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PMU: l’Etat fait le pari du changement de statut et de gouvernance

L’Etat vient au secours de la filière hippique confrontée à une baisse des paris et préconise une réforme, un “Pacte PMU 2030”, qui entend changer le statut et la gouvernance de l’opérateur.Le PMU, né en 1930, est un Groupement d’intérêt économique (GIE) détenu par France Galop et la SETF (Société d’encouragement à l’élevage du trotteur français) qui se partagent à parts égales le bénéfice net (8% des mises) pour financer la filière hippique et ses 40.000 emplois.Les joueurs empochent 75% des mises sous forme de gains tandis que l’Etat en reçoit 9%.Selon le bilan 2024 de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), le PMU a enregistré 6,6 milliards d’euros de mises l’an dernier, pour 1,7 milliard de produit brut des jeux (différence entre les mises des joueurs et leurs gains), en baisse de 2% sur un an.Et l’année 2025 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices puisque selon France Galop en juin, les mises étaient en baisse de 4% depuis le début de l’année. Mercredi, le gouvernement, s’appuyant sur  un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui confirme “la tendance à la baisse des enjeux du pari hippique”, a annoncé un “Pacte PMU 2030” dont l’une des plus importantes mesures sera, de “rénover la gouvernance” et changer le statut du PMU pour le faire évoluer en GIE commercial. Ce statut de GIE commercial, selon certains médias, permettrait notamment de ne plus reverser la totalité de son bénéfice net aux sociétés mères et de constituer des réserves. Le PMU aurait “davantage d’autonomie stratégique” et “cela renforce l’entreprise et sa profitabilité”, souligne Bercy auprès de l’AFP, En juin, le départ d’Emmanuelle Malecaze-Doublet, qui dirigeait le PMU depuis juillet 2022 a été dévoilé sans qu’aucun successeur ne soit annoncé. “L’enjeu c’est de retrouver une dynamique de croissance” avait alors souligné une source au sein d’une société de courses.- Bisbilles -L’Etat demande également mercredi aux sociétés mères, France Galop et la SETF, de “poursuivre les efforts d’économies et de réduction pérenne des charges en favorisant davantage la mutualisation de leurs services, et dégager, en parallèle, de nouvelles recettes hors-paris”.France Galop a annoncé fin mai un plan d’économies et de “retour à l’équilibre”: la société diminuera progressivement ses charges d’organisation des courses de 20 millions d’euros à horizon 2029, et surtout elle va réduire de 20,3 millions les “encouragements” (allocations versées à la filière) à partir de 2026, après une réduction de 10,5 millions cette année.L’assemblée générale du PMU fin juin avait été source de bisbille entre les deux sociétés, la SETF refusant d’approuver les comptes 2024. Les professionnels de la filière avaient alors publié une lettre ouverte poussant les sociétés mères à rassurer immédiatement les professionnels de leur bonne collaboration.Le gouvernement a désigné mercredi Eric Woerth, député de l’Oise, pour diriger la mise en oeuvre du “Pacte PMU 2030”. Il aura pour mission “de formaliser un accord stratégique avec les sociétés mères en s’appuyant sur les recommandations de l’IGF, de définir le contenu du Pacte PMU 2030, de proposer une réforme de la gouvernance du PMU et de fixer la clé de répartition entre les sociétés mères, et de formaliser le mandat de la prochaine équipe de direction du PMU”.La filière avait échappé cette année, après une large mobilisation, à une hausse des taxes sur les paris hippiques en point de vente. La loi de finance 2025 a en outre introduit la possibilité de parier en direct sur des courses hippiques.

Taïwan: le typhon Podul se dirige vers les côtes chinoises, le bilan des blessés s’alourdit

