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Togo: un Français détenu pour atteinte à la sûreté de l’Etat, ses proches “très inquiets”

Que faisait Steeve Rouyar le 6 juin à Lomé ? Plus de trois mois après l’arrestation de ce Français expatrié au Togo, où il risque une lourde condamnation, ses proches dénoncent des zones d’ombre et appellent à sa libération.Ce jour-là, une rare mobilisation secoue le pays d’Afrique de l’Ouest tenu d’une main de fer par Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 20 ans. La jeunesse descend dans la rue pour protester contre l’arrestation de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et surtout la nouvelle Constitution, qui permet au dirigeant togolais de se maintenir au pouvoir sans limite de mandats.Trois jours plus tard, le parquet de Lomé annonce qu’un Français figure parmi la cinquantaine de “manifestants” arrêtés le 6 juin.Sa famille, sans nouvelles, apprend qu’il s’agit de Steeve Rouyar sur les réseaux sociaux.”Ca nous a fait un gros choc”, confie son frère Mickaël. “On sait très peu de choses sur la manière dont il a été arrêté et les motifs d’inculpation”.Comment cet expert-comptable sans histoire de 44 ans, père de deux enfants, originaire de Guadeloupe et installé au Togo depuis novembre 2024, s’est-il retrouvé mêlé aux soubresauts de la politique locale?Selon une source ayant accès au dossier, Steeve Rouyar est poursuivi pour troubles à l’ordre public aggravés, faits qu’il a reconnus devant un juge d’instruction, pour lesquels il risque un à cinq ans d’emprisonnement. Mais aussi pour le chef d'”atteinte à la sûreté de l’Etat”, ce qu’il nie, puni de 20 à 30 ans d’emprisonnement.Il aurait notamment participé à la fabrication de tracts, avant d’être arrêté lors d’un rassemblement et détenu au Service central de recherche et d’investigation criminelle (Scric), affirme la même source.- “Libération des peuples” -Son frère assure ne pas savoir “dans quelle mesure (Steeve) a pris part au mouvement”, même s'”il devait avoir une sensibilité pour ce qui se passait” au Togo.Car l’expert-comptable est aussi un militant engagé. En Guadeloupe, d’abord, où il a démarré son activité il y a 20 ans, après avoir grandi en région parisienne. Il se présente aux législatives de 2017, 2022 et 2024, notamment sous la bannière du Nouveau front populaire (gauche) – et récolte chaque fois moins de 1% des voix.Sur son compte Facebook, dont le dernier post remonte au 6 juin, il fustige régulièrement la politique d’Emmanuel Macron, la vaccination anti-Covid, et affiche son soutien à la cause palestinienne. Ces derniers mois, il partage des publications à la gloire des juntes qui ont pris le pouvoir par la force au pouvoir au Mali et au Burkina Faso voisins, dont ils ont chassé la France.Il relaie aussi les messages d’influenceurs panafricanistes, pourfendeurs de l’ancienne puissance coloniale, avec laquelle le Togo continue d’entretenir des relations plutôt cordiales.Les Rouyar assurent que cet aîné d’une fratrie de cinq est venu au Togo pour ouvrir un nouveau cabinet d’expertise-comptable sur un marché africain porteur, avant de se heurter à des démarches administratives plus complexes que prévues.”Il était optimiste par rapport à la situation en Afrique, il voyait une libération des peuples et voulait s’y impliquer”, affirme Astrid Michée, membre du comité pour sa libération.- “Très amaigri” -“Il m’a dit: +je ne suis pas avec l’opposition, je suis avec le peuple+”, ajoute son père, Dominique Rouyar, joint au téléphone. M. Rouyar est “très inquiet” pour son fils, “détenu dans des conditions inhumaines et assis dans le noir toute la journée” avec 11 codétenus. “On ne lui donne pas à manger, on ne l’emmène pas se promener, il dort à même le sol”, assure-t-il.Lors de leur dernier échange téléphonique fin août, le Guadeloupéen à la stature imposante (1,95m, 90kg) lui a confié être “très amaigri”. “Je n’ai pas reconnu sa voix”, dit Dominique Rouyar.Contacté par l’AFP, le Quai d’Orsay n’a pas commenté sa situation.Selon l’opposition, la violente répression des manifestations de juin a fait sept morts – le parquet a fait état de 5 morts “par noyade”.Une source gouvernementale togolaise a assuré à la presse que “l’état de droit est bien respecté”, demandant de “laisser la justice faire son travail” en attendant la fin de l’instruction.

