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Inondations et glissements de terrain au Népal et en Inde: au moins 60 morts

Inondations, glissements de terrain et orages: les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Népal et le nord-est de l’Inde au cours des dernières quarante-huit heures ont fait au moins 60 morts, de nombreux sinistrés et des dégâts considérables.Ces phénomènes violents sont courants en Asie du sud durant la saison des moussons, entre juin et septembre, mais les scientifiques indiquent que le changement climatique aggrave ces phénomènes.Au Népal, l’épisode de pluie qui a débuté vendredi a causé la mort d’au moins 43 personnes, dont 37 dans le seul district oriental d’Illam, selon un nouveau bilan fourni à l’AFP par un porte-parole de l’agence nationale en charge des situations d’urgence, Shanti Mahat.Douze autres personnes ont été blessées et 5 autres étaient toujours portées disparues dans l’ensemble du territoire, selon ce bilan encore provisoire.”Les routes sont bloquées, certaines zones sont très difficiles d’accès. Les secours sont obligés de les rejoindre à pied”, a rapporté à l’AFP un responsable de l’administration du district d’Illam, Sunita Nepal.Dans la capitale népalaise Katmandou, les précipitations ont fait sortir les rivières et les fleuves de leur lit, provoquant des inondations dans leurs environs.Des hélicoptères et des bateaux ont été mobilisés pour évacuer les sinistrés.”Il y a des dégâts mais, grâce à l’alerte émise par les autorités, nous avons eu le temps de mettre nos affaires à l’abri”, a témoigné auprès de l’AFP un habitant de la capitale, Rajan Khadga, 38 ans.”Mais nous n’allons pas pouvoir rouvrir notre commerce”, a toutefois ajouté ce vendeur de légumes. “Une partie de notre marchandise est recouverte de boue et ne pourra donc pas être vendue”.Les glissements de terrain ont également coupé des routes et perturbé de nombreux vols.- “Coupées du monde” -La Première ministre du gouvernement provisoire mis en place après les émeutes de septembre, Sushila Karki, a assuré ses concitoyens que “toutes les agences officielles étaient prêtes à fournir de l’aide” aux victimes.”Votre sécurité est notre principale préoccupation”, a-t-elle poursuivi, précisant que dimanche et lundi seraient considérés comme des jours fériés.De l’autre côté de la frontière, dans l’extrême nord-est de l’Inde, des pluies particulièrement violentes ont également noyé la région de Darjeeling, dans l’Etat du Bengale occidental.  Selon un parlementaire local, Harsh V. Shringla, elles ont fait au moins 20 morts.”Des zones entières dans les hauteurs sont coupées du monde, des routes ont été détruites”, a déclaré sur son compte cet élu de la chambre haute du Parlement indien.Au moins deux ponts ont été emportés par les crues, plusieurs routes ainsi que de vastes zones ont été inondées, a pour sa part détaillé sur X le chef de l’exécutif de l’Etat, Mamata Banerjje.”Profondément affecté par les vies perdues”, a réagi le Premier ministre indien Narendra Modi, en promettant toute l’aide possible du gouvernement de New Delhi.L’actuelle saison de mousson a été marquée par une forte hausse des précipitations habituellement enregistrées à cette période. Elle a fait de nombreuses victimes et des dégâts considérables dans plusieurs pays de la région, dont l’Inde et le Pakistan.Le Centre international pour le développement intégré des montagnes (ICIMOD), basé à Katmandou, avait averti en juin d’un risque accru de catastrophes lors de cette saison des moussons. “Les températures en hausse et des pluies extrêmes augmentent le risque de catastrophes provoquées par l’eau comme des inondations, des glissements de terrain ou des coulées de débris”, avaient estimé ses experts.pm-str-pa/asm      

La PDG de Radio France inquiète d’une “polarisation” du débat sous l’impulsion des médias Bolloré

