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Un loup responsable de plusieurs attaques de moutons abattu en Aveyron

Un loup qui avait attaqué à trois reprises le troupeau d’un éleveur de moutons en Aveyron a été abattu dans la nuit de lundi à mardi par des agents de l’Etat, a annoncé la préfecture dans un communiqué mardi. Lors des attaques survenues en août sur une exploitation située dans la commune de Sévérac d’Aveyron, “17 brebis avaient été tuées ou grièvement blessées”, a détaillé auprès de l’AFP, Marie-Amélie Viargues, présidente de la FDSEA de l’Aveyron.A la suite de ces attaques répétées, la préfecture de l’Aveyron a autorisé la mise en œuvre de tirs de défense.Depuis le 22 juin, un arrêté autorise les éleveurs de bovins et de chevaux à tirer sur des loups pour protéger leur troupeau, même lorsque s’il n’a pas encore été attaqué, selon un arrêté.Au 12 mai depuis le début de l’année, on comptait en France 759 attaques et 2.617 bêtes prédatées.En déplacement dans l’Aveyron, le 3 juillet, Emmanuel Macron, avait plaidé pour empêcher l’implantation du loup là “où il y a du pastoralisme”, quitte à en “prélever davantage”, c’est à dire autoriser qu’un plus grand nombre de canidés soient abattus.Le loup abattu sera décompté du plafond national de 192 spécimens fixé pour l’année, ajoute le communiqué de la préfecture de l’Aveyron.

Une “offense à la France tout entière” : Macron réplique à Netanyahu sur l’antisémitisme

Une réponse cinglante, doublée d’une mise en garde contre la “guerre permanente” : Emmanuel Macron a répliqué au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’il avait “offensé la France toute entière” en l’accusant d'”inaction” en matière de lutte contre l’antisémitisme et l’a appelé “solennellement” à sortir de sa “fuite en avant meurtrière” à Gaza.”Ces accusations d’inaction face à un fléau que nous combattons de toutes nos forces sont inacceptables et offensent la France toute entière”, écrit-il, ajoutant que cette lutte “ne saurait être un sujet d’instrumentalisation”, dans une lettre au Premier ministre rendue publique mardi par le quotidien Le Monde.Benjamin Netanyahu a déclenché une nouvelle crise avec la France en accusant Emmanuel Macron “d’alimenter le feu antisémite” avec son intention de reconnaître l’Etat palestinien.Dans une lettre au chef de l’Etat en date du 17 août, il s’est dit “préoccupé par la montée alarmante de l’antisémitisme en France et par le manque d’actions décisives (du) gouvernement pour y faire face”.”Depuis vos déclarations publiques attaquant Israël et signalant la reconnaissance d’un Etat palestinien, il a augmenté”, a-t-il affirmé.Le 19 août, la présidence française avait déjà dénoncé cette accusation comme “erronée” et “abjecte”, et déploré qu’Emmanuel Macron en ait pris connaissance par voie de presse.Le chef de l’Etat français souligne dans sa lettre avoir attendu que son interlocuteur en prenne connaissance avant qu’elle ne soit rendue publique. “C’est là l’élémentaire courtoisie”, lance-t-il.”Je demeure et demeurerai garant de l’impérieuse nécessité de combattre cette abomination, partout et toujours”, assure-t-il.”Les antisémitismes de notre pays viennent de loin, ont longtemps été nourris par l’extrême droite, sont aujourd’hui aussi alimentés par l’extrême gauche qui essentialise la communauté juive et soutient la haine contre cette dernière”, pointe-t-il.- “Indignité et impasse” -Emmanuel Macron estime que son initiative diplomatique en faveur d’une reconnaissance de l’Etat de Palestine est une “main tendue” à Israël pour une “paix durable” dans la région et rejette aussi toute accusation de soutien, à travers ce processus, au mouvement islamiste palestinien Hamas.”Je vous appelle solennellement à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d’une guerre permanente à Gaza qui expose votre pays à l’indignité et votre peuple à une impasse, à cesser l’illégale et injustifiable recolonisation de la Cisjordanie et à saisir la main tendue des partenaires internationaux disposés à travailler à un avenir de paix, de sécurité et de prospérité pour Israël et la région”, poursuit-il.Selon lui, “l’État palestinien doit constituer la fin du Hamas”. “C’est aujourd’hui la seule manière d’éradiquer réellement le Hamas et d’éviter à la jeunesse israélienne de se consumer dans une guerre permanente, dévastatrice pour les Palestiniens de Gaza, mais également pour Israël et la région tout entière”, affirme-t-il.L’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, père du gendre de Donald Trump, Jared Kushner, s’est aussi fendu d’une lettre similaire au président Macron, qui lui a valu une convocation lundi au ministère français des Affaires étrangères.”Des déclarations qui vilipendent Israël et des gestes en reconnaissance d’un État palestinien encouragent les extrémistes, fomentent la violence et mettent en péril la judéité en France”, a-t-il écrit, reprenant l’argumentaire de M. Netanyahu.Un total de 504 actes antisémites ont été recensés (dont 323 atteintes aux personnes) entre janvier et mai 2025, selon les derniers chiffres fournis par le ministère de l’Intérieur. C’est une baisse de 24% sur un an, mais un doublement (+134%) par rapport à la même période de 2013.Le contexte est particulièrement délicat puisque vit en France la plus grande communauté juive d’Europe occidentale, avec environ 500.000 personnes, en même temps qu’une très importante communauté arabo-musulmane, très sensible au sort des Palestiniens de Gaza.Après avoir affiché sa solidarité avec Israël, frappé par des attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui ont entraîné le déclenchement de la guerre à Gaza, Emmanuel Macron a depuis pris ses distances et multiplié les critiques à l’égard de la stratégie du gouvernement israélien dans ce conflit.

