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Budget de la Sécu: l’Assemblée entame des débats clivants sur les dépenses, en attendant la réforme des retraites

Les députés ont poursuivi samedi soir l’examen du budget de la Sécurité sociale, après avoir adopté dans un scrutin à suspense sa partie “recettes”, et ont ouvert le chapitre des “dépenses” avec à l’horizon mercredi la suspension de la réforme des retraites.Les débats dureront jusqu’à mercredi, mais seront interrompus par deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Et les parlementaires devront adopter un rythme soutenu, s’ils ne veulent pas dépasser les délais constitutionnels – ce qui entraînerait l’envoi du texte au Sénat sans vote.L’article sur la suspension de la réforme de 2023, condition de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu pour les socialistes, sera examiné mercredi peu après 15H00, pour qu’un maximum de députés soient présents.Au bout d’un long suspense samedi, les députés ont adopté la partie “recettes”, expurgée de beaucoup de mesures d’économies prévues par le gouvernement, par 176 voix contre 161 (et 58 abstentions).L’enjeu était de taille: un rejet aurait coupé court aux débats, envoyant séance tenante le texte entier au Sénat dans sa version initiale.Malgré les appels du gouvernement à approuver ce volet, la division a contaminé son camp: les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons (parti d’Edouard Philippe) s’est divisé entre pour et abstentions. LR s’est abstenu.Juste avant le vote, l’Assemblée a rétabli dans une nouvelle délibération un impôt de production (C3S) supprimé jeudi, pour éviter un trou de “cinq milliards” dans les caisses, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. Un casus belli pour le Rassemblement national – qui a alors voté contre l’ensemble de la partie “recettes” – estimant que la suppression de cet impôt était “la seule mesure qui aurait pu rééquilibrer la copie finale”.Quant aux Insoumis, ils ont assumé voter contre la politique du gouvernement.- Grands débats sur les dépenses -Le RN et LFI ont fait “le jeu du pire”, a critiqué le premier secrétaire du PS Olivier Faure, alors que les députés socialistes ont voté pour, invoquant la nécessité de “poursuivre” le débat. La gauche s’est globalement désunie: écologistes et communistes se sont divisés entre pour, contre et abstentions.Seule LFI “a mené le combat à gauche”, a fustigé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon.Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent encore se targuer d’avoir modifié la copie cette année: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.La gauche a aussi fait adopter des amendements pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées). Les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie “dépenses”. Dès l’entame de son examen samedi soir, l’Assemblée a supprimé l’élargissement prévu des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste, et aux dispositifs médicaux.Un débat qui en cache un autre encore plus vif: le doublement par décret, en dehors du budget de la Sécu, des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d’euros. Une large partie de l’Assemblée pressant le gouvernement de renoncer à une mesure qui pèserait sur les patients.Samedi, ils ont également supprimé un article posant un base légale pour une obligation vaccinale contre la grippe pour les résidents en Ehpad et certains soignants.Ils avaient toutefois validé une autre mesure du gouvernement, visant à créer un panier de soins pour les patients susceptibles de développer des affections longues durée (ALD), au titre d’une meilleure “prévention”. Une partie de la gauche, notamment LFI, y est opposée, estimant qu’il s’agit d’une manière de faire sortir certains patients du périmètre actuel des ALD pour faire des économies.Le projet de budget prévoyait des économies importantes pour arriver à 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Et malgré les concessions, le déficit ne devra pas être “supérieur à 20 milliards d’euros”, a martelé mercredi Amélie de Montchalin.Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s’est inquiété des votes sur les “recettes” qui font grimper à ce stade le déficit à “20,6 milliards”. Sans compter d’éventuelles concessions gouvernementales dans les dépenses, comme le renoncement à l’inflammable proposition de gel des retraites et minima sociaux.

