

Cinq mois après le retentissant procès des viols de Mazan, l’exécutif est appelé, dans un rapport remis lundi, à débloquer des moyens “dès cette année” pour améliorer la prévention de la soumission chimique et l’accompagnement des victimes.”Notre message est clair: si on veut endiguer ce phénomène, il faut mettre en place une vraie politique d’Etat avec les moyens qui vont avec”, déclare à l’AFP la députée MoDem Sandrine Josso, co-rapporteure avec la sénatrice RDSE Véronique Guillotin de cette mission lancée en avril 2024 par le gouvernement Attal.Le procès de Mazan, devenu le symbole de la soumission chimique autour des viols subis par Gisèle Pelicot, sédatée par son mari, “a créé un électrochoc, la société toute entière nous regarde : on ne peut plus se permettre d’avoir une politique low-cost par rapport aux victimes”, ajoute-t-elle. Dans leur rapport remis au gouvernement lundi, les deux élues émettent une cinquantaine de recommandations, dont 15 à mettre en oeuvre “en priorité dès cette année”, allant de la prévention à l’accompagnement des victimes en passant par le traitement judiciaire ou encore la recherche consacrée à ce phénomène.Elles préconisent notamment le lancement, à un rythme annuel, d’une vaste campagne de sensibilisation de l’ensemble de la population, ainsi qu'”un renforcement des moyens” au bénéfice de l’éducation à la vie affective et sexuelle (Evars) dans les établissements scolaires.Face à des parcours jugés peu lisibles par les victimes, la mission recommande l’élaboration d’un référentiel par la Haute autorité de santé (HAS) sur le dépistage, l’orientation et l’accompagnement. “Celui-ci intégrera notamment une fiche réflexe (un document de référence pour les personnes prenant en charge les victimes, NDLR) et une identification des différents lieux où réaliser des prélèvements biologiques dans les heures qui suivent” les faits présumés, précise le rapport. Autre préconisation: généraliser l’expérimentation du remboursement des prélèvements biologiques sans dépôt de plainte. Cette dernière doit démarrer le 1er juillet dans trois régions qui restent à définir, pour trois ans.  Le rapport propose également d’élargir la levée du secret médical aux cas de soumission et de vulnérabilité chimiques et la mise en place de kits de prélèvements biologiques – et non de détection “qui ne présentent aucune garantie pour leurs usagers” – et de prendre en compte les cas de vulnérabilité chimique dans le code pénal. – “Infinitésimale” -“Il faut que chaque victime, où qu’elle soit sur le territoire, puisse avoir les mêmes chances en termes d’accompagnement”, dit à l’AFP Véronique Guillotin, qui évoque l’idée qu’à terme, notamment dans les territoires ruraux, les infirmières puissent “réaliser des prélèvements”, puis les “conserver dans de bonnes conditions avant de les acheminer jusqu’à un laboratoire compétent”. A Libération, la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes Aurore Bergé a assuré qu’on ne pouvait “se contenter de communiquer sans tenir compte du fait que cela va engendrer plus de demandes pour recueillir des preuves, déposer plainte, et c’est tant mieux”. “Il va falloir déployer les moyens adaptés comme on le fait depuis 2017”, a-t-elle indiqué, sans donner de chiffres. La présentation de ce rapport survient cinq mois après le verdict dans le procès des viols de Mazan à l’issue duquel Dominique Pelicot a été condamné pour avoir drogué et livré sa femme à des dizaines d’inconnus qui l’ont violée. Le rapport est “une avancée, les mesures vont dans le bon sens”, a réagi auprès de l’AFP Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot et fondatrice de l’association M’endors pas. “La question maintenant c’est quelle échéance, quelles ressources et quel budget va mettre à disposition le gouvernement. On ne peut pas se permettre d’attendre encore des mois.”Une autre affaire de soumission chimique est elle pendante, celle concernant le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir en novembre 2023 drogué Sandrine Josso afin de commettre une agression sexuelle. Début avril, le parquet de Paris a requis un procès contre l’élu. Selon les estimations officielles, 1.229 soumissions et vulnérabilités chimiques vraisemblables ont été analysées en 2022 par le centre de référence des agressions facilitées par les substances (CRAFS). En 2023, “127 personnes ont été mises en cause au titre de la seule soumission chimique: parmi les 65 procédures poursuivables, 62 l’ont été effectivement, donnant lieu à des peines de réclusion ferme d’une durée moyenne de 8,9 années”, selon le rapport qui insiste sur le fait que ces chiffres ne représentent qu’une “estimation infinitésimale des situations”. 

