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Les ossements retrouvés à Rivesaltes “cohérents” avec les corps de Harkis disparus

Les ossements retrouvés au cimetière de Rivesaltes appartiennent selon toute vraisemblance aux réfugiés Harkis décédés dans un camp de cette commune des Pyrénées-Orientales dans les années 1960 et dont les corps n’ont jamais été retrouvés, a indiqué lundi à leurs familles le chercheur chargé de les analyser, selon la préfecture.Lors d’une réunion à Perpignan, le professeur en anthropologie biologique Pascal Adalian a expliqué aux familles depuis Marseille, où se trouve son laboratoire, avoir identifié “le nombre minimum d’individus présents dans les ossuaires: au minimum 49 très jeunes enfants, de moins de 3 ans, et trois adultes”, et situé leurs décès “au début des années 1960” grâce à la datation carbone, a expliqué à l’AFP le secrétaire général de la préfecture, Bruno Berthet.Le nombre d’ossement, ainsi que l’âge au moment de la mort, sont “cohérents” avec les personnes dont les corps avaient disparus. “Tout cela n’infirme pas l’hypothèse que ce soit bien les ossements des personnes Harkis décédées sur le camp”, a résumé M. Berthet.Près de 22.000 harkis, le nom donné aux auxiliaires algériens de l’armée française, et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre, à Rivesaltes, après l’indépendance de l’Algérie, entre 1962 et 1965. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés et les corps de 60 d’entre eux, dont 52 bébés, n’ont jamais été retrouvés.A l’automne 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp, mais une fois ouvertes, les sépultures se sont révélées vides. Puis les familles ont appris avec stupéfaction, le 21 février lors d’une visite de l’ex-ministre déléguée à la Mémoire, Patricia Miralles, que les dépouilles avaient en fait été déplacées en septembre 1986. Quatre caisses contenant des milliers d’ossements avaient ensuite été retrouvées dans le cimetière communal de Rivesaltes.Lundi, le professeur Adalian a dû rappeler aux 14 représentants de familles présents en personne ou en visioconférence “les limites de l’exercice”, à savoir que ses conclusions, si elles établissent que 52 dépouilles se trouvaient dans les ossuaires, n’excluent pas qu’il y puisse s’en trouver plus.”Il a pu aller au maximum de ce que la science lui permet”, a expliqué Bruno Berthet. Des échanges ont ensuite eu lieu avec les familles, le tout pendant environ deux heures.”Il y a des ossements d’une même personne qui ont été retrouvés dans deux caisses différentes, ça montre la sauvagerie avec laquelle ils ont extrait ces corps (…) Mon frère jumeau est dans ce magma d’ossements mélangés”, a confié à une correspondante de l’AFP après la réunion l’un des descendants de Harkis, Ali Amrane, à la recherche du corps de son frère.Les familles devront dans les semaines ou les mois à venir décider du sort des ossements: le maire de Rivesaltes a proposé trois emplacements pour un potentiel lieu de recueillement au sein du cimetière de la ville, ainsi qu’une autre option sur le terrain de l’ancien camp de réfugiés.

LGV Sud-Est: vers une normalisation du trafic en soirée après une journée de perturbations

