AFP Top News

13 killed as Russia pummels Ukraine with biggest ever drone attack

Russia launched a record number of drones against Ukraine, killing 13 people across the country, officials said Sunday, even as Kyiv and Moscow completed their biggest prisoner exchange since the start of the war.Ukraine’s emergency services described a night of “terror” amid a second straight night of massive Russian air strikes, including on the capital …

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Nadal bids teary Roland Garros farewell as Sabalenka races to win

Rafael Nadal said a tearful farewell as Roland Garros paid tribute to its greatest champion on Sunday, while Aryna Sabalenka got her French Open campaign up and running with an emphatic victory.Old rivals Roger Federer, Novak Djokovic and Andy Murray joined Nadal on Court Philippe Chatrier during a long-awaited ceremony to honour the record 14-time …

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Man City, Chelsea, Newcastle secure Champions League, Liverpool lift Premier League trophy

Manchester City, Chelsea and Newcastle secured places in next season’s Champions League as Liverpool lifted the Premier League trophy after a 1-1 draw against Crystal Palace on a dramatic final day of the season on Sunday.A record-equalling 20th league title for Liverpool and relegation for Ipswich, Leicester and Southampton had long since been decided, leaving …

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L’Iran, des ovnis, le flop américain… cinq souvenirs de Cannes

Le Festival de Cannes a rangé son tapis rouge samedi soir, après deux semaines de compétition marquées par le sacre du cinéaste iranien Jafar Panahi et un certain renouvellement de son palmarès.Deux films ovnis primés, une jeune actrice française qui crève l’écran, le flop du cinéma américain mais aussi le énième prix des frères Dardenne: retour sur cette 78e édition, dont la cérémonie de clôture a attiré jusqu’à 2,3 millions de téléspectateurs devant la chaîne de télévision française France 2, soit moins que l’an passé (2,5 millions en moyenne).- Appel à “la liberté” en Iran – En décernant la Palme d’or à “Un simple accident”, le jury a sacré une oeuvre qui, par sa seule existence, défie les règles draconiennes imposées par la République islamique d’Iran.Le film a été tourné clandestinement par un dissident, ses principales actrices y apparaissent sans voile et il porte une dénonciation frontale des tortures infligées dans les prisons et de la corruption dans le pays. Après “Les Graines du figuier sauvage” de Mohammad Rasoulof, prix spécial en 2024, le festival confirme sa vocation à défendre le cinéma iranien de combat face à la censure et à offrir une puissante chambre d’écho aux dissidents.”Le plus important en ce moment, c’est notre pays et c’est la liberté de notre pays”, a déclaré Panahi en recevant son prix devant le gratin du cinéma mondial.Dimanche, la Palme a provoqué des vagues diplomatiques: l’Iran a convoqué le chargé d’affaires français à Téhéran pour protester contre des propos “insultants” de Paris. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, avait évoqué sur X la “résistance contre l’oppression du régime iranien”.