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Chaleur record aux Emirats, où le thermomètre dépasse les 50 degrés Celsius

Les Emirats arabes unis ont annoncé vendredi avoir enregistré une température record pour un mois de mai, avec 50,4 degrés Celsius, un niveau inédit depuis plus de deux décennies dans ce pays du Golfe. “La plus haute température enregistrée à travers le pays aujourd’hui est de 50,4 degrés Celsius à Al Shawamekh”, dans l’émirat d’Abou Dhabi, a indiqué le Centre national de météorologie (NCM) sur son compte X.”C’est la température la plus élevée jamais enregistrée (en mai) depuis qu’on a commencé les relevés en 2003″, a-t-il affirmé à l’AFP.Le pays désertique, habitué aux fortes chaleurs estivales, semble cette année confronté à une entrée en saison particulièrement précoce.”Il faisait une chaleur insupportable aujourd’hui (vendredi), on aurait dit que l’été avait commencé”, raconte à l’AFP un habitant d’Abou Dhabi, qui n’a pas souhaité être identifié. Arrivé en retard pour la prière du vendredi, le jeune homme de 26 ans dit avoir failli s’évanouir en priant à l’extérieur à la mi-journée. “J’étais trempé”, confie-t-il. Dans l’émirat voisin de Dubaï, Mohammed Juma, expert en marketing, explique n’avoir pas pu remettre ses chaussures en sortant de la mosquée tant elles étaient brulantes. “J’ai du verser de l’eau dessus”, raconte ce Palestinien de 31 ans.  Même à l’intérieur de sa voiture, la climatisation ne suit plus, ajoute-t-il. – Réchauffement climatique -Le nombre de jours extrêmement chauds a presque doublé dans le monde en trois décennies. Et les scientifiques ont montré que les canicules à répétition étaient un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et que ces vagues de chaleur étaient appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier. Aux Emirats, le précédent record pour un mois de mai remontait à 2009, avec 50,2 degrés Celsius, selon le CNM. Celui-ci a diffusé une série de recommandations appelant la population à limiter son exposition au soleil et à s’hydrater régulièrement.Une première alerte avait été émise le mois dernier, après une vague de chaleur là encore inhabituelle, au cours de laquelle la température moyenne maximale mensuelle avait atteint 42,6 degrés, un pic jamais observé depuis 2003.Le 27 avril, le thermomètre avait culminé à 46,6 degrés, deuxième température la plus haute jamais enregistrée en avril dans le pays, après un record de 46,9°C en avril 2012.- “Suffocante” -Comme dans les autres pays du Golfe, les fortes chaleurs sont particulièrement éprouvantes pour les millions de travailleurs étrangers, employés notamment dans le secteur de la construction et de la livraison. Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) publié en 2024, les travailleurs dans les pays arabes sont parmi les plus exposés au stress thermique dans le monde, 83,6 % d’entre eux souffrant d’une exposition excessive à la chaleur au travail. Youssef, un Egyptien de 45 ans installé à Dubaï et qui propose des tours en montgolfière, dit avoir l’impression d’étouffer. “C’est un sentiment très difficile, on ne peut plus rien faire, et l’humidité est suffocante”, souffle-t-il.En contraste, le mois d’avril dernier avait été marqué par des pluies records dans l’émirat.Les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) avaient alors conclu que ces pluies diluviennes, inédites depuis 75 ans, avaient été “très probablement” exacerbées par le réchauffement climatique, essentiellement causé par la combustion des énergies fossiles. 

