AFP Top News

Réforme des retraites, santé à la diète: les ministres face aux députés sur l’inflammable budget de la Sécu

Le gouvernement a défendu mardi à l’Assemblée nationale un projet de budget de la Sécurité sociale inflammable, après la promesse de Sébastien Lecornu d’y inscrire dès jeudi “la suspension de la réforme des retraites” en contradiction avec une sortie d’Emmanuel Macron susceptible de raviver des tensions.Une brochette de ministres (Stéphanie Rist pour la Santé et ses collègues des Comptes publics, du Travail et des Solidarités, de l’Autonomie et du Handicap) est venue répondre, en commission des Affaires sociales, à une série de questions et critiques sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et ses économies massives pour réduire le déficit à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).”C’est une copie de départ”, “le débat est ouvert”, “on est prêts à avoir des contre-propositions” et la version finale “sera bien différente”, ont-ils répété, sur plusieurs sujets, cherchant à déminer le terrain tout en affirmant la nécessité de maîtriser les dépenses, et “responsabiliser” tous les acteurs, professionnels, industriels comme assurés sociaux.Noeud politique majeur du texte: l’emblématique et impopulaire réforme des retraites de 2023. Une heure auparavant, le Premier ministre avait annoncé un Conseil des ministres jeudi pour ajouter la “suspension de la réforme des retraites” au PLFSS, comme le demandaient une partie de la gauche et le RN.Sébastien Lecornu s’est engagé à ne pas utiliser l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire adopter ce texte de près de 680 milliards d’euros de dépenses. Mais vu les fractures au Parlement et les délais serrés (50 jours), le vote est loin d’être garanti.Sur plusieurs bancs, gauche en tête, plusieurs voix ont déploré l’exceptionnelle rigueur financière du texte.L’exécutif y limite la hausse des dépenses d’Assurance maladie à 1,6%, alors qu’elles progressent naturellement chaque année d’environ 4%. Et table sur sept milliards d’économies en santé.A l’hôpital, c’est “la pire cure d’économies depuis les années 2010”, selon les fédérations hospitalières.- “Vous n’aimez pas les gens” -Plusieurs mesures ciblent les assurés sociaux: nouvelle hausse des franchises (reste à charge des patients sur des consultations et médicaments), moindre remboursement chez le dentiste ou pour la délivrance de dispositifs médicaux, gel des pensions et de l’ensemble des prestations sociales…”Vous n’aimez pas les gens”, “les retraités”, “les malades”, a fustigé le député Hendrik Davi (groupe écologiste et social) déplorant la réduction prévue de la durée d’indemnisation des arrêts de travail pour les personnes en affection longue durée dite “non exonérante”, comme “les caissières et ouvriers du bâtiment atteints de troubles musculo-squelettiques”.”Il y a un effort démesuré, disproportionné sur les assurés sociaux” a aussi dénoncé le socialiste Jérome Guedj, qui entend proposer “des mesures alternatives” d’économies mais surtout “de recettes”, via notamment des taxes “comportementales” (alcool, tabac, produits sucrés…)”Voulons-nous continuer à générer des recettes au delà notre croissance pour financer une hausse des dépenses très largement supérieure à notre prospérité économique ? (…) C’est un débat fondamental”, a répondu la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.Concernant les franchises médicales -ou “forfait de responsabilité” selon Mme Rist-, la mesure préserve “18 millions de Français les plus fragiles” et représente en moyenne “42 euros supplémentaires par personne” et par an, ou “75 euros” pour un malade chronique (ALD).Pour le RN, la désindexation des pensions est “une ligne rouge”.Parmi les autres irritants, une taxation supplémentaire des complémentaires santé, une hausse des cotisations patronales sur les tickets restaurants et oeuvres des CSE, ou une surcotisation sur les dépassements d’honoraires des médecins.A droite, des députés se sont inquiétés d’une nouvelle réduction des allègements généraux de cotisations sociales, dont le paramétrage est encore flou, ou d’une baisse annoncée des prix des médicaments qui sont déjà en France “les plus bas d’Europe”.Ils ont surtout critiqué la suspension de la réforme des retraites, promettant des débats houleux à l’issue incertaine.”Le piège se referme sur le PS”, a réagi Manuel Bompard (LFI). Pour obtenir cette suspension, “il devra voter le budget de la sécurité sociale avec toutes les horreurs qu’il contient”. Le président de la République Emmanuel Macron, lui, a remis de l’huile sur le feu. “Ni abrogation ni suspension”, seulement un “décalage” dans le temps: depuis la Slovénie, il a contredit son Premier ministre. Il a aussi évoqué un hypothétique référendum, en cas d’accord entre partenaires sociaux sur le financement des retraites. Sur ce sujet, la conférence sociale annoncée débutera fin novembre.

