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“Bloquons tout”: 75 interpellations dans l’agglomération parisienne

Plusieurs actions et 75 interpellations, selon la police, ont été dénombrées mercredi matin dans l’agglomération parisienne notamment à la suite de blocages ou tentatives de blocage du périphérique dans le cadre de la mobilisation “Bloquons tout”, a-t-on appris auprès de la Préfecture de police.Les forces de l’ordre ont procédé à 75 interpellations dans l’agglomération parisienne, selon des chiffres transmis à l’AFP par la préfecture de police vers 08H30.Quelque 6.000 policiers et gendarmes sont mobilisés dans la capitale, où différentes actions ont été constatées par des journalistes de l’AFP. A l’aube, une centaine de jeunes militants de la mouvance autonome a bloqué un dépôt de bus dans le 18e arrondissement de Paris, avant l’intervention des forces de l’ordre autour de 06H15 avec des gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l’AFP. Aux alentours de 07H00, une cinquantaine de jeunes vêtus de noir et le visage masqué a ensuite brièvement bloqué le périphérique parisien à hauteur de la porte de Clignancourt, érigeant une barricade à l’aide de blocs de béton, puis se dispersant rapidement avant l’arrivée des forces de l’ordre. Vers 07H20, les policiers procédaient au déblaiement de la chaussée, l’action ayant provoqué un important bouchon, d’après la journaliste de l’AFP.Porte de Bagnolet, une unité des forces de l’ordre a interpellé vers 06H30 plusieurs jeunes manifestants descendus sur le périphérique, a constaté une journaliste de l’AFP.Des manifestants ont également tenté de bloquer la porte de Montreuil, à l’est de Paris, vers 07H30. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, faisant notamment usage de gaz lacrymogènes. Une trentaine de motos de la Brav-M (brigade de la répression de l’action violente motorisée) est entrée sur le périphérique dans les deux sens, selon une reporter de l’AFP.Les pompiers de Paris sont intervenus porte de Bagnolet et porte de Montreuil pour éteindre des feux de barricades, ont-ils indiqué à l’AFP. Plusieurs lycées parisiens ont fait l’objet de blocages ou tentatives de blocages, comme les lycées Henri-IV et Lavoisier dans le 5e arrondissement, ou le lycée Voltaire dans le 11e, d’après des journalistes sur place.   Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont été observés autour du lycée Hélène Boucher dans le 20e arrondissement, avec barricades, jets de projectiles, poubelles et vélos calcinés.sc-ch-mk-dmv-slb/asl/pta

Trump jeered at Washington restaurant, called ‘Hitler of our time’

Viral videos on social media portray the moment protesters began jeering US President Donald Trump at a Washington restaurant Tuesday, shouting “Free DC! Free Palestine! Trump is the Hitler of our time!”The 79-year-old Republican approached the shouting protesters in the restaurant, pausing a few feet away from them for a few moments, nodding and smiling …

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L’Australie approuve un vaccin pour koalas contre la chlamydia

Les autorités australiennes ont approuvé un vaccin pour koalas contre la chlamydia, responsable de la moitié des décès du marsupial dans la nature, ont annoncé mercredi des chercheurs.Les essais du vaccin ont montré qu’il diminuait d’au moins 65% la mortalité des populations sauvages et réduisait le risque de développer la maladie pendant la période de reproduction.Son autorisation signifie qu’il peut désormais être déployé à l’échelle nationale.La chlamydia, maladie sexuellement transmissible, mène les koalas sauvages vers l’extinction, en particulier dans le sud-est de l’Etat du Queensland et en Nouvelle-Galles du Sud, affirme le professeur Peter Timms, chercheur à l’University of the Sunshine Coast.Dans ces zones, “les taux d’infection au sein des populations sont souvent d’environ 50% et peuvent dans certains cas atteindre 70%”, explique le professeur Timms.La chlamydia a été observée pour la première fois chez ces animaux il y a une cinquantaine d’années, et a décimé des populations entières durant les décennies suivantes.La bactérie peut entraîner la cécité, des infections de la vessie, la stérilité voire la mort.Les antibiotiques étaient jusqu’ici le seul traitement disponible, mais ils perturbaient la digestion des koalas et ne les protégeaient pas contre de futures infections.  Les marsupiaux de la côte est, discrets et difficiles à dénombrer, ont été officiellement inscrits sur la liste des espèces en danger par le gouvernement australien en février 2022.Outre la chlamydia, l’expansion urbaine et la déforestation déciment les marsupiaux emblématiques du pays.Aujourd’hui, l’Australie n’abrite plus que quelques centaines de milliers de koalas, selon les estimations, alors qu’ils étaient des millions avant l’arrivée au XVIIe siècle des Européens.Mais les efforts se poursuivent pour les protéger. Dans le Queensland, un essai vaccinal couplé à des mesures de contrôle de la circulation routière et de protection contre les prédateurs a connu un tel succès qu’une population de koalas vouée à l’extinction d’ici dix ans s’est remise à croître.