La PDG de Radio France Sibyle Veil dénonce le “dénigrement permanent” dont fait l’objet l’audiovisuel public de la part des médias de la galaxie Bolloré et s’inquiète de la “polarisation” grandissante du débat public en France, dans un entretien diffusé dimanche.”Nous ne pouvons pas accepter ce dénigrement permanent et, plus fondamentalement, on ne doit pas importer en France la violence et la polarisation qu’on a vues naître aux États-Unis”, a déploré dans une interview à La Tribune Dimanche la présidente de Radio France, dont le groupe a été secoué par l’affaire Legrand-Cohen.”La semaine où le pays changeait de Premier ministre, au cœur de manifestations sociales et d’instabilités internationales, CNews a réussi à consacrer jusqu’à 80% de son temps d’antenne à nous matraquer”, a-t-elle souligné.La diffusion d’une vidéo début septembre par le média conservateur L’Incorrect a déclenché une vive polémique politico-médiatique et un affrontement inédit entre les médias privés dans le giron du milliardaire Vincent Bolloré et l’audiovisuel public.On y voit les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen, collaborateurs réguliers de France Inter et France 5, échanger avec des responsables du PS, suscitant des accusations de connivence, que les deux intéressés ont contestées.”Je n’ai jamais formulé d’attaques, mais il est normal de défendre un service public de la nation quand des campagnes virulentes sont menées contre lui”, a insisté Sibyle Veil. “Ces attaques de concurrents sont tout sauf désintéressées et impartiales. Leur objectif est de délégitimer l’audiovisuel public et d’obtenir sa destruction.”Elle s’est en revanche refusée à qualifier CNews de chaine d’extrême droite comme l’a fait la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte Cunci. La patronne du groupe public a également défendu l’existence d’un audiovisuel public fort, alors que des responsables à droite et à l’extrême droite appellent à sa privatisation: “que veut-on pour notre pays, avoir des médias souverains et solides qui informent de manière fiable ou bien uniquement des médias d’opinion et des réseaux sociaux qui vampirisent le débat ?”. Concernant le travail sur l’impartialité du service public lancé par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, Sibyle Veil qui doit être entendue par le Sénat mercredi, s’est dite “très sereine”.Interrogée sur la réforme de l’audiovisuel public actuellement à l’arrêt, Sibyle Veil a appelé à temporiser, jugeant la réforme “coûteuse”. 

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Japon: deux morts dans des attaques d’ours présumées

Des attaques imputées à des ours ont fait deux morts vendredi au Japon, ont indiqué samedi la police et des médias japonais, dans un contexte de prolifération de ces animaux dans ce pays.Une cueilleuse de champignons a été retrouvée morte dans une forêt de la préfecture de Miyagi, dans le nord-est de l’île de Honshu, et une autre est portée disparue, a indiqué la police.La police n’a pas formellement confirmé les causes de la mort de la septuagénaire mais selon des médias locaux elle a été alertée par d’autres cueilleurs qui ont signalé une attaque d’ours.Une attaque distincte et elle aussi attribuée à un ours a coûté la vie à un homme de 78 ans dans la préfecture de Nagano au nord-ouest de Tokyo, selon le quotidien national Asahi Shimbun.De plus en plus d’ours sauvages ont été observés au Japon ces derniers années, jusque dans des zones résidentielles, pour des raisons liées au changement climatique et au déclin de la population.Le mois dernier, le Japon a assoupli les règles sur les armes à feu de façon à faciliter leur emploi par les chasseurs dans les zones urbaines suite à une augmentation des attaques d’ours.Selon la radiotélévision publique NHK, les attaques d’ours ont fait cinq morts et 64 blessés entre avril et août cette année.Précédemment, selon les données gouvernementales, les ours avaient attaqué 85 personnes lors de l’année se terminant en mars 2025, faisant trois morts. L’année précédente, il y avait eu 219 attaques et six décès.

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En Suisse, des fours solaires pour recycler les métaux dans l’horlogerie