Suppression des jours fériés: “La CFDT ne participera pas à cette négociation”, dit Marylise Léon

“La CFDT ne participera pas à cette négociation” sur la suppression de deux jours fériés proposée par le gouvernement, “quelles qu’en soient les modalités”, a déclaré mardi sa responsable Marylise Léon.Estimant que “tout est décidé d’avance” dans cette affaire, la secrétaire générale de la CFDT a souligné que “le dialogue social, ce n’est pas une formalité administrative. C’est un espace exigeant, parfois dur, mais où chacun doit venir avec la volonté réelle de construire.””Quand cette volonté n’existe pas, quand les conclusions sont posées d’avance, avant même l’échange, il ne s’agit pas d’un dialogue, mais plutôt d’une mise en scène”, a-t-elle estimé après avoir reçu dans l’après-midi François Bayrou et la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, qui ont convié les partenaires à négocier sur cette suppression.Lundi, le secrétaire général de FO Frédéric Souillot avait déclaré à l’AFP que son organisation n’irait pas non plus négocier sur la suppression de deux jours fériés.La cheffe de file de la CFDT a appelé par ailleurs le gouvernement à abandonner son “projet de nouvelle réforme de l’assurance chômage”, devant les responsables de son organisation réunis de mardi à jeudi à Bierville, dans l’Essonne, pour leur unversité d’été.”Les demandeurs d’emploi ont déjà fait des efforts avec les précédentes réformes. Quatre réformes menées depuis 2019, plus de 12 milliards d’euros ponctionnés par l’État depuis 2023. On ne peut pas dire que les demandeurs d’emploi n’ont pas fait leur part”, a-t-elle justifié.

