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LFI “passionnément antisémite”: Raphaël Enthoven relaxé du délit d’injure

Le philosophe Raphaël Enthoven, poursuivi pour injure publique par LFI pour l’avoir qualifié de “mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite”, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Paris.”Ces propos n’ont pas excédé les limites admissibles de la liberté d’expression”, ont estimé les magistrats.Raphaël Enthoven avait publié son message litigieux le 1er mai 2024 sur le réseau social X, en réagissant à l’exfiltration d’un cortège à Saint-Etienne de Raphaël Glucksmann, sous des jets de peinture et de canettes.A cinq semaines des élections européennes, celui qui conduisait la liste Place publique – soutenue par le Parti socialiste – avait alors pointé “des énergumènes” appartenant à La France insoumise comme ses agresseurs, notamment aiguillé par le témoignage d’un militant local, drapeau LFI sur l’épaule, qui avait admis “avoir fait partie de ceux qui ont expulsé” le leader social-démocrate.”Les propos poursuivis s’inscrivent (…) dans le sillage de ce débat d’intérêt général majeur suscité par ce fait d’actualité dans lequel une responsabilité dans ce climat de haine et de violence sur fond d’antisémitisme, comme l’a dénoncé Raphaël Glucksmann, a été imputée à La France insoumise”, a relevé le tribunal.Les magistrats ont également considéré que ce débat prenait “également sa source dans tout un ensemble de polémiques récurrentes à propos de pratiques et de propos, jugés violents, outranciers, complotistes et/ou antisémites de membres” de LFI.”La France insoumise est un mouvement antisémite, passionnément antisémite. C’est même le premier parti antisémite de France. Et le dire est un élément du débat. Désormais, c’est ainsi, c’est une opinion. Ce n’est pas un délit”, a réagi Raphaël Enthoven après l’énoncé du jugement de relaxe.

Shein: contrôle de 100% des colis issus de la plateforme à Roissy-CDG, selon Amélie de Montchalin

L’ensemble des colis issus de Shein arrivés à l’aéroport de Roissy-CDG sont contrôlés jeudi dans le cadre d’une opération intervenant au lendemain du lancement d’une procédure de suspension de la plateforme, a indiqué la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin sur X.L’opération doit contribuer à alimenter les procédures en cours contre Shein et “les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites”, notamment des produits cosmétiques non autorisés, des jouets dangereux pour les enfants, des contrefaçons ou des appareils d’électroménager défaillants, a précisé la ministre dans un post sur le réseau social. Menée conjointement par la répression des fraudes (DGCCRF), les douanes, la gendarmerie du transport aérien notamment, cette opération doit permettre de contrôler 200.000 colis et de s’assurer de la conformité des produits, notamment en vérifiant la “véracité des déclarations et le respect des obligations fiscales et douanières”, a précisé la ministre des Comptes publics. Plusieurs procédures (administratives, judiciaires et au niveau européen) ont été engagées mercredi contre la plateforme après le tollé provoqué par la vente de poupées à caractère pédopornographique et d’armes de catégories A. Roissy-CDG est le deuxième aéroport européen avec deux millions de tonnes de fret traitées en moyenne chaque année, et il connaît un essor sans précédent des flux de e-commerce depuis 2022, a précisé le cabinet de la ministre à l’AFP. Chaque année, 95% des flux de colis en provenance de Chine y transitent avant d’être distribués sur l’ensemble du territoire, selon Amélie de Montchalin.

