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Mort d’un ouvrier sur un chantier du Grand Paris Express: jusqu’à deux ans de prison avec sursis

Les dirigeants d’une société de construction ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel de Bobigny à des peines allant jusqu’à deux ans de prison avec sursis pour la mort d’un ouvrier en 2022 sur un chantier du Grand Paris Express.L’actuel président de la société Sampieri Construction, qui à l’époque des faits était ouvrier de cette société, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende. Le tribunal a considéré que le déboulonnage d’une plaque en acier de 300 kg avait été fait à sa demande sur ce chantier de la gare Saint-Denis-Pleyel.Une de ses manoeuvres au volant d’un monte-charge a entraîné la chute de cette plaque, tuant Joao Baptista Fernandes Miranda qui se trouvait à l’étage inférieur.Le père de ce premier prévenu, dirigeant de la société au moment des faits, a été pour sa part condamné à six mois avec sursis et 3.000 euros d’amende pour homicide involontaire, bien qu’absent des lieux le jour de l’accident. La société a écopé d’une amende de 40.000 euros.Si les amendes infligées sont inférieures aux réquisitions, le tribunal a suivi la demande du ministère public concernant les peines de prison.Le colossal chantier de la gare Saint-Denis Pleyel, qui à terme accueillera l’enchevêtrement de quatre lignes de métro, s’étendait sur neuf niveaux dont quatre souterrains.Au niveau -3, Joao Baptista Fernandes Miranda, salarié d’Eiffage, “faisait son travail comme d’habitude” ce 5 janvier 2022, vêtu de son équipement de sécurité, a rappelé début avril, le procureur.De l’étage supérieur, la plaque métallique le percute à la tête. Le décès de cet homme de 60 ans est constaté à 12H34.Il est l’un des cinq ouvriers décédés sur des chantiers du Grand Paris Express. “A la barre, j’ai entendu venant des prévenus +c’est un drame+ mais à aucun moment j’ai entendu +je suis désolé pour vous de ce qui est arrivé+”, a regretté début avril l’avocat des parties civiles.”Il y a trois accidents mortels au travail par jour, toutes professions confondues”, a rappelé Marion Ménage, avocate de la CGT FNSCBA, représentant les salariés du bâtiment. “C’est quelque chose de systémique qui mérite que ce soit su et dit”, selon elle. Les ouvriers du bâtiment “ne sont pas des professionnels qui se plaignent mais des gens qui travaillent extrêmement dur et dans des conditions extrêmement difficiles”.

Lors de son ultime interrogatoire, Le Scouarnec se dit “responsable” de la mort de deux victimes