Arsenal winning run ends in Sunderland draw, De Ligt rescues Man Utd

Arsenal’s 10-game winning run came to an end as Brian Brobbey’s last-gasp goal gave Sunderland a dramatic 2-2 draw against the Premier League leaders, while Manchester United rescued a 2-2 draw at Tottenham on Saturday.Former Arsenal defender Dan Ballard fired Sunderland ahead with a powerful finish in the 36th minute at the Stadium of Light.That …

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Les catholiques affichent leur foi au “Congrès Mission” à Paris

Des synthés sur scène, des religieuses en habit, une multitude d’associations et des catholiques à la foi décomplexée: samedi à l’Accor Arena à Paris, plusieurs milliers de personnes ont participé au deuxième jour du “Congrès mission” pour mettre l’annonce de l’Evangile à l’honneur.Messes, tables rondes et ateliers se sont succédé, entrecoupés de groupes musicaux aux accents gospel, en amont d’une soirée mettant le groupe de “pop louange” Glorious à l’honneur — l’événement, issu de la mouvance du renouveau charismatique, emprunte des méthodes faisant immanquablement penser aux évangéliques.”Voir ça, être aussi nombreux, ça redonne le feu!” assure après la messe du matin Stéphanie Michel, 47 ans, venue d’Ardèche pour “se nourrir, voir ce qui se fait, se ressourcer”. “Ca fait un peu show à l’américaine, ça peut décoiffer, mais c’est le but”, explique en souriant Lucile, 55 ans, engagée dans la préparation au baptême des collégiens dans sa paroisse des Yvelines, et qui en est persuadée: “il y a de moins en moins de chrétiens mais de plus en plus de recherche” spirituelle.En marge de la grande scène, plus de cent exposants sont présents, depuis une application pour mariages chrétiens au café citoyen Dorothy, en passant par la communauté de l’Emmanuel, sous le coup d’une enquête du Vatican depuis fin octobre. Un début de polémique a même éclaté, avant le début du Congrès, autour de la participation de l’association identitaire Academia Christiana — finalement déprogrammée.”Notre but est de représenter le monde catholique dans toute sa diversité”, affirme à l’AFP Raphaël Cornu-Thenard, l’un des organisateurs. “On s’appuie beaucoup sur la Conférence des évêques de France qui nous accompagne de près”.Dans le public Noémie Tencheni, 37 ans, a prêté la main aux premières éditions il y a dix ans: “C’était assez parisien, on n’était que quelques centaines, il y avait surtout des jeunes”. Avec la participation aujourd’hui d’un public plus âgé, “on voit que l’ensemble de l’Eglise se sent concernée”.Et “on assume plus facilement d’être chrétiens aujourd’hui, on a plus envie d’en parler”, ajoute son mari Sébastien, 41 ans.Sarah Hem, 30 ans, explique ainsi avoir “toujours à coeur de parler du Christ aux jeunes”. “Je ne dis pas +je suis catho+ mais +j”ai la foi+” et “je n’ai jamais senti que ça causait de la frustration, plutôt de la curiosité”.Cette musicienne, qui a fait un détour par l’évangélisme, estime que “les évangéliques ont beaucoup à nous apprendre sur la façon de parler du Christ”. “Leur langage est plus approprié aux générations d’aujourd’hui”, malgré des méthodes parfois “plus intrusives, directives”, ajoute-t-elle.- “Ecole de prédication” -A côté des nombreuses tables rondes, une “école de prédication” tenait dans l’après-midi un atelier “lève-toi et prêche” pour une cinquantaine de participants. “On pourrait penser (que) la prédication de rue ce sont des fous, des gens qui veulent monter une nouvelle secte. Pas du tout! On fait ce qu’a fait Jésus: aller dans la rue pour prêcher”, explique un formateur, Grégoire Marotte, du mouvement Anuncio.Au programme: bases rhétoriques et exercices pratiques, debout sur un petit escabeau où des participants s’exercent à parler une minute sur le thème “la naissance de Jésus” ou “la Pentecôte”, pendant que les autres jouent les perturbateurs ou les indifférents.Dans la soirée, une sortie est prévue dans les rues de Paris pour mettre en pratique ces enseignements.”L’idée ce soir est d’entrer en interaction, en distribuant des images, un chapelet…”, explique l’un des formateurs Samuel Pruvot, de l’association Ain Karem.”L’ultime échange, si on est face à un athée ou un bouddhiste ou un musulman, c’est de lui dire: on peut prier ensemble? Il y a 25 ans c’était très rare qu’ils acceptent; aujourd’hui avec les nouvelles générations c’est très rare qu’ils refusent”, ajoute-t-il.

