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Pétrole et climat: TotalEnergies maintient “le cap” malgré les incertitudes et les critiques

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a assuré vendredi devant ses actionnaires que son groupe maintenait “le cap” dans les hydrocarbures comme dans les renouvelables en dépit d’un contexte international plus incertain et malgré la contestation des militants qui se sont mobilisés à distance, sans heurts majeurs.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale annuelle au siège du groupe, à La Défense.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné, visiblement plus décontracté après des éditions particulièrement houleuses ces dernières années.Pour la 2e année, l’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, à distance des militants du climat rassemblés dans Paris. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste Extinction Rebellion (XR) ont tenté de s’introduire dans le siège parisien de la banque BNP Paribas, l’accusant de soutenir les activités de la compagnie dans les hydrocarbures, avant d’être violemment repoussés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches clamant: “on tape sur Total et ses partenaires”. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police, loin des 200 arrestations dénombrées l’an dernier.”Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Peu avant le commencement de l’AG, en début d’après-midi, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste sous le feu des critiques des défenseurs du climat qui lui reprochent de contribuer au changement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, le sommant d’arrêter des projets d’hydrocarbures en Ouganda/Tanzanie mais aussi au Mozambique.Le 5 juin, il affrontera à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.Mais au milieu des nets revirements sur la transition énergétique annoncés par les compagnies européennes Shell et BP, il entend se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”. Le groupe vante une stratégie “claire”, raison qui justifie selon lui de ne pas soumettre cette année sa stratégie climat au vote des actionnaires. “Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Le PDG a par ailleurs confirmé le projet de cotation “en continu” à la Bourse de New York en plus de Paris, réaffirmant qu'”il n’est évidemment pas question de quitter la France”

La mission d’un Irlandais : enregistrer les chants de toutes les espèces d’oiseaux

L’Irlandais Sean Ronayne a commencé il y a quatre ans à enregistrer les chants de toutes les espèces d’oiseaux de son pays, dont beaucoup sont en voie de disparition. Des archives sonores uniques pour tirer la sonnette d’alarme mais aussi susciter de l’espoir.”Les oiseaux sont en péril en Irlande, comme partout dans le monde. La perte de la faune – tant sur le plan sonore que physique – me bouleverse”, explique à l’AFP l’ornithologue de 37 ans, de son domicile près de Cobh, dans le sud de l’Irlande. “Mais je me concentre sur l’espoir et la beauté”, dit-il.Selon les organismes de protection de la nature, environ 63% des oiseaux d’Irlande sont classés en danger d’extinction grave ou modéré.Plus de quatre ans après avoir commencé ses enregistrements, Sean Ronayne a répertorié les sons de 201 espèces d’oiseaux, soit plus de 12.000 extraits audio provenant des quatre coins de son pays.Il ne lui reste plus que deux espèces à documenter : le grand labbe et le harle huppé.”Si les gens réalisaient à quel point la faune est spectaculaire, ils ne la laisseraient jamais disparaître, les mentalités changeraient”, veut-il croire.- Rire et larmes -L’Irlande est connue pour ses paysages bucoliques et verdoyants mais le trentenaire dresse un tableau très sombre – “réaliste”, dit-il – d’un paysage qui se dégrade et d’une population d’oiseaux décimée par la disparition de leurs habitats.La plus grande partie du pays est constituée de champs cultivés de manière intensive, délimités par des haies taillées, des terres surexploitées pour le pâturage et des forêts indigènes réduites à la portion congrue, explique-t-il.Les plantations de conifères non indigènes, “une culture industrielle”, qui représentent environ 9% des forêts en Irlande, constituent également une menace pour la biodiversité, selon lui.”J’essaie de montrer aux gens la beauté de ce que nous sommes en train de faire disparaître et ce pour quoi nous devons nous lever et nous battre”, dit l’expert en faune et en flore.L’an dernier, il a publié un livre, sorti deux albums et réalisé un film documentaire. Les conférences qu’il donne en Irlande font salle comble.”Le son de la faune est un outil formidable pour rapprocher les gens de la nature et les familiariser avec tout ce qui se trouve à leur porte”, dit Sean Ronayne. “Si vous connaissez votre voisin, vous êtes plus enclin à l’aider”.Au cours de ses conférences, Sean Ronayne, diagnostiqué autiste à l’âge adulte, raconte l’histoire de sa vie et comment la nature y est profondément enracinée.Il diffuse également des extraits sonores de gazouillis, chants, cris et bruits mystérieux, invitant le public à deviner leur origine.Dans certains extraits, on entend des oiseaux imitant d’autres animaux, comme des chiens et d’autres espèces d’oiseaux.”Certaines espèces dans mes archives peuvent imiter 30 à 40 autres espèces dans leur chant”, raconte-t-il.Les rires sont fréquents dans ses conférences mais aussi les larmes et la tristesse, au fur et à mesure que le public prend conscience des menaces pesant sur les oiseaux en Irlande.- “Retomber amoureux” -Sean Ronayne organise régulièrement des promenades au lever du jour, emmenant des petits groupes dans des forêts silencieuses pour vivre l’expérience du réveil de la faune.Le chant du matin, une cacophonie sonore qui monte progressivement, reflète “la santé de l’environnement”, selon lui. “Plus il est diversifié, plus l’habitat est sain”, explique-t-il à l’occasion de l’une de ces promenades, à laquelle l’AFP a participé.Après avoir déballé son enregistreur audio, son microphone parabolique et son trépied, il identifie rapidement les mélodies des grives musiciennes, rouges-gorges, merles, roitelets et autres oiseaux qui se réveillent.”Vous avez entendu ça ? Il y a une bergeronnette grise !”, s’exclame-t-il, se tournant vers chaque son émergeant de la brume matinale.Sean Ronayne cache également des enregistreurs pendant des semaines, voire des mois, dans des lieux reculés où se rassemblent les oiseaux.”Quand, en tant que société, nous retomberons amoureux de la nature et la respecterons comme nous l’avons fait autrefois, de belles choses se produiront”, espère-t-il. 