Vol du Louvre: 88 millions d’euros de préjudice, sans compter le poids de l’Histoire

Les inestimables bijoux volés du Louvre ont désormais une estimation: le préjudice du spectaculaire cambriolage de dimanche a été évalué à 88 millions d’euros, sans toutefois compter la valeur historique des joyaux, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.”Le préjudice a été estimé par la conservatrice du Louvre à 88 millions d’euros”, une somme “extrêmement spectaculaire” mais qui “n’a rien de parallèle et de comparable au préjudice historique”, a déclaré mardi la procureure sur RTL.Les malfaiteurs “ne gagneront pas” cette somme “s’ils avaient la très mauvaise idée de fondre ces bijoux”, a-t-elle insisté.La magistrate a indiqué “attendre avec intérêt de savoir si, selon le jargon policier”, les empreintes retrouvées “vont matcher ou pas”: “Elles sont en cours d’analyse”.Mme Beccuau a confirmé le chiffre de “quatre personnes identifiées comme étant présentes sur les lieux”, tout en ouvrant la porte à ce qu'”autour d’eux”, il y ait “tout un tas d’équipes” qui les ait “aidés à perpétrer ce vol”.Interrogée sur l’existence d’éventuelles complicités internes au sein du musée le plus visité au monde, Mme Beccuau a répondu ne pas pouvoir “répondre par oui ou par non” à ce stade.La procureure a par ailleurs indiqué que le véhicule-nacelle qui a servi à commettre le vol a été obtenu par les malfaiteurs via “une pseudo-location sur un prétendu déménagement”.- “Hommes menaçants” -“Lorsque l’un des employés de cette entreprise se présentait sur les lieux du déménagement, il s’est trouvé confronté à deux hommes menaçants mais qui n’ont usé à son encontre d’aucune violence”, a ajouté Mme Beccuau, évoquant un dépôt de plainte.Ces précisions interviennent à la veille d’une audition très attendue: la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, sera entendue mercredi après-midi par la commission des affaires culturelles du Sénat.Elle devra répondre à la cascade de questions sur la sécurité des oeuvres qu’a soulevées ce cambriolage, commenté dans les médias du monde entier.Le Louvre a défendu mardi auprès de l’AFP la qualité des vitrines qui abritaient les joyaux dérobés dimanche dans la galerie d’Apollon. Le musée réagissait à un article du Canard enchaîné qui les disait “apparemment plus fragiles que les anciennes”.”Le musée du Louvre affirme que les vitrines installées en décembre 2019 représentaient un progrès considérable en termes de sécurité tant le degré d’obsolescence des anciens équipements était avéré et aurait mené, sans remplacement, à retirer les œuvres de la vue du public”, a écrit sa direction dans un message à l’AFP.- “Pas défaillants” -Mercredi, Laurence des Cars, nommée en 2021 à la tête du prestigieux musée parisien, devra rendre des comptes devant les sénateurs sur ce vol qui met en cause la fiabilité de son système de surveillance. “Il y a les oeuvres certes, mais sans les cinq agents qui se trouvaient sur place ou à proximité on aurait pu se retrouver avec un vrai drame humain”, souligne Gary Guillaud, de la CGT-Culture, auprès de l’AFP, rappelant que personne n’a été blessé au cours du cambriolage.Côté ministère de la Culture, tutelle du Louvre, la ministre Rachida Dati a assuré que “les dispositifs de sécurité du musée n’ont pas été défaillants”, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.Elle a annoncé la création d’une mission sur “la sécurité de tous les lieux patrimoniaux”, confiée au député Jérémie Patrier-Leitus (groupe Horizons).Le cabinet de Mme Dati a reçu mardi les organisations syndicales (CGT, SUD, CFDT, CFTC, FSU) du musée pour leur annoncer que l’enquête administrative évoquée la veille était confiée à l’inspection générale des affaires culturelles (IGAC), selon les syndicats.Ceux-ci ont à cette occasion déploré la baisse des effectifs consacrés à la sûreté et à la sécurité des musées, en diminution de “25% en dix ans”, selon Elise Muller de SUD-Culture.Ils dénoncent aussi “des budgets réorientés vers des projets muséaux au détriment du renouvellement des équipements dédiés à la surveillance des oeuvres et du public”, selon elle.