Île d’Oléron: les enquêteurs sondent le profil du suspect, toujours gardé à vue

Les enquêteurs tentent d’affiner le profil du conducteur trentenaire, toujours en garde à vue jeudi, qui a volontairement blessé cinq personnes la veille sur l’île d’Oléron, entre possible autoradicalisation religieuse et interrogations sur l’état psychiatrique de ce marginal.Âgé de 35 ans et connu pour des problèmes d’alcool, le mis en cause a renversé délibérément cinq piétons ou cyclistes mercredi matin, lors d’un périple de 35 mn sur les routes de l’île touristique qui compte environ 20.000 habitants permanents. Deux d’entre eux ont été grièvement blessés: une femme de 22 ans, collaboratrice du député du Rassemblement national de Charente-Maritime, Pascal Markowsky, et un cycliste âgé de 69 ans.Leur pronostic vital n’était “plus engagé” jeudi, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, au micro de France Inter, même s’ils restent “en urgence absolue” avec des “blessures extrêmement graves”.La jeune femme a subi une première opération et doit être opérée à nouveau, a précisé à l’AFP son employeur, Pascal Markowsky. “Ses parents ont pu la voir, elle leur a parlé. Maintenant, il faut attendre encore 48 heures avant de pouvoir faire un point vraiment précis”, a-t-il dit.Deux des cinq blessés ont pu quitter l’hôpital, a déclaré à l’AFP une source proche de l’enquête, confirmant une information de la chaîne BFMTV.Le suspect vivait de manière isolée dans un mobil-home à Saint-Pierre d’Oléron. Pêcheur et fils de pêcheur, il a aussi effectué des petits boulots, de serveur dans un bar notamment, selon des témoignages recueillis sur place.Il était connu pour des délits de droit commun, mais pas surveillé par les services de renseignement pour une éventuelle radicalisation, selon le ministre.Après avoir mis le feu à son véhicule, le trentenaire a crié “Allah Akbar” (Dieu est le plus grand) au moment de son interpellation par les gendarmes, qui l’ont neutralisé à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique.- Peu loquace -Le suspect est resté peu loquace lors de ses premières heures de garde à vue, a déclaré jeudi à l’AFP une source proche de l’enquête, qui fait état d'”interrogations sur son état psychiatrique”.Le parquet de La Rochelle a ouvert une enquête pour “tentatives d’assasinats” et le Parquet national antiterroriste (Pnat) n’est “à ce stade” pas saisi. Le Pnat a déclaré jeudi à l’AFP être toujours “en observation” du dossier.Les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations du mis en cause.”Il y a des références religieuses chez lui assez claires, assez explicites”, a reconnu le ministre de l’Intérieur, laissant néanmoins à la justice le soin de qualifier ce “périple” de “terroriste” ou non.- Expertise psychiatrique -“C’est le Parquet national antiterroriste qui va, au travers d’une expertise psychiatrique qui a eu lieu hier (mercredi), de perquisitions, d’une étude de la téléphonie, déterminer si ces éléments ont été déclencheurs dans l’action violente”, a-t-il souligné, confirmant une autoradicalisation récente du mise en cause.”Maintenant, il reste après à savoir si ça a été déterminant ou pas dans le passage à l’acte et quelle a été la motivation de l’individu”, a-t-il conclu.”Ça fait un mois qu’il a mis le nez là-dedans, semble-t-il en toute autonomie”, a confirmé la source proche de l’enquête.Arnaud Laraize, procureur de la République à La Rochelle, a déclaré mercredi qu’il ne s’exprimerait sur l’enquête que jeudi “au vu des investigations très nombreuses en cours dont on attend le résultat”.En déplacement au Brésil, le président Emmanuel Macron s’est dit “frappé par l’attaque survenue à Oléron” et a assuré avoir “pleine confiance en la justice pour établir la vérité et répondre à cette violence avec la plus grande fermeté”, dans un message publé sur le réseau social X. Il ne s’est pas prononcé sur les circonstances de l’attaque.

Criant au “délire fiscal”, la droite veut reprendre la main sur le débat budgétaire

