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Heurts à la Philharmonie: les quatres suspects mis en examen

Les trois hommes et la femme retenus depuis jeudi soir à la suite des heurts lors d’un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris ont été mis en examen dimanche par un juge d’instruction, a indiqué le parquet de Paris à l’AFP.”Les mis en cause ont été déférés en vue de l’ouverture d’une information judiciaire ce dimanche”, a précisé le ministère public en début d’après-midi.”Les quatre mis en cause ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire”, a précisé ultérieurement le ministère public.Le juge est saisi de nombreuses infractions: dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes, mise en danger d’autrui, détention sans motif légitime et interdit par arrêté préfectoral de produit incendiaire, organisation d’une manifestation sur la voie publique sans déclaration, refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques intégrés dans un fichier de police par personne soupçonnée de délit, violence avec usage ou menace d’une arme.Le parquet a indiqué avoir requis pour les mis en cause des interdictions de paraître à Paris, aux abords et dans les salles de spectacles.Par ailleurs, samedi, en fin d’après-midi, un groupe propalestinien s’est rassemblé, en soutien, devant le commissariat du XIXe arrondissement où ces quatre personnes étaient entendues, avant d’être déférées au tribunal judiciaire de Paris, selon une source policière.Ils ont rapidement été rejoints par un groupe pro-israélien et une rixe a éclaté entre eux.Des policiers sont intervenus pour les séparer et trois d’entre eux ont été blessés.Trois militants pro-israéliens et un propalestinien ont été interpellés après cette rixe, selon la source policière.Les trois premiers ont été arrêtés “pour outrage, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique” et placés en garde à vue. Le militant propalestinien a été interpellé par la suite, après avoir tenu des propos antisémites.Jeudi, lors d’une représentation donnée par l’Israel Philharmonic Orchestra, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes. Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a estimé jeudi qu'”il n’y a aucune cause qui justifie qu’on mette en danger la vie des spectateurs”.La Cité de la musique-Philharmonie de Paris a indiqué avoir porté plainte et a condamné “fermement les graves incidents” survenus dans la grande salle de concert Pierre-Boulez.”La violence n’a pas sa place dans une salle de concert”, avait dénoncé la ministre de la Culture Rachida Dati, en soulignant que “la liberté de programmation et de création est un droit fondamental de notre République”.

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Inde: manifestation pour réclamer des mesures contre la pollution de l’air

“Je ne veux pas devenir une réfugiée climatique” : des dizaines de personnes ont manifesté dimanche pour réclamer des mesures contre la pollution atmosphérique à New Dehli, la capitale indienne figurant régulièrement parmi les villes les plus polluées de la planète.Dans les rues de la mégapole indienne, plusieurs manifestants sont venus avec leurs enfants, portant des masques et brandissant des pancartes griffonnées de slogans, comme l’une d’elles indiquant “Ca me manque de respirer”.”Aujourd’hui, je suis là simplement en tant que mère” et parce que “je ne veux pas devenir une réfugiée climatique”, a déclaré Namrata Yadav, venue avec son fils.Les manifestants se sont rassemblés près de l’emblématique Porte de l’Inde, un monument aux morts érigé par les autorités coloniales.Dans ce secteur, le niveau de particules PM 2,5, celles d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres et qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons ou le système cardiovasculaire, a atteint dimanche soir le niveau de 200, soit plus de 13 fois le seuil quotidien maximal recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).Selon une étude publiée l’an dernier dans la revue médicale The Lancet, 3,8 millions d’Indiens sont morts à cause de la pollution atmosphérique entre 2009 et 2019.Année après année, c’est toujours la même chose et il n’y a aucune solution”, s’est lamentée Tanvi Kusum, une avocate qui dit être venue car elle se sent “frustrée”. “Nous devons mettre la pression pour que le gouvernement prenne au moins le problème au sérieux”, a-t-elle ajouté.- “Je veux juste respirer” -New Delhi et sa région métropolitaine tentaculaire de 30 millions d’habitants sont régulièrement classées parmi les capitales les plus polluées au monde, avec un smog âcre qui recouvre l’horizon chaque hiver, généré par les usines, la circulation automobile et les brûlis agricoles. Les niveaux de PM2,5 atteignent parfois jusqu’à 60 fois les limites quotidiennes fixées par l’ONU pour la santé.Les initiatives gouvernementales fragmentaires, telles les restrictions partielles sur les transports alimentés par des combustibles fossiles ou les camions-citernes pulvérisant de la brume pour éliminer les particules en suspension dans l’air, n’ont pas eu d’impact notable.Les autorités municipales ont également mené un essai infructueux d’ensemencement des nuages le mois dernier, pulvérisant des produits chimiques depuis un avion pour favoriser la pluie.”La pollution nous tue”, a déclaré une jeune femme disant “parler au nom de Delhi” et qui a refusé de donner son nom. “Nous en avons tous assez des politiques qui ne traitent pas le problème de manière globale”, a-t-elle encore lancé.Alors que le soleil se couchait sur un horizon recouvert de smog et que la foule semblait grossir, la police a fait monter plusieurs manifestants dans un bus, saisissant pancartes et banderoles.Sur l’une d’elle, à moitié déchirée, on pouvait lire : “Je veux juste respirer”.

