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TotalEnergies maintient le cap, y compris sur le climat, malgré le contexte économique et les critiques

TotalEnergies maintient le cap dans les hydrocarbures et ses objectifs de transition énergétique en dépit du contexte économique et malgré les critiques, a affirmé son PDG Patrick Pouyanné lors de l’assemblée générale du groupe vendredi, alors que des militants se sont mobilisés pour dénoncer la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a déclaré son PDG à l’occasion de sa grand-messe des actionnaires à domicile.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné.L’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, alors que des militants du climat ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas, accusée de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -“Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains.Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, il s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.

Adolescent tué à Bordeaux: verdict attendu au terme d’un procès sous tension

Son ouverture, il y a deux semaines, avait donné lieu à une bagarre dans le palais de justice. Le procès tendu du meurtre d’un adolescent à Bordeaux, sur fond de rivalité entre quartiers, s’achève vendredi devant la cour d’assises de la Gironde.Trente ans de réclusion criminelle ont été requis contre Abdoulhadre Savane (25 ans) et Marwan Souane (24 ans), accusés d’avoir tiré mortellement sur Lionel, 16 ans, et blessé trois mineurs et un adulte aux Aubiers, quartier populaire du nord de Bordeaux, le 2 janvier 2021.Une peine de 20 ans a été requise contre le chauffeur présumé du commando, Yassine Salmi, 25 ans.Avant que la cour se retire pour délibérer vendredi matin, les trois hommes, issus de la cité voisine de Chantecrit, ont à nouveau nié les faits en s’adressant aux proches de l’adolescent décédé.”Ce qui s’est passé, c’est terrible, j’espère que la famille s’en remettra. Moi, je n’ai tué personne, je suis innocent”, a déclaré Marwan Souane. “Je vous donne tout ma force et j’espère que justice lui sera rendue”, a dit Abdoulhadre Savane, ajoutant n’avoir “rien à voir avec tout ça”.”Ils n’ont pas hésité à +rafaler+ dans le dos des enfants qui s’enfuyaient”, avait dénoncé mercredi l’avocat général, Jean-Luc Gadaud, fustigeant un mobile “pitoyable”, “simple bataille de rap entre deux quartiers”.”Le premier jour d’audience a montré le niveau de haine”, avait-il ajouté, rappelant “ces hommes en noir venus pour en découdre” le 12 mai au soir.Tandis que la salle d’audience se vidait, une rixe avait éclaté entre les deux bandes rivales. Le dispositif policier a depuis été renforcé, la jauge de l’assistance réduite.Vendredi après-midi, une centaine de personnes attendaient le verdict dans la salle des pas perdus, beaucoup portant un t-shirt “Lionel repose en paix”.Parmi elles, Nouno, 40 ans, animatrice socioculturelle aux Aubiers, n’excluait pas un nouvel affrontement. “Si ça doit péter, ça va péter (…) tant que c’est avec les poings, c’est l’essentiel”, a-t-elle dit à l’AFP.- Intimidations et menaces -La tension est restée palpable durant le procès, des témoins exprimant leur “peur” de représailles. “Il y a des vérités que je ne dirai pas”, a déclaré l’un d’eux, deux femmes refusant de venir déposer devant la cour après des “intimidations”.”Vous avez des accusés qui gardent le silence, qui mentent, des éléments de preuves qui disparaissent, des témoins menacés”, a cinglé Jean-Luc Gadaud.Il a requis des peines allant de trois ans (dont deux avec sursis) à cinq ans de prison à l’encontre des cinq autres mis en cause jugés pour association de malfaiteurs – tous nient aussi.Le 2 janvier 2021 en fin de journée, tandis que Lionel et un ami vendaient des pâtisseries au pied d’un immeuble des Aubiers, des témoins ont vu deux hommes cagoulés surgir d’une Clio noire – certains affirmant avoir reconnu la voix et la silhouette de Marwan Souane – conduite par un troisième.L’accusation s’appuie aussi sur des éléments de téléphonie et l’achat, quelques heures avant la fusillade, de cagoules et de gants en latex – pour faire de la motocross et du ménage, selon les accusés.”Ces achats signent le crime”, a tonné Me Jean Gonthier, l’un des avocats des parties civiles. Mais pour la défense, qui plaide l’acquittement, rien ne prouve la culpabilité des mis en cause.- “Faire taire les détonations” -“On a retrouvé l’arme? Non. ADN? Non. Empreintes? Non. Témoin objectif? Non. Lien avec le véhicule volé? Non. Vidéosurveillance? Non plus”, a martelé Me Saïd Harir, avocat d’un des tireurs présumés.Me Christian Blazy, qui défend l’autre, souligne que selon l’enquête, l’arme utilisée le 2 janvier 2021 l’avait déjà été le 7 mars 2019 lors d’une fusillade à Chantecrit, où un frère de Marwan Souane avait été blessé. Ce qui accrédite, selon lui, la piste d’un règlement de comptes impliquant d’autres tireurs, lié au trafic de stupéfiants.La rivalité entre les deux quartiers s’était exacerbée les semaines précédentes. Après une rixe dans un bar, une tentative de meurtre avait eu lieu le 14 décembre 2020 sur un jeune des Aubiers, avant des tirs 11 jours plus tard à Chantecrit.Et la veille du 2 janvier 2021, un autre frère de Marwan Souane avait été blessé par balle dans la rue.”La famille vous demande à jamais de faire taire les détonations, dans leur tête mais aussi dans les quartiers”, a lancé aux jurés Me Yann Herrera, l’avocat des parents de Lionel, en plaidant mercredi.Le verdict est attendu en début de soirée.mer-jed-tsq-kal/ppy/hj