- La révélation Nadia Melliti -Avant de prêter sa silhouette athlétique à “La petite dernière” d’Hafsia Herzi, elle n’avait jamais fait de théâtre ni de cinéma. A 23 ans, Nadia Melliti, repérée lors d’un casting sauvage, a reçu le prix d’interprétation féminine pour son rôle, incarné tout en délicatesse, de jeune femme musulmane découvrant son homosexualité.Nadia Melliti est elle-même issue d’une famille immigrée et poursuit des études dans une filière sportive.Pour Hafsia Herzi, le choix de cette actrice s’est imposé comme “une évidence” lorsqu’elle a vu la photo de la jeune femme, laquelle “s’est abandonnée complètement au personnage”.D’autres actrices débutantes ont été révélées à Cannes, comme la Française Adèle Exarchopoulos en 2013 dans “La vie d’Adèle” ou la Belge Emilie Dequenne en 1999 dans “Rosetta”.  – Flop américain -Les plus grandes stars du cinéma hollywoodien, dont Robert de Niro et Denzel Washington qui ont reçu des Palmes d’or d’honneur, ont fait briller les marches.Mais, dans les salles du palais des Festivals, les Américains ont fait un bide. Les grosses productions, comme “Eddington” d’Ari Aster avec Joaquin Phoenix ou “Die, My Love” de Lynne Ramsay avec Jennifer Lawrence, sont reparties les mains vides. Invité pour assurer le spectacle hors compétition, Tom Cruise n’a pas emballé la critique avec son “Mission: Impossible”, présenté comme le dernier de la série mais pas le meilleur.Quant à “Highest 2 Lowest” de Spike Lee et avec Denzel Washington, c’est l’un des films les plus moqués par les critiques: “une croûte” pour Libération, un “nanar” pour Première.- Deux “ovnis” -Deux films inclassables ont eu les faveurs du palmarès: “Sirat” du franco-espagnol Oliver Laxe, prix du jury, et “Résurrection” du Chinois Bi Gan, prix spécial.Epopée lunaire dans un décor à la “Mad Max”, le premier saisit d’emblée le spectacteur: une rave party dans le désert marocain est interrompue par l’armée et quelques teufeurs s’échappent, avec un père de famille à la recherche de sa fille. S’ensuit une longue déambulation sous substances sur fond de guerre et d’Apocalypse. Le second est un hommage quasi-religieux à un siècle de 7e art. Ce long-métrage poétique et sensoriel de 02H40, qui fourmille de trouvailles esthétiques et de plans-séquences, brosse l’histoire du cinéma au XXe siècle.Encensé comme “ovni” par la présidente du jury, Juliette Binoche, le film est totalement hermétique et prétentieux pour d’autres. Ceux-là pourront fermer les yeux pour se laisser bercer par la bande-son, signée du duo électro français M83.- Eternels Dardenne -Luc et Jean-Pierre Dardenne sont repartis de Cannes avec une septième récompense en dix sélections en compétition: le prix du scénario pour “Jeunes Mères”, qui suit les destins de mères adolescentes tentant de sortir de la précarité, dans la pure veine de leur cinéma social.Avec, en outre, des prix d’interprétation pour deux de leurs acteurs (Émilie Dequenne pour “Rosetta” en 1999 et Olivier Gourmet pour “Le Fils” en 2002), ils creusent encore, à plus de 70 ans, leur avance en tête du classement des cinéastes les plus primés sur la Croisette, devant l’Américain Francis Ford Coppola ou le Britannique Ken Loach.fbe-jra-jt-pel/reb/gvy