Interrogé pour la dernière fois avant les plaidoiries des avocats des parties civiles, l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a estimé mardi devant la cour criminelle du Morbihan être “responsable” de la mort de deux de ses 299 victimes et assuré ne pas s’imaginer en homme libre à l’issue de son procès.Pull noir surmonté d’un col de chemise couleur moutarde, debout dans son box, l’accusé de 74 ans répond aux questions de la cour avec son habituel ton calme, au phrasé monotone.Il affirme avoir conservé le souvenir de deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées à l’audience: Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et un autre homme qui a mis fin à ses jours en 2020.”(Ils) sont morts: j’en suis responsable”, lâche celui qui avait agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement.- “À jamais un pédophile” -Joël Le Scouarnec affirme s’être “remis en question” au cours du procès débuté le 24 février. “Je ne peux plus me regarder de la même façon parce que j’ai devant moi un pédocriminel et un violeur d’enfants.”S’il assure ne plus être sous l’emprise de ses “penchants” pédophiles, il n’écarte pas non plus le risque de replonger et dit ne pas se projeter dans une vie d’homme libre. Il encourt à Vannes 20 ans de réclusion.”La prison a été pour moi une libération”, a répété celui qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020.”Tu es et tu resteras à jamais un pédophile”, lui a ensuite lancé Me Francesca Satta, avocate de victimes. Dans sa plaidoirie, elle incarnait la petite voisine qui avait dénoncé Joël Le Scouarnec après avoir été violée en 2017 en Charente-Maritime et permis de révéler l’étendue de ses crimes durant plus de trente ans.”Vous avez à juger celui qui a inventé le crime sexuel de masse commis par un seul homme, celui dont on ne connaîtra d’ailleurs jamais le nombre exact de victimes”, a insisté Me Céline Astolfe auprès de la cour.Une trentaine d’avocats représentant quelque 130 parties civiles se sont organisés pour plaider “à l’unisson”, a indiqué en préambule Me Astolfe, estimant en leurs noms que “le défi d’un procès utile mais aussi en considération des victimes a été relevé.”Ces avocats veulent évoquer toutes les zones d’ombre qui planent encore après trois mois de procès sur le “parcours criminel de 35 ans sans obstacle” de Joël Le Scouarnec, “ces questions qui nous hantent et ces silences”, a dit Me Astolfe.- “Pas une machine” -La colère a parfois affleuré mardi matin sous le masque lisse de Joël Le Scouarnec, quand une avocate a insisté sur le peu de souvenirs qu’il a de son enfance ou qu’une autre lui a rappelé les expertises mettant en lumière sa personnalité perverse. “Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, a-t-il dit. “C’était tellement à charge (…) c’était insupportable. (…) Une dissection, c’est très désagréable”.Tout au long du procès, la sincérité de Joël Le Scouarnec a été remise en cause par les parties civiles à qui il adressait des excuses uniformes, répétées parfois au mot près.Mais, a-t-il assuré, “ce n’est pas une machine qui s’exprime, c’est moi, l’être humain.”Il a de nouveau affirmé “être le seul responsable”, exonérant ses proches et ses collègues. “C’est moi qui ai manipulé, caché (…) c’est moi qui ai agressé ces enfants.”Qu’est-ce qui aurait pu vous empêcher d’agir? demande la cour. L’accusé se tait un instant. “Rien”, finit-il par dire.Le 20 mars, Joël Le Scouarnec a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.Mardi après-midi, en réponse à un “appel” lancé la veille par des victimes dénonçant le silence des responsables politiques depuis le début du procès, la députée écologiste Sandrine Rousseau est venue à Vannes rencontrer certaines d’entre elles pour marquer son “soutien”.Verdict attendu le 28 mai.

Les intempéries dans le Var font au moins trois morts

Les pluies orageuses intenses qui ont frappé le Var mardi ont fait au moins trois morts, dont un couple d’octogénaires au Lavandou, sur le littoral, où le maire a décrit “des scènes de guerre”.Selon un bilan provisoire de la gendarmerie du Var et de la Préfecture du département, “trois personnes ont perdu la vie, deux au Lavandou et une à Vidauban”, dans la plaine des Maures.La vigilance orange aux orages et pluie-inondation a pris fin à 14H00 dans le Var, selon Météo-France qui a maintenu le département en vigilance jaune.S’agissant du couple qui perdu la vie au Lavandou, ils ont été emportés avec leur véhicule par un torrent, dans le secteur de Cavalière. Le corps de la femme était resté prisonnier de la carcasse, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz.Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort, a ajouté le magistrat, précisant à la presse que “la situation était assez difficile sur place”. “C’était un phénomène vraiment violent, méchant, incompréhensible”, a réagi le maire du Lavandou, Gil Bernardi, lors d’une conférence de presse improvisée, notamment devant les micros de BFMTV. Il est tombé “255 mm d’eau en une heure, provoquant une vague énorme”, a-t-il ajouté, décrivant des “scènes de guerre” avec des “routes arrachées” et des “ponts arrachés”.- “Chemin totalement submergé” -“Il n’y a plus rien, plus d’électricité, plus d’eau potable, plus de station d’épuration”, a également décrit l’élu.”Un diagnostic est en cours pour évaluer les dégâts sur cette commune : accessibilité à l’eau potable, état des stations d’épuration, état des routes… Les communes de Vidauban et de La Môle ont également été lourdement impactées. L’aérodrome de La Môle/Saint Tropez est fermé suite aux inondations”, a précisé la préfecture dans un bilan à 15H00.Au Vidauban, la personne décédée a également été emportée par les flots dans son véhicule. “Une conductrice et sa passagère se sont engagées sur un chemin de campagne totalement submergé”, tombant dans un fossé, mais seule la conductrice a pu être sauvée par l’intervention d’un élu municipal qui se trouvait là, a indiqué le maire de la commue, Claude Pianetti, sur Facebook, sans cacher son émotion.Des renforts ont été envoyés, notamment depuis les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, en soutien aux 200 pompiers mobilisés qui ont effectué une cinquantaine d’interventions, “dont certaines pour des sauvetages et des mises en sécurité de personnes”, a précisé la préfecture.Les “systèmes orageux ont donné des cumuls intenses en deux heures sur Bormes-les-Mimosas mais surtout le Lavandou et les hauteurs plus au nord. On a relevé des cumuls parfois supérieurs à 100 mm”, a indiqué Météo-France dans son bulletin de 14H00.Les intempéries dans le Var sont survenues au lendemain de pluies diluviennes qui ont occasionné des inondations et dégâts dans le sud-ouest de la France, notamment sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse, sur laquelle aucun train ne pourra circuler pendant plusieurs jours.Près de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, une voie ferrée a été endommagée: la pluie a fait déborder un ruisseau qui a emporté le ballast sous les rails sur une dizaine de mètres, interrompant la liaison TGV Toulouse-Bordeaux-Paris.Un TGV a dû s’y arrêter en pleine voie dans la nuit de lundi à mardi, ses 507 passagers étant évacués par bus vers une salle municipale. “On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension”, a témoigné auprès de l’AFP le maire de la commune, Dante Rinaudo.Un train Intercités reliant Toulouse à Paris est resté bloqué toute la nuit à Agen, en raison de ce même incident, selon un journaliste de l’AFP qui était à bord. Ses passagers ont été acheminés en bus vers Toulouse mardi matin.Selon une porte-parole de la SNCF, la circulation ferroviaire restera coupée pendant “au moins plusieurs jours” entre Agen et Marmande, affectant ainsi le trafic des TGV entre Bordeaux et Toulouse.Près de Montauban, il est tombé en quelques heures plus de 100 mm de pluie sur le village de L’Honor-de-Cos, où trois petits ponts enjambant un affluent de l’Aveyron ont été emportés par un ruisseau qui s’est transformé en torrent.