Taxis: une cinquième journée de mobilisation, blocage dans les gares parisiennes

Des dizaines de taxis ont bloqué vendredi les prises en charge dans deux gares parisiennes, à Paris, à la veille d’une réunion avec le gouvernement pour régler le conflit sur la nouvelle tarification du transport de patients, menaçant d’ores et déjà de manifester de nouveau lundi.Vendredi à midi, 1.530 taxis étaient mobilisés dans toute la France selon une source policière, dont 470 à Paris. Ailleurs, les plus fortes mobilisations ont eu lieu à Pau (250 taxis) et à Marseille (120 taxis). Le cumul de bouchon était largement supérieur à la moyenne toute la journée en région parisienne, jusqu’à un retour à la normale vers 16H00, selon selon le site de la direction des routes Sytadin.”On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré”, a lancé vendredi matin Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien.  Vers 09H00, une trentaine d’artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l’AFP. “Viens avec nous”, lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur “lumineux”, l’enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité.- Réunion samedi -L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères. Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains taxis.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire: 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.La mobilisation “montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l’impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades”, a observé l’intersyndicale dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi à 17H00 au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur.Mais le gouvernement a déjà assuré qu’il n’allait “pas faire machine arrière”.”Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades”, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.”Il ne faut pas abîmer (…) l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais”, a-t-elle ajouté.Le patron de l’Assurance maladie a lui assuré que le nouveau système de tarification prévu à partir d’octobre serait “économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l’Assurance maladie”. Les fédérations de taxis ont appelé à manifester de nouveau lundi “si les pouvoirs publics ne répondaient pas à leurs revendications par des actions concrètes”.- “Incidents récurrents”-Le climat s’est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre taxis et forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. “Depuis le début du conflit, nos équipes sur le terrain ont constaté que des chauffeurs VTC qui exercent légalement leur activité sont victimes de dégradation de leur bien et parfois voient leur intégrité physique mise en danger”, a déploré Union-Indépendants, un syndicat de chauffeurs VTC, dans une lettre au ministre des Transports Philippe Tabarot. Le syndicat a lui aussi demandé à être reçu.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a ordonné aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières.Dans un télégramme aux préfets jeudi, consulté par l’AFP, le ministre met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.

