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Quatre personnes interpellées après des incidents lors d’un concert d’un orchestre israélien à Paris

Quatre personnes ont été placées en garde à vue après des incidents jeudi soir à la Philharmonie de Paris, qui ont causé l’interruption à trois reprises d’un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël, dont la présence en France suscitait la polémique.”La violence n’a pas sa place dans une salle de concert”, a dénoncé la ministre de la Culture Rachida Dati, en soulignant que “la liberté de programmation et de création est un droit fondamental de notre République”.Comme la ministre, la Cité de la musique-Philharmonie de Paris a condamné “fermement les graves incidents” survenus dans la grande salle de concert et a annoncé avoir porté plainte.Des vidéos visibles en ligne témoignent de la confusion dans la salle Pierre-Boulez: plusieurs d’entre elles montrent une personne qui brandit un fumigène depuis les gradins. D’autres personnes tentent de s’interposer et des violences éclatent.”A trois reprises, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes”, a précisé la Philharmonie, dont le dispositif de sécurité avait été renforcé pour cet événement.”Les fauteurs de troubles ont été évacués et le concert, qui avait dû s’interrompre, a repris et s’est achevé dans le calme” sous la direction du chef d’orchestre Lahav Shani et avec le pianiste Sir András Schiff, a-t-elle poursuivi.Des policiers “ont permis l’interpellation rapide de plusieurs auteurs de troubles graves à l’intérieur de la salle et de contenir les manifestants à l’extérieur”, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, dans un message sur X, en condamnant ces agissements.Les gardes à vue concernent trois femmes et un homme, dont trois pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations et une pour organisation d’une manifestation non déclarée, a détaillé le parquet de Paris.- Déprogrammé en Belgique -“Ce qu’on a vu hier (jeudi), c’était vraiment la preuve que les Français en ont assez parce que dès que ces voyous ont fait sortir des fumigènes, ils se sont fait tabasser. C’était le public qui réagissait naturellement”, a déclaré à l’AFP l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, qui était présent au concert.Ce ne sont “pas que des Juifs qui ont réagi”, a-t-il poursuivi, précisant que dans le public, les spectateurs étaient de toutes les origines.Manon Aubry, députée européenne LFI, a refusé sur Cnews-Europe 1 de condamner les violences, en soulignant que l’orchestre “représente l’Etat israélien”. “Aujourd’hui le meilleur moyen que ce type d’incident ne se reproduise pas, c’est que le gouvernement israélien arrête de massacrer tout un peuple”, a-t-elle lancé.Pour sa part, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a dénoncé des actes “intolérables” provoqués par “des activistes antisémites d’extrême gauche” et a appelé à “une réponse judiciaire exemplaire”.En septembre, l’Orchestre philharmonique de Munich avait été déprogrammé d’un festival belge où il devait se produire sous la direction de Lahav Shani, un jeune chef de 36 ans.Lahav Shani avait alors accusé la direction du festival belge d’avoir cédé “aux pressions politiques”. “Elle a exigé que je fasse une déclaration politique malgré mon engagement de longue date et publiquement exprimé en faveur de la paix et de la réconciliation”, avait-il déclaré.Ces derniers jours, la polémique avait enflé sur la venue de l’Orchestre philharmonique d’Israël à Paris. Des militants propalestiniens avaient demandé l’annulation du concert. Le syndicat de la CGT-Spectacle réclamait que la Philharmonie “rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants” d’Israël, notamment dans la guerre à Gaza.Lundi, la Philharmonie de Paris avait dit espérer que le concert “puisse se tenir dans les meilleures conditions possibles” et rappelé qu’elle accueillait “aussi bien des artistes israéliens que palestiniens” sans “jamais” exiger de prise de position des artistes sur des enjeux politiques sensibles.”La violence n’est pas un débat. Et la faire entrer dans une salle de concert est très grave”, a-t-elle réaffirmé vendredi.