Feu vert du Parlement à Marie-Ange Debon comme PDG de La Poste

Marie-Ange Debon, actuelle présidente de Keolis, va devenir la première femme PDG de La Poste, sa nomination, proposée par l’Elysée, ayant reçu mardi le feu vert du Parlement, devant lequel elle a promis une feuille de route “construite autour de la confiance”.Patronne depuis août 2020 de Keolis, filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics, Marie-Ange Debon, 60 ans, est passée au gril des commissions des affaires économiques du Sénat et de l’Assemblée nationale.”Je suis une convaincue de la transparence, du dialogue et du collectif”, a fait valoir cette diplômée d’HEC et de l’ENA. Sa nomination pour cinq ans comme PDG du mastodonte public a recueilli 33 votes pour, 36 contre, et 8 votes blancs ou nuls. Validée – la somme des votes négatifs exprimés n’excèdent pas les trois cinquièmes des suffrages -, elle sera entérinée par décret au Journal officiel. Ancienne directrice générale adjointe du géant des services à l’environnement Suez, également passée par la Cour des Comptes comme magistrate, Marie-Ange Debon succèdera à Philippe Wahl, contraint de passer le flambeau après douze ans pour raison d’âge. Avec la lourde tâche de maintenir financièrement à flot un groupe employant 230.000 postiers et soumis depuis plusieurs années à la baisse drastique des volumes de courrier.L’entreprise aux 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en 2024) souffre aussi de la “sous-compensation” de ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) par l’Etat, qui “pèse sur ses capacités à investir sur de nouveaux métiers”, comme l’a rappelé Marie-Ange Debon, y voyant le “premier défi” à relever. “C’est une question de survie à court ou moyen terme”, a-t-elle lancé. “Il faudra travailler dans le temps à la fois pour voir comment on peut améliorer les compensations”, a-t-elle poursuivi, rappelant le rôle des parlementaires lors des débats sur le budget “où il semble que les compensations” vont à nouveau baisser.Il faudra aussi “évidemment” se pencher “sur le périmètre de ces missions, pour voir en bonne intelligence collective comment on peut procéder à des évolutions”, a-t-elle ajouté.- Colis chinois -Détenue à 66% par la Caisse des dépôts et à 34% par l’Etat, La Poste a récemment fait polémique en renforçant son partenariat avec Temu, plateforme de bazar du géant chinois PDD Holdings. Abondamment interrogée sur le sujet, Marie-Ange Debon a souligné que ce partenariat prolongeait un accord existant par souci de “visibilité”, rappelant au passage qu”à peu près un tiers des produits industriels en Europe viennent de Chine”.Accusées notamment de concurrence déloyale, de pollution et de travail indigne, les plateformes asiatiques à prix discount comme Shein et Temu représentent 22% des colis acheminés par La Poste, indiquait en octobre 2024 le groupe qui ne peut pas refuser de distribuer leurs produits.En outre, les plus grandes plateformes comme l’américaine Amazon et la chinoise Alibaba “ont commencé à internaliser la distribution avec leurs propres moyens logistiques”, une “source d’inquiétude” pour La Poste où, de “manière contre-intuitive”, se constate “une baisse des colis chinois ces derniers mois”, a justifié Marie-Ange Debon.Alors que le projet de budget 2026 du gouvernement prévoit une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, notamment de Chine, Marie-Ange Debon estime que les fabricants et “importateurs chinois vont assez aisément” la “détourner” en ayant recours à “des containers” ou “des palettes”. “La Poste n’est qu’un des maillons de l’ensemble de la situation”, qui doit se traiter à l’échelle européenne et de l’Organisation mondiale du commerce, a-t-elle insisté devant les députés, estimant qu’il fallait “peut-être rouvrir” le sujet des “droits de douane”.Questionnée sur la rémunération des dirigeants de La Banque postale, Stéphane Dedeyan, et de sa filiale CNP Assurances, Marie-Aude Thépaut, qui dépassent les 450.000 euros imposés aux patrons d’entreprises publiques, selon le quotidien La Lettre, Marie-Ange Debon a répondu que ce plafond ne s’appliquait pas à ces sociétés, qui ne sont pas des “filiales directes de l’Etat”, et défendu la nécessité “d’attirer des talents et de les conserver”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Lendemain de tornade à Ermont: des habitants “secoués dans tous les sens”