Chaleur record aux Emirats, où le thermomètre dépasse les 50 degrés Celsius

Les Emirats arabes unis ont annoncé vendredi avoir enregistré une température record pour un mois de mai, avec 50,4 degrés Celsius, un niveau inédit depuis plus de deux décennies dans ce pays du Golfe. “La plus haute température enregistrée à travers le pays aujourd’hui est de 50,4 degrés Celsius à Al Shawamekh”, dans l’émirat d’Abou Dhabi, a indiqué le Centre national de météorologie (NCM) sur son compte X.”C’est la température la plus élevée jamais enregistrée (en mai) depuis qu’on a commencé les relevés en 2003″, a-t-il affirmé à l’AFP.Le pays désertique, habitué aux fortes chaleurs estivales, semble cette année confronté à une entrée en saison particulièrement précoce.”Il faisait une chaleur insupportable aujourd’hui (vendredi), on aurait dit que l’été avait commencé”, raconte à l’AFP un habitant d’Abou Dhabi, qui n’a pas souhaité être identifié. Arrivé en retard pour la prière du vendredi, le jeune homme de 26 ans dit avoir failli s’évanouir en priant à l’extérieur à la mi-journée. “J’étais trempé”, confie-t-il. Dans l’émirat voisin de Dubaï, Mohammed Juma, expert en marketing, explique n’avoir pas pu remettre ses chaussures en sortant de la mosquée tant elles étaient brulantes. “J’ai du verser de l’eau dessus”, raconte ce Palestinien de 31 ans.  Même à l’intérieur de sa voiture, la climatisation ne suit plus, ajoute-t-il. – Réchauffement climatique -Le nombre de jours extrêmement chauds a presque doublé dans le monde en trois décennies. Et les scientifiques ont montré que les canicules à répétition étaient un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et que ces vagues de chaleur étaient appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier. Aux Emirats, le précédent record pour un mois de mai remontait à 2009, avec 50,2 degrés Celsius, selon le CNM. Celui-ci a diffusé une série de recommandations appelant la population à limiter son exposition au soleil et à s’hydrater régulièrement.Une première alerte avait été émise le mois dernier, après une vague de chaleur là encore inhabituelle, au cours de laquelle la température moyenne maximale mensuelle avait atteint 42,6 degrés, un pic jamais observé depuis 2003.Le 27 avril, le thermomètre avait culminé à 46,6 degrés, deuxième température la plus haute jamais enregistrée en avril dans le pays, après un record de 46,9°C en avril 2012.- “Suffocante” -Comme dans les autres pays du Golfe, les fortes chaleurs sont particulièrement éprouvantes pour les millions de travailleurs étrangers, employés notamment dans le secteur de la construction et de la livraison. Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) publié en 2024, les travailleurs dans les pays arabes sont parmi les plus exposés au stress thermique dans le monde, 83,6 % d’entre eux souffrant d’une exposition excessive à la chaleur au travail. Youssef, un Egyptien de 45 ans installé à Dubaï et qui propose des tours en montgolfière, dit avoir l’impression d’étouffer. “C’est un sentiment très difficile, on ne peut plus rien faire, et l’humidité est suffocante”, souffle-t-il.En contraste, le mois d’avril dernier avait été marqué par des pluies records dans l’émirat.Les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) avaient alors conclu que ces pluies diluviennes, inédites depuis 75 ans, avaient été “très probablement” exacerbées par le réchauffement climatique, essentiellement causé par la combustion des énergies fossiles. 