Une société suisse a inauguré vendredi deux fours à concentration solaire dans la cité horlogère de la Chaux-de-Fonds, dans le Jura suisse, avec pour ambition de mettre en place une filière de recyclage des métaux fonctionnant à l’énergie verte. La région du Jura compte de nombreuses entreprises horlogères et fabricants d’instruments médicaux qui utilisent de l’acier de très haute qualité. L’objectif est de récupérer leurs déchets de production pour les refondre sous forme de lingots à l’aide de la concentration de l’énergie solaire et pouvoir ensuite réapprovisionner les entreprises de part et d’autre de la frontière entre la France et la Suisse, en circuit court.  “Cela fait 10 ans que je rêve de ce moment”, s’est réjoui devant la presse Raphaël Broye, le directeur général de Panatère, PME spécialisée dans la transformation et le recyclage de matières premières métalliques.La Chaux-de-Fonds est connue comme le berceau de l’horlogerie helvétique, où Panatère va encore mener des tests avec les entreprises locales avant l’ouverture d’une usine en 2028, sur place ou dans les montagnes du Valais. L’entreprise espère pouvoir y produire chaque année 1.000 tonnes d’acier recyclé à l’aide de l’énergie solaire, ce qui serait sans précédent à cette échelle – grâce à des fours où la température peut approcher de 2.000 degrés Celsius.Ce site inauguré vendredi n’est donc “qu’une étape”, a expliqué M. Broye, qui entend cependant démontrer que cette technologie solaire n’est pas seulement “un concept” mais bien un procédé utilisable dans l’industrie.Quelque 148 scientifiques et professionnels ont travaillé sur premier prototype composé d’un héliostat couvert de miroirs mobiles de 140 mètres carrés et d’une parabole de 10 mètres de diamètre qui concentre les rayons vers un creuset où sont fondus les métaux.Pour concevoir ces prototypes, l’entreprise à dû apprendre à gérer les vents qui font bouger les miroirs, les poussières de sable du Sahara qui gagnent parfois les montages suisses et obstruent les panneaux ou encore les températures qui peuvent descendre jusqu’à -20 degrés en hiver et dépasser les 30 degrés en été. “Aujourd’hui il y a un vrai modèle économique à développer”, souligne par ailleurs M. Broye. “Avec les niveaux de prix et la rareté des métaux, on arrive à trouver un positionnement pour rentabiliser ces projets”, “même avec des salaires suisses”, explique-t-il en manipulant des copeaux de cuivre dont les prix explosent.”Cela redonne leurs lettres de noblesse aux circuits courts”, estime-t-il, ces prix élevés amenant les horlogers et industriels à réaliser qu’ils ont “un trésor à l’arrière de leur usine” avec leurs déchets de production. 

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Fusées contre biodiversité: en Guyane, le centre spatial poursuivi pour “atteintes environnementales”