Affaire Bedos: des féministes tapissent la façade de son éditeur

Des militantes du collectif féministe ont aspergé de peinture et collé des messages vendredi matin sur la façade des éditions de l’Observatoire à Paris pour dénoncer la publication d’un livre de Nicolas Bedos, condamné en octobre pour agressions sexuelles, ont constaté des journalistes de l’AFP.Vers 07H00, une dizaine de militantes de #Noustoutes ont déversé de la peinture violette/bleue sur la façade du siège de l’éditeur, situé près de Port Royal (Ve arrondissement de Paris) avant de se disperser dans le calme. Les féministes ont également apposé un portrait de l’artiste et collé des affiches sur lesquelles on pouvait lire: “Victimes insultées, Bedos né avant la honte”, a constaté l’AFP. “Les maisons d’édition déroulent un tapis rouge aux auteurs de violences sexuelles, aux agresseurs, plus généralement aux figures masculinistes célèbres. Donc il y a une vraie complicité de la part des maisons d’édition, plus généralement de la presse et des médias”, dénonce Clo, militante de #Noustoutes Paris Nord.Contacté, l’éditeur ne fait pas de commentaire. Nicolas Bedos a été condamné en octobre 2024 à un an de prison dont six mois avec sursis pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. Il a renoncé fin janvier à faire appel “dans un souci d’apaisement”.L’acteur est depuis revenu sur son parcours avant et après sa condamnation dans des interviews accordées à l’occasion de la parution, le 7 mai, de son livre “La Soif de honte”, publié aux éditions de l’Observatoire. “Il n’a rien compris à la place qui doit être la sienne, celle du silence”, déplore Gwen, militante du collectif. Pour elle, “ce livre décrédibilise la parole des femmes. Son contenu est extrêmement violent: il attaque, ridiculise certaines victimes de violences sexistes et sexuelles”.Au cours de l’audience, Nicolas Bedos s’était défendu d’être “un agresseur sexuel” et avait évoqué un “black-out”, en reconnaissant des problèmes d’alcool et “une amabilité lourde” en cas d’ivresse. 

Les taxis en colère bloquent les accès à des gares parisiennes

Des dizaines de taxis bloquaient vendredi les prises en charge à la Gare de Lyon et à la Gare du Nord, à Paris, manifestant contre une nouvelle convention régissant le transport de patients mais aussi contre la concurrence des véhicules avec chauffeur (VTC).”On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré”, a lancé Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien.  Vers 9H, une trentaine d’artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l’AFP. “Viens avec nous”, lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur “lumineux”, l’enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité.- Réunion samedi -L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères. Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains taxis.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.”Ce que la CNAM propose est viable, mais on peut pas tout faire d’un coup. Pour moi c’est -60% de chiffre d’affaires!”, expliquait devant la Gare du Nord un taxi de la région lyonnaise.La mobilisation “montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l’impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades”, a observé l’intersyndicale dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent notamment le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur.Mais le gouvernement a déjà assuré vendredi qu’il n’allait “pas faire machine arrière”.”Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades”, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.”Il ne faut pas abîmer ce qui est l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais”, a-t-elle ajouté.Le patron de l’Assurance maladie a assuré de son côté que le nouveau système de tarification prévu à partir d’octobre pour les transports de malades sera “économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l’Assurance maladie”. – VTC -Le climat s’est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre les taxis et les forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières.Dans un télégramme adressé jeudi aux préfets et consulté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.Le ministre a demandé que les forces de l’ordre utilisent trois nouvelles amendes forfaitaires délictuelles pour exercice illégal du métier de taxi, prise en charge sans réservation et défaut d’inscription au registre VTC. Ces trois nouveaux types de verbalisation sont expérimentés depuis avril dans 12 tribunaux, dont Marseille, Paris, et Lille.