Affaire Bedos: des féministes tapissent la façade de son éditeur

Des militantes du collectif féministe ont aspergé de peinture et collé des messages vendredi matin sur la façade des éditions de l’Observatoire à Paris pour dénoncer la publication d’un livre de Nicolas Bedos, condamné en octobre pour agressions sexuelles, ont constaté des journalistes de l’AFP.Vers 07H00, une dizaine de militantes de #Noustoutes ont déversé de la peinture violette/bleue sur la façade du siège de l’éditeur, situé près de Port Royal (Ve arrondissement de Paris) avant de se disperser dans le calme. Les féministes ont également apposé un portrait de l’artiste et collé des affiches sur lesquelles on pouvait lire: “Victimes insultées, Bedos né avant la honte”, a constaté l’AFP. “Les maisons d’édition déroulent un tapis rouge aux auteurs de violences sexuelles, aux agresseurs, plus généralement aux figures masculinistes célèbres. Donc il y a une vraie complicité de la part des maisons d’édition, plus généralement de la presse et des médias”, dénonce Clo, militante de #Noustoutes Paris Nord.Contacté, l’éditeur ne fait pas de commentaire. Nicolas Bedos a été condamné en octobre 2024 à un an de prison dont six mois avec sursis pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. Il a renoncé fin janvier à faire appel “dans un souci d’apaisement”.L’acteur est depuis revenu sur son parcours avant et après sa condamnation dans des interviews accordées à l’occasion de la parution, le 7 mai, de son livre “La Soif de honte”, publié aux éditions de l’Observatoire. “Il n’a rien compris à la place qui doit être la sienne, celle du silence”, déplore Gwen, militante du collectif. Pour elle, “ce livre décrédibilise la parole des femmes. Son contenu est extrêmement violent: il attaque, ridiculise certaines victimes de violences sexistes et sexuelles”.Au cours de l’audience, Nicolas Bedos s’était défendu d’être “un agresseur sexuel” et avait évoqué un “black-out”, en reconnaissant des problèmes d’alcool et “une amabilité lourde” en cas d’ivresse. 

Les taxis en colère bloquent les accès à des gares parisiennes

Des dizaines de taxis bloquaient vendredi les prises en charge à la Gare de Lyon et à la Gare du Nord, à Paris, manifestant contre une nouvelle convention régissant le transport de patients mais aussi contre la concurrence des véhicules avec chauffeur (VTC).”On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré”, a lancé Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien.  Vers 9H, une trentaine d’artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l’AFP. “Viens avec nous”, lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur “lumineux”, l’enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité.- Réunion samedi -L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères. Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains taxis.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.”Ce que la CNAM propose est viable, mais on peut pas tout faire d’un coup. Pour moi c’est -60% de chiffre d’affaires!”, expliquait devant la Gare du Nord un taxi de la région lyonnaise.La mobilisation “montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l’impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades”, a observé l’intersyndicale dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent notamment le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur.Mais le gouvernement a déjà assuré vendredi qu’il n’allait “pas faire machine arrière”.”Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades”, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.”Il ne faut pas abîmer ce qui est l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais”, a-t-elle ajouté.Le patron de l’Assurance maladie a assuré de son côté que le nouveau système de tarification prévu à partir d’octobre pour les transports de malades sera “économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l’Assurance maladie”. – VTC -Le climat s’est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre les taxis et les forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières.Dans un télégramme adressé jeudi aux préfets et consulté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.Le ministre a demandé que les forces de l’ordre utilisent trois nouvelles amendes forfaitaires délictuelles pour exercice illégal du métier de taxi, prise en charge sans réservation et défaut d’inscription au registre VTC. Ces trois nouveaux types de verbalisation sont expérimentés depuis avril dans 12 tribunaux, dont Marseille, Paris, et Lille.

