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Budget: le PS ne votera pas la censure, Bayrou dégaine un premier 49.3

Le PS a tranché, ses députés s’abstiendront de voter la censure du gouvernement de François Bayrou sur le budget de l’Etat, sur lequel le Premier ministre a dégainé lundi le premier article 49.3 de son mandat.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, François Bayrou semble donc assuré de rester à Matignon, même si le Rassemblement national décidait de voter la censure.”Aucun pays ne peut vivre sans budget et la France moins que tout autre”, a argué François Bayrou à la tribune de l’hémicycle, engageant la responsabilité de son gouvernement sur le projet de budget 2025, un texte de compromis dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateursLes Insoumis ont répondu comme attendu par l’annonce d’une motion de censure, qui n’aura toutefois aucune chance d’aboutir sans les voix des députés du Parti socialiste. Le bureau national du parti à la rose a tranché: il ne votera pas pour faire chuter François Bayrou.”Le projet de loi de finances pour 2025 demeure un budget de droite”, a affirmé le groupe PS dans un communiqué, invoquant l'”esprit de responsabilité” et “l’intérêt du pays” pour “ne pas censurer le gouvernement au moment où la France attend de disposer d’un budget”. Selon le groupe PS l’ensemble des 66 députés suivront la décision du Bureau national, et cette position vaudra pour le budget de l’Etat comme celui de la Sécurité sociale. Une décision importante puisque François Bayrou doit dégainer lundi après-midi un autre 49.3 sur le budget de la Sécu.”Le vote de non-censure par le PS consomme son ralliement au gouvernement Bayrou”, a tancé dans une note de blog le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, quand le président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel a dénoncé un texte “encore plus austéritaire et plus nocif pour le pays que ce que projetait Michel Barnier”.Si le PS a “arraché des concessions” sur le budget de l’Etat, elles “restent largement insuffisantes”, avait reconnu dimanche le chef de file des députés socialistes Boris Vallaud. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, avait-il ajouté.Deux lignes s’affrontaient au sein du parti, entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.Le PS déposera d’ailleurs de sa propre initiative une motion de censure spontanée (article 49.2) en réaction à ces propos, mais qui semble n’avoir aucune chance de recueillir les voix du RN. “Ils savent bien que ce sera une balle à blanc”, a réagi Eric Coquerel.- Le RN décidera mercredi -Lundi, ce sont plutôt les partisans d’une non-censure qui se faisaient entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.L’exécutif a fermé la porte à de nouvelles concessions au budget de l’Etat. La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Le RN, dont les voix sont aussi nécessaires pour aboutir à une censure, devait trancher lundi, mais a reporté sa réunion à mercredi en début d’après-midi, selon un cadre du groupe présidé par Marine Le Pen.Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure. Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.sl-far-sac-are/hr/sp

Grèce: des milliers d’habitants fuient Santorin frappée par des séismes à répétition