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La “super-typhon” Fung-wong touche terre aux Philippines, au moins deux morts

Le “super typhon” Fung-wong a frappé de plein fouet la côte est des Philippines dimanche soir, après avoir entraîné la mort d’au moins deux personnes et l’évacuation de plus d’un million d’habitants.La tempête, dont le rayon couvre presque l’ensemble des Philippines, a touché terre dans la province d’Aurora, sur l’île principale de Luçon, à 21H10 (13H10 GMT), a rapporté le service météo, quelques jours seulement après que le typhon Kalmaegi a dévasté le pays.Des vents violents et de fortes pluies devraient s’abattre sur une grande partie de cet archipel où au moins 224 personnes ont péri la semaine dernière au passage de Kalmaegi, selon le dernier bilan du gouvernement.Fung-wong est arrivé en provenance de l’est de l’archipel avec des vents soufflant à 185 km/h, atteignant parfois jusqu’à 230 km/h. Au total, près de 1,2 million de personnes ont été évacuées, a annoncé la Défense civile, dans un pays encore sous le choc des ravages de Kalmaegi — le typhon le plus meurtrier de l’année. Un secouriste dans la ville de Catbalogan, capitale de la province de Samar (ouest), Juniel Tagarino, a annoncé à l’AFP que le corps d’une première victime avait été retrouvé sous des débris et d’arbres déracinés.La femme de 64 ans fuyait avec des membres de sa famille samedi soir lorsqu’elle est retournée “à l’intérieur de sa maison, où elle avait probablement oublié quelque chose”, pour être retrouvée plusieurs heures plus tard, a-t-il expliqué.Le bureau de la protection civile a confirmé un deuxième décès, une personne s’est noyée lors d’une crue soudaine sur l’île de Catanduanes (nord-est).A Aurora, Aries Ora, un fonctionnaire de 34 ans, a déclaré à l’AFP en début de soirée que la pluie était encore légère, alors qu’il protégeait sa maison dans la ville de Dipaculao avec des plaques d’acier et des planches de bois. “Ce qui nous effraie vraiment, c’est que l’arrivée est prévue pendant la nuit,” a-t-il dit: “Contrairement aux typhons précédents, nous ne pourrons pas clairement voir le mouvement du vent et ce qui se passe autour de nous”.Plus au nord, dans la province de Cagayan, des personnes réfugiées dans un centre d’évacuation ont déclaré à l’AFP que la crainte des inondations les avait convaincues de quitter leur domicile.”Notre maison est souvent inondée, alors quand on nous a demandé d’évacuer, nous avons obéi, nous risquions d’être pris au piège”, a raconté Loretta Salquina: “Le typhon pourrait emporter nos toits (…) Nous sommes plus en sécurité ici”.Les écoles et bâtiments publics resteront fermés lundi dans une large partie du pays, notamment dans la capitale Manille, et près de 300 vols ont déjà été annulés, selon les autorités. Samedi, des habitants ont tenté de river leurs habitations au sol avec des cordes dans l’espoir qu’elles résistent aux rafales, selon des images relayées sur les réseaux sociaux.Sur une vidéo authentifiée par l’AFP, une église de la ville de Birac apparaît encerclée par les eaux de crues, qui montent jusqu’à la mi-hauteur de son entrée.- Cumuls de 200 millimètres -Fung-wong devrait déverser “des précipitations de 200 millimètres ou plus, qui peuvent provoquer des inondations étendues, pas seulement dans les zones de basse altitude”, a mis en garde Benison Estareja, un météorologue du gouvernement, lors d’une conférence de presse.Les opérations de secours après le typhon de Kalmaegi ont été suspendues samedi en raison de l’arrivée de Fung-wong dans la province de Cebu (centre), la plus sinistrée.Tous les ans, une vingtaine de tempêtes ou de typhons atteignent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres étant généralement les plus gravement affectées.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique généré par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.Des océans plus chauds permettent aux typhons de se renforcer plus vite, quand des températures générales plus élevées entraînent une atmosphère plus humide et donc des pluies plus importantes.

