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Les taxis à l’arrêt pour un quatrième jour de mobilisation

Des milliers de taxis ont manifesté jeudi pour le quatrième jour consécutif contre une nouvelle convention régissant le transport de patients mais aussi contre la concurrence des VTC.1.700 taxis se sont mobilisés dans l’Hexagone dont 960 à Paris, a-t-on indiqué de source policière.A Pau (Pyrénées-Atlantiques), devenu l’un des centres de la mobilisation parce qu’elle est la ville du Premier ministre François Bayrou, des centaines de taxis selon leurs représentants, 100 selon la police, se sont encore mobilisés jeudi.L’intersyndicale des taxis a demandé la nomination d’un médiateur, jeudi après-midi dans un communiqué.- “Geler” pour le PS -Elle avait entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés. Approuvée le 16 mai par le gouvernement dans un arrêté, elle doit entrer en vigueur le 1er octobre.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Mais ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.Des représentants des taxis ont été reçus par les cabinets de leurs différents ministères de tutelle, mais ils demandent à être reçus par M. Bayrou.A Pau, des taxis ont rencontré Olivier Faure, patron des députés PS, présent jeudi dans la ville pour dédicacer son dernier livre.”On a affaire à des gens civilisés, qui ne vont pas manger le ministre ni sauter sur les tables mais qui demandent simplement à être entendus, et à ce qu’une discussion puisse reprendre”, a commenté Olivier Faure sur BFMTV à l’issue de la rencontre.”Je souhaite qu’on puisse geler cette convention, qui n’est pas d’ailleurs entrée en vigueur. Ca suppose que d’ici là, il y ait une vraie discussion”, a poursuivi Olivier Faure.Dans les Bouches-du-Rhône, plus de 300 taxis étaient mobilisés jeudi selon la préfecture de police.Ils bloquaient à nouveau une des principales artères du centre-ville de Marseille, rejoints par des taxis des Alpes-Maritimes, du Var ou encore plus loin des Hautes-Alpes; comme ce taxi qui avait glissé sous son pare-brise un tract disant : “taxi et transport sanitaire en danger de mort”.A Paris, 650 taxis venus de toute la France ont bloqué le boulevard Raspail, près du ministère des Transports, selon la police. Un barrage filtrant a aussi été mis en place à l’entrée de l’aéroport Charles-de-Gaulle, avant qu’une cinquantaine de taxis ne partent en opération escargot. D’autres ont ralenti la circulation aux abords du parc Disneyland Paris.- “Plus le choix” -Des chauffeurs marseillais se disent jeudi prêts à poursuivre le mouvement autant de temps qu’il faudra malgré les pertes de chiffre d’affaires, qu’ils estiment pour eux entre 1.000 et 2.600 euros sur l’échelle d’une semaine.”Maintenant, on n’a plus le choix. On est tous ensemble. Moi, je serai là jusqu’au bout”, a lancé à l’AFP Thibault Lafontaine, militaire à la retraite et vice-président de l’Union des taxis du 83 (Var).”On a des exemples assez poignants de gens qu’on transporte qui vous expliquent qu’ils ont un hôpital à 20 km, mais qu’il ne peut pas les soigner”, a expliqué Thibault Lafontaine. “Donc les gens font 150 km. Et donc c’est pour ça que ça a augmenté. Si ça a augmenté, c’est parce que la population vieillit, la population est plus malade et on a détruit le système de santé”.Les taxis marseillais ont prévu de distribuer des tracts vendredi devant des hôpitaux.Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC. Le syndicat de VTC Union-Indépendants a appelé de son côté dans un communiqué à “l’apaisement”, après avoir constaté des “blocages, menaces, et parfois même dégradations de véhicules”.