La CIJ statue sur un litige immobilier entre la France et la Guinée équatoriale

La plus haute juridiction de l’ONU se prononce vendredi sur un différend de longue date entre la France et la Guinée équatoriale au sujet d’un hôtel particulier de plusieurs millions d’euros, confisqué par les autorités françaises dans l’affaire dite des “biens mal acquis”.La Guinée équatoriale a demandé à la Cour internationale de justice (CIJ) d’émettre des ordonnances d’urgence afin d’empêcher la France de vendre la luxueuse propriété parisienne saisie en 2012, qui comprend un cinéma, un hammam et des sanitaires en marbre et en or.L’immeuble, d’une valeur estimée à plus de 100 millions d’euros, avait été saisi dans le cadre d’une enquête pour corruption visant le vice-président équatoguinéen Teodoro Nguema Obiang Mangue, communément appelé Teodorin.En 2021, la justice française a définitivement condamné Teodorin – fils aîné de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale depuis 1979 – à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d’euros d’amende et à la confiscation de tous ses biens saisis pour “blanchiment d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics et d’abus de confiance” entre 1997 et 2011.Malabo voudrait que la CIJ ordonne à la France de ne pas vendre l’hôtel particulier de l’avenue Foch, près de l’Arc de Triomphe, et à autoriser “un accès immédiat, complet et sans entrave” à l’immeuble.La Guinée équatoriale affirme que la police française a pénétré dans la propriété en juin, changé les serrures de plusieurs portes et détruit les caméras de sécurité.- “Mépris” -L’approche de la France pourrait être qualifiée de “paternaliste, voire néocoloniale”, a déclaré Carmelo Nvono-Nca, ambassadeur de la République de Guinée équatoriale en France, lors d’une audience devant la CIJ à La Haye en juillet.”Nous ne pouvons pas accepter un tel mépris de notre souveraineté de la part de la France”, a-t-il ajouté.En réponse à ces accusations, la France a dénoncé “une énième manœuvre abusive de la Guinée équatoriale” auprès des juges.”La France regrette que, à l’heure où le rôle de la cour est si chargé par de nombreuses affaires d’ampleur, la Guinée équatoriale mobilise une nouvelle fois votre office”, a déclaré Diégo Colas, directeur des affaires juridiques au ministère des Affaires étrangères.Une demande d’ordonnances d’urgence – des mesures conservatoires, dans le jargon de la juridiction – prime sur toutes les autres affaires judiciaires en cours à la CIJ, qui statue sur les différends entre Etats membres de l’ONU.La CIJ traite actuellement plusieurs dossiers importants, notamment une affaire très médiatisée intentée par l’Afrique du Sud contre Israël, accusé de “génocide” dans la bande de Gaza.La juridiction a également rendu en juillet un avis très attendu sur les obligations des pays en matière de changement climatique.

Epstein birthday book renews pressure on Trump, other former pals

A decades-old book of cheerful, often lewd birthday messages has set off a political bomb in Washington — helping bring down the British ambassador and inflaming the most perilous scandal of Donald Trump’s presidency.Compiled to celebrate Jeffrey Epstein’s 50th birthday in 2003, the three-volume book had remained secret for years.But his estate handed it over this …

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Budget: Lecornu va devoir “penser différemment”, dit Marylise Léon avant de le rencontrer