Pédocriminalité: un des 55 suspects interpellés s’est défenestré

Un des 55 hommes interpellés partout en France cette semaine dans le cadre d’une opération contre un réseau de pédocriminalité s’est défenestré vendredi matin près de Strasbourg et a été hospitalisé.Raphaël S., 45 ans, devait comparaître dans l’après-midi devant le tribunal de Strasbourg pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, entre mars 2019 et mai 2025. L’homme s’est jeté du troisième étage d’un bâtiment situé à Geispolsheim, une commune de la grande banlieue strasbourgeoise.”Son pronostic vital est engagé. La personne est dans le coma actuellement”, a déclaré son avocat Michaël Wacquez au tribunal. La représentante du parquet, Agnès Robine, a confirmé qu’une “enquête a été ouverte suite à la découverte de monsieur, grièvement blessé”, précisant qu’il est “actuellement hospitalisé dans un état grave”.L’audience de comparution immédiate a été renvoyée au 6 août 2025, le tribunal décidant de le maintenir sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.Raphaël S. avait été interpellé lundi. Salarié d’un Ehpad, il est également “évêque” de l’Église gallicane, une association qui se présente comme chrétienne mais qui est séparée de l’Eglise catholique et n’est reconnue par aucune confession.Sur le portail de son église, un simple pavillon situé au bord d’une route à Lingolsheim, est affiché un message indiquant “Pas de messe ce soir”, a constaté une journaliste de l’AFP. Sur le côté du bâtiment, une banderole proclame “Centre miséricorde. Sanctuaire de pèlerinage à Saint Joseph. Venez ici le prier avec confiance”.- Il reconnaît les faits -Raphaël S., qui  n’a pas d’antécédents judiciaires, avait été déféré mercredi et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de l’audience de comparution immédiate. “Il reconnaît les faits et il voulait s’en expliquer devant ses juges en essayant de trouver une solution sur le plan médical”, et par le biais d’un “traitement avec un psychothérapeute” a déclaré son avocat à la presse vendredi.C’est la position “qui a toujours été la sienne depuis le début de ce dossier”, a souligné Me Wacquez. Sur les faits qui lui sont reprochés, l’avocat a évoqué une “problématique médicale”: “Il avait besoin de soigner des pulsions par le visionnage d’images”.Né en septembre 1979 à Strasbourg, Raphaël S. a une compagne mais habite chez sa mère à Geispolsheim. Il n’a pas d’enfants, selon son avocat. “Il était toujours avec sa mère”, a déclaré à l’AFP Carla 44 ans, à Lingolsheim.”C’est choquant parce que c’est des clients”, a aussi témoigné une commerçante, qui décrit l’homme arrêté comme “discret”.Selon le journal local DNA, Raphaël S. avait béni la chapelle privée d’Alain Delon à Douchy, dans le Loiret.”J’ai connu Alain Delon par l’intermédiaire de Brigitte Bardot, une amie”, avait expliqué l’an dernier à ce journal l’Alsacien qui, sur les réseaux sociaux, se présente comme un “militant dans le domaine de la protection animale”.- Coup de filet -Cinquante-cinq hommes ont été interpellés partout en France entre lundi et jeudi dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité qui échangeait sur la plateforme Telegram.Ils ont tous en commun d’avoir été en lien avec des pédocriminels “extrêmement dangereux”, incarcérés depuis l’été dernier, a expliqué jeudi à l’AFP le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Office des mineurs (Ofmin).Cette vaste opération a eu pour point de départ l’arrestation l’été dernier par les policiers de l’Ofmin de pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram. Ils sont mis en examen notamment pour traite d’êtres humains et encourent la perpétuité.”Derrière ces abuseurs avérés d’enfants, il a fallu dix mois d’enquête pour parvenir à ce coup de filet”, a déclaré le commissaire Bevan, qui a souligné que Telegram “reste toujours la plateforme privilégiée” et un “repaire de pédocriminels”.

Procès Le Scouarnec: le maximum de 20 ans de réclusion requis, avec rétention de sûreté