A Dijon, La Mecque des motos anciennes et ses 30.000 pèlerins

“On est là pour la sauvegarde d’un patrimoine”: comme chaque année depuis des décennies, quelque 30.000 passionnés se sont retrouvés pour un week-end près de Dijon, “comme en famille”, pour le plus grand rassemblement de motos anciennes en Europe.Sur les champs aménagés en parkings autour du circuit de Dijon-Prenois, des milliers de motos s’alignent jusqu’à l’horizon, briquées par leurs fiers propriétaires comme pour aller à la grand-messe. Sous les arbres alentours, certains ont planté leur tente. D’autres ont stationné leur camping-car là où ils pouvaient, dans un joyeux chaos à la Woodstock.”On a environ 30.000 visiteurs en un week-end”, explique à l’AFP Lilian Martorell, 54 ans, directeur du développement des éditions LVA, organisatrice de la 31e édition des Coupes Moto Légende. Anglais, Allemands, Belges… “Toute l’Europe est présente”, se réjouit-il.Mark Haughey, lui, est venu de Watford, dans la banlieue nord de Londres, avec un petit bijou de mécanique, dont il tapote tendrement le très basique siège de cuir à gros ressorts: une mythique Norton 500, “de 1928!”. Mark, 65 ans, compte parmi le gros millier de participants qui amènent leur moto “vintage” pour leur faire faire quelques tours de roue. “Il faut les utiliser. Pas seulement les admirer, il faut les faire rouler”, assure l’Anglais, venu avec une dizaine d’amis “pour la sixième fois ici”. “Je conduis des motos depuis que je suis haut comme ça. C’est que du plaisir”.De vénérables ancêtres défilent ainsi sur le goudron dijonnais, parfois cahin-caha, comme la plus vieille d’entre-elles, une Harley datant de 1905. Mais ici, “il n’y a pas de compétition, prévient Lilian Martorell, que des démonstrations, du plaisir avant tout”.- “Le souvenir des pionniers” -“On vient pour l’ambiance. C’est vraiment festif”, confirme Alexis, jeune père de famille motard, assis sur l’herbe face au circuit avec son épouse Morgane et ses deux enfants, Céleste et Anatole.”Des motos comme ça, on n’en voit pas tous les jours”, apprécie-t-il en contemplant avec des yeux d’enfants des bécanes légendaires descendre les lacets goudronnés. Parmi les plus regardées figurent les fameuses motos de course de “Gérald”, comme tout le paddock appelle Gérald Armand, un collectionneur de 69 ans qui a fait de sa passion un métier.”J’achète des motos authentiques pour garder le souvenir de cette période des pionniers. Pas pour le côté financier. Ca, je m’en contrefiche. Pour moi, une moto a une âme. Mon but est de préserver le patrimoine”, explique Gérald. Le passionné est venu avec une dizaine de ses motos qui comptent parmi les plus titrées au monde, comme la Yamaha 750 sur laquelle Patrick Pons est devenu, en 1979, le premier Français champion du monde dans un sport mécanique. “J’ai eu à peu près 1.000 motos qui me sont passées entre les mains. Il m’en reste 50 actuellement”. “C’est un patrimoine vivant qu’il faut entretenir”, confirme Lilian Martorell. Durant deux jours, les tours de piste vont ainsi se succéder, des “Messieurs Tout-le-Monde” roulant aux côtés de stars comme “le roi Ago”, Giacomo Agostini, 82 ans, légende des circuits avec 15 titres de champion du monde.Parmi les pétarades de gros mono-cylindres, et les effluves d’huile de ricin – le meilleur des lubrifiants comme le sait tout vrai connaisseur -, des milliers de fans se retrouvent ainsi dans un esprit bon enfant.On déplie la table de camping sur un coin d’herbe ou un bout de goudron, on met les merguez sur le barbecue et on retrouve les copains de l’an dernier.”C’est comme une famille. Une grande”, explique Walter Schwerz, venu d’Eschweiler, près d’Aix-la-Chapelle. “Je viens depuis dix ans”, se remémore-t-il en caressant sa Bimota Meccanica, très célèbre moto de course.”On retrouve les amis”, dit-il. “J’aime ce sentiment d’être tous ensemble” 

“Nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté”, avertit l’avocat Patrice Spinosi