Sébastien Lecornu va devoir “penser différemment” de son prédécesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, qui doit être reçue vendredi par le nouveau Premier ministre.La cheffe de file du premier syndicat français sera reçue vendredi “en fin de matinée” par le Premier ministre, a indiqué à l’AFP la CFDT jeudi soir.Matignon a indiqué jeudi soir que le “Premier Ministre commence, à partir de (vendredi) et sur plusieurs jours, les échanges avec les forces syndicales et patronales”.La leader de la CGT Sophie Binet a fait savoir à Ouest-France qu’une rencontre était prévue pour sa part la semaine prochaine avec Sébastien Lecornu: “Comme avec Michel Barnier et François Bayrou, je viendrai porter les exigences sociales des travailleurs. Je demanderai notamment l’abrogation de la réforme des retraites qui est à la fois une blessure sociale et démocratique”, dit-elle. Le nouveau Premier ministre s’était entretenu dès mercredi, jour de sa prise de fonction, avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers. C’était un “échange très bref de prise de contact” avec le Premier ministre, a précisé Mme Léon jeudi matin sur France Inter. “Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas”, a-t-elle prévenu, alors que M. Lecornu a promis des “ruptures” sur le fond comme sur la forme.Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'”il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale”, a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV. La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023, n’a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l’AFP.Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le “message principal que les travailleurs attendent”, c’est “respectez le monde du travail” et “faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés”, a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la “conditionnalité des aides publiques” aux entreprises.”Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs”, a-t-elle déclaré, dénonçant des “aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace”.La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement “Bloquons tout”, qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d'”exprimer des colères” et un “ras-le-bol”. “Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite” de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.ber-bat-boc-are/alu/cbn

Procès Péchier: le “tabou de l’assassinat médical” brisé par deux “lanceurs d’alerte”

Deux anesthésistes “lanceurs d’alerte” ont brisé le “tabou de l’assassinat médical”: la cour d’assises du Doubs s’est penchée jeudi sur le déclenchement de l’affaire des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, reprochés au docteur Frédéric Péchier.”Les docteurs Sébastien Pili-Floury et Anne-Sophie Balon ont fait figure de lanceurs d’alertes dans cette affaire”, a souligné devant la cour l’ancien commandant de police Fabrice Charligny.Son service est saisi par le parquet dès l’ouverture de l’enquête, après l’arrêt cardiaque inexpliqué de Sandra Simard, 36 ans, le 11 janvier 2017. La patiente avait été transférée au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Besançon pour sa réanimation. L’anesthésiste de la clinique en charge de la patiente, Anne-Sophie Balon, “débarque dans le service avec une furieuse envie de comprendre”, déclare jeudi le chef de service de réanimation du CHU, Sébastien Pili-Floury. Elle lui montre l’électrocardiogramme de Sandra Simard.”Quand j’ai vu l’électro, ça a été comme une évidence pour moi, c’était un tracé typique d’une hyperkaliémie massive (un excès de potassium, Ndlr)”, poursuit-il.”Alerté depuis plusieurs années sur l’arrivée de patients de la clinique Saint-Vincent en arrêt cardiaque, qui n’auraient pas dû faire d’arrêt cardiaque”, le chef de service conseille à sa consoeure de “filer à la clinique” pour “récupérer tout ce qui avait été administré à la patiente” et faire “doser le potassium”.Une quantité de potassium 100 fois supérieure à la normale est découverte lors des analyses. “Très clairement on était dans un contexte malveillant”, dit le docteur Pili-Floury.Un électrochoc pour le monde médical. Cette dose était “énorme, c’est miraculeux que cette patiente ait survécu”, a témoigné également jeudi Philippe Panouillot, pharmacien inspecteur de l’Agence régional de santé (ARS).- “Arrêter l’hécatombe” -La direction de la clinique et l’ARS alertent alors le parquet de Besançon qui ouvre une enquête. L’affaire Péchier commence.Sébastien Pili-Floury fait part aux enquêteurs de plusieurs cas similaires de patients transférés de la clinique Saint-Vincent au CHU.Avant ces faits, “plusieurs enquêtes” portant sur des arrêts cardiaques suspects “n’avaient pas abouti, c’est vraiment ce cas de 2017 qui a permis de tirer les fils” de l’ensemble des 30 empoisonnements dont est aujourd’hui accusé le docteur Péchier, a remarqué la présidente de la cour, Delphine Thibierge.Au début de l’enquête, “le docteur Péchier était insoupçonnable, c’était le meilleur anesthésiste de la clinique Saint-Vincent. Dans le logiciel des médecins, c’était impensable”, selon le commandant Fabrice Charligny. Pour avancer, les investigations ont dû briser le “tabou social de l’assassinat médical”, relève l’avocate générale Christine de Curraize.Après l’arrêt cardiaque de Mme Simard, “l’impensable commence à se faire jour”, se souvient Philippe Panouillot. “On prend peur et on se dit : il y a peut-être quelqu’un qui tue des gens depuis des années à Besançon et on l’a pas vu. Il faut arrêter l’hécatombe, il faut arrêter le massacre”.L’ARS est vite “convaincue de la culpabilité de Frédéric Péchier” et craint, comme les enquêteurs, de nouveaux empoisonnements.- “Orfèvre de la mort” -Frédéric Péchier, 53 ans, est interpellé dès mars 2017. Il est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de patients pour provoquer leur arrêt cardiaque, afin de discréditer des collègues avec qui il était en conflit, tout en démontrant ses qualités de réanimateur.L’avocat de l’accusé, Me Randall Schwerdorffer, l’admet, l’empoisonnement de Sandra Simard “est forcément un crime de soignant”. Mais selon son avocat, Frédéric Péchier est “un coupable idéal” pour les enquêteurs, et début 2017, il y a urgence, “si on arrête pas Frédéric Péchier, on ferme la clinique”.Et “quelqu’un qui est un orfèvre de la mort, de l’anesthésie, a-t-il besoin de mettre 100 fois la dose de potassium pour tuer ?”, interroge le ténor qui avance l’hypothèse qu’un collègue de monsieur Péchier aurait lui aussi pu être l’empoisonneur.Lee Takhedmit, autre conseil de M. Péchier, fustige par ailleurs l’absence “de mobile déterminé” de son client.Frédéric Péchier, père de trois enfants a toujours clamé son innocence. Il comparaît libre, mais risque la réclusion criminelle à perpétuité.Le verdict est attendu le 19 décembre.