Macron tous azimuts, Bayrou encalminé: semaine à deux vitesses pour l’exécutif

Vent dans les voiles après son week-end à Kiev, Emmanuel Macron plonge de plain-pied cette semaine dans la politique intérieure, avec en point d’orgue deux heures d’émission télévisée mardi soir. Offrant un contraste saisissant avec son Premier ministre, englué dans l’affaire Bétharram.Samedi avec Volodymyr Zelensky jouant la paix en Ukraine, mardi répondant aux questions du YouTubeur Tibo InShape: le président Macron se démultiplie, quitte à tenter tous les grands écarts.Il s’est illustré à la manÅ“uvre samedi à Kiev, lors d’un voyage commun avec les dirigeants allemand Friedrich Merz, britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk, plaidant pour un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours entre l’Ukraine et la Russie.  Après huit ans d’activité sur la scène internationale et aux côtés de leaders moins expérimentés, le chef de l’État français a habilement géré la mise en scène individuelle: dîner en tête-à-tête avec M. Zelensky et photo marquante des dirigeants débriefant avec le président américain, Donald Trump, autour du téléphone du Français sur haut-parleur.Des gains politiques que M. Macron espère faire fructifier à domicile, après avoir atteint à l’automne dernier des records personnels d’impopularité, dans le sillage d’une dissolution de l’Assemblée nationale ratée. “Ce n’est pas la remontada” dans les sondages “et il ne peut pas se permettre de rester sur son Aventin”, juge un ministre. Le même, constatant l’appétit retrouvé du président Macron pour les moindres détails de la vie politique intérieure, glisse: “Chassez le naturel, il revient au galop”.Lundi, le président a inauguré à Wissous (Essonne) un “laboratoire d’excellence” de l’entreprise franco-italienne EssilorLuxottica, leader mondial de l’optique, plaidant pour “une politique fiscale qui encourage l’investissement productif”. Un déplacement dans le cadre du raout annuel Choose France sur l’attractivité économique du pays, qu’il présidera le 19 mai.Si mercredi il devrait être sur le terrain pour les commémorations de l’attaque du péage d’Incarville qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, l’attention se concentre sur ses deux heures d’émission spéciale mardi sur TF1. Il y débattra notamment avec la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et le maire de Béziers Robert Ménard, répondra à des questions de Français et à des interpellations du YouTubeur Tibo InShape ou du journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot.- Fraîcheur -L’occasion de défendre le bilan mais aussi de dresser “des perspectives car il reste deux ans de mandat”, fait valoir son entourage.  Au menu, de possibles référendums, alors que M. Macron avait indiqué lors de ses vÅ“ux pour 2025 que les Français seraient amenés à “trancher” sur des sujets déterminants. L’éventail de thèmes que le chef de l’État pourrait soumettre à consultation est large, de l’utilisation des écrans chez les moins de 15 ans à l’organisation territoriale ou la fin de vie. La droite pousse ardemment pour mettre sur la table l’immigration et, la gauche, pour consulter les citoyens sur la retraite à 64 ans.”Est-ce que ce sera vraiment des référendums? Est-ce que ce sera des consultations citoyennes? Est ce que ce sera des sortes de votations? Je ne sais pas”, a évacué lundi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, sur RTL. François Bayrou, lui, a proposé d’interroger les citoyens sur la trajectoire à venir des finances publiques, trois Français sur cinq s’y montrant favorables, selon un sondage Elabe publié dimanche.   “C’est un des plus importants sujets que la Nation a devant elle aujourd’hui. Je ne crois pas que la classe politique le traitera spontanément”, fait-il valoir auprès de l’AFP, s’en remettant donc au “peuple des citoyens”.La suggestion de M. Bayrou a reçu un accueil tiède dans l’entourage de M. Macron, signe de la fraîcheur d’une relation au sommet de l’exécutif faite de “hauts et de bas”, dixit un proche du Premier ministre.Difficile donc de ne pas regarder les deux heures d’émission de M. Macron à l’aune de ce qui attend M. Bayrou le lendemain: son audition par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences dans les établissements scolaires. En toile de fond, l’affaire Betharram qui lui colle aux doigts comme le sparadrap du capitaine Haddock, puisqu’il devra se défendre de sa connaissance de faits de violences sexuelles et physiques dans cet établissement au cÅ“ur de son fief des Pyrénées-Atlantiques.Ce dossier mobilise son énergie -il dénonce des “accusations scandaleuses”- plombe sa popularité et alimente son procès en immobilisme. Une situation que semble vouloir exploiter le chef de l’État: “Bayrou dans ses tergiversations et sa lenteur, il donne de l’air à Macron”, glisse un de ses fidèles.