Manuel Valls quitte une Nouvelle-Calédonie à l’avenir toujours incertain

Après une semaine sur l’archipel et deux rencontres avec les indépendantistes, le ministre des Outre-mer Manuel Valls repart mardi de Nouvelle-Calédonie sans avoir convaincu le FLNKS d’accepter l’accord de Bougival, dont l’avenir reste fragile et contesté.Une nouvelle réunion de plus de trois heures avec le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) n’a rien changé: le principal mouvement indépendantiste calédonien a réaffirmé son rejet catégorique de l’accord signé le 12 juillet dans les Yvelines.Mardi matin, le FLNKS a “réitéré son rejet catégorique du projet d’accord”, selon un communiqué publié à l’issue de la rencontre alors que le ministre répète que sa “porte est ouverte”.Pour parvenir à ce second rendez-vous, le ministre a prolongé à deux reprises un déplacement qui devait initialement s’achever samedi. Avant de quitter le territoire français du Pacifique mardi, il a annoncé que “de nouveaux échanges” devaient avoir lieu “dans les prochains jours” à Paris, assurant qu'”un espace de discussion existe” et qu’il “faut le saisir”.”La société calédonienne attend un accord mais la société calédonienne, ce n’est pas que le FLNKS. Donc je les invite aussi à reprendre contact avec les autres groupes politiques”, a insisté Manuel Valls.Le Front, dont les délégués avaient accepté de défendre le texte de Bougival avant d’être désavoués par les militants, souhaite en effet discuter avec l’État uniquement, en “réunion bilatérale” et sur “l’accession à la pleine souveraineté avant la présidentielle de 2027”, selon la motion adoptée par son congrès extraordinaire le 9 août.Une demande jugée impossible à accepter par le ministre alors que tous les autres partis du territoire, y compris deux composantes indépendantistes – l’Union progressiste en Mélanésie (UPM) et le Palika – ont confirmé leur soutien au compromis de Bougival.Ce texte prévoit la création d’un État de Nouvelle-Calédonie, doté d’une nationalité propre, mais inscrit dans la Constitution française. Il implique aussi le report à mi-2026 des élections provinciales, une échéance cruciale dans l’équilibre politique local.Mais les militants du FLNKS estiment qu’il est “incompatible avec les fondamentaux de la lutte indépendantiste”, notamment l’exercice du droit à l’autodétermination. “Affirmer que sans Bougival le pays plongerait dans le néant est une contre-vérité”, a martelé le mouvement la semaine dernière.- Un accord sans le FLNKS ? – Malgré ce blocage, Manuel Valls se veut optimiste. “Je repars avec le sentiment que l’accord de Bougival est conforté et que nous avons beaucoup avancé”, a-t-il affirmé mardi, à l’issue de son quatrième déplacement en huit mois.Lundi, le “comité de rédaction” chargé de mettre en forme la future loi constitutionnelle a achevé ses travaux après trois sessions. Le Sénat coutumier, invité à y participer, s’est toutefois retiré dès la deuxième réunion, estimant que ses propositions n’étaient pas entendues.Mais parmi les signataires toujours engagés en faveur de l’accord, l’absence du FLNKS interroge. “Peut-on conclure un accord de décolonisation sans le FLNKS ? Je ne crois pas”, a averti Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil océanien, formation charnière ni indépendantiste, ni non-indépendantiste, appelant le mouvement à revenir à la table des discussions.La tension est autant politique que sécuritaire. En mai 2024, le projet de réforme du corps électoral défendu par le gouvernement malgré l’opposition des indépendantistes avait provoqué des émeutes, qui ont fait 14 morts et causé plus de deux milliards d’euros de dégâts.”L’État cette fois ne se laissera pas surprendre”, a assuré Manuel Valls.Un autre obstacle guette désormais le calendrier, déjà serré: le projet de loi constitutionnelle traduisant l’accord doit être présenté en Conseil des ministres le 17 septembre, avant une réunion du Congrès à Versailles pour son adoption en décembre.Ce ne sera possible que si le gouvernement n’est pas renversé le 8 septembre, lors du vote de confiance sollicité à l’Assemblée nationale par le Premier ministre François Bayrou.