Budget de la Sécu: l’Assemblée adopte à une courte majorité les “recettes”, les débats continuent

Une première étape franchie à l’Assemblée pour le budget de la Sécurité sociale: les députés ont adopté sur un fil samedi sa partie “recettes”, largement remaniée. L’examen du texte peut donc se poursuivre sur la partie “dépenses”, qui comprend l’article-phare suspendant la réforme des retraites.Les débats dureront jusqu’à mercredi, mais seront interrompus par deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre. Et les parlementaires devront adopter un rythme soutenu, s’ils ne veulent pas dépasser les délais constitutionnels, ce qui entraînerait l’envoi du texte au Sénat sans vote.L’article sur la suspension de la réforme de 2023, condition de la non-censure du gouvernement de Sébastien Lecornu pour les socialistes, sera examiné mercredi peu après 15H00, le gouvernement ayant réservé ce créneau pour éviter le risque d’un débat nocturne le week-end.Au bout d’un long suspense samedi les députés ont adopté la partie “recettes”, expurgée de beaucoup de mesures d’économies prévues par le gouvernement, par 176 voix contre 161 (et 58 abstentions).L’enjeu était de taille: un rejet aurait coupé court aux débats, envoyant séance tenante le texte entier au Sénat dans sa version initiale.Malgré les appels du gouvernement à approuver ce volet, la division a contaminé son camp : les députés Renaissance et MoDem ont voté pour. Horizons (parti d’Edouard Philippe) s’est divisé entre pour et abstentions. LR s’est abstenu.Juste avant le vote, l’Assemblée a rétabli dans une nouvelle délibération un impôt de production (C3S) supprimé jeudi, pour éviter un trou de “cinq milliards” dans les caisses, selon Amélie de Montchalin. Un casus belli pour le Rassemblement national – qui a du coup voté contre l’ensemble de la partie “recettes” –  estimant que la suppression de cet impôt était “la seule mesure qui aurait pu rééquilibrer la copie finale”.- Divisions à gauche et au centre -Quant aux Insoumis, ils ont assumé voter contre: “nous ne sommes pas d’accord”, avec la politique du gouvernement, a lancé Hadrien Clouet.Le RN et LFI ont fait “le jeu du pire”, a critiqué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. Les députés socialistes ont presque unanimement validé cette partie du texte, “pour la poursuite du débat”, a assuré le groupe.La gauche s’est globalement désunie : les écologistes et communistes se sont divisés entre pour, contre et abstentions.Seule LFI “a mené le combat à gauche”, a fustigé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, des socialistes rétorquant que toute la gauche avait voté la partie “recettes” du budget de l’an passé, à l’époque largement réécrite en leur faveur.Les oppositions, et une partie du camp gouvernemental, peuvent encore se targuer d’avoir modifié la copie cette année : exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d’une exonération sur les salaires des apprentis.La gauche a aussi fait adopter des amendements pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine (2,8 milliards de recettes estimées). Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, afin que la mesure reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.Les sujets clivants ne manqueront pas dans la partie “dépenses”. Dès l’entame de son examen samedi soir, l’Assemblée a supprimé l’élargissement prévu des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste, et aux dispositifs médicaux.Un débat qui en cache un autre encore plus vif : le doublement par décret, en-dehors du budget de la Sécu, des franchises médicales, pour récupérer 2,3 milliards d’euros. Une large partie de l’Assemblée pressant le gouvernement de renoncer à une mesure qui pèserait sur les patients.”Plus que jamais, le gouvernement se tient à disposition des députés et sénateurs pour la suite des débats”, a réagi le Premier ministre Sébastien Lecornu après le vote de samedi.Plus d’impôts, moins de dépenses… Tous les groupes s’inquiètent de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. Le projet de budget prévoyait 17,5 milliards d’euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).Le déficit ne devra pas être “supérieur à 20 milliards d’euros”, a insisté mercredi Amélie de Montchalin.Le rapporteur général du budget Thibault Bazin s’est inquiété des votes sur les “recettes” qui font grimper à ce stade le déficit à “20,6 milliards”. Sans compter d’éventuelles concessions gouvernementales dans les dépenses, comme le renoncement à l’inflammable proposition de gel des retraites et minima sociaux.