Des acteurs du bio inquiets des coupes dans le budget de l’Agence Bio

Des entrepreneurs de la filière bio alertent des effets sur leur activité des coupes dans le budget de l’Agence Bio, alors que démarre une vaste campagne de publicité organisée par cette dernière pour les 40 ans du label AB – agriculture biologique.”Ça va affecter directement des porteurs de projets, on va voir arriver des demandes en détresse”, prévient Loïc Madeline, coprésident de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et agriculteur bio en Normandie.Le ministère de l’Agriculture a annoncé mardi une baisse drastique – de 15 millions d’euros – du budget de l’Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration du secteur, fondé sur l’interdiction d’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse.Dans un contexte de recherche d’économies budgétaires, le fonds Avenir bio, destiné à soutenir des projets entrepreneuriaux, est amputé de près de 10 millions d’euros, passant de 18 millions en 2024 à 8,8 millions pour 2025, tandis que les 5 millions d’euros dédiés à la communication de l’Agence sont supprimés.Le ministère rappelle l’existence d’autres soutiens à l’agriculture biologique: Ecorégime, crédit d’impôt et aide à la conversion à l’agriculture biologique. “Les enveloppes dédiées directement et exclusivement aux agricultures biologiques (sont) programmées à près de 700 millions d’euros”, souligne-t-il dans un communiqué.Mais les coupes annoncées plongent dans l’incertitude plusieurs entrepreneurs d’un secteur déjà mis à mal par le recul de la consommation de produits bio, après une forte progression pendant la pandémie de Covid-19.”On est au pied du mur. On ne sait pas encore comment on va pouvoir donner suite aux banques”, alerte Margaux Amblard, trésorière de “La fabrique à sucres”, un projet de sucrerie bio dans le Nord qui réunit près de 80 producteurs.”On a un plan de financement qui intègre 500.000 euros de subventions. L’Agence Bio nous avait donné un accord de principe, mais sans valider le montant”, précise-t-elle à l’AFP. “Ça fait 10 ans qu’on travaille sur ce projet. Si on perd ces 500.000 euros, tout est remis en cause.”- Croissance stoppée net -Didier Dorin, membre de la coopérative Biolopam, qui produit des plantes médicinales biologiques en Charente-Maritime, craint de voir sa croissance stoppée net, malgré “une forte demande sur le marché des plantes médicinales”.”Une coopérative, c’est une société acapitalistique, c’est-à-dire qu’on n’a pas de capitaux, on n’a pas d’investisseurs. Donc notre grosse problématique, c’est comment on finance une croissance”, souligne-t-il auprès de l’AFP.”On a candidaté au Fonds Avenir Bio pour investir dans des nouveaux bâtiments qui nous permettent de répondre à des gros marchés qu’on a signés. Aujourd’hui on s’attend à des coupes sérieuses, voire pas de financement du tout. Donc on va avoir des difficultés pour répondre à nos engagements.”Des craintes partagées par Pierre-Marie Brizou, associé de l’entreprise Bio&Lo qui accompagne les éleveurs laitiers bio dans la transformation du lait en yaourt.”On a porté un premier projet en 2024 auprès du Fonds d’Avenir Bio qui nous a accordé un million d’euros” permettant “d’accompagner des éleveurs en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes”, raconte cet ancien responsable chez Danone.”On a déposé un deuxième projet” pour “passer à l’échelle nationale (…) et donc le risque c’est qu’on soit coupé de 50% ou qu’on n’ait rien. Pour une entreprise en croissance, c’est compliqué de prévoir son développement quand on n’a pas de réponse.”- 28 entrepreneurs en attente -Les trois entrepreneurs attendent encore la décision de l’Agence Bio concernant leur projet mais craignent le pire.Interrogée jeudi devant une commission d’enquête sénatoriale sur les agences de l’État, Laure Verdeau, directrice de l’agence, a donné un aperçu de ces difficultés.En prenant en compte les nouvelles coupes budgétaires et les financements déjà validés, “il nous restera trois millions à distribuer, alors même que les dossiers affluent”, a-t-elle détaillé.”C’est-à-dire qu’on a plus de 28 entrepreneurs qui nous ont déposé des dossiers qui sont en attente.””Quand on enlève les moyens, on ne peut pas transformer les choses”, prévient de son côté Loïc Madeline, qui rappelle que le France s’est fixé l’objectif de 21% de surfaces agricoles en bio pour 2030, contre un peu plus de 10% actuellement, selon les dernières données officielles.