Quelques milliers d’habitants de Santorin ont quitté cette île mondialement connue de Grèce, frappée de nouveau lundi par des secousses sismiques, malgré les appels au calme du Premier ministre.Plus de 200 secousses telluriques ont été enregistrées depuis dimanche au large de cette île touristique de l’archipel des Cyclades, en mer Égée, connue notamment pour ses chapelles à coupoles bleues accrochées aux falaises volcaniques.La plus forte secousse a atteint une magnitude de 4,9 lundi en milieu de journée, selon l’Institut géodynamique de l’Observatoire d’Athènes. “Nous devons gérer un phénomène géologique très intense”, a prévenu le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis depuis Bruxelles. “Je souhaite avant tout demander aux habitants de l’île de rester calmes”, a-t-il ajouté. Depuis dimanche, quelques milliers de résidents ont quitté l’île qui compte 15.500 habitants permanents, apeurés par la fréquence intense de ces secousses en particulier ces deux derniers jours.Environ un millier de passagers ont embarqué lundi après-midi à bord d’un ferry à destination du Pirée, le grand port au sud d’Athènes, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.- “Ça secouait” -Plus d’un millier de personnes avaient déjà quitté Santorin dimanche. “La nuit dernière, nous avons vérifié, le (ferry) Blue Star Chios avait à son bord 1.100 personnes originaires de Santorin”, a ainsi précisé une garde-côte à l’AFP.Toutefois, l’AFP n’a constaté aucun mouvement de panique des habitants. Des files d’attente se sont formées dans le calme devant certaines agences de voyage locales.Selon une employée d’une agence de voyages, un ferry supplémentaire devrait quitter Santorin vers 1H00 du matin (23h00 GMT).”Nous sommes tous inquiets (…) On doit tous partir et faire la queue pour attendre le ferry, surtout pour (protéger) nos enfants”, a expliqué à l’AFP Dimitris Selistaï, 45 ans, qui travaille à Santorin depuis 25 ans.”Ça secouait, ça secouait, ça secouait toutes les 3 ou 4 heures hier. Je n’ai jamais vécu cela avant” à Santorin, a témoigné auprès de l’AFP Kostas Sakavaras, un guide touristique installé depuis 17 ans sur l’île, qu’il a quittée dimanche avec sa famille.”Nous avons décidé de partir pour des raisons de sécurité”, a-t-il ajouté, joint par téléphone. “Le bateau (reliant Santorin au Pirée) était plein”, a-t-il ajouté.  L’épicentre du séisme de magnitude 4,9 est situé entre Santorin et l’île proche d’Anafi, également touristique, a indiqué cet institut.Quelques minutes après, les résidents ont reçu un message d’alerte sur leurs téléphones portables les prévenant du “risque de glissement de terrain” dans certains villages.La compagnie aérienne Aegean Airlines a affrété des vols supplémentaires lundi et mardi au départ et à destination de Santorin, selon l’agence de presse ANA.Tous les établissements scolaires de l’île ainsi que des îles voisines d’Amorgos et de Ios resteront fermés jusqu’à vendredi, ont décidé les autorités.- Vigilance -Selon des sismologues, l’activité sismique touche aussi d’autres îles proches, également touristiques, comme Anafi, Ios et Amorgos, célèbre depuis qu’une partie du film “Le Grand bleu” y a été tourné.Le Royaume-Uni comme l’Allemagne ont recommandé aux voyageurs sur place de suivre les conseils du ministère grec de la Protection civile.Les autorités ne cessent d’appeler à la plus grande vigilance. Les riverains doivent se tenir à l’écart de certains ports de Santorin, vider leurs piscines et éviter les rassemblements à l’intérieur des bâtiments.Mais le ministre de la Protection civile, Vassilis Kikilias a répété au Parlement à Athènes que toutes les mesures adoptées jusqu’ici étaient “préventives”.Athènes a insisté sur le fait que les secousses n’étaient pas le résultat d’une activité volcanique mais d’une activité tectonique. Santorin est l’une des îles volcaniques des Cyclades les plus prisées des touristes: elle en a accueilli 3,4 millions en 2023, au point de susciter des inquiétudes quant au phénomène du surtourisme.Mais les touristes se font rares à cette période de l’année. En Bulgarie, Bayko Baykov, PDG de l’agence de voyages Bohemia a toutefois prévenu que de nombreux clients étaient alarmés. “Mais il reste du temps pour que la situation se calme” avant la haute saison, a-t-il fait valoir. En 1956, l’île avait été touchée par un séisme de 7,5 sur l’échelle de Richter qui avait fait une cinquantaine de morts et provoqué un tsunami.Le paysage spectaculaire de Santorin a été créé par une éruption volcanique vers 1.600 ans avant Jésus-Christ.

