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Limoges: cambriolage à plusieurs millions d’euros dans un musée de porcelaine

Deux plateaux chinois et un vase classés “trésors nationaux” dérobés en pleine nuit: le musée national Adrien Dubouché de Limoges, qui possède une riche collection de porcelaine, a subi un préjudice de plusieurs millions d’euros dans la nuit de mercredi à jeudi.Les cambrioleurs sont entrés par effraction vers 03h15 en cassant une fenêtre sur le devant du bâtiment, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.Ils ont ensuite rejoint sa galerie historique pour y dérober “trois objets classés Trésors nationaux”, a ajouté le musée dans un communiqué, précisant qu'”aucun des agents de surveillance présents n’a été blessé”.Les pièces volées sont “deux plats particulièrement importants, en porcelaine de Chine de la manufacture de Jingdezhen, à décor bleu et blanc datant du XIVe et du XVe siècle (…) ainsi qu’un vase, également en porcelaine de Chine, décrit comme datant du XVIIIe pour une valeur totale d’assurance supérieure à 6,5 millions d’euros”, indique le musée.”Ce sont des pièces très symboliques de la production de cette manufacture chinoise située au centre de la Chine”, qui est la “première grande manufacture de porcelaine au monde”, a précisé à l’AFP Hervé Lemoine, président des Manufactures nationales.Elles “avaient fait l’objet d’un repérage, de toute évidence. Quand le service de sécurité est intervenu, il n’y avait déjà plus personne”, a ajouté le dirigeant de cet établissement public qui regroupe huit sites dont le musée Adrien Dubouché ou encore la cité de la céramique – Sèvres et Limoges.”L’alerte a très rapidement été donnée par les gardiens du musée” mais “malgré la célérité de l’intervention des services de police, les auteurs des faits avaient déjà pris la fuite”, a confirmé la procureure de la République à Limoges, Émilie Abrantes, dans un communiqué.- Auteurs en fuite -Selon le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie, il n’y a pas eu “de défaillance”. “Le système de sécurité a fonctionné mais il faudra peut-être le revoir”, a-t-il déclaré à la presse.”La criminalité progresse, nous devons toujours avoir un coup d’avance. Tous les grands musées du monde se voient dérober des pièces à un moment où un autre. Ce sont vraisemblablement des collectionneurs qui donnent des ordres pour dérober ces pièces et ils s’adressent à la très haute criminalité”, a-t-il ajouté.En 2015, au château de Fontainebleau (Seine-et-Marne), une quinzaine d’oeuvres asiatiques avaient été volées de manière très organisée, dont la couronne en or du roi de Siam et des pièces du XVIIIe siècle, considérées comme invendables sur le marché de l’art et jamais retrouvées à ce jour, rappelle un spécialiste qui a requis l’anonymat.Le parquet a ouvert une enquête de flagrance “du chef de vol aggravé de biens culturels exposés dans un musée de France, commis en réunion et avec dégradations”. Elle a été confiée aux services de la division de la criminalité organisée et spécialisée du SIPJ de Limoges, en co-saisine avec l’office central de lutte contre le trafic des biens culturels.- Collection réputée -Le Musée national Adrien Dubouché, inauguré en 1900 et rénové en 2012, revendique sur son site internet “la collection publique la plus riche au monde de porcelaine de Limoges”, l’une des plus réputées.Il met aussi en avant “des œuvres représentatives des grandes étapes de l’histoire de la céramique, de l’Antiquité jusqu’à nos jours, soit un ensemble de 18.000 œuvres, dont 5.000 sont aujourd’hui exposées”.Deux vols d’oeuvres estimées à plusieurs d’euros avaient eu lieu en novembre dernier, en plein jour, dans des musées français: cinq boîtes et tabatières de collection avaient été dérobées au musée Cognacq-Jay à Paris, en présence de visiteurs, par quatre personnes qui avaient brisé la vitrine qui les renfermait à coups de hache et de battes de baseball.Le lendemain, un trésor de joaillerie avait été la cible d’un vol à main armée dans un musée d’art sacré en Saône-et-Loire.La plupart des autres vols survenus ces dernières décennies concernaient des toiles de maître.sm-frl-jah-ls/gf/ppy/dro

Ukraine: les Européens discutent avec Trump des moyens d’augmenter la pression sur la Russie

