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Coup de tonnerre à l’Assemblée: le RN obtient une victoire “historique” contre l’accord franco-algérien de 1968

Les députés ont adopté jeudi une proposition de résolution du Rassemblement national visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien de 1968. Une première “historique” pour le parti d’extrême droite, obtenu à une voix près avec l’appui des groupes LR et Horizons.Le piège a fonctionné, jusqu’à semer le trouble jusque dans les rangs macronistes. Maître de l’ordre du jour dans l’hémicycle toute la journée, dans le cadre de sa “niche” parlementaire, le RN a engrangé une victoire inédite dès son premier texte. Et sur un sujet hautement symbolique: la dénonciation de la convention de 1968, qui offre aux Algériens des clauses spécifiques en matière d’immigration et de séjour en France.Un scrutin emporté de justesse, par 185 voix contre 184, avec la totalité des troupes de Marine Le Pen et de son allié UDR Éric Ciotti, mais aussi de la moitié des groupes LR et Horizons.”Quand le RN porte des projets ou des convictions que nous partageons, il n’y a aucune raison (…) de ne pas voter ce que nous voulons pour notre pays”, a justifié le chef des élus de droite, Laurent Wauquiez, rappelant que sa formation avait “porté” la même résolution il y a deux ans.Du côté du parti d’Édouard Philippe également, “nous demandons cette dénonciation”, a souligné le député Sylvain Berrios, soutenant un texte présenté comme “un mandat donné au gouvernement pour qu’il fasse son travail”.L’exécutif entend pourtant “privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant avec l’Algérie”, a expliqué le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, assurant que Paris n’aurait “rien à gagner à une aggravation de la crise” déjà prégnante avec Alger.Mais désormais, “il faut que le gouvernement tienne compte du vote de l’Assemblée nationale”, a appuyé une Marine Le Pen triomphante, se félicitant d’une “journée que l’on peut qualifier d’historique” pour son parti, dont les initiatives ont toujours fait l’objet d’une opposition de principe au Palais Bourbon.- Attal absent et critiqué -Un barrage qu’a de nouveau tenté d’ériger la gauche, en dénonçant à l’instar de l’Insoumis Bastien Lachaud les “lubies racistes” et “l’obsession morbide” d’un RN qui “rejoue à l’infini la guerre d’Algérie”.”Votre histoire, c’est celle d’un parti qui ne prospère que sur la haine de l’autre (…) Hier les juifs, aujourd’hui les Arabes, et demain à qui le tour?”, a renchéri le socialiste Laurent Lhardit, quand l’écologiste Sabrina Sebaihi – elle-même franco-algérienne – a accusé “le RN et ses alliés (d’être) la dernière survivance politique de la haine coloniale”.Mais les quatre groupes de gauche (avec les communistes) n’ont pas fait le plein, avec 143 voix contre le texte sur un total de 195.Les critiques se sont toutefois concentrées sur Gabriel Attal et son groupe Ensemble pour le République, dont seulement 40 députés (sur 92) étaient présents, dont 30 ont voté contre le texte. Le leader du parti Renaissance, qui avait lui-même appelé à dénoncer l’accord de 1968, était d’ailleurs absent lors du débat et du vote.”Ils étaient où les macronistes?” a réagi le patron du PS Olivier Faure. “Cette voix qui nous a manqué pour faire face au RN, c’est celle de Gabriel Attal”, a même affirmé la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain.La députée LR Laure Miller avait pourtant fustigé “l’amateurisme” et le “populisme poussé à son paroxysme” du “parti lepéniste” et de cette résolution “brouillonne et inopérante”.Dans la foulée de ce coup de théâtre, le RN espère décrocher une deuxième victoire sur sa proposition de loi pour rétablir le délit de séjour irrégulier, idée également “majoritaire au sein de l’Assemblée”, selon Marine Le Pen.Si le temps le permet, le RN tendra d’autres pièges à la gauche, avec un texte pour “limiter les frais bancaires”, inspiré d’une initiative communiste, et un autre pour la “gratuité des parkings d’hôpitaux” réclamée aussi par LFI. Preuve de l’embarras suscité, le député LFI Éric Coquerel explique que son groupe a pour “règle de ne jamais voter un texte du RN” mais pourrait décider “de ne pas participer au vote”.gbh-parl/lum/ale