Le gestionnaire de la base spatiale de Kourou, en Guyane, est poursuivi en justice pour des destructions d’espèces protégées lors de travaux réalisés sans autorisation. Des documents obtenus par l’AFP révèlent la mansuétude des services de l’État pour lui permettre de rapidement régulariser sa situation.L’affaire poursuit le Cnes depuis 2022. Il est reproché à l’agence spatiale française des “atteintes illicites (…) à la conservation d’un habitat naturel et d’espèces protégées”, lors de la réhabilitation non autorisée du pas de tir “Diamant”.Entre 1968 et 1976, les premières fusées françaises partaient de ce site. Mis en sommeil, il a été reconverti à partir de 2019 pour accueillir Callisto, une fusée expérimentale réutilisable, et cinq nouvelles plateformes pour des petites fusées privées, au cœur de la tentaculaire base spatiale guyanaise.Au moins quatre espèces protégées et leur habitat ont été détruits lors des travaux de terrassement débutés en mars 2022. Parmi celles-ci, une grenouille rare, le leptodactyle ocellé, protégée depuis 2020 par un arrêté ministériel.Le parquet soupçonne le Centre national d’études spatiales d’avoir eu connaissance de sa présence avant les travaux sans modifier ses plans. Quant aux autorisations de chantier, l’agence ne les avait pas encore obtenues, selon les éléments obtenus par l’AFP.Des impératifs économiques auraient justifié le choix de passer outre. “Les activités de terrassement démarrent. Tout arrêt industriel aurait un impact financier. Sauf demande explicite, nous maintenons ces travaux”, écrit une responsable du projet Callisto dans un mail du 22 mars 2022.Plusieurs fois, la Direction générale des territoires et de la mer (DGTM), un service sous l’autorité du préfet, avertit pourtant le Cnes que les travaux “ne peuvent démarrer en l’état”.L’agence spatiale passe outre: ce n’est qu’en septembre 2022 que la préfecture fait stopper le chantier avec un projet d’arrêté de mise en demeure de régularisation, après plusieurs contrôles de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la DGTM.Lors d’un de ces contrôles, le 4 août, la DGTM découvre un autre chantier démarré sans autorisation: l’aménagement d’un parc photovoltaïque, malgré la présence d’espèces protégées signalée dès novembre 2021.Selon l’OFB, 2,11 hectares d’habitats abritant huit espèces protégées ont été détruits.- “Sanctuaire environnemental” – Avec ses 650 km2 – six fois la surface de Paris -, le centre spatial guyanais, à l’accès strictement encadré, se présente pourtant comme un “sanctuaire environnemental”.Situé sur une savane littorale constituée d’herbes hautes et de petits arbustes, écosystème qui concentre 16% de la biodiversité de Guyane pour 0,3% du territoire, le site abrite plusieurs espèces endémiques et même une concentration inédite de jaguars.Ce n’est pas la première fois que le Cnes est épinglé. En 2019, pour le projet Callisto, il avait lancé des travaux de défrichage sans déclaration préalable, bouleversant une zone où un bureau d’études devait recenser la faune et la flore. Résultat: des inventaires faussés car le milieu naturel avait déjà été altéré.La crise du spatial européen à l’époque, découlant de l’invasion russe de l’Ukraine, semble avoir pesé sur cette précipitation. Notamment pour la réhabilitation du pas de tir “Diamant”, évaluée à 50 millions d’euros, selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance.Financés par le plan France Relance 2030, les projets sont soumis à un calendrier serré. Ainsi, le parc photovoltaïque a reçu une subvention de cinq millions d’euros à condition que les travaux soient réalisés avant fin 2023.- “Retenir l’OFB” -Bien conscient des enjeux, l’Etat a pu faire preuve de clémence. En septembre 2022, le secrétaire général de la préfecture d’alors, Mathieu Gatineau, et la DGTM élaborent une stratégie pour aligner les procédures de régularisation en cours avec le calendrier de France Relance.Dans un échange dont l’AFP a pris connaissance, le responsable préfectoral demande au directeur de la DGTM, Ivan Martin, de “tâcher de retenir l’OFB, s’agissant d’un projet d’intérêt régional majeur”.Ce dernier le rassure: ses agents n’iront “pas contrôler” le site après sa mise en demeure pour éviter toute “sanction administrative”.Aujourd’hui, la base spatiale dispose de toutes les autorisations nécessaires pour la réhabilitation de Diamant, reconnu en mai 2024 “d’intérêt général majeur”.Une expertise judiciaire chiffre le préjudice écologique à 9,7 millions d’euros et la durée de restauration des sites abimés à plusieurs décennies. Saisi après un signalement de l’association guyanaise Cerato, le parquet de Cayenne a proposé au Cnes une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP): l’abandon des poursuites contre 10.000 euros d’amende, 20.000 euros de dommages et intérêts et des mesures compensatoires sur trois ans.Solution insuffisante, a jugé le tribunal, qui l’a invalidée en juillet 2024. Le dossier Callisto a alors été joint à celui du champ photovoltaïque PV2 dans une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française.Après plusieurs reports, l’audience de CRPC à Cayenne pourrait se tenir le 1er décembre, selon une source proche du dossier. La partie civile plaide pour une requalification en délit d’écocide, qui ouvrirait la voie à un procès correctionnel.Sollicités par l’AFP, ni les services préfectoraux, ni Mathieu Gatineau, ni l’ancienne substitut du procureur à l’origine de la CJIP n’ont donné suite. Le parquet n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience. La direction du Cnes ne fait “aucun commentaire” et s’en remet “à la décision de la justice”.

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Typhon Bualoi au Vietnam: le bilan monte à 51 morts

Le bilan des victimes du typhon Bualoi au Vietnam s’élève désormais à 51 morts, a annoncé vendredi le ministère vietnamien de l’Environnement, et 14 personnes sont toujours portées disparues plusieurs jours après que la tempête a causé de lourds dégats et inondations.Le ministère a également estimé que les dégâts causés par Bualoi pourraient coûter jusqu’à 600 millions de dollars (512 millions d’euros), dans un communiqué.Bualoi a touché terre dans le centre du Vietnam dimanche soir, avec des vents soufflant à 130 km/h, et sévi pendant près de 12 heures. Les fortes pluies causées par la tempête ont notamment inondé la capitale Hanoï cette semaine. Inondations et glissements de terrain ont endommagé plus de 200.000 maisons, infrastructures publiques et terres agricoles à travers le pays, selon la même source.Plusieurs personnes ont trouvé la mort dans des glissements de terrain dans les régions montagneuses du nord du pays, qui ont aussi perturbé l’accès aux attractions touristiques, notamment Sapa et Mu Cang Chai.Les prévisionnistes météorologiques ont indiqué que l’eau des crues avait commencé à se retirer, mais ont averti que le typhon Matmo, qui approche actuellement le nord des Philippines, pourrait toucher le nord du Vietnam au début de la semaine prochaine. Si Matmo frappe effectivement le pays, elle sera la onzième tempête à frapper le Vietnam cette année, un pays qui en enregistre généralement jusqu’à 10 par an. Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde.

