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Lecornu prend ses fonctions et promet des “ruptures”

Des “ruptures” dans “la méthode” mais aussi sur “le fond”: pour sa première prise de parole depuis sa nomination mardi soir, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a lancé un message aux Français et aux oppositions mercredi lors de sa prise de fonctions afin de trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement et l’adoption d’un budget.”Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond”, a déclaré M. Lecornu depuis le perron de Matignon lors d’une brève déclaration après la passation de pouvoirs avec François Bayrou, renversé lundi soir par les députés.Pour la traduction concrète de ces “ruptures”, M. Lecornu a indiqué qu’il s’exprimerait prochainement devant les Français après avoir lancé à partir de mercredi après-midi des consultations politiques puis syndicales.La passation de pouvoir dans la cour de Matignon a lieu le jour même d’une mobilisation pour “bloquer” le pays, symbolisée sur les chaînes d’informations par les écrans divisés en deux, montrant à la fois le tapis rouge ministériel et les tensions dans les rues.Sans y faire référence directement, M. Lecornu a affirmé  qu’il se fixait comme objectif de mettre fin “au décalage entre la vie politique du pays et la vie réelle” qui devient “préoccupant”.Sans majorité à l’Assemblée, il a promis d’être “plus créatif”, “plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions”. “On va y arriver (…), il n’y a pas de chemin impossible”, a-t-il plaidé.Quelques instants plus tôt, François Bayrou l’avait assuré que son “aide” lui était “acquise à tout instant” pour “rassembler” plus largement?Troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution de l’Assemblée, cinquième depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu, 39 ans, est peu connu des Français malgré son long mandat aux Armées depuis 2022.- des consultations… -Première tâche confiée par le président Macron à ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: “Consulter” les forces politiques en vue de trouver des “accords” pour préserver la “stabilité institutionnelle” du pays, alors qu’il ne dispose à l’Assemblée nationale d’aucune majorité.Il recevra dès 14H30 un prédécesseur devenu président du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal.Un deuxième rendez-vous est prévu à 15H30 avec Les Républicains, ancien parti de M. Lecornu. Edouard Philippe, président de Horizons, sera reçu à 17H30.Concernant les oppositions, le PS et les écologistes ont été contactés par Matignon et devraient être reçus dans un second temps.Enfin, au Rassemblement national, deux proches de Marine Le Pen assuraient en fin de matinée n’avoir pas entendu parler d’une invitation.La mission de Sébastien Lecornu est à haut risque dans un paysage politique éclaté et au vu des réactions très fraîches voire hostiles des oppositions à l’annonce de sa nomination.-… pour quelles concessions ? -Alors que le président de la République a invité sa fragile coalition du centre et de la droite à “travailler” avec le Parti socialiste pour “élargir” son assise, celui-ci a estimé qu’il prenait le “risque de la colère sociale légitime et du blocage institutionnel du pays” en nommant M. Lecornu. Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros.”Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets”, a prévenu le PS.Selon un interlocuteur régulier de M. Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.Comme preuve de “changement de méthode”, le patron du PS Olivier Faure a demandé mercredi qu’il s’engage à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, utilisé pour faire adopter sans vote tous les budgets depuis 2022. Le Rassemblement national et la France insoumise ont pour leur part dénoncé la proximité entre le président et son nouveau Premier ministre, promettant la censure faute de changement de cap politique. LFI compte d’ailleurs déposer une motion de censure spontanée dès la reprise de la session parlementaire.A l’orée de discussions délicates, l’entourage de M. Lecornu loue le “calme” de l’ancien sénateur normand de 39 ans et son absence d’ambition présidentielle, un “négociateur” qui pu obtenir un “large consensus” sur la loi de programmation militaire.