Affaire Kohler: la Cour de cassation tranche la question centrale de la prescription

Une grande partie des faits reprochés à l’ex-bras droit d’Emmanuel Macron sont-ils prescrits ? La Cour de cassation rend mercredi une décision capitale dans l’affaire Alexis Kohler, mis en examen pour prise illégale d’intérêts, soupçonné d’avoir dissimulé ses liens familiaux avec l’armateur MSC.M. Kohler, 52 ans, est mis en cause pour avoir participé comme haut fonctionnaire à plusieurs décisions relatives au groupe franco-italien MSC, dirigé par les cousins de sa mère, la famille Aponte.D’abord entre 2009 et 2012, lorsqu’il représentait l’Agence des participations de l’Etat (APE) aux conseils d’administration de STX France (devenu Chantiers de l’Atlantique) et du Grand port maritime du Havre (GPMH), deux entreprises ayant des liens commerciaux avec MSC.Puis entre 2012 et 2016, lorsqu’il était à Bercy au cabinet de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron.L’instruction a été ouverte en juin 2020, à la suite de plusieurs plaintes déposées entre 2018 et cette année-là par l’association Anticor. Sollicité par l’AFP, l’avocat de cette association contre la corruption et pour l’éthique en politique, Jean-Baptiste Soufron, a dit “faire confiance à la Cour de Cassation pour confirmer ce qui a déjà été validé par les juges d’instruction et la cour d’appel”. La décision est attendue à 14H00.Au cœur de la problématique juridique devant être tranchée mercredi figure l’éventuelle dissimulation par M. Kohler de ces liens familiaux, ce qui rend l’infraction “occulte” jusqu’à sa révélation publique, empêche de considérer les faits comme prescrits et permet d’en poursuivre l’intégralité, comme le soutiennent Anticor, les juges d’instruction et la cour d’appel.Si M. Kohler a informé son entourage professionnel de son lien de parenté, il s’agissait d’une “révélation parcellaire (…) à certains initiés et notamment à sa hiérarchie directe” à l’APE comme à Bercy, a estimé en novembre 2024 la cour d’appel, en écartant la prescription.- Intérêts publics “lésés” -M. Kohler et deux hauts fonctionnaires, Bruno Bézard et Jean-Dominique Comolli, mis en examen pour complicité de prise illégale d’intérêts, arguent au contraire de la connaissance collective de ces liens.Pour les avocats de l’ex-secrétaire général de l’Elysée (mai 2017-avril 2025), le délai de prescription n’a pas débuté en 2018 avec des articles de Mediapart comme le soutiennent les juges d’instruction.A tous les niveaux depuis 2018, le ministère public a toujours défendu lui aussi cette large prescription.Si la Cour de cassation décidait de retenir une prescription plus large des faits, la période des infractions reprochées à M. Kohler, qui réfute globalement tout délit, serait nettement rabotée.Le 28 mai, devant la Cour de Cassation, Me Claire Waquet, avocate au conseil de M. Kohler, a pilonné l’arrêt de la cour d’appel qui “commence par dire que l’information a été donnée tout autour de lui par M. Kohler pour en arriver à la conclusion qu’il l’a dissimulée”. Selon elle, “tout le monde est informé” autour de M. Kohler.Du même avis, l’avocat général a ironisé sur le “pacte de silence” entre M. Kohler et ses collaborateurs directs de l’époque invoqué par les juges d’instruction et l’arrêt d’appel: il y a peut-être eu “du silence” ou de la “passivité” de M. Kohler, mais pas de volonté délibérée de dissimuler ce lien familial, a-t-il estimé.De son côté, l’avocat d’Anticor, Me Frédéric Rocheteau, a énuméré lors de l’audience de nombreux épisodes, entre 2009 et 2016, où M. Kohler aurait pris part à des décisions relatives à MSC, caractérisant une situation “lourdement conflictuelle”.Et il s’est étonné que l’association anticorruption soit “la seule à soutenir l’accusation” à cette audience alors que des intérêts publics ont été “lésés”.

