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Cryptomonnaie: arrestation au Maroc d’un commanditaire présumé d’une série d’enlèvements

Un Franco-Marocain de 24 ans recherché par la justice française a été arrêté au Maroc, soupçonné d’avoir commandité une série d’enlèvements dans le milieu des cryptomonnaies, dont le rapt avec séquestration du cofondateur de la société Ledger, David Balland.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a remercié mercredi sur X les autorités marocaines “pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire” entre Paris et Rabat, “en particulier contre la criminalité organisée”.Une source proche des autorités a confirmé à l’AFP l’arrestation de cet homme, Badiss Mohamed Amide Bajjou, révélée par le quotidien Le Parisien.Le parquet de Versailles a également confirmé “l’interpellation au Maroc récente par les autorités marocaines d’un individu franco-marocain âgé de 24 ans, originaire des Yvelines, déjà condamné par la justice”. Il “faisait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par un juge d’instruction versaillais qui avait transmis aux autorités marocaines une demande d’entraide internationale”, a ajouté le ministère public dans un communiqué.Cet homme originaire du Chesnay, dans les Yvelines, faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol notamment pour “arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’un ordre ou d’une condition, commis en bande organisée”.Cette arrestation intervient dans un contexte de multiplications des rapts et tentatives d’enlèvements dans le secteur des cryptomonnaies depuis janvier, inquiétant les autorités françaises et les incitant à redoubler de vigilance.Cette série noire a commencé en janvier, avec notamment le kidnapping, avec séquestration, du cofondateur de Ledger David Balland et sa compagne. L’alerte avait été donnée par l’autre cofondateur de cette société spécialiste de portefeuilles crypto, Eric Larchevêque, qui avait reçu une vidéo d’un doigt coupé de David Balland, accompagnée d’une importante demande de rançon en cryptomonnaie. Ce dernier avait finalement été libéré et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule. L’information judiciaire se poursuit, avec au moins neuf suspects mis en examen, dont un autre commanditaire présumé.Badiss Mohamed Amide Bajjou est soupçonné d’être l’un des donneurs d’ordre de ce rapt qui avait suscité la consternation, affirme Le Parisien.- Deux notices rouges –  Le suspect a été interpellé à Tanger, dans le nord du Maroc, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) du pays, cité par l’agence officielle marocaine MAP.Badiss Mohamed Amide Bajjou était également recherché, toujours selon Le Parisien, pour avoir commandité depuis le Maroc l’agression d’une femme de 56 ans dans les Yvelines afin que son fils paye une rançon en cryptomonnaies contre sa libération en 2023.Bruno Retailleau était en contact depuis plusieurs jours avec son homologue marocain, a fait valoir à l’AFP l’entourage du ministre de l’Intérieur. Le suspect faisait l’objet de deux notices rouges dans le but de son arrestation provisoire aux fins d’extradition, précise-t-on de même source, ajoutant qu’il appartient à l’autorité judiciaire marocaine de se prononcer sur une demande d’extradition ou une dénonciation officielle des faits.De son côté, la justice française s’interroge également sur l’implication éventuelle de Badiss Mohamed Amide Bajjou dans la série de rapts ou tentatives d’enlèvement du mois de mai à Paris et en région parisienne, dont l’une en pleine rue à Paris, selon Le Parisien.Cette spectaculaire tentative d’enlèvement dans le XIe arrondissement de la fille et du petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium, immortalisée par une vidéo devenue virale, a eu un très fort écho médiatique. Les victimes étaient parvenues, avec l’aide de riverains, à faire fuir leurs agresseurs.Dans le cadre de cette affaire et d’une autre déjouée in extremis fin mai près de Nantes, la justice a mis en examen vendredi 25 jeunes, âgés de 16 à 23 ans.   Début janvier, un homme de 56 ans avait été retrouvé dans le coffre d’une voiture près du Mans, à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile situé dans l’Ain. Selon plusieurs médias, il s’agissait du père d’un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains. Une rançon “très élevée” avait été réclamée.Le 1er mai, le père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies avait lui été enlevé par quatre hommes encagoulés, déjà en plein Paris, et libéré deux jours plus tard. Cinq personnes ont été mises en examen dans cette affaire.abo-anr-dho-mca-adr/bfa/jco