François Bayrou et le MoDem, le mirage du pouvoir

“C’est pas une sortie à la Mendès-France, mais en rase-campagne”, ironise un cadre du camp présidentiel. Neuf mois après l’avoir supplanté, François Bayrou cède Matignon à Sébastien Lecornu, un échec pour le centriste qui devait forger des compromis au Parlement et avec les partenaires sociaux.François Bayrou ne s’est pas éternisé pour son discours de passation. Sébastien Lecornu non plus, qui l’a raccompagné à la porte du 57, rue de Varenne.Le patron du MoDem a auparavant promis “d’aider” son successeur à Matignon. Il a exhorté le pays et sa classe politique à se “rassembler”. Et comme il l’a souvent fait ces dix derniers mois, il a appelé à “inventer le monde nouveau” qui “va s’imposer” à partir de la “réalité”.Une claire allusion à l’état d’endettement du pays, son mantra depuis un quart de siècle, dont le constat maintes fois répété n’a pas empêché le renversement de son gouvernement par l’Assemblée.Sébastien Lecornu s’y est référé en évoquant l'”extraordinaire courage” avec lequel son prédécesseur a défendu ses “intimes convictions de militant et de citoyen”. Tout en ajoutant, dans un discours laconique: “il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatif, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions”.La scène résume bien l’état d’esprit du camp macroniste, où la mansuétude n’est guère de mise pour un Premier ministre qui, après s’être imposé à Emmanuel Macron, a semblé accélérer sa chute avant même l’examen du budget.La promesse d’un renouveau du dialogue social et politique, porté par le dirigeant centriste adepte de la “co-responsabilité”, a échoué lors du conclave entre partenaires sociaux sur les retraites, puis sur ce faux-départ budgétaire sans négociation estivale, après la présentation d’un plan drastique mi-juillet.Jusqu’à ce vote de confiance sollicité à la surprise générale. “C’est malin”, écrit, après cette annonce, une ex-ministre MoDem dans une boucle interne. Sauf que les conditions d’une issue positive du vote n’ont été négociées ni avec le PS, ni avec le RN. Surprise dans les rangs du parti, comme au sein du gouvernement, dont les membres n’ont été informés que quelques minutes auparavant.-“Jamais rêvé de Matignon”-Au sommet de l’Etat, on prend soin de ne pas accabler le Premier ministre, tout en insistant sur le caractère inédit de la méthode. Lors d’un déjeuner à l’Elysée, la semaine dernière, Emmanuel Macron aurait même évoqué l’idée de renoncer à ce vote de confiance, selon l’entourage de l’un des participants.François Bayrou “a échoué sur ce qui était pourtant censé être un mantra, c’est-à-dire une capacité à dialoguer. C’est quand même singulier d’entrer à Matignon en ayant la responsabilité de devoir trouver une voie de passage et de compromis et de se montrer inflexible à toute concession”, juge un cadre d’un des partis du bloc central.En témoigne le détail du vote de l’Assemblée lundi: seuls 194 députés lui ont accordé la confiance. François Bayrou n’a pas fait le plein dans le socle commun. 13 députés des Républicains ont même voté contre, et 9 se sont abstenus.”C’est d’une tristesse pour lui… Quarante ans de vie politique qui finit comme ça. Et puis dans l’indifférence générale. Voire dans le soulagement”, feint de s’émouvoir un cadre du camp macroniste.Carrière terminée ? C’est mal connaître le Béarnais, murmurent ses proches. Non, François Bayrou ne nourrit pas d’ambition présidentielle. “Ma liberté c’est que je savais, en passant le portail ici, que ça n’était pas compatible”, expliquait-t-il à l’AFP début août.Mais “son projet n’était pas d’être Premier ministre mais président de la République. Il n’a jamais rêvé d’être à Matignon”, glisse un de ses proches.Le Premier ministre sortant a déjà cédé le pas dans la course à l’Elysée au profit d’Emmanuel Macron en 2017. Et pour la suite ? Un soutien à Edouard Philippe ou à Gabriel Attal n’a rien d’une évidence, tant les relations sont fraîches. Et François Bayrou est encore, jusqu’en 2027, président du MoDem.

