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Le Scouarnec se dit “responsable” de la mort de deux victimes, les parties civiles plaident

Interrogé pour la dernière fois par la cour, l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a affirmé mardi devant la cour criminelle du Morbihan être “responsable” de la mort de deux de ses 299 victimes, avant qu’une trentaine d’avocats des parties civiles n’entament leurs plaidoiries.Pull noir surmonté d’un col de chemise couleur moutarde, debout dans son box, l’accusé de 74 ans a répondu aux questions de la cour avec son habituel ton calme, au phrasé monotone.Du procès, il affirme avoir conservé le souvenir de deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées: Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et un autre homme qui a mis fin à ses jours en 2020.”(Ils) sont morts: j’en suis responsable”, lâche celui qui avait agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement.- “Crime sexuel de masse” -Joël Le Scouarnec affirme s’être “remis en question” au cours du procès débuté le 24 février. “Je ne peux plus me regarder de la même façon parce que j’ai devant moi un pédocriminel et un violeur d’enfants.”S’il assure ne plus être sous l’emprise de ses “penchants” pédophiles, il n’écarte pas non plus le risque de replonger et dit ne pas se projeter dans une vie d’homme libre. Il encourt à Vannes 20 ans de réclusion.”La prison a été pour moi une libération”, a répété celui qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020.”Pédophile, on l’est, pédophile, on le reste”, lui a asséné Me Myriam Guedj Benayoun lors de sa plaidoirie.”Vous avez à juger celui qui a inventé le crime sexuel de masse commis par un seul homme, celui dont on ne connaîtra d’ailleurs jamais le nombre exact de victimes”, a insisté Me Céline Astolfe auprès de la cour.Une trentaine d’avocats représentant quelque 130 parties civiles se sont organisés pour plaider “à l’unisson”, a indiqué en préambule Me Astolfe.”Demander pardon, c’est vouloir réparer l’autre (…) Joël Le Scouarnec donne des excuses pour lui! Il en a besoin, il soulage sa conscience”, accuse Me Élodie Grelot.Ces avocats veulent évoquer toutes les zones d’ombre qui planent encore après trois mois de procès sur les agissements de Joël Le Scouarnec, notamment “ce qui explique cette incroyable longévité dans son parcours criminel”, selon Me Frédéric Benoist.”Beaucoup savaient dans son entourage professionnel et personne n’a agi (…) Mettre fin à la loi du silence, mettre fin à l’impunité, c’est une responsabilité qui nous incombe à tous”, a martelé l’avocat de l’association La Voix de l’Enfant.”Dans ce dossier, on n’ose rien, on se tait: on pense que c’est aux autres de faire”, a renchéri Me Jean-Christophe Boyer, avocat de l’association L’Enfant Bleu. “La confiance, ça se mérite. Chacun, hôpitaux, justice et État, doit prendre sa part.”Une autre avocate, Me Frédérique Giffard, a dénoncé le silence du monde politique. “Les enfants d’hier veulent la fin de l’indifférence”, a-t-elle affirmé.- “Pas une machine” -Tout au long du procès, la sincérité de Joël Le Scouarnec a été remise en cause par les parties civiles à qui il adressait des excuses uniformes, répétées parfois au mot près.Mais, a-t-il assuré, “ce n’est pas une machine qui s’exprime, c’est moi, l’être humain.”Il a de nouveau affirmé “être le seul responsable”, exonérant ses proches et ses collègues. “C’est moi qui ai manipulé, caché (…) c’est moi qui ai agressé ces enfants.”Qu’est-ce qui aurait pu vous empêcher d’agir? demande la cour. L’accusé se tait un instant. “Rien”, finit-il par dire.Le 20 mars, Joël Le Scouarnec a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.Les plaidoiries des avocats des parties civiles se poursuivront jusqu’à vendredi matin, avant les réquisitions. Le verdict est attendu le 28 mai.