En Corse, derrière les promenades en mer, la criminalité organisée en embuscade

Derrière la vague d’incendies criminels qui a frappé des bateaux de promenade en mer ces derniers jours en Corse, magistrats, spécialistes et collectifs antimafia pointent la présence, de longue date, de la criminalité organisée dans ce secteur touristique lucratif.Mardi, à Calvi (Haute-Corse), cinq semi-rigides appartenant à trois sociétés différentes ont été incendiés par des personnes munies de bidons d’essence, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. “Les premières constatations suggèrent une origine criminelle”, a confirmé à l’AFP le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, qui a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs et destruction en bande organisée par un moyen dangereux.Mercredi toujours à Calvi, c’était au tour d’un luxueux catamaran également dédié aux excursions d’être détruit par les flammes, et là encore l’hypothèse d’une origine criminelle est “privilégiée”, a précisé à l’AFP le procureur.Fin avril à Saint-Florent, autre port de Haute-Corse, un bateau de promenade faisant figure d’institution avait été détruit par un incendie criminel qui avait également endommagé quatre autres navires. Mi-mai à Ajaccio, c’était un bateau de la compagnie effectuant les traversées dans le golfe d’Ajaccio qui était incendié, après une précédente tentative en février.Face à ces événements, le collectif antimafia “Maffia no, a vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) a dénoncé ces “attentats crapuleux” contre “le tourisme maritime”, dont “la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise”.La justice doit “mettre hors d’état de nuire les auteurs de ces actes lâches avant qu’ils ne poussent plus loin leur avantage et ne recourent à l’assassinat pour consolider leur domination”, a appelé le collectif.- “Outil pour blanchir” -Même indignation du côté de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Corse, qui craint que sans la mise “hors d’état de nuire sans délai” des auteurs “de cette vague de violence autodestructrice”, “l’économie de la Corse déjà fragilisée” soit “précipitée vers le chaos et l’anarchie”.Pour un spécialiste de la sécurité en Corse interrogé par l’AFP sous couvert d’anonymat, depuis des décennies “la batellerie en Corse est attractive pour la criminalité organisée, parce que ça n’est pas très difficile de blanchir dans ce secteur. Quand on a un bateau de 20 places et qu’on embarque 10 personnes, il est facile de dire qu’on en a embarqué 20. Donc non seulement il y a de l’argent à se faire parce qu’il y a de la clientèle, mais en plus c’est un outil assez pertinent pour blanchir des fonds”.Cet expert rappelle l'”hyperconcurrence dans le secteur”, qui s’était déjà traduite par des morts et des blessés par balles et de multiples incendies dans les années 1990 et 2000, en particulier dans les bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud) où les sociétés de promenades en mer se menaient une véritable guerre.En juin 2019, un batelier de 52 ans, condamné en 2016 dans une affaire d’extorsion autour de ce juteux marché, avait également été tué sur le port de Bonifacio dans ce qui avait été analysé par le procureur d’Ajaccio de l’époque comme une possible réplique dans la guerre du secteur.”Aujourd’hui encore, la présence de la criminalité organisée est avérée dans ce secteur économique”, assure le spécialiste consulté par l’AFP.En avril 2024, dix personnes avaient ainsi été mises en examen dans une enquête pour extorsion et blanchiment autour de la “prise de contrôle d’un village de vacances” et “des conditions d’exploitation d’une société de promenade en mer, en Haute-Corse”, avait annoncé le parquet de Marseille.Cette enquête concernait la mouvance du “clan Federici”, qui figure parmi les 25 bandes criminelles de l’île de Beauté répertoriées dans une note confidentielle de 2022 de la police nationale, consultée par l’AFP. Près de 520.000 euros et un véhicule avaient été saisis.