Une peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison du “risque très élevé de récidive”, a été requise vendredi contre l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, à quelques jours du verdict.Devant la cour criminelle du Morbihan à Vannes, l’avocat général Stéphane Kellenberger a demandé aux juges de prononcer vingt années de réclusion criminelle avec une “période de sûreté spéciale des deux-tiers eu égard à la gravité” des faits reprochés à l’accusé, jugé pour des viols et agressions sexuelles aggravés sur 299 personnes, pour la plupart des patients mineurs au moment des faits. Il a également requis une mesure spéciale de “rétention de sûreté”, s’appliquant après qu’un condamné a purgé sa peine, “du fait des troubles graves de sa personnalité et de la dangerosité induites par ces troubles en termes de risques très élevés de récidive”.Le magistrat a aussi demandé un suivi socio-judiciaire pendant 20 ans, une injonction de soins avec “sept ans supplémentaires encourus en cas d’infraction”.Joël Le Scouarnec, 74 ans, doit en outre être interdit définitivement d’exercer la médecine ou une autre profession dans le domaine de la santé, et ne plus avoir le droit d’exercer auprès de mineurs, mais aussi de posséder un animal, en raison de sa zoophilie, a exigé M. Kellenberger.L’ex-chirurgien doit aussi être privé pour dix ans de ses droits civiques et de famille, a estimé le représentant du ministère public, qui a également demandé une interdiction de séjour dans les régions Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Pays de Loire, Normandie et ÃŽle-de-France “pour préserver les victimes de la terreur” de le croiser.”La peine maximum, c’est celle qui était attendue (…) avec quelques petites surprises comme l’interdiction de détenir un animal (…) ou d’être dans les départements”, a réagi Me Louise Aubret-Lebas, avocate de victimes. “Mes clients y sont très sensibles.”- “Le diable” -Pendant trois heures, l’avocat général a repris le fil de ce procès commencé le 24 février, un “procès hors-norme (qui) a été au-delà de l’abjection et de l’entendement.”Un procès qui ne sera pas le dernier: “il y aura probablement une autre procédure Le Scouarnec” concernant d’autres victimes potentielles, a ainsi déclaré le magistrat.”Vous étiez le diable et il s’habille parfois en blouse blanche”, a-t-il lancé.Tout au long de son réquisitoire, M. Kellenberger a avancé sur une ligne parfois ténue pour justifier les décisions du parquet de Lorient, critiquées par certaines parties civiles.”Dans une affaire d’une telle ampleur”, s’étendant de 1989 à 2014 et sur de multiples départements, la justice ne pouvait pas identifier chacune des victimes, ou pas dans les délais impartis pour ce procès ouvert le 24 février devant la cour criminelle du Morbihan, a expliqué M. Kellenberger.Mais “ces victimes ne sont pas oubliées” et “des investigations complémentaires sont en cours et pourront donner lieu à un procès”, a-t-il souligné.De même, le parquet de Lorient a ouvert une enquête distincte “contre X pour non-empêchement de crime et de délit”, a rappelé le magistrat. “Joël Le Scouarnec devait-il être seul dans le box?”Enfin, il a semblé faire son mea culpa concernant “la maladresse” avec laquelle les victimes avaient appris de la bouche des enquêteurs leur présence dans les carnets de l’accusé, qui y décrivait scrupuleusement les violences sexuelles qu’il leur infligeait.- “A la hauteur des enjeux” -Pour Stéphane Kellenberger, “aucune circonstance n’a jamais freiné Joël Le Scouarnec, aucune sauf son emprisonnement”.Arrêté en juin 2017, Joël Le Scouarnec purge actuellement une première peine de 15 ans de prison pour des violences sexuelles sur quatre enfants.Le cumul des peines n’existant pas dans le droit français, l’accusé n’effectuera peut-être pas l’entièreté des 20 ans requis par M. Kellenberger, a-t-il rappelé. Aux Etats-Unis, il aurait à purger “deux millénaires”.Mais la cour, a insisté le magistrat, ne peut “aller en deçà” de cette peine maximale de 20 ans: “cela n’aurait aucun sens pour les victimes et l’accusé lui-même.”Un réquisitoire “à la hauteur des enjeux” même si “nous avons de nombreux désaccords”, a salué l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, qui a souhaité réserver ses arguments pour sa plaidoirie lundi.Le verdict est attendu le 28 mai.