Le typhon Podul a frappé Taïwan mercredi, provoquant des fermetures de bureaux dans le sud, des immobilisations d’avions et des coupures de courant dans des centaines de milliers de foyers alors que certaines régions de Chine se préparaient à l’arrivée de la tempête.A Taïwan, des rafales de vent de 178 kilomètres par heure avaient été enregistrées peu de temps avant que le typhon ne touche terre et ne frappe le comté de Taitung (sud-est) a déclaré l’Agence centrale de météorologie (CWA).Une personne est portée disparue après être partie pêcher et avoir été emportée, tandis que 112 personnes ont été blessées, ont déclaré les responsables des services de secours.Plus de 8.000 personnes ont été évacuées de leur domicile. Plus de 134.500 foyers subissent des pannes de courant.Alors que Podul balayait les régions centrales et méridionales de Taïwan, frappées par la tempête, il a renversé des dizaines d’arbres et provoqué des inondations. Les villes de Kaohsiung, Tainan et Chiayi seront “particulièrement touchées ce soir, avec une augmentation des pluies également attendue à Penghu et Kinmen”, a déclaré le directeur de la CWA, Lu Kuo-chen, lors d’une réunion en présence du président Lai Ching-te.Tous les vols intérieurs sur l’île de 23 millions d’habitants ont été annulés pour mercredi, ainsi que des dizaines de vols internationaux.- Plus de 30.000 soldats mobilisés -Les services ferroviaires à grande vitesse sur la côte ouest ont été réduits, tandis que les services ferroviaires dans le sud-est ont été annulés. De nombreux services de ferry ont également été suspendus, et les entreprises et les écoles du sud ont fermé leurs portes. Plus de 31.500 soldats étaient prêts à participer aux opérations de sauvetage et de secours, ont déclaré les responsables des services de secours.Le typhon devrait toucher les côtes chinoises entre Xiamen, dans la province du Fujian, et Shantou, dans la province du Guangdong, entre mercredi soir et jeudi matin, a annoncé la chaîne de télévision publique chinoise CCTV.Certaines écoles du Guangdong ont suspendu leurs cours, tandis que les services ferroviaires et maritimes ont été temporairement interrompus. D’autres provinces, comme le Hunan et le Jiangxi, dans le centre de la Chine, connaîtront également des pluies abondantes à torrentielles, a-t-elle encore précisé.Une grande partie du centre et du sud de Taïwan se remet encore des effets du typhon Danas et de pluies diluviennes ces dernières semaines.Danas, qui a frappé Taïwan début juillet, avait fait deux morts et des centaines de blessés après avoir déversé plus de 500 millimètres de pluie sur le sud de l’île en un week-end.Taïwan est habitué à de fréquents passages de tempêtes tropicales entre juillet et octobre.Les scientifiques estiment que le changement climatique d’origine humaine provoque des phénomènes météorologiques plus intenses, augmentant le risque d’inondations dévastatrices.

Nouvelle-Calédonie: le FLNKS rejette l’accord de Bougival, Valls regrette un choix “incompréhensible”