Les intempéries dans le Var font au moins trois morts

Les pluies orageuses intenses qui ont frappé le Var mardi ont fait au moins trois morts, dont un couple d’octogénaires au Lavandou, sur le littoral, où le maire a décrit “des scènes de guerre”.Selon un bilan provisoire de la gendarmerie du Var et de la Préfecture du département, “trois personnes ont perdu la vie, deux au Lavandou et une à Vidauban”, dans la plaine des Maures.La vigilance orange aux orages et pluie-inondation a pris fin à 14H00 dans le Var, selon Météo-France qui a maintenu le département en vigilance jaune.S’agissant du couple qui perdu la vie au Lavandou, ils ont été emportés avec leur véhicule par un torrent, dans le secteur de Cavalière. Le corps de la femme était resté prisonnier de la carcasse, a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Toulon, Samuel Finielz.Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort, a ajouté le magistrat, précisant à la presse que “la situation était assez difficile sur place”. “C’était un phénomène vraiment violent, méchant, incompréhensible”, a réagi le maire du Lavandou, Gil Bernardi, lors d’une conférence de presse improvisée, notamment devant les micros de BFMTV. Il est tombé “255 mm d’eau en une heure, provoquant une vague énorme”, a-t-il ajouté, décrivant des “scènes de guerre” avec des “routes arrachées” et des “ponts arrachés”.- “Chemin totalement submergé” -“Il n’y a plus rien, plus d’électricité, plus d’eau potable, plus de station d’épuration”, a également décrit l’élu.”Un diagnostic est en cours pour évaluer les dégâts sur cette commune : accessibilité à l’eau potable, état des stations d’épuration, état des routes… Les communes de Vidauban et de La Môle ont également été lourdement impactées. L’aérodrome de La Môle/Saint Tropez est fermé suite aux inondations”, a précisé la préfecture dans un bilan à 15H00.Au Vidauban, la personne décédée a également été emportée par les flots dans son véhicule. “Une conductrice et sa passagère se sont engagées sur un chemin de campagne totalement submergé”, tombant dans un fossé, mais seule la conductrice a pu être sauvée par l’intervention d’un élu municipal qui se trouvait là, a indiqué le maire de la commue, Claude Pianetti, sur Facebook, sans cacher son émotion.Des renforts ont été envoyés, notamment depuis les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, en soutien aux 200 pompiers mobilisés qui ont effectué une cinquantaine d’interventions, “dont certaines pour des sauvetages et des mises en sécurité de personnes”, a précisé la préfecture.Les “systèmes orageux ont donné des cumuls intenses en deux heures sur Bormes-les-Mimosas mais surtout le Lavandou et les hauteurs plus au nord. On a relevé des cumuls parfois supérieurs à 100 mm”, a indiqué Météo-France dans son bulletin de 14H00.Les intempéries dans le Var sont survenues au lendemain de pluies diluviennes qui ont occasionné des inondations et dégâts dans le sud-ouest de la France, notamment sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse, sur laquelle aucun train ne pourra circuler pendant plusieurs jours.Près de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, une voie ferrée a été endommagée: la pluie a fait déborder un ruisseau qui a emporté le ballast sous les rails sur une dizaine de mètres, interrompant la liaison TGV Toulouse-Bordeaux-Paris.Un TGV a dû s’y arrêter en pleine voie dans la nuit de lundi à mardi, ses 507 passagers étant évacués par bus vers une salle municipale. “On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension”, a témoigné auprès de l’AFP le maire de la commune, Dante Rinaudo.Un train Intercités reliant Toulouse à Paris est resté bloqué toute la nuit à Agen, en raison de ce même incident, selon un journaliste de l’AFP qui était à bord. Ses passagers ont été acheminés en bus vers Toulouse mardi matin.Selon une porte-parole de la SNCF, la circulation ferroviaire restera coupée pendant “au moins plusieurs jours” entre Agen et Marmande, affectant ainsi le trafic des TGV entre Bordeaux et Toulouse.Près de Montauban, il est tombé en quelques heures plus de 100 mm de pluie sur le village de L’Honor-de-Cos, où trois petits ponts enjambant un affluent de l’Aveyron ont été emportés par un ruisseau qui s’est transformé en torrent.