Loi “Duplomb”: des ONG crient au “scandale” sanitaire et environnemental

Des ONG de défense de l’environnement et de la santé mais aussi des associations paysannes se sont alarmées vendredi de mesures contenues dans la proposition de loi “Duplomb” sur l’agriculture, criant au “scandale” dans un contexte politique jugé “hostile à la nature”.Pesticides, agrandissement des élevages, assouplissement de certaines obligations environnementales: ce texte venu du Sénat, qui dit vouloir “lever les contraintes” pesant sur les agriculteurs, doit être examiné à l’Assemblée nationale du 26 au 31 mai.”La charge est très lourde (pour les agriculteurs), mais quand on voit ce qui se cache derrière les propos tenus, ça flirte avec le scandale. Et c’est pour ça qu’on va se battre”, a déclaré lors d’une conférence de presse Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.Avec une dizaine d’autres associations (Aspas, FNH, France Nature Environnement WWF…), celle-ci s’est inquiétée de “défaites” environnementales à l’occasion de la Fête de la Nature (21-25 mai).Cette édition se déroule “dans un contexte politique particulièrement hostile à la nature”, ont-elles jugé dans un communiqué commun, ciblant en particulier la proposition de loi consacrée à l’agriculture.Celle-ci s’apprête “à assouplir les procédures d’autorisation environnementale, à affaiblir l’Office français de la biodiversité (OFB) (…), à réautoriser les néonicotinoïdes +tueurs d’abeilles+ interdits depuis 2018, à faciliter l’implantation de mégabassines qui accaparent les ressources en eau au profit de l’agriculture intensive et à modifier la définition des zones humides pour en diminuer la protection alors qu’elles sont essentielles face aux inondations et sécheresses”, ont-elles listé.Pour Franck Rinchet-Girollet, porte-parole d’Avenir santé environnement, association née à la suite d’un nombre élevé de cancers pédiatriques dans la région de La Rochelle, “cette loi est une fausse réponse à un vrai problème. Au lieu de protéger notre agriculture, elle la renvoie vers le passé. Au lieu de prendre en compte la santé, elle prolonge la dépendance à un modèle toxique”. Un constat partagé par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), ainsi que par un collectif d’associations paysannes et de défense du bien-être animal, qui ont décidé d’interpeller directement les députés, par des messages ou des courriers.  “Les enjeux liés à la biodiversité, (…) à la santé publique et à l’avenir de l’agriculture ne peuvent être sacrifiés au nom de jeux politiques ou des intérêts des lobbys agrochimiques”, a déclaré Christian Pons, président du syndicat d’apiculteurs, cité dans un communiqué. De leur côté, une demi-douzaine d’associations – dont Greenpeace, Réseau Action Climat et CIWF France, qui promeut des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal – ont dénoncé dans une lettre ouverte aux députés les assouplissements de la réglementation sur les élevages industriels figurant dans la proposition de loi.  Cette stratégie “fait le jeu des industries agroalimentaires et de l’alimentation animale” mais elle “ne pourra pas, à moyen ou long terme, soutenir l’élevage en France”, alertent ces ONG dans leur lettre. 

TotalEnergies maintient le cap, y compris sur le climat, malgré le contexte économique et les critiques

TotalEnergies maintient le cap dans les hydrocarbures et ses objectifs de transition énergétique en dépit du contexte économique et malgré les critiques, a affirmé son PDG Patrick Pouyanné lors de l’assemblée générale du groupe vendredi, alors que des militants se sont mobilisés pour dénoncer la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a déclaré son PDG à l’occasion de sa grand-messe des actionnaires à domicile.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné.L’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, alors que des militants du climat ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas, accusée de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -“Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains.Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, il s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.

TotalEnergies maintient le cap, y compris sur le climat, malgré le contexte économique et les critiques

TotalEnergies maintient le cap dans les hydrocarbures et ses objectifs de transition énergétique en dépit du contexte économique et malgré les critiques, a affirmé son PDG Patrick Pouyanné lors de l’assemblée générale du groupe vendredi, alors que des militants se sont mobilisés pour dénoncer la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a déclaré son PDG à l’occasion de sa grand-messe des actionnaires à domicile.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné.L’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, alors que des militants du climat ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas, accusée de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -“Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains.Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, il s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.