Spain ex-football chief’s kiss wrong ‘in any social or work setting’: Hermoso

Jenni Hermoso on Monday told the trial of Spain’s former football chief Luis Rubiales that his forced kiss on her in 2023 “shouldn’t happen in any social or work setting”.Rubiales provoked worldwide outrage when he cupped Hermoso’s head and gave her an unsolicited kiss after she helped Spain beat England in the 2023 Women’s World …

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Le défenseur des baleines Paul Watson fait citoyen d’honneur de la ville de Paris

Paul Watson, figure de la défense des baleines, a reçu lundi la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris des mains de la maire Anne Hidalgo, qui a estimé que la nationalité française devrait lui être accordée.L’activiste américano-canadien, fondateur de l’organisation de protection de la biodiversité et des écosystèmes marins Sea Shepherd, s’est dit “fier et honoré” d’être “associé à une ville où le débat contemporain sur le changement climatique a commencé” et a rappelé que “rien n’est accompli sans prendre des risques”.Cette distinction de la ville est donnée “à des personnes qui sont menacées” et qui “portent un combat qui a à voir avec les droits humains”, a expliqué Anne Hidalgo. Engagé depuis une cinquantaine d’années pour la défense des baleines et connu pour ses actions coup-de-poing, l’homme de 74 ans espère “arriver au changement sans blesser personne” et affirme qu’il a “toujours opéré dans le cadre de la loi”.Paul Watson a été détenu au Groenland pendant cinq mois, avant que le Danemark ne rejette une demande d’extradition émanant du Japon. Il a pu rentrer à Paris, où il vit depuis 10 ans, le 20 décembre. “La France doit vous donner plus qu’un asile elle doit vous donner la nationalité”, a affirmé la maire PS de Paris, alors que l’Americano-Canadien, qui avait demandé la nationalité française en octobre, se dit “très optimiste” à propos de la démarche.Sea Shepherd “a un bateau qui ira en Islande cet été. On a un autre navire qui stationne dans l’océan près de l’Australie et surveille, donc si le Japon retourne dans cette zone, nous serons là”, a déclaré Paul Watson à la presse.Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, explique que face à une “répression de plus en plus forte” il faut “s’attendre à ce que le mouvement de la défense pour la planète soit aussi de plus en plus important”.Paul Watson avait été arrêté le 21 juillet à Nuuk, capitale du Groenland, un territoire autonome du Danemark, après la relance d’une demande émise par le Japon en 2012 via une notice rouge d’Interpol.Le militant affirme qu'”il faut remettre en cause Interpol non seulement pour moi, mais pour les centaines de personnes qui vivent dans des pays où Interpol est utilisé comme une arme pour stopper les dissidents activistes et les lanceurs d’alerte”.Les autorités nippones accusent Paul Watson d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010 dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

Le défenseur des baleines Paul Watson fait citoyen d’honneur de la ville de Paris

Paul Watson, figure de la défense des baleines, a reçu lundi la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris des mains de la maire Anne Hidalgo, qui a estimé que la nationalité française devrait lui être accordée.L’activiste américano-canadien, fondateur de l’organisation de protection de la biodiversité et des écosystèmes marins Sea Shepherd, s’est dit “fier et honoré” d’être “associé à une ville où le débat contemporain sur le changement climatique a commencé” et a rappelé que “rien n’est accompli sans prendre des risques”.Cette distinction de la ville est donnée “à des personnes qui sont menacées” et qui “portent un combat qui a à voir avec les droits humains”, a expliqué Anne Hidalgo. Engagé depuis une cinquantaine d’années pour la défense des baleines et connu pour ses actions coup-de-poing, l’homme de 74 ans espère “arriver au changement sans blesser personne” et affirme qu’il a “toujours opéré dans le cadre de la loi”.Paul Watson a été détenu au Groenland pendant cinq mois, avant que le Danemark ne rejette une demande d’extradition émanant du Japon. Il a pu rentrer à Paris, où il vit depuis 10 ans, le 20 décembre. “La France doit vous donner plus qu’un asile elle doit vous donner la nationalité”, a affirmé la maire PS de Paris, alors que l’Americano-Canadien, qui avait demandé la nationalité française en octobre, se dit “très optimiste” à propos de la démarche.Sea Shepherd “a un bateau qui ira en Islande cet été. On a un autre navire qui stationne dans l’océan près de l’Australie et surveille, donc si le Japon retourne dans cette zone, nous serons là”, a déclaré Paul Watson à la presse.Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, explique que face à une “répression de plus en plus forte” il faut “s’attendre à ce que le mouvement de la défense pour la planète soit aussi de plus en plus important”.Paul Watson avait été arrêté le 21 juillet à Nuuk, capitale du Groenland, un territoire autonome du Danemark, après la relance d’une demande émise par le Japon en 2012 via une notice rouge d’Interpol.Le militant affirme qu'”il faut remettre en cause Interpol non seulement pour moi, mais pour les centaines de personnes qui vivent dans des pays où Interpol est utilisé comme une arme pour stopper les dissidents activistes et les lanceurs d’alerte”.Les autorités nippones accusent Paul Watson d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier japonais en 2010 dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