Plus de 900 sans domicile fixe morts en 2024, selon un collectif

En 2024, 912 personnes sans domicile fixe sont décédées en France, un chiffre d’une ampleur inédite, a indiqué jeudi le collectif Les Morts de la Rue, qui recense surtout des décès de jeunes hommes mais aussi de plus en plus de femmes et d’enfants.En 2023, 735 personnes sans domicile fixe sont décédées en France, avait annoncé le collectif l’an dernier.Le collectif, qui mène ce recensement depuis 2012 dénonce “un nouveau record effroyable” et appelle à “agir face à la précarité qui tue”.”Face à cette tragédie, l’urgence est double: protéger les plus vulnérables et réformer en profondeur les politiques publiques pour que le droit au logement convenable devienne enfin une réalité”, souligne Les Morts de la Rue dans un communiqué.Ces personnes SDF sont décédées de manière “prématurée”: à 47,7 ans en moyenne, soit un écart d’espérance de vie de 32 ans avec la population générale.Il s’agit en majorité d’hommes (82%) mais la part des femmes décédées (13%) est “en hausse, reflétant une féminisation du sans-abrisme”, souligne le collectif.A noter, 4% des décès concernent des moins de 15 ans, soit “un doublement par rapport à la période 2012-2023”.Parmi les personnes décédées en 2024, 304 personnes vivaient dans la rue au moment de leur mort et 243 étaient hébergées. Pour 365 personnes, le collectif n’a pu déterminer quelle était la situation prédominante.Dans de nombreux cas, la cause du décès reste inconnue (40%). Pour 17%, il s’agit d’une mort violente (noyade, agression, suicide).L’Ile-de-France concentre 37% des décès et la région Hauts-de-France enregistre un doublement (163 décès), “notamment survenus lors de traversées de la Manche”.Il est difficile de connaître précisément le nombre de personnes sans domicile fixe en France: elles seraient environ 350.000 selon la Fondation Abbé Pierre, quand la dernière évaluation officielle de l’Institut national de la statistique, en 2012, estimait leur nombre à 143.000. L’Insee mène actuellement une nouvelle étude pour mettre ce chiffre à jour.

Gérald Darmanin a rendu visite à Nicolas Sarkozy en prison mercredi soir

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a rendu visite mercredi soir à Nicolas Sarkozy à la prison parisienne de la Santé, a indiqué jeudi à l’AFP une source proche du dossier qui confirmait une information du Figaro.L’entrevue, qui s’est déroulée en présence du directeur de l’établissement, a eu lieu entre 19H00 et 19H45, a poursuivi cette même source, avant un échange entre le garde des Sceaux et les agents pénitentiaires sur la sécurité de l’ex-chef de l’Etat.Condamné le 25 septembre à cinq ans d’emprisonnement dans le dossier libyen pour association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy a été incarcéré le 21 octobre à la Santé. Cette détention d’un ancien président est une première dans l’histoire de la République.Nicolas Sarkozy, qui se dit innocent et a fait appel, a déposé une demande de remise en liberté, que la justice doit examiner prochainement.Le tribunal correctionnel de Paris avait notamment reconnu coupable Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, d’avoir sciemment laissé son plus proche collaborateur, Claude Guéant, et son ami Brice Hortefeux, rencontrer en 2005 à Tripoli, de manière occulte, un haut dignitaire libyen, en vue d’organiser un financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi. Ce dignitaire, Abdallah Senoussi, était alors sous le coup d’une condamnation à perpétuité pour l’attentat contre le DC-10 d’UTA en 1989, qui avait fait 170 morts, et souhaitait obtenir une levée de son mandat d’arrêt, selon le jugement. En détention, l’ancien président de la République bénéficie de la protection de deux officiers de sécurité, une mesure exceptionnelle prise “eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui”, avait expliqué le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.Gérald Darmanin avait dit avant l’incarcération de l’ex-président son intention d’aller le visiter, afin de “s’assurer que les conditions de sécurité sont bonnes pour ce détenu au statut hors du commun”, avait expliqué son entourage.Cette annonce avait suscité des critiques, notamment de magistrats. Dans une rare prise de position, le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, y avait vu un “risque d’obstacle à la sérénité” et donc “d’atteinte à l’indépendance des magistrats” avant le procès en appel, qui doit s’ouvrir en mars.Outre Nicolas Sarkozy, deux autres condamnés du procès libyen ont été incarcérés après le jugement: l’ex-banquier Wahib Nacer et l’intermédiaire Alexandre Djouhri.La cour d’appel de Paris a ordonné mardi la libération de Wahid Nacer, le plaçant sous contrôle judiciaire, avec obligation de pointer au commissariat et de remettre son passeport. La demande de mise en liberté d’Alexandre Djouhri doit être examinée lundi.Prévenu le plus lourdement condamné avec Alexandre Djouhri (six ans de prison), l’ancien secrétaire général de l’Elysée et ministre Claude Guéant avait échappé à une incarcération en raison de son état de santé.