Inquiet de la montée des populismes, y compris en France, l’avocat Patrice Spinosi met en garde les “enfants gâtés de la liberté”: l’état de droit pourrait être détricoté “à une vitesse exceptionnelle” au gré des changements de pouvoir.Ce spécialiste des libertés publiques, qui publie “Menace sur l’état de droit” (Ed. Allary), épingle la multiplication depuis 10 ans des états d’urgence, sécuritaires post-attentats puis sanitaires avec le Covid, et des législations antiterroristes, qui ont fait entrer dans notre droit des outils susceptibles d’être “dévoyés”.Q: Quel est l’état de notre état de droit après 10 années de régimes d’exception ? “Dégradé. Et ces législations exceptionnelles peuvent être utilisées par des gouvernements illibéraux pour faire entrer dans les législations nationales des outils de surveillance et de contrainte, qui sont présentés comme dérogatoires et temporaires. Mais ces outils vont s’incruster dans le droit et le plus souvent sont utilisés dans des hypothèses pour lesquelles ils n’étaient pas prévus.  Un exemple: l’utilisation des périmètres de sécurité créés dans le cadre de l’état d’urgence (en 2017 NDLR). Cette mesure permet de créer des zones dans lesquelles la police peut interdire à certaines personnes de se rendre et contrôler sans en justifier toute personne. On a vu que ce dispositif avait pu être envisagé pour limiter la présence de personnes lors des casserolades autour des déplacements d’Emmanuel Macron. C’est typique du dévoiement d’une mesure initialement créée dans le cadre de l’état d’urgence”Q: Vous jugez également dangereux le flou pouvant entourer la définition de terrorisme…R: “Tout le monde a en tête le terrorisme islamique qui présente un danger pour la sécurité de chacun. Mais le risque c’est que peut être désigné comme terroriste toute personne qui par une action plus ou moins radicale va chercher à s’opposer à la politique du régime en place. Et on voit bien le risque de dérive déjà présent aujourd’hui quand on parle d’écoterrorisme ou de terrorisme intellectuel. Et il y a un risque de dérive particulièrement important dans l’utilisation des outils numériques pour surveiller la population.”Q: Les politiques ne font-ils pas que répondre à une demande sociale ? R: “Il y a une demande de sécurité. Mais la réponse n’est pas forcément la création de dispositifs d’exception. En réalité, pour lutter contre la menace terroriste ou contre les délinquances, ce qu’il faut, c’est des moyens, c’est du budget, c’est de la formation. Beaucoup plus qu’une multiplication de normes. Mais c’est politiquement beaucoup moins vendeur.” Q: Est-il encore possible de revenir en arrière ? R: “Non. C’est le principe de la spirale de l’exception. Le socle des libertés s’érode sans se reconstituer. En revanche, la prise de pouvoir des populistes n’est absolument pas certaine. Et il ne faut surtout pas entrer dans un discours défaitiste.  Il y a beaucoup de gens déçus par la démocratie libérale et qui se disent pourquoi ne pas essayer un gouvernement extrême ? A ces gens-là, je dis, ne lâchez pas. En fait, nous sommes tous des enfants gâtés de la liberté.” Q: Qui sont les tenants de ce populisme que vous craignez ? R: “Il y a un populisme de droite, le Rassemblement national. Il y a un populisme de gauche aujourd’hui représenté globalement par La France insoumise. Et puis il y a une sorte de populisme d’opportunisme, de lâcheté, représenté par des membres des partis républicains, de droite, de gauche, qui sont perméables aux idées des extrêmes, et qui vont blanchir certaines propositions ou qui peuvent avoir des comportements caractéristiques de ceux qui portent atteinte à l’état de droit. C’est évidemment un immense danger.”Q: A quel point le détricotage de l’Etat de droit peut-il être rapide ? R: “C’est la grande illustration de l’exemple américain. Donald Trump démontre à quel point, même dans des démocraties extrêmement installées, l’arrivée au pouvoir d’un leader populiste avec une volonté affirmée de porter atteinte à l’état de droit permet de dévitaliser l’ensemble des contre-pouvoirs à une vitesse exceptionnelle. Et la France est susceptible de connaître le même type de dérive.” Q: Notre Conseil constitutionnel est-il un garde-fou solide ? R: “Le problème, c’est que les membres du Conseil sont nommés par le pouvoir politique. Et donc il est menacé d’être investi par des représentants de la pensée populiste. Si on a une victoire populiste à la présidentielle et aux législatives de 2027, en 2028, il y aura un premier renouvellement par tiers. C’est déjà deux membres du Conseil désignés par un président de la République populiste et le président de l’Assemblée nationale populiste. Et trois ans plus tard, 2031, c’est encore deux nouveaux membres, voire trois, si le Sénat, entre temps, est tombé aux mains des populistes. Une majorité, théoriquement, peut être acquise dès 2031 à des membres du Conseil constitutionnel nommés par des dirigeants populistes.  Il reste deux ans, de 2025 à 2027 et un gouvernement avisé profiterait de ce temps pour mieux garantir l’indépendance du Conseil constitutionnel.”