“Personne n’en parle, tout le monde regarde”: l’addiction au porno abordée au lycée

“Quand la pornographie était un problème dans ma vie, je restais sur mon téléphone dans ma chambre toute la journée”: avec des témoignages personnels, des jeunes bénévoles de l’association We Are Lovers sensibilisent des lycéens contre l’addiction qu’elle peut provoquer.Au lycée L’Initiative à Paris, en ce jour de mai, un étudiant de Sciences Po et un jeune ingénieur prennent la parole devant les élèves de seconde réunis dans un gymnase.”Le système de la pornographie est conçu pour qu’on devienne +addict+”, observent-ils avant de diffuser une vidéo qui en décrypte les mécanismes, la libération de dopamine, puis l’accoutumance et la recherche de sensations toujours plus fortes.Quelque 30% des mineurs consultent chaque mois des sites pornographiques, selon une enquête de l’Arcom en 2023. Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons se rend chaque mois sur ces sites, c’est le cas de deux tiers des 16-17 ans et de 21% des garçons de 10-11 ans.Une loi de 2024 oblige les éditeurs de sites X à instaurer un système d’identification pour empêcher les mineurs d’y accéder. Au grand dam de Aylo, maison mère de Youporn, Pornhub et Redtube, qui, pour protester, a annoncé suspendre l’accès à ces sites pornographiques en France.L’association WAL a été créée en 2018 par de jeunes adultes qui “ont pris conscience de leur addiction et ont voulu en parler aux jeunes, comme des grands frères parlent à leur petit frère ou soeur”, explique son directeur général Jean-Marc Timon-David.- “En parler” -Elle organise, à la demande des établissements scolaires, des interventions devant une classe ou tout un niveau, pour des élèves de la 4e à la terminale, où des étudiants ou jeunes professionnels témoignent de leur expérience personnelle.Ce jour-là, ces bénévoles évoquent devant les lycéens parisiens les conséquences d’une consommation problématique de pornographie: fatigue, difficulté de concentration, perte d’estime de soi, difficultés sexuelles, isolement, comportements sexistes…”Je sentais que la pornographie faisait que je m’isolais. Je n’étais plus motivé à sortir. Dans la vraie vie, je commençais à avoir du mal à parler avec des filles”, explique Côme, 24 ans.”Parfois notre partenaire regarde de la pornographie et pense qu’il faut reproduire. On se dit, pour être aimée, il faut que je fasse ce qu’on me demande”, poursuit Marie-Pia, 29 ans, secrétaire générale de l’association.Puis ils évoquent comment s’en sortir: “en parler à quelqu’un de confiance, ça permet de comprendre qu’on n’est pas tout seul. Cela concerne beaucoup de gens qui en souffrent sans le dire”, dit Mahé, 24 ans.Dans le gymnase, les élèves sont attentifs à ces conseils, liés à l’hygiène de vie, aux activités ou à la consultation d’un spécialiste… – “Libre accès” -We Are Lovers propose un programme sur internet, Revival, d’aide à la sortie de l’addiction au porno. Quelque 60 bénévoles dans une dizaine de villes ont déjà sensibilisé plus de 70.000 personnes. Agés de 19 à 30 ans, ces bénévoles sont “de la première génération qui a eu un libre accès au porno dès le plus jeune âge sur internet”, explique M. Timon-David.Venue assister à cette session parisienne, la ministre chargée du numérique Clara Chappaz, accompagnée de la Haute Commissaire à l’Enfance Sarah El-Haïry, demande aux élèves combien ont vu du porno. Beaucoup de mains se lèvent. Combien en ont vu sans l’avoir cherché? La quasi totalité lèvent le bras.Des papiers sont distribués pour des questions. “Mon petit frère de sept ans regardait une vidéo sur YouTube et est arrivé sur un site porno, il est trauma(tisé) maintenant”, écrit un élève. “Merci pour l’intervention!”, écrit un autre.”C’est très bien de l’aborder sous l’angle de l’addiction” confirme un lycéen interrogé après cette intervention. “Il faudrait en parler, comme le harcèlement”, commente une jeune fille. “C’est difficile d’en sortir. C’est tabou, personne n’en parle alors que tout le monde regarde”, relève un autre lycéen.L’établissement avait prévenu les parents de l’intervention de l’association. Celle-ci organise également des sessions pour les parents et éducateurs et des webinaires sur son site le dernier mercredi de chaque mois.

