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La ville de Paris veut doter la Seine d’une personnalité juridique

La ville de Paris souhaite doter la Seine d’une personnalité juridique pour pouvoir défendre les intérêts du fleuve et mieux protéger son écosystème, dans le cadre d’un mouvement mondial de reconnaissance de la nature qui a déjà permis d’attribuer ce type de droit à plusieurs sites.Dans un voeu adopté mercredi, le Conseil de Paris demande au Parlement d’adopter une loi donnant à la Seine une personnalité juridique “sous la forme d’une personne morale de droit public, permettant à une autorité gardienne indépendante de défendre en justice ses droits”.”La Seine doit pouvoir se défendre elle-même, comme un sujet de droit et non comme un objet, parce qu’elle sera toujours attaquée”, a plaidé la maire socialiste Anne Hidalgo.Cette reconnaissance s’est déjà concrétisée pour le fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande, la lagune de Mar Menor en Espagne et la forêt de Los Cedros en Equateur qui “ont montré l’exemple”, a-t-elle développé.Le Conseil de Paris s’est appuyé sur les conclusions d’une convention citoyenne sur l’avenir de la Seine réunie entre mars et mai dernier, dans la même veine que les initiatives engagées autour de la Loire et du Rhône. Cinquante citoyens tirés au sort proposent d’accorder à la Seine des droits fondamentaux comme “le droit à exister, à couler, à se régénérer”. Un “parlement” du fleuve permettrait de “penser des décisions de long terme et contenir le poids des différents lobbys”, a expliqué devant les élus Aurélie Huguet, rapporteure citoyenne.La Seine doit être considérée comme un écosystème dont “personne ne peut revendiquer la propriété” où la sauvegarde du vivant doit “primer sur tout”, selon les conclusions de la convention. Elle note qu’une dynamique “positive” de protection de la biodiversité a été entreprise depuis plusieurs années, avec la piétonnisation des quais et la dépollution de l’eau, qui permettent aujourd’hui au fleuve d’héberger 39 espèces de poissons, contre seulement quatre en 1970.Mais l’écosystème reste menacé par sa pollution, l’augmentation de la température de l’eau, l’utilisation de pesticides dans l’agriculture… L’ouverture de la baignade au public prévue cet été, avec les installations qu’elle implique, pourrait présenter “des risques supplémentaires”, avertissent les citoyens.Pour l’élu communiste Jean-Philippe Gilet, la convention citoyenne “sous-estime la portée actuelle du Code de l’environnement et la possibilité pour les associations de bénéficier d’un droit d’action en justice”. Il a également regretté une réflexion cantonnée à Paris “alors que la Seine traverse quatre régions”.Les droits de la Seine ont fait l’objet cet hiver d’un procès fictif joué au théâtre de la Concorde à Paris, réunissant notamment sur scène l’ancien procureur général de la Cour de cassation François Molins et l’avocate Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement.

La Réunion: cinq nouveaux décès imputés au chikungunya malgré une épidémie en décrue