Main arrachée d’un gilet jaune en 2018: un CRS à la barre

Réponse légitime et proportionnée ou succession d’imprudences ? Un CRS a comparu jeudi à Paris pour le jet d’une grenade qui avait arraché la main d’un manifestant lors de l’acte 2 des “gilets jaunes” en 2018.Sept ans après les faits, le major Jackie D., 54 ans, est jugé devant le tribunal correctionnel pour blessures involontaires.Ce 24 novembre 2018, aux alentours de 18H00, dans un contexte très tendu entre manifestants et forces de l’ordre, il avait lancé une grenade GLIF4, un engin contenant une charge explosive constituée de 25 grammes d’un explosif générant un effet assourdissant, une onde de choc et la dispersion de gaz lacrymogène, sur un rond-point en bas des Champs-Elysées. Un manifestant, Gabriel Pontonnier, avait eu la main arrachée. D’autres personnes qui l’accompagnaient, dont son frère, avaient aussi été blessées.”Le débat est de savoir si l’utilisation et le lancer de la grenade ont été utilisés dans le cadre légal et réglementaire prévu, et si des imprudences et négligences peuvent vous être reprochées”, explique le président du tribunal au prévenu.A la barre, le policier, cheveux grisonnants en brosse, justifie son geste. A ce moment-là, “on reçoit un nombre de projectiles qui est démultiplié”, raconte-t-il d’un ton assuré. Dans ce contexte, “j’ai jeté la grenade pour faire reculer les assaillants et faire cesser le nombre de projectiles que mes hommes et moi on reçoit”, souligne-t-il, affirmant ne pas avoir lancé l’engin “au milieu des manifestants” mais entre les CRS et les manifestants.- Conditions “dégradées” -Jackie D. reconnaît que les conditions sont à ce moment-là “dégradées”, la nuit étant tombée et le lieu envahi de fumées de gaz lacrymogènes. Mais il observe qu’il s’est avancé pour jeter la grenade: “Ca permet d’y voir plus clair”.Avant de procéder à ce lancer, il ne fait pas de sommation. Est-il possible de s’en passer ? lui demande le président. “Oui, nous étions réellement pris à partie et l’intégrité physique de mes hommes était en danger”, assure-t-il.Le major n’annonce pas non plus son tir à la radio, “encombrée”.  Pour autant, il reconnaît que les conséquences de cet acte sont “catastrophiques” et dit compatir à la douleur de la victime.”Ca a totalement changé ma vie”, témoigne après lui Gabriel Pontonnier, d’une voix à peine audible.Il s’était rendu à Paris avec ses proches pour manifester en faveur du service public, de façon “pacifique”. Des faits, il ne se souvient plus de rien et ne sait donc pas s’il a cherché à ramasser la grenade ou pas.A l’époque, il avait 21 ans, avait validé sa formation de chaudronnier chez les compagnons du devoir et voulait monter son entreprise. “Tous mes projets sont tombés à l’eau”, déclare-t-il, racontant avoir subi 25 interventions chirurgicales et être en dépression.”On est une famille fracturée, cette grenade nous a détruit”, déclare sa mère, qui relate les sept ans d'”enfer” qui se sont écoulés.”Les policiers, ils ont le monopole de la violence légitime mais le revers de la médaille c’est qu’ils doivent être exemplaires”, plaide Me Ainoha Pascual, une des conseils des parties civiles.Or, “malgré la dangerosité” de la GLIF4, un engin classé comme une arme de guerre, “vous avez une accumulation d’imprudences” de la part de Jackie D, estime sa consoeur Me Emma Eliakim. “Il l’a dit lui-même, il ne voyait rien”, poursuit l’avocate, pour qui ce tir a été fait “à l’aveugle”.Sans surprise, le parquet, qui avait requis lors de l’instruction un non-lieu en faveur du policier, demande à l’audience la relaxe, estimant que le tir était “légitime, nécessaire et proportionné”.Pour la représentante du ministère public, bien que “le résultat final soit désastreux”, le policier était “dans son droit”.Le jugement sera rendu le 17 octobre.