La circulation sur la ligne à grande vitesse dans le Sud-Est, qui a perturbé les déplacements d’au moins 50.000 voyageurs lundi en raison de probables actes de vandalisme, a repris en fin d’après-midi avant une quasi-normalisation prévue à partir de 21h00. “Un train circule maintenant de nouveau”, a annoncé le ministre des Transports, Philippe Tabarot, vers 17H00 lors d’un point presse au Centre national des opérations ferroviaires, situé à Paris entre la gare du Nord et la gare de l’Est.Le trafic devrait rester “un peu dégradé” jusqu’à 21H00, avec des trains encore retardés ou ralentis, a-t-il ajouté en annonçant “une circulation à peu près normale à partir de 21H00” et une circulation “totalement normale” dès mardi matin. En plein milieu des vacances scolaires de la Toussaint, les annulations et les retards ayant affecté les TGV circulant entre Paris et Marseille, Montpellier ou Nice ont concerné “environ 50.000 voyageurs exclusivement TGV Sud-Est” sans compter les “nombreux” usagers des TER dont les trains ont été retardés, voire supprimés, a précisé M. Tabarot. “Toutes les personnes qui ont été impactées seront remboursées” par les trois compagnies opérant sur cet axe, à savoir SNCF Voyageurs, Trenitalia et Renfe, a ajouté le ministre lors de ce point presse. Lundi, à Toulouse ou à Paris, les voyageurs recevaient en gare des informations disparates sur la meilleure façon de trouver un autre trajet ou de se faire rembourser, via les applications de voyage, les formulaires de réclamations ou par courrier.- Incendie et vol -En début d’après-midi, le ministère avait estimé à une centaine le nombre de TGV retardés ou supprimés  – partiellement ou totalement – après deux incidents ayant porté sur des câbles ferroviaires dans la nuit de dimanche à lundi. A l’origine de ces problèmes de circulation sur la ligne à grande vitesse Sud-Est: un incendie vers 04H00 du matin sur des câbles de signalisation et de communication, sur la ligne à grande vitesse au sud de Valence (Drôme).Les conséquences de cet incendie “probablement criminel”, selon M. Tabarot, ont été amplifiées par un vol de câbles caténaires vers 06H30 près de Bollène (Vaucluse), sur la ligne classique, qui a limité le report des TGV sur cette voie. L’enquête sur cet incendie est entre les mains de la section de recherches de Grenoble, a indiqué la gendarmerie de la Drôme à l’AFP. M. Tabarot a précisé qu’il serait “très attentif aux conclusions de l’enquête” car “on doit régler” la question de la vulnérabilité systémique du réseau ferré français, liée à sa grande étendue puisqu’il compte plus de 28. 000 kilomètres de voies ferrées qu’il “est compliqué de pouvoir en permanence (les) sécuriser”. – Files d’attente – De la Gare de Lyon, à Paris, à la gare Saint-Charles à Marseille, en passant par Lyon Part-Dieu, de longues files d’attente de voyageurs démunis s’étaient formées dans la matinée. A Marseille, gare Saint-Charles, plusieurs dizaines de voyageurs ont pris connaissance lundi matin de l’annulation de leur train vers Lyon Part Dieu, Nice, Paris, Lille Flandres, ou encore Nancy, en consultant les panneaux d’affichage, avait constaté un journaliste de l’AFP.Tout le long du quai jusqu’au bureau de la billetterie s’étendait une longue queue de voyageurs de tous âges. “Bienvenue dans la jungle”, lançait en plaisantant un employé SNCF à un couple de voyageurs qui arrivaient à la gare.En gare de Toulouse Matabiau, de longues files d’attente s’étaient aussi formées dès 08H00 du matin devant les guichets fermés en raison des perturbations sur la ligne Toulouse-Lyon. Ylona, 21 ans et son amie Victoriana, 22 ans, devaient se rendre à Sète. “Et moi qui voulais arriver tôt à Sète ce matin pour avoir le temps de me reposer avant de reprendre mon travail demain matin, c’est raté”, avait noté Victoriana.hrc-mlb-tff-fmy-epe-mvn-myr/jum/apz/

Budgets 2026 : PS et gouvernement progressent dans leurs accords, la discussion sur les retraites démarre