Budget de la Sécu : l’Assemblée continue l’examen mais les délais se resserrent

L’Assemblée ira-t-elle au bout du budget de la Sécu ? Avec plusieurs centaines d’amendements, moins de deux jours d’examen prévus, et un débat crucial attendu sur la réforme des retraites, la question plane sur l’hémicycle. Si les débats traînent en longueur, le gouvernement s’est engagé à transmettre au Sénat mercredi soir le texte avec “tous les amendements votés”, comme l’a indiqué dimanche sur X la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Samedi, les députés ont adopté sur le fil une partie “recettes” largement réécrite et débuté l’examen du second volet sur les “dépenses” avec la mesure cruciale de la suspension de la réforme des retraites, promesse du gouvernement de Sébastien Lecornu pour tenter d’éloigner une censure du PS.A part quelques poussées de fièvres, les débats ont généralement été de bonne tenue depuis mardi, sans obstruction manifeste, l’Assemblée s’étant par ailleurs accordée pour limiter la durée des interventions.Mais le calendrier reste très contraint: quelque 600 amendements sont encore au menu dimanche après-midi et les députés sont censés s’interrompre à minuit, avant deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre.Ils ne reprendraient que mercredi à 15H00, dans une plage horaire consacrée notamment, sur décision du gouvernement, à l’article sur la suspension de la réforme des retraites.La manoeuvre est présentée comme une façon d’avoir le débat devant un hémicycle plein. Mais elle permet aussi d’assurer que l’examen sur cette réforme très contestée puisse se tenir, même si tous les amendements avant cet article n’ont pas été examinés.- “Une sorte de 49.3” -D’autant qu’à minuit mercredi soir expirera le délai constitutionnel de 20 jours pour examiner en première lecture le budget de la Sécu à l’Assemblée. Le gouvernement aura alors le pouvoir d’envoyer l’ensemble du projet de loi de financement de la Sécu au Sénat, sans qu’il y ait eu de vote global dessus.Un scénario dont s’est inquiété le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, dimanche dans l’émission Questions politiques (France inter/franceinfo/Le Monde): “Au vu du nombre d’amendements (et) de séances qui nous restent, le plus probable aujourd’hui, c’est que mercredi, le budget ne soit pas voté”.Au risque “d’envoyer au Sénat une copie inachevée”, a pointé un peu plus tôt dans l’hémicycle son collègue député Damien Maudet, suspectant le gouvernement de préparer “une sorte de 49.3 sur le long terme”.”Heureusement le Sénat va remettre les choses d’aplomb”, a au contraire estimé le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, fustigeant sur Radio J une “avalanche” de “racket fiscal”.Un cadre du camp gouvernemental à l’Assemblée s’interroge lui-aussi, estimant que le gouvernement peut avoir envie que les débats ne se terminent pas, pour éviter un vote final risqué sur l’ensemble du texte. Et il estime que le Parti socialiste, qui a fait le pari de la non-censure, peut avoir la même tentation.- Le RN “forcément contre” -Dimanche dans l’hémicycle, Jérôme Guedj (PS) a appelé à avancer “à marche rythmée, forcée, pour pouvoir aller le plus loin possible dans l’examen de ce texte et si possible à son terme”, qualifiant de “cocasse” les inquiétudes des Insoumis qui ont voté contre la partie “recettes”. Si elle avait été rejetée, cela aurait immédiatement interrompu les débats, sans aborder les dépenses. Le scrutin très serré samedi, 176 voix pour et 161 contre, laisse présager une équation encore plus difficile si un vote sur l’ensemble du projet de loi devait intervenir mercredi.Car le gouvernement a bénéficié sur les recettes de votes favorables des socialistes, et de quelques votes pour et d’abstentions de communistes et écologistes, soucieux de poursuivre les débats. “On a assisté à la naissance du bloc de la raison”, s’est félicité sur franceinfo le député macroniste Jean-René Cazeneuve.Mais le terreau ne sera peut-être pas aussi favorable en cas de vote sur l’ensemble du texte, même avec la suspension de la réforme des retraites, alors que les oppositions ne votent traditionnellement pas pour les budgets, marqueurs politiques du gouvernement. Ainsi, LFI entend une nouvelle fois “rejeter ce budget”, a prévenu M. Bompard.Et le Rassemblement national, déjà opposé à la partie “recettes” et à une hausse de la CSG sur le patrimoine décrochée par la gauche, a annoncé qu’il ferait de même. 