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, a acté mercredi son rejet de l’accord sur l’avenir du territoire signé en juillet, choix jugé “incompréhensible” par le ministre des Outre-mer Manuel Valls qui appelle à poursuivre le dialogue.”Ma porte reste évidemment ouverte pour comprendre les raisons peu explicites de ce choix incompréhensible”, a-t-il déclaré dans un message publié sur Facebook, assurant “ne pas se résigner” à trouver un compromis alors qu’il doit se rendre dans l’archipel la semaine prochaine.Défendant un accord “inédit” permettant la création d’un “État de Nouvelle-Calédonie” doté d’une loi fondamentale, d’une nationalité calédonienne et de la compétence en relations internationales, Manuel Valls a aussi assuré que le texte de Bougival reconnaissait l’identité kanak. Plus tôt, le FLNKS avait confirmé sans surprise qu’il rejetait l’accord signé début juillet avec l’Etat et les non-indépendantistes à l’issue de plusieurs jours de négociations entre les différentes forces politiques calédoniennes.Le “projet d’accord de Bougival” est incompatible “avec les fondements et acquis de notre lutte”, a affirmé Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, lors d’une conférence de presse à Nouméa, quelques jours après un congrès extraordinaire du mouvement.Le texte, pourtant signé par les délégués du FLNKS, a suscité une levée de boucliers chez une partie du camp indépendantiste qui estime qu’il ne va pas assez loin dans la souveraineté du territoire français du Pacifique.En visioconférence depuis Mulhouse (Haut-Rhin), où il a été incarcéré pendant près d’un an, le président du FLNKS, Christian Tein, a dénoncé “un accord à marche forcée proposé par Macron”.”Bougival est derrière nous”, a affirmé Marie-Pierre Goyetche (Parti travailliste), également membre du bureau politique du FLNKS: “C’est un rejet en bloc, nous ne participerons pas au comité de rédaction” proposé par Manuel Valls pour clarifier certains termes de l’accord.  L’accord de Bougival continue d’être défendu localement par l’ensemble du camp non-indépendantiste, par l’Eveil océanien, parti “ni-ni” (ni indépendantiste, ni loyaliste), et par le Parti de libération kanak (Palika) et l’Union progressiste en Mélanésie (UPM), deux mouvements indépendantistes qui ont quitté le FLNKS en 2024. – “Nouvelle trahison” -Dans un communiqué, les deux principaux mouvements non-indépendantistes (Les Loyalistes et le Rassemblement-LR) ont déploré la décision du FLNKS, y voyant “un reniement de sa signature” et “une nouvelle trahison”.Ils appellent à la création “d’un comité ad hoc, composé de loyalistes et d’indépendantistes favorables à l’accord de Bougival, de membres de la société civile et d’experts” pour en “approfondir certains aspects techniques”.Sans attendre l’officialisation de ce rejet, Manuel Valls avait annoncé se rendre “la semaine du 18 août” en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord.”Je rencontrerai toutes les délégations politiques, j’installerai le comité de rédaction. Nous examinerons le projet”, a-t-il déclaré mercredi, expliquant que “chacun devra assumer ses responsabilités”.Le FLNKS souhaite lui “ouvrir le dialogue” pour la “signature d’un accord de Kanaky (nom donné au territoire par les indépendantistes, NDLR) le 24 septembre 2025”, conduisant à “l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté avant l’élection présidentielle de 2027”, selon Dominique Fochi.Il a également insisté sur la tenue de discussions “sous la supervision” de M. Tein. Libéré de prison en juin, celui-ci reste mis en examen pour son rôle présumé dans les émeutes de mai 2024, qui ont fait 14 morts et plusieurs milliards d’euros de dégâts. Le leader politique a toujours nié avoir appelé à la violence.”Nous en profiterons pour lui dire que nous voulons que les élections provinciales se tiennent en novembre (…) pour connaître la réelle légitimité des uns et des autres”, a-t-il ajouté.Ces élections, cruciales en Nouvelle-Calédonie, auraient dû se tenir fin 2024. Mais elles avaient été repoussées à novembre 2025 au plus tard après les émeutes causées l’an passé par le projet d’élargissement du corps électoral calédonien.Selon Manuel Valls, une proposition de loi organique (PPLO) a justement été déposée mercredi par six présidents de groupe du Sénat pour reporter ces élections à juin 2026, conformément au calendrier fixé par l’accord de Bougival.

Le traité sur le plastique “au bord du gouffre”

A Genève, les représentants de 184 pays ont beaucoup de difficultés mercredi à s’entendre sur les mesures nécessaires pour réduire la pollution plastique au niveau mondial, et les négociateurs censés rendre un texte de traité international jeudi sont “au bord du gouffre”, selon une déléguée.Dans la dernière phase de négociation, des dizaines de ministres sont arrivés à Genève pour tenter de débloquer le processus piloté par des diplomates, mais les négociations qui opposent de gros blocs de pays dans un climat tendu sont “très difficiles”, a indiqué le ministre danois de l’Environnement Magnus Heunicke. Une nouvelle mouture du texte de traité sur lequel travaillent les délégués depuis neuf jours, simplifiée par le président des débats, est attendue dans la journée, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources, et une réunion plénière pour faire le point a été fixée à 19H00.Le débat oppose toujours un groupe de pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur le niveau de production du plastique, dérivé du pétrole, et toute interdiction de molécules jugées dangereuses pour l’environnement ou la santé au niveau mondial. Deux mesures vivement soutenues par un groupe de pays “ambitieux” plus important, ainsi que les ONG.Ils font valoir des vices de forme sur le début du processus de négociation adopté par l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement en 2022 (sans l’Arabie Saoudite absente), et remettent en question même la portée du traité, estimant qu’il doit seulement porter sur la gestion du traitement des déchets, mais pas sur l’aval du cycle de production du plastique, ni sur des sujets de santé.David Azoulay, directeur du programme de santé environnementale au sein du groupe de réflexion suisse CIEL, s’attend à ce que le texte de synthèse que doit publier dans la journée le président des débats, soit “le plus petit dénominateur commun”, “très faible”, et qu’il ne soit pas à la hauteur d’un traité censé régler la crise du plastique.”Les négociateurs sont au bord du gouffre”, a ajouté Pamela Miller, coprésidente de l’ONG IPEN (International pollutants elimination network). Selon elle, “le traité plastique c’est le pétrole contre notre santé. Les gouvernements à Genève doivent dire de quel côté ils se trouvent”.Eirik Lindebjerg, de l’organisation environnementale WWF, craint “des compromis” et un “mauvais accord” de dernière minute, alors que WWF dit avoir recensé “plus de 150 pays en faveur d’une interdiction de certains plastiques et produits toxiques dangereux” et 136 souhaitant que le texte puisse à l’avenir être renforcé. Idem pour Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace: “les ministres doivent rejeter un traité faible”, a-t-il dit à l’AFP mercredi.”Un traité vidé de sa substance risque d’être contre-productif” a averti Marie-France Dignac, chercheuse française de l’INRAE qui pilote la délégation des scientifiques français présents aux négociations. Mais Aleksandar Rankovic, du groupe de réflexion The Common Initiative, estime qu’il “n’y a pas assez de place dans ces discussions pour les transformations industrielles nécessaires dans les pays producteurs”. “Certains abordent le sujet sous un angle de politique industrielle, de commerce international et d’accès au marché, alors que de l’autre côté, on ne les écoute pas et on parle de réglementation, d’environnement et de santé, ça ne peut pas marcher”, a-t-il dit à l’AFP.