“Arbres par terre, grues envolées, voitures écrasées”. Après le passage éclair mais dévastateur d’une tornade qui a fait un mort lundi à Ermont (Val-d’Oise), les habitants situés sur sa trajectoire racontent la violence du phénomène.A 21 kilomètres au nord-est de Paris, Ermont (29.000 habitants) a été la plus affectée par l’épisode de vents violents, très soudain et de courte durée, qui a traversé une dizaine de communes du département du Val-d’Oise, lundi autour de 17H45.”Vous voyez la résidence au toit arraché ? C’est la nôtre. Une grue est tombée dessus. On a été évacués dès hier (lundi) soir”, explique Nathanael, 45 ans, désignant un immeuble moderne blanc de cinq étages. Cet employé d’une entreprise ferroviaire n’était pas encore rentré chez lui quand la mini-tornade d’une rare intensité a sévi, très localement, dans son quartier. Ses enfants l’ont filmée, dit-il: “Trois grues sont tombées comme ça, en quelques secondes”.Ces grues disposées sur un chantier de reconstruction de l’Institut médico-éducatif (IME) du Clos-Fleuri se sont effondrées sur le bâtiment de l’IME et sur un immeuble d’habitation voisin, a confirmé mardi à l’AFP le procureur de Pontoise, Guirec le Bras. Un homme de 23 ans a été tué. Il était “l’un des employés de l’entreprise de construction privée qui intervenait sur le chantier”, selon le magistrat.Plusieurs autres victimes sont recensées: quatre personnes blessées sont toujours “en urgence absolue”, et six “en urgence relative”, selon un bilan communiqué lundi soir par la préfecture.Selon une source policière, ces personnes blessées travaillaient également sur le chantier que la tornade a traversé.Une enquête pour homicide involontaire et blessures involontaires dans le cadre du travail a été confiée au service interdépartemental de police judiciaire du Val-d’Oise.”Si les éducateurs de ce centre IME pour polyhandicapés très graves n’avaient pas eu le réflexe de descendre les enfants au rez-de-chaussée et de les mettre dans une pièce sécurisée (…), il y aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves”, a déclaré Valérie Pécresse, qui s’est déplacée mardi à Ermont et dans d’autres localités touchées.Constatant les dégâts, la présidente de la région Ile-de-France a promis “un fonds d’aide d’urgence d’un million d’euros pour réparer notamment les bâtiments publics”.  Bouygues Bâtiment Ile-de-France, qui était chargé du chantier de reconstruction de l’IME, a précisé à l’AFP que le jeune homme décédé et les personnes blessées ne faisaient pas partie de ses effectifs.Sur place, des agents de la police scientifique et technique ont inspecté et photographié les lieux, aidés de drones. Le site a été placé sous scellés.Retraitée de 67 ans, Melaz Tabti, balaie les débris de verre tombés sur le rebord de sa fenêtre. De son premier étage, elle a vue sur l’institut. “J’espère surtout que les blessés vont se remettre”, dit-elle, les larmes aux yeux. – “J’ai cru que j’allais m’envoler” -“Ca m’a secoué dans tous les sens”, assure à l’AFPTV un agent de sûreté aéroportuaire, Boubacar, refusant de donner d’autres éléments d’identité. Lui se trouvait dans sa voiture au moment du passage de la tornade: “J’ai cru que j’allais m’envoler avec le véhicule”.Christiana, habitante d’Ermont dont la voiture a été abîmée, raconte avoir été tout d’abord intriguée par le comportement de son chien qui s’est caché avant le début du phénomène climatique: “Je me suis mise à la fenêtre”, “j’ai vu le tourbillon”, “je me suis réfugiée sous ma table”…  Dans le Val-d’Oise, 150 sapeurs-pompiers, personnels du Samu et policiers ont été déployés sur les secteurs d’Ermont, d’Eaubonne, d’Andilly, de Montmorency et de Franconville “pour sécuriser les zones touchées, porter assistance aux habitants et dégager les voies”, avait précisé la préfecture dans la nuit, mentionnant “324 interventions et plus de 700 appels”.Lundi soir, le trafic SNCF, qui avait été fortement impacté après la tornade, a commencé à reprendre progressivement dans les deux sens de circulation entre Ermont-Eaubonne et Pontoise pour les lignes C et H, a indiqué la SNCF à l’AFP. Sur le périmètre du passage de la tornade à Ermont, pompiers, élagueurs ou encore couvreurs se sont activés mardi, de même que des techniciens du gestionnaire de réseau de distribution d’électricité, Enedis. Au total, à 18H, 700 foyers du Val-d’Oise restaient privés d’électricité.En France, en moyenne, on dénombre quelques dizaines de tornades chaque année, d’intensité variable, selon Météo-France. Mais l’effet du réchauffement climatique sur la fréquence, l’intensité et la répartition géographique des tornades reste incertain, souligne l’établissement public.alh-lv-lbx-cbr/bfa/dro