Espaces protégés: “Une personne sur vingt en infraction”, lors de contrôle de l’OFB en mai

Pêche illégale, perturbation d’animaux, quad hors-piste: “Une personne sur vingt” était en infraction lors d’une campagne de contrôle dans les espaces naturels protégés français menée en mai par l’Office français de la biodiversité (OFB), a-t-il annoncé mercredi.L’établissement public, notamment chargé de la police de l’environnement, a réalisé 1.781 opérations pour un total de 17.118 contrôles pendant le mois de mai, période qui correspond à un pic d’activité dans la nature: couvaisons, naissances, floraisons. La campagne annuelle nationale s’est soldée par 878 infractions relevées.”Il y a une prise de conscience des gens, une acceptabilité du contrôle, et en même temps on voit qu’on a près de 900 infractions, donc une personne sur vingt en infraction dans ces espaces protégés”, a commenté auprès de l’AFP le directeur général de l’OFB, Olivier Thibault.”Donc on a besoin de continuer à parler de la réglementation, la contrôler, la faire appliquer, échanger…”, a-t-il souligné.Les infractions les plus fréquentes ont concerné la pêche en eau douce illégale, des atteintes aux espèces et habitats protégés (cueillette, destructions de nids, perturbation des animaux…) et des circulation à moteur dans des espaces naturels protégés.Une grande partie des infractions (356) a concerné le littoral et la mer, espaces particulièrement fréquentés avec les longs week-ends du printemps, période qui correspond aussi à la nidification. Certains oiseaux de mer construisent ainsi des nids directement sur le sable, tandis que la ponte des tortues marines peut aussi être dérangée.”On a constaté pas mal de dérangements sur les plages”, avec “des gens pas tout à fait conscients du dérangement qu’ils peuvent faire”, a relevé Olivier Thibault.Les infractions constatées se sont pour l’essentiel traduites par des procès-verbaux électroniques assortis d’amendes forfaitaires mais les cas les plus graves ont donné lieu à l’ouverture de “53 enquêtes judiciaires”, a-t-il précisé.

Espaces protégés: “Une personne sur vingt en infraction”, lors de contrôle de l’OFB en mai

Pêche illégale, perturbation d’animaux, quad hors-piste: “Une personne sur vingt” était en infraction lors d’une campagne de contrôle dans les espaces naturels protégés français menée en mai par l’Office français de la biodiversité (OFB), a-t-il annoncé mercredi.L’établissement public, notamment chargé de la police de l’environnement, a réalisé 1.781 opérations pour un total de 17.118 contrôles pendant le mois de mai, période qui correspond à un pic d’activité dans la nature: couvaisons, naissances, floraisons. La campagne annuelle nationale s’est soldée par 878 infractions relevées.”Il y a une prise de conscience des gens, une acceptabilité du contrôle, et en même temps on voit qu’on a près de 900 infractions, donc une personne sur vingt en infraction dans ces espaces protégés”, a commenté auprès de l’AFP le directeur général de l’OFB, Olivier Thibault.”Donc on a besoin de continuer à parler de la réglementation, la contrôler, la faire appliquer, échanger…”, a-t-il souligné.Les infractions les plus fréquentes ont concerné la pêche en eau douce illégale, des atteintes aux espèces et habitats protégés (cueillette, destructions de nids, perturbation des animaux…) et des circulation à moteur dans des espaces naturels protégés.Une grande partie des infractions (356) a concerné le littoral et la mer, espaces particulièrement fréquentés avec les longs week-ends du printemps, période qui correspond aussi à la nidification. Certains oiseaux de mer construisent ainsi des nids directement sur le sable, tandis que la ponte des tortues marines peut aussi être dérangée.”On a constaté pas mal de dérangements sur les plages”, avec “des gens pas tout à fait conscients du dérangement qu’ils peuvent faire”, a relevé Olivier Thibault.Les infractions constatées se sont pour l’essentiel traduites par des procès-verbaux électroniques assortis d’amendes forfaitaires mais les cas les plus graves ont donné lieu à l’ouverture de “53 enquêtes judiciaires”, a-t-il précisé.