“Prison break”: vaste opération de saisies de mini-téléphones dans 66 prisons

La chasse au portable derrière les barreaux s’intensifie: une vaste opération de saisies de téléphones de la taille de briquets, et vendus comme indétectables par les portiques de sécurité, a été réalisée mardi dans 66 prisons françaises.Cette opération de perquisitions simultanées, baptisée “Prison break” et révélée par franceinfo, vise à mettre la main sur des téléphones miniatures, dont le nombre en France est estimé à 5.000 par le parquet de Paris.Cinq cents cellules ont ainsi été fouillées par les enquêteurs de la BL2C (Brigade de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire parisienne) et de l’UNC (Unité nationale cyber de la gendarmerie nationale), sous la direction de la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de la capitale.Ces téléphones particulièrement petits “étaient vendus comme indétectables aux portiques d’entrée dans les lieux de détention”, a souligné la procureure de Paris dans un communiqué.Ils étaient “mis en circulation par une société chinoise et revendus en France par le fournisseur Oportik”, dont le nom de domaine a été saisi mardi. “Trois fournisseurs sur le territoire français” ont été interpellés, a précisé Laure Beccuau.”Des téléphones seront expertisés par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) afin de vérifier l’éventuelle aspiration de données vers l’étranger par des +backdoors+”, a ajouté Mme Beccuau.Selon Éric Serfass, procureur adjoint chef de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), interrogé sur franceinfo, “cette société distribue ces téléphones essentiellement, sinon exclusivement, en détention” et ces téléphones étaient achetés à distance par internet.- Téléphones sophistiqués – Le parquet a indiqué diriger une enquête pour administration de plateforme permettant des transactions illicites et recel d’objet provenant d’une infraction, mais il envisage de se dessaisir au profit des parquets locaux concernant les utilisateurs.Ces derniers ont été identifiés notamment grâce au Service national de renseignement pénitentiaire, est-il précisé dans le communiqué.L’utilisation des téléphones par des détenus alimente fréquemment le débat public: il est interdit d’en posséder pour un prisonnier, mais rien qu’en 2023, 53.000 appareils et accessoires ont été saisis, selon l’administration pénitentiaire. Et en 2024, plus de 40.000 selon les chiffres donnés par le ministère de la Justice en janvier.Ces téléphones peuvent être introduits par des proches au parloir, par des drones, des projections de colis par-dessus les enceintes des établissements pénitentiaires… Ou bien par des complices en détention, aboutissant, quand ces personnes sont identifiées, à des procédures pour corruption contre des agents pénitentiaires. Si l’utilisation de téléphones a pu mener à des cas d’une extrême gravité, comme des ordres criminels donnés depuis des cellules à des exécutants, la majorité des prisonniers les utilisent surtout pour appeler leurs proches, le coût des communications depuis les fixes installés dans les cellules étant très élevé.Toutefois, dans le cas de l’opération +Prison Break+, “certains de ces téléphones ont été utilisés pour commettre, depuis la détention, les infractions de trafic de stupéfiants, d’escroqueries, de dégradation de commerce par incendie, de tentatives de meurtre commanditées”, selon Mme Beccuau.Cette opération est “la continuité de la stratégie de fermeté carcérale que nous menons, en particulier contre la criminalité organisée”, a réagi sur X le ministre de la Justice, Gérald Darmanin.Le parquet souligne l’existence d’une chaîne commerciale, avec une société chinoise et des revendeurs, et une vente les présentant comme “indétectables aux portiques d’entrée dans les lieux de détention” grâce à un paramétrage “spécifique” de l’outil.Par l’intermédiaire d’Eurojust, le parquet a pu communiquer “le mode opératoire permettant de localiser ces téléphones”, “afin que des opérations similaires puissent être diligentées” dans d’autres pays.”Ce réseau opérait également dans les prisons européennes et bien au-delà des frontières de l’Europe”, a affirmé sur Linkedin Johanna Brousse, cheffe de la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris.