L’Assemblée adopte à une voix près un texte du RN contre l’accord franco-algérien de 1968

Coup de tonnerre à l’Assemblée: les députés ont adopté, par 185 voix contre 184, une proposition de résolution du Rassemblement national visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien de 1968, avec l’appui des groupes LR et Horizons.”C’est une journée qu’on peut qualifier d’historique pour le RN”, s’est aussitôt félicitée la cheffe des députés d’extrême droite Marine Le Pen, soulignant qu’il s’agissait du premier texte de son parti approuvé par l’Assemblée, en dépit des oppositions de la gauche, des macronistes et du gouvernement.Si la résolution n’a pas de valeur législative, Marine Le Pen a demandé au gouvernement de tenir “compte” du vote du Parlement sur son texte, qui appelle à dénoncer l’accord qui offre aux Algériens des clauses spécifiques en matière d’immigration et de séjour en France.”Nous considérons qu’il n’y a plus rien qui justifie le maintien de cette convention”, a-t-elle insisté.”Honte au RN” qui “continue sans fin les guerres du passé”, a grondé en retour le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, sur X.Le texte a été soutenu par l’alliance RN-UDR, la moitié du groupe Les Républicains et la moitié du groupe Horizons, parti d’Edouard Philippe.Le patron du PS Olivier Faure a lui fustigé le groupe macroniste. “Ils étaient où les macronistes ? Gabriel Attal absent”, a-t-il écrit sur X, à propos de l’ancien Premier ministre, à la fois patron du parti macroniste et du groupe à l’Assemblée.”Il nous a manqué une voix. Cette voix qui nous a manqué pour faire face au RN, c’est celle de Gabriel Attal”, a abondé devant les journalistes Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste.Gabriel Attal a toutefois lui-même appelé à dénoncer l’accord de 1968, en janvier, pour “poser les limites et assumer le rapport de force avec l’Algérie”, notamment à l’aune de l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Mais son groupe était contre le texte du RN.Le macroniste Charles Rodwell, auteur d’un récent rapport accablant contre ce même accord de 1968, avait justifié par avance un refus, au prétexte d’un supposé vide juridique qui risquerait de “provoquer un déferlement migratoire” dans l’Hexagone, analyse dénoncée par le RN.Toutefois seuls 30 députés du groupe macroniste sur 92 étaient présents pour voter contre (trois se sont abstenus). M. Attal était présent jeudi matin à un forum sur la transformation durable du tourisme.Il a cependant manqué des voix dans tous les groupes, y compris à gauche (52 députés LFI sur 72 ont participé au vote, 53 socialistes sur 69, 32 écologistes sur 38, six députés du groupe communiste et ultramarin sur 17).Douze députés MoDem ont pris part au scrutin (10 contre, deux abstentions) et trois députés Liot sur 22 (deux pour, un contre).

Gérald Darmanin a rendu visite à Nicolas Sarkozy mercredi soir à la prison de la Santé

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a rendu visite mercredi soir à Nicolas Sarkozy à la prison parisienne de la Santé, a indiqué jeudi à l’AFP une source proche du dossier.L’entrevue, qui s’est déroulée en présence du directeur de l’établissement, a eu lieu entre 19H00 et 19H45, a poursuivi cette même source, avant un échange entre le garde des Sceaux et les agents pénitentiaires sur la sécurité de l’ex-chef de l’Etat.Condamné le 25 septembre à cinq ans d’emprisonnement dans le dossier libyen pour association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy a été incarcéré le 21 octobre à la Santé. Cette détention d’un ancien président est une première dans l’histoire de la République.Il a depuis déposé une demande de remise en liberté, que la justice doit examiner dans les prochaines semaines.L’ancien président de la République bénéficie de la protection de deux officiers de sécurité, une mesure exceptionnelle prise “eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui”, avait expliqué le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.Gérald Darmanin avait dit avant l’incarcération de l’ex-président son intention d’aller le visiter, afin de “s’assurer que les conditions de sécurité sont bonnes pour ce détenu au statut hors du commun”, avait expliqué son entourage.