Le Parti socialiste et le gouvernement ont trouvé lundi un terrain d’entente sur la surtaxe sur les bénéfices des entreprises, semblant progresser dans la quête d’un accord budgétaire global, même si des haies restent à franchir sur la taxation des patrimoines ou la suspension de la réforme des retraites.Dans l’hémicycle lundi, saisis du projet de budget de l’Etat, les députés ont longuement débattu de la surtaxe sur les bénéfices des entreprises. Au bout de discussions parfois très vives, le gouvernement a proposé lui-même de faire passer le rendement de la taxe de 4 à 6 milliards d’euros sur les plus grandes entreprises.Au grand dam de députés du groupe ciottiste UDR, et même de certains élus LR et macronistes de Renaissance qui demandaient la suppression pure et simple de la mesure. Manuel Bompard (LFI) a dénoncé un marché passé “dans des salles parallèles” entre le gouvernement et le PS, son groupe votant toutefois la mesure.”On s’est engagé à ce que le gouvernement écoute les débats au sein de l’Assemblée”, a rétorqué le ministre de l’Economie et des Finances Roland Lescure.Devant la presse, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est lui montré circonspect face à la désunion du camp gouvernemental (LR a majoritairement voté contre l’amendement gouvernemental et Renaissance s’est divisé). “Il n’y a pas de bloc central ni de socle commun. Ce n’est pas rassurant pour la suite”, a-t-il pointé. La “suite” passera notamment cette semaine par l’examen de la taxe Zucman pour une imposition minimum du patrimoine, ou d’une version allégée de celle-ci mise sur la table par les socialistes, qui attendent du camp gouvernemental qu’il concoure à la faire adopter.Olivier Faure, patron du PS, a agité dimanche le spectre d’une nouvelle dissolution si le gouvernement ne cède pas dans les prochains jours en faveur d’une taxe sur les hauts patrimoines.- A l’horizon, les retraites -Quelques heures avant Boris Vallaud, c’est son collègue Jérôme Guedj qui saluait prudemment des “signaux faibles” en vue d’un accord global.Il évoquait l’adoption en commission des Affaires sociales lundi matin de son amendement rehaussant la CSG sur les revenus du patrimoine et des capitaux, au premier jour de l’examen du budget de la Sécurité sociale. Une adoption avec l’abstention de macronistes, qui attendent toutefois des garde-fous pour soutenir la mesure dans l’hémicycle à partir du 4 novembre. Tous les votes seront à refaire, les parlementaires repartant de la copie initiale du gouvernement.La commission a aussi voté contre le gel, proposé par le gouvernement, du barème utilisé pour calculer des taux de CSG, insistant pour l’indexer sur l’inflation.La mesure-phare du budget de la Sécu restera la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du PS.Elle ne sera formellement examinée qu’en fin de débats, mais les députés ont pris de l’avance rejetant largement en commission la piste d’une surtaxe sur les mutuelles pour la financer.Les groupes de gauche, le Rassemblement national et même Les Républicains, membres de la coalition gouvernementale, ont supprimé l’article, arguant tous que les malades paieraient au bout du compte la facture. Le projet de loi suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres pour partir à taux plein.La droite s’y oppose, et proposera d’effacer cette suspension. Si l’Assemblée la suspend, le Sénat, contrôlé par la droite et les centristes, rétablira la réforme, a prévenu samedi l’influent de la chambre haute, Gérard Larcher.Sébastien Lecornu a du reste reçu lundi les chefs des groupes parlementaires de droite et du centre du Sénat, irrités ces derniers jours par les concessions faites aux socialistes. “Je n’ai pas de deal avec les socialistes”, leur a-t-il assuré selon plusieurs participants, leur indiquant qu’il “comprenait” que le Sénat ait lui aussi “ses propres lignes” sur le budget.Le coût de la suspension de la réforme des retraites est estimé à 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027. Les pistes pour la financer font controverse, alors que le projet de budget est d’une exceptionnelle rigueur financière, avec des économies massives pour réduire le déficit à 17,5 milliards en 2026 (23 milliards en 2025).L’exécutif y limite notamment la hausse des dépenses d’Assurance maladie à 1,6%, alors qu’elles progressent naturellement chaque année d’environ 4%. Et table sur sept milliards d’économies en santé.

Le Forum de Paris sur la Paix, faire converger les idées face au désordre du monde