Bayrou veut redonner aux partenaires sociaux la gestion de la protection sociale

Le Premier ministre François Bayrou a assuré mardi vouloir refaire “pleinement et entièrement confiance aux partenaires sociaux en leur confiant la gestion des principaux piliers du système de protection sociale”, dans une intervention à l’université d’été de la CFDT.”Au regard des réussites par exemple des partenaires sociaux dans la gestion de certains régimes, notamment des complémentaires retraites, je propose que nous changions de cap” et que nous leur confiions “la gestion des principaux piliers du système de protection sociale, notamment les assurances chômage et vieillesse”, a-t-il dit.”Et cela avec une règle d’or que la condition d’équilibre financier soit fixée dans la loi afin de ne pas faire peser sur les générations futures le poids du surendettement et des dérives financières”, a-t-il ajouté.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse la cheffe de file de la CFDT Marylise Léon.”Et c’est exactement le problème qu’on a sur l’assurance chômage. On dit +vous gérez+ et quand les règles ne nous conviennent pas, on va décider à votre place. C’est pas comme ça que ça peut marcher”, a estimé la dirigeante syndicale.Le Premier ministre a envoyé début août une lettre de cadrage aux partenaires sociaux pour renégocier les conditions d’indemnisation des chômeurs, en leur demandant de dégager 2,5 milliards d’euros d’économies par an avant 2030, et 4 milliards d’euros à partir de 2030.Sur la question du transfert de la gestion de “l’ensemble du régime des retraites aux organisations syndicales et patronales, c’est une responsabilité qu’on est prêt à prendre”, a assuré Marylise Léon.Mais “tout dépend des conditions dans lesquelles ça peut se faire”, a expliqué la numéro un du premier syndicat français, ajoutant que “la règle d’or et d’équilibre annuel (des comptes), c’est un non-sens”. “C’est comme des systèmes d’assurance chômage où on est sur des régimes contracycliques, où on sait qu’il y a des périodes difficiles, des périodes d’excédent, et que ça se gère pas à l’année”, a-t-elle détaillé.Elle a rappelé que le sujet a déjà été discuté dans le cadre du conclave sur les retraites qui s’est tenu de février à juin sans permettre de dégager un accord pour amender la réforme de 2023.Malgré cet échec, “ces discussions sur les retraites n’ont pas été inutiles, loin de là”, a estimé Marylise Léon.

Retailleau appelle “à la résistance” face au “risque que la France se défasse”

Le ministre de l’Intérieur et président de LR Bruno Retailleau a appelé mardi à “la résistance contre la fatalité”, estimant qu’il y avait “un risque que la France se défasse” dans “ce monde en voie de liquéfaction avancée”.Au lendemain de la décision de François Bayrou de demander le 8 septembre la confiance de l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau a saisi l’occasion d’un discours pour la 81e anniversaire de la libération de Paris à la préfecture de police pour brosser à grands traits la situation du pays, qu’il juge dramatique. “Certes 2025 n’est pas 1944, et rien ne serait plus vain que de vouloir dresser de faux parallèles entre les époques”, a-t-il dit, “mais nous vivons à nouveau des temps tragiques”.”Et dans ces temps, le risque n’est plus que la France soit défaite mais qu’elle se défasse”, a poursuivi le ministre.A ses yeux, le pays est “confronté à l’hydre islamiste qui corrompt les esprits”, à “la pieuvre du narcotrafic qui étend son emprise sur tous les territoires de la République”, à “l’antisémitisme” et “à la violence désinhibée d’une société ensauvagée, décivilisée”.Le ministre et président de LR a appelé la police “à tenir bon”. “Dans ce monde en voie de liquéfaction avancée, vous incarnez la solidité des murs porteurs de notre idéal républicain, d’un idéal de dévouement contre la tentation du chacun pour soi”.Gratifiant les policiers d’un “esprit de résistance contre la fatalité, contre le désespoir”, il a jugé que c’était “une flamme d’espoir, la flamme de l’espoir de protéger les plus vulnérables, de réparer notre société, de redresser notre pays”.”Cette flamme surgira des plus grands feux”, a ajouté le ministre dans la cour d’honneur de la préfecture de police, face aux plus hauts responsables de la police et de la préfecture, aux élus dont la maire de Paris Anne Hidalgo et à nombre de personnalités parmi lesquelles l’ancien Premier ministre Michel Barnier.