Festival de BD d’Angoulême: le scénario d’une gestion partagée n’éteint pas l’incendie

L’association propriétaire du festival de BD d’Angoulême (FIBD) a proposé samedi de confier son organisation future à un binôme associant son actuel délégataire, très critiqué, sans mettre fin à l’appel au boycott de la prochaine édition en cas de reconduction.Ce dernier, la société privée 9eArt+, et la Cité Internationale de la Bande dessinée et de l’Image (CIBDI), un établissement public qui abrite le musée de la BD, doivent soumettre “un projet commun” d’ici au 20 novembre, a annoncé l’association à l’issue d’un appel à projets pour l’organisation de l’événement après 2028.Depuis 2007 et jusqu’en 2027, celle-ci est confiée à 9eArt+.Ce “rapprochement” entre les deux offres candidates vise à produire une “plus grande transparence dans la gestion de l’événement” et offre aux financeurs publics du festival – État et collectivités locales, qui subventionnent aussi la CIBDI – “l’opportunité de prendre une place appropriée” dans sa gouvernance, a fait valoir l’association dans un communiqué.Et d’espérer “que les auteurs et leurs éditeurs considèreront que leur voix a été entendue dans une telle réorganisation”, a-t-elle ajouté, précisant que l’actuel organisateur avait “apporté des garanties” quant au départ de son délégué général décrié, Franck Bondoux.- “Manœuvre” -Raté: le syndicat national des auteurs et des compositeurs (Snac) et le Syndicat des travailleurs.euses Artistes-Auteur.ices (STAA) CNT-SO, dénonçant une reconduction déguisée de 9e Art+, ont confirmé leur appel à boycotter la prochaine édition, du 29 janvier au 1er février 2026.Samedi, la pétition en ligne totalisait près de 2.300 signatures, dont celles de la dessinatrice et autrice française Anouk Ricard, qui avait reçu le Grand Prix d’Angoulême en 2025, et de plusieurs précédents lauréats comme la Britannique Posy Simmonds, l’Américain Art Spiegelman ou les Français Blutch et Lewis Trondheim.”Puisque l’association refuse de tourner la page, nous n’avons d’autre choix que de refermer le livre”, a cinglé le premier, tandis que le second fustigeait “une manœuvre qui ne trompe personne”, par laquelle Delphine Groux, présidente de l’association du FIBD, ne chercherait qu’à “gagner du temps”.De son côté, le syndicat national de l’édition (SNE), a dénoncé la “totale opacité” du processus de sélection du FIBD, et réclamé “une clarification” et “des réponses satisfaisantes sur cette nouvelle structure organisatrice”.”Sans cette nécessaire transparence, le groupe BD du SNE ne participera pas à l’édition 2027 et suivantes”, a menacé le syndicat, qui sera néanmoins présent à l’événement en janvier.En début d’année, le festival 2025 avait été marqué par une virulente mise en cause de 9eArt+, accusé dans l’Humanité magazine d’opacité financière, de “dérives” mercantiles et d’avoir licencié une salariée, en 2024, qui venait de porter plainte pour un viol survenu en marge du festival.Une information judiciaire est ouverte sur ces faits et la jeune femme conteste son licenciement pour “faute grave” – l’entreprise lui reproche un “comportement incompatible” avec son image – devant les prud’hommes.L’affaire était remontée jusqu’au ministère de la Culture, qui s’inquiétait des “dysfonctionnements” évoqués dans la presse.- Page blanche ? -“9eArt+ a défini en 20 ans les canons de ce qu’est le festival aujourd’hui. Je vois dans la décision de l’association une forme de reconnaissance et de confiance”, a salué Franck Bondoux.”On va se rapprocher de la Cité et se mettre au travail”, a-t-il indiqué à l’AFP.Patrick Mardikian, président de la CIBDI, n’est pas opposé à un rapprochement des projets mais il souhaite que la Cité soit chargée par les financeurs publics de “piloter un travail de préfiguration, en lien avec l’interprofession” de la bande dessinée.”Nous avons l’opportunité d’écrire une page blanche mais cela doit être organisé”, a-t-il déclaré, jugeant le délai fixé au 20 novembre “pas tenable”.Les collectivités (Région Nouvelle-Aquitaine, Conseil départemental de Charente, intercommunalité du Grand Angoulême et ville d’Angoulême), qui cofinancent le festival avec l’État à hauteur de 40%, ont pris acte, “compte tenu du retrait” annoncé de Franck Bondoux, de la proposition de l’association.Elles “souhaitent qu’une nouvelle page s’écrive” pour assurer “le développement et la pérennité” du festival.”J’ai eu du mal à être entendu mais je ne peux que le répéter: je n’ai pas vocation à rester au-delà de 2028 en tant que DG et ma fille n’a pas vocation à me succéder”, a martelé M. Bondoux, souhaitant renouer le dialogue avec ses détracteurs.