Criant au “bal des fous” et au “délire fiscal” au lendemain d’une victoire socialiste sur une augmentation de la CSG sur le capital, plusieurs prétendants de droite à la présidentielle ont voulu jeudi reprendre la main sur le débat budgétaire et défendre une politique favorable aux entreprises. Mercredi soir, les socialistes ont obtenu avec le soutien de macronistes l’adoption d’un amendement – porté à l’identique par les socialistes, les insoumis et les communistes – qui augmente la contribution sociale généralisée sur les revenus du capital. La mesure doit rapporter 2,8 milliards d’euros supplémentaires afin de financer notamment la suspension de la réforme des retraites concédée par le gouvernement en échange de la non-censure immédiate du PS. Mais venant après déjà plusieurs hausses d’impôts adoptées en première lecture ces trois dernières semaines, c’en est trop pour la droite. “Un bal des fous”, a soufflé Xavier Bertrand, président LR de la région des Hauts-de-France sur BFMTV. Un “délire fiscal”, a tancé auprès de l’AFP Edouard Philippe, le président d’Horizons. “Un suicide français”, a déploré le ministre de la Justice Gérald Darmanin dans Les Échos. C’est “un hold-up fiscal en bande organisée, avec une chasse déclarée contre tous ceux qui créent, qui entreprennent et qui embauchent”, a abondé le président des Républicains, Bruno Retailleau, pour qui “on reconduit la vieille illusion socialiste selon laquelle l’impôt est rédempteur”, alors que “ce choc fiscal décourage le travail et appauvrit la France”. Souvent par le biais d’une alliance des voix de la gauche et du Rassemblement national, plusieurs augmentations d’impôts sur les grandes entreprises mais aussi sur les holdings ou la “fortune improductive” ont été adoptées dans le budget de l’Etat. En revanche les augmentations d’impôts sur les hauts revenus, en particulier la taxe Zucman, n’ont pas été retenus. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a d’ailleurs estimé que l’ensemble des mesures votées par l’Assemblée restaient dans les clous de l’objectif du gouvernement, et plaçaient la France sur une trajectoire de déficit autour de 4,7% du PIB.- Politique de l’offre -Depuis mardi, les députés se penchent sur le projet de budget pour la Sécurité sociale, qui ouvre également la voie à de nouvelles augmentations de prélèvements, dont la CSG sur le capital fait partie. Mais à droite, on tonne que la solution est dans la politique de l’offre, qui consiste à aider les entreprises pour favoriser l’emploi et l’investissement. Plutôt que la politique de la demande pour encourager la consommation.Portée par François Hollande d’abord et instituée à grande échelle par Emmanuel Macron depuis 2017, elle est farouchement défendue par les ténors de la droite et du centre qui reprochent à la gauche et à l’extrême droite de mener le pays à “la catastrophe financière”, selon les termes du président du Sénat Gérard Larcher sur Cnews-Europe 1. Il a promis de supprimer toutes ces hausses lors du passage du texte devant le Sénat.”C’est la politique de l’offre qui fonctionne !”, s’époumonne Gérald Darmanin, pour qui le président du RN Jordan “Bardella est un communiste économique”.”Notre pays a besoin (…) d’un pacte de confiance entre l’État et les entreprises”, insiste Édouard Philippe, candidat déclaré à l’Élysée, qui profite de cette agitation autour de la fiscalité pour proposer la baisse de moitié des impôts de production, contre une baisse équivalente des aides aux entreprises. Un jeu à somme nulle pour l’Etat mais “positif” pour la croissance et les entreprises à qui “on enlève un frein à la compétitivité extrêmement important”, défend-il. Furieuse de la hausse de la CSG sur le capital, la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a voulu cette fois se démarquer de la gauche, sans épargner les macronistes et LR.”Quand il s’agit de soumettre les grandes multinationales étrangères au respect des règles fiscales qui s’appliquent à nos PME (…), les députés macronistes et LR hurlent à la mort”, a-t-elle regretté. “Mais quand il s’agit de taper durement les petits épargnants, leurs PEL, PEA et leurs assurances-vie en augmentant de 2,8 milliards la CSG, les macronistes soutiennent et applaudissent et les LR se taisent”. 

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Salah Abdeslam brièvement placé en garde à vue dans une enquête sur une clé USB