Irak: les réserves d’eau au plus bas depuis 80 ans, selon le gouvernement

Les réserves d’eau d’Irak sont au plus bas depuis 80 ans, en raison d’une médiocre saison des pluies et d’une chute du débit des mythiques fleuves Tigre et Euphrate, a indiqué dimanche à l’AFP le ministère des Ressources hydriques.La pénurie d’eau, pire qu’en 2024, va contraindre les autorités à limiter la superficie des champs cultivés cet été, a détaillé pour l’AFP le porte-parole du ministère, Khaled Chamal.Frappé de plein fouet par le changement climatique, l’Irak souffre de températures en hausse et d’épisodes de sécheresse qui s’enchaînent depuis au moins cinq ans. Mais Bagdad fustige aussi régulièrement les barrages construits en amont chez ses voisins turcs et iraniens, qui réduisent drastiquement le niveau des deux grands fleuves traversant l’Irak.”Actuellement l’Irak reçoit moins de 40% des quantités d’eau qui devraient lui parvenir, c’est très clair, on peut le voir avec les débits du Tigre et de l’Euphrate”, affirme M. Chamal. “L’année dernière nos réserves stratégiques (en eau) étaient meilleures, le double de ce que nous avons actuellement”, souligne-t-il. “En début de saison estivale nous devrions avoir pas moins de 18 milliards de mètres cubes, maintenant nous en sommes à environ 10 milliards”. “En 80 ans nous n’avons jamais eu de réserves aussi basses”, reconnaît ce responsable, mettant en cause des pluies hivernales moins importantes cette année.Comme la sécheresse nécessite d’arbitrer les usages pour garantir de l’eau potable à 46 millions d’Irakiens, les autorités ont dû réduire ces dernières années les surfaces agricoles cultivées.Cet été le pays disposera des quantités nécessaires pour garantir l’eau potable. Mais les autorités seront contraintes de réduire encore un peu plus les cultures. Selon M. Chamal, le plan agricole estival prévoit l’irrigation de “plus de 1,5 million de donums”, une unité de mesure utilisée en Irak, soit l’équivalent de 375.000 hectares. A l’été 2024, les agriculteurs avaient pu irriguer environ 2,5 millions de donums de champs de maïs, vergers et rizières, selon le site du ministère.Pour se dédouaner, la Turquie appelle régulièrement l’Irak à une meilleure gestion de son eau, pointant du doigt le gaspillage provoqué par les méthodes d’irrigation traditionnelles.Bagdad a signé en 2024 avec Ankara un “accord-cadre sur la question de l’eau”, prévoyant notamment des projets conjoints pour une meilleure gestion de la ressource.