La Grattachecca, le dessert glacé des Romains quand le soleil brûle

Pendant que thermomètre frôle les 40 degrés dans la capitale italienne, un dessert glacé venu de l’antiquité fait de l’ombre aux glaces, sorbets et autres granitas : la “grattachecca”, préparation traditionnelle à base de glace râpée au sirop.Dans un kiosque style Belle époque présent depuis près de cent douze années sur les rives du Tibre, Massimo Crescenzi, 72 ans, prépare les commandes d’une file de clients qui ne cesse de s’allonger à mesure que le mercure grimpe.En coulisse, sa femme Rosanna Mariani s’affaire à sortir de gros blocs de glace d’un congélateur, qu’elle explose à l’aide d’un pic en plus petits morceaux, avant de les râper dans une machine qu’elle presse manuellement. Son mari verse ensuite la glace pilée dans un verre, et y ajoute fruits frais et sirops, au choix des clients. Un dessert différent du granita sicilien, insiste-t-il, dans lequel l’eau est mélangée au sirop et aux fruits dès le départ, puis le tout congelé.- Saison de plus en plus longue -Un débat persiste à Rome sur la façon la plus hygiénique de produire ce dessert : avec la machine utilisée par Mme Mariani ou en râpant la glace à la main, comme le font encore certains vendeurs de grattachecca suivant la méthode d’origine.”C’est délicieux ! Surtout par une journée aussi chaude, c’est très rafraîchissant”, se réjouit Andrea Alvarado, une Californienne de 55 ans qui a opté pour une grattachecca goût tamarin, menthe et cerise noire – pour la somme de quatre euros. De passage à Rome, elle a repéré le lieu sur les réseaux sociaux : une façon moderne de découvrir une tradition antique.Avec des vagues de chaleur de plus en plus intenses et récurrentes dans la capitale, provoquées par le changement climatique, “on observe une demande croissante” de ces desserts glacés, assurent les propriétaires d'”Alla fonte d’oro” (“A la Fontaine d’or” en français). Le couple a donc décidé de s’adapter au phénomène : “avant, la saison débutait en juin et se terminait en septembre. Aujourd’hui, elle commence dès mai et s’étend jusqu’à octobre”, explique M. Crescenzi.”Et elle durera probablement encore plus longtemps dans les années à venir”, ajoute le septuagénaire.- “Quatre générations” -“C’est un kiosque qui a été ouvert par mon grand-père il y a plus de cent ans”, raconte M. Crescenzi, qui se réjouit de voir cette tradition familiale se conserver “sur quatre générations”, maintenant que son fils cadet l’aide en haute saison. En dégustant la préparation glacée, assise à l’ombre sur une chaise en plastique, l’Américaine Victoria Kiser assure qu'”on comprend pourquoi cet endroit est en activité depuis 1913″.Il a fait des émules sur les réseaux sociaux et parmi les publications touristiques, qui font régulièrement état des meilleurs sites pour déguster la grattachecca à Rome.M. Crescenzi, qui assure perpétuer une tradition ancestrale de la Ville éternelle, connaît sur le bout des doigts l’histoire du dessert.  “Historiquement, la glace provenait des montagnes des Abruzzes”, à près de 200 kilomètres de Rome, où elle “était acheminée par charrettes”, explique-t-il. Avant que “des usines ne se mettent à produire la glace”. D’après lui, le nom de “grattachecca” vient d’une anecdote sur un noble qui avait ses domestiques et, parmi eux, une femme appelée Francesca. “Quand il réclamait une boisson désaltérante avec de la glace, cette Francesca préparait cette boisson”, raconte-t-il. Or “dans le dialecte romain, le diminutif de Francesca est +checca+ : d’où +grattachecca+”. “C’est vraiment pas facile à prononcer”, s’amuse le visiteur bordelais Fabien Torcol – dire ‘gratta-keka’, ndlr- avant de dévorer sa  préparation glacée, parfum coco-citron. 