TotalEnergies tient son assemblée générale des actionnaires à distance des militants du climat

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a ouvert vendredi l’assemblée générale des actionnaires du groupe pétrolier, plus tranquille qu’à l’accoutumée, mais contestée à distance par les militants du climat qui ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas en l’accusant de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures. Pour la 2e année consécutive, le groupe français tient sa grand-messe des actionnaires à domicile, dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale. L’AG s’est ouverte peu après 14H00.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Ces derniers ont cette année prévu une mobilisation à distance pour cette assemblée générale sans enjeu de taille pour le groupe, qui doit tout de même jongler cette année avec la baisse de ses profits et la dégringolade des cours du pétrole. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, au coeur de Paris, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, à constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris. “Une cinquantaine de personnes de la mouvance écologiste ont mené une action médiatique”, a-t-elle précisé, en précisant que “la porte d’entrée de l’établissement a été dégradée et des détritus (ont été) jetés”.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis en bas du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur sa stratégie clame TotalEnergies -Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, du fait de ses activités dans le gaz et le pétrole. Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, le groupe s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors” et qu’il “maintient le cap”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant. La stratégie est “claire”, souligne-t-on dans le groupe, raison pour laquelle TotalEnergies ne soumettra pas au vote sa stratégie climat. Mais les ONG y ont vu une illustration “de la marche en arrière décomplexée de l’industrie fossile sur ses engagements humains et environnementaux”, selon XR. La tendance n’est pas propre à TotalEnergies pour cette nouvelle saison d’assemblées générales, qui s’annonce avec un nombre de résolutions sur le climat en recul, selon des spécialistes interrogés par l’AFP.

TotalEnergies tient son assemblée générale des actionnaires à distance des militants du climat