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Sécheresse en Iran: les réservoirs d’eau alimentant la deuxième ville du pays presque à sec 

Les quatre barrages alimentant Mashhad, deuxième plus grande ville d’Iran, sont pratiquement à sec avec des réserves à moins de 3%, a rapporté dimanche un média local, au moment où le pays fait face à une sécheresse sans précédent.L’Iran est confronté cette année à sa pire sécheresse depuis des décennies et à Téhéran le faible niveau des précipitations est “quasiment sans précédent depuis un siècle”, avait affirmé en octobre un responsable local.Sur les 31 provinces que compte l’Iran, 15 n’ont pas reçu la moindre goutte de pluie cet automne, selon les médias locaux.Conséquence, “les réserves d’eau (issues) des barrages de Mashhad sont désormais inférieures à 3%”, a déclaré à l’agence Isna le responsable de la compagnie des eaux de cette ville d’environ 4 millions d’habitants, Hossein Esmaïlian.Mashhad, principale ville sainte d’Iran, est située dans une région aride à environ 900 kilomètres à l’est de la capitale Téhéran. Les habitants de Mashhad consomment environ 700.000 mètres cubes d’eau par jour, selon le responsable de la compagnie des eaux de la ville. Les réserves issues de ses barrages étaient chiffrées en début de semaine à environ 40 millions de mètres cubes, selon les médias locaux.Un an plus tôt à cette période, Mashhad disposait de 189 millions de mètres cubes de réserves d’eau. – Regards vers le ciel -A Téhéran, alimentée par cinq barrages, la situation est particulièrement critique. L’un d’eux est à sec tandis que les réserves d’un autre sont tombées à moins de 8%, selon les autorités.Le gouvernement a annoncé samedi qu’il procéderait périodiquement la nuit à des coupures pour économiser l’eau.Téhéran, nichée sur le versant sud du massif de l’Alborz, connaît des étés chauds et secs, des automnes parfois pluvieux et des hivers qui peuvent être rigoureux et enneigés.Les sommets, habituellement déjà recouverts de neige à cette période, sont cette année désespérément secs.Le quotidien réformateur Shargh consacre dimanche sa une à la crise de l’eau en Iran et titre “en attendant le ciel”, alors que les météorologues ne prévoient aucune pluie au cours des prochains 10 jours à Téhéran.Le président iranien a averti jeudi que la ville pourrait devoir être évacuée faute de pluie d’ici la fin de l’année. Massoud Pezeshkian n’a pas précisé comment une opération d’une telle ampleur serait menée pour les plus de 10 millions d’habitants.En Iran, “19 grands barrages” sont actuellement à sec, soit environ 10% des réserves du pays, avait rapporté en octobre l’agence de presse Mehr, citant un responsable de la gestion des eaux.