En Bretagne, la vaccination bat son plein contre la fièvre catarrhale ovine

Une piqûre, un coup de peinture: en Bretagne, les vétérinaires vaccinent à tour de bras bovins et ovins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), alors que la région est la plus touchée par l’épizootie avec une couverture vaccinale encore limitée.Chrystelle Quointeau, éleveuse de brebis au Haut-Corlay, dans les Côtes d’Armor, attrape une à une ses agnelles dans sa bergerie. Mickaël Martin, son vétérinaire, les pique d’un geste vif, tandis qu’elle les marque d’un trait vert pour s’assurer que toutes les bêtes aient bien eu leur rappel de vaccin, trois semaines après une première dose.Deux sérotypes de cette maladie transmise par des moucherons circulent actuellement dans les élevages ovins et bovins en France, la FCO3 et la FCO8.”Aujourd’hui nous avons fait le rappel de la vaccination pour la FCO8. J’avais fait la FCO3 en début d’année”, explique Chrystelle Quointeau, qui transforme le lait de ses brebis d’origine basque en fromage.L’éleveuse n’a pas eu de suspicion de bête malade. Pour autant, “je ne me suis pas posé la question, j’ai préféré vacciner que d’avoir le risque de perdre des bêtes”, dit-elle.”Il y aussi des risques d’infertilité, d’avortement”, poursuit la quadragénaire en montrant ses béliers qui passeront plusieurs semaines au pré avec les brebis pour la saillie.Entre le 1er juin et le 7 août, environ 3.500 foyers de FCO ont été recensés en France, avec une nette accélération relevée début août (quelque 1.300 nouveaux cas en une semaine), selon les chiffres du ministère de l’Agriculture.Les zones les plus touchées se concentrent en Bretagne, première région d’élevage de France, et dans des départements limitrophes, exception faite des Pyrénées-Atlantiques pour la FCO8.”La couverture vaccinale des troupeaux en Bretagne est faible”, relève le Groupement de défense sanitaire (GDS) Bretagne, une association regroupant plus de 90% des éleveurs bovins de la région.En 2024, la région avait été relativement épargnée par une épizootie massive, contrairement au Grand-Est et au Sud-Ouest où en 2025, la vaccination est bien suivie, selon les fédérations ovine et bovine, rattachées à la FNSEA, premier syndicat agricole.- “40 de fièvre” -“Ce n’est pas quand le feu arrive qu’il faut chercher de l’eau”, estime Gilles Morvan, coordinateur Bretagne de la Fédération nationale ovine (FNO), qui déplore le faible niveau de vaccination et craint un déficit d’agneaux au printemps prochain.Dans la même matinée, le vétérinaire a vacciné des vaches laitières à quelques kilomètres de là, au Bodéo. Plusieurs dizaines de prim’holsteins sont alignées dans l’étable, la gueule dans l’auge, bloquée le temps de manger par le cornadis, une barrière mobile.”J’ai eu deux vaches qui ont plus de 40 de fièvre”, raconte l’éleveur Christian Le Potier, ce qui l’a décidé à vacciner.Le vétérinaire fait trois aller-retours pour injecter aux vaches le rappel FCO3 et FCO8 et les vacciner contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui avait provoqué de gros dégâts dans des élevages en France en 2024.Les trois vaccins reviennent à 25 euros par tête à l’éleveur, qui aurait aussi pu vacciner lui-même. “Je préfère faire du préventif que du curatif” et éviter les avortements, poursuit-il.”L’épidémie est arrivée très rapidement” début juillet dans les Côtes d’Armor, retrace le vétérinaire, membre du Groupement technique vétérinaire (GTV) de Bretagne. La maladie peut provoquer “une grosse hyperthermie”, mais aussi “des conjonctivites (…), des ulcères buccaux qui empêchent les bovins ou les ovins de manger (…) des boiteries (…) et à moyen terme des gros problèmes de reproduction” dont des avortements et de la stérilité, énumère le soignant.Du côté de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, “ça nous interroge de vacciner massivement alors qu’on est en pleine épidémie”, déclare à l’AFP Julien Hamon, secrétaire général régional.”La vaccination sert à diminuer l’impact de la maladie à court ou à moyen terme, notamment sur la reproduction, (…) à diminuer la diffusion de ces virus” entre fermes, répond le vétérinaire Mickaël Martin, pour qui “il est encore temps de vacciner dès les premiers symptômes”.