Lendemain de tornade à Ermont: des habitants “secoués dans tous les sens”

“Arbres par terre, grues envolées, voitures écrasées”. Après le passage éclair mais dévastateur d’une tornade qui a fait un mort lundi à Ermont (Val-d’Oise), les habitants situés sur sa trajectoire racontent la violence du phénomène.A 21 kilomètres au nord-est de Paris, Ermont (29.000 habitants) a été la plus affectée par l’épisode de vents violents, très soudain et de courte durée, qui a traversé une dizaine de communes du département du Val-d’Oise, lundi autour de 17H45.”Vous voyez la résidence au toit arraché ? C’est la nôtre. Une grue est tombée dessus. On a été évacués dès hier (lundi) soir”, explique Nathanael, 45 ans, désignant un immeuble moderne blanc de cinq étages. Cet employé d’une entreprise ferroviaire n’était pas encore rentré chez lui quand la mini-tornade d’une rare intensité a sévi, très localement, dans son quartier. Ses enfants l’ont filmée, dit-il: “Trois grues sont tombées comme ça, en quelques secondes”.Ces grues disposées sur un chantier de reconstruction de l’Institut médico-éducatif (IME) du Clos-Fleuri se sont effondrées sur le bâtiment de l’IME et sur un immeuble d’habitation voisin, a confirmé mardi à l’AFP le procureur de Pontoise, Guirec le Bras. Un homme de 23 ans a été tué. Il était “l’un des employés de l’entreprise de construction privée qui intervenait sur le chantier”, selon le magistrat.Plusieurs autres victimes sont recensées: quatre personnes blessées sont toujours “en urgence absolue”, et six “en urgence relative”, selon un bilan communiqué lundi soir par la préfecture.Selon une source policière, ces personnes blessées travaillaient également sur le chantier que la tornade a traversé.Une enquête pour homicide involontaire et blessures involontaires dans le cadre du travail a été confiée au service interdépartemental de police judiciaire du Val-d’Oise.”Si les éducateurs de ce centre IME pour polyhandicapés très graves n’avaient pas eu le réflexe de descendre les enfants au rez-de-chaussée et de les mettre dans une pièce sécurisée (…), il y aurait pu avoir des conséquences beaucoup plus graves”, a déclaré Valérie Pécresse, qui s’est déplacée mardi à Ermont et dans d’autres localités touchées.Constatant les dégâts, la présidente de la région Ile-de-France a promis “un fonds d’aide d’urgence d’un million d’euros pour réparer notamment les bâtiments publics”.  Bouygues Bâtiment Ile-de-France, qui était chargé du chantier de reconstruction de l’IME, a précisé à l’AFP que le jeune homme décédé et les personnes blessées ne faisaient pas partie de ses effectifs.Sur place, des agents de la police scientifique et technique ont inspecté et photographié les lieux, aidés de drones. Le site a été placé sous scellés.Retraitée de 67 ans, Melaz Tabti, balaie les débris de verre tombés sur le rebord de sa fenêtre. De son premier étage, elle a vue sur l’institut. “J’espère surtout que les blessés vont se remettre”, dit-elle, les larmes aux yeux. – “J’ai cru que j’allais m’envoler” -“Ca m’a secoué dans tous les sens”, assure à l’AFPTV un agent de sûreté aéroportuaire, Boubacar, refusant de donner d’autres éléments d’identité. Lui se trouvait dans sa voiture au moment du passage de la tornade: “J’ai cru que j’allais m’envoler avec le véhicule”.Christiana, habitante d’Ermont dont la voiture a été abîmée, raconte avoir été tout d’abord intriguée par le comportement de son chien qui s’est caché avant le début du phénomène climatique: “Je me suis mise à la fenêtre”, “j’ai vu le tourbillon”, “je me suis réfugiée sous ma table”…  Dans le Val-d’Oise, 150 sapeurs-pompiers, personnels du Samu et policiers ont été déployés sur les secteurs d’Ermont, d’Eaubonne, d’Andilly, de Montmorency et de Franconville “pour sécuriser les zones touchées, porter assistance aux habitants et dégager les voies”, avait précisé la préfecture dans la nuit, mentionnant “324 interventions et plus de 700 appels”.Lundi soir, le trafic SNCF, qui avait été fortement impacté après la tornade, a commencé à reprendre progressivement dans les deux sens de circulation entre Ermont-Eaubonne et Pontoise pour les lignes C et H, a indiqué la SNCF à l’AFP. Sur le périmètre du passage de la tornade à Ermont, pompiers, élagueurs ou encore couvreurs se sont activés mardi, de même que des techniciens du gestionnaire de réseau de distribution d’électricité, Enedis. Au total, à 18H, 700 foyers du Val-d’Oise restaient privés d’électricité.En France, en moyenne, on dénombre quelques dizaines de tornades chaque année, d’intensité variable, selon Météo-France. Mais l’effet du réchauffement climatique sur la fréquence, l’intensité et la répartition géographique des tornades reste incertain, souligne l’établissement public.alh-lv-lbx-cbr/bfa/dro