Face à la brutalisation du monde, le Forum de Paris sur la Paix entend apporter sa “modeste” pierre à l’édifice pour une paix durable notamment à Gaza en faisant converger société civile et diplomates, fait valoir Justin Vaisse, le directeur général de cette plateforme lors d’un entretien lundi avec l’AFP.Cet événement, lancé par le président Emmanuel Macron en 2018 et initialement consacré “aux grands défis de gouvernance mondiale”, s’est progressivement transformé en incorporant de plus en plus la question de la paix face au doublement du nombre de conflits en 15 ans, explique son fondateur à l’avant-veille de la 8e édition.”Il faut être très modeste dans ce domaine-là. (…) Arrêter la guerre de Vladimir Poutine, on ne sait pas faire!”, dit-il sans ambages.Pour autant, l’ancien diplomate et chercheur estime nécessaire d’incorporer aux débats “toute une partie plus géopolitique” sans renier l’ADN du Forum, qui continue d’aborder des problématiques comme le réchauffement climatique car éviter des réfugiés climatiques, c’est éviter des conflits locaux.Mercredi et jeudi, les conflits israélo-palestinien, en Ukraine ou dans la région des Grands Lacs seront au coeur des discussions qui réuniront 3.000 participants – chefs d’Etat et de gouvernement, ONG, experts…- solution à deux Etats -“Il y a quand même quelques domaines dans lesquels on peut avoir un impact réel, un impact ponctuel mais réel. Le conflit israélo-palestinien est un bon exemple”, estime Justin Vaisse, rappelant qu’en juin dernier, 150 palestiniens et 150 israéliens de la société civile avaient déjà été réunis à Paris “pour essayer d’abord de les faire dialoguer”.”Les diplomates seuls ne peuvent pas résoudre” ce conflit, constate-t-il. “La société civile toute seule est impuissante également. Ce qu’il faut, c’est avoir un soutien des populations et de la société civile (…) à cette solution à deux États”.Pas moins de quatre sessions seront ainsi dédiées à la question israélo-palestinienne.A cette occasion, Ehud Olmert, l’ancien Premier ministre israélien, et Nasser Al-Kidwa, l’ancien ministre des Affaires étrangères palestinien, “maintenant intégré dans le Fatah (…) vont présenter la mise à jour de leur initiative de paix pour la solution à deux États”.”Cette solution politique ne pourra pas être réalisée tant que (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahou est au pouvoir”, juge Justin Vaisse. “Mais il faut créer toutes les conditions pour qu’une fois qu’une majorité d’Israéliens sont convaincus que c’est possible, on puisse passer à une solution durable”.- Ordre mondial rebattu -Selon lui, la multiplication des conflits dans le monde résulte de “l’évolution de la répartition de la puissance dans le système international”.”Dans les années de Guerre froide et dans les deux ou trois décennies qui ont suivi, on avait un système international relativement ordonné, où en particulier les Etats-Unis dominaient et étaient, comme on disait souvent pour les critiquer, le gendarme du monde”, rappelle-t-il.Mais leur réticence à intervenir dans des conflits depuis le mandat de Barack Obama (janvier 2009- janvier 2017), qui s’est accentuée avec la présidence de Donald Trump, et “l’érosion de leur marge de supériorité sur les autres ont créé un environnement dans lequel les autres pays sont plus libres d’agir et laisser libre cours à leurs instincts mauvais”.”Le système n’est plus aussi ordonné qu’auparavant et génère un peu partout des conflits”, observe-t-il, ajoutant que l’on pourrait bien “regretter assez amèrement la période bénie” où on pouvait critiquer “le shérif”, se plaindre de sa puissance hégémonique mais qui donnait aussi “une certaine discipline au régime de sécurité internationale”.”Toute cette époque-là est en partie révolue. Je dis en partie parce que les Etats-Unis restent première puissance, mais il va falloir s’y faire, essayer de trouver les voies et moyens de coopérer, de créer des nouvelles coalitions, de faire de la diplomatie autrement, et c’est exactement ça que le Forum essaie de faire”, conclut-il.