Un groupe chinois reprend le constructeur français de bus à hydrogène Safra

Le tribunal de commerce d’Albi a choisi mardi le groupe chinois Wanrun pour reprendre Safra, unique constructeur de bus à hydrogène hexagonal en redressement judiciaire, au détriment du français TTH, qui avait les faveurs du personnels et des décideurs locaux.L’offre de reprise du groupe chinois tenait la corde ces dernières semaines, avant une proposition de dernière minute, revue à la hausse, présentée vendredi par TTH.Wanrun s’est engagé à conserver 120 des 169 salariés de cette entreprise basée à Albi et spécialisée dans la fabrication de bus et autocars à hydrogène, et dans la rénovation de bus, rames de métro ou tramway.Parvenue fin avril, à la veille d’une audience du tribunal de commerce d’Albi, le projet de reprise de la société chinoise, plus connue dans le milieu des batteries et des panneaux solaires, comprend un chèque de 7 millions d’euros et des promesses d’investissement pour relancer la Société albigeoise de fabrication et réparation automobile (Safra), créée en 1955 et placée en redressement judiciaire le 4 février.Seule entreprise française à fabriquer des autocars et bus à hydrogène, Safra est un acteur important de la filière hydrogène.Avec sa dernière offre, le groupe Thierry Torti Holding (TTH, 385 salariés) pensait tenir les arguments pour convaincre le tribunal. TTH avait proposé de reprendre 90 employés sur le site d’Albi et d’en reclasser 40 dans son usine de Clermont-Ferrand. Son directeur général Thierry Cezar faisait miroiter un carnet de commandes de 450 millions d’euros, une garantie selon lui pour l’avenir de Safra, et tablait sur une hausse progressive des effectifs pour atteindre 200 salariés à Albi en 2029.Une troisième offre émanant d’une société belge, CBM, a également été écartée.La semaine dernière, le président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) d’Occitanie, Jean-Louis Chauzy, avait mis en garde contre le risque de reprise par des intérêts chinois et avait plaidé pour “des solutions industrielles françaises avec un solide ancrage territorial”.Il avait rappelé le cas de la fonderie SAM en Aveyron, reprise par le groupe chinois Jinjiang avec des promesses d’investissements “jamais réalisés”. La société métallurgique travaillant pour l’industrie automobile a finalement fermé.Le député centriste du Tarn Philippe Bonnecarrère s’était également positionné pour “une offre industrielle française, sérieuse, peut-être plus modeste au départ, mais plus solide sur le long terme”.

La Cour des comptes dresse un constat sévère d'”échec” de l’école primaire

Niveau des élèves trop faible, inégalités accrues, semaine de quatre jours: la Cour des comptes a dressé mardi un constat sévère d'”échec” de la politique publique d’enseignement primaire en France et appelé à “repenser le modèle actuel de l’école”.Dans un rapport intitulé “L’enseignement primaire, une organisation en décalage avec les besoins de l’élève”, la Cour des comptes part d’un constat: celui d’un “déclin des performances scolaires des élèves, notamment vis-à-vis de nos voisins européens”, et ce “en dépit d’une augmentation constante ces dix dernières années de la dépense consacrée à l’école primaire”, qui va de la maternelle à la fin du CM2.Elle se réfère pour cela à des études internationales, telles que l’étude TIMSS de 2024, dans laquelle les élèves de CM1 français sont en queue de peloton de l’Union européenne en maths, où l’étude Pirls de 2023 sur les compétences en lecture et compréhension, qui indique que les compétences des CM1 se sont stabilisées, mais restent là aussi dans le bas du tableau de l’UE.Au-delà de ce “niveau des élèves inacceptable”, la Cour constate “des inégalités qui s’aggravent”, qu’ils s’agissent d’inégalités de genre, sociales, ou territoriales.Pour elle, “ce qui explique en partie ces mauvais résultats (…) c’est une organisation en décalage très net avec les besoins de l’enfant”. “Selon l’Académie nationale de médecine (dans un rapport de 2010, ndlr), l’aménagement du temps scolaire en France n’est pas en cohérence avec les connaissances de la chronobiologie de l’enfant; et cela, à tous les niveaux de l’organisation: journée, semaine ou année scolaire”, a indiqué le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, lors d’une conférence de presse.Dans le viseur des magistrats financiers: la semaine de quatre jours, qui joue un “rôle néfaste” selon M. Moscovici. “L’extrapolation des données de l’OCDE permet de dégager un modèle dominant, celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins”, a-t-il fait valoir.Après une réforme conflictuelle des rythmes scolaires de 2014, qui avait relevé la semaine à quatre jours et demi, l’ex-ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer avait donné en 2017 aux communes la possibilité de repasser à quatre jours. Une liberté dont s’était déjà emparée 85% des communes à la rentrée 2018.- “bien-être des élèves” -Ces recommandations interviennent alors qu’Emmanuel Macron, a annoncé début mai une convention citoyenne sur “les temps de l’enfant”, qui débutera le 20 juin. Elle abordera les sujets “du périscolaire, du postscolaire, du temps familial, et bien sûr de l’école”, selon le président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Thierry Beaudet, qui l’organisera.Au-delà de l’organisation du temps scolaire, la Cour des comptes préconise “une meilleure qualité du service au bénéfice des élèves”, en développant notamment l’attractivité du métier enseignant. Elle propose aussi “la poursuite du rééquilibrage” des dépenses entre les enseignements primaire et secondaire, la France ayant davantage priorisé le second, ou encore de “réformer” la gouvernance et le pilotage des écoles. “Créer un statut de directeur, ou à défaut généraliser une décharge totale, permettrait de clarifier le positionnement de ce dernier”, estime-t-elle. La politique de l’enseignement primaire doit être aussi “mieux concertée avec les collectivités” et “mieux associer la communauté éducative”, selon elle.Au final, il existe une “impérieuse nécessité de repenser le modèle actuel de l’école”, juge la Cour des comptes. Selon elle, il faut notamment “centrer les innovations sur le bien-être des élèves”, avec une “meilleure mise en cohérence entre activités scolaires, périscolaires et extrascolaires”.”C’est sûr que l’école traverse une crise, que les inégalités sont renforcées actuellement”, a réagi auprès de l’AFP Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du primaire.Mais pour elle, “le rapport ne donne pas forcément les bonnes solutions pour l’école”. “Pour améliorer le niveau des élèves, il faut penser formation des enseignants, effectifs par classe”, a-t-elle ajouté. Quant au rythme des enfants, “on ne peut pas en parler en le déconnectant totalement des rythmes des parents” et donc “de la vie des salariés en France”, qui conduit certains enfants à “passer énormément de temps à l’école”, estime-t-elle.

Grêle, fortes pluies dans le Sud-Ouest, trafic TGV Bordeaux-Toulouse interrompu plusieurs jours

Des orages de grêle et de fortes pluies se sont abattus dans le Sud-Ouest lundi en fin de journée, occasionnant des inondations, des dégâts, notamment sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse, sur laquelle aucun train ne pourra circuler pendant plusieurs jours.Près de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, la voie ferrée a été endommagée, les pluies diluviennes ont fait déborder un ruissseau qui a emporté le ballast sous les rails sur une dizaine de mètres, interrompant la liaison TGV Toulouse-Bordeaux-Paris.Un TGV a dû s’y arrêter en pleine voie dans la nuit de lundi à mardi, ses 507 passagers étant évacués par bus vers une salle municipale. L’opération de secours a mobilisé une soixantaine de personnes (pompiers, gendarmes, bénévoles de la Croix-Rouge, etc.), selon la préfecture.- Catastrophe évitée -“On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension”, a témoigné auprès de l’AFP le maire de la commune, Dante Rinaudo. Décrivant des “avalanches d’eau” dans la ville, qui ont inondé des caves et des maisons, l’élu réclame une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.Un train Intercités reliant Toulouse à Paris est lui resté bloqué toute la nuit à Agen, en raison de ce même incident, selon un journaliste de l’AFP qui était à bord. Ses passagers ont été acheminés en bus vers Toulouse mardi matin pour prendre d’autres trains vers Paris, la ligne Paris-Limoges-Toulouse restant opérationnelle.Selon une porte-parole de la SNCF, la circulation ferroviaire restera coupée pendant “au moins plusieurs jours” entre Agen et Marmande, impactant ainsi le trafic des TGV entre Bordeaux et Toulouse. Des précisions doivent être apportées dans la journée par la compagnie.- Ponts emportés -Près de Montauban, il est tombé en quelques heures plus de 100 mm de pluie sur le village de L’Honor-de-Cos. Trois petits ponts enjambant un affluent de l’Aveyron ont été emportés par un ruisseau qui s’est transformé en torrent, détruisant également un solide parapet en béton.Un hameau où vivent 50 habitants est désormais coupé du village. “Je n’avais jamais vu ça. Le ruisseau il est monté de cinq mètres, et ça a emporté les ponts, la station d’épuration, des moutons, un poney. On a passé toute la nuit à secourir les habitants. Heureusement, on n’a pas de blessés”, témoigne le maire Michel Lamolinairie.”A la supérette, cinquante bonbonnes de gaz ont été emportées par les flots”, ajoute l’élu, regrettant également les dommages causés par la grêle dans l’exploitation “d’un des plus gros arboriculteurs du coin”, où 80% des arbres sont touchés.Dans les bourg voisins de Nègrepelisse et Castelsarrasin, de nombreuses maisons ont été inondées.Les intempéries ont par ailleurs provoqué une chute d’arbre dans le centre de Toulouse, l’inondation de routes secondaires et des évacuations d’écoles. Les pompiers ont procédé à des centaines d’interventions dans la dizaine de départements qui avaient été préalablement placés en vigilance orange par Météo-France.Les cultures de la vallée de la Garonne, déjà touchées par un excès de précipitations ces derniers mois, ont été affectées par la grêle, les agriculteurs devant évaluer les dégâts dans les prochains jours.En Lot-et-Garonne, des parcelles et coteaux de semis d’été (tournesol, maïs, soja) ont été “emportés par des coulées de boue”, selon Patrick Franken, président de la Chambre d’agriculture. “On a déjà vu des orages en mai, mais avec une telle intensité, c’est très rare.”Selon son homologue des Landes, Marie-Hélène Cazaubon, l’épisode a touché partiellement les vignobles de l’armagnac et de Tursan, où les dégâts étaient en cours d’évaluation par les producteurs.Mardi matin, la vigilance orange était levée dans la région, seul le Var, dans le Sud-Est, restant placé par Météo France à ce niveau d’alerte. “Une dépression circule en Méditerranée et provoque de forts orages sur les départements côtiers de la région Paca”, écrit le service de prévisions dans son dernier bulletin à 10H00.ap-gd-tsq-paa/jp/pta

Grêle, fortes pluies dans le Sud-Ouest, trafic TGV Bordeaux-Toulouse interrompu plusieurs jours

Des orages de grêle et de fortes pluies se sont abattus dans le Sud-Ouest lundi en fin de journée, occasionnant des inondations, des dégâts, notamment sur la ligne ferroviaire Bordeaux-Toulouse, sur laquelle aucun train ne pourra circuler pendant plusieurs jours.Près de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, la voie ferrée a été endommagée, les pluies diluviennes ont fait déborder un ruissseau qui a emporté le ballast sous les rails sur une dizaine de mètres, interrompant la liaison TGV Toulouse-Bordeaux-Paris.Un TGV a dû s’y arrêter en pleine voie dans la nuit de lundi à mardi, ses 507 passagers étant évacués par bus vers une salle municipale. L’opération de secours a mobilisé une soixantaine de personnes (pompiers, gendarmes, bénévoles de la Croix-Rouge, etc.), selon la préfecture.- Catastrophe évitée -“On a frôlé la catastrophe, les voies étaient à nu et le TGV en suspension”, a témoigné auprès de l’AFP le maire de la commune, Dante Rinaudo. Décrivant des “avalanches d’eau” dans la ville, qui ont inondé des caves et des maisons, l’élu réclame une reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.Un train Intercités reliant Toulouse à Paris est lui resté bloqué toute la nuit à Agen, en raison de ce même incident, selon un journaliste de l’AFP qui était à bord. Ses passagers ont été acheminés en bus vers Toulouse mardi matin pour prendre d’autres trains vers Paris, la ligne Paris-Limoges-Toulouse restant opérationnelle.Selon une porte-parole de la SNCF, la circulation ferroviaire restera coupée pendant “au moins plusieurs jours” entre Agen et Marmande, impactant ainsi le trafic des TGV entre Bordeaux et Toulouse. Des précisions doivent être apportées dans la journée par la compagnie.- Ponts emportés -Près de Montauban, il est tombé en quelques heures plus de 100 mm de pluie sur le village de L’Honor-de-Cos. Trois petits ponts enjambant un affluent de l’Aveyron ont été emportés par un ruisseau qui s’est transformé en torrent, détruisant également un solide parapet en béton.Un hameau où vivent 50 habitants est désormais coupé du village. “Je n’avais jamais vu ça. Le ruisseau il est monté de cinq mètres, et ça a emporté les ponts, la station d’épuration, des moutons, un poney. On a passé toute la nuit à secourir les habitants. Heureusement, on n’a pas de blessés”, témoigne le maire Michel Lamolinairie.”A la supérette, cinquante bonbonnes de gaz ont été emportées par les flots”, ajoute l’élu, regrettant également les dommages causés par la grêle dans l’exploitation “d’un des plus gros arboriculteurs du coin”, où 80% des arbres sont touchés.Dans les bourg voisins de Nègrepelisse et Castelsarrasin, de nombreuses maisons ont été inondées.Les intempéries ont par ailleurs provoqué une chute d’arbre dans le centre de Toulouse, l’inondation de routes secondaires et des évacuations d’écoles. Les pompiers ont procédé à des centaines d’interventions dans la dizaine de départements qui avaient été préalablement placés en vigilance orange par Météo-France.Les cultures de la vallée de la Garonne, déjà touchées par un excès de précipitations ces derniers mois, ont été affectées par la grêle, les agriculteurs devant évaluer les dégâts dans les prochains jours.En Lot-et-Garonne, des parcelles et coteaux de semis d’été (tournesol, maïs, soja) ont été “emportés par des coulées de boue”, selon Patrick Franken, président de la Chambre d’agriculture. “On a déjà vu des orages en mai, mais avec une telle intensité, c’est très rare.”Selon son homologue des Landes, Marie-Hélène Cazaubon, l’épisode a touché partiellement les vignobles de l’armagnac et de Tursan, où les dégâts étaient en cours d’évaluation par les producteurs.Mardi matin, la vigilance orange était levée dans la région, seul le Var, dans le Sud-Est, restant placé par Météo France à ce niveau d’alerte. “Une dépression circule en Méditerranée et provoque de forts orages sur les départements côtiers de la région Paca”, écrit le service de prévisions dans son dernier bulletin à 10H00.ap-gd-tsq-paa/jp/pta

Interrogé une ultime fois, Le Scouarnec se dit “responsable” de la mort de deux victimes

Interrogé pour la dernière fois mardi par la cour criminelle du Morbihan à Vannes, l’ex-chirurgien pédocriminel Joël Le Scouarnec a dit être “responsable” de la mort de deux de ses 299 victimes, et assuré ne pas s’imaginer en homme libre à l’issue de son procès.Pull noir surmonté d’un col de chemise couleur moutarde, debout dans son box, l’accusé répond aux questions de la cour avec son habituel ton calme, au phrasé monotone.Dès ses premières déclarations, il confie avoir conservé le souvenir de deux jeunes hommes dont les photos ont été projetées à l’audience: Mathis Vinet, mort d’une overdose en 2021 et dont les proches estiment qu’il s’est suicidé, et d’un autre homme, retrouvé pendu à son domicile en 2020.”(Ils) sont morts: j’en suis responsable”, lâche celui qui avait agressé sexuellement les deux garçons à l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors qu’ils n’avaient que 10 et 12 ans respectivement.”Vous vous projetez dans une vie d’homme libre ?”, lui demande la présidente de la cour, Aude Buresi.”Non”, répond l’accusé de 74 ans, qui risque jusqu’à 20 ans de prison. Puis après un silence, il répète: “non”, plus fermement.- “Une libération” -Il affirme s’être “remis en question”, au cours du procès débuté le 24 février. “Je ne peux plus me regarder de la même façon parce que j’ai devant moi un pédocriminel et un violeur d’enfants.”S’il assure ne plus être la prise de ses “penchants” pédophiles, il n’écarte pas non plus le risque de replonger.”Rien ne permet d’envisager que ce que je peux être dans l’avenir”, admet Joël Le Scouarnec. “Si on considère que cet homme que j’ai été (…) était encore le même homme aujourd’hui, ça serait une condamnation à perpétuité.””La prison a été pour moi une libération”, a répété celui qui purge déjà une peine de 15 ans de réclusion pour des viols sur mineurs après une condamnation à Saintes (Charente-Maritime) en 2020.”Jamais” en tout cas, il ne “côtoiera” à nouveau un enfant, assure-t-il à une avocate des parties civiles. “Non pas parce que j’aurais peur de commettre un nouvel acte mais parce que j’aurais peur que quelqu’un, connaissant mes antécédents, ait des soupçons.”Et, ajoute-t-il, soudain glaçant, “si un enfant était à proximité, je ne me dirais pas +oh celui-là je pourrais le coincer+. Parce que c’est un enfant que je vois maintenant, je ne verrai pas un sexe.” – “Pas une machine” -La colère affleure parfois sous le masque lisse, notamment lorsqu’une avocate des parties civiles insiste pour qu’il “travaille” sur le peu de souvenirs qu’il a de son enfance.”On cherche absolument à déceler chez moi le fait que j’ai été un jour victime. Mais pourquoi, je ne sais pas, je ne comprends pas. Je peux l’affirmer je n’ai jamais été victime”, martèle-t-il.L’agacement revient aussi lorsque les avocats rappellent les expertises des psychiatres et psychologues évoquées au cours des trois mois de procès.”Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”, se souvient-il. “C’était tellement à charge (…) c’était insupportable. (…) Une dissection, c’est très désagréable”.Tout au long du procès, la sincérité de Joël Le Scouarnec a souvent été remise en cause par les parties civiles à qui il adressait des excuses uniformes, répétées parfois au mot près d’une victime à l’autre.Mais, assure-t-il, “ce n’est pas une machine qui s’exprime, c’est moi, l’être humain.”Un “être humain” qui a de nouveau affirmé “être le seul responsable” exonérant ses proches et ses collègues. “C’est moi qui ai manipulé, caché (…) c’est moi qui ai agressé ces enfants”, dit-il.Qu’est-ce qui aurait pu vous empêcher d’agir ? demande la cour. L’accusé se tait un instant. “Rien”, finit-il par dire.Le 20 mars, Joël Le Scouarnec a reconnu en bloc l’ensemble des faits pour lesquels il est jugé à Vannes, et même d’autres, prescrits ou qui font l’objet d’une nouvelle procédure, comme des violences sexuelles sur sa petite-fille, révélées en pleine audience.”Moi je ne me suis pas pardonné d’avoir commis ces gestes, pourquoi eux-mêmes me pardonneraient-ils d’avoir souillé leur corps ?”Le verdict est attendu le 28 mai.