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Dossiers MaPrimeRénov’ reportés à 2026, risque d’embolie du système et de découragement

Malgré la réouverture du guichet MaPrimeRénov’ mardi, des milliers voire des dizaines de milliers de dossiers de demande d’aide à la rénovation énergétique vont être reportés sur le budget de 2026, au risque d’une embolie du dispositif.Après trois mois de pause, les ménages peuvent à nouveau déposer leurs demandes de subvention pour des projets cumulant plusieurs types de travaux de rénovation énergétique de leur logement. Du moins, ils le pourront quand le bug de la plateforme sera résolu. Mais leurs dossiers ne seront instruits et financés qu’en 2026, car pour cette année l’enveloppe globale de 3,6 milliards d’euros pour MaPrimeRénov’ devrait assurément être consommée par les dossiers déjà déposés avant juin. Au 12 septembre 2025, 71.828 rénovations d’ampleur ont été engagées, selon le ministère chargé du Logement, pour une enveloppe calibrée pour 62.000 rénovations (hors travaux isolés dits “gestes” et rénovation de copropriétés).La ministre du logement Valérie Létard avait prévenu, dès juillet, s’attendre à terminer 2025 avec l’équivalent d’une demi-année de dossiers MaPrimeRénov’ en trop, soit potentiellement 30.000 dossiers qui grignoteront l’enveloppe budgétaire 2026, encore indéterminée.S’ajoutent les 13.000 dossiers que les ménages peuvent déposer depuis le 30 septembre et jusqu’à la fin d’année, mais qui ne seront pas financés avant 2026. Chez les professionnels, on craint que “l’entièreté du budget 2026 soit dépensée avec les dossiers de 2025”, comme le rapporte Camille Thomas, présidente de l’association Rénomar qui réunit des “Accompagnateurs Rénov'”, des conseillers obligatoires pour établir un dossier de demande de subvention. Effy, conseil en rénovation énergétique pour les particuliers, demande de la transparence au gouvernement “sur le niveau de pré-consommation du futur budget 2026 de MaPrimeRénov’ par les dossiers déposés en 2025”.Ce manque de visibilité déstabilise “ménages et professionnels, qui n’ont pas de vision claire de ce que sera la politique de rénovation énergétique dans plusieurs mois”, estime Maxime Ledez, chercheur en économie du climat de l’institut I4CE.- Plus “aucun intérêt” -“Le principal risque est de décourager les ménages”, ajoute Maxime Ledez, tandis que “la filière qui a recruté et a formé du personnel” pour suivre la croissance de la rénovation énergétique reste dans le flou.Remettre au pot pour financer tous les projets de rénovation auraient pu éviter toutes ces incertitudes, mais “le contexte politique actuel rend impossible un projet de loi de finances rectificatif”, balaye une source gouvernementale rappelant “le principe de réalité qui s’impose face au succès de cette politique dont on doit aussi se féliciter”.Camille Thomas voit les octrois de subventions arriver au “compte-gouttes” et des dossiers déposés en mai ou juin toujours en attente.Hugues Sartre, cofondateur de l’entreprise de rénovation globale Homyos, relate le cas d’une de ses clientes: “propriétaire bailleur dans le 17e arrondissement de Paris, elle a un logement G”, au diagnostic de performance énergétique (DPE), ce qui l’oblige à faire des travaux si elle veut louer son appartement.Après estimation, elle pourrait toucher 6.000 euros d’aides, mais vu le délai d’instruction, “elle a conclu qu’elle n’a aucun intérêt à faire la demande car ça va prendre trop de temps” et lui faire perdre encore plus de revenus locatifs, raconte-t-il.Quant aux objectifs climatiques de 700.000 rénovations de logements par an en 2030, “on en est à des années-lumière”, alerte Bernard Coloos, membre du groupe logement du centre de réflexion Terra Nova.Les reports d’une année sur l’autre sont réguliers pour certaines politiques, dont le fonds chaleur (soutien à la production renouvelable de chaleur dans les collectivités locales et les entreprises) et le leasing social, qui étaient cependant soumis à un quota dès le début. MaPrimeRénov’ était censée être ouverte à tous, mais le “guichet ouvert” n’est plus d’actualité. L’Etat fixera chaque année un quota.”On ne peut pas nier la période budgétairement difficile, mais ça ne peut pas être la question budgétaire qui dicte une politique publique”, estime Bernard Coloos. Le gouvernement “cherche volontairement à freiner le dispositif qu’il a lancé” et ce “pour des raisons budgétaires”, estime Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés.L’habitat représentait 23% de l’empreinte carbone des Français en 2023. 

