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Pour Faure (PS), l’accord franco-algérien de 1968 a “encore du sens”

Le Premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure a estimé vendredi que l’accord de 1968 régissant l’immigration des Algériens en France avait “encore du sens” et qu’il ne fallait “pas le changer”, au lendemain du vote d’une résolution du RN à l’Assemblée le dénonçant.”On ne le change pas et on cherche au contraire à entretenir une relation que j’espère apaisée avec l’Algérie”, a déclaré le responsable socialiste à RMC-BFMTV, fustigeant un Rassemblement national qui cherche “dans un moment où on parle beaucoup d’économie et de social” à revenir sur “les questions migratoires”, qui l’obsèdent”. Jeudi, lors d’une journée dédiée à l’examen de ses textes à l’Assemblée, le parti d’extrême droite a obtenu une première victoire qu’il a qualifiée d'”historique” avec l’adoption à une voix près, grâce à des suffrages de LR et d’Horizons, de sa résolution pour dénoncer cet accord. Dans la foulée, le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé qu’il fallait “renégocier” cet accord qui selon lui “appartient à une autre époque”.Avec l’Algérie, la France a “une histoire douloureuse”, a analysé Olivier Faure, “on ne répare pas forcément l’histoire en deux ans, en trois ans ou même en 50 ans”. Il a rappelé que le Premier ministre avait également assuré qu’une telle dénonciation ne devait pas dégrader les relations avec l’Algérie “parce qu’il y a des questions sécuritaires qui sont derrière, sur le renseignement, sur la lutte contre le terrorisme”. Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens, qui n’ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de trois mois en France et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial.L’accès est “facilité” car “au lieu d’avoir cinq ans à attendre, vous avez trois ans avant de pouvoir avoir un titre long séjour”, a insisté le patron socialiste.”Ce n’est pas parce que vous allez entraver la vie d’un certain nombre de gens qui sont ressortissants algériens que vous allez forcément, dans le même temps, faire en sorte que Christophe Gleizes et Boualem Sansal puissent revenir”, a-t-il développé, en référence au journaliste français et à l’écrivain franco-algérien actuellement détenus en Algérie.

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Grâce au changement climatique, le pari “pas si fou” de cultiver le riz en Angleterre