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Opération Cloudburst : les Pays-Bas s’entraînent contre des inondations massives

Le bourdonnement d’un hélicoptère Chinook à deux hélices rompt le calme de la campagne néerlandaise, l’engin planant à quelques mètres d’un canal avant de déverser quatre énormes sacs de sable dans l’eau: l’opération Cloudburst est lancée.Cet exercice de cinq jours simule des inondations catastrophiques causées par les “bombes de pluie”, une crainte omniprésente dans un pays où 60 % de la population vit sous le niveau de la mer et où le changement climatique ne peut qu’aggraver la situation. L’opération, qui réunit l’armée, les responsables de la planification des crises et les autorités locales chargées de la gestion de l’eau, teste leurs réponses face à un scénario de précipitations de 200 millimètres (200 litres par m2) en une journée, soit un quart de la quantité annuelle qui tombe aux Pays-Bas. Un tel scénario s’apparente aux inondations qui ont dévasté l’Europe occidentale en 2021, faisant près de 200 morts en Allemagne et 40 en Belgique.De vastes zones des Pays-Bas avaient quant à elles été inondées.”Les Néerlandais, dès leur naissance, savent qu’ils devront lutter contre l’eau”, explique le commandant Michel Vrancken.Ils “savent que l’eau peut toujours être un ennemi”, poursuit le jeune homme de 25 ans auprès de l’AFP, pendant que son unité empile des sacs de sable. Son équipe s’entraîne à déployer un barrage mobile capable de ralentir les crues destructrices. – Changement climatique – C’est par nécessité que les Néerlandais sont devenus les leaders mondiaux en matière de gestion de l’eau et des inondations.Si la nature avait suivi son cours, la majeure partie des Pays-Bas serait un marécage boueux, loin de l’actuelle cinquième économie de l’Union européenne.Sans défenses solides, 60 % du pays serait régulièrement inondé, affectant quelque neuf millions d’habitants, selon le gouvernement.Pour Marian Booltink, superviseure de l’opération et coordinatrice de crise à l’association locale de gestion des inondations, apprendre à prévenir les inondations est vital aux Pays-Bas.”Le changement climatique affecte mon travail, car nous savons désormais que nous allons connaître davantage de crises dues à la sécheresse ou aux inondations”, explique-t-elle à l’AFP. Bart Vonk, président du Comité national de coordination en cas de risque d’inondation, supervise quant à lui les niveaux de l’eau et les défenses contre les inondations dans tout le pays. “L’impact de l’eau sur une personne est immense”, explique l’homme de 64 ans dans son bureau, entouré de grands écrans affichant en temps réel les données nationales sur l’eau. “Ce que j’ai appris au cours de ma carrière, c’est qu’il ne faut pas sous-estimer la force de l’eau, mais aussi l’impact sur les personnes dont la maison est inondée”, déclare M. Vonk.Lui et son équipe veillent à ce que le pays soit prêt à faire face à des scénarios extrêmes, comme celui d’une sécheresse entraînant l’échouage de tous les bateaux de navigation intérieure, ou alors une tempête dévastatrice.  – Rester proactifs – Les Néerlandais mettent l’innovation et les technologies dernier cri au service d’un problème vieux de plusieurs siècles. Des drones inspectent les digues et les barrages, produisant des données qui sont ensuite analysées par l’IA pour identifier les points faibles.Autre innovation : les “œufs verts”, des dispositifs qui détectent les castors qui, en creusant, peuvent s’avérer dévastateurs pour les défenses contre les inondations.Pour M. Vonk, la réussite néerlandaise dans ce domaine réside dans la proactivité car “nous ne pouvons pas accepter d’incidents, les conséquences sont trop importantes.”Il ajoute toutefois que les Néerlandais ont beaucoup appris d’autres pays comme le Royaume-Uni, notamment en matière de reconstruction après des inondations majeures.M. Vonk reconnaît également que le changement climatique rend son travail “de plus en plus difficile”.La fonte des glaciers des Alpes fait monter le niveau des rivières aux Pays-Bas, les tempêtes et les sécheresses sont plus fréquentes et la montée des eaux augmente la salinité, explique-t-il.Sa plus grande crainte serait une rupture de la digue qui protège les Pays-Bas. “L’impact serait immense”, mais il a confiance dans les préparatifs néerlandais.”Je dors toujours très bien… nous sommes de très bons protecteurs… la probabilité est donc vraiment très, très faible”, conclut-il.