En Ille-et-Vilaine, après les crues, l’heure est au grand nettoyage

Avec la décrue, l’heure est au grand nettoyage à Bruz et à Guipry-Messac, deux communes d’Ille-et-Vilaine touchées par les inondations. Avec la découverte des dégâts qui plombent le moral des sinistrés. A la clinique du Moulin, bordée par la Seiche dont le niveau a enfin baissé, les équipes de la protection civile s’activent lundi matin.”L’objectif est déjà de faire le premier nettoyage: il y a les cages d’ascenseur à pomper, les sols à dégraisser, parce qu’il y a une cuve de graisse qui a débordé. Il faut sécuriser parce que ce n’est pas forcément évident de se déplacer en sécurité”, observe Louis Joubaud, 24 ans, chef de mission à la protection civile. Sa dizaine d’hommes et deux camions bardés d’équipements, dont des pompes, vont rester toute la journée sur les lieux.Non loin, la directrice de la clinique spécialisée en santé mentale, Sophie Bensoussan constate l’étendue du sinistre, comme dans la cuisine, où un énorme réfrigérateur a baigné dans l’eau, montée jusqu’à environ 70 cm.”C’est un peu déprimant de voir tout ça, c’est hyper sale et ça sent mauvais”, lâche-t-elle, le coeur lourd. “Il est difficile d’évaluer le coût des dégâts”, ajoute-t-elle, tablant pour une réouverture dans un mois pour les quelque 85 patients (et 70 patients de jour). La situation est d’autant plus difficile à vivre que l’établissement avait déjà été évacuée le 9 janvier pour les mêmes raisons.”Ce qui nous inquiète le plus, c’est le moral de nos patients. C’est la deuxième évacuation pour eux, ça a été brutal”, dit Glwadys, 25 ans, qui a troqué sa tenue d’infirmière pour un casque et des gants afin de participer au décrassage. Sur le parking, Sonia Jeanne, 54 ans, attend la dépanneuse car la voiture de sa fille est restée sous les eaux. “Notre fille a été transférée dans une autre clinique (…). Le moral n’est pas top”, glisse Mme Jeanne, guère rassurée par l’emplacement de la clinique où est habituellement hospitalisée sa fille depuis trois ans.- “ça allait arriver” -A une trentaine de kilomètres au sud, à Guipry-Messac, l’eau a considérablement baissé, permettant la réouverture du pont sur la Vilaine, qui relie les deux parties de la ville.Le long des quais, par un temps froid et sec, de nombreux habitants jettent dans des petits camions-bennes du mobilier ravagé par les eaux. Christian, 61 ans, qui habite là depuis 2010, a envoyé à la décharge trois canapés, un scooter ou encore son billard après avoir eu 1,40 m d’eau. “Quand on a acheté ici, on savait bien qu’on était en zone inondable. Je le savais que ça allait arriver un jour…”, philosophe-t-il. Situé au beau milieu du pont qui enjambe la Vilaine, le restaurant La Minoterie est resté “coupé” du monde pendant plusieurs jours, selon Daniel Aldandachi, franco-syrien de 60 ans, propriétaire des lieux depuis trois ans. “Bien sûr, on en avait entendu parler du risque de crue. Mais ça a été un choc de voir la vitesse de l’eau monter”, confie-t-il en préparant un café, avant de montrer les sous-sols du restaurant encore partiellement inondés et rendus glissants par la boue. Il a déjà dû jeter ses stocks de viande, de légumes, de fruits…Malgré tout, “le moral est bon, il y a eu un énorme élan de solidarité, de la mairie, des habitants, des secours. Il faut être optimiste, même si le problème est la lenteur des assurances”, dit-il alors que l’expert n’arrivera que le 12 février et qu’il espère pouvoir rouvrir dans un mois.De l’autre côté du pont, Jean-Luc Prisé, propriétaire de trois commerces qui ont été largement inondés, a lui le moral en berne. “C’est un carnage”, dit-il en voyant toutes les denrées et mobiliers pourris par les eaux et évacués par des bénévoles. Pour lui, les dégâts vont se chiffrer “en centaines de milliers d’euros”.