La voiture électrique de plus en plus utilisée pour des trajets longs, selon le ministère des Transports

Les Français sont de plus en plus nombreux à partir en vacances à bord d’une voiture électrique, indiquent mardi le ministère des Transports et l’association Avere-France, grâce selon eux au maillage et à la fiabilité des infrastructures de recharge sur les routes.En juin 2025, la France comptait plus de 1,5 million de véhicules électriques en circulation, en hausse de 26% par rapport à un an auparavant, selon un communiqué du ministère. “Ces utilisateurs sont de plus en plus nombreux à choisir le véhicule électrique pour leurs déplacements estivaux”, ajoute-t-il.”Cette tendance témoigne de la confiance croissante des usagers dans leur capacité à recharger facilement et rapidement leur véhicule, y compris lors de trajets moyens ou longs”, souligne le ministère, qui note une augmentation de 71% de la fréquentation des stations de recharge en juillet et août 2025 par rapport à l’été précédent.”Sur les aires de service du réseau autoroutier, les bornes sont particulièrement sollicitées, avec quelque 200 sessions (de charge) par mois en moyenne pour chacune”, selon le bilan estival dressé par le ministère des Transports et Avere-France, l’association nationale pour le développement de la mobilité électrique.L’ensemble des aires de service des autoroutes concédées est équipé en infrastructure de recharge électrique depuis l’été 2023, grâce à “la mobilisation financière de l’Etat et de la Commission européenne”.Le réseau autoroutier compte ainsi 3.200 points de recharge très haute puissance, avec un taux de disponibilité des bornes supérieur à 98,5% cet été, selon le communiqué. “En conséquence, aucun phénomène majeur de saturation n’a été observé” pendant les vacances.Les temps de recharge oscillent entre 28 et 30 minutes, “une durée équivalente à celle des arrêts moyens observés sur les aires de services”, et, qui plus est, un temps “parfaitement compatible avec les recommandations de sécurité routière, qui préconisent une pause toutes les deux heures”.Le passage au véhicule électrique ne modifie donc que “très peu” les habitudes de voyage des conducteurs qui respectent déjà ces consignes, ajoute le ministère. Le ministère des Transports tente ainsi de répondre aux réticences quant à l’utilisation de voitures électriques pour des trajets longs: craintes de ne pas trouver de bornes de recharge et durée de la recharge.Si la part des voitures électriques dans le parc automobile automobile s’accroit, les achats sont toutefois moindres qu’attendu, à cause notamment d’un prix plus élevé de ces voitures par rapport aux véhicules thermiques.

Proposée à la tête de La Poste, Marie-Ange Debon dévoile sa feuille de route devant les parlementaires