“Bloquons tout”: une journée pour jauger la colère sociale en France

La France se prépare mercredi à une journée agitée dans le sillage de l’appel à “Bloquons tout” né sur les réseaux sociaux et qui devrait permettre de jauger la colère sociale, dans un pays en pleine crise politique.Blocages d’infrastructures de transports, de sites symboliques ou de lycées, manifestations, grève de la carte bancaire… Au lendemain de la nomination de Sébastien Lecornu qui remplace François Bayrou tout juste évincé de Matignon, et huit jours avant une mobilisation syndicale, une myriade d’actions sont prévues dès l’aube dans les métropoles, les petites villes et les campagnes. Mais l’étendue de la mobilisation reste incertaine.Quelque “80.000 gendarmes et policiers” sont mobilisés et “aucun blocage” ne sera toléré, a prévenu le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dit pour sa part s’attendre à des actions “coups de poing”, le mouvement ayant été “repris par l’ultragauche”, mais ne pas penser qu’il mobiliserait “la société civile”.Ce mouvement horizontal, né sur les réseaux sociaux et sans chef de file identifié, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisées, selon une enquête de la fondation Jean Jaurès.Il conteste les mesures d’économie annoncées mi-juillet par François Bayrou (suppression de deux jours fériés, allongement du délai de carence en cas d’arrêt-maladie, doublement des franchises médicales, monétisation de la cinquième semaine de congés payés…) et rejette les classes dirigeantes, en particulier Emmanuel Macron. Selon un sondage pour la Tribune dimanche, 46% des Français soutiennent le mouvement.Dès lundi soir, des pots de départ de François Bayrou, ont rassemblé 11.000 personnes devant des mairies dans toute la France, selon une source policière, donnant un avant-goût de la mobilisation.Pour parer aux blocages, le patron du Groupement Mousquetaires/Intermarché, Thierry Cotillard, a ordonné des livraisons plus importantes qu’habituellement et dénoncé comme “vol” les appels aux “chariots gratuits”.Si les TGV doivent circuler normalement et les métros parisiens quasi normalement, des perturbations sont prévues sur certaines lignes d’Intercités, TER et sur le réseau francilien (RER B et D, lignes H et R) ainsi que dans tous les aéroports français. Des tentatives de blocages de portes de Paris, des rocades de plusieurs villes et d’autoroutes sont aussi prévues. Dès mardi après-midi, des messages sur les panneaux du périphérique de la capitale indiquaient ainsi “Manifestation 10/09 – éviter Paris”, a constaté l’AFP.Les autorités surveillent particulièrement les “points d’intérêts vitaux”, comme les raffineries.- “Position de force” -L’une des inconnues tient à la visibilité que parviendra à atteindre ce mouvement, partiellement soutenu par les syndicats. La CGT et Solidaires ont appelé à le rejoindre quand la CFDT et FO, notamment, ont préféré se concentrer sur la journée intersyndicale du 18, ce qui n’empêche pas certaines sections de se mobiliser le 10.Pour la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, “les travailleurs et les travailleuses sont en position de force” et doivent se mobiliser “le 10 et surtout le 18 septembre”.La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncé sa participation.  “Je suis très en colère de la politique qui a été menée”, confie le porte-parole de la Confédération paysanne en Côte-d’Or, Thomas Maurice, qui manifestera mercredi après-midi à Dijon. Cet éleveur de chèvres dénonce la paupérisation des agriculteurs et “un système cadenassé au service d’une caste de la FNSEA”, le premier syndicat agricole.Bérénice (prénom d’emprunt), cofondatrice de l’association des mères isolées, participera à des actions à Paris. “Les mères isolées sont très fortement attaquées depuis plusieurs années, avec la loi plein emploi et le RSA sous conditions” et “le budget va encore plus nous mettre à genoux”, dénonce-t-elle.Le mouvement se poursuivra-t-il au-delà du 10 jusqu’à la journée syndicale du 18 ?”Il faut une action de masse, s’il faut une semaine de grève on la mettra, l’objectif c’est que Macron dégage”, s’enflamme Sylvain Chevalier, secrétaire CGT du CSE à la centrale de Paluel (Seine-Maritime) où un piquet de grève se tient mercredi.