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Philippines: le bilan du séisme atteint 72 morts, vers la fin des recherches

Les secours ont relevé jeudi le bilan d’un violent séisme qui a frappé le centre des Philippines cette semaine à 72 morts et ont commencé à réduire les recherches de survivants pour donner la priorité aux blessés et aux milliers de sans-abri.Les corps de trois nouvelles victimes ont été extraits des décombres d’un hôtel effondré dans la ville de Bogo, sur l’île de Cebu, près de l’épicentre du tremblement de terre de magnitude 6,9 qui a frappé l’archipel mardi soir. Un précédent bilan faisait état de 69 morts.”Nous n’avons aucun disparu, donc l’hypothèse est que tout le monde est comptabilisé”, a déclaré jeudi Junie Castillo, porte-parole du Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophes, ajoutant que certaines unités de secours ont été invitées à “se démobiliser”.Le président philippin Ferdinand Marcos s’est rendu à Bogo jeudi, promettant de mettre en place un grand campement pour héberger temporairement les sans-abri. Quelque 600 logements ont été détruits par le séisme, contraignant les habitants à dormir dehors et des milliers de maisons ont vu leur structure endommagée par la secousse alors que les répliques continuent d’affecter la région.Le gouvernement a recensé 294 blessés et estime qu’environ 20.000 personnes ont dû évacuer leur domicile. “Le principal impact du tremblement de terre est les dommages aux infrastructures”, a déclaré le président Marcos à des journalistes. “Nous n’avons rien pour loger les familles déplacées car nous ne sommes pas sûrs de l’état des centres d’évacuation. Nous allons construire une ville de tentes qui pourra être montée rapidement et protégera les gens de la pluie”, a-t-il annoncé, s’engageant à fournir nourriture, eau et électricité aux évacués.Il a également promis de rétablir l’électricité dans la ville de 90.000 habitants et de fournir une somme symbolique de 10.000 pesos (154 euros) à chaque famille ayant perdu sa maison.M. Marcos a également visité un complexe de logements endommagés à Bogo, abritant des rescapés du super typhon Haiyan de 2013, l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières qui a frappé les Philippines. Huit corps ont été “récupérés des maisons effondrées” dans ce complexe après le tremblement de terre, selon un communiqué du gouvernement local.Une petite chapelle de Bogo sert de refuge à Diane Madrigal, une adolescente, et 14 autres voisins après le séisme, leurs vêtements et leur nourriture éparpillés sur les bancs du lieu de prière. “Un mur entier (de ma maison) est tombé donc je ne sais vraiment pas comment ni quand nous pourrons revenir”, a-t-elle confié à l’AFP, disant encore craindre de nouvelles répliques.Lucille Ipil, une mère de quatre enfants âgée de 43 ans, a ajouté sa bombonne à une file longue de 10 mètres au bord de la route à Bogo, attendant désespérément qu’un camion apporte de l’eau. “Le tremblement de terre a vraiment ruiné nos vies”, dit-elle à l’AFP. “L’eau est importante pour tout le monde. Nous ne pouvons pas manger, boire ou nous laver correctement”.”Nous voulons vraiment retrouver notre vie d’avant le séisme, mais nous ne savons pas quand cela arrivera (…) Reconstruire prend beaucoup de temps”, craint-elle.De nombreuses zones du nord de l’île de Cébu restent sans électricité ou eau deux jours après le séisme, et des dizaines de patients sont toujours abrités sous des tentes devant l’hôpital provincial à Bogo, qui a subi des dommages.Les tremblements de terre sont quasi quotidiens aux Philippines, situées sur la Ceinture de feu du Pacifique, un arc de forte activité sismique qui s’étend de l’Asie du Sud-Est au Japon, et à travers le bassin pacifique jusqu’aux côtes ouest des Amériques, du nord au sud. 