Joggeuse retrouvée morte en mai dans la Vienne: un homme en garde à vue

Première garde à vue dans l’affaire Agathe Hilairet: un homme a été interpellé dans l’enquête sur la mort de la joggeuse de 28 ans, disparue en avril et retrouvée morte début mai dans la Vienne, a annoncé jeudi le parquet.Quatre mois après la découverte du corps de la jeune femme dans un sous-bois près de Vivonne, à 20 km au sud de Poitiers, l’enquête s’est accélérée mercredi avec l’interpellation de trois hommes, comme l’a révélé le quotidien Le Courrier de l’Ouest.Si deux d’entre eux ont été entendus en audition libre selon le journal Le Parisien, le troisième l’a été sous le régime de la garde à vue par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers.”Une garde à vue est en cours sur commission rogatoire”, a confirmé jeudi matin Rachel Bray, procureure de la République à Poitiers, précisant que sa prochaine communication interviendrait vendredi par le biais d’un communiqué de presse.Le gardé à vue est connu au Fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais), a précisé à l’AFP une source proche du dossier.Le 4 mai, c’est un promeneur qui avait découvert le cadavre d’Agathe Hilairet dans un secteur boisé. Cette adepte de trail était partie courir le 10 avril au matin depuis le domicile de ses parents à Vivonne, avant de ne plus donner signe de vie.- Montre connectée -Le corps de la jeune femme se trouvait en périphérie des zones de recherches, avait alors indiqué le parquet, ajoutant que l’autopsie n’avait “pas permis de déterminer, à ce stade, les causes du décès”. Le parquet n’avait pas mentionné d’éventuelles traces de violences ou d’agression.L’examen de la géolocalisation de la joggeuse a permis d’établir que le corps avait été déplacé, accréditant la piste criminelle.Selon la montre connectée de la jeune femme, équipée d’un capteur cardiaque et d’un GPS, son cœur s’est arrêté à l’endroit où les chiens ont perdu sa trace pendant les recherches menées par la gendarmerie, mais le corps a été retrouvé à moins d’un kilomètre de là.D’après Le Parisien, l’examen du capteur cardiaque a révélé également “une hausse importante et brutale des battements de cœur de la sportive, immédiatement suivie d’un arrêt définitif des pulsations”.Le 10 avril, le père d’Agathe Hilairet avait donné l’alerte en ne la voyant pas revenir alors que son téléphone ne répondait plus.Un important dispositif de recherches avait été déployé, puis levé le 17 avril après une semaine de ratissages. Ce déploiement avait mobilisé plus d’une centaine de gendarmes, appuyés par un hélicoptère, des chiens et une équipe de plongeurs, au sein d’une large zone de 100 km2 où la jeune femme avait l’habitude de courir.Sur l’application de géolocalisation sportive Strava, où elle diffusait ses relevés de course, Agathe Hilairet se décrivait comme “adorant la course à pied”, pratiquée “depuis (ses) 17 ans”, se lançant sur des distances de 15 à 20 km à chacune de ses sorties.Elle avait repris en mai 2024 après “plusieurs années d’arrêt”, selon un message posté alors sur son compte Facebook.