Sébastien Lecornu prend ses marques à Matignon un jour de mobilisation

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, accueilli sévèrement par les oppositions, prend ses marques mercredi à Matignon le jour même d’une mobilisation pour “bloquer” le pays, avec pour mission de consulter les forces politiques avant de former un gouvernement.Troisième chef du gouvernement nommé depuis la dissolution, cinquième depuis le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu, âgé de 39 ans, succède à François Bayrou, renversé lundi par l’Assemblée nationale. Celui-ci l’avait doublé en décembre en forçant sa nomination alors que l’ex-ministre des Armées était déjà pressenti à ce poste.La passation de pouvoir entre les deux hommes a lieu à midi, le jour même d’une mobilisation pour “bloquer” le pays initiée par divers mouvements, dont l’ampleur reste indéterminée, avant une mobilisation syndicale le 18 septembre. Ce sera l’occasion pour Sébastien Lecornu, homme politique discret inconnu du grand public, de se présenter aux Français.Il a affirmé sur X mardi soir qu’il “mesurait leurs attentes” et qu’il “connaissait les difficultés” qu’ils rencontraient. “Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver”.Première tâche confiée par Emmanuel Macron à ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: “consulter” les forces politiques en vue de trouver des “accords” pour préserver la “stabilité institutionnelle” du pays, alors qu’il ne dispose à l’Assemblée nationale d’aucune majorité.Le nouveau locataire de Matignon a déjà entamé ses consultations, selon un conseiller de l’exécutif.Sa mission est à haut risque dans un paysage politique éclaté et au vu des réactions très fraîches voire hostiles des oppositions à l’annonce de sa nomination.- “Colère sociale” -Alors que le président de la République a invité sa fragile coalition du centre et de la droite à “travailler” avec le Parti socialiste pour “élargir” son assise, le mouvement d’Olivier Faure a estimé qu’il prenait le “risque de la colère sociale légitime et du blocage institutionnel du pays” en nommant M. Lecornu. Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros. Selon un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.”Sans justice sociale, fiscale et écologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mêmes causes provoqueront les mêmes effets”, a prévenu le PS qui proposait de nommer Olivier Faure à Matignon.Le Rassemblement national et les Insoumis ont pour leur part dénoncé la proximité entre le président et son nouveau Premier ministre, promettant la censure faute de changement de cap politique.”Le président tire la dernière cartouche du macronisme”, a réagi Marine Le Pen, qui réclame une nouvelle dissolution, tandis que Jean-Luc Mélenchon dénonçait “une triste comédie de mépris du Parlement” en demandant une nouvelle fois le départ du président.- “Calme” -A l’inverse, l’ancien Premier ministre et candidat d’Horizons à la présidentielle Edouard Philippe a estimé que Sébastien Lecornu avait les “qualités” pour “discuter” et “trouver un accord” avec les autres partis. Le président des Républicains (LR) et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui réclamait une nomination rapide face aux risques de “débordements” des manifestations de mercredi, s’est dit lui aussi prêt à “trouver des accords” avec M. Lecornu.A l’orée de discussions délicates, l’entourage de Sébastien Lecornu loue le “calme” de l’ancien sénateur normand et son absence d’ambition présidentielle, un “négociateur” qui a pu obtenir un “large consensus” sur la loi de programmation militaire.Alors qu’il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec Marine Le Pen, ses proches récusent toute connivence avec le parti à la flamme, soulignant que dans l’Eure, son département, quatre députés sur cinq “sont passés au RN”.Ce qui n’empêche pas le député LFI Eric Coquerel de le voir comme celui qui peut “aller chercher non pas du côté du PS mais du RN”, en “surjouant” sur “l’économie de guerre” et les “intérêts vitaux de la France”.L’intéressé entend lui composer son gouvernement sur la base de “la défense de (l’) indépendance” du pays, du “service des Français” et de “la stabilité politique”.