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COP30: sans les indigènes, “pas d’avenir pour l’humanité”, avertit une ministre brésilienne

La ministre des Peuples indigènes du Brésil, Sonia Guajajara, espère que les autochtones pourront jouer les premiers rôles à la COP30 à Belem, en Amazonie, qui débute lundi: sans eux, “il n’y a pas d’avenir pour l’humanité”, dit-elle à l’AFP.Membre de l’ethnie Guajajara-Tenetehara, née dans une réserve indigène de l’État du Maranhao (nord-est), elle est la première à occuper ce portefeuille créé par le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à son retour au pouvoir pour un troisième mandat, en 2023.A la veille de la conférence climat de l’ONU à Belem, Mme Guajajara, 51 ans, prévoit “la meilleure COP en termes de participation indigène”, tout en dénonçant le “racisme” dont souffrent les autochtones.Elle déplore par ailleurs que son gouvernement n’ait pas pu homologuer davantage de réserves indigènes. Selon elle, ce mouvement a été freiné par une loi approuvée par le Parlement brésilien, à majorité conservatrice, qui restreint la reconnaissance des terres revenant de droit aux autochtones.Le plus grand pays d’Amérique latine compte 1,7 million d’indigènes, répartis en 391 ethnies parlant 295 langues, sur plus de 200 millions d’habitants.QUESTION: Pensez-vous que le fait que la COP ait lieu pour la première fois en Amazonie contribuera à mieux faire connaître les peuples indigènes?RÉPONSE: “Il y a une grande ignorance, un racisme très présent dans la société en général concernant les peuples autochtones. La COP peut contribuer de manière significative à une meilleure compréhension du rôle joué par les peuples autochtones dans l’équilibre climatique.La présence d’autochtones, que ce soit sur un territoire délimité ou non, garantit une eau propre, une biodiversité protégée, une alimentation sans produits chimiques, des forêts préservées.Et l’humanité a besoin de tout cela pour continuer à exister. C’est pourquoi nous disons que sans les peuples indigènes, sans leurs voix, il n’y a pas d’avenir pour l’humanité.”Q: Comment avez-vous vu évoluer la représentation des peuples autochtones dans les discussions sur le climat?R: “Une COP en Amazonie doit prendre en compte les voix des peuples indigènes, des communautés traditionnelles, de toutes les personnes qui ont toujours eu beaucoup de mal à se rendre sur les lieux où se déroule la conférence.En 2009, lorsque j’ai participé à ma première COP, la COP15, à Copenhague, il y avait un ou deux indigènes présents, mais ils ne participaient pas activement. Nous avons travaillé pour promouvoir cette inclusion et augmenter cette représentation. Depuis, il y a eu une évolution énorme.Nous sommes encore loin de vraiment jouer les premiers rôles, mais j’ai trouvé le sommet (de dirigeants mondiaux qui a précédé la COP30) encourageant. Les dirigeants qui se sont prononcés ont évoqué l’importance d’inclure les peuples indigènes, de leur attribuer des financements et de garantir la protection de leurs territoires.”- “Gardiens de la forêt” -Q: Quel est l’impact du changement climatique sur les peuples autochtones?R: “Il se fait sentir de diverses manières, avec de grandes inondations, de grandes sécheresses, qui affectent directement notre quotidien.Nous sommes reconnus comme les gardiens et gardiennes de la forêt, de l’environnement, de la biodiversité, mais, du fait de notre mode de vie, nous souffrons en premier de l’impact des changements climatiques, et c’est nous qui en souffrons le plus.En cas de sécheresse, quand le niveau des rivières baisse, cela provoque une insécurité alimentaire, car les poissons meurent. Et les enfants ne peuvent pas aller à l’école, car le transport fluvial est compromis.”Q: Certains leaders indigènes reprochent au gouvernement Lula de ne pas aller assez vite dans l’homologation de nouvelles réserves: que répondez-vous à ces critiques?R: “Il est clair que nous ne sommes pas satisfaits du rythme de l’homologation des terres indigènes, car ce gouvernement s’est engagé à les faire avancer.Mais nous faisons face aujourd’hui à un obstacle légal connu de tous, une loi qui a malheureusement été approuvée par le Parlement. Elle existe, on ne peut pas l’ignorer, car si on le fait, on risque d’être hors la loi.Des décrets d’homologation de réserves signés en décembre dernier par le président Lula ont déjà fait l’objet de recours à la Cour suprême. Nous cherchons des moyens de débloquer ce processus, mais bien que le rythme soit lent, nous avons homologué en trois ans 16 réserves indigènes, davantage que lors des 10 années précédant le début du troisième mandat de Lula.”