WHO adopts landmark pandemic agreement

The World Health Organization’s member states on Tuesday adopted a landmark Pandemic Agreement on tackling future health crises, after more than three years of negotiations sparked by the shock of Covid-19.The accord aims to prevent the disjointed responses and international disarray that surrounded the Covid-19 pandemic by improving global coordination and surveillance, and access to …

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Ukrainians feel no closer to peace after Trump-Putin call

Ukrainians felt no closer to peace following Donald Trump’s two-hour phone call with Vladimir Putin on Monday, despite the US leader hailing the talks as a starting point for ending Russia’s war.Trump said Moscow and Kyiv would “immediately start negotiations towards a ceasefire” following the conversation, which came after direct talks between Russian and Ukrainian …

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Nicolas Sarkozy sort de son “silence médiatique” pour rendre hommage à une policière municipale tuée

Nicolas Sarkozy s’est exprimé pour la première fois depuis son admission au régime de la libération conditionnelle lors d’un hommage mardi dans le Val-de-Marne à Aurélie Fouquet, policière municipale tuée en 2010 lors d’une fusillade sanglante.”J’ai choisi de rompre le silence médiatique que je m’étais imposé pour une raison et une seule: Aurélie et sa famille”, a déclaré l’ex-chef de l’Etat (2007-2012), en présence du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans le jardin de la mairie de Villiers-sur-Marne, commune où cette policière avait été tuée lors d’un braquage raté.Nicolas Sarkozy avait été définitivement condamné en décembre, dans l’affaire des écoutes, à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, sous détention à domicile sous surveillance électronique, pour corruption et trafic d’influence – une première pour un ancien président qui est également inéligible durant trois ans.Il a été admis le 14 mai au régime de la libération conditionnelle et s’est vu retirer le dispositif qu’il portait à la cheville depuis un peu plus de trois mois.”Je me sens responsable de la mort de votre fille et de la mort de ta mère”, a déclaré celui qui était président de la République lors du drame, en s’adressant aux parents et au fils aujourd’hui adolescent de Mme Fouquet.Le 20 mai 2010, un groupe de braqueurs, repéré par des policiers, s’était lancé dans une course folle sur l’autoroute, tirant sur les forces de l’ordre et blessant des automobilistes.A Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne), ils avaient mitraillé une voiture de police municipale, tuant Aurélie Fouquet, 26 ans, et blessant son coéquipier avant de prendre la fuite.Le multirécidiviste Rédoine Faïd a été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle dans l’organisation de ce braquage raté.Selon le maire de la commune, Jacques-Alain Benisti (LR), Aurélie Fouquet est “la première policière municipale en France victime du devoir”.M. Sarkozy a également présenté en tout début d’hommage ses “félicitations” à Bruno Retailleau, fraîchement et très confortablement élu à la tête des Républicains dimanche face à son concurrent Laurent Wauquiez. “Ce n’est pas le lieu des félicitations mais peut-être que tu as senti ma joie et ma confiance”, a-t-il déclaré.Bruno Retailleau a pour sa part salué la mémoire de la policière décédée, qui représente “le sens du devoir et la mémoire du sacrifice”.Les forces de l’ordre représentent “la France du partage, du don de soi” face à “celle du saccage”, a-t-il ajouté.

Le milliardaire Stérin joue encore la chaise vide à l’Assemblée, qui va saisir la justice