Une femme tuée en pleine rue en Saône-et-Loire, son conjoint en garde à vue

Une femme de nationalité ukrainienne a été tuée par balles lundi matin en pleine rue dans une petite ville de Saône-et-Loire et son conjoint, interpellé quelques heures plus tard, a été placé en garde à vue pour “assassinat”, a indiqué le parquet de Mâcon.Vers 4H45, des témoins ont donné l’alerte après avoir entendu des coups de feu dans le centre de Chauffailles, une commune du Charolais de 3.700 habitants, a expliqué la procureure Anne-Lise Furstoss dans un communiqué.”A leur arrivée, les services de gendarmerie trouvaient le corps sans vie d’une femme d’une cinquantaine d’années, de nationalité ukrainienne, visiblement touchée par arme à feu”, a détaillé la magistrate. La scène du crime étant située en plein bourg, les gendarmes ont installé plusieurs tentes blanches et de la rubalise pour protéger le travail des enquêteurs.  Ces derniers ont immédiatement orienté leurs recherches vers le conjoint de la victime, “susceptible d’avoir commis les faits”, d’après Mme Furstoss.Cet homme de 60 ans, sans casier judiciaire, devait être jugé le 23 mai pour des violences conjugales et était sous contrôle judiciaire. La gendarmerie de Chauffailles avait ouvert une procédure pour “violences intrafamiliales ayant entraîné une incapacité totale de (…) un jour”, selon la procureure.Un important dispositif de gendarmerie a permis de localiser rapidement le suspect, qui a été arrêté vers 09H00 à la terrasse d’un café à Pouilly-sous-Charlieu dans le nord de la Loire, à une vingtaine de kilomètres de Chauffailles.La victime était en instance de divorce, selon une source au sein de la gendarmerie.En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur publié en novembre.mca-cor-dm-mla/chp/ab

Le coût du projet d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo revu en hausse, jusqu’à 37,5 milliards d’euros

Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter au total entre 26,1 et 37,5 milliards au lieu des 25 milliards jusqu’ici envisagés, selon la nouvelle évaluation de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui doit désormais être arbitrée par le gouvernement.  Lancé en 1991, le projet Cigéo, contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir à 500 mètres sous terre des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Au total, 83.000 mètres cubes sont attendus, dont la moitié ont déjà été produits.La mise à jour de l’évaluation représente, selon les hypothèses, une hausse de 4,4% à 50% par rapport au coût arrêté en 2016 par la ministre de l’Ecologie et de l’énergie d’alors, Ségolène Royal, soit 25 milliards d’euros aux conditions économiques de fin 2011.”Il s’agit d’un coût globalement maîtrisé, très proche” du précédent chiffrage de l’Andra en 2014 soit 33,8 milliards, a assuré auprès de l’AFP Gaëlle Saquet, directrice générale par intérim de l’établissement public qui pilote le projet.En ajoutant l’inflation, la facture grimperait entre 32,8 et 45,3 milliards d’euros (+21% pour l’estimation maximale et +26% pour l’estimation minimale).”Une chose est certaine, le prix à payer sera sans doute revu à la hausse”, a dénoncé dans un communiqué la Coordination Stop Cigéo Bure, regroupant des opposants au projet.Le dernier mot reviendra au ministre de l’Energie qui devra fixer par arrêté d'”ici fin 2025″ le nouveau coût faisant référence jusqu’à réévaluation, après avoir recueilli l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) et les observations des principaux producteurs de déchets.L’Andra vise une décision d’autorisation vers fin 2027/début 2028 pour lancer le chantier.- Plusieurs inconnues -La descente progressive des “colis” de matières radioactives, dans près d’un millier d’alvéoles, est elle annoncée à partir de 2050, au lieu de l’échéance 2035-2040 initialement prévue.Ce nouveau chiffrage couvre l’ensemble des coûts sur “une période de plus de 150 ans”, de la construction (7,9 à 9,6 milliards d’euros) à la fermeture du stockage “à l’horizon 2170”, en passant par la maintenance, la sécurité, les assurances et les impôts et taxes. Mais au regard de la complexité du projet, “on ne s’est pas arrêté à un seul chiffre”, explique Gaëlle Saquet. “Inédit et sans comparable”, le projet Cigéo prévoit un stockage dans une couche d’argile, contrairement à la Suède et la Finlande qui ont fait le choix d’un terrain granitique.Le chiffrage présente ainsi une configuration au stade de la demande d’autorisation (29,8 à 37,5 milliards) et trois autres configurations traduisant différents scénarios. Cela inclut notamment des incertitudes sur le niveau de fiscalité, pour un écart de plus ou moins 7,4 milliards d’euros sur la facture. A côté, l’Andra a identifié un potentiel d’économies jusqu’à 3,6 milliards d’euros grâce à des optimisations techniques. Par exemple, l’intégration de matériaux plus performants ou l’allongement d’alvéoles, ce qui réduit le nombre de galeries à construire. En revanche, il a fallu intégrer de nouveaux coûts du fait d’études de conception plus longues que prévu et de retours d’expérience de grands projets souterrains tels que le métro du Grand Paris Express. S’ajoutent à cela des coûts de sécurisation du site d’environ 10 millions d’euros par an ou la réalisation de fouilles archéologiques.Le coût du projet couvre le stockage des déchets déjà produits ou futurs des installations nucléaires existantes ou déjà autorisées à fin 2016 qui constituent “l’inventaire de référence”. Mais pas ceux des 6 futurs réacteurs EPR2 annoncés en 2022 par Emmanuel Macron, qui ne sont pas encore autorisés.Toutefois, “au titre de l’adaptabilité”, l’Andra a étudié cette hypothèse qui représenterait une augmentation de 5% du volume des déchets dits “à vie longue” et de 20% des déchets dits “à haute activité” par rapport au total prévu pour Cigéo. Ceux-ci “seront intégrés dans l’inventaire de réserve” et “la faisabilité de leur prise en charge (…) regardée pendant l’instruction”.Si la relance du nucléaire va au-delà, avec les huit EPR2 additionnels évoqués par Emmanuel Macron ou de petits réacteurs (SMR), d’autres études seront nécessaires, et “si on rajoute des déchets, forcément le coût augmentera”, indique l’Andra.

Le coût du projet d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo revu en hausse, jusqu’à 37,5 milliards d’euros

Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter au total entre 26,1 et 37,5 milliards au lieu des 25 milliards jusqu’ici envisagés, selon la nouvelle évaluation de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui doit désormais être arbitrée par le gouvernement.  Lancé en 1991, le projet Cigéo, contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir à 500 mètres sous terre des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Au total, 83.000 mètres cubes sont attendus, dont la moitié ont déjà été produits.La mise à jour de l’évaluation représente, selon les hypothèses, une hausse de 4,4% à 50% par rapport au coût arrêté en 2016 par la ministre de l’Ecologie et de l’énergie d’alors, Ségolène Royal, soit 25 milliards d’euros aux conditions économiques de fin 2011.”Il s’agit d’un coût globalement maîtrisé, très proche” du précédent chiffrage de l’Andra en 2014 soit 33,8 milliards, a assuré auprès de l’AFP Gaëlle Saquet, directrice générale par intérim de l’établissement public qui pilote le projet.En ajoutant l’inflation, la facture grimperait entre 32,8 et 45,3 milliards d’euros (+21% pour l’estimation maximale et +26% pour l’estimation minimale).”Une chose est certaine, le prix à payer sera sans doute revu à la hausse”, a dénoncé dans un communiqué la Coordination Stop Cigéo Bure, regroupant des opposants au projet.Le dernier mot reviendra au ministre de l’Energie qui devra fixer par arrêté d'”ici fin 2025″ le nouveau coût faisant référence jusqu’à réévaluation, après avoir recueilli l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) et les observations des principaux producteurs de déchets.L’Andra vise une décision d’autorisation vers fin 2027/début 2028 pour lancer le chantier.- Plusieurs inconnues -La descente progressive des “colis” de matières radioactives, dans près d’un millier d’alvéoles, est elle annoncée à partir de 2050, au lieu de l’échéance 2035-2040 initialement prévue.Ce nouveau chiffrage couvre l’ensemble des coûts sur “une période de plus de 150 ans”, de la construction (7,9 à 9,6 milliards d’euros) à la fermeture du stockage “à l’horizon 2170”, en passant par la maintenance, la sécurité, les assurances et les impôts et taxes. Mais au regard de la complexité du projet, “on ne s’est pas arrêté à un seul chiffre”, explique Gaëlle Saquet. “Inédit et sans comparable”, le projet Cigéo prévoit un stockage dans une couche d’argile, contrairement à la Suède et la Finlande qui ont fait le choix d’un terrain granitique.Le chiffrage présente ainsi une configuration au stade de la demande d’autorisation (29,8 à 37,5 milliards) et trois autres configurations traduisant différents scénarios. Cela inclut notamment des incertitudes sur le niveau de fiscalité, pour un écart de plus ou moins 7,4 milliards d’euros sur la facture. A côté, l’Andra a identifié un potentiel d’économies jusqu’à 3,6 milliards d’euros grâce à des optimisations techniques. Par exemple, l’intégration de matériaux plus performants ou l’allongement d’alvéoles, ce qui réduit le nombre de galeries à construire. En revanche, il a fallu intégrer de nouveaux coûts du fait d’études de conception plus longues que prévu et de retours d’expérience de grands projets souterrains tels que le métro du Grand Paris Express. S’ajoutent à cela des coûts de sécurisation du site d’environ 10 millions d’euros par an ou la réalisation de fouilles archéologiques.Le coût du projet couvre le stockage des déchets déjà produits ou futurs des installations nucléaires existantes ou déjà autorisées à fin 2016 qui constituent “l’inventaire de référence”. Mais pas ceux des 6 futurs réacteurs EPR2 annoncés en 2022 par Emmanuel Macron, qui ne sont pas encore autorisés.Toutefois, “au titre de l’adaptabilité”, l’Andra a étudié cette hypothèse qui représenterait une augmentation de 5% du volume des déchets dits “à vie longue” et de 20% des déchets dits “à haute activité” par rapport au total prévu pour Cigéo. Ceux-ci “seront intégrés dans l’inventaire de réserve” et “la faisabilité de leur prise en charge (…) regardée pendant l’instruction”.Si la relance du nucléaire va au-delà, avec les huit EPR2 additionnels évoqués par Emmanuel Macron ou de petits réacteurs (SMR), d’autres études seront nécessaires, et “si on rajoute des déchets, forcément le coût augmentera”, indique l’Andra.

Paris et Alger s’enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s’est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre “de manière immédiate”, “ferme” et “proportionnée”, a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.”C’est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale”, a réagi Jean-Noël Barrot lors d’un point presse à Pont-L’Evêque (ouest) où il était en déplacement. “Le départ d’agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l’ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l’atteinte qui est portée à nos intérêts”, a-t-il ajouté.Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur.Le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie – en l’absence de l’ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations – a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.- “Manquements flagrants” -Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n’étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l’expulsion sera effective.”C’est une décision que je déplore parce qu’elle n’est ni dans l’intérêt de l’Algérie ni dans l’intérêt de la France”, a également commenté Jean-Noël Barrot.A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l’Agence de presse algérienne (APS). L’Algérie exige “le rapatriement immédiat” de tous les employés français nommés dans des “conditions irrégulières”, affirme APS.”Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie”, poursuit l’agence, “sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur. Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d’agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d’agrément depuis plus de cinq mois.Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l’Intérieur. Ils avaient dû quitter l’Algérie en 48 heures. Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire – l’expulsion de 12 agents consulaires algériens – et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.- Gravité inédite -Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait “totalement gelée” depuis mi-avril, lors d’un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.La récente crise, d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l’été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l’Algérie, “atteinte à l’intégrité du territoire”, avait fait monter d’un cran les tensions.Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refusée par Alger.Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d’Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).