Salah Abdeslam, incarcéré pour sa participation centrale aux attentats du 13 novembre 2015, a été placé en garde à vue mardi avant qu’elle ne soit levée dans une enquête sur une détention illicite d’un objet en détention, a indiqué jeudi le Parquet antiterroriste (Pnat), confirmant La Voix du Nord.Ses avocats, Me Olivia Ronen qui l’a assisté en garde à vue, et Me Martin Vettes, ont refusé de commenter, évoquant le secret de l’enquête.Selon le quotidien régional, l’objet en question est une clé USB qu’aurait détenue Salah Abdeslam, condamné à la perpétuité incompressible et incarcéré au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), qui comporte un quartier haute sécurité.Le Pnat a confirmé l’existence d’une enquête préliminaire ouverte le 17 janvier 2025, pour recel d’objet illicite à détenu, confiée à la Sous-direction antiterroriste (Sdat) avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).”Dans ce cadre, l’intéressé a été placé en garde à vue mardi au sein du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, sa garde à vue a été levée mardi soir”, a précisé le ministère public.”Une seconde garde à vue est toujours en cours dans cette procédure”, a souligné le Pnat.D’après La Voix du Nord, “les faits portent sur l’usage illicite d’une clé USB sur un ordinateur, utilisé en toute légalité”, et sur le contenu de cette clé.Une source syndicale pénitentiaire a aussi indiqué à l’AFP “qu’il a été retrouvé des connexions de clé USB” sur l’ordinateur de Salah Abdeslam, une clé USB qui “a été cherchée mais n’a pas été retrouvée”.Salah Abdeslam s’est acheté une tour d’ordinateur “lui-même pour suivre des cours”, selon cette source, d’après qui “s’il est très limité dans son usage, il peut avoir accès à un ordinateur dans sa cellule”.Son régime de détention DPS, pour “détenu particulièrement signalé”, fait qu’il est soumis à des “changements de cellules régulières” à l’occasion desquels des contrôles systématiques sont opérés sur ses affaires. La Chancellerie n’a pas commenté cette information, précisant simplement que “les faits sont antérieurs à l’existence du régime des quartiers de lutte contre la criminalité organisée”, le premier d’entre eux ayant ouvert cet été à Vendin-le-Vieil.La France va commémorer le 13 novembre, au cours d’une journée d’hommage aux victimes, les dix ans des attentats qui avaient fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

Le procès de l’ex-patron de la DGSE pour complicité de tentative d’extorsion s’est ouvert

Le procès de l’ex-directeur général des services secrets français Bernard Bajolet, jugé pour complicité d’une tentative d’extorsion à l’encontre d’un homme d’affaires en litige depuis des années avec la DGSE, s’est ouvert jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny.Patron de la Direction générale de la sécurité extérieure entre avril 2013 et mai 2017, Bernard Bajolet, 76 ans, comparaît également pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique.Les faits remontent au 12 mars 2016. Ce jour-là, Alain Dumenil, homme d’affaires franco-suisse impliqué dans pléthore d’affaires judiciaires et de litiges commerciaux, est arrêté par la police aux frontières à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle alors qu’il doit se rendre en Suisse.Les policiers l’emmènent sous prétexte de devoir vérifier son passeport et le conduisent dans une salle.Deux hommes en civil appartenant à la DGSE, mais jamais identifiés car M. Bajolet a refusé de donner leur identité, entrent dans la pièce et informent M. Dumenil qu’il doit rembourser 15 millions d’euros à la France. Les agents utilisent, selon une source judiciaire, “la menace”, notamment en lui montrant “un album de photographies de lui-même et de membres de sa famille, afin de lui faire comprendre que ses proches et lui-même étaient observés et suivis”.L’homme d’affaires s’emporte et annonce porter plainte. Les agents s’éclipsent.Si M. Bajolet est “à l’initiative du principe” d’un entretien avec M. Dumenil, “il ne s’est évidemment pas occupé de l’exécution de cette mission”, a défendu avant l’audience son avocat, Me Mario-Pierre Stasi, jugeant auprès de l’AFP que les charges reposant sur son client sont un “non-sens juridique”.Le procès doit durer jusqu’à vendredi soir.