Mort d’un streamer en direct: le parquet de Paris ouvre une enquête distincte sur la plateforme Kick

La procureure de Paris a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête sur les pratiques de la plateforme de streaming Kick, en plus de celle déjà menée par le parquet de Nice pour éclaircir les circonstances du décès en direct du vidéaste Jean Pormanove.Cette nouvelle enquête a été ouverte lundi “du chef de fourniture en bande organisée de plateforme en ligne illicite”, pour déterminer notamment si Kick a diffusé “en connaissance de cause” des “vidéos d’atteintes volontaires à l’intégrité de la personne”, a annoncé la procureure Laure Beccuau dans un communiqué.Les enquêteurs chercheront également à déterminer si la plateforme australienne respecte la règlementation européenne sur les services numériques (DSA).Les responsables encourent une peine de 10 ans de prison et 1 million d’euros d’amende.Raphaël Graven, 46 ans, connu sous le pseudo Jean Pormanove, est décédé près de Nice lors d’une diffusion en direct le 18 août sur la plateforme de vidéos australienne Kick après plus de 12 jours de direct le montrant, ainsi qu’un autre homme, violenté et humilié par deux personnes.Suivie par près de 200.000 personnes, la chaîne “Jeanpormanove” montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Des contenus scénarisés, selon les promoteurs de la chaîne.La ministre déléguée au Numérique, Clara Chappaz, a annoncé de son côté mardi son intention d’attaquer en justice la plateforme Kick pour “manquement”.Elle a fait cette annonce à l’issue d’une réunion convoquée à Bercy avec les services de plusieurs ministères (Justice, Intérieur, Economie) et deux autorités indépendantes, reprochant à Kick d’avoir enfreint la loi sur la confiance numérique de 2004.

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Dans les mythiques marais d’Irak, l’errance des éleveurs de buffles privés d’eau