En Bretagne, la vaccination bat son plein contre la fièvre catarrhale ovine

Une piqûre, un coup de peinture: en Bretagne, les vétérinaires vaccinent à tour de bras bovins et ovins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO), alors que la région est la plus touchée par l’épizootie avec une couverture vaccinale encore limitée.Chrystelle Quointeau, éleveuse de brebis au Haut-Corlay, dans les Côtes d’Armor, attrape une à une ses agnelles dans sa bergerie. Mickaël Martin, son vétérinaire, les pique d’un geste vif, tandis qu’elle les marque d’un trait vert pour s’assurer que toutes les bêtes aient bien eu leur rappel de vaccin, trois semaines après une première dose.Deux sérotypes de cette maladie transmise par des moucherons circulent actuellement dans les élevages ovins et bovins en France, la FCO3 et la FCO8.”Aujourd’hui nous avons fait le rappel de la vaccination pour la FCO8. J’avais fait la FCO3 en début d’année”, explique Chrystelle Quointeau, qui transforme le lait de ses brebis d’origine basque en fromage.L’éleveuse n’a pas eu de suspicion de bête malade. Pour autant, “je ne me suis pas posé la question, j’ai préféré vacciner que d’avoir le risque de perdre des bêtes”, dit-elle.”Il y aussi des risques d’infertilité, d’avortement”, poursuit la quadragénaire en montrant ses béliers qui passeront plusieurs semaines au pré avec les brebis pour la saillie.Entre le 1er juin et le 7 août, environ 3.500 foyers de FCO ont été recensés en France, avec une nette accélération relevée début août (quelque 1.300 nouveaux cas en une semaine), selon les chiffres du ministère de l’Agriculture.Les zones les plus touchées se concentrent en Bretagne, première région d’élevage de France, et dans des départements limitrophes, exception faite des Pyrénées-Atlantiques pour la FCO8.”La couverture vaccinale des troupeaux en Bretagne est faible”, relève le Groupement de défense sanitaire (GDS) Bretagne, une association regroupant plus de 90% des éleveurs bovins de la région.En 2024, la région avait été relativement épargnée par une épizootie massive, contrairement au Grand-Est et au Sud-Ouest où en 2025, la vaccination est bien suivie, selon les fédérations ovine et bovine, rattachées à la FNSEA, premier syndicat agricole.- “40 de fièvre” -“Ce n’est pas quand le feu arrive qu’il faut chercher de l’eau”, estime Gilles Morvan, coordinateur Bretagne de la Fédération nationale ovine (FNO), qui déplore le faible niveau de vaccination et craint un déficit d’agneaux au printemps prochain.Dans la même matinée, le vétérinaire a vacciné des vaches laitières à quelques kilomètres de là, au Bodéo. Plusieurs dizaines de prim’holsteins sont alignées dans l’étable, la gueule dans l’auge, bloquée le temps de manger par le cornadis, une barrière mobile.”J’ai eu deux vaches qui ont plus de 40 de fièvre”, raconte l’éleveur Christian Le Potier, ce qui l’a décidé à vacciner.Le vétérinaire fait trois aller-retours pour injecter aux vaches le rappel FCO3 et FCO8 et les vacciner contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui avait provoqué de gros dégâts dans des élevages en France en 2024.Les trois vaccins reviennent à 25 euros par tête à l’éleveur, qui aurait aussi pu vacciner lui-même. “Je préfère faire du préventif que du curatif” et éviter les avortements, poursuit-il.”L’épidémie est arrivée très rapidement” début juillet dans les Côtes d’Armor, retrace le vétérinaire, membre du Groupement technique vétérinaire (GTV) de Bretagne. La maladie peut provoquer “une grosse hyperthermie”, mais aussi “des conjonctivites (…), des ulcères buccaux qui empêchent les bovins ou les ovins de manger (…) des boiteries (…) et à moyen terme des gros problèmes de reproduction” dont des avortements et de la stérilité, énumère le soignant.Du côté de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, “ça nous interroge de vacciner massivement alors qu’on est en pleine épidémie”, déclare à l’AFP Julien Hamon, secrétaire général régional.”La vaccination sert à diminuer l’impact de la maladie à court ou à moyen terme, notamment sur la reproduction, (…) à diminuer la diffusion de ces virus” entre fermes, répond le vétérinaire Mickaël Martin, pour qui “il est encore temps de vacciner dès les premiers symptômes”.