“Bloquons tout”: des centaines d’actions mais pas de France à l’arrêt

Lycées, routes… Des centaines de blocages ou de tentatives, rapidement contrés par des forces de l’ordre en nombre, ont essaimé mercredi en France, mais le mouvement “Bloquons tout” peine à mettre le pays à l’arrêt pour exiger une autre politique.”Les manifs, ça sert à rien alors il faut bloquer. Contre les milliards donnés aux riches, le budget de la guerre qui double, et pour la retraite à 60 ans”, a déclaré une jeune militante qui se fait appeler Camille, sur un barrage filtrant à l’entrée de Dijon, qui a provoqué un embouteillage monstre sous les yeux impuissants des policiers municipaux.Pour la plupart, les actions se sont déroulées dans un calme relatif mais il y a eu quelques débordements comme sur la rocade de Rennes où un bus a été saccagé et incendié par des manifestants, a rapporté Star, le réseau de transports en commun de la ville.Le ministre de l’Intérieur démissionnaire et président Les Républicains (LR) Bruno Retailleau a dénoncé cette action et a de nouveau accusé “la mouvance de l’extrême gauche” d’avoir “confisqué” cette mobilisation née sur les réseaux sociaux et soutenue par la gauche, de LFI au PS.Visant La France Insoumise, il a condamné les députés qui ont “des mots d’ordre d’appel à l’insurrection, au soulèvement, ou bien à la violence”. Il a opposé la “France du courage, celle de ces hommes et de ces femmes en bleu, et de l’autre côté, la France du sabotage en noir”.- une centaine de lycées perturbés -En fin de matinée, près de 200 personnes avaient été arrêtées dont 159 en agglomération parisienne. Les gendarmes décomptaient 241 actions dans leur zone, rassemblant environ 10.000 manifestants.Un peu partout sur le territoire, y compris à La Réunion, des actions ont été lancées mais sans atteindre des cibles stratégiques. Elles se sont heurtées le plus souvent à l’action préventive des forces de l’ordre, comme à Marseille, où, prépositionnées à l’avance, elles ont empêché 200 personnes d’accéder à l’autoroute venant de Toulon.A la gare du Nord à Paris, la situation était tendue en fin de matinée avec les forces de l’ordre qui filtraient les entrées. Des manifestants assez jeunes arboraient des pancartes comme “le mépris déclenche la colère” tout en reprenant l’hymne des gilets jaunes “on est là, on est là, même si Macron ne veut pas nous, on est là !”, a constaté l’AFP.Une centaine de lycées étaient perturbés et 27 bloqués, selon le ministère de l’Education nationale, notamment à Paris, à Montpellier, Rennes et Lille.”Bloquer notre lycée, c’est bloquer l’Education nationale, ça représente l’éducation comme la veut Macron”, témoigne Lucia, 17 ans et en première au lycée Claude Monet dans le 13e.Des mobilisations étudiantes ont été recensées à Paris, Rennes, Grenoble, Montpellier, Toulouse, Lyon, Mulhouse et Nice, selon l’Union étudiante et l’Unef. Côté transports, la circulation des trains est coupée par des occupations de voies à Cherbourg et Valence, selon la SNCF qui a aussi mentionné une tentative d’intrusion dans la Gare du Nord à Paris et des “actes de malveillance”. A Paris et en Ile-de-France, les transports en commun connaissent quelques perturbations, “conformes aux prévisions” selon les opérateurs de transport. Le musée du Louvre à Paris a prévenu sur X qu'”en raison d’un mouvement social, certaines salles sont exceptionnellement fermées”.- “Budget mal géré” -Signe toutefois que les blocages restaient limités à la mi-journée: dans les raffineries TotalEnergies, où la CGT avait appelé à faire grève, la mobilisation était “très faible”, selon un responsable syndical à l’AFP.Ce mouvement horizontal, sans chef de file identifié, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisées, selon une enquête de la fondation Jean Jaurès.”Il y a un budget de l’Etat qui a été mal géré et on nous accuse d’être à l’origine de cette dette, et c’est à nous de travailler plus pour rembourser”, a déclaré à l’AFP Juliette, travailleuse sociale à Clermont-Ferrand âgée de 30 ans, qui n’a “pas l’habitude” de manifester et n’est pas syndiquée.Cette journée d’actions disparates est soutenu par certains syndicats. La CGT et Solidaires ont appelé à s’y joindre quand la CFDT et FO, notamment, ont préféré se concentrer sur la journée intersyndicale du 18.La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncé sa participation. 