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a ouvert vendredi l’assemblée générale des actionnaires du groupe pétrolier, plus tranquille qu’à l’accoutumée, mais contestée à distance par les militants du climat qui ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas en l’accusant de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures. Pour la 2e année consécutive, le groupe français tient sa grand-messe des actionnaires à domicile, dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale. L’AG s’est ouverte peu après 14H00.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Ces derniers ont cette année prévu une mobilisation à distance pour cette assemblée générale sans enjeu de taille pour le groupe, qui doit tout de même jongler cette année avec la baisse de ses profits et la dégringolade des cours du pétrole. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, au coeur de Paris, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, à constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris. “Une cinquantaine de personnes de la mouvance écologiste ont mené une action médiatique”, a-t-elle précisé, en précisant que “la porte d’entrée de l’établissement a été dégradée et des détritus (ont été) jetés”.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis en bas du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur sa stratégie clame TotalEnergies -Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, du fait de ses activités dans le gaz et le pétrole. Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, le groupe s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors” et qu’il “maintient le cap”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant. La stratégie est “claire”, souligne-t-on dans le groupe, raison pour laquelle TotalEnergies ne soumettra pas au vote sa stratégie climat. Mais les ONG y ont vu une illustration “de la marche en arrière décomplexée de l’industrie fossile sur ses engagements humains et environnementaux”, selon XR. La tendance n’est pas propre à TotalEnergies pour cette nouvelle saison d’assemblées générales, qui s’annonce avec un nombre de résolutions sur le climat en recul, selon des spécialistes interrogés par l’AFP.

Procès Le Scouarnec: début du réquisitoire, un nouveau procès déjà évoqué

“Il y aura probablement une autre procédure Le Scouarnec” concernant d’autres victimes potentielles, a affirmé vendredi l’avocat général Stéphane Kellenberger, au début de ses réquisitions au procès de l’ex-chirurgien pédocriminel, jugé à Vannes pour viols et agressions sexuelles sur 299 personnes.Un seul fait de viol commis avec de telles circonstances aggravantes expose le pédocriminel à une peine maximale de 20 ans de réclusion.Il ne fait pas de doute pour la plupart des protagonistes du procès que M. Kellenberger demandera cette peine maximale pour l’accusé, déjà condamné en 2020 à Saintes (Charente-Maritime) à 15 ans de réclusion pour des viols et agressions sur plusieurs fillettes.”Mon client est archi coupable”, concède même son avocat Me Maxime Tessier.Avant d’énoncer sa demande de sanctions, l’avocat général a semblé chercher à justifier l’action de la justice, parfois vivement critiquée par les victimes durant les trois mois d’audience. “Dans toute procédure pénale demeurent toujours des zones d’ombre”, a-t-il ainsi relevé.”Dans une affaire d’une telle ampleur”, s’étendant de 1989 à 2014 et sur de multiples départements, la justice ne pouvait pas identifier chacune des victimes, ou pas dans les délais impartis pour ce procès ouvert le 24 février devant la cour criminelle du Morbihan, a expliqué M. Kellenberger.Mais “ces victimes ne sont pas oubliées” et “des investigations complémentaires sont en cours et pourront donner lieu à un procès”, a-t-il assuré. L’avocat général a également mentionné “l’enquête contre X pour non-empêchement de crime et de délit” contre l’intégrité des personnes, ouverte par son parquet, celui de Lorient, à la suite de plaintes d’associations. Celles-ci dénoncent l’inaction des autorités sanitaires, des institutions hospitalières et des différentes instances de l’Ordre des médecins qui ont été averties d’une condamnation de Joël Le Scouarnec à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques en 2005 mais n’ont rien fait pour l’empêcher d’exercer ou pour encadrer sa pratique au contact d’enfants.Il avait poursuivi sans encombre sa carrière et ses actes pédocriminels dans différents établissements de l’ouest de la France, jusqu’à son arrestation en 2017 en Charente-Maritime.- Mesures contre la récidive? -“Joël Le Scouarnec devait-il être seul dans le box?”, s’est interrogé M. Kellenberger dans ses réquisitions.”Il aurait pu être fait mieux, être fait autrement, même au milieu du fameux mille-feuille administratif français, chacun se renvoyant allègrement la balle jusqu’à ce que cette balle soit perdue et percute des innocents”, a-t-il lancé.La sanction demandée par M. Kellenberger sera-t-elle assortie d’une ou plusieurs mesures de sûreté pour éviter une récidive du pédocriminel?Pour les experts qui l’ont examiné, Joël Le Scouarnec est non seulement “totalement responsable de ses actes” mais présente aussi un très important risque de récidive.En 2023, ils ne notent chez lui “aucune compassion” pour ses victimes et la psychiatre Isabelle Alamone juge son “profil très inquiétant”, avec une “dangerosité criminologique très importante”. Pour elle, la détention est actuellement “la meilleure garantie” contre un nouveau passage à l’acte. “Même à son âge”, “la vigilance sera toujours de mise, il n’y aura pas de guérison en tant que telle.”La défense de Joël Le Scouarnec a insisté quant à elle sur “l’évolution” de l’accusé depuis le début du procès. Lui qui niait de nombreux viols et s’abritait parfois derrière des “gestes médicaux” a en effet fini par reconnaître l’intégralité des faits qui lui sont reprochés.Il en a même avoué d’autres, déjà prescrits, ou encore inconnus, comme ces violences sexuelles commises sur sa propre petite-fille qui font l’objet d’une nouvelle procédure.Cela risque toutefois de ne pas peser lourd dans la balance, d’autant que l’accusé maintient dans le même temps qu’il n’a aucun souvenir individuel de ses victimes et des violences qu’il leur infligeait, les consignant ensuite scrupuleusement dans des carnets.”Je ne sais pas, je ne me souviens pas”, a-t-il répété, suscitant fréquemment l’agacement de l’accusation et la colère des parties civiles.Beaucoup d’avocats de victimes ont également remis en cause la sincérité de ses excuses, réitérées de manière presque mécanique au fil des semaines, parfois au mot près.Quand il assure aujourd’hui ne plus avoir aucune attirance pour les enfants, “il se voile clairement la face et se ment à lui-même”, a lancé jeudi Me Virginie Hamon durant sa plaidoirie. Le procès se poursuivra lundi avec les plaidoiries de la défense et les derniers mots de l’accusé, avant que les cinq magistrats de la cour ne se retirent pour délibérer.Le verdict est attendu le 28 mai.