Dix personnes jugées à Paris pour avoir cyberharcelé Brigitte Macron

Élu, galeriste, enseignant, médium, ou encore informaticien: le procès de huit hommes et deux femmes pour cyberharcèlement à l’encontre de Brigitte Macron, cible d’une infox mondiale selon laquelle elle serait une femme transgenre, a débuté lundi avec d’âpres débats de procédure.Agés de 41 à 65 ans, ils sont jugés devant le tribunal correctionnel de la capitale jusqu’à mardi pour avoir cyberharcelé l’épouse du chef de l’État sur son genre et sa différence d’âge avec son mari, l’assimilant à de la “pédophilie”, selon le parquet de Paris.Cette riposte judiciaire en France, doublée d’une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de polémiques et de rumeurs qui n’ont cessé d’enfler, largement relayées par les réseaux complotistes et d’extrême droite.A 16H30, l’interrogatoire des prévenus n’avait pas débuté.L’avocat de Brigitte Macron, Me Jean Ennochi a fourni “66 pages de conclusions” la veille de l’audience, irritant les avocats de la défense qui ont demandé, en vain, le renvoi de l’audience au nom de “l’égalité des armes” et du “principe du contradictoire.”- “Harcèlement inversé” -Lors d’une suspension, Aurélien Poirson-Atlan, l’un des principaux prévenus, connu et suivi sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de “Zoé Sagan”, a donné une conférence de presse improvisée, dénonçant un “harcèlement inversé”.Son compte X, supprimé depuis, a fait l’objet de plusieurs plaintes et est souvent présenté comme lié aux sphères complotistes, ce qu’il réfute.Outre ses propos visant Brigitte Macron, le publicitaire de 41 ans est connu pour avoir diffusé les vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, macroniste qui avait dû renoncer en février 2020 à briguer la mairie de Paris suite au scandale.”Le Che s’égara”, pseudo d’un autre prévenu, suivi par plus de 1.000 de personnes sur X – “dont la moitié de bots”, assure-t-il – s’interroge également sur sa présence au tribunal.”C’est le procès de la liberté d’expression, j’ai fait de la satire, c’est l’esprit Charlie”, affirme à l’AFP Jérome C. 55 ans, auteur de “4 tweets et quelques retweets”.Bertrand S., galeriste de 56 ans aux plus de 100.000 abonnés sur X, a lui dénoncé la veille de l’audience un procès de “la liberté de penser” face à “l’État profond médiatique”.Seuls les prévenus “les plus virulents”, selon une source policière, comparaissent jusqu’à mardi.- Influenceuse trumpiste -Plus discrète sur le banc des prévenus, la “médium” Delphine J., connue sous le pseudo d’Amandine Roy est elle aussi jugée.La prévenue a déjà été condamnée pour diffamation en septembre 2024 par la justice française, aux côtés de Natacha Rey, à payer plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron et à son frère Jean-Michel Trogneux.La Bretonne de 51 ans est à l’origine d’une vidéo virale de quatre heures, publiée en 2021 et depuis retirée, affirmant que Brigitte Macron n’aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel aurait pris son identité après un changement de sexe.La cour d’appel a relaxé en appel les deux femmes le 10 juillet dernier – mais elle n’a pas validé leur thèse. La juridiction a estimé que l’affirmation selon laquelle Brigitte Macron aurait “effectué une transition de genre sans la rendre publique” ne constituait pas “une atteinte à l’honneur”, éléments nécessaires pour caractériser la diffamation.La femme du chef de l’État et son frère se sont pourvus en cassation contre cette décision.Née dès l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, la rumeur transphobe est devenue virale aux États-Unis où le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, podcasteuse d’extrême droite auteure d’une série de vidéos intitulée “Becoming Brigitte” (“Devenir Brigitte”).Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l’Américaine, se réjouissant de voir “l’affaire Brigitte” s’internationaliser.Suivie par près de 20.000 personnes sur X, Delphine J. a ainsi trouvé “excellent” un tweet de l’influenceuse trumpiste, posant avec un T-shirt portant une Une du magazine Time détournée où Brigitte Macron apparaît en “homme de l’année”.Lors de l’annonce du petit rôle donné à la première dame dans une saison de la série “Emily in Paris”, Delphine J. avait enragé: “Boycottez-moi cette merde.”Elle n’a fait que “rebondir sur l’actualité”, selon son avocate, Me Maud Marian, faisant valoir “qu’aucun message n’a directement été adressé à Mme Macron.”La fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, doit témoigner demain, à la demande de l’avocat de sa mère. Les prévenus encourent deux ans d’emprisonnement.