Lecornu prend ses marques à Matignon, où il va recevoir les forces politiques

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, accueilli sévèrement par les oppositions, prend ses marques mercredi à Matignon où il va commencer par consulter les groupes politiques, sur fond de mobilisation dans le pays, afin de trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement.Troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, cinquième depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu, 39 ans, succède à François Bayrou, renversé lundi par les députés. Celui-ci l’avait doublé en décembre en forçant sa nomination alors que le ministre des Armées de l’époque était déjà pressenti à ce poste.La passation de pouvoir entre les deux hommes a lieu à midi, le jour même d’une mobilisation pour “bloquer” le pays née sur les réseaux sociaux, qui a débuté par une série d’actions sporadiques, notamment dans l’ouest et en région parisienne, avant une mobilisation syndicale le 18 septembre. Ce sera l’occasion pour Sébastien Lecornu, homme politique discret inconnu du grand public, fils unique d’une secrétaire médicale et d’un technicien de l’aéronautique, de se présenter aux Français.Il a affirmé sur X mardi soir qu’il “mesurait” les “attentes” de ses concitoyens et qu’il “connaissait (leurs) difficultés”. “Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver”.- “Colère sociale” -Première tâche confiée par le président Macron à ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: “Consulter” les forces politiques en vue de trouver des “accords” pour préserver la “stabilité institutionnelle” du pays, alors qu’il ne dispose à l’Assemblée nationale d’aucune majorité.Il recevra dès 14H30 un prédécesseur devenu président du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal.Un second rendez-vous est prévu à 15H30 avec Les Républicains, ancien parti de M. Lecornu. Edouard Philippe, président de Horizons, sera reçu à 17H30.Concernant les oppositions, le PS et les écologistes ont été contactés par Matignon et devraient être reçus dans un second temps, selon deux sources à gauche.Enfin, au Rassemblement national, deux proches de Marine Le Pen assuraient en fin de matinée n’avoir pas entendu parler d’une invitation.La mission de Sébastien Lecornu est à haut risque dans un paysage politique éclaté et au vu des réactions très fraîches voire hostiles des oppositions à l’annonce de sa nomination.Alors que le président de la République a invité sa fragile coalition du centre et de la droite à “travailler” avec le Parti socialiste pour “élargir” son assise, celui-ci a estimé qu’il prenait le “risque de la colère sociale légitime et du blocage institutionnel du pays” en nommant M. Lecornu. Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros.”Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets”, a prévenu le PS.- “Changement de méthode” -Selon un interlocuteur régulier de M. Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.Comme preuve de “changement de méthode”, que devrait prôner le nouveau Premier ministre, le patron du PS Olivier Faure a demandé mercredi qu’il s’engage à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, utilisé pour faire adopter sans vote tous les budgets depuis 2022. Le RN et LFI ont pour leur part dénoncé la proximité entre le président et son nouveau Premier ministre, promettant la censure faute de changement de cap politique. LFI compte d’ailleurs déposer une motion de censure spontanée dès la reprise de la session parlementaire.Même François Bayrou considère toujours que M. Lecornu n’est pas le Premier ministre idoine, trop proche du président et trop à droite, selon un responsable du bloc central.Plus affable, le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui réclamait une nomination rapide face aux risques de “débordements” des manifestations de mercredi, s’est dit prêt à “trouver des accords” avec M. Lecornu.A l’orée de discussions délicates, l’entourage de M. Lecornu loue le “calme” de l’ancien sénateur normand et son absence d’ambition présidentielle, un “négociateur” qui pu obtenir un “large consensus” sur la loi de programmation militaire.Alors qu’il a été épinglé par la gauche pour un dîner avec Mme Le Pen, ses proches réfutent toute connivence avec le parti à la flamme, soulignant que dans l’Eure, son département, quatre députés sur cinq “sont passés au RN”.