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“Super-typhon” aux Philippines : un premier décès, plus d’un million d’évacués

Le “super-typhon” Fung-wong a fait un premier mort dimanche aux Philippines, une femme retrouvée sous des décombres dans le centre du pays asiatique où près d’1,2 million de personnes ont été évacuées, moins d’une semaine après le passage dévastateur du typhon Kalmaegi.Fung-wong, dont la taille couvre virtuellement l’intégralité du pays, s’approche de l’est de l’archipel avec des vents de 185 km/h, voire de 230 km/h en pointe. Le “super-typhon” doit toucher terre dans la province côtière d’Aurora, entre 20H00 et 23H00 locales (12H00 GMT et 15H00 GMT), a indiqué à l’AFP Charmagne Varilla, du service météorologique national.Au total, près de 1,2 million de personnes ont été évacuées, a annoncé la Défense civile, dans un pays toujours sonné par le passage de Kalmaegi — le typhon le plus meurtrier de l’année — qui a fait au moins 224 morts, d’après un dernier bilan du gouvernement.Un secouriste dans la ville de Catbalogan, capitale de la province de Samar (ouest), Juniel Tagarino, a annoncé à l’AFP que le corps d’une première victime avait été retrouvé sous des débris et des arbres déracinés.La femme de 64 ans fuyait avec des membres de sa famille samedi soir lorsqu’elle est retournée “à l’intérieur de sa maison, où elle avait probablement oublié quelque chose”, pour être retrouvée plusieurs heures plus tard, a-t-il expliqué.A Aurora, Aries Ora, un fonctionnaire de 34 ans, a déclaré à l’AFP en début de soirée que la pluie était encore légère, alors qu’il protégeait sa maison dans la ville de Dipaculao avec des plaques d’acier et des planches de bois. “Ce qui nous effraie vraiment, c’est que l’arrivée est prévue pendant la nuit,” a-t-il dit. “Contrairement aux typhons précédents, nous ne pourrons pas clairement voir le mouvement du vent et ce qui se passe autour de nous”.Les écoles et bâtiments publics resteront fermés lundi dans une large partie du pays, notamment dans la capitale Manille, et près de 300 vols ont déjà été annulés, selon les autorités. “Les vagues ont commencé à gronder vers 07H00 du matin (23H00 GMT samedi). Quand elles frappent le brise-lame, on dirait que le sol tremble”, a témoigné Edson Casarino, un habitant de l’île de Catanduanes (nord-est).”De fortes pluies sont en train de s’abattre, et le vent souffle”, a dit cet homme de 33 ans joint au téléphone par l’AFP.La petite île risque d’être frappée de plein fouet par Fung-wong, a prévenu le service météorologique. “Ils ressentent l’impact du typhon (…) car l’oeil du cyclone y est le plus proche”, a expliqué Rafaelito Alejandro, de la Défense civile, lors d’un point de presse.Samedi, des habitants ont tenté de river leurs habitations au sol avec des cordes dans l’espoir qu’elles résistent aux rafales, selon des images relayées sur les réseaux sociaux.Sur une vidéo authentifiée par l’AFP, une église de la ville de Birac apparaît encerclée par les eaux de crues, qui montent jusqu’à la mi-hauteur de son entrée.A Sorsogon, dans le sud de l’île principale de Luçon, certains ont trouvé refuge dans une église dès samedi, a constaté une équipe de l’AFP.”Je suis là car les vagues près de ma maison sont énormes maintenant. Je vis près de la côte et les vents là-bas sont très forts à présent”, a indiqué l’une d’eux, Maxine Dugan.- Cumuls de 200 millimètres -Fung-wong devrait déverser “des précipitations de 200 millimètres ou plus, qui peuvent provoquer des inondations étendues, pas seulement dans les zones de basse altitude”, a mis en garde lors d’une conférence de presse Benison Estareja, un météorologue du gouvernement.Les opérations de secours du typhon de Kalmaegi ont été suspendues samedi en raison de l’arrivée de Fung-wong dans la province de Cebu (centre), la plus sinistrée.”Nous ne pouvons pas mettre en danger nos secouristes. Nous ne voulons pas qu’ils soient les prochaines victimes”, a déclaré à l’AFP Myrra Daven, une responsable des secours de la région.Tous les ans, une vingtaine de tempêtes ou de typhons atteignent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres étant généralement les plus gravement affectées.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique généré par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.Des océans plus chauds permettent aux typhons de se renforcer plus vite, quand des températures générales plus élevées entraînent une atmosphère plus humide et donc des pluies plus importantes.