Pédocriminalité: un des 55 suspects interpellés s’est défenestré

Un des 55 hommes interpellés partout en France cette semaine dans le cadre d’une opération contre un réseau de pédocriminalité s’est défenestré vendredi matin près de Strasbourg et a été hospitalisé.Raphaël S., 45 ans, devait comparaître dans l’après-midi devant le tribunal de Strasbourg pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, entre mars 2019 et mai 2025. L’homme s’est jeté du troisième étage d’un bâtiment situé à Geispolsheim, une commune de la grande banlieue strasbourgeoise.”Son pronostic vital est engagé. La personne est dans le coma actuellement”, a déclaré son avocat Michaël Wacquez au tribunal. La représentante du parquet, Agnès Robine, a confirmé qu’une “enquête a été ouverte suite à la découverte de monsieur, grièvement blessé”, précisant qu’il est “actuellement hospitalisé dans un état grave”.L’audience de comparution immédiate a été renvoyée au 6 août 2025, le tribunal décidant de le maintenir sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.Raphaël S. avait été interpellé lundi. Salarié d’un Ehpad, il est également “évêque” de l’Église gallicane, une association qui se présente comme chrétienne mais qui est séparée de l’Eglise catholique et n’est reconnue par aucune confession.Sur le portail de son église, un simple pavillon situé au bord d’une route à Lingolsheim, est affiché un message indiquant “Pas de messe ce soir”, a constaté une journaliste de l’AFP. Sur le côté du bâtiment, une banderole proclame “Centre miséricorde. Sanctuaire de pèlerinage à Saint Joseph. Venez ici le prier avec confiance”.- Il reconnaît les faits -Raphaël S., qui  n’a pas d’antécédents judiciaires, avait été déféré mercredi et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de l’audience de comparution immédiate. “Il reconnaît les faits et il voulait s’en expliquer devant ses juges en essayant de trouver une solution sur le plan médical”, et par le biais d’un “traitement avec un psychothérapeute” a déclaré son avocat à la presse vendredi.C’est la position “qui a toujours été la sienne depuis le début de ce dossier”, a souligné Me Wacquez. Sur les faits qui lui sont reprochés, l’avocat a évoqué une “problématique médicale”: “Il avait besoin de soigner des pulsions par le visionnage d’images”.Né en septembre 1979 à Strasbourg, Raphaël S. a une compagne mais habite chez sa mère à Geispolsheim. Il n’a pas d’enfants, selon son avocat. “Il était toujours avec sa mère”, a déclaré à l’AFP Carla 44 ans, à Lingolsheim.”C’est choquant parce que c’est des clients”, a aussi témoigné une commerçante, qui décrit l’homme arrêté comme “discret”.Selon le journal local DNA, Raphaël S. avait béni la chapelle privée d’Alain Delon à Douchy, dans le Loiret.”J’ai connu Alain Delon par l’intermédiaire de Brigitte Bardot, une amie”, avait expliqué l’an dernier à ce journal l’Alsacien qui, sur les réseaux sociaux, se présente comme un “militant dans le domaine de la protection animale”.- Coup de filet -Cinquante-cinq hommes ont été interpellés partout en France entre lundi et jeudi dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité qui échangeait sur la plateforme Telegram.Ils ont tous en commun d’avoir été en lien avec des pédocriminels “extrêmement dangereux”, incarcérés depuis l’été dernier, a expliqué jeudi à l’AFP le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Office des mineurs (Ofmin).Cette vaste opération a eu pour point de départ l’arrestation l’été dernier par les policiers de l’Ofmin de pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram. Ils sont mis en examen notamment pour traite d’êtres humains et encourent la perpétuité.”Derrière ces abuseurs avérés d’enfants, il a fallu dix mois d’enquête pour parvenir à ce coup de filet”, a déclaré le commissaire Bevan, qui a souligné que Telegram “reste toujours la plateforme privilégiée” et un “repaire de pédocriminels”.