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Le typhon Kalmaegi se dirige vers le Vietnam après avoir fait plus de 140 morts aux Philippines

Le typhon Kalmaegi, le plus meurtrier cette année aux Philippines, a fait au moins 142 morts et 127 disparus à la suite de violentes inondations, ont indiqué les autorités jeudi, et menace le Vietnam qu’il devrait atteindre dans la nuit.Le bureau national de la défense civile a confirmé jeudi 114 décès, auxquels s’ajoutent 28 morts enregistrés par les autorités de la province centrale de Cebu, la plus durement frappée, où des villes entières ont été submergées. Quelque 500.000 personnes sont toujours déplacées dans le pays.A Liloan, une ville proche de Cebu City où 35 corps ont été retrouvés dans des zones inondées, des journalistes de l’AFP ont vu des voitures empilées les unes sur les autres par les crues et des toits arrachés, tandis que les habitants tentaient de dégager la boue. “Nous avons essayé d’appeler les secours, mais personne n’est venu. On nous a dit que les sauveteurs avaient été emportés par le courant”, raconte Chyros Roa, 42 ans, qui s’est réfugié avec ses enfants, comme beaucoup d’autres, sur son toit lorsque l’eau s’est engouffrée chez lui. Christine Aton, une femme handicapée, a perdu la vie, piégée dans sa chambre alors que les eaux montaient à l’intérieur de sa maison.”Nous avons essayé de forcer (la porte de sa chambre) avec un couteau de cuisine et un pied-de-biche, mais elle ne bougeait pas… Puis le réfrigérateur a commencé à flotter,” a déclaré sa sœur, Michelle Aton, 29 ans, à l’AFP.”J’ai ouvert une fenêtre et mon père et moi avons nagé dehors. Nous pleurions parce que nous voulions sauver ma sœur aînée”. “Mais mon père m’a dit que nous ne pouvions rien faire pour elle, que nous risquions tous les trois de mourir.”- “Une fois tous les 20 ans” -Sur l’île voisine de Negros, où au moins 30 personnes ont été tuées, les pluies torrentielles déclenchées par le typhon ont provoqué une coulée de boue volcanique qui a enseveli des maisons dans la ville de Canlaon, a déclaré le lieutenant de police Stephen Polinar à l’AFP mercredi.Six membres d’équipage d’un hélicoptère militaire qui s’est écrasé lors d’une mission de secours sont au nombre des tués.Benison Estareja, du service météorologique national, a déclaré à l’AFP que les précipitations dans le sillage de Kalmaegi étaient 1,5 fois supérieures à la quantité qui tombe habituellement à Cebu pendant tout le mois de novembre: un phénomène qui se produit “une fois tous les 20 ans.”La “forte urbanisation” des zones les plus touchées a rendu l’épisode encore plus meurtrier, a-t-il ajouté. A Talisay, où un quartier d’habitat informel le long d’une rive a été emporté, Regie Mallorca, 26 ans, est déjà en train de reconstruire sa maison. “Cela prendra des mois (…) car je n’ai pas encore l’argent” a-t-il déclaré en mélangeant du ciment et du sable sur les décombres. Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.Le typhon Kalmaegi, qui s’est renforcé, se dirige vers le Vietnam qu’il devrait atteindre dans la soirée de jeudi en provoquant des vagues pouvant atteindre huit mètres de haut, selon le service de météorologie national.Le président philippin Ferdinand Marcos a décrété “l’état de catastrophe nationale” jeudi, autorisant le gouvernement à débloquer des fonds pour l’aide humanitaire et à imposer des prix plafonnés sur les produits de première nécessité. “Malheureusement, un autre (typhon) arrive avec le potentiel de devenir encore plus puissant,” a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse l’après-midi.Les Philippines ont déjà subi 20 tempêtes tropicales cette année avec Kalmaegi. La 21e, Fung-wong, se trouve à 1.500km à l’est du pays et gagne lentement en puissance en se dirigeant vers l’île principale de Luçon. Elle pourrait atteindre le statut de typhon avant de toucher terre lundi.Le typhon Kalmaegi est le plus meurtrier de cette année aux Philippines, selon EM-DAT, une base de données mondiale sur les catastrophes naturelles. L’an dernier, le typhon Trami avait fait 191 morts dans l’archipel.