Fromages rappelés: un “lien possible” avec 21 cas de listériose dont 2 décès, selon le gouvernement

Les autorités sanitaires ont identifié 21 cas de listériose, dont deux décès, qui pourraient présenter un “lien possible” avec la consommation de fromages au lait pasteurisé de la fromagerie Chavegrand ayant fait l’objet d’un rappel, selon un communiqué diffusé mardi par Santé publique France et le ministère de l’Agriculture.”Les investigations menées par Santé publique France (…) ont conduit à identifier début août des éléments épidémiologiques et microbiologiques convergents, établissant un lien possible entre ces” 21 “cas de listériose”, dont 18 depuis juin, “et la consommation de fromages au lait pasteurisé produits par la société Chavegrand”, indique le communiqué.Les fromages concernés, camemberts, crémeux, ou fromages de chèvre, entre autres, ont été commercialisés “jusqu’au 9 août 2025” par la fromagerie sur “l’ensemble du territoire national”, notamment en supermarchés, ainsi “qu’à l’international”.Les cas de listériose identifiés concernent des personnes âgées de 34 à 95 ans.Plus de 40 lots de fromages ont fait l’objet d’un rappel entre lundi et mardi en raison de suspicion de contamination à la bactérie Listeria, selon le site gouvernemental Rappel Conso.”Il est demandé aux personnes qui détiendraient ces produits de ne pas les consommer”, a averti le gouvernement.Les personnes ayant consommé ces fromages “et qui présenteraient de la fièvre, isolée ou accompagnée de maux de tête, et des courbatures, sont invitées à consulter leur médecin traitant en lui signalant cette consommation”.Les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les personnes âgées “doivent être particulièrement attentives à ces symptômes.”La listériose, provoquée par la Listeria monocytogenes, est la seconde cause de mortalité par intoxication alimentaire avec, en France, quelques dizaines de décès par an.Son délai d’incubation peut aller jusqu’à huit semaines.”La nouvelle est bouleversante et la fromagerie Chavegrand adresse ses condoléances aux familles touchées”, a réagi l’entreprise auprès de l’AFP.Selon la société, les fromages rappelés en juin et août, ont été produits sur une ancienne ligne de production, fermée début juin, remplacée par une nouvelle ligne, et soumise à “un plan d’analyse très renforcé”, qui n’a toujours pas permis de trouver de trace de Listeria au sein de la fromagerie.”On a multiplié par 100 le nombre d’analyses sur les produits et les équipements pour être sûr qu’il n’y avait pas de contaminant. Tous nos salariés qui travaillent très dur depuis le mois de juin sont abasourdis par cette nouvelle”, ajoute la communication de Chavegrand, qui parle d’un cas “rarissime”.Créée en 1952, cette PME creusoise, qui emploie 120 salariés, assure n’avoir “jamais connu de contamination de produit” auparavant depuis sa création.Pour l’association Foodwatch, “le problème pour les consommateurs est que, comme d’habitude, ces rappels surviennent trop tard quand le mal est fait”.Selon cette association de défense des consommateurs, la fromagerie aurait “dû prendre les mesures d’hygiène qui s’imposent et s’assurer qu’elle ne commercialisait pas de produits qui exposent les consommateurs à un danger pour leur santé”, après avoir déjà fait l’objet d’un rappel similaire en juin.max-mdz-hrc-mer-tsq/uh/as

Le traité sur le plastique “au bord de la falaise”