Violences policières contre Michel Zecler: la Défenseure des droits pointe des faits d’une “extrême gravité”

Cinq ans après l’interpellation très violente du producteur de musique noir Michel Zecler, la Défenseure des droits réclame que les policiers mis en cause passent enfin devant un conseil de discipline pour des manquements déontologiques graves, dont la tenue de propos racistes.”Les faits dont a été victime Michel Zecler sont d’une extrême gravité, à la fois pour la victime mais également pour l’image de la police et la confiance qu’elle doit inspirer aux citoyens. Ils appellent une réponse disciplinaire très claire de la part du ministère de l’Intérieur”, a souligné la Défenseure des droits Claire Hédon, qui a rendu les conclusions de son enquête dans une décision publiée vendredi. L’affaire avait fait grand bruit en 2020, images vidéo à l’appui de l’interpellation violente de Michel Zecler par des policiers lui portant 29 coups en quelque quatre minutes, occasionnant une incapacité totale de travail de 45 jours. Le président Emmanuel Macron avait dénoncé “une agression inacceptable”, réclamé une police “exemplaire” et demandé des sanctions claires.Depuis, l’IGPN – la “police des polices” – a mené une enquête administrative permettant “d’établir les faits (…) et manquements déontologiques”, et “proposé au préfet de police de Paris que les quatre policiers comparaissent devant le conseil de discipline” dans ses conclusions rendues en juillet 2021, rappelle la Défenseure des droits (DDD).Les juges d’instruction ont ordonné en juin dernier le renvoi devant une cour criminelle de trois des quatre policiers, le quatrième sera jugé en correctionnelle. La circonstance aggravante de racisme a été écartée par la justice, faute de preuve.Pour la Défenseure des droits, “la victime a fait l’objet d’insultes à caractère raciste en étant traitée de “sale nègre”, insultes confirmées par le témoignage de quatre personnes présentes sur les lieux”.Auto-saisie comme elle en a la prérogative, la Défenseure des droits est une autorité administrative indépendante dotée de tous les pouvoirs d’enquêtes lui permettant d’avoir accès à toutes les pièces d’un dossier, d’auditionner des personnes, de faire des visites sur place.- Le ministre de l’Intérieur saisi -Son enquête a conclu à de multiples manquements déontologiques de la part des policiers ayant fait “un usage disproportionné de la force” et d'”un acharnement injustifié” envers Michel Zecler. elle a aussi conclu que le procès-verbal “n’a pas rendu compte fidèlement du déroulement des faits et qu’après l’interpellation, deux policiers ont “échangé des commentaires insultants” sur les réseaux sociaux concernant le producteur de musique.Le 21 novembre 2020, Michel Zecler avait été interpellé devant chez lui pour non-port du masque – en période de regain de Covid – et suspicion de consommation de cannabis, puis passé à tabac dans son studio d’enregistrement, des faits filmés par une caméra de vidéosurveillance, dont les images ont été révélées sur le site Loopsider, pour devenir virales.”Au regard de la gravité et de la multitude des manquements constatés et compte de tenu de l’absence de procédure disciplinaire engagée à ce stade, (le Défenseur des droits) saisit le ministre de l’Intérieur afin qu’il engage sans délai une procédure disciplinaire” à l’encontre des quatre policiers, indique la DDD dans sa décision.Le ministre de l’Intérieur “dispose d’un délai de deux mois pour faire connaître les suites qu’il donnera à cette décision”, stipule la DDD.Les quatre policiers ont été suspendus le 26 novembre 2020, deux d’entre eux ont été incarcérés durant un mois après leur mise en examen. Trois sont toujours suspendus, a indiqué la préfecture de police à l’AFP, précisant que le quatrième exerce toujours dans un service, mais sans activité de voie publique.L’affaire des violences policières dont a été victime Michel Zecler a amené à la création, à la demande du président de la République, de la plateforme antidiscriminations.fr, confiée au Défenseur des droits.Depuis le lancement de la plateforme et de son numéro d’appel 3928 le 12 févier 2021, il y a eu 62.844 appels dont 1.293 appels pour le mois d’octobre 2025, selon les chiffres communiqués par le DDD à l’AFP.Parmi ces appels, 42.064 (68%) concernaient une première demande, détaille le DDD, précisant que les deux principaux critères de discrimination étaient l’origine (26%) et le handicap (22%).