Opération “prison break”: 88 téléphones miniatures saisis, l’enquête sur la filière de distribution se poursuit

Près d’une centaine de téléphones portables miniatures et vendus comme indétectables ont été saisis en prison en France depuis mardi, dans le cadre d’une enquête portant notamment sur la filière de distribution de ces produits de la société Oportik.Un total de 164 téléphones ont été saisis en détention, dont 88 téléphones miniatures, a annoncé jeudi dans un communiqué la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.”367 perquisitions ont été réalisées en détention, 200 personnes détenues ont été entendues dont 17 sous le régime de la garde à vue, environ 500 téléphones destinés à la vente et plus de 70.000 euros en espèces ont été saisis dans un local de stockage, ainsi que 14.000 euros sur un compte bancaire”, a-t-elle listé.Une “action de phishing” a aussi été déclenchée sur “l’ensemble des téléphones en circulation”.L’opération, dite “Prison break”, lancée mardi dans 66 établissements pénitentiaires en France pour saisir ces téléphones de la taille de briquets, a également visé des “personnes soupçonnées de revendre” ces “produits de la société Oportik”.Deux personnes ont été mises en examen par un juge d’instruction parisien jeudi pour administration de plateforme permettant des transactions illicites, en bande organisée, selon le parquet de Paris, qui a demandé leur placement en détention provisoire.Les investigations sur “cette filière de distribution” en prison de téléphones de “conception chinoise” se poursuivent désormais sous la direction d’un juge d’instruction. L’un des objectifs de l’enquête est notamment de démanteler cette filière d’approvisionnement.Pour ce qui est des “receleurs d’objets interdits” – les utilisateurs des téléphones portables – le parquet de Paris s’est dessaisi au profit de 55 parquets localement compétents.- Utilisés “majoritairement” pour des infractions – Selon un bilan provisoire, il y a eu 26 classements sans suite, 21 convocations en audience, 28 comparutions sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), 11 poursuites d’enquête, entre autres.Au tribunal de Paris, une personne devait être jugée jeudi en comparution immédiate pour recel, pour avoir détenu ce type de téléphone au sein de la prison parisienne de La Santé. L’audience a été renvoyée au 30 juin.Cette enquête a été ouverte en octobre 2024 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.Selon le communiqué, elle est “née du constat commun que des infractions étaient commanditées au moyen de téléphones depuis la détention” et d’une information de la gendarmerie montrant que des téléphones miniatures étaient distribués en prison. “Prison Break” s’appuie également sur “une enquête débutée par la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) sous la direction du parquet de Bobigny, portant sur un fournisseur de ce type de téléphones au sein des établissements pénitentiaires de la région parisienne”.”Des écoutes ont permis de confirmer que ces téléphones étaient très majoritairement utilisés pour la commission d’infractions”, a assuré jeudi Mme Beccuau.Dans un premier communiqué mardi, elle soulignait l’existence d’une chaîne commerciale, avec une société chinoise et des revendeurs, et une vente les présentant comme “indétectables aux portiques d’entrée dans les lieux de détention” grâce à un paramétrage “spécifique” de l’outil.Ils étaient “mis en circulation par une société chinoise et revendus en France par le fournisseur Oportik”, dont le nom de domaine a été saisi mardi.”Ce réseau opérait également dans les prisons européennes et bien au-delà des frontières de l’Europe”, a affirmé sur LinkedIn Johanna Brousse, cheffe de la section de lutte contre la cybercriminalité.L’utilisation des téléphones par des détenus alimente fréquemment le débat public: il est interdit d’en posséder pour un prisonnier, mais rien qu’en 2023, 53.000 appareils et accessoires ont été saisis, selon l’administration pénitentiaire. Et en 2024, plus de 40.000 selon les chiffres donnés par le ministère de la Justice en janvier.Ces téléphones peuvent être introduits par des proches au parloir, par des drones, des projections de colis par-dessus les enceintes des établissements pénitentiaires… Ou bien par des complices en détention, aboutissant, quand ces personnes sont identifiées, à des procédures pour corruption contre des agents pénitentiaires. 