Fouilles dans le “cimetière” d’Émile Louis: des chaussures et un vélo mis au jour

Des chaussures et un vélo ont été retrouvés dans le “cimetière” du tueur en série Émile Louis, où des fouilles entamées fin mai doivent se poursuivre jusqu’au 13 juin, a indiqué mercredi à l’AFP le procureur d’Auxerre.Deux chaussures et un vélo, “probablement de femme et d’ancienne facture”, ont été retrouvés lors de cette opération menée sur des terrains situés à Rouvray (Yonne), non loin d’Auxerre, a indiqué Hugues de Phily, qui dit cependant vouloir rester “très prudent”. Les 448 militaires mobilisés pour éclaircir cette affaire vieille d’un demi-siècle progressent vers des zones “de plus en plus sensibles”, a souligné M. de Phily.Ces secteurs sont ceux où Émile Louis, qui s’en prenait à des jeunes femmes handicapées, pupilles de l’assistance publique, avait indiqué dans les années 2000 avoir enterré ses victimes. Mais seules deux de ses sept victimes identifiées ont été retrouvées, ainsi qu’un crâne d’une huitième victime potentielle, découvert fin 2018: Marie Ambroisine Coussin, disparue en 1975.Les recherches visent donc à la fois à retrouver d’autres restes de Mme Coussin, mais également les corps des cinq victimes toujours disparues, voire d’autres femmes qui pourraient également avoir été tuées par Émile Louis.Le périmètre des fouilles est “considérable, même par rapport à ce qui a été fait à l’automne dernier”, a souligné le procureur, en référence à des recherches engagées dans cette région, pas exactement au même endroit.Ces opérations avaient déjà permis de retrouver une douzaine d’objets, dont “une semelle de chaussure à talon, deux pièces de textile et un vêtement”, avait indiqué à l’époque le parquet.Ces découvertes, jugées prometteuses par les parties civiles, avaient poussé à la nouvelle campagne de fouilles malgré son coût élevé (100.000 euros environ). De nouveaux témoignages ont par ailleurs été recueillis, a indiqué le procureur. “Toutes les personnes qui se sont signalées ont été entendues”, a-t-il déclaré. Une personne a notamment été entendue récemment parce qu’elle a découvert un crâne humain dans ce secteur dans les années 80. Émile Louis a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes femmes placées par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), disparues dans l’Yonne entre 1975 et 1979. L’ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d’accueil à leur institut médico-pédagogique, est décédé en 2013 à 79 ans.