Les décès de cinq personnes ont été imputés au chikungunya à La Réunion, portant à 20 le nombre de morts liées à l’épidémie qui est pourtant “en phase de décroissance”, a annoncé mercredi Santé publique France (SPF).”Suite à la dernière réunion du comité d’imputabilité (…), cinq dossiers ont été classés” comme des décès liés au chikungunya, a précisé SPF dans son bulletin épidémiologique, tout en précisant que “La Réunion est en phase de décroissance épidémique” depuis la fin du mois d’avril.Dans un communiqué, la préfecture de La Réunion a pour sa part annoncé un retour au “stade d’épidémie de faible intensité”, évoquant la “forte diminution” du nombre de consultations pour des cas cliniquement évocateurs de chikungunya et des passages aux urgences.”L’impact sur les établissements de santé a également diminué”, a précisé la préfecture.Les cinq décès survenus entre le 31 mars et le 11 mai faisaient l’objet d’une investigation dans le cadre de l’épidémie qui a démarré en août 2024 à La Réunion, où les cas ont explosé à partir de mars 2025.Ils concernent tous des personnes âgées de 68 à 95 ans porteuses de comorbidités (pathologies chroniques essentiellement), selon l’agence, qui précise que 37 autres décès sont en cours d’investigation quant à l’imputabilité du chikungunya.Le département de l’océan Indien est en phase de “décroissance épidémique” pour la cinquième semaine consécutive, assure toutefois l’agence sanitaire, ajoutant que “bien qu’en forte diminution, la circulation du chikungunya sur l’île reste encore importante avec des disparités selon les secteurs géographiques”.L’activité en médecine de ville concernant l’épidémie a baissé de 55% sur une semaine, passant d’environ 3.800 consultations à 1.800.Les passages aux urgences pour cause de chikungunya ont pour leur part baissé de 15% sur une semaine.Depuis le début de l’année 2025, près de 53.000 cas “confirmés biologiquement de chikungunya autochtones” ont été signalés à La Réunion, qui compte environ 900.000 habitants.Le nombre total de cas est toutefois considéré comme bien plus élevé, nombre de malades ne s’étant pas fait dépister. L’Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion estime ainsi que 200.000 personnes auraient été contaminées par le virus.L’hiver austral qui s’annonce devrait marquer un déclin durable de la propagation de la maladie, a indiqué l’ARS en début de semaine, estimant en outre peu probable un rebond de l’épidémie l’an prochain en raison du nombre de personnes désormais immunisées.Mayotte, autre département français de l’océan Indien, est en revanche passé en phase d’épidémie cette semaine, avec une “transmission intense et généralisée” de cette maladie virale transmise par le moustique tigre. Depuis le début de l’année, 560 cas confirmés de chikungunya y ont été signalés.

Suspected mastermind of French crypto kidnappings held in Morocco

A 24-year-old Franco-Moroccan man suspected of masterminding a series of kidnappings targeting cryptocurrency entrepreneurs in France has been arrested in Morocco, France said.Badiss Mohamed Amide Bajjou was wanted by the French authorities and was the subject of an Interpol red notice for “arrest, kidnapping, false imprisonment or arbitrary detention of a hostage.”The suspect was arrested …

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Treize proches des identitaires jugés pour des injures racistes contre Aya Nakamura

Le procès de treize personnes proches de la mouvance identitaire, hostiles à la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO 2024, s’est ouvert mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris.Seuls trois des prévenus étaient présents à l’audience, les dix autres étant représentés par leurs avocats, Mes Mathieu Sassi et Pierre-Vincent Lambert.Aya Nakamura n’était ni présente ni représentée à l’audience.Les treize prévenus, âgés de 20 à 31 ans, sont proches du groupe identitaire Les Natifs, lui-même issu du groupuscule Génération identitaire (dissous en 2021), qui défend la théorie raciste et complotiste du “grand remplacement”.Les mis en cause sont poursuivis pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ou pour complicité de provocation à la haine.Le 9 mars 2024, après l’évocation par L’Express de la participation de la chanteuse à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le groupuscule Les Natifs avait posté sur ses réseaux sociaux une photo d’une banderole à connotation raciste.Tendue par une dizaine de ses membres sur l’île Saint-Louis, en bord de Seine à Paris, la banderole disait: “Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako”, une référence à son tube “Djadja” et à sa ville de naissance au Mali.Ce message avait été relayé sur les réseaux sociaux par le média d’extrême droite “Livre noir”, connu désormais sous le nom de “Frontières”.Le compte X des Natifs déplorait de “remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne”.Le parquet de Paris avait confié une enquête à l’Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH), après avoir reçu le 13 mars 2024 des signalements de la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et de SOS-Racisme, dénonçant des “publications à caractère raciste au préjudice” de la star de la chanson française. Le 20 mars, Aya Nakamura avait porté plainte à son tour.- “Collaborateur parlementaire” -Parmi les prévenus figurent Édouard M., cadre financier âgé de 28 ans, chef des Natifs, et Antoine G., un juriste de 27 ans, porte-parole du groupuscule identitaire. Tous deux étaient absents à l’audience.Marine de C., 24 ans, soeur cadette du fondateur du groupuscule d’ultradroite les “Zouaves de Paris”, dissous en janvier 2022, était aussi absente.Capucine C., 22 ans, une chargée de communication qui, jusqu’en mars 2025, a été “collaborateur parlementaire” de trois députés du RN, était en revanche présente devant la 17e chambre du tribunal correctionnel.Avant de s’en prendre à Aya Nakamura, sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique 2024, Les Natifs avaient notamment fait parler d’eux en décembre 2023, pour avoir organisé un rassemblement de plusieurs dizaines de militants à Paris, en hommage à Thomas, ce jeune homme de 16 ans tué à la sortie d’une fête de village à Crépol (Drôme).L’enquête n’a toujours pas permis d’identifier le meurtrier de l’adolescent.Les Natifs, qui comptent près de 10.000 abonnés sur Instagram et plus de 18.000 sur X, revendiquent des actions coup de poing relayées sur leurs réseaux sociaux.Ainsi, en mars, ils avaient recouvert de draps noirs des portraits de femmes voilées exposés dans la basilique Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris.Deux personnes dont Stanislas T., 24 ans, un des 13 prévenus dans le procès pour injures contre Aya Nakamura, doivent comparaître jeudi devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) dans le cadre de cette affaire.De son vrai nom Aya Danioko, Aya Nakamura, 30 ans, qui a grandi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. Sa performance lors de la cérémonie d’ouverture des JO le 26 juillet 2024, avec la Garde républicaine, sur le Pont des Arts à Paris, avait été l’un des moments les plus suivis de l’événement.