Gaza rescuers say more than 50 killed as Israel orders evacuations

Plumes of smoke rose Thursday over the northern Gaza Strip, where Israel’s military urged civilians to evacuate, as rescuers said Israeli strikes across the territory killed more than 50 people.The latest evacuation warning for parts of Gaza City and neighbouring areas came hours after the United Nations said it had begun distributing around 90 truckloads …

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Oise: vers la mise en examen de trois lycéens pour meurtre d’un mineur avec une machette

Trois lycéens soupçonnés d’avoir tué à la machette mardi soir un mineur de 17 ans à Nogent-sur-Oise ont été présentés jeudi devant un juge d’instruction en vue d’être mis en examen pour “meurtre en bande organisée”, a annoncé le procureur de Senlis.Agés de 16, 17 et 19 ans, les trois suspects, interpellés rapidement après les faits, ont reconnu en garde à vue leur “implication”, expliquant avoir agi en “représailles”, a déclaré le procureur Loïc Abrial durant une conférence de presse.Un membre de leur famille aurait subi des violences plusieurs semaines auparavant, ont expliqué les suspects, qui sont deux frères et un cousin, tous trois habitant dans l’agglomération de Creil (Oise) et inconnus jusqu’alors de la justice, a ajouté M. Abrial.”Ils ont dit avoir pris des armes pour pouvoir se défendre, et selon l’expression de l’un d’entre eux, faire pression”, mais ont affirmé qu’ils n’étaient “pas animés d’une intention de tuer”, toujours selon le procureur.D’après les images de vidéosurveillance, les trois agresseurs présumés étaient déjà présents près du magasin Lidl de Nogent-sur-Oise, dans leur véhicule plusieurs minutes avant l’arrivée de la victime, Hasan H., qui était en compagnie d’autres jeunes.Selon ces images, après une empoignade entre les deux groupes de jeunes peu après 19H00, le “meneur” de la bande des agresseurs, âgé de 17 ans, a frappé au cou Hasan H. avec un “outil de type machette”, a rapporté M. Abrial. Ce coup unique a tranché la carotide de la victime et provoqué son décès, a-t-il détaillé.Les différentes perquisitions n’ont pas permis de retrouver pour l’instant l’arme du crime, tandis qu’un “outil de type démonte-pneus” et une matraque télescopique, visibles aussi sur les images de vidéosurveillance lors de l’attaque, ont été retrouvés par les enquêteurs dans le véhicule des trois suspects, a encore mentionné le procureur.M. Abrial a requis leur placement en détention provisoire.Cette affaire “révèle l’usage d’une très grande violence pour un motif (…) qui apparaît d’une gravité assez faible”, a encore estimé le procureur, évoquant une “banalisation” de la violence chez certains jeunes en âge scolaire.La famille de Hasan H. a appelé sur les réseaux sociaux à une marche blanche en sa mémoire vendredi à 18H00 à Creil.

Guadeloupe: des rotations inter-îles suspendues en raison des sargasses

Les rotations maritimes sont suspendues jeudi entre Grande-Terre et la Désirade en Guadeloupe, à cause de la présence massive de sargasses qui envahissent le littoral depuis plusieurs semaines, a indiqué une compagnie de ferries. “Cette décision fait suite à l’importante concentration de nappes de sargasses dans le port” de la Désirade, “rendant les conditions de navigation particulièrement difficiles” et “les manÅ“uvres dangereuses dans le port”, a précisé la compagnie Comadile dans un communiqué.Les rotations devraient reprendre vendredi, ajoute la compagnie, qui avait attribué le 8 mai dernier une avarie sur son bateau à “l’épaisseur de la nappe de sargasses”.Fléau récurrent aux Antilles, ces algues brunes présentes dans l’Atlantique déferlent sur les rivages caribéens jusqu’en Floride. En s’échouant sur les plages, elles se décomposent et libèrent des gaz toxiques et nauséabonds, notamment du sulfure d’hydrogène et de l’ammoniac.L’agence publique de la qualité de l’air, Gwad’air, a alerté jeudi sur le dépassement de la concentration de ces gaz sur quatre communes, dont la Désirade. La Guadeloupe expérimente des barrages flottants, dont “5.000 mètres” sont déjà en place, au large des rives les plus touchées, pour “dévier les algues pour en faciliter la collecte, tout en protégeant les plages”, avait indiqué la préfecture fin avril. Une solution plus ou moins efficace: ceux installés à la Désirade ou à Marie-Galante n’empêchent pas l’accumulation des algues.Météo France Antilles Guyane a annoncé jeudi que d’importants échouages de sargasses étaient à prévoir sur le littoral est et sud des îles dans les quatre prochains jours, l’océan restant “chargé en quantité de sargasses”. L’université du Sud de la Floride a estimé dans son bulletin du mois d’avril, réalisé à partir d’observations satellites, que 31 millions de tonnes de sargasses étaient présentes dans l’Atlantique en 2025, soit “40% de plus que le précédent record de 2022”. 