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Micropolluants dans l’eau: jusqu’à un milliard d’euros à investir pour l’agglomération parisienne

Les investissements liés au traitement des micropolluants dans les eaux usées pourraient totaliser dans les 20 prochaines années jusqu’à un milliard d’euros pour l’agglomération parisienne, selon le Siaap, syndicat d’assainissement qui traite les eaux usées de plus de 9 millions de Franciliens.La nouvelle mouture de la directive européenne pour les eaux résiduaires urbaines, dite “Deru 2″, qui vise à renforcer la protection de l’environnement contre l’impact des rejets d’eaux usées des collectivités, est en cours de transposition au niveau des Etats : elle prévoit, pour les grandes agglomérations, l’élimination des micropolluants, ces substances indésirables détectables dans l’environnement à très faible concentration, généralement dues à l’activité humaine.”On estime entre 800 millions et 1 milliard d’euros qui devront être consacrés, (…) dans les 20 prochaines années, au traitement des micropolluants”, a déclaré François-Marie Didier, président du Siaap, lors d’une conférence de presse consacrée au plan d’investissement de la structure pour les dix prochaines années, dévoilé jeudi.Au total, 4,15 milliards d’euros d’investissements sont programmés entre 2024 et 2034 à l’échelle de l’agglomération, pour construire de nouvelles installations et maintenir et moderniser l’existant.Ce budget, voté en fin d’année dernière, n’intègre pas les surcoûts liés à la “Deru 2”, lesquels devront être discutés lors d’un conseil d’administration prévu au mois de novembre.Outre la lutte contre les micro-polluants, la nouvelle directive prévoit également l’élimination de l’azote et du phosphore d’ici 2039. Au total, le Siaap estime entre 1,5 et 2 milliards d’euros les investissements nécessaires pour se mettre en conformité avec ce texte, même si la lutte contre les micropolluants doit être financée à hauteur de 80% par les industriels selon le principe pollueur-payeur, selon le texte européen.Les entreprises des cosmétiques et des médicaments sont principalement pointées du doigt par Bruxelles.Enfin, Deru 2 prévoit l’obligation pour les stations d’épuration d’être autosuffisantes en énergie. Sur ce point, “très concrètement, je ne sais pas comment on fait”, assure François-Marie Didier, qui revendique pourtant le statut de “premier producteur de biogaz” de France, grâce à l’exploitation des boues d’épuration issues de ses usines.Dans tous les cas, la redevance de l’assainissement, “qui a déjà flambé ces dernières années (+45% en dix ans) et représente environ 40% de la facture d’eau, “continuera d’augmenter”, avertit M. Didier.

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La “Grande muraille verte” de Chine: un pari écologique massif, mais à quel prix ?