Dans le laboratoire français où l’on tourmente les huîtres pour les préparer à un océan plus acide

“Regardez, comme elles sont blanchies: l’acidité a rongé les coquilles”, pointe Fabrice Pernet, un sac de jeunes huîtres à la main. Dans son laboratoire de la côte bretonne, le biologiste teste des solutions à “l’autre problème du CO2”: l’acidification des océans. La petite salle aux murs blancs est plongée dans une lumière bleutée. Sur des étagères, 36 bassines transparentes laissent deviner filets d’huîtres creuses, algues brunes ou algues rouges. C’est dans ce laboratoire de bord de mer, niché entre deux rochers sur une presqu’île à la pointe de la Bretagne, que Fabrice Pernet, chercheur à l’Ifremer, étudie des mesures d’adaptation au second problème créé par le CO2.Le dioxyde de carbone émis par les activités humaines n’est en effet pas seulement responsable du réchauffement de l’atmosphère: il se dissout également dans les océans et en change la composition chimique. L’eau de mer devient plus acide, et donc plus corrosive, compliquant la vie et la croissance des organismes calcaires (huîtres, crabes, oursins, homards, coraux, etc.).- “Maladie chronique”-“L’acidification a tendance à agir comme une maladie chronique. Elle rend l’ensemble de l’écosystème moins apte à supporter les chocs soudains”, résume pour l’AFP Sarah Cooley, chimiste marine et ancienne directrice du programme sur l’acidification des océans de l’administration océanographique américaine (NOAA), licenciée par l’administration Trump. L’acidité des océans, qui varie fortement selon l’endroit et la saison, a déjà augmenté de 30% depuis la révolution industrielle. Plus de 10.000 articles scientifiques ont montré les conséquences néfastes de l’acidification sur l’aquaculture et les écosystèmes, conséquences d’autant plus graves dans un océan qui se réchauffe et est de moins en moins oxygéné. Une étude a même montré qu’une eau acide altérait le goût des crevettes nordiques. “On a un peu fait le tour. On sait ce qu’il va se passer:  le constat est affligeant, on l’a fait mille fois et il n’est pas suffisant pour mobiliser les gens”, estime M. Pernet. “Là, on essaie de trouver des solutions.”Après avoir observé le retard de croissance de l’huître en eau acidifiée, le chercheur étudie désormais les bénéfices éventuels d’une forme d'”agroforesterie marine”, consistant à cultiver côté-à-côte algues et huîtres, une pratique déjà éprouvée en Chine.Pendant deux mois, les huîtres creuses sont ainsi réparties à égale proportion entre des bassines remplies d’eau de mer acidifiée (pH 7,5) ou ambiante (pH 8,1), certaines étant accompagnées d’algues rouges ou brunes et d’autres laissées seules.    Pour obtenir une eau acidifiée, un petit tuyau fait buller du CO2 dans l’eau de mer pompée à côté du labo, “comme une cheminée d’usine qui cracherait directement dans la mer”, montre M. Pernet.- “Pansement sur une jambe de bois”-Lors d’une expérience précédente, les algues, qui absorbent du CO2 en grandissant, avaient aidé les huîtres à compenser en partie l’effet négatif de l’acidité sur leur croissance, selon le chercheur.Cette fois, il a été décidé d’introduire un herpèsvirus dans les bassins pour voir comment la maladie se propage, en eau acidifiée ou ambiante et avec ou sans algues. “Les huîtres creuses arrivent à composer avec l’acidité mais ça leur coûte beaucoup d’énergie. Cette énergie, elles ne pourront pas l’utiliser face à un pathogène”, explique M. Pernet.Les chercheurs s’attendent donc à observer une plus forte mortalité d’huîtres en eau acidifiée. Mais les algues pourraient compenser en partie le phénomène car “elles améliorent le microbiote des huîtres” et augmentent ainsi leur résistance au virus, selon M. Pernet. Ce genre d’étude “est très prometteur”, estime Sarah Cooley. “Ce concept de coculture a beaucoup de potentiel pour l’aquaculture. C’est passionnant et encourageant”.”Ça peut vraiment aider” mais “il faut parfois se méfier des bonnes idées”, tempère Sam Dupont, maître de conférences à l’université de Göteborg, qui a lui observé un effet négatif de la présence d’herbiers marins sur la croissance des larves d’oursins en eau acidifiée, dans une étude publiée avec une de ses étudiantes.Quoi qu’il en soit, “tout ça ne sera jamais qu’un pansement sur une jambe de bois, s’il n’y a pas une baisse drastique des émissions de CO2”, prévient Fabrice Pernet.