En Ille-et-Vilaine, après les crues, l’heure est au grand nettoyage

Avec la décrue, l’heure est au grand nettoyage à Bruz et à Guipry-Messac, deux communes d’Ille-et-Vilaine touchées par les inondations. Avec la découverte des dégâts qui plombent le moral des sinistrés. A la clinique du Moulin, bordée par la Seiche dont le niveau a enfin baissé, les équipes de la protection civile s’activent lundi matin.”L’objectif est déjà de faire le premier nettoyage: il y a les cages d’ascenseur à pomper, les sols à dégraisser, parce qu’il y a une cuve de graisse qui a débordé. Il faut sécuriser parce que ce n’est pas forcément évident de se déplacer en sécurité”, observe Louis Joubaud, 24 ans, chef de mission à la protection civile. Sa dizaine d’hommes et deux camions bardés d’équipements, dont des pompes, vont rester toute la journée sur les lieux.Non loin, la directrice de la clinique spécialisée en santé mentale, Sophie Bensoussan constate l’étendue du sinistre, comme dans la cuisine, où un énorme réfrigérateur a baigné dans l’eau, montée jusqu’à environ 70 cm.”C’est un peu déprimant de voir tout ça, c’est hyper sale et ça sent mauvais”, lâche-t-elle, le coeur lourd. “Il est difficile d’évaluer le coût des dégâts”, ajoute-t-elle, tablant pour une réouverture dans un mois pour les quelque 85 patients (et 70 patients de jour). La situation est d’autant plus difficile à vivre que l’établissement avait déjà été évacuée le 9 janvier pour les mêmes raisons.”Ce qui nous inquiète le plus, c’est le moral de nos patients. C’est la deuxième évacuation pour eux, ça a été brutal”, dit Glwadys, 25 ans, qui a troqué sa tenue d’infirmière pour un casque et des gants afin de participer au décrassage. Sur le parking, Sonia Jeanne, 54 ans, attend la dépanneuse car la voiture de sa fille est restée sous les eaux. “Notre fille a été transférée dans une autre clinique (…). Le moral n’est pas top”, glisse Mme Jeanne, guère rassurée par l’emplacement de la clinique où est habituellement hospitalisée sa fille depuis trois ans.- “ça allait arriver” -A une trentaine de kilomètres au sud, à Guipry-Messac, l’eau a considérablement baissé, permettant la réouverture du pont sur la Vilaine, qui relie les deux parties de la ville.Le long des quais, par un temps froid et sec, de nombreux habitants jettent dans des petits camions-bennes du mobilier ravagé par les eaux. Christian, 61 ans, qui habite là depuis 2010, a envoyé à la décharge trois canapés, un scooter ou encore son billard après avoir eu 1,40 m d’eau. “Quand on a acheté ici, on savait bien qu’on était en zone inondable. Je le savais que ça allait arriver un jour…”, philosophe-t-il. Situé au beau milieu du pont qui enjambe la Vilaine, le restaurant La Minoterie est resté “coupé” du monde pendant plusieurs jours, selon Daniel Aldandachi, franco-syrien de 60 ans, propriétaire des lieux depuis trois ans. “Bien sûr, on en avait entendu parler du risque de crue. Mais ça a été un choc de voir la vitesse de l’eau monter”, confie-t-il en préparant un café, avant de montrer les sous-sols du restaurant encore partiellement inondés et rendus glissants par la boue. Il a déjà dû jeter ses stocks de viande, de légumes, de fruits…Malgré tout, “le moral est bon, il y a eu un énorme élan de solidarité, de la mairie, des habitants, des secours. Il faut être optimiste, même si le problème est la lenteur des assurances”, dit-il alors que l’expert n’arrivera que le 12 février et qu’il espère pouvoir rouvrir dans un mois.De l’autre côté du pont, Jean-Luc Prisé, propriétaire de trois commerces qui ont été largement inondés, a lui le moral en berne. “C’est un carnage”, dit-il en voyant toutes les denrées et mobiliers pourris par les eaux et évacués par des bénévoles. Pour lui, les dégâts vont se chiffrer “en centaines de milliers d’euros”.