Doctolib condamné à 4,6 millions d’euros d’amende pour abus de position dominante 

L’éditeur de logiciels médicaux Doctolib a été condamné à 4,6 millions d’euros d’amende par l’Autorité de la concurrence française pour abus de position dominante sur la prise de rendez-vous en ligne et la téléconsultation, a-t-il annoncé jeudi.L’amende sanctionne notamment les clauses d’exclusivité qu’il imposait aux soignants désireux de souscrire à la plateforme de rendez-vous en ligne ou à son service de téléconsultation, et pour le rachat de son concurrent MonDocteur en 2018, “dans le but de verrouiller le marché national des services de prise de rendez-vous”.Dans un communiqué, Doctolib a annoncé qu’il allait faire appel. Cette décision qui résulte d’une plainte déposée en 2019 “présente une lecture erronée de notre activité, et de notre secteur. Doctolib n’est en aucun cas en position dominante”, a indiqué la société dans son communiqué. “Malgré notre fort usage par le grand public, Doctolib est un acteur récent dans le secteur des logiciels pour les soignants (3 fois plus petit que nos concurrents européens) et n’équipe aujourd’hui que 30% des soignants français (10% en 2019 au moment de la plainte)”, a-t-elle ajouté.”De nombreux documents internes de Doctolib corroborent cette volonté d’imposer l’exclusivité aux professionnels de santé, ses dirigeants affichant la volonté d’+être une interface obligatoire et stratégique entre le médecin et son patient afin de les verrouiller tous les deux+”, indique l’Autorité de la concurrence dans son communiqué.”Dès le lancement de Doctolib Téléconsultation en 2019, les contrats prévoyaient la souscription préalable obligatoire” à son service de prise de rendez-vous en ligne. Le professionnel de santé était donc obligé de régler les deux prestations cumulativement”, a indiqué l’Autorité de la concurrence.Quant à “MonDocteur”, elle a été rachetée pour “verrouiller le marché national des services de prise de rendez vous médicaux en ligne”, a indiqué l’Autorité de la concurrence.Doctolib, qui compte environ 3.000 salariés, est l’une des vedettes de la tech française, une “licorne”, start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. Son chiffre d’affaires annuel a atteint 348 millions d’euros en 2024.

Île d’Oléron: le suspect toujours en garde à vue, son profil scruté

Le conducteur, qui a blessé volontairement cinq personnes mercredi sur l’île d’Oléron puis crié “Allah Akbar”, a passé une première nuit en garde à vue, l’enquête se concentrant jeudi sur le profil de ce marginal, entre possible autoradicalisation et interrogations sur son état psychiatrique.Âgé de 35 ans et connu pour des problèmes d’alcool, le mis en cause a percuté délibérément cinq piétons ou cyclistes mercredi matin au volant de son véhicule, deux d’entre eux grièvement: une jeune femme de 22 ans, collaboratrice du député du Rassemblement national de Charente-Maritime, Pascal Markowsky, et un cycliste âgé de 69 ans.Leur pronostic vital n’était “plus engagé” jeudi, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, au micro de France Inter, même s’ils restent “en urgence absolue” avec des “blessures extrêmement graves”.Le pêcheur et fils de pêcheur, qui résidait dans un mobil-home à Saint-Pierre d’Oléron, était connu pour des délits de droit commun, mais pas surveillé par les services de renseignement pour une éventuelle radicalisation, avait indiqué mercredi Laurent Nuñez en se rendant sur les lieux du drame.Après avoir mis le feu à son véhicule, il a crié “Allah Akbar” (Dieu est le plus grand) au moment de son interpellation par les gendarmes, qui l’ont neutralisé à l’aide d’un pistolet à impulsion électrique.- Peu loquace -Le suspect est resté peu loquace lors de ses premières heures de garde à vue, a déclaré jeudi à l’AFP une source proche de l’enquête, qui fait état d'”interrogations sur son état psychiatrique”. L’homme a été examiné par un psychiatre, ce qui n’est pas le cas de toutes les personnes placées en garde à vue, souligne cette source.Le parquet de La Rochelle a ouvert une enquête pour “tentatives d’assasinats” et le Parquet national antiterroriste (Pnat) n’était “à ce stade” pas saisi. Le Pnat a déclaré jeudi à l’AFP être toujours “en observation” du dossier.Les enquêteurs cherchent à comprendre les motivations du mis en cause.”Il y a des références religieuses chez lui assez claires, assez explicites”, a reconnu le ministre de l’Intérieur, laissant néanmoins à la justice le soin de qualifier ce “périple meurtrier” de “terroriste” ou non.- Expertise psychiatrique -“C’est le Parquet national antiterroriste qui va, au travers d’une expertise psychiatrique qui a eu lieu hier (mercredi), de perquisitions, d’une étude de la téléphonie, déterminer si ces éléments ont été déclencheurs dans l’action violente”, a-t-il souligné.Interrogé pour savoir s’il y avait, comme l’ont rapporté plusieurs médias, eu une possible autoradicalisation du mis en cause, qui aurait découvert la religion musulmane il y a un mois, le ministre a confirmé ces éléments.”Je vous le confirme. Maintenant, il reste après à savoir si ça a été déterminant ou pas dans le passage à l’acte et quelle a été la motivation de l’individu”, a-t-il conclu.”Ça fait un mois qu’il a mis le nez là-dedans, semble-t-il en toute autonomie”, a confirmé la source proche de l’enquête.Arnaud Laraize, procureur de la République à La Rochelle, a déclaré mercredi qu’il ne s’exprimerait sur l’enquête que jeudi “au vu des investigations très nombreuses en cours dont on attend le résultat”.En déplacement au Brésil pour un sommet sur le climat à Belem, le président Emmanuel Macron s’est dit “frappé par l’attaque survenue à Oléron” et a assuré avoir “pleine confiance en la justice pour établir la vérité et répondre à cette violence avec la plus grande fermeté”, dans un message publé sur le réseau social X. Il ne s’est pas prononcé sur les circonstances de l’attaque.