Pour la deuxième fois en moins d’une semaine, le milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin ne s’est pas présenté mardi à l’Assemblée devant la commission d’enquête sur “l’organisation des élections en France”, dont le président a par conséquent annoncé qu’il saisirait la justice.Deux absences, un blâme: reprogrammé après une premier rendez-vous manqué le 14 mai, M. Stérin a de nouveau séché une convocation au Parlement.”Nous constatons ce matin qu’il n’est pas parmi nous”, a déclaré Thomas Cazenave, président de cette commission d’enquête. “Il est par contre sur les chaînes de télévision, semble-t-il”, a ajouté l’élu Renaissance.L’intéressé, qui réside en Belgique, était en effet intervenu un peu plus tôt sur Cnews, en visio depuis son domicile, affirmant entre autres que sa convocation n’était qu’un “prétexte” pour des députés qui “ont juste envie de faire les marioles devant les caméras”.L’homme d’affaires conservateur, devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, était censé s’expliquer sur son activisme politique, lui qui s’était dit prêt à dépenser 150 millions sur dix ans (via son fonds d’investissement Otium Capital) pour influer sur le débat public et soutenir des candidats aux élections.Avec pour objectif de faire triompher les droites sur une ligne libérale en économie, conservatrice sur les sujets de société et ferme sur le régalien. Une ambition baptisée “projet Périclès”, référence à l’antique stratège athénien, mais surtout acronyme sans équivoque de “Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes”.Chargé de ce grand dessein, son bras droit Arnaud Rérolle avait témoigné début mai devant la commission d’enquête, et présenté l’entreprise comme “une pépinière de projets métapolitiques”, mêlant “médias” et “cercles de réflexion” afin de “produire”, “diffuser” et “promouvoir des idées dans l’espace public”.Audition d’ailleurs invoquée par M. Stérin pour justifier son attitude: “Je n’ai pas envie de me déplacer pour répondre à quelques questions auxquelles mon associé a par ailleurs déjà répondu”.- “Au-dessus des lois” -Un argument qui s’ajoute à celui, déjà utilisé comme excuse la semaine dernière, des “dizaines de menaces de mort” qu’il dit avoir reçues – et pour lesquelles il a déposé lundi une plainte contre X au tribunal judiciaire de Paris, a appris l’AFP mardi auprès de son avocat.Le ministère de l’Intérieur lui a même “confirmé (que) ces menaces étaient sérieuses et imminentes”, a-t-il insisté sur Cnews. Raison pour laquelle il avait encore réclamé lundi dans un communiqué à être auditionné en visio.Motif “ridicule”, a réagi sur X la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, rappelant qu’elle-même se rend au Palais Bourbon “chaque jour malgré les menaces” dont elle fait l’objet.”Respectez vos obligations, respectez l’Assemblée nationale et son travail de contrôle, respectez les Français”, a-t-elle enjoint au milliardaire, soulignant à quel point son refus de répondre à la convocation était “grave”.D’autant plus que le ministère de l’Intérieur “était prêt à assurer sa sécurité”, a rétorqué M. Cazenave, déplorant que l’homme d’affaires n’ait pas changé de position malgré ces “garanties”.En conséquence, le président de la commission a annoncé qu’il “adresserait dès cet après-midi un courrier au procureur de la République de Paris pour constater le fait qu’il ne respecte pas les obligations qui lui sont faites”.En l’occurrence, le refus de comparaître devant une commission d’enquête est passible de deux ans d’emprisonnement et 7.500 euros d’amende.”Rien ne justifie que M. Stérin se place au-dessus des lois de la République. Rien ne justifie que M. Stérin méprise l’Assemblée nationale et ses représentants”, a insisté M. Cazenave.A ses côtés, le rapporteur LFI de la commission d’enquête Antoine Léaument a estimé que le milliardaire “essaie de jouer la montre, puisqu’il sait que cette commission d’enquête est bornée dans le temps”. De fait, son rapport doit être approuvé le 28 mai.”Il cherche à se dérober à ses obligations”, a poursuivi l’élu insoumis, considérant que “ceux qui portent un projet politique (ont) le devoir de se rendre dans l’arène”.