Les soutiens européens de l’Ukraine s’entretiennent jeudi avec Donald Trump sur les garanties de sécurité à apporter à Kiev et les moyens d’augmenter la pression sur la Russie afin de la pousser à la table des négociations de paix.L’entretien en visioconférence entre le président américain et les principaux dirigeants européens ainsi que l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, a débuté peu après 14H00 (12H00 GMT), a indiqué l’Elysée.Les dirigeants de la “Coalition des Volontaires” – une trentaine de pays, essentiellement européens, qui soutiennent militairement l’Ukraine – ont acté au préalable dans la matinée l’effort supplémentaire de défense qu’ils sont prêts à fournir, une fois que les armes se seront tues.La réunion, qui se tenait à Paris au palais de l’Elysée et en visioconférence, devait permettre de “finaliser des garanties de sécurité robustes pour l’Ukraine”, a déclaré le président français Emmanuel Macron à l’ouverture des travaux.Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui copréside la Coalition avec Emmanuel Macron, a souligné qu’il était “nécessaire d’augmenter la pression” sur le président russe Vladimir Poutine alors que ce dernier “continue à repousser des négociations de paix et à mener des attaques scandaleuses sur l’Ukraine”, selon un porte-parole à Londres. Les Européens espèrent entendre de Donald Trump quels gestes concrets les Américains sont prêts à faire pour appuyer leurs propres efforts.Ils lui demandent aussi d’accroître les sanctions américaines sur la Russie qui ne montre aucun “signe”, selon le président ukrainien, de vouloir arrêter les combats.Le président américain, se disant “très déçu” par son homologue russe, a averti mercredi qu’il “se passerait quelque chose” si Moscou ne répondait pas à ses attentes de paix, en laissant le suspense entier.Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu avec l’émissaire spécial du président américain Steve Witkoff en marge de la réunion à l’Elysée, tiendront une conférence de presse à 15H00 (13H00 GMT).La “Coalition des volontaires” rassemble les soutiens militaires de l’Ukraine, pour l’essentiel européens, mais aussi le Canada, l’Australie ou le Japon. Elle est disposée à contribuer au renforcement de l’armée ukrainienne, voire pour certains pays – dont la France, le Royaume-Uni et la Belgique – à déployer des soldats en Ukraine, une fois un cessez-le-feu conclu, pour dissuader la Russie de toute nouvelle agression.- Réserves -Mais certains alliés se sont montrés hésitants dans l’attente de la contribution américaine, que plusieurs pays européens jugent indispensable avant tout engagement de leur part.Jusqu’à un cessez-le-feu, “il n’y aura certainement pas de déploiement de troupes en Ukraine et même après”, a rappelé le chancelier allemand Friedrich Merz.L’Allemagne entend plutôt contribuer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont indiqué des sources gouvernementales à l’AFP.La Russie martèle qu’elle n’acceptera aucune “intervention étrangère quelle qu’en soit la forme”, la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova qualifiant les protections demandées par Kiev de “garanties de danger pour le continent européen”.”Ce n’est pas à eux de décider”, a rétorqué jeudi Mark Rutte au nom de l’Otan, en déplacement à Prague.Donald Trump a promis lors d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington que les Etats-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles.Ce “filet de sécurité” américain, ou “backstop” en anglais, pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications -, le président américain ayant exclu l’envoi de troupes américaines au sol.En attendant, Vladimir Poutine, qui affiche un retour en force sur la scène internationale avec une présence très remarquée mercredi aux côtés du président chinois Xi Jinping et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à Pékin, après le sommet d’Anchorage le 15 août avec Donald Trump, multiplie les déclarations offensives.Moscou atteindra ses objectifs en Ukraine par la voie militaire si les négociations avec Kiev échouent, a-t-il averti depuis la Chine, assurant que ses troupes demeuraient “à l’offensive” sur l’ensemble du front.