Budget de la Sécu: le RN “votera forcément contre à la fin”, prévient Tanguy

Le Rassemblement national “votera forcément contre” le budget de la Sécu “à la fin” des débats comme il s’est opposé à la première partie du texte pour refuser “les hausses d’impôts”, a affirmé dimanche le député Jean-Philippe Tanguy.”A la fin, on votera forcément contre puisqu’on a voté contre les recettes. Il faut être cohérent (…) à partir du moment où on est contre les hausses d’impôts, on ne peut pas après dire qu’on est pour”, a déclaré l’élu de la Somme sur LCI.Samedi, les députés RN ont voté contre le volet “recettes” du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Une “décision prise au dernier moment”, a expliqué M. Tanguy, en réaction au rétablissement quelques minutes auparavant d’une taxe sur les entreprises (la contribution sociale de solidarité des sociétés, dite “C3S”) pour plus de 5 milliards d’euros.Pour autant, la formation d’extrême droite entend continuer de peser sur la partie “dépenses” du PLFSS, dans laquelle doit être abordée la suspension de la réforme des retraites, clé de voûte la non-censure du gouvernement par le Parti socialiste.”Nous voterons la suspension”, a indiqué M. Tanguy, assumant la contradiction avec sa position sur le vote final: “On ne va pas bouder, donc on continue la discussion”.Le parti à la flamme espère cependant toujours provoquer la chute du gouvernement de Sébastien Lecornu. Quitte à déposer une motion de censure si le PLFSS est voté comme prévu mercredi?”Nous verrons si la situation évolue”, a éludé le “monsieur budget” du RN. Mais cela pourrait servir “soit à envoyer un signal très fort aux Français pour montrer la trahison des autres partis”, soit s’il y a “un changement dans l’attitude des LR (à) espérer une censure”.

Décès du journaliste Jean-Claude Guillebaud

Le journaliste et essayiste Jean-Claude Guillebaud, ancien lauréat du prix Albert Londres, est décédé samedi en Charente à l’âge de 81 ans, a-t-on appris dimanche auprès de sa famille et du journal Sud Ouest, son employeur historique.Jean-Claude Guillebaud avait débuté sa carrière comme grand reporter au sein du quotidien régional, pour qui il couvre notamment les conflits au Biafra et au Vietnam, décrochant le prix Albert Londres en 1972, avant de travailler pour le quotidien Le Monde.Il avait ensuite tenu des chroniques dans les hebdomadaires Le Nouvel Observateur, La Vie, et de 1986 à 2022 dans Sud Ouest Dimanche.Homme de lettres, Jean-Claude Guillebaud a été tour à tour directeur littéraire aux éditions du Seuil, fondateur de la maison d’édition Arléa, et auteur d’une quarantaine d’essais dont “La trahison des Lumières” et “Comment je suis redevenu chrétien”, après s’être lancé dans la production d’émissions de télévision dans les années 1980.A l’origine de la création de l’organisation Reporters Sans Frontières, il en fut le président de 1987 à 1993.Sur la fin de sa vie, Jean-Claude Guillebaud se partageait entre Paris et le département de la Charente où il avait ses attaches familiales.