Rhône: la préfecture suspend partiellement l’activité d’un abattoir

La préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes a suspendu lundi l’activité d’abattage des porcs dans un abattoir du Rhône, après une inspection ayant mis en évidence “des anomalies majeures en matière de protection animale”.La préfète “a pris la décision de suspendre l’activité d’abattage des porcins sur le site de Saint-Romain-de-Popey” de la société Secat, avec effet immédiat, indique la préfecture dans un communiqué.L’exploitant dispose de deux chaînes d’abattage, bovine et ovine/porcine. L’activité bovine est maintenue sous réserve de “procéder à un certain nombre d’actions” pour l’améliorer, précise la préfecture, et sur la branche ovine/porcin, l’activité porcine présente des anomalies et est donc suspendue.L’arrêté de suspension pourra être levé “dès la mise en Å“uvre des mesures correctives demandées” et “la transmission des documents justificatif sollicités”, précise la préfecture.La direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait réalisé jeudi puis vendredi une inspection à vide puis en fonctionnement de la chaîne porcine, après la diffusion d’une vidéo et le dépôt d’une plainte par l’association L214 contre l’abattoir pour “sévices graves et mauvais traitements” sur des moutons, des cochons et des vaches, tués entre ses murs.Les images diffusées par L214, filmées sur place entre octobre 2024 et janvier 2025, montraient des “animaux égorgés conscients et décapités encore vivants”, selon l’association.L’outil d’abattage et les modes opératoires de l’exploitant “ne respectent pas les exigences réglementaires minimales concernant la mise à mort des animaux en abattoir”, affirmait-t-elle encore.L’établissement appartient à la communauté d’agglomération de l’ouest rhodanien. Selon L214, il produit de la viande pour des cantines scolaires et la cantine du conseil départemental. La viande est aussi vendue dans des supermarchés, des boucheries locales et chez des producteurs, notamment sous certification Label rouge et bio du Beaujolais.