Consentement: la France épinglée par la CEDH

La Cour européenne des droits de l’homme a condamné jeudi la France pour la réponse judiciaire apportée à des accusations de violences sadomasochistes, et réaffirmé que le consentement était “révocable”. La Cour, basée à Strasbourg, était saisie par une femme née en 1983 qui accusait son responsable hiérarchique de viols et violences sexuelles.Celle-ci, identifiée par ses initiales E.A. pour protéger son anonymat, était préparatrice en pharmacie à l’hôpital de Briey (Meurthe-et-Moselle) en 2010, quand elle a entamé une relation sadomasochiste avec un chef de service, K.B., né en 1967.Elle a porté plainte en 2013 contre lui pour “viol avec torture et actes de barbarie par une personne abusant de son autorité”, “violences physiques et psychologiques” et “harcèlement et agression sexuels”.Mais le prévenu, condamné en première instance pour violences volontaires et harcèlement sexuel, a été totalement relaxé en 2021 par la cour d’appel de Nancy, les juges estimant que, les deux protagonistes ayant signé un contrat “maître/chienne” régissant leur relation, celle-ci était consentie.Ayant épuisé les voies de recours en France, la plaignante a saisi la CEDH.Dans un arrêt rendu jeudi, la Cour lui a donné raison, pointant du doigt les “lacunes du cadre juridique” français ainsi que “des défaillances rencontrées lors de sa mise en œuvre”, parmi lesquelles les “conditions d’appréciation du consentement de la requérante par les juridictions”.La Cour a réaffirmé que le consentement devait “traduire la libre volonté d’avoir une relation sexuelle déterminée, au moment où elle intervient et en tenant compte de ses circonstances”. “Dès lors, aucune forme d’engagement passé – y compris sous la forme d’un contrat écrit – n’est susceptible de caractériser un consentement actuel à une pratique sexuelle déterminée, le consentement étant par nature révocable”, a souligné la cour.La France, reconnue coupable de violation des articles 3 (interdiction de la torture) et 8 (droit au respect de la vie privée) de la Convention européenne des droits de l’homme, devra verser à la requérante 20.000 euros au titre du dommage moral et 1.503,77 euros pour ses frais de justice.Celle-ci “est très soulagée de cette décision qui, enfin, la restaure dans sa dignité”, a réagi son avocate Me Marjolaine Vignola.”C’est la démonstration de la défaillance, non seulement du cadre législatif qui est jugé lacunaire, mais de l’appréciation des violences sexuelles par les juridictions françaises”, a-t-elle déclaré à l’AFP.- “Lacunes du cadre juridique” -La cour a reconnu en outre la “victimisation secondaire” subie par la requérante, c’est-à-dire le fait qu’elle ait été traitée elle-même comme fautive, du fait de questions déplacées ou de remarques culpabilisantes lors de la procédure.En opposant à E.A. la signature d’un contrat passé avec son supérieur, “la cour d’appel de Nancy l’a exposée à une forme de victimisation secondaire, un tel raisonnement étant à la fois culpabilisant, stigmatisant et de nature à dissuader les victimes de violences sexuelles de faire valoir leurs droits devant les tribunaux”, a taclé la CEDH.Pour Nina Bonhomme Janotto, juriste à l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), l’arrêt va “imposer aux juges, notamment sur la question du consentement, d’aller regarder les circonstances environnantes”, estimant que cela avait été “un des gros ratés” dans cette affaire où “les leviers de pression” exercés sur la jeune femme n’ont pas été examinés.”L’auteur des faits était son supérieur, elle était beaucoup plus jeune, et elle était endettée auprès du centre hospitalier et donc elle ne pouvait pas en partir à moins de rembourser les frais qui avaient été déboursés pour sa formation”, a-t-elle rappelé.- “Loi plus protectrice” -C’est la deuxième fois en quelques mois que la France est condamnée par la CEDH pour la réponse judiciaire apportée à des accusations de violences sexuelles. En avril, la cour, bras judiciaire du Conseil de l’Europe, avait estimé que la justice française avait “failli à protéger” trois mineures qui dénonçaient des viols.Selon les juges strasbourgeois, les circonstances des faits et le consentement des adolescentes n’avaient pas été suffisamment pris en compte.Avec l’arrêt de jeudi, Me Marjolaine Vignola espère qu’une condamnation puisse “motiver le gouvernement français à rendre effective une loi qui soit plus protectrice des femmes” et pousser les juges à “améliorer leur interprétation de la loi”.En droit français, le viol est défini comme une pénétration imposée par “violence, contrainte, menace ou surprise”.Une proposition de loi en cours d’examen au parlement vise à modifier cette formulation, définissant le viol comme “tout acte sexuel non consenti” et le consentement comme “libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable”.De cette façon, comme c’est déjà le cas en Espagne ou en Suède, il ne reviendrait plus aux victimes de prouver la contrainte, mais aux mis en cause de démontrer que le rapport était consenti.