Dorj, éleveur d’ethnie mongole, regrette le temps où ses bêtes paissaient librement dans les immenses steppes entourant un désert de dunes dans le nord de la Chine.Son troupeau, réduit à une vingtaine de moutons, est aujourd’hui confiné à un lopin clôturé autour de son habitation en briques. Ces terrains sont “trop petits”, dit l’homme d’une soixantaine d’années devant une yourte à l’abandon près du désert de Kubuqi, en Mongolie intérieure.L’interdiction du libre pâturage est une des mesures clés d’un projet colossal lancé par la Chine en 1978, surnommé la “Grande muraille verte”. Le plan visait à créer une ceinture végétale pour contenir les déserts et réduire les tempêtes de sable soufflant jusqu’à Pékin. Ses objectifs ont évolué pour inclure la création de terres cultivables sur des zones arides.Pékin veut en faire la vitrine de son engagement pour le climat. Le président Xi Jinping a énoncé l’extension de la couverture forestière parmi les engagements de son pays contre le changement climatique, en septembre à l’ONU.Autour et dans le désert de Kubuqi, la plantation de l’équivalent de 840.000 terrains de football de champs et de végétation a permis de créer des dizaines de milliers d’emplois dans l’agriculture et de réduire la pauvreté, saluait une agence onusienne dans un rapport en 2015.- “Montagnes d’or” -A l’ouest du Kubuqi, Bai Lei – d’ethnie Han, majoritaire en Chine -, tire sur un tubercule de cistanche enfoui dans le sable, un ingrédient prisé en médecine chinoise pour ses effets tonifiants.”Ici, tout n’était que désert”, explique-t-elle fièrement, montrant une zone de 300 hectares couverte de maïs et de tournesol.Son entreprise fait partie des dizaines à avoir suivi les incitations du gouvernement à cultiver la cistanche dans le comté.”La cistanche pousse sur les racines du saxaul (un arbuste adapté aux milieux arides), et contribue en retour à la stabilité du sol”, dit Madame Bai.Alentour, d’imposants panneaux affichent un slogan de Xi Jinping proclamant: “Les eaux claires et les montagnes verdoyantes sont des montagnes d’or et d’argent”.Mais ces transformations ont impacté les modes de vie traditionnels des éleveurs d’ethnie mongole. Les Mongols représentent environ 17% de la population de Mongolie intérieure.Pour protéger les jeunes pousses, le gouvernement a restreint drastiquement les zones de pâturage. Des patrouilles veillent au respect des règles.Les éleveurs paient les conséquences de dégradations dont ils ne sont pas responsables, dénonce auprès de l’AFP Enghebatu Togochog, militant d’ethnie mongole exilé aux Etats-Unis.- Contestation -Le projet a “forcé les éleveurs à quitter leurs terres et perturbé les pratiques durables qui maintenaient depuis des millénaires l’équilibre fragile des steppes”, dit-il.Le nomadisme a totalement disparu en Mongolie intérieure il y a dix ans, assure-t-il.Des chercheurs chinois ont reconnu dans un article paru en 2017 que la responsabilité du pâturage dans la désertification pourrait avoir été surestimée par rapport à d’autres facteurs: persistance de l’exploitation du charbon, agriculture intensive, changement climatique.Les entraves au pâturage ont provoqué des manifestations de bergers et des heurts conduisant à de nombreuses arrestations, selon des rapports d’ONG.L’entreprise de verdissement “vise en réalité à transformer complètement le paysage mongol”, y compris social, affirme M. Togochog; “les seuls véritables bénéficiaires sont l’Etat chinois et les entreprises”.Des journalistes de l’AFP ont été suivis par des voitures non identifiées pendant leur reportage, et des hommes se présentant comme des fonctionnaires locaux ont systématiquement tenté d’interrompre les interviews.Nombre d’interlocuteurs de l’AFP ont refusé de partager leur identité complète.- La tête haute -Ni l’entreprise Elion Resources Group, à la tête du programme de verdissement du Kubuqi, ni la municipalité locale d’Ordos n’ont répondu aux sollicitations.L’impact sur les modes de vie n’est pas la seule objection. Au niveau national, des articles scientifiques déplorent le choix de variétés de plantations non indigènes ou voraces en eau, avec un faible taux de survie, ainsi que l’absence de diversité des plants.”Une plante qui consomme trop d’eau peut appauvrir la nappe et entraîner une nouvelle dégradation”, note la jeune doctorante Zhang Yanping, au cours de prélèvements sur des peupliers et des pins plantés dans le sable du Kubuqi il y a plus de dix ans et visiblement fragiles.Plus globalement, la question de préserver les déserts est posée, dit Wang Shuai, universitaire géographe à Pékin. “Les déserts ont d’importantes fonctions écologiques, comme la conservation de l’eau et la biodiversité”, rappelle-t-il. Plutôt que de les faire disparaître, il suffirait d’en empêcher l’extension, dit-il.Devant une parcelle en cours de verdissement du Kubuqi, Monsieur Feng réfute les critiques. Cet ancien agriculteur d’ethnie Han s’est reconverti dans la location de quads dans un secteur qui attire les touristes. Il assure que le pâturage reste autorisé après la récolte et invoque les retombées favorable du verdissement.”Les ressources sont devenues plus abondantes et nos vies plus prospères”, dit-il.”On a pu relever la tête, fièrement”.