Grandes bottes en caoutchouc aux pieds, Nadine Mitschunas manipule avec une joie non dissimulée les plants de riz à maturité qui émergent de l’eau d’une petite parcelle qu’elle cultive dans les Fens, une région particulièrement fertile de l’est de l’Angleterre.”Faire pousser du riz n’avait jamais été fait au Royaume-Uni” et ces plants montrent que ce “n’est finalement pas aussi fou qu’il y paraît”, grâce au changement climatique, s’enthousiasme cette chercheuse au centre britannique d’écologie et d’hydrologie (UKCEH).Du riz dans le “grenier à blé du Royaume-Uni”, mais aussi des citrons ou des pois chiches dans le sud: c’est le pari de moins en moins fou que font des chercheurs britanniques, qui étudient à quoi ressemblera l’agriculture de demain dans le pays.Nadine Mitschunas dirige ainsi des recherches visant à tester dans le Cambridgeshire de nouvelles cultures en réhumidifiant ou remettant en eau une ancienne région de tourbières. Son riche sol a permis de développer une agriculture particulièrement productive, et la région concentre un tiers des légumes et 20% des pommes de terre et betteraves cultivés en Angleterre.Mais le drainage des sols appauvrit progressivement la terre, menaçant l’agriculture locale. Et libère en prime le CO2 capté par les tourbières.- Assurer l’avenir -C’est ce qu’ont constaté Craig et Sarah-Jane Taylor, agriculteurs partenaires du projet de l’UKCEH. “Nous avons bien conscience que nos sols s’épuisent et que nous devons changer pour assurer l’avenir”, explique Sarah-Jane, qui souligne que l’accès à l’eau “devient un problème, et ça va empirer”.Comme ailleurs dans le monde, les effets du changement climatique se font sentir au Royaume-Uni, avec des phénomènes extrêmes plus fréquents, un réchauffement des températures, ou un assèchement des sols par endroits.Selon une modelisation de l’UKCEH, des cultures aujourd’hui largement répandues comme le blé ou les fraises deviendront beaucoup plus difficiles d’ici 2080 avec un réchauffement de 2°C. Avec une hausse de 4°C, ce sont les cultures d’oignons et d’avoine qui seraient pénalisées.Mais à l’inverse, d’autres pourraient devenir viables, comme le tournesol, blé dur, soja, pois chiche, citron ou gombo, en particulier dans le sud-ouest du pays ou en Ecosse près du littoral.Dans les Fens, Nadine Mitschunas a testé neuf variétés de riz qui poussent habituellement aux Etats-Unis, Philippines, en Macédoine ou au Japon: quatre semblent prometteuses, en particulier une variété originaire de Colombie.La germination des graines s’est faite en laboratoire, puis les semis ont été plantés dans l’eau en juin et la récolte a commencé début octobre. “Je ne mange pas encore mon propre riz”, s’amuse la chercheuse, mais d’ici dix ans, cela pourrait devenir une réalité. “Le climat compatible avec la culture du riz s’étend de plus en plus vers le nord” de l’Europe, explique-t-elle, citant des projets plus avancés aux Pays-Bas et en Allemagne.La chercheuse teste aussi divers légumes (salades, céleris, citrouilles…), des fraises, ou encore des plantes aromatiques.Son projet vise également à régénérer les tourbières afin d’accroître les capacités de captage de CO2 du pays.- Ne pas attendre -“Nous pouvons prendre des risques que les agriculteurs ne pourraient pas se permettre”, explique Nadine Mitschunas. Ailleurs au Royaume-Uni, d’autres équipes de chercheurs testent également de nouvelles cultures.A l’université de Southampton (sud), Mark Chapman, professeur de biologie, dirige une étude visant par exemple à expérimenter la culture de pois chiches dans divers endroits du pays.”Si nous attendons 20 ou 30 ans et que nous nous rendons compte que nous ne pouvons plus cultiver du blé comme nous l’avons toujours fait, alors nous aurons un problème”, explique-t-il. Il faut donc s’interroger maintenant sur les futures cultures, les variétés à privilégier et (se demander) si les consommateurs accepteront de changer leurs habitudes, pour “faciliter la transition”, selon lui. “Nous sommes a un point où nous devons essayer plus de choses. Et on doit impliquer les agriculteurs”, qui connaissent leurs sols, et devront s’approprier ces changements, ajoute le chercheur.Dans les Fens, Sarah-Jane et Craig font figure de précurseurs. Mais après l’étonnement des débuts, ils ont noté l’intérêt croissant d’autres agriculteurs.”Il fut un temps où on ne cultivait pas la pomme de terre ou la betterave ici, et maintenant ce sont les principales cultures. Donc pourquoi le riz ne serait pas une option? Et pourquoi ne pas essayer?” demande Sarah-Jane.