Adolescent tué à Bordeaux: verdict attendu au terme d’un procès sous tension

Son ouverture, il y a deux semaines, avait donné lieu à une bagarre dans le palais de justice. Le procès tendu du meurtre d’un adolescent à Bordeaux, sur fond de rivalité entre quartiers, s’achève vendredi devant la cour d’assises de la Gironde.Trente ans de réclusion criminelle ont été requis contre Abdoulhadre Savane (25 ans) et Marwan Souane (24 ans), accusés d’avoir tiré mortellement sur Lionel, 16 ans, et blessé trois mineurs et un adulte aux Aubiers, quartier populaire du nord de Bordeaux, le 2 janvier 2021.Une peine de 20 ans a été requise contre le chauffeur présumé du commando, Yassine Salmi, 25 ans.Avant que la cour se retire pour délibérer vendredi matin, les trois hommes, issus de la cité voisine de Chantecrit, ont à nouveau nié les faits en s’adressant aux proches de l’adolescent décédé.”Ce qui s’est passé, c’est terrible, j’espère que la famille s’en remettra. Moi, je n’ai tué personne, je suis innocent”, a déclaré Marwan Souane. “Je vous donne tout ma force et j’espère que justice lui sera rendue”, a dit Abdoulhadre Savane, ajoutant n’avoir “rien à voir avec tout ça”.”Ils n’ont pas hésité à +rafaler+ dans le dos des enfants qui s’enfuyaient”, avait dénoncé mercredi l’avocat général, Jean-Luc Gadaud, fustigeant un mobile “pitoyable”, “simple bataille de rap entre deux quartiers”.”Le premier jour d’audience a montré le niveau de haine”, avait-il ajouté, rappelant “ces hommes en noir venus pour en découdre” le 12 mai au soir.Tandis que la salle d’audience se vidait, une rixe avait éclaté entre les deux bandes rivales. Le dispositif policier a depuis été renforcé, la jauge de l’assistance réduite.Vendredi après-midi, une centaine de personnes attendaient le verdict dans la salle des pas perdus, beaucoup portant un t-shirt “Lionel repose en paix”.Parmi elles, Nouno, 40 ans, animatrice socioculturelle aux Aubiers, n’excluait pas un nouvel affrontement. “Si ça doit péter, ça va péter (…) tant que c’est avec les poings, c’est l’essentiel”, a-t-elle dit à l’AFP.- Intimidations et menaces -La tension est restée palpable durant le procès, des témoins exprimant leur “peur” de représailles. “Il y a des vérités que je ne dirai pas”, a déclaré l’un d’eux, deux femmes refusant de venir déposer devant la cour après des “intimidations”.”Vous avez des accusés qui gardent le silence, qui mentent, des éléments de preuves qui disparaissent, des témoins menacés”, a cinglé Jean-Luc Gadaud.Il a requis des peines allant de trois ans (dont deux avec sursis) à cinq ans de prison à l’encontre des cinq autres mis en cause jugés pour association de malfaiteurs – tous nient aussi.Le 2 janvier 2021 en fin de journée, tandis que Lionel et un ami vendaient des pâtisseries au pied d’un immeuble des Aubiers, des témoins ont vu deux hommes cagoulés surgir d’une Clio noire – certains affirmant avoir reconnu la voix et la silhouette de Marwan Souane – conduite par un troisième.L’accusation s’appuie aussi sur des éléments de téléphonie et l’achat, quelques heures avant la fusillade, de cagoules et de gants en latex – pour faire de la motocross et du ménage, selon les accusés.”Ces achats signent le crime”, a tonné Me Jean Gonthier, l’un des avocats des parties civiles. Mais pour la défense, qui plaide l’acquittement, rien ne prouve la culpabilité des mis en cause.- “Faire taire les détonations” -“On a retrouvé l’arme? Non. ADN? Non. Empreintes? Non. Témoin objectif? Non. Lien avec le véhicule volé? Non. Vidéosurveillance? Non plus”, a martelé Me Saïd Harir, avocat d’un des tireurs présumés.Me Christian Blazy, qui défend l’autre, souligne que selon l’enquête, l’arme utilisée le 2 janvier 2021 l’avait déjà été le 7 mars 2019 lors d’une fusillade à Chantecrit, où un frère de Marwan Souane avait été blessé. Ce qui accrédite, selon lui, la piste d’un règlement de comptes impliquant d’autres tireurs, lié au trafic de stupéfiants.La rivalité entre les deux quartiers s’était exacerbée les semaines précédentes. Après une rixe dans un bar, une tentative de meurtre avait eu lieu le 14 décembre 2020 sur un jeune des Aubiers, avant des tirs 11 jours plus tard à Chantecrit.Et la veille du 2 janvier 2021, un autre frère de Marwan Souane avait été blessé par balle dans la rue.”La famille vous demande à jamais de faire taire les détonations, dans leur tête mais aussi dans les quartiers”, a lancé aux jurés Me Yann Herrera, l’avocat des parents de Lionel, en plaidant mercredi.Le verdict est attendu en début de soirée.mer-jed-tsq-kal/ppy/hj