Sur les friches industrielles, faire grandir la ville sans rogner les champs

Des skateurs qui s’entraînent, des habitants qui sirotent un café au milieu d’enfants joueurs: la vie a repris à Fives Cail, ancienne usine monumentale au coeur d’un quartier populaire de Lille, emblématique de la reconversion des friches du Nord.Parfois abandonnés depuis des décennies, ces anciens sites industriels attirent de nouveau les municipalités, car ils permettent de densifier la ville sans empiéter sur les terres agricoles.Fermée en 1998, l’ancienne usine de Fives Cail Babcock (FCB) en impose toujours avec ses façades de briques rouges, ses toits en dents de scie, ses verrières métalliques et sa cheminée de 45 mètres.Des locomotives, des wagons et de grands ouvrages, comme les ascenseurs de la tour Eiffel, ont été autrefois assemblés dans ces halles baignées de lumière.Mobilier moderne et nouveaux usages ont investi les lieux depuis 2021 sans effacer ce riche passé industriel: lycée hôtelier, “food court”, brasserie artisanale, ferme urbaine… Bientôt suivront les ateliers de fabrication des gaufres Méert et une piscine.A terme, 1.030 logements doivent aussi voir le jour sur ce site de 25 hectares, dont un tiers de logements sociaux.Les collectivités du Nord misent sur ces terrains déjà artificialisés pour répondre à la pression foncière, dans un contexte où la loi “zéro artificialisation nette” (ZAN) impose une gestion plus sobre du foncier.”C’est une double exigence: préserver les sols naturels et densifier les villes existantes”, souligne la députée du Finistère Sandrine Le Feur, rapporteure d’une mission parlementaire sur le sujet. “On ne peut plus s’étendre indéfiniment au détriment des écosystèmes.”- 375.000 euros par hectare -La reconversion des friches permet “d’être plus sobre en foncier et de préserver les sols (…), dans un triple contexte de dérèglement climatique, d’effondrement de la biodiversité et de souveraineté alimentaire”, note le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema).Acquis par la Métropole européenne de Lille (Mel) en 2007, Fives Cail a fait l’objet d’un important chantier d’aménagement, dont le désamiantage. Coût total: 162 millions d’euros, financé essentiellement par la Mel et la mairie de Lille.Mais reconvertir une friche reste un défi, rappelle Catherine Bardy, directrice de l’Etablissement public foncier des Hauts-de-France. “Une friche ne peut pas répondre à un besoin immédiat.”Premier obstacle: l’acquisition du terrain, parfois complexe juridiquement. Ensuite, étude technique et historique du site, puis dépollution. Une remise en état coûte en moyenne 375.000 euros par hectare sans pollution, jusqu’à 800.000 avec contamination, selon le Cerema.Au-delà des aspects techniques et financiers, ces friches sont souvent devenues avec le temps des refuges pour la biodiversité. “Il faut les réinvestir en la respectant au maximum, voire la compenser si nécessaire”, souligne Mme Bardy.- “Verrues” -Dans les Hauts-de-France marqués par la désindustrialisation, plus de 3.000 sites ont été recensés par la plateforme nationale Cartofriches. Ces friches pourraient représenter dans la région “plus de dix ans d’artificialisation”, affirme la Chambre régionale des comptes.Longtemps considérées comme des “verrues du tissu urbain” elles sont désormais au coeur de la lutte contre son étalement, ajoute cette juridiction dans un rapport de 2023. Car ce sont souvent des terrains bien situés, dans des zones à fort besoin foncier.Pour Lille, ces réhabilitations ont aussi un objectif politique: “Garder les catégories populaires dans la ville, éviter qu’elles soient chassées à la périphérie”, résume Stanislas Dendievel, adjoint lillois à l’urbanisme. “A partir de la friche, on refait de la ville sur la ville, on reconstitue une offre d’habitat abordable en coeur de ville et des corridors de nature.”L’une des halles monumentales de Fives Cail, haute de 32 mètres, deviendra ainsi un exosquelette architectural marquant l’entrée d’un nouveau parc de cinq hectares.”Ça va plus vite de manger un peu plus les terrains agricoles et de construire un projet urbain sans âme, sans odeur, sans saveur, que vous pouvez transplanter n’importe où en France”, déplore Fabienne Duwez, directrice générale de Soreli, chargée du projet d’aménagement. Mais “on ne peut plus grignoter les terres agricoles. Toutes les collectivités doivent se saisir de cette question”, insiste-t-elle, à quelques pas des anciens rails de l’usine encore visibles au sol.