Au procès Péchier, les cas suspects non retenus s’invitent aux débats

Frédéric Péchier est accusé de trente empoisonnements, mais d’autres cas suspects n’ont pas été retenus pour son procès aux assises du Doubs, ce que la défense de l’ex-anesthésiste exploite pour tenter de le disculper.Trente empoisonnements, dont 12 mortels, sont imputés au Dr Péchier entre 2008 et 2017. Mais l’intéressé a attaqué ses accusateurs jeudi en leur reprochant d’avoir écarté des dizaines d’autres “événements indésirables graves” (EIG) survenus dans la clinique bisontine où il exerçait, lorsque ceux-ci ne permettaient pas de l’incriminer.”Depuis le départ, il y a 70 dossiers et vous avez sélectionné les dossiers qui permettent de m’impliquer. Il y en a 40 autres qu’il faudrait bien étudier”, a-t-il lancé, alors que le long procès, qui a débuté le 8 septembre, en est à mi-parcours.”C’est votre théorie du grand complot, M. Péchier”, lui a répondu l’une des deux avocates générales, Christine de Curraize. “On enlève tout ce qui gêne”, avait lâché dès mardi l’avocat de la défense Randall Schwerdorffer, pendant l’examen des 17e et 18e cas d’empoisonnements présumés.Le directeur d’enquête, le major de police Olivier Verguet, venait de rappeler qu’au moment de ces deux arrêts cardiaques, survenus en 2013, Frédéric Péchier exerçait dans le bloc opératoire voisin de celui où ils sont survenus.Le médecin est accusé d’avoir pollué des poches de produits anesthésiants avec des substances potentiellement mortelles pour les patients, afin de nuire à des collègues.Pour montrer qu’il n’était pas systématiquement à côté des blocs opératoires où les EIG avaient lieu, Randall Schwerdorffer a alors évoqué trois cas survenus la même année, et non retenus dans l’acte d’accusation, lors desquels Frédéric Péchier se trouvait dans une salle plus éloignée.”On ne retrouve pas les mêmes points communs. Est-ce que ce n’est pas une façon de créer une règle de preuve pour caractériser l’implication de Frédéric Péchier, alors que, on est d’accord, personne ne l’a jamais vu faire?”, a-t-il asséné.- Cas de conscience -“Inadmissible”, a tonné l’autre avocate générale, Thérèse Brunisso, “de prétendre aujourd’hui que le parquet, impartial, (…) aurait sciemment laissé de côté des cas d’empoisonnements sous prétexte qu’ils ne pourraient pas être imputés à M. Péchier!”Sa collègue Christine de Curraize a ainsi repris les trois cas invoqués par Me Schwerdorffer, et affirmé qu’à chaque fois, les expertises médico-légales ou toxicologiques n’avaient pas permis d’accréditer la thèse d’un empoisonnement.”Nous avons retenu systématiquement les cas où il y avait suffisamment d’éléments probants”, a-t-elle défendu.Mais certains d’entre eux ont posé des cas de conscience à plusieurs protagonistes.Pour ces trois EIG de 2013, la police avait ainsi placé Frédéric Péchier en garde à vue plusieurs années plus tard, avant que le ministère public ne juge les éléments trop minces pour les renvoyer devant la cour d’assises.”Si ça avait été moi, je pense qu’il serait renvoyé pour plus que ça”, a cependant estimé le major Verguet.”Ma conviction, c’est que le Dr Péchier a empoisonné plus de 30 patients et que les seuls qu’on lui reproche, malheureusement, aujourd’hui en justice, sont ceux sur lesquels il y a des éléments extrêmement solides”, a déclaré à l’AFP Frédéric Berna, avocat de parties civiles.”Dans ce genre de crimes sériels de très grande ampleur, c’est toujours très difficile de faire un choix, et on a vu la complexité de la problématique médicale. Je pense que l’accusation a fait des choix raisonnables, juridiquement démontrés”, a-t-il ajouté.À propos d’un arrêt cardiaque “extrêmement suspect” d’une enfant de 8 ans, Christine de Curraize a raconté l’avoir soumis à deux experts, qui n’ont trouvé aucun élément toxique laissant penser à un empoisonnement.”Ce cas me pose énormément de questions”, a-t-elle reconnu, mais “ç’aurait été de l’acharnement” que de chercher plus loin.En l’occurrence, “le comportement de M. Péchier (avait) été stigmatisé” par ses collègues, a-t-elle déclaré, soulignant que si ce cas avait été porté devant la cour d’assises, il aurait mis l’accusé en difficulté.Plus tard mardi, alors qu’un quatrième cas non retenu était évoqué, elle a malicieusement demandé à la cour de vérifier où se trouvait le Dr Péchier au moment de cet arrêt cardiaque.Il était dans le bloc d’à côté.