Choisie par l’Elysée pour prendre la tête de La Poste, la présidente de Keolis, Marie-Ange Debon, a insisté mardi sur la nécessité de financer et de revoir les missions de service public du groupe, devant les parlementaires amenés à se prononcer sur sa nomination.Patronne depuis août 2020 de Keolis, filiale de la SNCF spécialisée dans les transports publics, Marie-Ange Debon, 60 ans, a détaillé une feuille de route “construite autour de la confiance” devant la commission des affaires économiques du Sénat, avant de passer au gril de celle de l’Assemblée nationale.”Je suis une convaincue de la transparence, du dialogue et du collectif”, a fait valoir celle qui pourrait devenir la premier femme PDG de La Poste.Sa nomination pour cinq ans sera validée si la somme des votes négatifs exprimés dans les deux commissions n’excède pas trois cinquièmes des suffrages, puis entérinée par décret au Journal officiel.Diplômée d’HEC et de l’ENA, Marie-Ange Debon succéderait ainsi à Philippe Wahl, contraint de passer le flambeau après douze ans pour raison d’âge, avec la lourde tâche de maintenir financièrement à flot un groupe employant 230.000 postiers et soumis depuis plusieurs années à la baisse drastique des volumes de courrier.L’entreprise aux 34,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires (en 2024) souffre aussi de la “sous-compensation” de ses missions de service public (distribution du courrier et de la presse, aménagement du territoire, accessibilité bancaire) par l’Etat, qui “pèse sur ses capacités à investir sur de nouveaux métiers”, comme l’a rappelé Marie-Ange Debon, y voyant le “premier défi” à relever. “C’est une question de survie à court ou moyen terme”, a-t-elle lancé. “Il faudra travailler dans le temps à la fois pour voir comment on peut améliorer les compensations”, a-t-elle poursuivi, rappelant le rôle des parlementaires lors des débats sur le budget “où il semble que les compensations” vont à nouveau baisser.Il faudra aussi “évidemment” se pencher “sur le périmètre de ces missions, pour voir en bonne intelligence collective comment on peut procéder à des évolutions”, a-t-elle ajouté.Détenue à 66% par la Caisse des dépôts et à 34% par l’Etat, le mastodonte public a récemment fait polémique en renforçant son partenariat avec Temu, plateforme de bazar du géant chinois PDD Holdings. Interrogée sur le sujet, Marie-Ange Debon a souligné que ce partenariat prolongeait un accord existant par souci de “visibilité”, rappelant au passage qu”à peu près un tiers des produits industriels en Europe viennent de Chine”.Accusées notamment de concurrence déloyale, de pollution et de travail indigne, les plateformes asiatiques à prix discount représentent 22% des colis acheminés par La Poste, indiquait en octobre 2024 le groupe qui ne peut pas refuser de distribuer leurs produits.En outre, les plus grandes plateformes comme l’américaine Amazon “ont commencé à internaliser la distribution avec leurs propres moyens logistiques”, une “source d’inquiétude” pour La Poste, a justifié Marie-Ange Debon.Alors que le projet de budget 2026 du gouvernement prévoit une taxe sur les petits colis livrés par des entreprises établies hors de l’Union européenne, notamment de Chine, Marie-Ange Debon estime que les fabricants et “importateurs chinois vont assez aisément” la “détourner” en ayant recours à “des containers” ou “des palettes”. Questionnée sur la rémunération des dirigeants de La Banque postale, Stéphane Dedeyan, et de sa filiale CNP Assurances, Marie-Aude Thépaut, qui dépassent les 450.000 euros imposés aux patrons d’entreprises publiques, selon le quotidien La Lettre, Marie-Ange Debon a répondu que ce plafond ne s’appliquait pas à ces sociétés, qui ne sont pas des “filiales directes de l’Etat”, et défendu la nécessité “d’attirer des talents et de les conserver”.

Grippe aviaire: le niveau risque désormais “élevé” en France, confinement des volailles