La guerre douanière freinera les efforts en matière de climat, avertit la DG de la COP30

La guerre douanière risque de nuire au commerce des technologies comme les panneaux solaires et les véhicules électriques, et freinera la lutte contre le dérèglement climatique, avertit Ana Toni, la directrice générale de la prochaine conférence de l’ONU sur le climat, dans un entretien à l’AFP.La COP30 se tiendra en novembre dans la ville amazonienne de Belem au Brésil, pays dont Mme Toni est secrétaire nationale pour le changement climatique. Elle a répondu à l’AFP lors d’une réunion préparatoire des pays d’Amérique latine à Panama. QUESTION: La guerre douanière déclenchée par le président américain Donald Trump nuira-t-elle à la lutte contre le réchauffement climatique?REPONSE: Le commerce est un instrument économique très important et nous devons l’utiliser pour aider les pays à atténuer ou à s’adapter le plus rapidement possible [aux effets du changement climatique, NDLR]. Beaucoup de nos bus électriques [en Amérique latine] viennent de Chine ou d’autres continents, c’est une bonne technologie à faible émission de carbone qu’il nous fallait encourager et soutenir. Q : Que signifie pour le monde le fait que Trump veuille retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le climat conclu en 2015 ? R : Le peuple américain n’est pas plus en sécurité parce que son président a décidé de quitter l’accord de Paris. Les Latino-Américains ne sont pas plus en sécurité parce que le président Trump a fait ce qu’il a fait. Nous avons vu ce qui s’est passé à Los Angeles — cet incendie qui a détruit tant de maisons, nous pouvons voir maintenant ce qu’ils traversent. Je pense qu’ils (l’administration américaine) le regretteront, mais travaillons avec les institutions américaines et les citoyens des États-Unis qui souhaitent poursuivre l’action sur le changement climatique. Le changement climatique est une guerre (…) chaque jour, des gens meurent à cause de la chaleur, de la sécheresse, des inondations. Les molécules de carbone n’ont pas de passeport. Elles ne comprennent pas nos différences géopolitiques. Nous ne pouvons pas dire que ce carbone vient du Panama, du Brésil ou de Chine. Si nous ne faisons pas cela ensemble, dans un cadre multilatéral (…) nous ne pourrons pas lutter contre le changement climatique. Q : Comment l’Amérique latine peut-elle mieux s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique et que fait-elle pour limiter les émissions de carbone ? R : L’Amérique latine n’attend pas que les pays occidentaux, ou les pays développés, viennent l’aider. Nos dirigeants savent que nous sommes une région très vulnérable (…) De nombreux pays souffrent déjà. Seuls cinq pays d’Amérique latine ont, à ce jour, communiqué leurs nouveaux objectifs pour 2035 — les fameuses CDN (“contributions déterminées au niveau national”, soit les feuilles de route climatiques prévues par l’accord de Paris). Nous espérons donc que tous les pays d’Amérique latine viendront à la COP30 avec leurs contributions nationales, pour affirmer que l’Amérique latine est consciente de ses problèmes, mais fait aussi partie de la solution. C’est dans cette région que nous avons une abondance de ressources naturelles, de forêts, d’énergies renouvelables, donc nous faisons partie de la solution, mais nous devons lancer cette nouvelle économie pour en faire bénéficier les populations et la planète. Q : De quoi la région a-t-elle besoin pour y parvenir ? R : L’Amérique latine est déjà en tête dans de nombreux domaines. Par exemple, au Brésil, nous luttons contre la déforestation (de l’Amazonie) avec d’autres pays. Mais il est vrai que nous avons besoin de soutien, notamment financier, pour voir si nous pouvons avancer plus vite en matière de transition énergétique. La question du financement sera un sujet très important pour nous à la COP30. 