A Genève, les représentants de 184 pays ont beaucoup de difficultés mercredi à s’entendre sur les mesures nécessaires pour réduire la pollution plastique au niveau mondial, et les négociateurs censés rendre un texte de traité international jeudi sont “au bord de la falaise”, selon une déléguée.Dans la dernière phase de négociation, des dizaines de ministres sont arrivés à Genève pour tenter de débloquer le processus piloté par des diplomates, mais les négociations qui opposent de gros blocs de pays dans un climat tendu sont “très difficiles”, a indiqué mardi le ministre danois de l’Environnement Magnus Heunicke. Une nouvelle mouture du texte de traité sur lequel travaillent les délégués depuis neuf jours, simplifiée par le président des débats, est attendue dans la journée, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources, ainsi qu’une nouvelle réunion plénière pour faire le point.Le débat oppose toujours un groupe de pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur le niveau de production du plastique, dérivé du pétrole, et toute interdiction de molécules jugées dangereuses pour l’environnement ou la santé au niveau mondial. Deux mesures vivement soutenues par un autre groupe de pays “ambitieux” et les ONG.David Azoulay directeur du programme de santé environnementale au sein du groupe de réflexion suisse CIEL, s’attend à ce que le texte de synthèse que doit publier dans la journée le président des débats, soit “le plus petit dénominateur commun”, “très faible”, et qu’il ne soit pas à la hauteur d’un traité censé régler la crise du plastique.”Les négociateurs sont au bord de la falaise”, a ajouté Pamela Miller, coprésidente de l’ONG IPEN (International pollutants elimination network), qui fait partie des délégués observateurs de la négociation.Eirik Lindebjerg, de l’organisation environnementale WWF, craint “des compromis” et un “mauvais accord” de dernière minute, alors que WWF dit avoir recensé “plus de 150 pays en faveur d’une interdiction de certains plastiques et produits toxiques dangereux” et 136 souhaitant que le texte puisse à l’avenir être renforcé. Idem pour Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace: “les ministres doivent rejeter un traité faible”, a-t-il dit à l’AFP mercredi.Mais Aleksandar Rankovic, du groupe de réflexion The Common Initiative estime qu’il “n’y a pas assez de place dans ces discussions pour les transformations industrielles nécessaires dans les pays producteurs”. “Certains abordent le sujet sous un angle de politique industrielle, de commerce international et d’accès au marché, alors que de l’autre côté, on ne les écoute pas et on parle de réglementation, d’environnement et de santé, ça ne peut pas marcher”, a-t-il dit à l’AFP.

Méduses à la centrale nucléaire de Gravelines: un premier réacteur a redémarré (EDF)

Un premier réacteur de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) a redémarré mercredi matin, a annoncé EDF, alors que la production du site était totalement paralysée depuis lundi matin à cause de la présence massive de méduses.”Le réacteur n°6 a redémarré ce matin à 7H30″, selon une porte-parole d’EDF interrogée par l’AFP. Cette unité s’était arrêtée automatiquement lundi matin à cause de nombreuses méduses échouées dans les tambours filtrants des stations de pompage de l’eau de mer servant au refroidissement des réacteurs, un incident rarissime.Les unités de production n°2, 3 et 4, arrêtées automatiquement depuis dimanche soir pour la même raison, sont elles “toujours à l’arrêt”, les interventions étant “toujours en cours”, a ajouté la porte-parole d’EDF.Leur redémarrage est toujours prévu “dans les prochains jours”, a-t-elle précisé.A cause de cet incident, qui selon EDF n’a “pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l’environnement”, la production électrique de Gravelines était totalement à l’arrêt depuis lundi matin, comme ses unités de production n°1 et 5 sont actuellement en maintenance.Située au bord de la mer du Nord, près de Dunkerque, Gravelines est la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale, avec ses six réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts chacun.En 2024, cette centrale a produit l’équivalent des besoins de 60% à 70% de la consommation électrique annuelle de la région Hauts-de-France, rappelle EDF sur son site.Gravelines avait déjà vu sa production perturbée par des méduses dans les années 1990, et le même phénomène s’est aussi produit aux Etats-Unis, en Ecosse, en Suède ou encore au Japon dans les années 2010.La prolifération dans le monde de ces animaux marins gélatineux et urticants est due à plusieurs facteurs, dont le réchauffement des océans avec celui du climat, mais aussi la surpêche, qui élimine certains de leurs prédateurs directs comme le thon.