Le procès en appel de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal prévu le 24 juin

La Cour d’appel d’Alger a fixé au 24 juin la date du procès en appel de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour notamment atteinte à l’intégrité du territoire algérien, a-t-on appris auprès du bâtonnier d’Alger.”Le procès a été reporté au 24 juin à la demande de l’intéressé pour lui permettre de constituer sa défense”, a déclaré à l’AFP Me Mohamed Baghdadi. Selon le site Casbah Tribune, le procès était programmé pour ce mardi, soit deux mois exactement après l’audience de première instance.Incarcéré depuis mi-novembre, Boualem Sansal, 80 ans, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite “Frontières”, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.Mardi, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a déclaré que Paris espérait toujours que les autorités algériennes consentiront à “un geste d’humanité” en faveur de M. Sansal, qui est atteint d’un cancer.”Je suis très préoccupé par son état de santé. C’est un homme qui est âgé et qui est fragilisé”, a souligné Jean-Noël Barrot à l’antenne de la radio France Inter.Il a dit souhaiter que le procès en appel se tienne “au plus vite, si possible dans les prochains jours, pour qu’à la suite de ce jugement, un geste d’humanité – celui auquel nous avons appelé les autorités algériennes – puisse être pris à son égard”. L’Algérie et la France traversent depuis l’été dernier une crise diplomatique considérée comme l’une des plus graves depuis la guerre d’Algérie (1954-1962), marquée ces derniers jours par une nouvelle série d’expulsions de fonctionnaires de part et d’autre. Toutes les coopérations sont gelées.Jusqu’à présent, les multiples demandes de libération ou de grâce présidentielle de M. Sansal provenant de France, y compris du président Emmanuel Macron en personne, sont restées lettre morte.

Mort d’un ouvrier sur un chantier du Grand Paris Express: jusqu’à deux ans de prison avec sursis

Les dirigeants d’une société de construction ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel de Bobigny à des peines allant jusqu’à deux ans de prison avec sursis pour la mort d’un ouvrier en 2022 sur un chantier du Grand Paris Express.L’actuel président de la société Sampieri Construction, qui à l’époque des faits était ouvrier de cette société, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende. Le tribunal a considéré que le déboulonnage d’une plaque en acier de 300 kg avait été fait à sa demande sur ce chantier de la gare Saint-Denis-Pleyel.Une de ses manoeuvres au volant d’un monte-charge a entraîné la chute de cette plaque, tuant Joao Baptista Fernandes Miranda qui se trouvait à l’étage inférieur.Le père de ce premier prévenu, dirigeant de la société au moment des faits, a été pour sa part condamné à six mois avec sursis et 3.000 euros d’amende pour homicide involontaire, bien qu’absent des lieux le jour de l’accident. La société a écopé d’une amende de 40.000 euros.Si les amendes infligées sont inférieures aux réquisitions, le tribunal a suivi la demande du ministère public concernant les peines de prison.Le colossal chantier de la gare Saint-Denis Pleyel, qui à terme accueillera l’enchevêtrement de quatre lignes de métro, s’étendait sur neuf niveaux dont quatre souterrains.Au niveau -3, Joao Baptista Fernandes Miranda, salarié d’Eiffage, “faisait son travail comme d’habitude” ce 5 janvier 2022, vêtu de son équipement de sécurité, a rappelé début avril, le procureur.De l’étage supérieur, la plaque métallique le percute à la tête. Le décès de cet homme de 60 ans est constaté à 12H34.Il est l’un des cinq ouvriers décédés sur des chantiers du Grand Paris Express. “A la barre, j’ai entendu venant des prévenus +c’est un drame+ mais à aucun moment j’ai entendu +je suis désolé pour vous de ce qui est arrivé+”, a regretté début avril l’avocat des parties civiles.”Il y a trois accidents mortels au travail par jour, toutes professions confondues”, a rappelé Marion Ménage, avocate de la CGT FNSCBA, représentant les salariés du bâtiment. “C’est quelque chose de systémique qui mérite que ce soit su et dit”, selon elle. Les ouvriers du bâtiment “ne sont pas des professionnels qui se plaignent mais des gens qui travaillent extrêmement dur et dans des conditions extrêmement difficiles”.