“Plongée froide dans le milieu ultraviolent du narcotrafic”, au procès d’un lieutenant de la DZ Mafia

Après quatre jours de “plongée froide dans le milieu ultraviolent du narcotrafic marseillais et de ses dérives meurtrières”, l’avocate générale a requis 28 ans de réclusion criminelle jeudi contre Mahdi Zerdoum, alias “la brute”, considéré comme l’un des principaux lieutenants de la DZ Mafia.Contre l’accusé, jugé depuis lundi pour une tentative d’assassinat devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence, la magistrate a demandé que cette peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers, assurant que ces faits avaient été “froidement pensés, organisés et exécutés”.De façon totalement inattendue, Mahdi Zerdoum a reconnu devant la cour être l’un des deux hommes qui avaient fait irruption dans un appartement de la Paternelle, à l’époque un des plus hauts lieux du trafic de stupéfiants, dans la nuit du 27 au 28 juillet 2021.Et il a reconnu avoir ordonné à son complice de tirer sur l’occupant des lieux, un Algérien sans papiers qui travaillait pour l’un des quatre réseaux de la Paternelle. Silencieux durant toute l’instruction, ce n’est que devant la cour d’assises que Mahdi Zerdoum, 35 ans, a enfin évoqué la découverte dans l’appartement d’une Kalachnikov et d’un pistolet automatique, et sa réaction:- “Quand on a trouvé les armes, je l’ai insulté. Il s’est levé dans une intention agressive”, a expliqué Mahdi Zerdoum.- “Et vous avez demandé de tirer ?”, a questionné le président de la cour d’assises. – “Oui, j’ai dit: +tire !+”La Paternelle était alors en proie à une sanglante escalade de violences entre clans. “Ca tirait tous les jours”, a confirmé Mahdi Zerdoum.- “Une guerre fratricide” -Entendu depuis le centre de rétention administrative de Cornebarieu (Haute-Garonne), le jeune Algérien, criblé de balles mais miraculé, a expliqué avoir immédiatement identifié Mahdi Zerdoum, affirmant avoir travaillé pour celui-ci quand il gérait le point de vente de la cité des Micocouliers.Selon les enquêteurs, l’accusé avait alors rallié le clan de Mehdi Laribi, unanimement considéré aujourd’hui comme le parrain de la DZ Mafia. Sorti de prison, ce dernier voulait reprendre la gérance des points de vente de plusieurs cités à son ex-allié Karim Harrat.- C’était “une guerre fratricide”, a reconnu Mahdi Zerdoum, évoquant l’existence d'”un contrat sur (sa) tête”.Une même peine de 28 ans de réclusion avec une sûreté des deux tiers a été réclamée contre Fayçal Dhif, le tireur supposé, qui nie avoir accompagné Mahdi Zerdoum ce jour là. Si l’enquête a montré que ce jeune homme de 26 ans était le chauffeur de Mahdi Zerdoum lorsqu’ils sont partis d’Aix-en-Provence pour La Paternelle, les deux accusés assurent qu’il était descendu au Parc Kalliste, où Mahdi Zerdoum aurait récupéré une autre personne, “un petit jeune”.Dans sa plaidoirie, Me Amar Bouaou, le conseil de Mahdi Zerdoum, a demandé à la cour “une peine significativement plus basse” que celle requise, insistant sur l’absence de préméditation: “Si on vient avec l’intention de tuer, alors on ouvre la porte, on tire, on ne reste pas trente minutes dans cet appartement”.Evoquant les trois autres dossiers judiciaires en cours concernant son client,dont une tentative d’assassinats liée à la reprise violente d’un point de deal d’Aix-en-Provence par la DZ Mafia, l’avocat a expliqué que désormais Mahdi Zerdoum “attend juste l’addition des peines”: “Il ne compte même plus les jours, il n’a pas de perspective”, a-t-il conclu.”Cela fait quatre ans que je suis en maison d’arrêt, dont deux au quartier d’isolement, j’ai quatre mandats de dépôt. Que j’ai ma peine le plus vite possible, je veux passer à autre chose”, avait lancé l’accusé mardi à la cour.Avocat de Fayçal Dhif, Me Bruno Rebstock a lui plaidé l’acquittement, dénonçant “l’approximation vertigineuse” du réquisitoire et estimant que “l’absence de preuves ne peut pas se dissoudre dans une légitime préoccupation de la société”.Le verdict est attendu en fin de journée jeudi.