Macron nomme un proche, Sébastien Lecornu, à Matignon, un pari à haut risque

Emmanuel Macron a nommé mardi le ministre des Armées Sébastien Lecornu à Matignon, charge revenant à ce fidèle issu de la droite de trouver des “accords” avec les forces politiques avant de “proposer” un gouvernement. Une mission à haut risque face à la menace permanente d’une censure.A 39 ans, l’ex-sénateur normand, de tous les gouvernements d’Emmanuel Macron depuis 2017, devient son septième Premier ministre, et le quatrième en un an. Du jamais-vu dans une Ve République longtemps réputée pour sa stabilité mais entrée dans une crise sans précédent depuis la dissolution de l’Assemblée en juin 2024.Le président de la République, qui a reçu son nouveau chef de gouvernement mardi soir, l’a “chargé de consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois”, a annoncé l’Elysée. Le nouveau pensionnaire de Matignon a déjà entamé ses consultations, selon un conseiller de l’exécutif. “A la suite de ces discussions, il appartiendra au nouveau Premier ministre de proposer un gouvernement”, a ajouté la présidence, qui inverse donc la méthode.    Le chef de l’Etat lui a fixé comme priorités “la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays”, se disant “convaincu” qu’une entente est “possible” malgré une majorité introuvable depuis la dissolution ratée de 2024.”Nous sommes au travail, avec humilité, et nous allons tout faire pour y arriver”, a tweeté peu après Sébastien Lecornu sur X, assurant “mesurer les attentes” des Français et “les difficultés” qui l’attendent.La passation de pouvoir avec François Bayrou, qui a perdu son pari de la confiance lundi à l’Assemblée pour redresser les finances du pays, aura lieu mercredi à midi à Matignon. Elle va coïncider avec une journée de mobilisation pour bloquer le pays initiée par divers mouvements, avant une mobilisation syndicale le 18 septembre.Le chef des Républicains et ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est aussitôt dit prêt à “trouver des accords” avec M. Lecornu afin de bâtir une “majorité nationale”, signifiant ainsi sa volonté de rester au gouvernement.- “Dernière cartouche”-Sébastien Lecornu “a les qualités” pour “discuter” et “trouver un accord” avec les autres partis, a jugé l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, sur TF1.Le Rassemblement national et les Insoumis ont pour leur part dénoncé la proximité entre le président et son nouveau chef du gouvernement, promettant de continuer à manier la censure faute de changement de cap politique. “Le président tire la dernière cartouche du macronisme”, a ironisé Marine Le Pen sur X. Jean-Luc Mélenchon, dénonçant “une triste comédie de mépris du Parlement”, a de nouveau appelé au “départ de Macron”. Une “provocation” et “un non respect total des Français”, a renchéri la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.Les socialistes, possibles interlocuteurs pour un accord de non-censure, seule voie de passage susceptible de garantir un minimum de stabilité, ont dans l’immédiat jugé que le chef de l’Etat prenait “le risque de la colère sociale” et “du blocage institutionnel”. Ils s’étaient eux-mêmes portés en vain candidats pour Matignon. Après avoir reconnu la défaite de son camp aux législatives post-dissolution, tenté une semi-cohabitation avec l’opposant Les Républicains Michel Barnier puis avec le centriste Bayrou, Emmanuel Macron s’en remet donc à un macroniste pur sucre qui a grimpé les échelons jusqu’à devenir ministre des Armées en 2022.Déjà en décembre dernier, il avait voulu le nommer à Matignon, mais son allié historique François Bayrou avait fini par s’imposer à lui.Cette fois, le président n’a pas tergiversé malgré une offre de service de la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, cette nomination express semblant indiquer que le scénario avait été soigneusement préparé en amont.A Sébastien Lecornu de résoudre désormais le casse-tête d’une Assemblée plus fragmentée que jamais, en suivant la demande du président de “travailler avec les socialistes” pour “élargir” l’assise de la fragile coalition avec la droite.- Concessions -Pour tenir, le futur gouvernement devra quoi qu’il en soit obtenir, a minima, une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la préparation vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait présenté un effort de 44 milliards d’euros. Le calendrier budgétaire menace déjà de dérailler en raison de cet énième soubresaut de la crise politique, après le retard inédit de l’an dernier.Et l’impasse politique risque d’agiter les marchés financiers, en attendant la décision de l’agence Fitch qui pourrait dégrader vendredi la note de la dette française. Mardi, la France a emprunté à échéance dix ans aussi cher que l’Italie, longtemps classée parmi les mauvais élèves en Europe. Selon un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter que le Premier ministre fasse de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.Emmanuel Macron le sait: s’il n’a que des cartes imparfaites entre les mains, l’atout qu’il a abattu risque d’être le dernier avant de devoir, en cas de nouvel échec, redissoudre l’Assemblée, comme l’y invite le Rassemblement national. En cas d’impasse prolongée, la pression monterait sur une démission d’Emmanuel Macron, espérée par l’extrême droite comme par La France insoumise.