Déjà condamné, un homme sage-femme à nouveau jugé pour viols de six patientes

Le procès d’un maïeuticien déjà condamné à 12 ans de prison pour 11 viols sur des patientes s’est ouvert jeudi devant la cour criminelle de l’Hérault pour des faits semblables commis sur six autres femmes.Lionel Charvin, 54 ans, qui exerçait en libéral et dans une clinique à Montpellier jusqu’en 2016, encourt 20 ans de réclusion. Le verdict est attendu vendredi.Crâne rasé, barbe bien taillée et élégante chemise vert bouteille, il a décliné son identité d’une voix calme depuis le box des accusés, d’où il a suivi avec attention la suite des débats.En mars 2021, ce père de trois enfants a déjà été reconnu coupable de “viols commis par une personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction” par la même juridiction, composée de cinq magistrats professionnels. Il n’avait pas fait appel de sa condamnation.Né à Montpellier, ce fils d’un patron de laboratoire pharmaceutique, initié à la sexualité par sa belle-mère à l’âge de 13 ans, avait été condamné pour avoir agressé ses patientes notamment avec des “massages” du clitoris, du périnée et des seins ou des pénétrations digitales du vagin, sous couvert de gestes médicaux pendant la préparation à l’accouchement ou le suivi post-natal.La médiatisation de ce premier procès avait conduit une dizaine d’autres femmes à se manifester pour dénoncer des faits de même nature commis entre 2010 et 2016 à Montpellier.Certains des faits dénoncés étant prescrits, et d’autres pas suffisamment étayés, Lionel Charvin a finalement été renvoyé une seconde fois devant la cour criminelle pour les viols de six patientes, dont cinq se sont portées parties civiles.Les nouvelles plaignantes, comme celles ayant témoigné à l’audience en 2021, ont expliqué aux enquêteurs avoir été “tétanisées” ou “paralysées” et n’avoir rien osé dire dans un premier temps. Depuis lors, elles souffrent pour la plupart de troubles post-traumatiques, selon les expertises.Elles seront entendues jeudi après-midi, après un premier interrogatoire de Lionel Charvin, qui portera en principe sur sa “personnalité”, a indiqué la présidente de la cour criminelle, Sylvie Rouanne.- Une cinquantaine de patientes -La position qu’adopteront Lionel Charvin et ses deux avocats -reconnaissance de culpabilité ou demande d’acquittement- est très attendue, puisqu’il s’est montré jusqu’à présent “ambivalent dans ses déclarations, se cachant parfois derrière la pratique professionnelle”, selon un rapport d’enquête.Le maïeuticien, qui a également “contesté avoir eu l’intention de violer”, a expliqué lors de ses auditions avoir agi avec “beaucoup” de patientes, potentiellement une cinquantaine.Devant la cour, le psychologue Alain Penin, qui l’a expertisé en détention en mai 2023, a décrit un homme “à l’intelligence de normalité supérieure” et relevé un “début d’évolution psychique” depuis son incarcération. “Il reconnaît à présent la contrainte morale, il explique qu’il a pu comprendre un peu les conséquences délétères” pour ses patientes et qu’il ressent “une forme de culpabilité”.”Mais il reste des éléments à travailler: la minimisation de ses actes, une tendance à l’auto-justification. Lionel Charvin dit que, au fond, sa motivation, c’était de faire du bien aux femmes, aux couples, et ça ne me semble pas correct”, a ajouté l’expert, évoquant une “perversion du cadre thérapeutique, détourné au profit de son propre plaisir à lui”.Le maïeuticien pratiquait l’activité professionnelle de sage-femme, doublée d’une spécialité en haptonomie, qui se base sur le renforcement des liens affectifs entre les individus par le biais du toucher.Cette pratique s’effectue généralement en présence du ou de la partenaire de la femme enceinte et exclut que le praticien procède lui-même à des massages ou à des touchers comme ceux pratiqués par l’accusé.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Le bilan du séisme en Afghanistan bondit à plus de 2.200 morts