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Une tornade fait six morts et plus de 430 blessés dans le Sud du Brésil

Au moins six personnes ont été tuées et 432 blessées par une tornade qui a dévasté une localité du sud du Brésil, dans l’Etat du Parana, ont annoncé samedi les autorités locales.Selon le dernier bilan des autorités régionales, le nombre de victimes est passé à 6 morts, contre 5 auparavant. 432 personnes ont été blessées et deux sont portées disparues, un chiffre qui pourrait encore augmenter, selon les autorités.Le phénomène météorologique a entraîné des destructions sans précédent dans la région, à quelque 300 km des célèbres chutes d’Igaçu.La tornade, qui n’a duré que quelques minutes, a renversé des voitures et détruit des maisons entières à Rio Bonito do Iguaçu, une localité de 14.000 habitants.Des habitants ont raconté aux médias locaux que la tornade était accompagnée d’une tempête, de vents violents et de grêle.- Vents à 250 km/h -“Tout a été détruit. La ville, les maisons, les écoles. Qu’est-ce qu’on va devenir?”, a déclaré à une chaîne locale Roselei Dalcandon, devant son magasin en ruines. Elle venait de sortir de son échoppe lorsque la tornade est arrivée, son fils restant seul à l’intérieur.”Quand le vent s’est un peu calmé, mon mari est arrivé en courant. Mais il (son fils, ndlr) allait bien. Le magasin avait disparu, mais il s’en est sorti (vivant), Dieu l’a sauvé”, a-t-elle ajouté.”Je tiens à exprimer mes sincères condoléances à toutes les familles qui ont perdu des êtres chers dans la tornade (…) Et à offrir ma solidarité à toutes les personnes touchées”, a écrit sur X le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.Selon la défense civile, 90% de la ville a été touchée. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent de nombreuses maisons avec le toit arraché ou totalement détruites.Les secours fouillent dans les décombres à la recherche de survivants ou de corps. Un refuge a été mis en place dans une ville voisine.”C’est une scène de guerre”, a déclaré au portail G1 le colonel Fernando Schunig, directeur de la Défense civile du Parana. Le nombre de victimes risque d’augmenter, la tornade ayant frappé le centre de la ville, a ajouté l’officier.Selon le Système de technologie et de surveillance environnementale du Parana, les vents ont atteint de 180 à 250 km/h. Il y a eu “des chutes d’arbres et même des (destructions de) maisons en dur”, a précisé l’organisme.- “Violentes tempêtes” -Les villes de Rio de Janeiro et Sao Paulo ont par ailleurs relevé leur niveau d’alerte en raison des vents violents et des pluies, et les autorités ont demandé à la population d’éviter tout déplacement.”Sous la direction du président Luiz Inacio Lula da Silva, nous travaillons sur les plans d’aide humanitaire, l’envoi d’équipements et le soutien à la reconstruction”, a annoncé sur son compte X le ministre de l’Intégration et du Développement Régional, Waldez Goes.De son côté, le gouverneur du Parana, Ratinho Junior, a précisé que “les forces de sécurité (étaient) en alerte, mobilisées et (surveillaient) les villes touchées par les violentes tempêtes”, lui aussi sur X. L’Institut National de Météorologie maintient pour le weekend une alerte de “danger de tempêtes” dans tout le Parana, ainsi que dans les autres Etats méridionaux de Santa Catarina et Rio Grande do Sul, proches de l’Argentine et de l’Uruguay.Depuis le début du mois de novembre, plusieurs villes du Parana font face à de fortes pluies, des orages, des vents violents et de la grêle.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.