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En marchant, les humains bougent plus que tous les animaux sauvages terrestres

L’ensemble des humains, rien qu’en marchant, se déplace beaucoup plus chaque jour que tous les animaux sauvages terrestres, selon une étude publiée lundi, qui montre à quel point l’espèce humaine marque de son empreinte la surface du globe.Réalisée par des biologistes spécialistes de l’évaluation de la biomasse et de son mouvement, cette étude est publiée par la revue Nature Ecology & Evolution.”Bien que les animaux sauvages se livrent à des migrations remarquables, le mouvement de biomasse des humains dépasse probablement celui de toute la vie sauvage terrestre”, écrivent les chercheurs.Celui des humains est estimé à 600 gigatonnes-kilomètres par an. Celui des animaux terrestres, entre moins de 100 et moins de 400 gigatonnes-kilomètres par an, et, dans les projections les plus optimistes, jusqu’à 700 gigatonnes-kilomètres par an.Si on y ajoute les déplacements motorisés des humains, la disproportion est encore plus spectaculaire.”Le mouvement de biomasse combiné de tous les oiseaux sauvages, des arthropodes terrestres et des mammifères sauvages terrestres représente environ un sixième de la marche des humains, et est environ 40 fois plus petit que tout le mouvement de biomasse des humains”, ajoutent ces chercheurs.”Même les grandes migrations que nous voyons en Afrique dans les documentaires animaliers – parmi les plus grandes migrations terrestres sur la planète – ne font pas le poids face au mouvement de biomasse humaine provoqué par les rassemblements de gens du monde entier pour une Coupe du monde”, commente dans un communiqué un biologiste de l’Institut Weizmann des sciences (Israël), Ron Milo.”La marche représente à peu près un septième du mouvement de biomasse humaine”, selon l’étude. C’est beaucoup moins que les véhicules et cyclomoteurs (environ 65%), mais plus que les avions (10%) et les transports sur rail (5%).Les mouvements humains ne sont comparables qu’avec ceux du plancton et des poissons en dessous de 200 mètres de profondeur, des espèces qui composent la majorité de la biomasse animale de la planète.L’étude établit des comparaisons entre notre présent et 1850, souvent évoqué comme le début de l’ère industrielle et date à laquelle la Terre comptait 1,2 milliard d’habitants, contre 8,2 milliards aujourd’hui.”Les océans dans leur ensemble ont perdu quelque 60% de leurs mouvements de biomasse depuis 1850, principalement à cause de la pêche et de la chasse à la baleine industrielles”, estiment les chercheurs.

A la préfecture de police de Paris, passage de relais entre Laurent Nunez et Patrice Faure

Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a installé officiellement lundi le nouveau préfet de police de Paris Patrice Faure lors d’une cérémonie aux accents de passation de pouvoirs.Dans la vaste cour de la préfecture de police de Paris (PP), c’était lundi une configuration inédite, avec un ministre fixant les orientations de la feuille de route de son successeur immédiat.Nommé place Beauvau il y a tout juste quinze jours, Laurent Nuñez en a profité pour faire ses adieux à la PP et ses 43.000 agents. Non sans prévenir Patrice Faure qu’il aurait un “oeil particulièrement attentif” sur cette maison qu’il a dirigée durant trois ans.De ce fait, a-t-il ajouté, “je serai plus soucieux et plus exigeant à l’égard de la préfecture de police et à l’endroit de celui à qui je la confie”.Parmi les priorités fixées à son successeur, Laurent Nuñez a cité la lutte contre la délinquance, celle contre l’insécurité, contre “l’hydre islamiste” et “la lutte contre “l’entrisme” érigée au rang de “troisième bataille”.A l’origine de la réforme de la police nationale avec son volet relatif à la police judiciaire, critiqué par les policiers de PJ et des magistrats, le ministre a demandé à Patrice Faure de “décloisonner” la direction de la police judiciaire de la PP et la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP).Il s’agit d’étendre la réforme de la police à la PP, avec l’objectif de réduire le stock des procédures judiciaires en cours.Laurent Nuñez a en outre donné comme “priorité absolue” au nouveau préfet de police de Paris “la reconduite des étrangers qui menacent l’ordre public et piétinent les fondements de notre République”Patrice Faure, nommé mercredi dernier en Conseil des ministres, est un proche d’Emmanuel Macron dont il était le directeur de cabinet à l’Elysée.Son installation officielle est intervenue au lendemain de l’interpellation de deux hommes suspectés d’avoir participé au cambriolage retentissant des bijoux de la Couronne au musée du Louvre le 19 octobre.Ce casse, dont le préjudice est estimé à 88 millions d’euros, était sur toutes les lèvres des invités – policiers, magistrats, élus, hauts fonctionnaires – à cette cérémonie très protocolaire.