France: la croissance durant l’été surprend positivement malgré l’instabilité politique

La croissance économique française a surpris en accélérant à 0,5% au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, meilleure qu’anticipé grâce à des exportations dynamiques, malgré l’incertitude politique en France et les tensions commerciales avec les Etats-Unis.  C’est mieux que la stagnation en Allemagne et en Italie, et presque autant que l’Espagne (+0,6%). Supérieure au +0,3% anticipé initialement, cette publication laisse augurer que la deuxième économie de la zone euro atteindra au moins la croissance de 0,7% attendue par le gouvernement en 2025. L’acquis de croissance, c’est-à-dire ce que serait la croissance annuelle si le PIB n’évoluait plus du tout en fin d’année, est de 0,8% à fin septembre, indique l’Institut national de la statistique (Insee) en publiant sa première estimation jeudi.Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a salué “une performance remarquable”: “malgré les soubresauts politiques et les incertitudes internationales, nos entreprises investissent, exportent et font progresser le pays”. “L’adoption rapide d’un budget qui préserve la confiance des entreprises et des ménages sera capitale pour maintenir cet élan”, ajoute-t-il. – “Solide” -Le budget pour 2026 est âprement débattu dans une Assemblée nationale sans majorité, où plane toujours la menace d’une censure du gouvernement. Les échanges se cristallisent notamment sur la taxation des plus riches.   “Globalement, la croissance est solide”, note Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, auprès de l’AFP.Avant le début de débats budgétaires houleux, l’économie a bénéficié durant l’été d’une accélération des exportations (+2,2%), surtout dans l’aéronautique, secteur qui était pénalisé depuis le Covid par des problèmes d’approvisionnement.Pour Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas, ce renforcement des exportations “n’est qu’un début”. Les exportations de produits agroalimentaires, notamment les boissons, ont en revanche souffert des “tensions commerciales avec la Chine et les États-Unis”, selon l’Insee.Par ailleurs, la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) face au reflux de l’inflation se traduit par une amélioration des investissements (+0,4% après 0,0%). Ils sont tirés par ceux des entreprises (+0,9%), tandis que les investissements des ménages, principalement dans le logement neuf, sont en berne (-0,4%).- “Maillon faible” -En septembre, l’Insee jugeait toutefois les moteurs de l’économie française fragiles dans un contexte marqué par un regain d’instabilité politique affectant la confiance des ménages et la consommation, un pilier traditionnel de la croissance. Cette dernière a progressé modérément de 0,1% au troisième trimestre, comme au deuxième. “La consommation reste le maillon faible de cette économie. Elle ne redémarre pas (…) avec un manque de confiance demeurant élevé”, analyse Maxime Darmet. Alors que les salaires réels progressent et que les taux d’épargne culminent, “il manque cet ingrédient-là pour que la croissance s’établisse sur des bases solides”.Le quatrième trimestre s’annonce moins flamboyant, selon l’économiste, qui prévoit un ralentissement coïncidant avec le retour de l’instabilité politique. De son côté, Stéphane Colliac n’exclut certes pas “un contrecoup” en fin d’année, mais il voit des raisons d’être “optimiste” avec des “fondamentaux assez solides” permettant de contrebalancer les risques. “L’incertitude politique et budgétaire devrait peser sur la dynamique de croissance. Néanmoins, le redressement du climat des affaires et de la confiance des consommateurs en octobre laisse penser que l’impact sera peut-être plus faible ou plus tardif que prévu”, souligne Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, dans une note. Après la chute du gouvernement de François Bayrou, le Premier ministre Sébastien Lecornu est en première ligne pour défendre un budget qui ambitionnait initialement un effort d’une trentaine de milliards d’euros pour 2026.Le gouvernement souhaite ramener le déficit public à 4,7% du PIB en 2026, après 5,4% en 2025, mais accepterait d’assouplir l’objectif jusqu’à un niveau se situant “sous 5%” pour permettre des compromis.Au troisième trimestre, les dépenses des administrations publiques sont restées dynamiques (+0,5%), Maxime Darmet ne voyant “aucun signe d’austérité budgétaire à ce stade”. L’incertitude politique et la situation dégradée de ses finances publiques a valu à la note souveraine française d’être abaissée par S&P et Fitch, et placée sous perspective négative par Moody’s. 