L’Oréal et le festival, un partenariat qui le vaut bien

Maquillage, coiffure, égéries, tapis rouge: derrière le glamour des marques partenaires du Festival de Cannes se cache un business bien rodé qui peut rapporter gros en termes d’image et de ventes comme pour L’Oréal Paris, partenaire depuis 28 ans.L’Oréal Paris s’affiche partout sur la Croisette, à commencer au Martinez où la marque occupe un étage entier. Y sont installées des salles où une trentaine de maquilleurs et une quinzaine de coiffeurs auront en 15 jours réalisé 2.000 “mises en beauté” dont celles des ambassadrices de la marque telles Viola Davis, Jane Fonda ou encore Elle Fanning. “On n’a pas encore les batteries pour sèche-cheveux… Tant pis, on fera des chignons”, s’amuse samedi un coiffeur alors que règne un calme inhabituel, la faute à la coupure d’électricité qui touche la région. Pour le joaillier Chopard, également partenaire du festival, “c’est le luxe, la palme d’or” mais “pour L’Oréal Paris qui est une marque de grand public, s’associer à Cannes, c’est lui donner cette image de luxe, alors qu’elle n’est pas une marque de luxe”, explique à l’AFP Julie El Gouzzi, auteure de “Manuel du luxe”. Le Festival de Cannes, “est très riche en termes d’image”, abonde Laurence Lim, dirigeante de l’agence Cherry Blossoms Intercultural Branding, “c’est le glamour associé à la culture que n’ont pas du tout le Met Gala, les Oscars, etc.”. “Une féministe peut aussi être belle !”, déclare Jane Fonda à l’AFP. “Je me sens très à l’aise à Cannes avec L’Oréal Paris. C’est une marque que je respecte vraiment. L’année prochaine cela fera 20 ans que je suis avec eux”, a-t-elle ditMais surtout, le Festival de Cannes, “pour toutes les marques qui sont présentes, c’est un moment pour créer du contenu pour les réseaux sociaux”, selon Julie El Ghouzzi. “Ces 15 dernières années ce qui a changé, c’est la digitalisation de notre métier”, confirme à l’AFP Delphine Viguier-Hovasse, la patronne de L’Oréal Paris. – 5 milliards de vues -“Cannes, c’est 5 milliards d’occasions de voir L’Oréal Paris sur les réseaux sociaux”, dit-elle. Si une dizaine de personnes gèrent les réseaux sociaux pendant le festival, le travail a aussi été fait en amont.”Au moment où Alia Bhatt (actrice indienne égérie de L’Oréal, NDLR) a posé le pied sur le tapis rouge, le look, le rouge à lèvres, le fond de teint, la laque” utilisés pour la maquiller, “étaient mis en ligne sur le site indien de vente Nykaa”, explique la patronne de la marque. Une stratégie payante puisque “sur la journée d’Alia Bhatt, on a une progression de 80% des ventes de maquillage en Inde sur Nykaa”, selon elle. L’actrice a plus de 86 millions d’abonnés sur Instagram. En termes de Media Impact Value (MIV), un indicateur de Launchmetrics, qui attribue une valeur monétaire réelle aux stratégies marketing, le joaillier Chopard arrivait en tête lors du festival de Cannes en 2024 avec 32,3 millions de dollars de MIV, suivi de L’Oréal Paris (28,7 millions de dollars) et de Dior (26,8 milions de dollars). “Le risque”, pour les marques, dont L’Oréal Paris, “c’est l’importance de la croissance de la fierté nationale” notamment dans des pays comme la Chine et l’Inde, selon Laurence Kim, or “les célébrités sous les feux de la rampe au Festival de Cannes sont surtout américaines”. Et gare au faux pas comme lors du Met Gala de New York cette année qui a été “énormément critiqué en Inde parce que les célébrités de Bollywood qui étaient présentes ont été ignorées”.”Ce qui est important ce n’est pas ce qui se passe à Cannes, c’est la résonance de l’événement”, selon Alexis Perakis-Valat, directeur général de la division produits grand public.Le groupe L’Oréal, “a fait 50% de croissance l’année dernière sur les pays émergents (Amérique Latine, Moyen-Orient, Inde…)”, rappelle-t-il. En 2024, L’Oréal Paris a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 7 milliards d’euros, en hausse de 9,2%. Le groupe L’Oréal a réalisé plus de 43 milliards d’euros de ventes.