Un printemps 2025 anormalement chaud en France, très sec dans la moitié nord

Le printemps 2025 se classe parmi les plus chauds jamais enregistrés en France, notamment dans le nord du pays, très ensoleillé et avec des déficits de pluies particulièrement importants, a annoncé mercredi Météo-France.Avec une température moyenne supérieure aux normales de 1,1°C, la période allant de début mars à fin mai arrive au troisième rang des printemps les plus chauds en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900, derrière 2011 (+1,5°C) et 2020 (+1,3°C).Cela a même été le printemps le plus chaud dans le Finistère, les Côtes-d’Armor et la Manche, a précisé Mattieu Sorel, climatologue à Météo-France, lors d’un point de presse.Sur l’Hexagone, “neuf des dix printemps les plus chauds ont été enregistrés après l’année 2000”, illustrant la nette tendance imprimée par le réchauffement climatique sous l’effet de la combustion des énergies fossiles.Le climat en France est considéré comme déjà réchauffé de 1,7°C depuis l’ère pré-industrielle et pourrait atteindre +2°C d’ici à 2030, selon les projections de Météo-France.En 2025, “mars, avril et mai ont été tous les trois plus chauds que la normale (+0,7°C, +1,7°C, +0,8°C)” de la période 1991-2020, déjà elle-même marquée par le réchauffement, note le prévisionniste national.Cette chaleur exceptionnelle peut être “à la fois reliée à des conditions météorologiques particulières”, comme la présence récurrente de conditions anticycloniques sur la moitié nord de l’Europe, “mais aussi à la tendance de fond du changement climatique”, car les températures ont été supérieures aux normales, y compris dans le sud qui était pourtant dans un système largement dépressionnaire favorisant un temps maussade, a expliqué M. Sorel.Cette tendance n’est pas cantonnée à la France: en Europe, le printemps 2025 a battu plusieurs records climatiques au Royaume-Uni, et une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe aussi depuis plusieurs semaines le Danemark et les Pays-Bas, faisant craindre pour les rendements agricoles et les réserves en eau.-Chaleur précoce-En France, “le printemps a été marqué par plusieurs épisodes anormalement chauds, en particulier fin avril/début mai ou encore fin mai.” “Un signe évident du changement climatique” marqué par “des coups de chauds plus intenses et plus précoces”, souligne M. Sorel.Les 29 et 30 mai, le cap des 30 degrés a été franchi sur plus de la moitié du pays, “valeur très exceptionnelle” et même record pour un mois de mai, indique-t-il. Entre le 30 avril et le 3 mai, un épisode “inhabituellement chaud” et précoce a touché le nord du pays, avec des “températures supérieures aux normales de plus de 10 degrés par endroit”.Sur l’ensemble du printemps, c’est d’ailleurs dans cette moitié nord de la France que la chaleur a été la plus marquée.Les températures maximales y ont été supérieures de 1,5°C par rapport aux normales, et localement jusqu’à +3°C, des Pays de la Loire et de la Bretagne au Grand-Est et à la Franche-Comté. Elles sont en revanche plus proches des valeurs de saison sur les régions du sud.Des orages violents, parfois accompagnés de grêle, ont durement frappé mi-mai le Sud-Ouest ainsi que le Var, où trois personnes sont mortes.-Manque de pluie-Un même contraste Nord-Sud se retrouve pour l’ensoleillement: excédentaire de 10% sur l’ensemble de l’Hexagone, il est de l’ordre de +20% au nord de la Loire et même supérieur de 30% au nord de la Seine. A l’inverse, près de la Méditerranée, le soleil s’est un peu moins montré qu’à l’accoutumée.De la même manière, tout au long de la saison, les précipitations ont été très faibles et peu fréquentes sur le nord du pays, le déficit atteignant 40% sur les régions au nord de la Loire, parfois même 50 à 70% de la Mayenne aux Hauts-de-France et à la Champagne.Cela représente 15 jours de pluie de moins qu’en temps normal, avec pour conséquence des sols “inhabituellement secs” sur la Normandie, les Hauts-de-France et les Ardennes, une “situation digne d’une fin juillet”, provoquant l’inquiétude des agriculteurs.Sur l’ensemble du pays, le déficit de pluie est en moyenne de 20%, indique Météo-France qui pour les trois prochains mois anticipe des températures très probablement plus chaudes que les normales, mais reste incertain sur le niveau des précipitations. 