Le séisme de magnitude 6 qui a frappé dimanche soir l’Afghanistan a fait plus de 2.200 morts, selon le bilan actualisé jeudi par les autorités talibanes qui fait de loin de ce tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire récente du pays.Dans les villages à flanc de montagne de la province de Kounar, celle qui compte la quasi-totalité des morts et des près de 4.000 blessés, éboulements et glissements de terrain compliquent toujours l’accès.Depuis quatre jours, des milliers de familles pauvres et désormais sans-abris sous la pluie disent attendre les secouristes et les autorités censées organiser l’après-séisme dans ces provinces orientales reculées.Là, à la lisière du Pakistan, la terre continue de trembler régulièrement, réveillant les traumatismes d’habitants qui tentent encore de compter leurs morts et espèrent voir atterrir l’un des hélicoptères du ministère de la Défense, pour envoyer les blessés vers la grande ville de Jalalabad.”Il nous faut des tentes, de l’eau, de la nourriture et des médicaments en urgence”, lance à l’AFP Zahir Khan Safi, agriculteur de 48 ans dans le village dévasté de Mazar Dara.Installé dans un champ avec des centaines de familles, dans le village où plus aucune toilette n’est accessible, il raconte comment les hommes sont obligés de s’éloigner pour se soulager. “Les femmes attendent la nuit pour y aller”, sans être vues, poursuit-il.Le tremblement de terre, le plus meurtrier de l’histoire récente de l’Afghanistan a détruit 7.000 maisons dans les provinces de Kounar, de Laghman et de Nangarhar.Le bilan pourrait encore croître car “des centaines de corps ont été retrouvés dans les maisons détruites” au cours d'”opérations de recherche et de secours qui continuent”, prévient Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement.- Jour et nuit dans les champs -Les chances de retrouver des survivants en revanche “s’amenuisent rapidement”, estime l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), notant que “des pluies ont encore aggravé” la situation.Les autorités talibanes, déjà confrontées à des séismes dévastateurs en 2022 et 2023, préviennent qu’elles ne pourront pas faire face seules.Pour l’ONU et les ONG, le séisme, suivi de six fortes répliques, arrive “au pire moment”. Elles ont été forcées depuis le début de l’année de réduire leur assistance aux Afghans en raison des coupes dans l’aide internationale.L’OMS, qui a alerté sur le risque d’épidémies, a lancé un nouvel appel de fonds de quatre millions de dollars pour répondre aux besoins “immenses” après le séisme, tandis que l’ONU a déjà débloqué cinq millions de dollars.Dans l’immédiat, “certains villages n’ont toujours pas reçu d’aide”, rapporte à l’AFP Ijaz Ulhaq Yaad, un haut fonctionnaire du district de Nourgal à Kounar.”On a peur, il y a eu beaucoup de répliques”, témoigne Awrangzeeb Nouri, 35 ans, dans son village de Dara-i-Nur, dans la province de Nangarhar. “On passe le jour et la nuit dans des champs, on a quitté nos maisons” — qui, pour celles encore debout, menacent de s’écrouler à tout moment.- “Une crise après l’autre” -“Le tremblement de terre devrait être un rappel brutal que l’Afghanistan, confronté à une crise après l’autre, ne peut être laissé seul”, a estimé le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), appelant les donateurs à se mobiliser.Et pourtant, au moment même où la terre tremblait en Afghanistan, le Pakistan voisin accélérait sa campagne d’expulsions de migrants afghans.Depuis lundi, le pays a poussé au départ des milliers d’Afghans porteurs de cartes de réfugiés de l’ONU censées les protéger, ont rapporté à l’AFP des responsables des deux côtés de la frontière.Déjà, selon l’OMS, 270.000 Afghans récemment rentrés dans leur pays — du Pakistan ou d’Iran, également décidé à expulser les Afghans — ont été affectés par le séisme.L’ONU a appelé le Pakistan à suspendre les expulsions.Depuis 1900, le nord-est de l’Afghanistan, à la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne, a connu 12 séismes d’une magnitude supérieure à 7, selon Brian Baptie, sismologue au British Geological Survey.