La cote de confiance de Macron tombe aussi bas que le record détenu par Hollande, selon un sondage

La cote de confiance du président Emmanuel Macron a atteint un plus-bas record, à 11%, soit celle enregistrée par son prédécesseur François Hollande, en novembre 2016, selon un sondage bimestriel Verian pour le Figaro magazine publié jeudi.En baisse de 5 points par rapport au précédent baromètre, en septembre, le chef de l’État souffre notamment d’une forte chute(-11 points) chez les plus de 65 ans et chez les retraités (-9 points). A l’inverse, son Premier ministre, Sébastien Lecornu, enregistre une augmentation de 5 points de sa cote de confiance, à 26% (+5 points par rapport au moment de sa nomination, en septembre). Contrairement au locataire de l’Élysée, il bénéficie de la bienveillance des personnes de 65 ans et plus (+7 points) et des retraités (+9 points). L’enquête a été réalisée en ligne du 26 au 28 octobre auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Shein et Temu vendent des chargeurs et des jouets dangereux, selon UFC-Que Choisir

Les plateformes asiatiques Shein et Temu vendent en ligne des chargeurs USB et des jouets parfois dangereux, selon une enquête de quatre associations de défense des consommateurs en Europe, dont UFC-Que Choisir, publiée jeudi.UFC-Que Choisir et trois autres associations danoise, belge et allemande ont acheté 27 chargeurs sur Temu, 27 sur Shein, et autant de jouets sur chacune des deux plateformes, “de manière complètement aléatoire”, mais à chaque fois vendus “par des vendeurs tiers plutôt que par les plateformes elles-mêmes”.UFC-Que Choisir a ensuite vérifié la présence des mentions obligatoires (du type marquage CE) et a soumis les produits achetés “à une série de tests chimiques, mécaniques ou électriques en laboratoire”.L’association rapporte que sur ces 54 chargeurs USB achetés entre 2 et 19 euros, 4 “avaient des circuits à haute et basse tension trop proches l’un de l’autre”, au risque de “provoquer des arcs électriques” (étincelles) et 14 ont chauffé “au-delà de la température maximale autorisée de 87 degrés”.”Beaucoup” de ces “produits d’entrée de gamme (…) faisaient courir de réels risques de brûlure, de choc électrique et d’incendie à leurs utilisateurs”, écrit l’UFC-Que Choisir.Un chargeur en particulier a par exemple chauffé jusqu’à 102 degrés.L’association dénonce également des jouets en vente avec une “qualité de fabrication” qui peut “s’avérer catastrophique”, arguant que la moitié des 54 jouets achetés sur les deux plateformes avaient des “petites pièces qui se détachent trop facilement”, au risque d’être ingérées.Un jouet présentait des taux de formaldéhyde, une substance cancérogène, jusqu’à plus de cinq fois au-dessus de la teneur autorisée dans les textiles des jouets.Les trois jouets achetés fonctionnant avec des piles présentaient un “compartiment des batteries” qui s’ouvrait “trop facilement”, créant là aussi un risque pour les jeunes enfants.L’enquête ne détaille pas pour chaque produit incriminé s’il a été acheté sur Temu ou sur Shein.Interrogé par l’AFP, Shein a affirmé avoir immédiatement “mis en œuvre son protocole standard afin de garantir que ces produits soient retirés de la vente à l’échelle mondiale et rappelés.”L’enseigne a déclaré “accorder une importance primordiale à la sécurité des produits” et recourir a des organismes de certification comme Bureau Veritas pour “maintenir les produits non conformes hors de ses plateformes.”Le site Temu a également indiqué à l’AFP avoir “rapidement retirés les produits en question et informé les vendeurs concernés”. Il se dit “déterminé à offrir à tous une expérience d’achat sûre et fiable”.Grâce à des prix particulièrement bas, Shein et Temu connaissent un succès retentissant en Europe ces dernières années, malgré des critiques contre leur modèle économique et leurs pratiques.La Commission européenne a proposé en mai d’imposer des frais de 2 euros sur chaque “petit” colis valant moins de 150 euros entrant en Europe, dont l’immense majorité provient de Chine, une mesure également présente dans le projet de budget du gouvernement français pour 2026 examiné à l’Assemblée nationale.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Nulle part où dormir”: après l’ouragan Melissa, les Jamaïcains face aux destructions