Un printemps 2025 anormalement chaud en France, très sec dans la moitié nord

Le printemps 2025 se classe parmi les plus chauds jamais enregistrés en France, notamment dans le nord du pays, très ensoleillé et avec des déficits de pluies particulièrement importants, a annoncé mercredi Météo-France.Avec une température moyenne supérieure aux normales de 1,1°C, la période allant de début mars à fin mai arrive au troisième rang des printemps les plus chauds en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900, derrière 2011 (+1,5°C) et 2020 (+1,3°C).Cela a même été le printemps le plus chaud dans le Finistère, les Côtes-d’Armor et la Manche, a précisé Mattieu Sorel, climatologue à Météo-France, lors d’un point de presse.Sur l’Hexagone, “neuf des dix printemps les plus chauds ont été enregistrés après l’année 2000”, illustrant la nette tendance imprimée par le réchauffement climatique sous l’effet de la combustion des énergies fossiles.Le climat en France est considéré comme déjà réchauffé de 1,7°C depuis l’ère pré-industrielle et pourrait atteindre +2°C d’ici à 2030, selon les projections de Météo-France.En 2025, “mars, avril et mai ont été tous les trois plus chauds que la normale (+0,7°C, +1,7°C, +0,8°C)” de la période 1991-2020, déjà elle-même marquée par le réchauffement, note le prévisionniste national.Cette chaleur exceptionnelle peut être “à la fois reliée à des conditions météorologiques particulières”, comme la présence récurrente de conditions anticycloniques sur la moitié nord de l’Europe, “mais aussi à la tendance de fond du changement climatique”, car les températures ont été supérieures aux normales, y compris dans le sud qui était pourtant dans un système largement dépressionnaire favorisant un temps maussade, a expliqué M. Sorel.Cette tendance n’est pas cantonnée à la France: en Europe, le printemps 2025 a battu plusieurs records climatiques au Royaume-Uni, et une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe aussi depuis plusieurs semaines le Danemark et les Pays-Bas, faisant craindre pour les rendements agricoles et les réserves en eau.-Chaleur précoce-En France, “le printemps a été marqué par plusieurs épisodes anormalement chauds, en particulier fin avril/début mai ou encore fin mai.” “Un signe évident du changement climatique” marqué par “des coups de chauds plus intenses et plus précoces”, souligne M. Sorel.Les 29 et 30 mai, le cap des 30 degrés a été franchi sur plus de la moitié du pays, “valeur très exceptionnelle” et même record pour un mois de mai, indique-t-il. Entre le 30 avril et le 3 mai, un épisode “inhabituellement chaud” et précoce a touché le nord du pays, avec des “températures supérieures aux normales de plus de 10 degrés par endroit”.Sur l’ensemble du printemps, c’est d’ailleurs dans cette moitié nord de la France que la chaleur a été la plus marquée.Les températures maximales y ont été supérieures de 1,5°C par rapport aux normales, et localement jusqu’à +3°C, des Pays de la Loire et de la Bretagne au Grand-Est et à la Franche-Comté. Elles sont en revanche plus proches des valeurs de saison sur les régions du sud.Des orages violents, parfois accompagnés de grêle, ont durement frappé mi-mai le Sud-Ouest ainsi que le Var, où trois personnes sont mortes.-Manque de pluie-Un même contraste Nord-Sud se retrouve pour l’ensoleillement: excédentaire de 10% sur l’ensemble de l’Hexagone, il est de l’ordre de +20% au nord de la Loire et même supérieur de 30% au nord de la Seine. A l’inverse, près de la Méditerranée, le soleil s’est un peu moins montré qu’à l’accoutumée.De la même manière, tout au long de la saison, les précipitations ont été très faibles et peu fréquentes sur le nord du pays, le déficit atteignant 40% sur les régions au nord de la Loire, parfois même 50 à 70% de la Mayenne aux Hauts-de-France et à la Champagne.Cela représente 15 jours de pluie de moins qu’en temps normal, avec pour conséquence des sols “inhabituellement secs” sur la Normandie, les Hauts-de-France et les Ardennes, une “situation digne d’une fin juillet”, provoquant l’inquiétude des agriculteurs.Sur l’ensemble du pays, le déficit de pluie est en moyenne de 20%, indique Météo-France qui pour les trois prochains mois anticipe des températures très probablement plus chaudes que les normales, mais reste incertain sur le niveau des précipitations. 