Un homme en fauteuil roulant tué à l’arme blanche à Lyon

Un homme en fauteuil roulant a été tué mercredi soir, frappé au cou avec une arme blanche, à l’entrée de son immeuble dans un quartier résidentiel de Lyon, et aucune piste n’est privilégiée à ce stade par les enquêteurs.Les secours, appelés peu avant 22H30 dans le 9e arrondissement, ont découvert cet Irakien de 45 ans en arrêt cardiorespiratoire et n’ont pas pu le ranimer, ont précisé les pompiers.Ce chrétien faisait régulièrement des lives sur les réseaux sociaux pour parler de religion et était en train de faire un de ces enregistrements vidéo en direct au moment où il a été frappé, ont rapporté des proches à l’AFP.  Sur un extrait, consulté par l’AFP et toujours en ligne jeudi matin, on voit la victime, authentifiée par ses proches, le visage en sang, coulant visiblement de son nez et sa bouche.Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Lyon.”A ce stade, on ne privilégie aucune thèse, rien ne nous oriente vers une piste solide, qu’elle soit crapuleuse, politique, religieuse ou liée aux stupéfiants”, a déclaré à l’AFP une source policière. La victime, qui était en situation régulière, n’avait pas de casier. “C’était quelqu’un de très actif sur les réseaux sociaux, nous travaillons là-dessus”, a-t-elle précisé.Selon les premiers éléments de l’enquête, un homme l’attendait et l’a frappé au cou avec une arme blanche dont la nature n’a pas été précisée jusque-là. L’auteur “a ensuite pris la fuite à pied”, a précisé une source proche du dossier.Un témoin a montré à l’AFP une vidéo d’une personne de dos quittant les lieux, en tenue sombre et une capuche sur la tête, qu’il a désignée comme l’auteur du meurtre.- Vulnérable -Jeudi matin, des traces de sang restaient visibles sur place et le gardien de l’immeuble tentait de les nettoyer.”Il y avait du sang à l’intérieur de l’immeuble”, sur “les vitres, la porte et toute l’entrée”, a-t-il expliqué. La victime était “quelqu’un de très discret, correct”, a ajouté le gardien, qui n’a pas voulu donner plus que son prénom, Francisco.”C’était une personne vulnérable, en fauteuil roulant, qui ne marche pas” et “un voisin sans problème (…) qui ne parlait à personne”, a ajouté une habitante de l’immeuble qui n’a pas souhaité donner son identité.Après avoir entendu “comme une altercation”, son mari est descendu et a porté secours à la victime, a-t-elle ajouté. Leur voisin irakien “s’est pris un coup de machette au niveau de la carotide”, a-t-elle assuré.D’autres habitants de l’immeuble évoquaient un “sabre”.Selon ses voisins, très choqués, la victime vivait avec sa soeur depuis au moins dix ans dans cet immeuble.Sur ses comptes en ligne, consultés par l’AFP, la victime s’exprime en arabe et poste des vidéos souvent consacrées à la religion chrétienne. Sur l’une d’elles, visible sur TikTok, il affirme que ses contenus sont régulièrement bloqués et ses comptes suspendus en raison, selon lui, de signalements faits par des utilisateurs musulmans.- “Crime abject” -L’adjoint à la sécurité de la ville de Lyon Mohamed Chihi a dénoncé “un crime abject” et espéré qu’il soit “élucidé dans les plus brefs délais”. “J’ai toute confiance en la police judiciaire, mobilisée pour élucider cette affaire”, a-t-il ajouté sur le réseau BlueSky.Dans un communiqué, l’Œuvre d’Orient, association catholique qui vient en aide aux chrétiens d’Orient, “condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat d’un chrétien irakien en situation de vulnérabilité” et dit attendre “le plus rapidement possible les conclusions de l’enquête”. “Il est indispensable que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de leur foi en toute sécurité et vivre dignement”, ajoute l’association en assurant “la famille et la communauté irakienne de France de toute sa compassion”.mk-dfa-gir-cob-chp/epe/gvy