La Clusaz va payer 130.000 euros pour un usage illégal d’eau

La commune de La Clusaz, poursuivie pour avoir alimenté illégalement une retenue d’eau servant à la production de neige de culture, a accepté de payer 130.000 euros dans le cadre d’un accord avec la justice, a annoncé vendredi le parquet d’Annecy.En juillet 2022, l’Office français de la biodiversité (OFB) de Haute-Savoie avait mené des contrôles dans la station de ski pour vérifier qu’elle respectait des restrictions imposées en cette période de sécheresse, rappelle le parquet dans un communiqué.Les inspecteurs avaient constaté qu’une retenue d’eau “était irrégulièrement alimentée” depuis 2014, avec un prélèvement dans une source voisine non déclarée aux autorités, explique le parquet dans un communiqué.Lorsque les faits avaient été médiatisés en août 2024, la mairie de La Clusaz avait expliqué qu’une “régularisation administrative” nécessaire n’avait pas été réalisée à temps, ce qu’elle avait dit regretter.Visée par une enquête pénale, elle a accepté de conclure une “convention judiciaire d’intérêt public environnementale (CJIPE)”, un dispositif d’alternative aux poursuites proposé aux personnes morales mises en cause pour des infractions en matière d’atteintes à l’environnement.Dans ce cadre, la commune a reconnu avoir commis deux infractions: “exploitation sans autorisation d’une installation nuisible à l’eau ou milieu aquatique” et “usage d’eau contraire à une limitation ou une suspension prescrite”, selon le parquet.Elle devra verser une amende de 130.000 euros, ainsi que 25.000 euros pour “réparation des préjudices” à la Fédération de Haute-Savoie pour la pêche et la protection du milieu aquatique et à l’association France Nature Environnement.La Clusaz s’est aussi “engagée à cesser le prélèvement litigieux”, à procéder à un audit de ses autres ouvrages de prélèvements d’eau, à corriger les anomalies qui pourraient être identifiées, à évaluer leur impact sur l’environnement et à les réparer, précise encore le parquet.”Souhaitons que la qualité des études hydrogéologiques demandées soit à la hauteur des enjeux et permette à l’avenir une meilleure gestion de la ressource en eau, car tout ne doit pas être permis au nom de l’enneigement artificiel”, a réagi la FNE dans un communiqué.