L’Assemblée rejette la motion de censure LFI contre Bayrou

Sans surprise et dans un hémicycle clairsemé, l’Assemblée nationale a rejeté mercredi une motion de censure déposée par LFI contre le Premier ministre François Bayrou et son gouvernement, les deux camps s’accusant de manoeuvres au Parlement.En l’absence de soutiens suffisants, et notamment des voix PS et du RN, la septième motion de censure contre François Bayrou n’a obtenu que 116 voix sur 289 nécessaires pour faire chuter le gouvernement.Elle aura surtout offert le terrain pour un match retour sur une proposition de loi agricole clivante.”Il y a bientôt un an que le résultat des urnes est bafoué par le président de la République”, a lancé depuis la tribune la députée insoumise Mathilde Hignet. Elle a accusé le gouvernement et ses soutiens de faire “alliance une fois de plus avec l’extrême droite sur l’un des textes les plus rétrogrades pour notre environnement”.Les députés écologistes, et une partie du groupe GDR (communiste et ultramarin) ont voté pour, la députée Sophie Taillé-Polian, dénonçant une “loi poison”. Dans le viseur: un coup tactique du bloc central, soutenu par l’alliance entre le RN et les ciottistes, concernant la loi agricole dite Duplomb-Menonville.Le texte, clivant, porte notamment une mesure de réintroduction à titre dérogatoire d’un pesticide néonicotinoïdes. Ecologistes et insoumis avaient répondu dans l’hémicycle en déposant une multitude d’amendements (quelque 1.500 écologistes et 800 LFI). Invoquant une “obstruction”, les députés favorables à l’essentiel de la loi ont choisi de  rejeter eux-mêmes le texte de manière préventive, pour sauter l’étape de l’Assemblée, et l’envoyer directement devant une commission mixte réunissant sept députés et sept sénateurs.”Le gouvernement n’est pas à l’origine de ce texte. Il n’est pas à l’origine de son adoption. Il n’est pas à l’origine de la motion de rejet, mais il est coupable”, a ironisé depuis la tribune François Bayrou, estimant que “c’est la première fois que l’Assemblée nationale est invitée à voter contre l’Assemblée nationale”.- PS et RN renvoient à plus tard -Plus offensif ensuite le chef du gouvernement a accusé les Insoumis de se livrer à une “tactique méthodique et constante, permanente de l’obstruction, du blocage, c’est à dire, au bout du compte, de l’immobilisme” au Parlement.Le chef du gouvernement a également défendu la loi Duplomb-Menonville, dont “plusieurs mesures sont vitales pour notre agriculture”. Quant au Parlement, il a appelé à en revoir le fonctionnement, et privilégier l’examen de plusieurs textes de loi en même temps, que les députés voteraient ensuite “lors de séance plénière concentrée sur une demi journée par exemple, comme cela se passe au Parlement européen”.Comme prévu le RN n’a pas soutenu la motion de censure, qui “n’aura aucun résultat au bénéfice des Français” selon son vice-président Sébastien Chenu. “Votre tour viendra, monsieur le Premier ministre, plus vite que celui que vous réservez aux Français”, a-t-il cependant lancé à l’adresse de François Bayrou, l’accusant entre autres de “préparer un budget (pour la France en 2026) sans toucher au tabou de l’immigration”.Pour le PS, Mélanie Thomin a déploré une Assemblée “bâillonnée” par la tactique sur la loi Duplomb. Mais “nous ne voulons pas voter une motion de censure contre le Parlement”, a-t-elle confirmé, alors qu’une seule élue a au final voté cette motion. Le PS renvoie une éventuelle censure aux suites données par le gouvernement au conclave sur les retraites.Jeudi matin les oppositions auront l’occasion de remettre le sujet sur la table, avec un vote attendu sur une proposition de résolution communiste qui appelle à revenir sur le passage de l’âge de départ à 64 ans. Ce serait le premier véritable vote sur le sujet dans l’hémicycle, mais le texte n’aurait pas de valeur contraignante.

Pensions alimentaires : des associations féministes dénoncent une “injustice fiscale criante”