Gérald Darmanin visé par une plainte d’avocats pour son soutien implicite à Sarkozy

Ils accusent Gérald Darmanin de “prendre position”: un collectif d’avocats a porté plainte auprès de la Cour de justice de la République (CJR) contre le ministre de la Justice pour son soutien implicite à Nicolas Sarkozy, à qui il a rendu visite en prison. Le garde des Sceaux a rencontré mercredi à la prison de la Santé à Paris l’ancien président de la République, un de ses mentors en politique.Mais la plainte des avocats est née bien avant, juste après des déclarations de M. Darmanin sur France Inter le 20 octobre, à la veille de l’incarcération de M. Sarkozy. En confiant ce jour-là sa “tristesse” après la condamnation de M. Sarkozy et en annonçant lui rendre prochainement visite en prison, ce qu’il a fait depuis, M. Darmanin a “nécessairement pris position dans une entreprise dont il a un pouvoir d’administration”, stipule la plainte que l’AFP a pu consulter.M. Darmanin indiquait qu’il irait “voir en prison” M. Sarkozy pour s’inquiéter “de ses conditions de sécurité”. Et d’ajouter: “J’ai beaucoup de tristesse pour le président Sarkozy”, “l’homme que je suis, j’ai été son collaborateur, ne peut pas être insensible à la détresse d’un homme”.Ce collectif d’une trentaine d’avocats se dit dans sa plainte, portée par Me Jérôme Karsenti, “particulièrement indigné par les déclarations du garde des Sceaux” faisant part “publiquement de sa compassion à l’égard de M. Sarkozy en soulignant les liens personnels qu’ils entretiennent”.En “s’exprimant publiquement quant à sa volonté de rendre visite à M. Sarkozy en détention” ainsi “qu’en lui apportant implicitement son soutien”, M. Darmanin a “nécessairement pris position” dans une entreprise dont il a aussi “un pouvoir de surveillance en tant que supérieur hiérarchique du parquet”, déroulent les plaignants.Juridiquement, ce collectif d’avocats porte plainte contre M. Darmanin pour “prise illégale d’intérêts”, via une jurisprudence considérant que “l’intérêt” peut “être moral et plus précisément amical”. – “Préjudice” -“Il ne fait pas de doute que cet intérêt est de nature à compromettre l’impartialité et l’objectivité de M. Darmanin qui, en tant que ministre de la Justice, ne peut prendre position de cette manière dans une affaire pendante”, argumentent les avocats.Condamné le 25 septembre à cinq ans d’emprisonnement dans le dossier libyen pour association de malfaiteurs, l’ancien président a depuis déposé une demande de remise en liberté, que la justice doit examiner dans les prochaines semaines, avant son procès en appel en 2026.Les propos de M. Darmanin sur France Inter avaient déjà ému la magistrature. Le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, y avait vu un “risque d’obstacle à la sérénité” et donc “d’atteinte à l’indépendance des magistrats”.”S’assurer de la sécurité d’un ancien président de la République en prison, fait sans précédent, n’atteint en rien à l’indépendance des magistrats mais relève du devoir de vigilance du chef d’administration que je suis”, s’était déjà défendu M. Darmanin sur X.Pour le collectif d’avocats, “les déclarations” du ministre de la Justice, “suivies” de sa “visite rendue à la prison de la Santé”, sont “susceptibles de mettre à mal la confiance que les justiciables ont dans la justice et leurs auxiliaires”, que sont notamment les avocats.Les “agissements” de M. Darmanin leur causent “ainsi un préjudice d’exercice et d’image qui rend nécessaire le dépôt de cette plainte auprès de la commission des requêtes” de la CJR, peut-on encore lire dans la plainte.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Zucman, patrimoine et retraites, “journée majeure” vendredi à l’Assemblée

Deux gros morceaux pour le prix d’un: les députés débattent vendredi dans l’hémicycle de taxation du patrimoine, sur fond d’ultimatum du PS pour davantage de “justice fiscale”, et une partie des parlementaires doivent se prononcer en commission sur la suspension de la réforme des retraites, autre clé d’une non-censure.Dès 9H00, les députés rouvriront les débats sur le projet de budget de l’Etat, avec la question sensible de la fiscalité du patrimoine et la désormais fameuse taxe Zucman, après avoir approuvé ces derniers jours plusieurs taxes sur les grandes entreprises ou les géants des technologies.Signe de l’importance du moment, le Premier ministre Sébastien Lecornu devrait se rendre à l’Assemblée dans la journée pour participer aux débats, selon son entourage, alors que le PS menace de censurer en cas de refus du gouvernement d’imposer les hauts patrimoines.”La journée est majeure”, souligne un ministre.Au menu notamment, une taxe proposée par le gouvernement sur certaines holdings, des sociétés qui détiennent des participations dans d’autres entreprises, et qui fait débat dans son propre camp.Puis viendront des propositions de tous bords. Le Rassemblement national et le MoDem proposeront par exemple leurs versions d’un impôt sur la fortune. La gauche défendra entre autres l’instauration de la taxe de l’économiste Gabriel Zucman, impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros.- “Troisième voie” -Les socialistes proposeront en sus leur version de compromis au camp gouvernemental: 3% à partir de 10 millions d’euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.Philippe Brun (PS), négociateur pour son groupe sur le budget, estime son rendement à “15 milliards”, une estimation nettement rehaussée pour cette Zucman bis par rapport à de précédents calculs.Mais elle peine à convaincre le reste de la gauche. “On n’a jamais été contre voter des amendements de repli” mais “c’est une taxe passoire”, estime Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances.Et l’horizon paraît bouché face à une levée de boucliers au centre et au RN.”On est contre toutes les versions”, assume Sylvain Maillard (Renaissance). Zucman, c’est “non, ni light ni hard ni rien du tout”, a martelé Marine Le Pen, patronne du RN. Quant à Sébastien Lecornu, il a estimé jeudi qu'”il ne faudrait pas que des impôts improvisés créent des faillites certaines” d’entreprises. De quoi susciter le pessimisme : “Zucman ça passe pas, l’amendement (de repli) non plus”, pensent séparément deux députés PS.Pour autant, certains imaginent en cas d’échec un autre chemin, comme un amendement du gouvernement lors de la séance qui viendrait réconcilier plusieurs camps.”Si cela rapporte autant que la taxe Zucman, nous le regardons”, a affirmé jeudi le patron des députés PS Boris Vallaud. S’il y a une “troisième voie, au gouvernement de la proposer”.  – Suspense sur les retraites ? -Dans l’ombre de l’hémicycle, la commission des Affaires sociales examinera toute la journée le budget de la Sécurité sociale. Les enjeux sont moindres puisque les députés repartiront dans l’hémicycle, la semaine prochaine, de la copie initiale du gouvernement.Plusieurs points chauds seront abordés: gel des prestations sociales, montant prévu des dépenses de l’Assurance maladie, etc… Mais le vote attendu sera celui sur la suspension de la réforme des retraites, autre condition de la non-censure du PS à laquelle le Premier ministre a consenti.S’il existe une majorité à l’Assemblée pour abroger purement et simplement la réforme, le sort de cet article en commission est incertain.LR et Horizons (le parti d’Edouard Philippe) proposeront sa suppression, et pourraient être soutenus par des macronistes. Le RN devrait voter pour selon une source au groupe, tout comme les socialistes.Mais les Insoumis ne voteront pas l’article en commission, simple “report de la hausse de l’âge légal de départ”, argue Hadrien Clouet. Les écologistes l’envisagent aussi et décideront vendredi: “Hélas Macron a raison, c’est un décalage et non pas une suspension, qui quelque part entérine les 64 ans”, souligne Danielle Simonnet.

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Ouragan Melissa: survivre parmi les décombres à Cuba, déjà éprouvée par la crise