Le nord de l’Europe frappé par une sécheresse exceptionnelle

Une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe depuis plusieurs semaines une partie du nord de l’Europe, allant de l’Écosse aux Pays-Bas, ce qui pourrait, si elle se prolongeait, réduire les futurs rendements des cultures que les agriculteurs sont en train de semer.Lorsqu’il y a un déficit d’eau dans les champs de blé, de maïs, de colza ou d’orge, leur “croissance est limitée”, explique à l’AFP Nicolas Guilpart, maître de conférence en agronomie à Agro Paris Tech.Il a plu beaucoup moins que la normale au printemps dans le nord de la France, en Belgique ou au Royaume-Uni, et les sols sont secs, au point d’être poussiéreux par endroits.Dans les champs, les semis de printemps n’ont pas encore germé à cause du temps exceptionnellement sec.Luke Abblitt, agriculteur de l’est de l’Angleterre, “prie pour que la pluie” tombe alors que le Royaume-Uni connaît jusqu’ici son printemps le plus sec depuis plus d’un siècle et demi. “Nous passons d’un extrême à l’autre: il pleut beaucoup en hiver, et moins au printemps et en été”, a dit l’agriculteur à l’AFP. Il se résigne désormais à adapter ses méthodes de culture ou “explorer de nouvelles variétés” résistantes.Certains agriculteurs ont commencé à irriguer plus tôt, a rapporté le principal syndicat agricole britannique NFU, qui réclame des investissements pour installer des cuves de stockage sur les exploitations.- Beaucoup de soleil -Aux Pays-Bas, il n’avait jamais aussi peu plu depuis le début des relevés en 1906, ce qui inquiète Samuel Jonson Sutanto et Inge de Graaf, chercheurs à l’université de Wageningen.”Cela a entraîné une réduction significative des débits fluviaux – parmi les plus faibles jamais enregistrés – et une baisse du niveau des nappes phréatiques, en particulier dans les régions orientales et méridionales”, indiquent-ils à l’AFP.Selon eux, “l’impact écologique devient de plus en plus visible (…) avec des conséquences négatives pour la flore et la faune”.Au Danemark, l’institut météorologique a prévenu début mai que les trois derniers mois avaient été exceptionnellement secs, avec moins de 63 mm de pluie enregistrés.À cela s’ajoutent un ensoleillement et des températures supérieurs à la normale pour le Danemark. Depuis le 15 mai, l’indice de sécheresse est supérieur ou égal à 9 sur une échelle de 1 à 10, ce qui n’est jamais arrivé aussi tôt depuis que cet indice a été établi en 2005, a souligné l’institut.En Suède,la Fédération des agriculteurs conseille aux exploitants de revoir leur planification en matière d’eau.- Besoin d’irriguer -En France, les nappes phréatiques, en sous-sol, sont bien remplies, mais les plantes ont besoin d’eau en surface pour pousser, et donc de pluie.Or le Nord est placé en vigilance sécheresse depuis lundi: le département a reçu, entre février et début mai, la quantité de pluie qui tombe habituellement en un mois, et le vent de nord-est a accentué l’assèchement des sols. Les agriculteurs misent donc de plus en plus sur l’irrigation. C’est le cas de Sébastien De Coninck, producteur d’endive. Le village de ce trentenaire, Beuvry-la-Forêt (Nord), a reçu entre mars et mai huit fois moins de précipitations que sur la même période l’année dernière, particulièrement arrosée, explique-t-il à l’AFP.”Jusqu’à il y a cinq ans, on ne se posait pas la question de l’irrigation dans le Nord” mais les lignes bougent, car sans ou avec, “le rendement peut varier du simple au double”, pointe l’agriculteur.L’irrigation permet de “pallier ce manque de précipitation”, reconnaît l’agronome Nicolas Guilpart, mais encore faut-il “avoir les ressources pour le faire”. Pour irriguer, l’eau est prélevée dans les nappes, les cours d’eau à proximité ou dans les retenues d’eau, également appelées “bassines”.En France aussi les températures sont au-dessus de la normale, notamment dans les Hauts-de-France, “rendant l’atmosphère plus +séchante+”, entraînant “plus d’évapotranspiration (combinaison de l’évaporation et de la transpiration des plantes, NDLR) et donc augmentant la demande en eau des plantes”, explique l’agronome.Mais cette sécheresse intense dans une partie du nord de l’Europe contraste avec celle du sud du continent, notamment l’Espagne et le Portugal, où l’on a mesuré jusqu’au double des quantités de pluie habituelles sur cette période.