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Pluies records, infrastructures en jachère: quand la pampa argentine se noie

De l’eau à perte de vue, des champs qui macèrent… Des centaines de milliers d’hectares de pampa argentine, coeur agricole du pays, sont engorgés ou inaccessibles depuis des mois, la faute à des pluies inhabituelles et des infrastructures en souffrance. Odeur fétide de marécage, nuées de moustiques et grenouilles partout: rarement la “pampa humide”, du centre-nord du pays, a autant mérité son nom qu’en ce printemps austral. Le ciel se mire dans les vastes étendues d’eau au sol, mais la beauté du tableau échappe aux agriculteurs.”Je n’ai pas pu semer, mes vaches sont devenues maigres à force d’être les pieds dans l’eau, où je n’ai pas moyen de leur faire parvenir du fourrage”, se désespère Luciano Macaroni, 46 ans éleveur du district de 9 de Julio, à 300 km de Buenos Aires.Sur l’ensemble de la province de Buenos Aires, vaste comme l’Italie, plus de 1,4 million d’hectares –à peu près la superficie de l’Ile-de-France–, sont saturés d’eau à 60-100%, selon la Sociedad Rural, l’organisation du campo argentin. Et deux fois plus sont en “excédent hydrique”.A 9 de Julio, une des zones les plus affectées, Luciano a dû déménager en mars, et s’installer au village, “pour que les enfants puissent aller à l’école”. Il ne pouvait aller et venir de chez lui qu’à cheval, par les chemins gorgés devenus pour certains des canaux.- Changement climatique -Depuis début 2025, les précipitations localement ont dépassé 1.600 millimètres, presque le double d’une année entière. Et l’eau, depuis des semaines, n’arrive pas à s’évaporer.L’ironie est qu’il y a deux ans, la même région avait connu une des pires sécheresses de mémoire agricole argentine occasionnant des pertes évaluées à 20 milliards de dollars à l’export. L’agro-alimentaire pèse près de 60% des exportations.”C’est clair, il y là des questions liées au changement climatique, et foncièrement, une plus grande récurrence de phénomènes climatiques très intenses”, estime pour l’AFP Javier Rodriguez, ministre provincial du Développement Agricole.”On n’est pas habitué” à ce niveau de précipitations, appuie la maire de 9 de Julio, María José Gentile, convaincue elle aussi que “le changement climatique y est pour beaucoup”. “Ignorer cela, c’est ne pas voir la réalité, ne pas accepter une situation qu’on va devoir gérer d’une façon ou d’une autre”.Mais le climat n’est pas seul pointé du doigt. Pour les acteurs locaux, le retard accumulé pour les infrastructures, l’entretien de fossés d’écoulement, de voies d’accès, est largement co-responsable. Et là, la politique s’invite. – Draguer, drainer -Javier Rodriguez, membre du gouvernement provincial opposant à l’exécutif national, met en cause la paralysie des chantiers publics depuis deux ans, au nom de l’austérité budgétaire de l’utralibéral Javier Milei.Par exemple le Rio Salado, fleuve de 600 km qui traverse la pampa, et au rôle-clef dans le drainage des terres agricoles. “Si son dragage n’avait pas été freiné en 2023, ce tronçon serait terminé, et l’eau s’écoulerait bien mieux”, dénonce-t-il.La ministre nationale de la Sécurité Patricia Bullrich a annoncé cette semaine l’envoi d’engins et de personnel pour “frayer des voies et atteindre des familles isolées”. Mais sur les infrastructures, elle renvoie la balle à la province qui selon elle “a aujourd’hui la responsabilité des travaux du Río Salado”. Une responsabilité conjointe, en réalité.A 9 de Julio, où l’eau affleure sur 45% de la surface cultivable, il n’y presque pas eu de récolte de blé, et les semences de soja et maïs, le gros des cultures locales, sont à l’arrêt, résume Hugo Enríquez, céréalier-éleveur, président local de la Sociedad rural.”La situation est catastrophique, la zone de production va fortement se réduire”, prédit-il. Et l’impact économique viendra pour tous: “exploitants, transporteurs, gestionnaires de stockage, fournisseurs d’intrants…””On va sentir les conséquences l’an prochain. On ne peut pas semer, on n’a pas d’animaux. Qu’est-ce qu’on va faire, bordel ?” s’emporte Alejandro Vallan, exploitant de 43 ans. “Il y a ici des gens de 60, 70 ans qui ont économisé toute leur vie pour avoir leurs vaches, maintenant ils les ont perdues. C’est très dur de se remettre de ça”.