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Climat: pour Cyril Dion, cinéaste écologiste, la COP évite “le fond du problème”

La diplomatie climatique qui réunit les dirigeants mondiaux, lors des COP, évite “le fond du problème” qui est nos modes de vie, estime le cinéaste et militant écologiste Cyril Dion dans un entretien avec l’AFP.Cyril Dion ressort dix ans après son film “Demain”, le 8 décembre, et a publié le 15 octobre ses chroniques pendant un an sur France Inter, dans un livre intitulé “La Lutte enchantée” (Actes Sud).Question: “Demain” avait été un beau succès public en 2015. Mais dix ans après, n’êtes-vous pas désespéré que la situation de la planète ait autant empirée ?Réponse: Ça dépend à quelle échelle on regarde. Anne Hidalgo, qui disait que toute sa politique vélo avait été inspirée notamment par ce qu’elle avait vu dans “Demain”, avec l’exemple de Copenhague, est la maire de la première ville cyclable d’Europe, où la pollution de l’air et le trafic routier ont été divisés par deux. En revanche, si on regarde des trajectoires globales, effectivement on n’a jamais émis autant de gaz à effet de serre, jamais consommé autant d’énergie, autant de matières premières, et tout ça est tiré notamment par des économies qui sont industrialisées de façon plus récente.Q: Pour en parler il y a les conférences des Nations unies sur le climat (COP), dont celle qui s’ouvre à Belém. Ces grands rassemblements vous donnent-ils un peu espoir ?R: Je pense que ce n’est pas inutile d’avoir des moments de diplomatie, où les États se parlent, et où les médias couvrent le sujet climatique. Même si c’est un peu malheureux qu’il faille attendre ces grands rendez-vous (ou des catastrophes) pour s’intéresser à cet enjeu vital pour l’humanité. Un moment où les activistes peuvent essayer de faire pression. Pour autant, chaque fois qu’il y a une COP, c’est la même question: est-ce que vous pensez que les États vont trouver une solution ? Non, parce que le fond du problème, c’est que pour adapter notre mode de vie, notre planète au péril écologique, il faudrait considérablement réduire notre consommation de matière et d’énergie. Or, cela va vraiment à l’opposé de tout ce que la plupart des grandes entreprises dans le monde veulent faire, c’est-à-dire continuer à se développer, à engendrer de la croissance et de plus en plus de bénéfices.Q: Quels modes d’action vous semblent plus efficaces alors ?R: Le seul moyen que les choses changent serait que les populations, dans un sursaut à la fois démocratique et de survie, choisissent d’élire des personnes qui sont prêtes à entamer le bras de fer. Et prêtes à transformer nos institutions, grâce à des mécanismes de démocratie délibérative, comme ce qu’on a pu expérimenter avec la Convention citoyenne pour le climat. Bien sûr que c’est chiant de ne pas pouvoir prendre l’avion quand on veut, bien sûr que c’est chiant de ne pas pouvoir manger votre steak quand vous en avez envie, mais on a un problème, c’est que le climat se réchauffe et ce problème-là, on va tous le ressentir. Donc maintenant, est-ce qu’on peut tous se mettre autour de la table et essayer de trouver des solutions qui soient à la fois acceptables, justes et en même temps qui soient efficaces, c’est-à-dire qui nous permettent de vraiment résoudre le problème. Ce problème démocratique-là, pour moi, il est vraiment au centre de notre capacité ou non d’affronter la dévastation écologique. Et tant qu’on ne l’aura pas traité, je pense qu’on pourra faire autant de COP qu’on voudra, malheureusement ça n’accouchera que de mesures qui temporiseront le problème et qui ne le résoudront pas.