“Dabadabada” et puis s’en va: Nicole Croisille, voix de la chanson française, est décédée

La chanteuse, danseuse et comédienne Nicole Croisille est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à 88 ans, laissant son empreinte dans la mémoire populaire avec des tubes, mais surtout l’entêtant “dabadabada” du film “Un homme et une femme”.Elue “plus belle voix de 1975″, elle incarnait les chanteuses dites à voix, dans un registre à contre-courant de la vague yéyé mais qui deviendra à la mode deux décennies plus tard avec ses cadettes Patricia Kaas ou Lara Fabian.”Je n’ai chanté que des chansons d’amour et je sais ce que j’ai apporté aux gens”, avait confié, en 2017 à Paris Match, cette célibataire convaincue, sans mari ni enfant.Ses succès en chansons ont émaillé les années 1970 comme “Parlez-moi de lui” (1973), “Une femme avec toi” (1975) ou encore “Téléphone-moi” (1975).Au total, une vingtaine d’albums studio sont à mettre son actif. Sa rencontre avec le cinéaste Claude Lelouch et le compositeur Francis Lai en 1966 est décisive. La musique du film “Un homme et une femme”, interprétée par Pierre Barouh et Nicole Croisille, devient culte pour son onomatopée entêtante et chaloupée, transformée au fil du temps en “chabada-bada”.Cet air va abonner Nicole Croisille aux génériques du réalisateur (“Vivre pour vivre”, “Les uns et les autres”, “Itinéraire d’un enfant gâté”, “Il y a des jours… et des lunes”).”Sa voix, si singulière, a été le souffle de mes films, la musique de mes émotions.
 Ensemble, nous avons créé des instants d’éternité. Son timbre unique donnait vie aux images, transformant chaque séquence en un moment de grâce”, a salué Claude Lelouch sur Instagram.”Sa présence, sa sensibilité, son immense talent ont profondément marqué ma vie. 
Nicole était une muse, une amie, une complice. Aujourd’hui, je perds bien plus qu’une voix. 
Elle a été la voix de ma vie”, a-t-il assuré.”Avec le mythique thème d’+Un homme et une femme+, elle nous laisse un air inoubliable, ancré dans nos mémoires”, a écrit sur X la ministre de la Culture Rachida Dati, rendant hommage à une artiste qui avait “du talent dans tous les arts et tous les styles”.- Passion jazz -Née le 9 octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine, Nicole Croisille a entamé sa carrière artistique comme danseuse, d’abord au sein du ballet de la Comédie-Française qu’elle intègre à 17 ans. Trois ans plus tard, elle décroche le premier rôle dans “L’Apprenti fakir”, une comédie musicale de Jean Marais.Artiste complète, elle apprit à jouer à la Comédie-Française avec le sociétaire Jean Hervé, le mime avec Marcel Marceau, le chant à l’Opéra et la danse dans le cours où sa mère jouait au piano avant de devenir habilleuse chez les Barrault et aux Folies Bergère. A ses débuts, c’est le jazz qui emporte la jeune Croisille: elle s’y plonge lors de tournées aux Etats-Unis, où elle accompagne Marcel Marceau, et intègre en 1958 la troupe de Joséphine Baker, qui a contribué à l’éclosion de ce courant musical à Paris.Son premier 45 tours, en 1961, est d’ailleurs une adaptation de Ray Charles. Avec le “Blues du businessman” – le tube de Starmania qu’elle adapte pour “Itinéraire d’un enfant gâté” -, elle signe son dernier grand succès populaire en 1985, avant de retourner à ses premières amours avec des titres jazz ou bossa nova (“Jazzille”, 1987, “Black et Blanche”, 1991, “Bossa d’hiver”, 2008). Sur sa fin de carrière, cette bosseuse adepte du twist était remontée sur les planches, cette fois comme comédienne dans les théâtres parisiens. En 1992, elle avait réalisé “son rêve” en incarnant le rôle-titre de “Hello, Dolly!”, comédie musicale américaine. Après un rôle de “vieille dame dévergondée” – selon ses propres mots – dans “Hard”, pièce loufoque sur l’industrie du porno, elle avait campé en 2019 une ex-maîtresse d’un riche antiquaire dans la comédie de Sacha Guitry “N’écoutez pas, Mesdames!”, aux côtés de Michel Sardou.