Opération “prison break”: 164 téléphones saisis en détention, dont 88 miniatures

La vaste opération menée dans 66 prisons en France depuis mardi a abouti à la saisie de 164 téléphones en détention, dont 88 téléphones miniatures, a annoncé jeudi la procureure de la République de Paris.”367 perquisitions ont été réalisées en détention, 200 personnes détenues ont été entendues dont 17 sous le régime de la garde à vue, environ 500 téléphones destinés à la vente et plus de 70.000 euros en espèces ont été saisis dans un local de stockage, ainsi que 14.000 euros sur un compte bancaire”, a listé dans un communiqué Laure Beccuau.Une information judiciaire pour administration de plateforme permettant des transactions illicites, en bande organisée, a été ouverte et le parquet a demandé la mise en examen et le placement en détention provisoire de deux personnes. Les investigations sur “cette filière de distribution” en prison des téléphones portables miniatures de “conception chinoise”, revendus en France par le fournisseur Oportik, se poursuivent désormais sous la direction d’un juge d’instruction.Pour ce qui est des “receleurs d’objets interdits” – soit les utilisateurs des téléphones portables – le parquet de Paris s’est dessaisi au profit de 55 parquets localement compétents.Au tribunal de Paris, une personne devait être jugée jeudi en comparution immédiate pour recel, pour avoir détenu ce type de téléphone au sein de la prison parisienne de La Santé. Cette enquête, dite “Prison Break”, a été ouverte en octobre 2024 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.Selon le communiqué, elle est “née du constat commun que des infractions étaient commanditées au moyen de téléphones depuis la détention” et d’une information de la gendarmerie montrant que des téléphones miniatures de conception chinoise étaient distribués en prison. “Prison Break” s’appuie également sur “une enquête débutée par la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) sous la direction du parquet de Bobigny, portant sur un fournisseur de ce type de téléphones au sein des établissements pénitentiaires de la région parisienne”, selon le communiqué.