Comme son père avant lui, Watheq Abbas fait paître depuis 15 ans ses buffles dans les marais du sud de l’Irak. Mais la sécheresse, qui décime les troupeaux, menace désormais un mode de vie plurimillénaire, hérité de l’antique Mésopotamie.”Il n’y a plus d’eau, les marais sont morts”, assène l’homme de 27 ans en djellaba noire, dans les marais de Chibayich.”Avant, la sécheresse durait un an ou deux, l’eau revenait, les marais revivaient. Là, nous sommes sans eau depuis cinq ans”, dit-il à l’AFP.Dans ces marais classés au patrimoine mondial de l’Unesco, qui ont abrité selon la légende le jardin d’Eden biblique, les marécages autrefois couverts de roseaux élancés ne sont plus qu’un désert craquelé.Cette année figure parmi les plus sèches depuis 1933 en Irak, où, l’été, le thermomètre dépasse souvent les 50°C. Et les dizaines de milliers d’habitants des marais assistent impuissants à la lente disparition de leur gagne-pain: élevage, chasse, pêche.Ici ou là, des canaux d’eau subsistent. Les autorités les ont approfondis pour que les buffles s’y rafraîchissent. C’est là que Watheq Abbas conduit ses 25 bêtes.Depuis des années, il déplace son cheptel au gré de l’eau disponible, à Chibayich ou dans la province voisine de Missane.Il y a quelques jours, l’un de ses buffles est mort après avoir bu une eau stagnante et salée. “Ça l’a empoisonné”, confie l’éleveur, qui en a déjà perdu sept l’an dernier.- “Bataille pour l’eau” -Derrière la sécheresse, le changement climatique avec une chute des précipitations et une hausse des températures qui accentue l’évaporation. Mais surtout, les barrages construits en amont, en Turquie et en Iran, ont drastiquement réduit le débit des fleuves Tigre et Euphrate.Bagdad doit arbitrer les usages: fournir l’eau potable à 46 millions d’Irakiens et couvrir leurs besoins agricoles. Les marais, eux, sont les derniers servis.”Il y a une bataille pour l’eau au sein du pays”, résume l’écologiste Jassem al-Assadi.Déplorant le “manque d’équité dans la répartition” des réserves, il fustige les usages agricoles et une méthode d’irrigation ancestrale consistant à inonder les champs, jugée synonyme de gaspillage.Il y a deux décennies, il faisait partie des militants et ingénieurs mobilisés pour ressusciter 5.600 km2 de marais –un pan des zones asséchées dans les années 1990 par Saddam Hussein, pour en chasser des insurgés chiites qui s’y réfugiaient.Aujourd’hui, seuls 800 kilomètres carrés de zones marécageuses sont immergées, selon lui, poussant les habitants à l’exode.”Nous allons perdre une culture locale qui remonte aux Sumériens et aux Akkadiens” de la Mésopotamie antique, déplore-t-il.La menace pèse sur la riche biodiversité: tortues, l’insaisissable loutre de “Maxwell” à pelage lisse, et des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs passant l’hiver dans les marais.”Nous avions 48 espèces de poissons, il en reste quatre. Et sur 142 espèces d’oiseaux sauvages, nous sommes tombés à 22″, constate le vétérinaire Wissam al-Assadi.- “Risque d’extinction” -Avec une ONG française, il soigne les buffles victimes de la canicule. L’été, pour éviter l’épuisement thermique, l’animal devrait être immergé 14 heures par jour et boire des dizaines de litres d’eau.Mais “avec un débit réduit, l’eau ne se renouvelle pas, les taux de salinité et de polluants augmentent”, regrette-t-il.”Les bêtes qui pesaient 600 kilos font 400 ou 300 kilos, leur système immunitaire s’affaiblit, les maladies augmentent.”Quant au lait utilisé pour fabriquer du fromage et surtout le geymar, crème épaisse prisée au petit-déjeuner, sa production a parfois été divisée par trois en raison de l’état des bêtes.En juillet, un rapport onusien soulignait “le risque d’extinction” pesant sur les buffles “sans mesures de préservation urgentes”. L’espèce est déjà passée de 309.000 têtes en 1974 à 40.000 en 2000 “en raison des pénuries d’eau”.Cela fait deux ans que Touwayeh Faraj, visage buriné encadré par un keffieh, s’est installé à Hassja. Dans son hameau de Chibayich, des maisons borgnes en béton nu côtoient d’autres en terre sèche.Dans chaque enclos, des buffles et leurs petits.Il raconte trois décennies d’errance à la recherche de l’eau “pour faire vivre le bétail: car si le bétail est en vie, nous le sommes aussi.””Nous n’avons rien d’autre: ni salaire, ni emplois, ni soutien de l’Etat”, lance le quinquagénaire.Il lui reste 30 buffles, contre 120 lorsqu’il a commencé. Une à une, il a vendu ses bêtes pour payer le fourrage du bétail restant.Eleveur “de père en fils”, il est peut-être le dernier de sa lignée. Sur ses 16 enfants, l’aîné travaille pour une compagnie pétrolière chinoise, un autre conduit un minibus.