Climat: pour Cyril Dion, cinéaste écologiste, la COP évite “le fond du problème”

La diplomatie climatique qui réunit les dirigeants mondiaux, lors des COP, évite “le fond du problème” qui est nos modes de vie, estime le cinéaste et militant écologiste Cyril Dion dans un entretien avec l’AFP.Cyril Dion ressort dix ans après son film “Demain”, le 8 décembre, et a publié le 15 octobre ses chroniques pendant un an sur France Inter, dans un livre intitulé “La Lutte enchantée” (Actes Sud).Question: “Demain” avait été un beau succès public en 2015. Mais dix ans après, n’êtes-vous pas désespéré que la situation de la planète ait autant empirée ?Réponse: Ça dépend à quelle échelle on regarde. Anne Hidalgo, qui disait que toute sa politique vélo avait été inspirée notamment par ce qu’elle avait vu dans “Demain”, avec l’exemple de Copenhague, est la maire de la première ville cyclable d’Europe, où la pollution de l’air et le trafic routier ont été divisés par deux. En revanche, si on regarde des trajectoires globales, effectivement on n’a jamais émis autant de gaz à effet de serre, jamais consommé autant d’énergie, autant de matières premières, et tout ça est tiré notamment par des économies qui sont industrialisées de façon plus récente.Q: Pour en parler il y a les conférences des Nations unies sur le climat (COP), dont celle qui s’ouvre à Belém. Ces grands rassemblements vous donnent-ils un peu espoir ?R: Je pense que ce n’est pas inutile d’avoir des moments de diplomatie, où les États se parlent, et où les médias couvrent le sujet climatique. Même si c’est un peu malheureux qu’il faille attendre ces grands rendez-vous (ou des catastrophes) pour s’intéresser à cet enjeu vital pour l’humanité. Un moment où les activistes peuvent essayer de faire pression. Pour autant, chaque fois qu’il y a une COP, c’est la même question: est-ce que vous pensez que les États vont trouver une solution ? Non, parce que le fond du problème, c’est que pour adapter notre mode de vie, notre planète au péril écologique, il faudrait considérablement réduire notre consommation de matière et d’énergie. Or, cela va vraiment à l’opposé de tout ce que la plupart des grandes entreprises dans le monde veulent faire, c’est-à-dire continuer à se développer, à engendrer de la croissance et de plus en plus de bénéfices.Q: Quels modes d’action vous semblent plus efficaces alors ?R: Le seul moyen que les choses changent serait que les populations, dans un sursaut à la fois démocratique et de survie, choisissent d’élire des personnes qui sont prêtes à entamer le bras de fer. Et prêtes à transformer nos institutions, grâce à des mécanismes de démocratie délibérative, comme ce qu’on a pu expérimenter avec la Convention citoyenne pour le climat. Bien sûr que c’est chiant de ne pas pouvoir prendre l’avion quand on veut, bien sûr que c’est chiant de ne pas pouvoir manger votre steak quand vous en avez envie, mais on a un problème, c’est que le climat se réchauffe et ce problème-là, on va tous le ressentir. Donc maintenant, est-ce qu’on peut tous se mettre autour de la table et essayer de trouver des solutions qui soient à la fois acceptables, justes et en même temps qui soient efficaces, c’est-à-dire qui nous permettent de vraiment résoudre le problème. Ce problème démocratique-là, pour moi, il est vraiment au centre de notre capacité ou non d’affronter la dévastation écologique. Et tant qu’on ne l’aura pas traité, je pense qu’on pourra faire autant de COP qu’on voudra, malheureusement ça n’accouchera que de mesures qui temporiseront le problème et qui ne le résoudront pas.