Procès Le Scouarnec: le maximum de 20 ans de réclusion requis, avec rétention de sûreté

Une peine maximale de 20 ans de réclusion assortie d’une série de mesures de sûreté en raison du “risque très élevé de récidive”, a été requise vendredi contre l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec, à quelques jours du verdict.Devant la cour criminelle du Morbihan à Vannes, l’avocat général Stéphane Kellenberger a demandé aux juges de prononcer vingt années de réclusion criminelle avec une “période de sûreté spéciale des deux-tiers eu égard à la gravité” des faits reprochés à l’accusé, jugé pour des viols et agressions sexuelles aggravés sur 299 personnes, pour la plupart des patients mineurs au moment des faits. Il a également requis une mesure spéciale de “rétention de sûreté”, s’appliquant après qu’un condamné a purgé sa peine, “du fait des troubles graves de sa personnalité et de la dangerosité induites par ces troubles en termes de risques très élevés de récidive”.Le magistrat a aussi demandé un suivi socio-judiciaire pendant 20 ans, une injonction de soins avec “sept ans supplémentaires encourus en cas d’infraction”.Joël Le Scouarnec, 74 ans, doit en outre être interdit définitivement d’exercer la médecine ou une autre profession dans le domaine de la santé, et ne plus avoir le droit d’exercer auprès de mineurs, mais aussi de posséder un animal, en raison de sa zoophilie, a exigé M. Kellenberger.L’ex-chirurgien doit aussi être privé pour dix ans de ses droits civiques et de famille, a estimé le représentant du ministère public, qui a également demandé une interdiction de séjour dans les régions Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Pays de Loire, Normandie et ÃŽle-de-France “pour préserver les victimes de la terreur” de le croiser.”La peine maximum, c’est celle qui était attendue (…) avec quelques petites surprises comme l’interdiction de détenir un animal (…) ou d’être dans les départements”, a réagi Me Louise Aubret-Lebas, avocate de victimes. “Mes clients y sont très sensibles.”- “Le diable” -Pendant trois heures, l’avocat général a repris le fil de ce procès commencé le 24 février, un “procès hors-norme (qui) a été au-delà de l’abjection et de l’entendement.”Un procès qui ne sera pas le dernier: “il y aura probablement une autre procédure Le Scouarnec” concernant d’autres victimes potentielles, a ainsi déclaré le magistrat.”Vous étiez le diable et il s’habille parfois en blouse blanche”, a-t-il lancé.Tout au long de son réquisitoire, M. Kellenberger a avancé sur une ligne parfois ténue pour justifier les décisions du parquet de Lorient, critiquées par certaines parties civiles.”Dans une affaire d’une telle ampleur”, s’étendant de 1989 à 2014 et sur de multiples départements, la justice ne pouvait pas identifier chacune des victimes, ou pas dans les délais impartis pour ce procès ouvert le 24 février devant la cour criminelle du Morbihan, a expliqué M. Kellenberger.Mais “ces victimes ne sont pas oubliées” et “des investigations complémentaires sont en cours et pourront donner lieu à un procès”, a-t-il souligné.De même, le parquet de Lorient a ouvert une enquête distincte “contre X pour non-empêchement de crime et de délit”, a rappelé le magistrat. “Joël Le Scouarnec devait-il être seul dans le box?”Enfin, il a semblé faire son mea culpa concernant “la maladresse” avec laquelle les victimes avaient appris de la bouche des enquêteurs leur présence dans les carnets de l’accusé, qui y décrivait scrupuleusement les violences sexuelles qu’il leur infligeait.- “A la hauteur des enjeux” -Pour Stéphane Kellenberger, “aucune circonstance n’a jamais freiné Joël Le Scouarnec, aucune sauf son emprisonnement”.Arrêté en juin 2017, Joël Le Scouarnec purge actuellement une première peine de 15 ans de prison pour des violences sexuelles sur quatre enfants.Le cumul des peines n’existant pas dans le droit français, l’accusé n’effectuera peut-être pas l’entièreté des 20 ans requis par M. Kellenberger, a-t-il rappelé. Aux Etats-Unis, il aurait à purger “deux millénaires”.Mais la cour, a insisté le magistrat, ne peut “aller en deçà” de cette peine maximale de 20 ans: “cela n’aurait aucun sens pour les victimes et l’accusé lui-même.”Un réquisitoire “à la hauteur des enjeux” même si “nous avons de nombreux désaccords”, a salué l’un des avocats de la défense, Me Maxime Tessier, qui a souhaité réserver ses arguments pour sa plaidoirie lundi.Le verdict est attendu le 28 mai.