Pédocriminalité via Telegram: 55 hommes interpellés en France

Cinquante-cinq hommes ont été interpellés partout en France entre lundi et jeudi matin dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité qui échangeait sur la plateforme Telegram, au terme de dix mois d’enquête de l’Office des mineurs (Ofmin).Les mis en cause, âgés de 25 à 75 ans, parmi lesquels un prêtre, un grand-père, un ambulancier, “des bons pères de famille”, un professeur de musique ou des célibataires, échangeaient sur l’application de messagerie chiffrée.Ils ont tous en commun d’avoir été en lien avec des pédocriminels “extrêmement dangereux”, incarcérés depuis l’été dernier, a expliqué à l’AFP le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Ofmin.Ces 55 hommes, qui ont des antécédents de pédopornographie, sont en contact avec des enfants, soit parce qu’ils ont des enfants ou des petits-enfants, soit qu’ils côtoient des enfants de par leur profession. Pour certains d’entre eux, a-t-il ajouté, des “comparutions immédiates ont déjà eu lieu”, pour d’autres, “les enquêtes seront longues pour matérialiser les faits”.Ainsi, selon un enquêteur, des mis en cause, qui se vantaient d’abuser d’enfants pendant leur sommeil, affirment ne pas être passés à l’acte. Un autre, niant tout acte délictuel, ne parvient pas à expliquer pourquoi il a acheté un string à une fillette de huit ans de son entourage, poursuit cet enquêteur.Les interpellations ont eu lieu dans 42 départements, a minima pour détention, diffusion, et consultation habituelle de contenus pédopornographiques concernant des enfants de “moins de dix ans”.Quarante-deux parquets sont concernés, le dossier n’ayant pas été centralisé à ce stade.Cette vaste opération a eu pour point de départ l’arrestation l’été dernier par les policiers de l’Ofmin de pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram. Ils sont mis en examen notamment pour traite d’êtres humains et encourent la perpétuité.- “Repaire de pédocriminels” -“Derrière ces abuseurs avérés d’enfants, il a fallu dix mois d’enquête pour parvenir à ce coup de filet. Dix mois d’infiltration de milliers d’échanges, d’analyse et de détection d’images pédos par une task force montée à l’Ofmin”, a poursuivi le commissaire Bevan.Pour Quentin Bevan, Telegram “reste toujours la plateforme privilégiée” et un “repaire de pédocriminels”. S’il reconnaît des progrès dans la coopération entre l’application de messagerie et les enquêteurs depuis l’interpellation en août dernier au Bourget de son patron Pavel Durov, il considère que Telegram remplit “à peine le minimum de ses obligations légales” dans ce domaine.Dans une déclaration à l’AFP, Telegram a assuré avoir “toujours respecté les lois de l’Union européenne, y compris le Digital Services Act”, et avoir “systématiquement répondu à toutes les demandes judiciaires contraignantes depuis des années”.Dans une seconde déclaration, la messagerie chiffrée a affirmé “remplir et dépasser ses obligations légales en matière de lutte contre les contenus préjudiciables”. Depuis l’arrestation spectaculaire de Pavel Durov à sa descente d’avion en vertu d’un mandat de recherche émis par des enquêteurs de l’Ofmin, l’Office a acquis une notoriété mondiale et son expertise dans la lutte contre la pédocriminalité est reconnue.Le milliardaire russe de 40 ans, naturalisé Français en 2021, a été mis en examen fin août dernier pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, la justice lui reprochant globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la messagerie.Ce que conteste Telegram qui soutient que, “depuis 2018”, elle “lutte contre la pédocriminalité de plusieurs manières: bannissement basé sur l’empreinte numérique d’un contenu, équipes de modération dédiées, lignes d’assistance téléphonique pour les ONG et rapports de transparence quotidiens sur les contenus bannis – qui peuvent tous être vérifiés”.Pavel Durov est depuis sa mise en examen soumis à un contrôle judiciaire strict qui lui interdit de quitter la France sans autorisation des autorités. La justice a d’ailleurs récemment refusé d’accéder à sa demande de se rendre pour raisons professionnelles aux Etats-Unis, au motif que ce déplacement n’apparaissait “pas impérieux ni justifié”. Elle l’avait auparavant autorisé en mars à se rendre à Dubaï, siège de la société.Le modèle de Telegram repose sur la confidentialité. Les données personnelles des utilisateurs sont protégées et les échanges chiffrés. Selon plusieurs enquêteurs, la plateforme a fait des efforts ces derniers mois pour collaborer.Mais depuis la fermeture de la plateforme Coco en juin 2024 après plusieurs affaires liées à de la pédopornographie, nombre de pédocriminels, note un enquêteur, ont migré sur Telegram.