Des ports bretons au front ukrainien: des filets de pêche contre les drones russes

Après avoir pêché la lotte, ils vont capturer des drones: des filets usagés récoltés dans les ports bretons sont acheminés en Ukraine pour protéger routes et infrastructures militaires des attaques russes.”Ça sent le poisson pourri”, rigole Christian Abaziou, 70 ans, en ramassant un morceau de filet usagé. Avec son compère Gérard Le Duff, 63 ans, le bénévole enchaîne les allers-retours dans la remorque de son camion, stationné sur le port de commerce de Roscoff, dans le nord du Finistère.Les deux retraités, membres de l’association Kernic Solidarités, doivent prendre livraison d’un chargement de filets usagés, conditionnés dans d’énormes sacs blancs, en vue d’être recyclés. Début octobre, les deux hommes ont déjà convoyé 120 km de filets en Ukraine. Et un deuxième camion avec 160 km de filets est parti vendredi matin de Treflez (Finistère).”Quand on a commencé les convois humanitaires, il y a trois ans, on n’était pas du tout confronté aux drones”, raconte Gérard, président de l’association. Mais la guerre a muté “et maintenant c’est une guerre de drones”.- “Fierté” des pêcheurs -La Russie emploie en Ukraine de petits appareils volants identiques à ceux que l’on trouve dans le commerce, mais équipés d’explosifs et qui peuvent frapper à plus de 25 km du front.Pour s’en prémunir, les Ukrainiens couvrent les routes de filets montés sur des poteaux, sur des centaines de kilomètres. Quand ils s’en approchent, les drones sont piégés, comme un insecte dans une toile d’araignée.Averti de ce nouvel art de la guerre, Christian Abaziou a pris contact avec un pêcheur retraité. “En 48 heures, j’avais tout ce que je voulais en filets de pêche”, dit-il.”C’est de bon cœur”, confirme Jean-Jacques Tanguy, 75 ans, ancien président du comité des pêches du Finistère. Selon lui, les pêcheurs “sont fiers de savoir que le matériel usagé (…) va pour sauver des vies”.Changés tous les ans, les filets de pêche s’entassent au bord des quais des ports bretons. “Ceux qu’on récupère sont voués à partir en retraitement. Autant qu’ils servent à une bonne cause”, sourit Marc-Olivier Lerrol, directeur adjoint du port de commerce de Roscoff qui en récolte environ 20 à 25 tonnes par an.”Vous êtes les bienvenus, revenez quand vous voulez!”, lance-t-il à Gérard et Christian, en guise d’au revoir.- “Les larmes aux yeux” -Stockés avec plusieurs tonnes de soupes, de lait infantile et de matériel médical, les filets sont transbordés dans un camion ukrainien à la frontière polonaise, à 2.300 km du Finistère. Le premier convoi a pris la direction de Zaporijjia (sud), où ils doivent protéger certains quartiers de l’agglomération.Le deuxième devrait aller un peu plus au sud, vers Kherson, une ville qui subit également la menace quotidienne des drones.C’est un Français établi en Ukraine, et souhaitant rester anonyme, qui a facilité les échanges entre Kiev et les bénévoles bretons. “Il y a un énorme besoin en filets ici”, explique-t-il à l’AFP. “L’idée que des volontaires bretons puissent avoir l’idée d’envoyer des kilomètres de filets de pêche pour sauver des vies en Ukraine… Quand on raconte ça à n’importe quel Ukrainien, il a les larmes aux yeux”.À l’avenir, Christian Abaziou espère que les Ukrainiens enverront des transporteurs récupérer les filets en Bretagne: “on les aidera à les rassembler et à les charger mais on n’a pas le budget pour continuer (les convois) nous-mêmes”.Kernic Solidarités n’est d’ailleurs pas la seule à acheminer des filets sur le front ukrainien. Stéphane Pochic, patron d’un armement de six chalutiers à Loctudy (Finistère) en a envoyé en août, en passant par une association des Hautes-Alpes, Arasfec Paca.”C’est un geste symbolique pour montrer qu’on les soutient”, explique M. Pochic à l’AFP. Il compte bientôt démonter un chalut pélagique pour l’envoyer en Ukraine.Et le mouvement de solidarité des pêcheurs n’est pas cantonné à la France. Les positions ukrainiennes sont aussi protégées par des filets venus du Nord de l’Europe, notamment de Suède et du Danemark.