Loi “Duplomb”: des ONG crient au “scandale” sanitaire et environnemental

Des ONG de défense de l’environnement et de la santé mais aussi des associations paysannes se sont alarmées vendredi de mesures contenues dans la proposition de loi “Duplomb” sur l’agriculture, criant au “scandale” dans un contexte politique jugé “hostile à la nature”.Pesticides, agrandissement des élevages, assouplissement de certaines obligations environnementales: ce texte venu du Sénat, qui dit vouloir “lever les contraintes” pesant sur les agriculteurs, doit être examiné à l’Assemblée nationale du 26 au 31 mai.”La charge est très lourde (pour les agriculteurs), mais quand on voit ce qui se cache derrière les propos tenus, ça flirte avec le scandale. Et c’est pour ça qu’on va se battre”, a déclaré lors d’une conférence de presse Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.Avec une dizaine d’autres associations (Aspas, FNH, France Nature Environnement WWF…), celle-ci s’est inquiétée de “défaites” environnementales à l’occasion de la Fête de la Nature (21-25 mai).Cette édition se déroule “dans un contexte politique particulièrement hostile à la nature”, ont-elles jugé dans un communiqué commun, ciblant en particulier la proposition de loi consacrée à l’agriculture.Celle-ci s’apprête “à assouplir les procédures d’autorisation environnementale, à affaiblir l’Office français de la biodiversité (OFB) (…), à réautoriser les néonicotinoïdes +tueurs d’abeilles+ interdits depuis 2018, à faciliter l’implantation de mégabassines qui accaparent les ressources en eau au profit de l’agriculture intensive et à modifier la définition des zones humides pour en diminuer la protection alors qu’elles sont essentielles face aux inondations et sécheresses”, ont-elles listé.Pour Franck Rinchet-Girollet, porte-parole d’Avenir santé environnement, association née à la suite d’un nombre élevé de cancers pédiatriques dans la région de La Rochelle, “cette loi est une fausse réponse à un vrai problème. Au lieu de protéger notre agriculture, elle la renvoie vers le passé. Au lieu de prendre en compte la santé, elle prolonge la dépendance à un modèle toxique”. Un constat partagé par l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), ainsi que par un collectif d’associations paysannes et de défense du bien-être animal, qui ont décidé d’interpeller directement les députés, par des messages ou des courriers.  “Les enjeux liés à la biodiversité, (…) à la santé publique et à l’avenir de l’agriculture ne peuvent être sacrifiés au nom de jeux politiques ou des intérêts des lobbys agrochimiques”, a déclaré Christian Pons, président du syndicat d’apiculteurs, cité dans un communiqué. De leur côté, une demi-douzaine d’associations – dont Greenpeace, Réseau Action Climat et CIWF France, qui promeut des pratiques d’élevage respectueuses du bien-être animal – ont dénoncé dans une lettre ouverte aux députés les assouplissements de la réglementation sur les élevages industriels figurant dans la proposition de loi.  Cette stratégie “fait le jeu des industries agroalimentaires et de l’alimentation animale” mais elle “ne pourra pas, à moyen ou long terme, soutenir l’élevage en France”, alertent ces ONG dans leur lettre. 

TotalEnergies maintient le cap, y compris sur le climat, malgré le contexte économique et les critiques

TotalEnergies maintient le cap dans les hydrocarbures et ses objectifs de transition énergétique en dépit du contexte économique et malgré les critiques, a affirmé son PDG Patrick Pouyanné lors de l’assemblée générale du groupe vendredi, alors que des militants se sont mobilisés pour dénoncer la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a déclaré son PDG à l’occasion de sa grand-messe des actionnaires à domicile.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné.L’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, alors que des militants du climat ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas, accusée de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -“Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains.Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, il s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.