“Bloquons tout”: des premières actions mais des forces de l’ordre très présentes

Des premières actions ont essaimé mercredi, à l’appel de “Bloquons tout”, une mobilisation citoyenne née sur les réseaux sociaux, mais elles semblent contenues, en raison notamment de la forte mobilisation des forces de l’ordre.Réforme des retraites, budget, choix du Premier ministre… “Il n’y a rien qui va”, lâche Chloé, étudiante en master de 25 ans qui n’a pas souhaité donner son nom, devant un point de blocage à l’entrée du campus Paul-Sabatier de l’Université de Toulouse.”Les classes populaires sont celles qui prennent le plus et des gens qui se tuent au travail doivent encore plus rogner sur leur bien-être pour pouvoir faire passer le budget alors qu’il y aurait eu d’autres alternatives”, explique-t-elle. Un peu partout sur le territoire, des actions ont été lancées mais sans toucher des cibles stratégiques mais elles se sont heurtées le plus souvent à l’action préventive des forces de l’ordre, comme par exemple à Marseille, où, prépositionnées à l’avance, elles ont empêché 200 personnes d’accéder à l’autoroute venant de Toulon.Dès 5h30 ce matin, une trentaine de personnes ont ainsi bloqué un rond-point d’accès à une zone commerciale, sur la commune de Petite Forêt près de Valenciennes dans le Nord.- “Plus de révolutionnaires sur Facebook” -“Évidemment, l’opération était un peu secrète pour ne pas être pris de vitesse par les forces de l’ordre. L’idée, c’était de surprendre aussi”, explique Cédric Brun, tourneur-fraiseur et secrétaire général CGT chez PSA Valenciennes, âgé de 46 ans.Mais le rassemblement n’a pas eu le succès espéré: “On pensait être plus nombreux”, regrette-t-il. “Ce qui est malheureux, c’est qu’il y a plus de révolutionnaires sur Facebook que dans la réalité”.Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau avait annoncé la couleur tôt depuis Rungis, rappelant que “80.000 gendarmes et policiers” étaient sur le pont en France, dont 6.000 à Paris, avec la consigne “de ne pas tolérer de violence, de dégradation, de blocage, d’occupation des infrastructures essentielles de notre nation”.A 09H30, la gendarmerie nationale décomptait 154 actions dans sa zone, pour environ 4.000 manifestants. La préfecture de police de Paris a fait état de 95 interpellations dans l’agglomération parisienne, selon le dernier bilan disponible. Huit arrestations ont été menées en province. Une cellule interministérielle de crise (CIC) se tient depuis 09H00 au ministère de l’Intérieur.Une première action spectaculaire s’est déroulée à Caen, où des manifestants ont mis le feu à des objets sur le viaduc de Calix près de Caen, a constaté une photographe de l’AFP. Pour le reste, les forces de l’ordre ont le plus souvent procédé à de rapides déblocages, comme à Bordeaux sur l’un des dépôts du réseau de tramways.- Lycées bloqués -Plusieurs lycées ont ponctuellement été touchés par des blocages, notamment à Paris, à Montpellier à et Rennes. Des mobilisations étudiantes ont été recensées à Paris, Rennes, Grenoble, Montpellier, Lyon, Mulhouse et Nice, selon l’Union étudiante. “Bloquer notre lycée, c’est bloquer l’Education nationale, ça représente l’éducation comme la veut Macron”, témoigne Lucia, 17 ans et en première au lycée Claude Monet dans le 13e.Côté transports, la gendarmerie décomptait 18 actions de blocages d’axes mais les perturbations dans les transports en commun de la capitale, sont “conformes aux prévisions”, ont indiqué à l’AFP la RATP et la SNCF.Ce mouvement horizontal, né sur les réseaux sociaux et sans chef de file identifié, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisées, selon une enquête de la fondation Jean Jaurès.Il conteste les mesures d’économie annoncées mi-juillet par François Bayrou et rejette les classes dirigeantes, en particulier Emmanuel Macron. Il est partiellement soutenu par les syndicats. La CGT et Solidaires ont appelé à le rejoindre quand la CFDT et FO, notamment, ont préféré se concentrer sur la journée intersyndicale du 18, ce qui n’empêche pas certaines sections de se mobiliser notamment à La Rochelle où des agents territoriaux bloquent le dépôt de la propreté urbaine ou à Anglet (Pyrénées-Atlantiques) où la CGT tient un piquet de grève devant Dassault.La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncé sa participation.  “Je suis très en colère de la politique qui a été menée”, confie le porte-parole de la Confédération paysanne en Côte-d’Or, Thomas Maurice, qui manifestera mercredi après-midi à Dijon.

LFI déposera une motion de censure à l’Assemblée contre Sébastien Lecornu

La France insoumise déposera “dès le premier jour de la session parlementaire à l’Assemblée nationale” une motion de censure spontanée contre le gouvernement du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, a indiqué mercredi le coordinateur du mouvement Manuel Bompard sur RMC et BFMTV.Si Sébastien Lecornu ne demande pas la confiance de l’Assemblée, “dès le premier jour de la session parlementaire à l’Assemblée nationale, nous déposerons une motion de censure sur la base de l’article 49.2 de la Constitution”, a dit Manuel Bompard, dénonçant une nomination qui s’apparente pour lui à un “déni de démocratie”.Si cette motion de censure était votée par l’ensemble de la gauche et le Rassemblement national, elle renverserait le gouvernement du nouveau Premier ministre.”Les Français ont dit +On est en désaccord avec la politique d’Emmanuel Macron+. Il a quand même décidé de ne pas tenir compte du résultat, de continuer à imposer sa politique, ça fait maintenant à deux reprises que l’Assemblée nationale a censuré ses gouvernements et il continue dans la même direction. Donc, je trouve qu’il y a là évidemment quelque chose de totalement inacceptable, de totalement méprisant”, a argué le député des Bouches-du-Rhône.”Monsieur Barnier est tombé sur la base d’une motion de censure déposée en vertu de l’article 49.3 de la Constitution. Monsieur Bayrou est tombé, après avoir demandé un vote de confiance, sur l’article 49.1 de la Constitution. Et là encore, j’ai l’impression que Monsieur Macron veut faire le tour de tous les articles de la Constitution, et peut-être que Monsieur Lecornu tombera sur la base de l’article 49.2 de la Constitution”, a étayé le bras droit de Jean-Luc Mélenchon sur BFMTV et RMC.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Bloquons tout”: 75 interpellations dans l’agglomération parisienne

Plusieurs actions et 75 interpellations, selon la police, ont été dénombrées mercredi matin dans l’agglomération parisienne notamment à la suite de blocages ou tentatives de blocage du périphérique dans le cadre de la mobilisation “Bloquons tout”, a-t-on appris auprès de la Préfecture de police.Les forces de l’ordre ont procédé à 75 interpellations dans l’agglomération parisienne, selon des chiffres transmis à l’AFP par la préfecture de police vers 08H30.Quelque 6.000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans la capitale, où différentes actions ont été constatées par des journalistes de l’AFP. A l’aube, une centaine de jeunes militants de la mouvance autonome a bloqué un dépôt de bus dans le 18e arrondissement de Paris, avant l’intervention des forces de l’ordre autour de 06H15 avec des gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l’AFP. Aux alentours de 07H00, une cinquantaine de jeunes vêtus de noir et le visage masqué a ensuite brièvement bloqué le périphérique parisien à hauteur de la porte de Clignancourt, érigeant une barricade à l’aide de blocs de béton, puis se dispersant rapidement avant l’arrivée des forces de l’ordre. Vers 07H20, les policiers procédaient au déblaiement de la chaussée, l’action ayant provoqué un important bouchon, d’après la journaliste de l’AFP.Porte de Bagnolet, une unité des forces de l’ordre a interpellé vers 06H30 plusieurs jeunes manifestants descendus sur le périphérique, a constaté une journaliste de l’AFP.Des manifestants ont également tenté de bloquer la porte de Montreuil, à l’est de Paris, vers 07H30. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, faisant notamment usage de gaz lacrymogènes. Une trentaine de motos de la Brav-M (brigade de la répression de l’action violente motorisée) est entrée sur le périphérique dans les deux sens, selon une reporter de l’AFP.Les pompiers de Paris sont intervenus porte de Bagnolet et porte de Montreuil pour éteindre des feux de barricades, ont-ils indiqué à l’AFP. Plusieurs lycées parisiens ont fait l’objet de blocages ou tentatives de blocages, comme les lycées Henri-IV et Lavoisier dans le 5e arrondissement, ou le lycée Voltaire dans le 11e, d’après des journalistes sur place.   Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été observés autour du lycée Hélène Boucher dans le 20e arrondissement, avec barricades, jets de projectiles, poubelles et vélos calcinés.sc-ch-mk-dmv-slb/asl/pta

Trump jeered at Washington restaurant, called ‘Hitler of our time’

Viral videos on social media portray the moment protesters began jeering US President Donald Trump at a Washington restaurant Tuesday, shouting “Free DC! Free Palestine! Trump is the Hitler of our time!”The 79-year-old Republican approached the shouting protesters in the restaurant, pausing a few feet away from them for a few moments, nodding and smiling …

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L’Australie approuve un vaccin pour koalas contre la chlamydia

Les autorités australiennes ont approuvé un vaccin pour koalas contre la chlamydia, responsable de la moitié des décès du marsupial dans la nature, ont annoncé mercredi des chercheurs.Les essais du vaccin ont montré qu’il diminuait d’au moins 65% la mortalité des populations sauvages et réduisait le risque de développer la maladie pendant la période de reproduction.Son autorisation signifie qu’il peut désormais être déployé à l’échelle nationale.La chlamydia, maladie sexuellement transmissible, mène les koalas sauvages vers l’extinction, en particulier dans le sud-est de l’Etat du Queensland et en Nouvelle-Galles du Sud, affirme le professeur Peter Timms, chercheur à l’University of the Sunshine Coast.Dans ces zones, “les taux d’infection au sein des populations sont souvent d’environ 50% et peuvent dans certains cas atteindre 70%”, explique le professeur Timms.La chlamydia a été observée pour la première fois chez ces animaux il y a une cinquantaine d’années, et a décimé des populations entières durant les décennies suivantes.La bactérie peut entraîner la cécité, des infections de la vessie, la stérilité voire la mort.Les antibiotiques étaient jusqu’ici le seul traitement disponible, mais ils perturbaient la digestion des koalas et ne les protégeaient pas contre de futures infections.  Les marsupiaux de la côte est, discrets et difficiles à dénombrer, ont été officiellement inscrits sur la liste des espèces en danger par le gouvernement australien en février 2022.Outre la chlamydia, l’expansion urbaine et la déforestation déciment les marsupiaux emblématiques du pays.Aujourd’hui, l’Australie n’abrite plus que quelques centaines de milliers de koalas, selon les estimations, alors qu’ils étaient des millions avant l’arrivée au XVIIe siècle des Européens.Mais les efforts se poursuivent pour les protéger. Dans le Queensland, un essai vaccinal couplé à des mesures de contrôle de la circulation routière et de protection contre les prédateurs a connu un tel succès qu’une population de koalas vouée à l’extinction d’ici dix ans s’est remise à croître.