Lors de son ultime interrogatoire, Le Scouarnec se dit “responsable” de la mort de deux victimes

Interrogé pour la dernière fois avant les plaidoiries des avocats des parties civiles, l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a estimé mardi devant la cour criminelle du Morbihan être “responsable” de la mort de deux de ses 299 victimes et assuré ne pas s’imaginer en homme libre à l’issue de son procès.Pull noir surmonté d’un col de chemise couleur moutarde, debout dans son box, l’accusé de 74 ans répond aux questions de la cour avec son habituel ton calme, au phrasé monotone.Il affirme avoir conservé le souvenir de deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées à l’audience: Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et un autre homme qui a mis fin à ses jours en 2020.”(Ils) sont morts: j’en suis responsable”, lâche celui qui avait agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement.- “À jamais un pédophile” -Joël Le Scouarnec affirme s’être “remis en question” au cours du procès débuté le 24 février. “Je ne peux plus me regarder de la même façon parce que j’ai devant moi un pédocriminel et un violeur d’enfants.”S’il assure ne plus être sous l’emprise de ses “penchants” pédophiles, il n’écarte pas non plus le risque de replonger et dit ne pas se projeter dans une vie d’homme libre. Il encourt à Vannes 20 ans de réclusion.”La prison a été pour moi une libération”, a répété celui qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020.”Tu es et tu resteras à jamais un pédophile”, lui a ensuite lancé Me Francesca Satta, avocate de victimes. Dans sa plaidoirie, elle incarnait la petite voisine qui avait dénoncé Joël Le Scouarnec après avoir été violée en 2017 en Charente-Maritime et permis de révéler l’étendue de ses crimes durant plus de trente ans.”Vous avez à juger celui qui a inventé le crime sexuel de masse commis par un seul homme, celui dont on ne connaîtra d’ailleurs jamais le nombre exact de victimes”, a insisté Me Céline Astolfe auprès de la cour.Une trentaine d’avocats représentant quelque 130 parties civiles se sont organisés pour plaider “à l’unisson”, a indiqué en préambule Me Astolfe, estimant en leurs noms que “le défi d’un procès utile mais aussi en considération des victimes a été relevé.”Ces avocats veulent évoquer toutes les zones d’ombre qui planent encore après trois mois de procès sur le “parcours criminel de 35 ans sans obstacle” de Joël Le Scouarnec, “ces questions qui nous hantent et ces silences”, a dit Me Astolfe.- “Pas une machine” -La colère a parfois affleuré mardi matin sous le masque lisse de Joël Le Scouarnec, quand une avocate a insisté sur le peu de souvenirs qu’il a de son enfance ou qu’une autre lui a rappelé les expertises mettant en lumière sa personnalité perverse. “Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, a-t-il dit. “C’était tellement à charge (…) c’était insupportable. (…) Une dissection, c’est très désagréable”.Tout au long du procès, la sincérité de Joël Le Scouarnec a été remise en cause par les parties civiles à qui il adressait des excuses uniformes, répétées parfois au mot près.Mais, a-t-il assuré, “ce n’est pas une machine qui s’exprime, c’est moi, l’être humain.”Il a de nouveau affirmé “être le seul responsable”, exonérant ses proches et ses collègues. “C’est moi qui ai manipulé, caché (…) c’est moi qui ai agressé ces enfants.”Qu’est-ce qui aurait pu vous empêcher d’agir? demande la cour. L’accusé se tait un instant. “Rien”, finit-il par dire.Le 20 mars, Joël Le Scouarnec a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.Mardi après-midi, en réponse à un “appel” lancé la veille par des victimes dénonçant le silence des responsables politiques depuis le début du procès, la députée écologiste Sandrine Rousseau est venue à Vannes rencontrer certaines d’entre elles pour marquer son “soutien”.Verdict attendu le 28 mai.