Le procès en appel de l’attentat contre un couple de policiers à Magnanville s’ouvre lundi

Le procès en appel de Mohamed Lamine Aberouz, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour complicité dans l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) en juin 2016, s’ouvre lundi à Paris.Tout au long de son premier procès, en octobre 2023, l’accusé a clamé son innocence en soutenant n’être aucunement impliqué dans l’attentat perpétré, au nom du groupe Etat islamique, par son ami d’enfance Larossi Abballa, assassin de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing, à leur domicile, devant leur fils de 3 ans.”C’est pour notre client l’audience de la dernière chance. Il est face à deux issues : l’acquittement ou la condamnation indue pour un crime qu’il n’a pas commis, près de neuf ans après les faits”, ont expliqué ses conseils, Mes Vincent Brengarth et Nino Arnaud.”L’accusé est un des islamistes français les plus dangereux”, estime au contraire Me Thibault de Montbrial, qui défend la famille de la policière.Mohamed Lamine Aberouz, 31 ans aujourd’hui, avait été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation à son encontre, dont complicité d’assassinats terroristes sur personne dépositaire de l’autorité publique.”Les faits sont d’une gravité extrême. La famille de Jessica Schneider attend la confirmation de la première condamnation, qui est parfaitement motivée”, a confié Me de Montbrial à l’AFP.”Ce moment n’apportera pas toutes les réponses aux nombreuses interrogations qui subsistent, mais il constitue un passage nécessaire sur le chemin de la vérité et de la mémoire”, a souligné dans un communiqué Me Pauline Dufourq, avocate de la famille de Jean-Baptiste Salvaing.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée sous les yeux de son fils à son domicile. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui. Il a eu le temps de donner l’alerte avant de succomber.Mohamed Lamine Aberouz affirme qu’il n’était pas présent sur la scène du crime le soir de l’attentat. “Le seul coupable”, a-t-il assuré lors du premier procès, est Larossi Abballa, abattu lors de l’assaut des policiers du RAID pour libérer l’enfant du couple retenu en otage. – “Un méchant” et “un gentil” -Une trace ADN de l’accusé retrouvée sur l’ordinateur du couple avait été au centre des débats à l’automne 2023, devant la cour d’assises spéciale de Paris.”L’ADN de l’accusé sur les lieux est clair et net et localisé à un endroit cohérent avec sa participation”, estime Me de Montbrial.La défense de Mohamed Lamine Aberouz avait soutenu quant à elle que cette trace provenait d’un “transfert” d’ADN entre la voiture de Larossi Abballa, où ont aussi été isolées des traces génétiques appartenant à l’accusé, et l’ordinateur des victimes. Cette thèse avait été jugée “peu probable” par des experts qui ne l’avaient cependant pas totalement exclue.”La juridiction de première instance n’a pas su tirer les conclusions des doutes très forts sur la trace ADN retrouvée au domicile des victimes, alors que rien ne corrobore la présence de notre client”, affirment Mes Brengarth et Arnaud.”On ne demande pas à une juridiction d’écrire l’histoire d’une complicité éventuelle mais de la démontrer, ce qui n’a pas été fait. Raisonner autrement, c’est faire le choix de l’arbitraire et créer les conditions de l’erreur judiciaire”, ont-ils insisté.Larossi Abballa, “totalement acquis à la cause de l’Etat islamique”, selon la cour de première instance, était un proche du frère aîné de Mohamed Lamine Aberouz, Charaf-Din Aberouz, condamné en 2013 à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste.Souvent présent à l’audience lors du procès de son frère cadet, Charaf-Din Aberouz, initialement poursuivi dans le dossier Magnanville avant de bénéficier d’un non-lieu, est actuellement mis en examen pour menaces de mort contre l’avocat défendant la famille de Jessica Schneider.Seul rescapé de la tragédie, l’enfant du couple, qui vit chez sa tante paternelle, avait évoqué devant une psychologue la présence d’un “méchant” et d’un “gentil”, l’un qui voulait le “tuer” et l’autre qui avait répondu: “non, pas encore”.A la barre, sa tante a expliqué que l’enfant “n’a pas donné de précisions sur la deuxième personne, si elle était sur un écran ou si c’était une personne physique”.Le procès en appel est prévu jusqu’au 20 juin.