Encadrement des loyers: un tiers des annonces hors des clous

Dans les communes qui appliquent l’encadrement des loyers, près d’une annonce sur trois dépasse les plafonds autorisés mais le dispositif, bon pour le pouvoir d’achat des locataires, mérite d’être pérennisé, plaide la Fondation pour le logement des défavorisés.Dans l’ensemble des villes analysées, 32% des annonces sur les 20.000 recensées entre août 2024 et août 2025 dépassent les plafonds de loyer fixés ville par ville, un chiffre en hausse de 4 points sur un an, révèle jeudi le 5e baromètre de la Fondation.A Paris, 31% des logements proposés à la location dépassent les plafonds, en légère amélioration par rapport à 2021 (35%).”La rétraction du marché locatif à l’année peut expliquer une plus forte tension sur le niveau des loyers”, note l’étude.Le dépassement moyen est de 237 euros par mois dans la capitale, soit une ponction annuelle de “plus de 2.800 euros” pour les locataires, contre 192 euros en moyenne en France.Le loyer moyen des annonces parisiennes s’élève par ailleurs à 1.222 euros, en hausse de 6% sur un an, tandis que les dépassements sont plus prononcés à l’ouest et au centre de la capitale, où la pression du marché est la plus forte.”L’encadrement des loyers conduit à une modération réelle des loyers. Il a aussi un impact sur les marchés à long terme, ça peut calmer un peu le jeu, et clairement, ça redonne du pouvoir d’achat aux ménages”, a insisté lors d’une conférence de presse Christophe Robert, délégué général de la Fondation.Rendu possible par la loi Alur de 2014 puis restreint par la loi Elan de 2018 aux seules collectivités volontaires, l’encadrement des loyers est un dispositif expérimental qui doit s’achever en novembre 2026.La Fondation pour le logement a annoncé jeudi le lancement d’une campagne visant à pérenniser ce dispositif “peu onéreux pour les finances publiques” et améliorer son efficacité. Elle appelle notamment l’État à ne pas faire reposer le respect de cet encadrement sur les seuls locataires, à l’ouvrir à l’ensemble des villes volontaires et à augmenter le montant des amendes qui devraient, selon elle, revenir aux collectivités.- “Résultats inquiétants” -Actuellement, un logement peut dépasser les plafonds légaux sans être illégal dans la mesure où un “complément de loyer” peut être appliqué si le logement possède des atouts particuliers. Ces derniers doivent être justifiés par les propriétaires mais leurs caractéristiques n’ont pas été définies par la loi et leur montant n’est pas plafonné.Hors Paris, le respect de l’encadrement est jugé “assez inégal”, allant de 12% de non conformité à Montpellier à 31% à Lille, même si la tendance est “à l’amélioration”.A l’inverse, les résultats récoltés dans la banlieue nord et est parisienne sont qualifiés “d’inquiétants”, comme à Plaine Commune (59%), qui regroupe notamment Saint-Denis, Aubervilliers et Saint-Ouen, et pâtit potentiellement d’une “insuffisante communication auprès du grand public”.Les nouveaux entrants, tels Grenoble ou le Pays Basque, affichent des débuts “mitigés” avec respectivement 45% et 38% d’annonces au-dessus des plafonds.Les prix au mètre carré étant traditionnellement plus élevés pour les petites surfaces, ces dernières sont surreprésentées parmi les contrevenants. Quelque 91% des logements de 10m2 et moins sont ainsi hors des clous, pénalisant majoritairement les étudiants, les célibataires et les ménages modestes.Les meublés s’avèrent aussi moins respectueux de la réglementation, de même que les propriétaires de logements “passoires thermiques” classés G, qui pratiquent le plus de dépassements (38%) alors que tout complément de loyer leur est pourtant interdit. Une “forte disparité” est également relevée selon les sites, allant de 24% d’annonces non conformes sur SeLoger à 48% sur PAP.