Des associations féministes ont exhorté mercredi, à la veille de la fin de la période de déclarations des revenus 2024, à défiscaliser les pensions alimentaires, jugeant que la situation actuelle constituait une “injustice fiscale criante” pour les femmes. Mise en place après un divorce ou une séparation, la pension alimentaire est une contribution financière versée par l’un des parents à l’autre pour participer aux frais liés à “l’entretien et à l’éducation de l’enfant” (nourriture, vêtements, transport, frais de logement, loisirs, cantine…).  Cette pension, considérée comme un transfert de revenus, est ajoutée aux ressources du parent ayant la garde de l’enfant à titre principal – et à l’inverse déduite des ressources de l’autre parent – pour le calcul de l’impôt sur le revenu. Elle est également prise en compte dans les barèmes des prestations sociales (RSA, prime d’activité, prestations familiales et aides au logement).Ce système se fait aux dépens des femmes qui représentent plus de 90% des quelque 900.000 parents percevant une pension alimentaire chaque année, dénoncent une dizaine d’associations féministes (Fondation des femmes, Osez le féminisme, la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles…), qui ont lancé une pétition réclamant une révision de cette fiscalité. “Défiscaliser les pensions est une mesure de justice”, souligne la Fondation des femmes dans un communiqué. Il s’agit d'”une mesure simple, compréhensible et attendue, qui allégerait la charge financière des mères, éviterait les erreurs de déclaration, et reconnaîtrait enfin que cette somme appartient à l’enfant.”Un amendement socialiste, visant à défiscaliser la pension alimentaire reçue par le parent ayant la garde de l’enfant et à supprimer l’avantage fiscal dont bénéficie celui qui la verse, avait été approuvé en octobre 2024 par les députés sous le gouvernement Barnier mais n’avait pas été retenu dans le budget final pour 2025 voté sous le gouvernement Bayrou.  “Cette avancée avait suscité un réel espoir pour les familles monoparentales qui ne doit pas rester lettre morte, il est temps de rouvrir la discussion”, estime la Fondation des femmes.

La ville de Paris veut doter la Seine d’une personnalité juridique

La ville de Paris souhaite doter la Seine d’une personnalité juridique pour pouvoir défendre les intérêts du fleuve et mieux protéger son écosystème, dans le cadre d’un mouvement mondial de reconnaissance de la nature qui a déjà permis d’attribuer ce type de droit à plusieurs sites.Dans un voeu adopté mercredi, le Conseil de Paris demande au Parlement d’adopter une loi donnant à la Seine une personnalité juridique “sous la forme d’une personne morale de droit public, permettant à une autorité gardienne indépendante de défendre en justice ses droits”.”La Seine doit pouvoir se défendre elle-même, comme un sujet de droit et non comme un objet, parce qu’elle sera toujours attaquée”, a plaidé la maire socialiste Anne Hidalgo.Cette reconnaissance s’est déjà concrétisée pour le fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande, la lagune de Mar Menor en Espagne et la forêt de Los Cedros en Equateur qui “ont montré l’exemple”, a-t-elle développé.Le Conseil de Paris s’est appuyé sur les conclusions d’une convention citoyenne sur l’avenir de la Seine réunie entre mars et mai dernier, dans la même veine que les initiatives engagées autour de la Loire et du Rhône. Cinquante citoyens tirés au sort proposent d’accorder à la Seine des droits fondamentaux comme “le droit à exister, à couler, à se régénérer”. Un “parlement” du fleuve permettrait de “penser des décisions de long terme et contenir le poids des différents lobbys”, a expliqué devant les élus Aurélie Huguet, rapporteure citoyenne.La Seine doit être considérée comme un écosystème dont “personne ne peut revendiquer la propriété” où la sauvegarde du vivant doit “primer sur tout”, selon les conclusions de la convention. Elle note qu’une dynamique “positive” de protection de la biodiversité a été entreprise depuis plusieurs années, avec la piétonnisation des quais et la dépollution de l’eau, qui permettent aujourd’hui au fleuve d’héberger 39 espèces de poissons, contre seulement quatre en 1970.Mais l’écosystème reste menacé par sa pollution, l’augmentation de la température de l’eau, l’utilisation de pesticides dans l’agriculture… L’ouverture de la baignade au public prévue cet été, avec les installations qu’elle implique, pourrait présenter “des risques supplémentaires”, avertissent les citoyens.Pour l’élu communiste Jean-Philippe Gilet, la convention citoyenne “sous-estime la portée actuelle du Code de l’environnement et la possibilité pour les associations de bénéficier d’un droit d’action en justice”. Il a également regretté une réflexion cantonnée à Paris “alors que la Seine traverse quatre régions”.Les droits de la Seine ont fait l’objet cet hiver d’un procès fictif joué au théâtre de la Concorde à Paris, réunissant notamment sur scène l’ancien procureur général de la Cour de cassation François Molins et l’avocate Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement.