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Trio wins economics Nobel for work on tech-driven growth

The Nobel prize in economics was awarded on Monday to American-Israeli Joel Mokyr, France’s Philippe Aghion and Canada’s Peter Howitt for work on how technology drives and affects growth.Mokyr, 79, won one half of the prize “for having identified the prerequisites for sustained growth through technological progress”, the Royal Swedish Academy of Sciences said.Aghion, 69, …

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Lecornu invite ses ministres à mettre leurs “egos de côté” pour “surpasser” la crise

Sébastien Lecornu a demandé à ses ministres, qui ont pris leurs fonctions lundi, de mettre leurs “egos de côté” pour “surpasser la crise politique”, alors que le gouvernement est menacé de censure dès cette semaine si les socialistes n’obtiennent pas une suspension de la réforme des retraites.”Notre seul objectif et seule mission” est “de surpasser et de dépasser cette crise politique” qui “sidère”, et ce avec “sobriété” et “humilité”, en mettant “les egos de côté”, a déclaré le Premier ministre, en introduction d’une réunion de son nouveau gouvernement à Matignon.Il avait auparavant demandé des passations de pouvoir “sobres” qui se sont déroulées au moment du déjeuner sans presse ni invités.La priorité pour le chef de gouvernement est de “donner un budget à la France d’ici la fin de l’année”.Un premier Conseil des ministres doit se tenir mardi matin à l’Elysée. Le gouvernement y présentera les deux projets de budget, de l’Etat et de la Sécurité sociale, afin qu’ils puissent être transmis dans les temps au Parlement.Parallèlement, la commission des Finances de l’Assemblée nationale, présidée par le député LFI Eric Coquerel, commencera ses auditions.L’objectif est de garder le déficit en dessous des 5% du PIB, au lieu de 4,7% initialement prévu, un assouplissement qui laisse une marge de 9 milliards d’euros pour éventuellement satisfaire les demandes des oppositions.L’heure de vérité sera la déclaration de politique générale, quasi bouclée, que le Premier ministre a prévu de prononcer devant le Parlement mardi à 15H00. Les socialistes y attendent notamment la suspension “immédiate et complète” de la réforme des retraites de 2023.- “Se ressaisir”  -Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi au terme d’une mission éclair auprès des forces politiques, Sébastien Lecornu est sur une corde raide. Le RN et LFI comptent le censurer dès cette semaine. Tout dépendra donc du PS.Depuis l’Egypte, où il assiste au sommet sur Gaza, Emmanuel Macron s’est défaussé sur la classe politique de toute responsabilité dans la crise, mettant plutôt en avant son rôle diplomatique.Il a appelé les forces politiques à “se ressaisir” et à “oeuvrer à la stabilité”, au lieu de “faire des paris sur l’instabilité” dans une allusion à ceux qui espèrent une dissolution de l’Assemblée ou une présidentielle anticipée.Lors d’une réunion avec les chefs de parti vendredi, le président de la République avait esquissé une concession: un décalage dans le temps de “la mesure d’âge” de départ à la retraite (passage progressif à 64 ans), symbole de son deuxième quinquennat.Mais ce geste reste insuffisant aux yeux de la gauche, qui veut à la fois une suspension de la mesure d’âge légal et de l’accélération de la hausse du nombre de trimestres cotisés. Sur ce point, les socialistes vont plus loin que la CFDT.Sébastien Lecornu a présenté dimanche soir tard une équipe composée de nouveaux visages: huit de la société civile et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Les six ministres de droite ont été écartés du parti Les Républicains (LR) de Bruno Retailleau qui avait donné pour consigne – contestée par les députés – de ne pas entrer dans l’équipe Lecornu 2.- “Réarmement” -L’ex-Première ministre Elisabeth Borne, auteure de la réforme des retraites qu’elle a proposée elle-même de suspendre, laisse sa place à l’Education à l’ancien directeur général de l’Enseignement scolaire Edouard Geffray.Le locataire de Matignon a, lui, passé la main aux Armées à l’ex-ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin. Gérald Darmanin, qui était résolument tourné vers 2027, a été renommé garde des Sceaux avant d’annoncer se mettre “en congé” de ses activités partisanes. Après les prises de distance successives de la droite et de la plupart de ses alliés centristes durant le week-end, le Premier ministre a remercié ceux qui “s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans”. Ce nouvel exécutif pourrait avoir une durée de vie limitée. Le gouvernement “va évidemment tomber”, a pronostiqué Jean-Luc Mélenchon lundi, le leader de La France insoumise estimant que les socialistes allaient voter la motion déposée par le groupe LFI.Le RN a également déposé lundi une motion de censure et votera celle des insoumis – l’inverse n’étant pas vrai.Le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella s’en est pris à un PS qui tente “de se faire acheter” sur les retraites pour ne pas voter la censure d’un gouvernement de “fond de tiroir”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans les Landes, un institut hélio-marin détruit avant d’être grignoté par l’érosion

C’est un symbole supplémentaire de l’érosion maritime et du recul du trait de côte sur la façade atlantique : lundi, les pelleteuses ont débuté la démolition de l’ancien l’institut hélio-marin de Labenne (Landes), construit en 1930 à seulement 65 mètres de l’océan.Racheté par la commune en 2021 et immédiatement revendu au Conservatoire du littoral pour 1,7 million d’euros, cet ex-sanatorium, lieu de soins pour des malades en cure d’air marin et de soleil, était désaffecté depuis 2007. “Pour éviter que le bâtiment ne parte en morceaux dans l’océan, il fallait détruire”, explique Jean-Luc Delpuech, vice-président du département des Landes et ancien maire de Labenne.   Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l’érosion côtière fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année, sur le littoral. Près d’un quart des côtes françaises sont en recul, à l’instar de la côte girondine qui perd 2,5 mètres par an ou celle des Landes, grignotée de 1,7 mètre chaque année.  “Il faut traiter ces situations qui sont ou deviennent urgentes”, a relevé lundi le préfet des Landes, Gilles Clavreul, évoquant une “stratégie nationale” de lutte contre le recul du trait de côte et l’érosion. Selon des projection de l’Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine, le bâtiment se trouve aujourd’hui à la place du trait de côte prévu d’ici 2040. “La dune commençait déjà à ensevelir la partie ouest du bâtiment”, relève Arnaud Anselin, directeur de la gestion patrimoniale du Conservatoire du littoral.Les 12.000 mètres carrés de bâtiments et de zones bitumées de l’institut, conçu à l’époque comme une “enclave” dans le paysage dunaire landais, doivent être détruits d’ici le début de l’année 2026, avant que ne débute un chantier de “renaturation” du site, soit des travaux d’un montant de 2,3 millions d’euros.Selon les estimations du Groupement d’intérêt public Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l’érosion depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6.700 logements et commerces sont menacés par ce recul d’ici 2050, si rien n’est fait. En Gironde, le “Signal”, un immeuble d’habitation menacé d’être avalé par l’océan, avait été démoli début 2023 sur la plage de Soulac-sur-Mer. En Charente-Maritime, un phare victime de l’érosion à La Tremblade devra aussi être détruit. 

Dans les Landes, un institut hélio-marin détruit avant d’être grignoté par l’érosion

C’est un symbole supplémentaire de l’érosion maritime et du recul du trait de côte sur la façade atlantique : lundi, les pelleteuses ont débuté la démolition de l’ancien l’institut hélio-marin de Labenne (Landes), construit en 1930 à seulement 65 mètres de l’océan.Racheté par la commune en 2021 et immédiatement revendu au Conservatoire du littoral pour 1,7 million d’euros, cet ex-sanatorium, lieu de soins pour des malades en cure d’air marin et de soleil, était désaffecté depuis 2007. “Pour éviter que le bâtiment ne parte en morceaux dans l’océan, il fallait détruire”, explique Jean-Luc Delpuech, vice-président du département des Landes et ancien maire de Labenne.   Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l’érosion côtière fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année, sur le littoral. Près d’un quart des côtes françaises sont en recul, à l’instar de la côte girondine qui perd 2,5 mètres par an ou celle des Landes, grignotée de 1,7 mètre chaque année.  “Il faut traiter ces situations qui sont ou deviennent urgentes”, a relevé lundi le préfet des Landes, Gilles Clavreul, évoquant une “stratégie nationale” de lutte contre le recul du trait de côte et l’érosion. Selon des projection de l’Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine, le bâtiment se trouve aujourd’hui à la place du trait de côte prévu d’ici 2040. “La dune commençait déjà à ensevelir la partie ouest du bâtiment”, relève Arnaud Anselin, directeur de la gestion patrimoniale du Conservatoire du littoral.Les 12.000 mètres carrés de bâtiments et de zones bitumées de l’institut, conçu à l’époque comme une “enclave” dans le paysage dunaire landais, doivent être détruits d’ici le début de l’année 2026, avant que ne débute un chantier de “renaturation” du site, soit des travaux d’un montant de 2,3 millions d’euros.Selon les estimations du Groupement d’intérêt public Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l’érosion depuis la Charente-Maritime jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6.700 logements et commerces sont menacés par ce recul d’ici 2050, si rien n’est fait. En Gironde, le “Signal”, un immeuble d’habitation menacé d’être avalé par l’océan, avait été démoli début 2023 sur la plage de Soulac-sur-Mer. En Charente-Maritime, un phare victime de l’érosion à La Tremblade devra aussi être détruit. 

La nuit de la disparition de Delphine Jubillar, “je ne me suis pas relevé”, affirme son mari

Cédric Jubillar, accusé d’avoir fait disparaître son épouse dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, a affirmé lundi devant les assises du Tarn s’être endormi ce soir-là “quasiment immédiatement”, ajoutant: “Cette nuit-là, je ne me suis pas relevé”.”Avez-vous une explication à la disparition de votre épouse?”, l’interroge dans la foulée la présidente de la cour, Hélène Ratinaud.”Je n’en ai aucune, je voudrais en avoir une pour pouvoir la donner à mes enfants”, répond l’accusé qui, dans cette dernière grande partie de son interrogatoire récapitulatif, a décrit une soirée au cours de laquelle il est allé prendre une douche après avoir promené les chiens, avant de s’endormir, “fatigué, exténué” par une journée passée à poser du parquet flottant sur un chantier.La présidente et les avocats généraux pointent des éléments discordants dans les dépositions de l’accusé ou des oublis, mais Cédric Jubillar écarte les objections avec des “je ne sais pas”, “je ne me rappelle pas” ou “je n’en ai aucune idée”.La dispute évoquée par le fils du couple? “Il se trompe de soir, je sais qu’il y a eu des disputes, mais il confond la soirée”, répond M. Jubillar.- “Peu déstabilisable” -Les lunettes de son épouse retrouvées cassées? “Cela faisait un moment qu’elles étaient comme ça”, explique-t-il. Et quant à la promenade de Delphine avec les chiens, qu’il a oublié de mentionner lors de ses premières auditions, il certifie qu’elle a existé.Enfin, l’accusé, agité de mouvements nerveux dans son box, affirme qu’il n’a pas volontairement éteint son téléphone ce soir-là, comme l’affirment les experts, mais qu’il s’est éteint tout seul. “Je n’éteignais jamais mon téléphone de moi-même”, déclare-t-il.Les avocats de M. Jubillar critiquent parfois hors micro l’imprécision des questions, ce qui irrite les parties civiles. “Vous êtes pratiquement aussi tendus que lui, laissez donc votre client répondre à mes questions”, s’emporte par exemple Me Laurent Boguet.Lundi matin, un psychiatre ayant examiné à deux reprises l’accusé depuis les faits, est venu décrire un homme “peu déstabilisable”, avec une “organisation défensive de sa personnalité” et “une grande maîtrise de ses émotions”.Parallèlement, a souligné le psychiatre, l’enfance chaotique de Cédric Jubillar peut avoir fait de lui “un colosse aux pieds d’argile”, travaillé par des fragilités persistantes: “les angoisses d’abandon, ce sont des choses qui restent et mettent l’adulte en difficulté”.- “Un peu frustrant” -C’est “compliqué pour lui de parler de choses qui peuvent être émotionnellement difficiles”, a par ailleurs souligné le psychiatre alors qu’avocats généraux et représentants des parties civiles s’interrogeaient sur sa propension à ne pas se souvenir ou à éluder par des “peut-être” certaines questions.Depuis le début de ce dernier interrogatoire de l’accusé, vendredi, certains avocats des parties civiles concèdent ne plus rien attendre des déclarations de Cédric Jubillar.   “C’est un peu frustrant parce que nous avons affaire à un personnage qui donne une apparence très lisse et très évasive. On n’obtient pas de réponse concrète. Rien ne l’étonne, rien ne l’impressionne. C’est un caractère qui est assez bien trempé à cet égard”, a par exemple souligné Laurent de Caunes, avocat des frères et soeur de Delphine.”C’est intéressant de voir qu’il choisit de ne pas répondre, ou de répondre le strict minimum, quand on sait que c’est un être exubérant, prolixe, un être qui, en dehors de la cour d’assises, a une grande gueule”, a analysé également l’avocat de plusieurs cousins, oncles et tantes de la disparue, Mourad Battikh.”Depuis le début cet homme a toujours la même version sur ce qu’il a fait cette nuit-là”, a souligné quant à lui un des avocats de l’accusé, Alexandre Martin.Le reste de la semaine sera consacré aux plaidoiries des parties civiles et de la défense, ainsi qu’au réquisitoire des deux avocats généraux désignés pour ce procès où près de 90 personnes ont été entendues, dont 65 témoins et 11 experts.Le verdict est attendu vendredi. Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.

Dossier libyen: Nicolas Sarkozy connaît les modalités de son incarcération

L’ex-président Nicolas Sarkozy a appris lundi les modalités de son incarcération imminente dans le dossier libyen, qui n’étaient pas connues dans l’immédiat, lors de sa convocation par le parquet national financier (PNF) au tribunal de Paris.Contactés par l’AFP, ni son avocat Christophe Ingrain ni le PNF n’ont souhaité s’exprimer.Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a déclaré l’ancien chef de l’Etat coupable d’association de malfaiteurs pour avoir laissé ses plus proches collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi en vue d’un financement illégal de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Il l’a condamné à cinq ans de prison ferme.Bien qu’ayant fait appel du jugement, Nicolas Sarkozy, 70 ans, va être incarcéré en raison du mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire prononcé à son encontre. Une mesure que le tribunal a justifié par l'”exceptionnelle gravité des faits”, commis par un responsable politique aspirant alors à la fonction suprême de la République.Convoqué par le PNF, M. Sarkozy est arrivé au tribunal judiciaire de Paris vers 13H45 à bord d’une voiture aux vitres fumées, avant de repartir peu avant 14H30 sans faire de déclaration, ont constaté des journalistes de l’AFP.Contrairement aux deux autres condamnés avec mandat de dépôt dans ce procès, l’intermédiaire Alexandre Djouhri et le banquier Wahib Nacer, Nicolas Sarkozy, qui a toujours répondu aux convocations de la justice, a bénéficié d’un délai avant son incarcération pour prendre ses dispositions professionnelles.La mise sous écrou doit théoriquement intervenir dans un délai de quatre mois à compter de cette convocation mais Nicolas Sarkozy sera incarcéré dans un “délai relativement proche”, avait indiqué à l’AFP une source judiciaire au moment du jugement.L’ancien champion de la droite va alors devenir le premier ex-chef d’Etat d’un pays de l’Union européenne à aller derrière les barreaux.En principe, en région parisienne, la ventilation dans les établissements pénitentiaires se fait selon une répartition alphabétique. Mais pour assurer sa sécurité, l’ex-président pourrait être incarcéré soit dans un “quartier vulnérable” (QPV), soit en quartier d’isolement. En région parisienne, seules deux maisons d’arrêt disposent d’un “quartier vulnérable”: la Santé à Paris et Fleury-Mérogis, en Essonne.- “Verre d’adieu” -Dès son entrée en prison, la défense de M. Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté devant la cour d’appel. Celle-ci a un maximum de deux mois pour statuer sur cette demande. En cas de rejet, M. Sarkozy pourra déposer de nouvelles demandes.Mercredi soir, selon le récit qu’en a fait le quotidien Le Figaro, il a réuni une centaine d’ex-collaborateurs, dont l’actuel secrétaire général de l’Elysée Emmanuel Moulin, pour un “verre d’adieu”.”L’affaire Dreyfus a commencé avec un faux!”, leur a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par le journal qui y assistait. “+Le Comte de Monte-Cristo+ commence par un faux! A chaque fois, la vérité finit toujours par triompher, ce n’est qu’une question de temps.”Critiquée à droite et à l’extrême droite, l’incarcération de Nicolas Sarkozy avant son appel est estimée “juste” par 61% des sondés, contre 38% qui la trouvent “injuste”, selon un sondage Elabe réalisé du 29 au 30 septembre.Les sept prévenus condamnés dans le procès libyen ont fait appel, de même que le PNF. Le ministère public a aussi fait appel de relaxes prononcées par le tribunal de Paris, comme celle d’Eric Woerth, trésorier de la campagne de 2007.Un nouveau procès se tiendra donc au cours des prochains mois devant la cour d’appel de Paris.En première instance, le tribunal a considéré que des flux d’argent sont effectivement partis de Libye mais que la procédure ne démontrait pas qu’ils étaient arrivés dans les caisses de la campagne Sarkozy.

A Sarreguemines, l’ “immense tristesse” après le suicide de Sara, 9 ans

Des roses blanches sur les grilles de l’école, des parents angoissés face au harcèlement scolaire: une “immense tristesse” frappe Sarreguemines (Moselle) après le probable suicide de Sara, 9 ans. Lundi matin, une dizaine de parents se sont rassemblés devant l’école Montagne Supérieure, située à Beausoleil, un quartier parsemé de logements sociaux entourés de verdure.”On a passé un week-end horrible, on n’arrive pas à dormir”, témoigne une mère de famille, refusant de donner son nom. “J’ai vu une photo de son visage. Et depuis, je m’imagine, je me mets à la place de sa mère. Comment elle va vivre avec cette douleur?”, ajoute-t-elle en évoquant Sara.La petite fille, scolarisée en CM2, a été retrouvée morte à son domicile samedi. Elle avait laissé un mot d’adieu à ses proches.Devant son école, un bâtiment orange d’un étage, des parents d’élèves se sont regroupés “en soutien” à sa famille mais aussi pour exprimer leur “inquiétude” et leur “colère” après le drame qui a frappé cette ville de 20.000 habitants située non loin de la frontière allemande.Plusieurs parents ont été reçus par les services du rectorat et une cellule d’écoute a été mise en place.”La tristesse de toute la communauté éducative est immense, la mienne aussi”, a déclaré à la presse le recteur de Nancy-Metz, Pierre-François Mourier, précisant avoir reçu les parents de Sara, “dévastés mais en même temps d’une extraordinaire dignité”. “Je souhaite évidement que tout l’éclairage soit fait. Il y a une enquête de police, il y aura des conclusions, et il est hors de question que quoi que ce soit, s’il y a quoi que ce soit, reste sous le tapis. Je m’y engage”, a déclaré M. Mourier.Selon des sources policières à l’AFP, Sara subissait, aux dires de sa mère, des railleries de ses camarades de classe en raison de son surpoids et elle avait déjà évoqué un passage à l’acte.Interrogé à ce sujet, le parquet a dit n’avoir “aucune information laissant penser qu’elle aurait évoqué un potentiel passage à l’acte” et a dit rester “très prudent” au sujet d’un éventuel harcèlement.- “Ils se moquaient” -“En classe, elle rigolait, elle était joyeuse un peu, mais des fois (d’autres enfants) l’insultaient”, raconte Abnor 9 ans, camarade de classe de Sara.”C’était souvent pas en classe mais après l’école quand on partait vers la route”, explique-t-il, ajoutant, “ils se moquaient”.”C’est pas gentil, (…) On est dans un établissement scolaire c’est pour apprendre, pour avoir un bon métier, avoir des sous, c’est pas un endroit pour harceler. Ni ici ni partout dans le monde”, commente l’enfant.Selon une proche de la famille de Sara, qui a voulu garder l’anonymat, un signalement du harcèlement avait déjà été effectué auprès de l’établissement. Pour la mère d’Abnor, “les enfants et les parents doivent être entendus”.”Quand nos enfants reviennent et nous disent qu’ils se sont fait embêter, on a beau leur dire de le dire au maître ou à la maîtresse, ça ne bouge pas. On va plus loin, on voit la directrice, on fait ce qui est en notre pouvoir. Mais on ne peut pas faire plus”, déplore une autre mère.Des roses blanches ont été accrochées aux grilles de l’établissement avant d’être retirées dans la matinée.Yoann Simon, un habitant de Forbach, à une vingtaine de km de là, est de ceux qui ont apporté une rose, confiant avoir “mal au coeur pour la famille”. “Il faut faire bouger les choses, le harcèlement ça devrait être puni”, observe-t-il.Selon une vaste enquête menée en novembre 2023, dans le sillage d’un plan interministériel contre le harcèlement scolaire, 5% des écoliers du CE2 au CM2, 6% des collégiens et 4% des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement. Mère de deux enfants en CE1, Elsa Deichel-Bohrer explique être venue devant l’école de Sara pour soutenir “la famille de la petite”, mais aussi “les élèves, parce qu’ils ne doivent pas comprendre ce qu’il s’est passé”. Pour elle, il faudrait “leur parler plus que trois heures par an de harcèlement”.

Le gouvernement Lecornu 2 s’installe, pour combien de temps?

Le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu, mêlant ministres politiques et techniciens, s’installe lundi mais pour combien de temps ? L’objectif du Premier ministre est d’éviter une censure possible dès cette semaine s’il n’annonce pas aux socialistes une suspension de la réforme des retraites.Après des passations de pouvoir que Matignon a souhaité “sobres”, sans presse ni invités, le chef du gouvernement réunit ses nouveaux ministres à 14H30 à Matignon, où il livrera quelques mots d’introduction pour marteler sa priorité de “donner un budget à la France d’ici la fin de l’année” et d’essayer de sortir le pays d’une crise politique inédite.Un premier Conseil des ministres doit se tenir mardi matin à l’Elysée. Le gouvernement y présentera les deux projets de budget, de l’Etat et de la Sécurité sociale, afin qu’ils puissent être transmis dans les temps au Parlement.Parallèlement, la commission des Finances de l’Assemblée nationale, présidée par le député LFI Eric Coquerel, commencera ses auditions.L’objectif est de garder le déficit en dessous des 5% du PIB, au lieu de 4,7%, a confirmé la nouvelle porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Un assouplissement qui laisse une marge de 9 milliards d’euros pour éventuellement satisfaire les demandes des oppositions.L’heure de vérité sera la déclaration de politique générale que le Premier ministre a prévu de prononcer mardi à 15h00. Les socialistes y attendent notamment la suspension “immédiate et complète” de la réforme des retraites de 2023.- Corde raide -Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi au terme d’une mission éclair auprès des forces politiques, Sébastien Lecornu est sur une corde raide. Le RN et LFI comptent le censurer dès cette semaine. Tout dépendra donc du PS.Depuis l’Egypte, où il assiste au sommet sur Gaza, Emmanuel Macron a appelé les forces politiques à “se ressaisir” et à “oeuvrer à la stabilité”, au lieu de “faire des paris sur l’instabilité” dans une allusion à ceux qui espèrent une dissolution de l’Assemblée ou une présidentielle anticipée.Lors d’une réunion avec les chefs de parti vendredi, le président de la République avait esquissé une concession: un décalage dans le temps de “la mesure d’âge” de départ à la retraite (passage progressif à 64 ans), symbole de son deuxième quinquennat.Mais ce geste reste insuffisant aux yeux de la gauche, qui veut à la fois une suspension de la mesure d’âge légal et de l’accélération de la hausse du nombre de trimestres cotisés. Sur ce point, les socialistes vont plus loin que la CFDT, dont la priorité est de “figer l’âge légal” selon sa patronne Marylise Léon.Sébastien Lecornu a présenté dimanche soir tard une équipe composée de nouveaux visages: huit de la société civile et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Les six ministres de droite ont été aussitôt exclus du parti Les Républicains (LR) de Bruno Retailleau qui avait donné pour consigne – contestée par les députés – de ne pas entrer dans l’équipe Lecornu 2.L’ex Première ministre Elisabeth Borne, auteure de la réforme des retraites qu’elle a proposée elle-même de suspendre, laisse sa place à l’Education à l’ancien directeur général de l’Enseignement scolaire Edouard Geffray.Le locataire de Matignon a, lui, passé la main aux Armées à l’ex-ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin. Il a confirmé une hausse des dépenses militaires, jugeant “indispensable” d'”accélérer (le) réarmement” du pays face au “durcissement” du monde.- “Fond de tiroir” -Moins attendu, alors que Sébastien Lecornu ne souhaitait pas s’entourer de personnalités ayant des ambitions présidentielles, Gérald Darmanin a été renommé garde des Sceaux.Avant de se rendre à Matignon lundi à l’heure du déjeuner, il a annoncé se mettre “en congé de (ses) activités partisanes”.Après les prises de distance successives de la droite et de la plupart de ses alliés centristes durant le week-end, le Premier ministre a remercié ceux qui “s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans”. Ce nouvel exécutif de 34 ministres a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée. Le gouvernement “va évidemment tomber”, a pronostiqué Jean-Luc Mélenchon lundi, le leader de La France insoumise estimant que les socialistes allaient voter la motion déposée dans la matinée par le groupe LFI.Le RN a également déposé lundi une motion de censure et votera celle des insoumis – l’inverse n’étant pas vrai.Le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella s’en est pris à un PS qui tente “de se faire acheter” sur les retraites pour ne pas voter la censure d’un gouvernement de “fond de tiroir”.A ses yeux, une “victoire symbolique” sur les retraites n’est pas prioritaire sur la dissolution réclamée par “une majorité de Français”.

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Les récifs coralliens ont franchi un “point de basculement” climatique

Le monde est au seuil d’une “réalité nouvelle” sous l’effet du changement climatique, et ses récifs coralliens ont quasi certainement franchi un point de basculement catastrophique, avertissent des chercheurs dans une étude de référence publiée lundi.Une équipe internationale de quelque 160 scientifiques s’est penchée sur l’état de santé de la planète en scrutant des “points de basculement” potentiels qui pousseraient ses écosystèmes au bord du gouffre. Si ces points sont franchis, un effet domino de catastrophes en cascade, souvent irréversibles, peut se déclencher.”Malheureusement nous sommes désormais quasi certains que nous avons franchi un de ces points de basculement pour les récifs coralliens tropicaux d’eaux chaudes”, dit à l’AFP l’auteur principal, Tim Lenton, chercheur en sciences de l’environnement de l’université d’Exeter (Royaume-Uni).À 1,4°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle, ces récifs “subissent un dépérissement sans précédent, affectant la subsistance de centaines de millions de personnes qui en dépendent”, ainsi que la survie d’un million d’espèces marines, concluent les scientifiques dans l’étude.Depuis la dernière édition de leurs travaux en 2023, ils ont observé une mortalité des coraux “sans précédent”. Les récifs connaissent actuellement un épisode massif de blanchissement, signe de dépérissement, en cours depuis deux ans.- “Zone de danger” -Les coraux – barrières contre l’érosion et réservoirs de biodiversité, qui stockent également le carbone – blanchissent sous l’effet de la chaleur, ce qui les rend particulièrement vulnérables au réchauffement climatique. Dans des océans plus chauds, ils expulsent les micro-organismes qui leur donnent leurs couleurs vives et leur fournissent leur nourriture, finissant par mourir de faim.Les coraux morts ne laisseront que des squelettes sans tissus vivants, qui seront recouverts progressivement par des algues et colonisés par des organismes plus simples, avant de s’éroder et se briser.Les chercheurs estiment qu’avec à 1,5°C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle, la vaste majorité des coraux seront condamnés. Ce seuil sera franchi dans quelques années sauf réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre.Cette limite de réchauffement, la plus ambitieuse de l’Accord de Paris (2015) est “sur le point de s’effondrer”, a récemment alerté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.Et la dépasser placerait “le monde dans une zone de danger encore plus grand”, affirme Tim Lenton.Le moment de la publication n’est pas choisi au hasard. Les négociateurs du monde entier se réunissent à Brasilia pour une pré-COP lundi et mardi, un mois avant l’ouverture de la grande conférence sur le climat à Belém.- Solaire et éolien -Depuis deux ans, les signes vitaux de la Terre se sont dégradés. D’autres seuils pourraient également être franchis prochainement avec la fonte irréversible des calottes glaciaires polaires, l’effondrement de courants océaniques cruciaux ou le dépérissement de la forêt amazonienne, où se tiendra la COP30. “Nous nous approchons rapidement de points de basculement planétaires multiples qui pourraient transformer notre monde, avec des conséquences dévastatrices pour les humains et la nature”, met en garde Tim Lenton.”Cela exige des mesures immédiates et inédites des dirigeants à la COP30 et des responsables politiques dans le monde”, juge-t-il.Mais les scientifiques soulignent aussi des avancées ces deux dernières années sur des points de basculement “positifs” susceptibles d’entraîner des effets favorables au climat en cascade.Certains secteurs ont déjà franchi ce seuil qui rend leur développement irréversible: énergies solaire et éolienne devenus bons marchés à travers le monde et adoption des véhicules électriques, batteries de stockage d’électricité ou pompes à chaleur sur certains marchés.D’autres technologies qui n’ont pas encore atteint ce stade semblent prometteuses, comme l’hydrogène ou l’ammoniac verts.

Nouveau gouvernement: “On attend des actes”, déclare Sophie Binet (CGT) à l’AFP

La CGT jugera le nouveau gouvernement sur ses “actes” et en premier lieu sur une éventuelle suspension de la réforme des retraites, a déclaré lundi à l’AFP sa secrétaire générale Sophie Binet.Il y a une “attente très forte de rupture, avec des actes forts et immédiats notamment concernant la réforme des retraites”, a expliqué la dirigeante du deuxième syndicat français à la veille de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu.”Est-ce que le Premier ministre va enfin s’émanciper du président de la République et couper le cordon avec le patronat ? Pour l’instant on ne le voit pas”, estime-t-elle.Sur les retraites, elle s’inquiète de “la stratégie déployée depuis l’Elysée d’essayer de s’en sortir avec une nouvelle manœuvre de diversion, à savoir le décalage (dans le calendrier d’application de la réforme, ndlr). Ça voudrait dire confirmer les 64 ans avec une application qui serait seulement décalée de quelques mois, au mépris de la mobilisation de millions de travailleurs et travailleuses”.Pour la dirigeante syndicale, “la suspension, ça doit être le blocage de la réforme à 62 ans et 9 mois et 170 trimestres, un blocage immédiat qui ensuite permet au parlement de prendre ses responsabilités et de pouvoir voter sur l’abrogation dans un deuxième temps”.Concernant le nouveau ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, connu pour avoir négocié des accords avec les syndicats à la tête de la SNCF, “la question, c’est quelle va être sa marge de manoeuvre”.”Ce que l’on attend, ce sont des actes”, a ajouté la syndicaliste.”Est-ce que son mandat, c’est d’enterrer la réforme de l’assurance chômage, de trouver un chemin pour mener à l’abrogation de la réforme des retraites? Ou est-ce que tout va être décidé depuis Bercy” à partir d'”objectifs budgétaires” ?, a-t-elle détaillé.La leader de la CFDT Marylise Léon a de son côté estimé lundi sur TF1 que la nomination de M. Farandou était un “bon signal”. Sophie Binet rappelle toutefois que l’ancienne ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet “avait pris position initialement contre la réforme de l’assurance chômage et s’est retrouvée quand même à être la ministre du Travail qui a publié une lettre de cadrage pour nous imposer une réforme”. “On voit que le profil initial ne suffit pas à protéger contre ce genre de choses”, conclut-elle.