Marche citoyenne en soutien aux salariés de Novasco, menacé de faillite

Quelque 700 personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé jeudi en Moselle pour une “marche citoyenne” visant à soutenir les salariés de l’aciériste Novasco (ex-Ascometal), de nouveau menacé de faillite.Les manifestants ont quitté l’usine pour rejoindre la mairie d’Hagondange aux cris de “Non non non à la fermeture, l’Etat doit garantir le maintien des emplois”.L’ex-Ascometal qui produit des aciers spéciaux pour l’automobile et le secteur de l’énergie depuis les années 1980, a été placé en redressement judiciaire à la mi-août par le tribunal de commerce de Strasbourg, pour la quatrième fois depuis 2014. Et un an seulement après sa reprise par le fonds britannique Greybull Capital. Le rassemblement à Hagondange, où le groupe possède un site majeur fort de 450 salariés, a lieu à la veille de la date de remise d’éventuelles offres de reprise fixée par le tribunal.”Pour le moment, il n’y pas de repreneur pour Novasco Hagondange, on veut plus de temps pour qu’une solution puisse être trouvée”, a déclaré à l’AFP le secrétaire CGT du comité social et économique (CSE), Yann Amadoro.Le tribunal se prononcera le 25 septembre sur le sort de l’entreprise et de ses quelque 740 salariés au total, répartis dans son aciérie électrique mosellane et trois autres sites à Custines (Meurthe-et-Moselle), Saint-Etienne (Loire) et Leffrinckoucke (Nord).Novasco avait été reprise en juillet 2024 par Greybull capital, une opération de sauvetage épaulée par l’Etat qui devait apporter 85 millions d’euros tandis que le fonds devait injecter 90 millions d’euros.Mais si l’Etat a à ce jour globalement tenu ses engagements, Greybull n’a apporté que 1,5 million d’euros, selon les syndicats, un désengagement de facto qui a poussé l’entreprise au bord du dépôt de bilan.Le site d’Hagondange est particulièrement sur la sellette selon les syndicalistes, car le projet de Greybull d’investir dans une “voie lingot”, destinée à produire des lingots pour la fabrication d’obus et diversifier l’activité, ne s’est pas concrétisé. A l’inverse, les travaux de remise en route du laminoir de Leffrinckoucke sont bien avancés, ce qui pourrait faciliter une reprise du site.Victime du repli du marché automobile, le groupe a aussi joué de malchance après un accident qui a blessé trois ouvriers à Hagondange en novembre dernier lors de la chute d’une poche de métal en fusion, entraînant sept semaines d’arrêt d’activité.

Ukraine: les Européens “prêts” sur des garanties de sécurité, attendent la contribution de Trump

Les soutiens européens de l’Ukraine se sont réunis jeudi à Paris pour afficher leur détermination à lui fournir des garanties de sécurité et demander à Donald Trump quelle sera la contribution des Etats-Unis, une fois un cessez-le-feu en place.Ce sommet d’environ 35 dirigeants, certains présents à l’Elysée et d’autres en visioconférence, “va nous permettre de finaliser les garanties de sécurité robustes pour l’Ukraine”, a déclaré à l’ouverture des travaux le président français Emmanuel Macron, à la tête de la coalition avec le Premier ministre britannique Keir Starmer.Les Européens vont acter qu’ils sont “prêts” sur l’octroi des ces garanties, pour mieux signifier qu’ils attendent désormais des gestes concrets des Américains dans le même sens.”L’Europe est au rendez-vous, pour la première fois avec ce niveau d’engagement et d’intensité”, avait annoncé mercredi Emmanuel Macron, ajoutant que le travail de “préparation” pour ces garanties était “achevé” et qu’il allait être “endossé politiquement” à la réunion.Les alliés de l’Ukraine attendent maintenant “de voir ce que les Américains souhaitent apporter concernant leur participation”, a relevé le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.Les Etats-Unis sont représentés à la réunion parisienne par Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump. Ensuite, le président américain s’entretiendra en visioconférence avec ses homologues à l’issue de leur sommet à 14H00 (12H00 GMT).Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, présent à l’Elysée, donneront ensuite une conférence de presse à 15H00 (13H00 GMT).Le président américain, se disant “très déçu” par son homologue russe Vladimir Poutine, a averti qu’il “se passerait quelque chose” si Moscou ne répondait pas à ses attentes de paix.Les Européens vont lui demander une nouvelle fois d’augmenter la pression sur la Russie qui ne montre aucun “signe”, selon le président ukrainien, de vouloir arrêter les combats, en lui imposant de nouvelles sanctions.Outre Volodymyr Zelensky, sept dirigeants européens, dont le Premier ministre polonais Donald Tusk et la Danoise Mette Frederiksen, sont présents à l’Elysée. Keir Starmer y assiste en distanciel, de même que l’Allemand Friedrich Merz et l’Italienne Giorgia Meloni.La “Coalition des volontaires” rassemble les soutiens militaires de l’Ukraine, pour l’essentiel européens, mais aussi le Canada, l’Australie ou le Japon. Elle est disposée à contribuer au renforcement de l’armée ukrainienne, voire pour certains pays – dont la France, le Royaume-Uni et la Belgique – à déployer des soldats en Ukraine, une fois un cessez-le-feu conclu, pour dissuader la Russie de toute nouvelle agression.- Réserves -Mais certains alliés se sont montrés hésitants dans l’attente de la contribution américaine, que plusieurs pays européens jugent indispensable avant tout engagement de leur part.Jusqu’à un cessez-le-feu, “il n’y aura certainement pas de déploiement de troupes en Ukraine et même après”, a rappelé le chancelier Merz.L’Allemagne entend plutôt contribuer au renforcement de la défense antiaérienne de l’Ukraine et à l’équipement de ses forces terrestres, ont indiqué des sources gouvernementales à l’AFP.La Russie martèle qu’elle n’acceptera aucune “intervention étrangère quelle qu’en soit la forme”, la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova qualifiant les protections demandées par Kiev de “garanties de danger pour le continent européen”.”Ce n’est pas à eux de décider”, a rétorqué jeudi Mark Rutte au nom de l’Otan, en déplacement à Prague.Donald Trump a promis lors d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington que les Etats-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles.Ce “filet de sécurité” américain, ou “backstop” en anglais, pourrait prendre différentes formes – renseignement, soutien logistique, communications -, le président américain ayant exclu l’envoi de troupes américaines au sol.En attendant, Vladimir Poutine, qui affiche un retour en force sur la scène internationale avec une présence très remarquée mercredi aux côtés du président chinois Xi Jinping et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à Pékin, après le sommet d’Anchorage le 15 août avec Donald Trump, multiplie les déclarations offensives.Moscou atteindra ses objectifs en Ukraine par la voie militaire si les négociations avec Kiev échouent, a-t-il averti depuis la Chine, assurant que ses troupes demeuraient “à l’offensive” sur l’ensemble du front.