Budget: Bayrou va dégainer ses 49.3 au risque de la censure

François Bayrou fera usage pour la première fois lundi de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l’État, puis l’invoquera sur celui de la Sécurité sociale, mettant ainsi en jeu son poste lors de motions de censure dont l’adoption dépendra des socialistes et du RN.Deux mois après la chute du gouvernement Barnier, les députés doivent examiner à partir de 16H00 le texte de compromis sur le budget de l’État, dont a accouché vendredi une commission mixte paritaire (CMP) réunissant 14 députés et sénateurs.L’ensemble des députés d’opposition ont voté contre le texte en CMP, ne laissant guère d’autre choix au Premier ministre que d’engager la responsabilité du gouvernement, en l’absence de majorité à l’Assemblée.”Un pays comme le nôtre ne peut pas rester sans budget. Le seul moyen, c’est d’engager la responsabilité du gouvernement”, a annoncé M. Bayrou à La Tribune Dimanche. Matignon a confirmé que le chef du gouvernement dégainerait deux fois l’arme constitutionnelle dès lundi, sur les deux budgets.Selon une source gouvernementale, il devrait le faire rapidement sur le budget de l’État, après les traditionnels discours du rapporteur du texte et du président de la commission des Finances, et juste avant l’examen d’une motion de rejet préalable de LFI.Et les débats devraient aussi être courts sur la première partie du budget de la Sécurité sociale qui en compte trois. M. Bayrou pourrait encore recourir deux fois cette semaine au 49.3 sur ce texte, en espérant une adoption conforme au Sénat autour des 17-18 février.Mais il faudra d’abord passer les haies de la censure.- PS tiraillé -La France insoumise a annoncé de longue date une motion de censure pour faire chuter M. Bayrou sur le budget de l’État et en déposera une deuxième en réponse au 49.3 sur le budget de la Sécu. Leur examen pourrait intervenir dès mercredi, avec le soutien attendu des communistes et écologistes, même si une décision devra être arrêtée mardi au groupe écologiste.La position du Rassemblement national et du PS, dont les voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement, n’est pas connue. Le groupe présidé par Marine Le Pen doit prendre sa décision lors d’une réunion de groupe lundi à partir de 15H00. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a affirmé dimanche que le budget proposé était “pire que l’absence de budget”, et que lui-même souhaitait la censure.Mais il appartiendra à Marine Le Pen et à Jordan Bardella de trancher.Les regards sont plus particulièrement braqués sur les socialistes, avec qui le gouvernement négocie depuis plusieurs semaines.A Ouest-France dimanche, le président du groupe Boris Vallaud a affirmé que la question n’était “pas encore tranchée”. Un bureau national s’est réuni lundi midi, mais la décision pourrait se faire attendre jusqu’à mercredi.Si le PS a “arraché des concessions”, elles “restent largement insuffisantes”, affirme-t-il. “Mais nous savons aussi que ce pays a besoin d’un budget et nous entendons les inquiétudes, les craintes des entreprises, des collectivités ou des associations”, dit-il.Deux lignes s’affrontent donc au PS entre ceux qui ne veulent pas laisser le pays sans gouvernement et sans budget, comme le demande l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, et ceux qui veulent censurer notamment au nom des valeurs depuis que M. Bayrou a utilisé le terme de “sentiment de submersion” migratoire, cher à l’extrême droite.- “Changement d’alliance” -Lundi, les premiers se faisaient davantage entendre. “Ce n’est évidemment pas un budget (de la Sécurité sociale) de gauche mais il est assurément plus acceptable que le budget Barnier”, a estimé dans Les Échos Jérôme Guedj.Les socialistes pourraient-ils demander de nouvelles concessions d’ici mercredi ? Pas dans le budget de l’État puisque la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a confirmé sur France 2 que le texte soumis au 49.3 sera celui issu de la CMP.Quant à une hausse du Smic, celle-ci “n’est pas à l’ordre du jour”, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin, qui l’a renvoyée à “une conférence sociale plus large”, après le conclave sur les retraites.Les socialistes restent par ailleurs sous la pression des Insoumis. S’ils “ne votent pas la motion de censure, alors ils auront procédé à un changement d’alliance (…) et auront renié les engagements pris devant les électeurs”, répète le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.LFI devrait “peut-être s’interroger sur sa stratégie”, a répondu le député socialiste Philippe Brun après la nette défaite du candidat Insoumis Louis Boyard à la municipale partielle de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne).sl-far-sac-are/sde/jco