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Vagues de 4 mètres et plages fermées: houle “atypique” sur la côte atlantique

Drapeau rouge à Biarritz, plages interdites à Biscarrosse (Landes)… Une houle “atypique” en été s’est abattue mardi sur le littoral atlantique avec des vagues dépassant 4 à 5 mètres de hauteur selon Météo-France, sources de danger pour les estivants.Cette houle dite cyclonique, causée dans l’Atlantique par l’ex-ouragan Erin qui a menacé la côte orientale des États-Unis la semaine dernière, est renforcée par de forts coefficients de marée et pourrait sévir, après une atténuation mercredi, jusqu’à vendredi.”L’ex-ouragan Erin est devenue une dépression à nos latitudes mais ce n’est pas un cyclone qui arrive sur nous”, seulement la propagation de la houle créée par la tempête dans l’Atlantique, nuance pour l’AFP Christelle Robert, prévisionniste de Météo-France.”Ce sont des choses tout à fait courantes en hiver, mais c’est moins courant pour cette période de l’année”, souligne-t-elle.Selon l’institut météorologique, ce phénomène doit entraîner “une houle énergétique avec des vagues de 4 à 5 mètres sur les rivages atlantiques et d’entrée de Manche, avec une élévation du niveau de la mer pouvant créer des submersions locales, notamment au moment des pleines mers”, prévues entre 19h00 et 20h00 en Nouvelle-Aquitaine.Mardi matin, Météo-France a relevé des vagues dépassant 6 mètres au large du Finistère, 4,7 mètres à Noirmoutier (Vendée), 4,1 mètres au Cap Ferret (Gironde) et 3 mètres à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).- Sacs de sable -À Biarritz, sur la côte basque, le drapeau rouge a été hissé malgré la forte fréquentation estivale en cette dernière semaine de vacances scolaires, avec de nombreux sauveteurs mobilisés et deux jets-skis qui patrouillent pour dissuader les éventuels baigneurs. Philippe et Catherine Capdeville, 75 et 70 ans, sont venus faire leur marche quotidienne. “On ne reviendra pas en fin de journée faire les curieux, on ne va pas ajouter du monde au monde et donner plus de travail aux sauveteurs”, sourit Catherine.Devant la plage centrale, le casino et la piscine municipale ont été protégés par des sacs de protection remplis de sable.”C’est la première fois que ce dispositif de vagues de submersion (…) est déployé en été”, reconnaît Michel Laborde, adjoint au maire chargé du littoral. “Et c’est donc la première fois qu’on est confrontés à autant de monde à gérer, d’autant que les curieux vont vouloir voir le phénomène”.À Lacanau (Gironde) et Biscarrosse (Landes), la baignade et certaines activités nautiques ont également été interdites sur tout ou partie des plages.Météo-France a placé mardi six départements, de la Bretagne à la frontière espagnole, en vigilance jaune vague-submersion: Côtes-d’Armor, Finistère, Charente-Maritime, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques.- “Message de prudence” -La préfecture maritime de l’Atlantique (Premar) a de son côté lancé un “message de prudence” face à ce phénomène “atypique” en plein été, associant une forte houle, un vent modéré et du beau temps, avant une dégradation orageuse attendue mercredi. “On est encore en période estivale donc cette combinaison de facteurs fait qu’il y a un risque que les usagers de la mer sous-estiment la situation”, a déclaré à l’AFP le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, porte-parole de la Premar, qui rappelle que le numéro d’appel d’urgence gratuit dédié au sauvetage en mer est le 196.En outre, une alerte maximale aux baïnes, ces courants d’arrachement dangereux pour les baigneurs, a été émise pour les journées de mardi et mercredi sur tout le littoral du Sud-Ouest.Dans le Morbihan, les sauveteurs en mer de la SNSM ont fait état d’une “nuit chaotique” à Belle-Île, où trois voiliers “ont rompu leur mouillage suite à une forte houle” et ont été projetés sur les rochers vers 03h00.”Aucun blessé n’est à déplorer (…) et les dégâts ne sont que matériels”, a toutefois précisé la SNSM.