Don de sang: il faut faire mieux, selon les pouvoirs publics

Peut mieux faire pour le don du sang: l’Etablissement français du sang (EFS) a appelé mercredi à une mobilisation accrue à l’approche des vacances d’été, mais aussi sur la durée face à divers défis, comme les besoins de plasma.Moins de 4% des Français en âge de donner, entre 18 et 70 ans, donnent leur sang au moins une fois par an, “on peut faire mieux”, a déclaré le président de l’EFS, Frédéric Pacoud, lors d’une conférence de presse avant la Journée mondiale des donneurs de sang, le 14 juin.Les donneurs sont déjà invités à se mobiliser avant la période estivale, “toujours un peu délicate, car une grande majorité de la population part en congés l’été mais la maladie ne connaît pas de pause”, a souligné Hervé Meinrad, directeur de la collecte et de la production.L’objectif est de porter les stocks à 100.000-110.000 poches de sang avant l’été pour maintenir le niveau nécessaire, a-t-il précisé.L’EFS organise ainsi différentes collectes en juin notamment dans des lieux de sport ou de culture, comme le Parc des Princes ou le château de Versailles, mais aussi tout l’été dans des lieux de villégiatures.Au-delà, l’Etablissement français du sang, né après la crise du sang contaminé et “sorti, grâce au soutien de l’Etat, des difficultés” des dernières années (Covid, finances), doit “relever plusieurs défis”, selon son président.Face aux besoins croissants de ce produit sanguin et à la volonté de réduire la dépendance aux Etats-Unis en la matière, l’un des objectifs est d'”augmenter le nombre de donneurs de plasma de 200.000, une petite montagne à gravir”, a-t-il glissé.Près de 161.000 personnes ont donné leur plasma en 2024 (+14% sur un an), sachant qu’une majorité des dons de plasma proviennent d’un don de sang total, qui permet d’obtenir des globules rouges, des plaquettes et du plasma.”On est prélevé du sang total, une machine sépare le plasma du reste et on nous réinjecte la fraction non retenue”, soit “une heure tous les deux-trois mois” en comptant le repos et la collation, a raconté Pierre Gos, donneur de sang “depuis bientôt 45 ans” pour “participer au bien commun”. L’EFS cherche aussi à attirer plus de jeunes, qui donnent moins qu’auparavant (-57.000 dons chez les 18-25 ans entre 2020 et 2024) et que leurs aînés.Des nouveaux critères, qui s’appliqueront début septembre, permettront ainsi de donner son sang deux mois après un tatouage ou un piercing, au lieu de quatre mois auparavant, grâce à l’amélioration des techniques de dépistage du virus de l’hépatite C.