Damian Figueredo se réjouit d’avoir survécu à l’effondrement de sa maison, détruite par l’ouragan Melissa dans l’est de Cuba. Mais il ne sait pas comment il va s’en sortir, dans une île déjà mise à rude épreuve par les difficultés économiques.Cet ancien mineur de 52 ans, à la silhouette frêle, se déplace avec difficulté en raison d’un accident dans une mine d’or, il y a sept ans, qui l’a forcé à prendre sa retraite anticipée. Ce qui était sa maison à El Cobre, une bourgade de 7.000 habitants célèbre dans toute l’île pour abriter le sanctuaire de la Vierge de la Charité, sainte patronne de Cuba, n’est plus qu’un tas de débris: briques, tuiles, portes et fenêtres jonchent le sol. Mais il n’a pas pu commencer à déblayer en raison de sa santé fragile. “Cet ouragan a accentué mes problèmes. Ma situation est désespérante”, dit-il, alors qu’il survit, seul, avec une retraite de 3.000 pesos cubains (6 dollars sur le marché des changes informel) qui ne lui “suffit pas”.Mardi soir, il est allé se coucher tôt, pensant qu’il ferait mieux de dormir en attendant l’ouragan. Après avoir dévasté la Jamaïque, Melissa était attendu dans la nuit dans le sud-est de Cuba. C’est dans son lit qu’il a commencé à ressentir la fureur des vents, qui ont atteint 195 km/h. Il s’est échappé à temps de sa maison qui a fini par s’effondrer. Seul un pan du toit du salon a résisté.”A quelques secondes près, tout cela m’aurait écrasé”, explique le quinquagénaire. Jusque-là, il survivait grâce à la solidarité de ses voisins qui le nourrissaient, mais il ne sait pas de quoi demain sera fait.- “Tragédie nationale” -Si Melissa n’a pas fait de victime à Cuba, selon les autorités, elle a frappé une île en proie à de nombreuses difficultés: chute de la production agricole et industrielle, érosion des programmes sociaux, pénuries, pannes générales d’électricité, inflation…”Nous pouvons dire que nous nous trouvons dans des circonstances extrêmes”, dit à l’AFP Rogelio de Dean, 45 ans, prêtre de l’église du sanctuaire de la Vierge de la Charité d’El Cobre, qui a également subi des dommages matériels.”La situation de tragédie nationale dans laquelle nous laisse le cyclone s’ajoute désormais à la réalité quotidienne déjà difficile de notre peuple”, a également souligné dans un communiqué la Conférence des évêques de Cuba, qui a lancé un appel aux dons. De fait, le désarroi domine parmi les habitants d’El Cobre.”Ce cyclone nous a tués, il nous a détruits, nous qui étions déjà dans une grande détresse. Maintenant, évidemment, notre situation est encore bien pire”, se lamente Felicia Correa, 65 ans, qui vit dans le hameau La Trampa, non loin d’El Cobre.Les habitants de la zone n’avaient jusque-là que deux heures et demi de courant par jour, racontent-ils. Il ne savent désormais pas quand le courant, coupé dans six provinces du pays sur quinze, pourra être rétabli, même si les autorités ont fait de la relance du réseau électrique leur “priorité”. En parallèle, l’envoi d’aide humanitaire dans les provinces de l’est du pays s’organise. Selon le ministère cubain des Affaires étrangères, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé le déblocage de 4 millions de dollars du fonds d’urgence humanitaire pour Cuba et Haïti, également touché par les conséquence de Melissa. Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d’aide humanitaire à son allié. Aux Etats-Unis, qui imposent un embargo économique à Cuba depuis plus de six décennies, le gouvernement de Donald Trump a déclaré se “tenir au côté du courageux peuple cubain” et le Département d’Etat s’est dit “prêt à fournir une aide humanitaire immédiate directement et par l’intermédiaire de partenaires locaux”. Une proposition qualifiée d'”indigne” par La Havane. “Si c’était la volonté sincère de ce gouvernement de soutenir notre peuple, ils auraient levé sans conditions le blocus criminel et nous auraient retirés de la liste des États soutenant le terrorisme, où nous n’aurions jamais dû figurer”, a déclaré sur X Roberto Morales Ojeda, membre du Bureau politique du Parti communiste cubain.Depuis fin 2021, les États-Unis ont réinscrit Cuba sur leur liste des “Etats soutenant le terrorisme”, entraînant un renforcement de l’embargo. L’ex-président Joe Biden l’en a retiré une semaine avant de quitter la Maison-Blanche, décision rapidement révoquée par Donald Trump. 

Russians marking Stalin’s repression warn against return to past

Russians marking an annual day of remembrance for victims of Joseph Stalin’s repression warned Thursday that history could “repeat itself” and criticised attempts to rehabilitate the Soviet leader’s legacy.Stalin, who ruled the Soviet Union from 1924 until his death in 1953, presided over a totalitarian state that executed and imprisoned millions of people that he …

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