La grande distribution dans le viseur des associations sur l’alimentation durable

Acteur central de la consommation, la grande distribution est de plus en plus scrutée par les associations et les ONG, qui lui reprochent son manque d’implication dans la transition vers une alimentation plus saine, dont elle est pourtant un levier de poids.”En retard” sur la transition alimentaire selon une vaste étude publiée mi-mai par le Réseau action climat (RAC), accusés par plusieurs associations dont Foodwatch jeudi de “brader” la santé des consommateurs en concentrant leurs promotions sur des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, les géants de la grande distribution voient leur modèle critiqué. Ce modèle “basé sur un prix bas et des volumes élevés, n’est pas en capacité d’intégrer les enjeux de la transition alimentaire”, explique Charlie Brocard, chercheur en alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.Les poids lourds du secteur martèlent pourtant être conscients des enjeux et faire des efforts. Carrefour assure par exemple avoir “fait de la transition alimentaire pour tous sa raison d’être”. Leclerc, souvent l’un des plus décriés par les différentes enquêtes et rapports – avec une note de 4,5 sur 20 attribuée par le RAC dans son rapport sur la transition écologique de la grande distribution – a annoncé mi-avril lancer son propre indicateur carbone pour ses marques distributeurs.  Mais entre la guerre des prix que se mènent Leclerc, Carrefour, Intermarchés ou encore Lidl, les “marges très faibles” et “l’absence de croissance” du secteur, le contexte rend “compliqué” tout changement de modèle vers une forme plus vertueuse sans “fragiliser le modèle économique”, affirme Remy Gerin, directeur de la chaire Grande consommation à l’Essec.Le poids des acteurs de la grande distribution dans la consommation alimentaire est considérable: selon la FCD (Fédération patronale des supermarchés), l’alimentation dans les grandes surfaces pèse près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels.- “Responsabilité du consommateur” -Or les grandes enseignes “décident ce qu’elles mettent en rayon, fixent les prix, décident des articles qu’elles mettent en promotion”, souligne Remy Gerin. La prépondérance de la viande rouge et des plats préparés au détriment des aliments végétaux est par exemple l’un des reproches qui revient le plus souvent dans les enquêtes d’ONG et associations.  “En mettant le paquet sur la promotion de certains aliments – des produits sains, non transformés, végétariens – les distributeurs seraient en capacité de créer des marchés”, selon Charlie Brocard, qui s’appuie sur l’exemple du bio. “Lorsque les distributeurs se sont désengagés du bio, les ventes ont baissé. Cela montre leur pouvoir réel sur la demande”, explique le chercheur. “Bien sûr qu’on a parfaitement conscience de notre responsabilité là-dedans, mais (elle) n’est pas unique”, a réagi vendredi sur RTL Dominique Schelcher, PDG de la Coopérative U. “Il y a la responsabilité du consommateur lui même, la nôtre, peut être celle des médias qui passent de la publicité aussi pour ces produits là parfois. Donc c’est une responsabilité collective où chacun doit prendre sa part”, a-t-il jugé.C’est également le point de vue de Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, pour qui la transition alimentaire est “une question de société globale” et “un combat que (la grande distribution) ne peut mener seule”. “Le pouvoir de l’offre existe mais ce n’est pas le seul. Il ne faut pas déresponsabiliser les consommateurs”, estime-t-elle.Ailleurs en Europe, des exemples existent. Le géant belgo-néerlandais de la distribution Ahold Delhaize revendiquait par exemple en 2023 de proposer 44,1% de protéines d’origines végétales dans ses supermarchés aux Pays-Bas.  La France, depuis la loi Climat de 2021, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur tous les produits alimentaires afin de mieux informer le consommateur, à l’instar du nutri-score.Mais dans le projet de Stratégie pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) mis en consultation par le gouvernement début avril avec deux ans de retard, il n’est plus question que d’un affichage sur la base du volontariat.