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COP30: l’IA renforce la désinformation sur le climat, selon une ONG

Les fausses informations climatosceptiques sont largement amplifiées par l’intelligence artificielle (IA), encourageant l’hostilité envers les chercheurs et la science, à l’approche de la COP30 au Brésil, selon un rapport publié jeudi par la coalition d’ONG Climate Action Against Disinformation (CAAD).Parmi les exemples les plus récents, une vidéo montre de prétendues inondations à Belém, en Amazonie, où se tiendra le sommet des Nations unies sur le climat, du 10 au 21 novembre. Un exemple parmi d’autres de désinformation générée par intelligence artificielle.Dans le rapport publié jeudi, CAAD et l’Observatory for Information Integrity (OII) alertent sur une recrudescence de 267% de la désinformation entre juillet et septembre sur des sujets liés à la COP.Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux trompent le public via des images fabriquées de toutes pièces ou sans rapport avec la COP, constatent les deux organisations.Un clip publié en juin sur TikTok montre Belém sous les eaux. Seul problème, “le journaliste n’existe pas, les gens n’existent pas, l’inondation n’existe pas et la ville n’existe pas”, résume l’OII. Ce sont de fausses images.Des mois plus tard, TikTok n’a toujours pas supprimé le contenu de sa plateforme malgré le signalement des chercheurs.Cet exemple reflète une tendance grandissante observée tout au long de l’année 2025.Au printemps dernier, l’AFP a, entre autres, enquêté sur un document attribué à Grok 3, l’IA du propriétaire du réseau social X, Elon Musk. Ce document disponible en ligne rejette à tort la crédibilité des modèles climatiques présentés par le Giec, le groupe de scientifiques mandatés par les Nations unies sur le climat.Ces fausses informations peuvent aussi conduire à des campagnes d’intimidation visant scientifiques et activistes, écrit par ailleurs Carlos Milani, professeur à l’université d’Etat de Rio de Janeiro, cité dans le rapport.Cet activisme des climatosceptiques à grands coups d’IA survient dans le contexte d’une opinion publique majoritairement favorable à la défense de l’environnement, observe CAAD.Mais le monde politique comme le grand public hésitent à agir ou sous-estiment leur capacité d’action sous “l’effet de la désinformation climatique”, estime l’ONG.Lueur d’espoir toutefois à la COP30, avec l’intégrité de l’information inscrite pour la première fois à l’agenda officiel, selon CAAD: “Nous allons enfin dans la bonne direction”.