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire sur le territoire métropolitain français sera relevé mercredi de “modéré” à “élevé”, le plus haut échelon qui entraîne notamment le confinement de volailles, selon un arrêté paru mardi au Journal officiel.La décision a été prise en “considérant la dynamique de l’infection par l’influenza aviaire hautement pathogène dans les couloirs de migration traversant la France, avec la confirmation de cas sur la faune sauvage migratrice sur le territoire national, et la possibilité de diffusion du virus par ces oiseaux migrateurs aux oiseaux détenus”, précise l’arrêté.En un peu moins de deux semaines, quatre foyers d’influenza aviaire hautement pathogène ont été confirmés dans des élevages commerciaux de volailles et trois foyers dans des basses-cours, a précisé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.D’après son dernier bilan hebdomadaire européen, publié mardi, la plateforme de surveillance de l’ESA (épidémiosurveillance en santé animale) a recensé entre le 1er août et le 19 octobre 57 foyers dans des élevages de volaille en Europe, soit 20 de plus que la semaine précédente, auxquels se sont ajoutés d’autres cas depuis, notamment deux en France.Selon la plateforme, le foyer recensé dans le Lot-et-Garonne récemment concerne un élevage de 2.000 canards “vaccinés”.Depuis l’automne 2023, la vaccination des canards est obligatoire en France, une stratégie qui a selon les experts permis d’éviter des épizooties majeures ces deux dernières années.La part du financement de l’État à la vaccination – estimée à 100 millions d’euros par an – est passée de 70% pour la saison dernière à 40% pour la saison en cours depuis début octobre.”Pour les éleveurs, c’est le retour d’une période particulièrement anxiogène marquée par des contraintes renforcées, des pertes économiques prévisibles, et surtout, un profond sentiment d’abandon par l’État”, a réagi mardi la Coordination rurale. Le syndicat agricole demande au moins 70% de prise en charge par l’État et un accompagnement renforcé des éleveurs touchés par les restrictions.- Plein air restreint -L’arrêté publié mardi vise “à renforcer les mesures de surveillance et de prévention” en France.Le risque épizootique auquel sont exposés les volailles et autres oiseaux captifs en cas d’infection des oiseaux sauvages par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est classé en trois catégories, “négligeable”, “modéré” et “élevé”.Le risque de grippe aviaire était considéré depuis mai comme “négligeable”, avant d’être relevé à “modéré” la semaine dernière.Cette année, le déclenchement du niveau élevé intervient bien plus tôt que les précédentes (novembre, voire décembre).En cas de risque “élevé”, les volailles sont notamment “mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés” dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont “claustrés ou protégés par des filets” dans les plus petits. Depuis octobre 2023, les conditions ont été assouplies dans certains cas pour permettre à certaines animaux élevés en plein air de sortir sur des parcours réduits, sur autorisation du préfet.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Grippe aviaire: le niveau risque désormais “élevé” en France, confinement des volailles

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire sur le territoire métropolitain français sera relevé mercredi de “modéré” à “élevé”, le plus haut échelon qui entraîne notamment le confinement de volailles, selon un arrêté paru mardi au Journal officiel.La décision a été prise en “considérant la dynamique de l’infection par l’influenza aviaire hautement pathogène dans les couloirs de migration traversant la France, avec la confirmation de cas sur la faune sauvage migratrice sur le territoire national, et la possibilité de diffusion du virus par ces oiseaux migrateurs aux oiseaux détenus”, précise l’arrêté.En un peu moins de deux semaines, quatre foyers d’influenza aviaire hautement pathogène ont été confirmés dans des élevages commerciaux de volailles et trois foyers dans des basses-cours, a précisé le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.D’après son dernier bilan hebdomadaire européen, publié mardi, la plateforme de surveillance de l’ESA (épidémiosurveillance en santé animale) a recensé entre le 1er août et le 19 octobre 57 foyers dans des élevages de volaille en Europe, soit 20 de plus que la semaine précédente, auxquels se sont ajoutés d’autres cas depuis, notamment deux en France.Selon la plateforme, le foyer recensé dans le Lot-et-Garonne récemment concerne un élevage de 2.000 canards “vaccinés”.Depuis l’automne 2023, la vaccination des canards est obligatoire en France, une stratégie qui a selon les experts permis d’éviter des épizooties majeures ces deux dernières années.La part du financement de l’État à la vaccination – estimée à 100 millions d’euros par an – est passée de 70% pour la saison dernière à 40% pour la saison en cours depuis début octobre.”Pour les éleveurs, c’est le retour d’une période particulièrement anxiogène marquée par des contraintes renforcées, des pertes économiques prévisibles, et surtout, un profond sentiment d’abandon par l’État”, a réagi mardi la Coordination rurale. Le syndicat agricole demande au moins 70% de prise en charge par l’État et un accompagnement renforcé des éleveurs touchés par les restrictions.- Plein air restreint -L’arrêté publié mardi vise “à renforcer les mesures de surveillance et de prévention” en France.Le risque épizootique auquel sont exposés les volailles et autres oiseaux captifs en cas d’infection des oiseaux sauvages par un virus de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) est classé en trois catégories, “négligeable”, “modéré” et “élevé”.Le risque de grippe aviaire était considéré depuis mai comme “négligeable”, avant d’être relevé à “modéré” la semaine dernière.Cette année, le déclenchement du niveau élevé intervient bien plus tôt que les précédentes (novembre, voire décembre).En cas de risque “élevé”, les volailles sont notamment “mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés” dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont “claustrés ou protégés par des filets” dans les plus petits. Depuis octobre 2023, les conditions ont été assouplies dans certains cas pour permettre à certaines animaux élevés en plein air de sortir sur des parcours réduits, sur autorisation du préfet.