Transport scolaire: 182 conducteurs positifs à l’alcool ou aux stupéfiants depuis début 2025

Sur près de 30.000 cars de transport scolaire contrôlés entre janvier et fin août, 119 conducteurs ont été testés positifs à un stupéfiant et 63 à l’alcool, a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot en visite dans l’Eure-et-Loir jeudi.Ce déplacement intervient sept mois après le décès d’une lycéenne de 15 ans dans un accident de car scolaire dont le chauffeur avait consommé du cannabis, le 30 janvier à Châteaudun, dans le même département. Le ministère des Transports avait lancé le 30 avril le plan Joana – du prénom de la victime – pour le renforcement de la sécurité routière du transport scolaire. Chaque jour, 1,9 million d’élèves prennent le car scolaire, rappelle le ministère. “C’est un des modes de transport les plus sûrs”, a souligné M. Tabarot devant des journalistes jeudi matin, puisqu’il représente 5% des déplacements et seulement 0,3% des accidents de la route (chiffres de l’Association nationale pour les transports éducatifs de l’enseignement public, ou Anateep). Entre le 1er janvier et le 31 août, 103 accidents impliquant des cars scolaires ont eu lieu en France, dont 50 ayant fait des victimes. Il y avait eu 138 accidents d’autocars en 2024, le plus haut niveau depuis 10 ans. L’Anateep relève trois décès depuis le début de l’année, 108 blessés légers et aucun grave. Le plan Joana impose aux chauffeurs de se soumettre à un dépistage aléatoire au moins une fois par an et “les entreprises le font maintenant quasi-systématiquement”, a souligné M. Tabarot. Son ministère travaille aussi, avec ces transporteurs, à mettre en place un “stupotest” comme ce qui existe pour l’alcool. “Une personne sous l’effet de drogue soufflera dans un +stupotest+ et ne pourra pas faire démarrer son véhicule”, a expliqué le ministre. Il réfléchit également à “comment le matériel peut évoluer”, avec par exemple des “ceintures de sécurité à +bip+ qui pourraient être mises en place systématiquement” pour obliger les élèves à s’attacher, a-t-il poursuivi. Ou encore à des dispositifs pour briser rapidement les vitres. Le ministre souhaite aussi mettre en place un numéro de téléphone pour permettre aux élèves de “dénoncer le comportement étrange d’un conducteur”. Le plan Joana proposait enfin de renforcer les sanctions. M. Tabarot a salué à ce sujet l’instauration, en juillet, du délit d’homicide routier.