Dans la paroisse de St. Ann, sur la côte nord de la Jamaïque, presque tous les habitants sont privés d’électricité et beaucoup se sont réveillés sans toit, après que l’ouragan Melissa a balayé le pays, abattant tout sur son passage. “Je n’ai nulle part où dormir… Je vais devoir contacter les autorités”, explique Kayan Davis, dans la communauté de Priory. Son toit s’est envolé dans la nuit, la laissant à la rue avec ses trois enfants. Son voisin George “Larry” Brown, pêcheur, a lui aussi perdu son toit, lorsque la pluie et les rafales de vent se sont intensifiées vers 17 heures (22H00 GMT) mardi.”J’ai juste entendu un bruit, et il a commencé à s’arracher”, se souvient M. Brown, 68 ans. Melissa est la pire tempête qu’il ait jamais connue, estime-t-il.L’ouragan s’est abattu sur la Jamaïque alors qu’il atteignait le niveau d’intensité maximal, déchaînant des vents qui ont atteint 295 km/h et déversant des pluies torrentielles. “Gilbert n’est rien à côté de ça”, affirme George “Larry” Brown, mentionnant l’ouragan de 1988 que de nombreux Jamaïcains considèrent comme la référence en matière de destructions. En réalité, Melissa a égalé le record de 1935 de la tempête la plus intense jamais enregistrée au moment de toucher terre, selon une analyse des données météorologiques réalisée par l’AFP. A l’époque, l’ouragan du Labor Day avait dévasté les keys de Floride. Marvin Thomas, un autre résident de Priory, s’est réfugié chez des amis lorsqu’un arbre est tombé sur sa maison. “L’arbre est tombé…Et le toit a commencé à se disloquer”.Cet agent d’entretien cherche désormais à rassembler de l’argent pour pouvoir reconstruire sa vie.- Dégager les routes -“Le niveau de l’eau a beaucoup monté, puis a commencé à emporter la membrane de mon toit et a aussi endommagé ma clôture”, décrit Sandra Scott, responsable de sécurité dans la paroisse voisine de Trelawny. “Nous avons dû utiliser des sacs de sable et des bâches pour empêcher l’eau d’entrer”, explique-t-elle. L’ouragan a également causé d’importants dégâts aux infrastructures, comme le lycée William Knibb à Trelawny, où a étudié le sprinter olympique Usain Bolt, selon la police locale. Des équipes de police ont dégagé des routes bloquées dans toute la paroisse, à l’aide de machettes et de tronçonneuses. “Nous avons remarqué que plusieurs arbres avaient été déplacés jusque sur la route principale et nous voulions nous assurer que celle-ci reste dégagée afin que l’aide et l’approvisionnement puissent arriver”, a déclaré la cheffe de police de la paroisse, Velonique Campbell. Au sud de St. Ann, dans la ville de Bog Walk, Maureen Samuels soupire de soulagement. Propriétaire d’un bar, elle constate qu’un grand arbre est tombé à quelques centimètres seulement de son établissement. “Je suis venue ici ce matin et j’ai vu ce qui s’était passé. Dieu merci, le bar n’a pas été endommagé”, estime-t-elle. D’autres n’ont pas eu cette chance, ajoute Mme Samuels, soulignant que la rivière de Rio Cobre, située à proximité, a débordé et endommagé certaines propriétés. La ferme porcine d’un de ses amis a été impactée. “Nous avons été gravement touchés”, conclut-elle.Une tempête aussi dévastatrice que Melissa a été rendue quatre fois plus probable en raison du changement climatique causé par l’activité humaine, selon une étude publiée mercredi.