Mort de Philippe Labro, point final d’une vie éclectique

Philippe Labro est mort à 88 ans, après avoir marqué la vie médiatique et culturelle française pendant six décennies, comme journaliste, écrivain, cinéaste et parolier pour Johnny Hallyday, amoureux comme lui de l’Amérique.”C’est une immense figure de RTL qui disparaît et notre maison, ce matin, est traversée par une très grande émotion”, a déclaré mercredi Hervé Beroud, directeur de l’information du groupe M6-RTL, en annonçant à l’antenne la mort de son aîné.L’image de Philippe Labro est indissociable de celle de la radio au logo rouge et blanc. Il en a été le directeur des programmes pendant 15 ans, de 1985 à 2000, et le vice-président, aux côtés de Jacques Rigaud.Selon Paris Match, un autre de ses anciens employeurs, il est mort “des suites d’un cancer”.Son décès a suscité une pluie d’hommages, de nombreuses personnalités des médias et de la culture saluant en lui un père spirituel.- “C’était l’élégance” -“Il m’a tout apporté, il m’a apporté 20 ans de radio, il m’a apporté son amitié, sa fidélité”, a réagi l’animateur Nagui au micro de RTL, où il a travaillé durant une vingtaine d’années. “C’était l’élégance, c’est toujours l’élégance, j’ai pas envie de parler de lui au passé.””Quelle tristesse ce matin… Philippe Labro a été mon mentor… Il m’a tant transmis… Quel talent chez cet homme doué pour tout”, a assuré le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur le réseau social X.C’était “un immense grand frère, tellement humain”, a renchéri l’écrivain Erik Orsenna sur RTL.La station a rendu public un message que lui a envoyé le président de la République, Emmanuel Macron: “Il fut le plus illustre de vos patrons, élégant, bienveillant, qui fit de RTL la première radio de France”.”Grand écrivain et cinéaste, ami fidèle si proche des plus grands de Melville à Hallyday, grand connaisseur et conteur de l’Amérique, il a traversé le siècle comme personne, curieux de tout, profondément libre”, a écrit le patron du groupe Canal+, Maxime Saada, sur X.En 2005, avec le milliardaire Vincent Bolloré, Philippe Labro avait lancé la chaîne Direct 8, devenue C8 et qui appartenait au groupe Canal+ jusqu’à sa fermeture en mars.Il y avait présenté jusqu’à fin février l’émission “L’Essentiel chez Labro” et avait dénoncé la décision de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, de ne pas renouveler la fréquence de la chaîne, ce qui a entraîné son arrêt.- Belmondo et Johnny -Né le 27 août 1936 à Montauban (Tarn-et-Garonne), Philippe Labro a commencé sa carrière dans les années 1950 à la radio, chez Europe 1, et en presse écrite, à Marie-France puis à France-Soir. Il collabore en parallèle au magazine télévisé “Cinq colonnes à la Une” (1960-64).Journaliste indépendant de 1968 à 1976, il entre alors à RTL, où il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de 13 heures, prélude à une longue histoire d’amour avec la station.Comme écrivain, il est l’auteur d’une vingtaine de livres, dont certains ont été des succès commerciaux, comme “Quinze ans” (1992) et “L’Etudiant étranger”, prix Interallié 1986. En 2003, il signe “Tomber sept fois, se relever huit”, dans lequel il raconte sa dépression.Avec cet ouvrage, “il a partagé un témoignage courageux sur la santé mentale”, a souligné la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur X.A la fin des années 1960, Philippe Labro se lance dans le cinéma et réalise sept longs-métrages, inspirés par le polar à l’américaine. Parmi eux, “Tout peut arriver” (1969), “Sans mobile apparent” (1971), “L’Héritier” (1972) et “L’alpagueur” (1976), tous deux avec Jean-Paul Belmondo, “La Crime” (1983) ou “Rive droite, rive gauche” (1984).Il s’est aussi illustré comme parolier de chansons, notamment pour Johnny Hallyday, pour qui il a écrit “Oh! Ma jolie Sarah”, “Mon Amérique à moi” ou “Jésus Christ”. Cette chanson avait fait scandale en 1970 car elle dépeignait Jésus en hippie.Philippe Labro était marié à la journaliste Françoise Labro et était père de quatre enfants.