Des acteurs du bio inquiets des coupes dans le budget de l’Agence Bio

Des entrepreneurs de la filière bio alertent des effets sur leur activité des coupes dans le budget de l’Agence Bio, alors que démarre une vaste campagne de publicité organisée par cette dernière pour les 40 ans du label AB – agriculture biologique.”Ça va affecter directement des porteurs de projets, on va voir arriver des demandes en détresse”, prévient Loïc Madeline, coprésident de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et agriculteur bio en Normandie.Le ministère de l’Agriculture a annoncé mardi une baisse drastique – de 15 millions d’euros – du budget de l’Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration du secteur, fondé sur l’interdiction d’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse.Dans un contexte de recherche d’économies budgétaires, le fonds Avenir bio, destiné à soutenir des projets entrepreneuriaux, est amputé de près de 10 millions d’euros, passant de 18 millions en 2024 à 8,8 millions pour 2025, tandis que les 5 millions d’euros dédiés à la communication de l’Agence sont supprimés.Le ministère rappelle l’existence d’autres soutiens à l’agriculture biologique: Ecorégime, crédit d’impôt et aide à la conversion à l’agriculture biologique. “Les enveloppes dédiées directement et exclusivement aux agricultures biologiques (sont) programmées à près de 700 millions d’euros”, souligne-t-il dans un communiqué.Mais les coupes annoncées plongent dans l’incertitude plusieurs entrepreneurs d’un secteur déjà mis à mal par le recul de la consommation de produits bio, après une forte progression pendant la pandémie de Covid-19.”On est au pied du mur. On ne sait pas encore comment on va pouvoir donner suite aux banques”, alerte Margaux Amblard, trésorière de “La fabrique à sucres”, un projet de sucrerie bio dans le Nord qui réunit près de 80 producteurs.”On a un plan de financement qui intègre 500.000 euros de subventions. L’Agence Bio nous avait donné un accord de principe, mais sans valider le montant”, précise-t-elle à l’AFP. “Ça fait 10 ans qu’on travaille sur ce projet. Si on perd ces 500.000 euros, tout est remis en cause.”- Croissance stoppée net -Didier Dorin, membre de la coopérative Biolopam, qui produit des plantes médicinales biologiques en Charente-Maritime, craint de voir sa croissance stoppée net, malgré “une forte demande sur le marché des plantes médicinales”.”Une coopérative, c’est une société acapitalistique, c’est-à-dire qu’on n’a pas de capitaux, on n’a pas d’investisseurs. Donc notre grosse problématique, c’est comment on finance une croissance”, souligne-t-il auprès de l’AFP.”On a candidaté au Fonds Avenir Bio pour investir dans des nouveaux bâtiments qui nous permettent de répondre à des gros marchés qu’on a signés. Aujourd’hui on s’attend à des coupes sérieuses, voire pas de financement du tout. Donc on va avoir des difficultés pour répondre à nos engagements.”Des craintes partagées par Pierre-Marie Brizou, associé de l’entreprise Bio&Lo qui accompagne les éleveurs laitiers bio dans la transformation du lait en yaourt.”On a porté un premier projet en 2024 auprès du Fonds d’Avenir Bio qui nous a accordé un million d’euros” permettant “d’accompagner des éleveurs en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes”, raconte cet ancien responsable chez Danone.”On a déposé un deuxième projet” pour “passer à l’échelle nationale (…) et donc le risque c’est qu’on soit coupé de 50% ou qu’on n’ait rien. Pour une entreprise en croissance, c’est compliqué de prévoir son développement quand on n’a pas de réponse.”- 28 entrepreneurs en attente -Les trois entrepreneurs attendent encore la décision de l’Agence Bio concernant leur projet mais craignent le pire.Interrogée jeudi devant une commission d’enquête sénatoriale sur les agences de l’État, Laure Verdeau, directrice de l’agence, a donné un aperçu de ces difficultés.En prenant en compte les nouvelles coupes budgétaires et les financements déjà validés, “il nous restera trois millions à distribuer, alors même que les dossiers affluent”, a-t-elle détaillé.”C’est-à-dire qu’on a plus de 28 entrepreneurs qui nous ont déposé des dossiers qui sont en attente.””Quand on enlève les moyens, on ne peut pas transformer les choses”, prévient de son côté Loïc Madeline, qui rappelle que le France s’est fixé l’objectif de 21% de surfaces agricoles en bio pour 2030, contre un peu plus de 10% actuellement, selon les dernières données officielles.