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Énergies fossiles: 28 “bombes carbone” démarrées depuis 2021, alertent des ONG

Vingt-huit projets d’extraction de pétrole, gaz ou charbon de grande ampleur sont entrés en exploitation depuis 2021 malgré leur catastrophique impact à venir sur le climat, selon des données publiées lundi par plusieurs ONG.Les “bombes carbone” ont été définies en 2022 dans un article de recherche comme des projets d’énergies fossiles capables de générer chacun plus d’un milliard de tonnes de CO2 sur leur durée de vie. Les auteurs en dénombraient alors 425 dans le monde.Les organisations autrices du nouveau décompte (Lingo, Data for Good, Reclaim Finance, Eclaircies) estiment que 28 projets de ce type ont démarré entre 2021 et 2025, et 12 ont été annulés.Leur décompte total est de 601, dont 365 projets dont les émissions sont encore évaluées à plus d’1 milliard de tonnes. La différence est due aux projets ayant été consommés ou réévalués. Leur analyse se fonde sur des bases de données des secteurs énergétiques et financiers.Quarante-trois pour vent de ces “bombes carbone” se trouvent en Chine, 9% en Russie et 5% aux États-Unis.Les ONG ont aussi identifié plus de 2.300 plus petits projets d’extraction, approuvés ou lancés depuis 2021, dont les émissions potentielles dépassent 5 millions de tonnes de CO2 chacun, soit l’équivalent des rejets annuels d’une ville comme Paris.Ensemble, les rejets potentiels de CO2 de tous ces projets sont 11 fois supérieurs au “budget carbone” mondial restant pour contenir le réchauffement climatique sous 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, selon les calculs des auteurs. Cet objectif de l’accord de Paris de 2015 est en passe d’être dépassé cette décennie, selon les climatologues.L’année 2021 marque le moment où l’Agence internationale de l’énergie a indiqué que lancer de nouveaux projets pétroliers ou gaziers était incompatible avec l’accord de Paris (l’AIE a depuis modéré ses projections). Deux ans plus tard, à la COP28, les pays du monde entier se sont accordés pour engager une transition vers la sortie progressive des énergies fossiles.Parmi les entreprises, les majors occidentales sont celles qui ont le plus de projets, et Saudi Aramco et le Chinois CHN Energy ont ceux qui génèreraient le plus d’émissions. Sollicités, ces deux sociétés n’ont pas commenté le rapport lundi.”L’industrie fossile et ceux qui la financent sont en train de réduire en cendres l’accord de Paris”, déclare Lou Welgryn, de Data for Good, dans un communiqué.- 1.600 milliards de dollars -Entre 2021 et 2024, les 65 plus grandes banques mondiales ont alloué plus de 1.600 milliards de dollars (1.377 milliards d’euros) aux entreprises impliquées dans les projets étudiés, selon les ONG.Les banques américaines JPMorgan Chase, Citigroup et Bank of America ont octroyé les plus gros montants, suivies par les japonaises Mizuho et MUFG.Contactées par l’AFP, Bank of America, Citi et JPMorgan ont décliné de commenter. Les banques japonaises n’ont pas réagi dans l’immédiat.En France, les ONG épinglent plusieurs grandes banques pour avoir accordé des dizaines de milliards de dollars à des acteurs du secteur fossile, tels que Eni, Saudi Aramco ou TotalEnergies, qui est par ailleurs l’entreprise engagée dans le plus grand nombre de projets fossiles à l’échelle mondiale.TotalEnergies conteste la méthodologie du rapport, dénonçant une tentative “d’influencer le débat public à l’approche de la COP30 sur la base de données et de conclusions biaisées”, selon une déclaration transmise lundi à l’AFP.A l’occasion d’un précédent rapport basé sur ces données de financement, la Fédération bancaire française (FBF) a assuré fin septembre que les banques visent à “augmenter” le ratio entre financements fossiles et transition énergétique “en soutenant de plus en plus les énergies renouvelables”.