Affaire Kohler: la Cour de cassation tranche la question centrale de la prescription

Une grande partie des faits reprochés à l’ex-bras droit d’Emmanuel Macron sont-ils prescrits ? La Cour de cassation rend mercredi une décision capitale dans l’affaire Alexis Kohler, mis en examen pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir dissimulé ses liens familiaux avec l’armateur MSC.M. Kohler, 52 ans, est mis en cause pour avoir participé comme haut fonctionnaire à plusieurs décisions relatives au groupe franco-italien MSC, dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.D’abord entre 2009 et 2012, lorsqu’il représentait l’Agence des participations de l’Etat (APE) aux conseils d’administration de STX France (devenu Chantiers de l’Atlantique) et du Grand port maritime du Havre (GPMH), deux entreprises ayant des liens commerciaux avec MSC.Puis entre 2012 et 2016, lorsqu’il était à Bercy au cabinet de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron.L’instruction a été ouverte en juin 2020, à la suite de plusieurs plaintes déposées entre 2018 et cette année-là par l’association Anticor. Sollicité par l’AFP, l’avocat de cette association contre la corruption et pour l’éthique en politique, Jean-Baptiste Soufron, a dit “faire confiance à la Cour de Cassation pour confirmer ce qui a déjà été validé par les juges d’instruction et la cour d’appel”. La décision est attendue à 14H00.Au cœur de la problématique juridique devant être tranchée mercredi figure l’éventuelle dissimulation par M. Kohler de ces liens familiaux, ce qui rend l’infraction “occulte” jusqu’à sa révélation publique, empêche de considérer les faits comme prescrits et permet d’en poursuivre l’intégralité, comme le soutiennent Anticor, les juges d’instruction et la cour d’appel.Si M. Kohler a informé son entourage professionnel de son lien de parenté, il s’agissait d’une “révélation parcellaire (…) à certains initiés et notamment à sa hiérarchie directe” à l’APE comme à Bercy, a estimé en novembre 2024 la cour d’appel, en écartant la prescription.- Intérêts publics “lésés” -M. Kohler et deux hauts fonctionnaires, Bruno Bézard et Jean-Dominique Comolli, mis en examen pour complicité de prise illégale d’intérêts, arguent au contraire de la connaissance collective de ces liens.Pour les avocats de l’ex-secrétaire général de l’Elysée (mai 2017-avril 2025), le délai de prescription n’a pas débuté en 2018 avec des articles de Mediapart comme le soutiennent les juges d’instruction.A tous les niveaux depuis 2018, le ministère public a toujours défendu lui aussi cette large prescription.Si la Cour de cassation décidait de retenir une prescription plus large des faits, la période des infractions reprochées à M. Kohler, qui réfute globalement tout délit, serait nettement rabotée.Le 28 mai, devant la Cour de Cassation, Me Claire Waquet, avocate au conseil de M. Kohler, a pilonné l’arrêt de la cour d’appel qui “commence par dire que l’information a été donnée tout autour de lui par M. Kohler pour en arriver à la conclusion qu’il l’a dissimulée”. Selon elle, “tout le monde est informé” autour de M. Kohler.Du même avis, l’avocat général a ironisé sur le “pacte de silence” entre M. Kohler et ses collaborateurs directs de l’époque invoqué par les juges d’instruction et l’arrêt d’appel: il y a peut-être eu “du silence” ou de la “passivité” de M. Kohler, mais pas de volonté délibérée de dissimuler ce lien familial, a-t-il estimé.De son côté, l’avocat d’Anticor, Me Frédéric Rocheteau, a énuméré lors de l’audience de nombreux épisodes, entre 2009 et 2016, où M. Kohler aurait pris part à des décisions relatives à MSC, caractérisant une situation “lourdement conflictuelle”.Et il s’est étonné que l’association anticorruption soit “la seule à soutenir l’accusation” à cette audience alors que des intérêts publics ont été “lésés”.