Nouvelle-Calédonie: la ministre des Outre-mer veut dialoguer avec “chaque représentant politique”

La ministre des Outre-mer Naïma Moutchou entend rencontrer tous les représentants politiques de Nouvelle-Calédonie, dont le principal mouvement indépendantiste FLNKS, lors de son premier déplacement la semaine prochaine sur l’archipel.”Les invitations ont été lancées. Je commence par des échanges en bilatéral. C’est essentiel de pouvoir échanger avec chaque représentant politique”, a-t-elle assuré dans un entretien publié vendredi dans le quotidien Ouest-France. “Ce que je refuse, c’est de faire semblant de les entendre et ensuite d’aller trancher seule à Paris. Sur des questions comme le dégel (du corps électoral, NDLR) ou tout autre sujet institutionnel, rien n’est durable si le chemin n’est pas construit ensemble” a-t-elle poursuivi, affirmant ne pas venir en Nouvelle-Calédonie avec “des solutions clés en main sur l’avenir institutionnel”.Jeudi, le Conseil constitutionnel a validé le report des élections provinciales dans l’archipel du Pacifique, qui doivent se tenir au plus tard le 28 juin 2026, tout en jugeant que ce troisième report devra être le dernier. Le report de ce scrutin, auquel une partie du camp indépendantiste est opposée, doit conduire à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.Ce compromis, conclu en région parisienne en juillet entre l’Etat et les forces politiques calédoniennes, prévoit notamment la création d’un “Etat de la Nouvelle-Calédonie” inscrit dans la Constitution française et la reconnaissance d’une nationalité calédonienne.Toujours soutenu par les loyalistes et une partie des indépendantistes, il a depuis été rejeté par le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste), dont l’objectif reste l’accession de l’archipel à la “pleine souveraineté”.Le front indépendantiste s’est dit vendredi “prêt à rencontrer la ministre des Outre-mer” mais l’a invitée à “une rupture avec les pratiques du passé”, appelant l’Etat à “un dialogue sincère” en vue d’un “avenir partagé et apaisé”.L’accord de Bougival entend élargir le corps électoral spécifique à ces élections, une question sensible. Actuellement, seuls certains habitants peuvent voter, notamment ceux établis sur le territoire avant 1998 et leurs descendants, ce qui ulcère le camp loyaliste.”L’identité kanak doit être pleinement respectée (…). L’Etat en est le garant et je m’inscris dans cet héritage”, a assuré Mme Moutchou à Ouest-France.”La réponse passe par une politique qui respecte les histoires, qui respecte les attachements, les blessures aussi, qui ne doit pas nier qu’un territoire peut porter plusieurs mémoires. C’est ça la réalité de la Nouvelle-Calédonie”, a-t-elle ajouté.La ministre devait se rendre dans l’archipel du Pacifique dès les premiers jours de novembre mais son déplacement avait été reporté “en raison des échéances budgétaires”. 

Violences policières contre Michel Zecler: de graves manquements relève la Défenseure des droits

La Défenseure des droits a fait état “de la gravité et de la multitude de manquements constatés” lors de l’interpellation en novembre 2020 de Michel Zecler, producteur de musique noir roué de coups par des policiers, et a indiqué saisir le ministre de l’Intérieur, dans une décision publiée vendredi.A l’issue de son enquête, le Défenseur des droits a relevé des manquements déontologiques de la part des policiers qui ont fait “un usage disproportionné de la force” et “un acharnement injustifié” envers Michel Zecler, qui a reçu 29 coups en quatre minutes, occasionnant une incapacité totale de travail de 45 jours.L’autorité administrative indépendante a également établi que des propos racistes ont été tenus par les policiers, circonstance aggravante que n’ont pas retenue les juges d’instruction ayant ordonné en juin dernier un procès devant une cour criminelle pour les quatre policiers mis en cause.La Défenseure des droits Claire Hédon pointe par ailleurs “qu’aucun conseil de discipline n’a été saisi” alors que l’IGPN (Inspection générale de la police nationale), au terme d’une enquête administrative permettant “d’établir les faits (…) et manquements déontologiques”, a “proposé au préfet de police de Paris que les quatre policiers comparaissent devant le conseil de discipline” dans ses conclusions rendues en juillet 2021.Le préfet de police de Paris était alors Didier Lallement.”Au regard de la gravité et de la multitude des manquements constatés et compte de tenu de l’absence de procédure disciplinaire engagée à ce stade, (le Défenseur des droits) saisit le ministre de l’Intérieur afin qu’il engage sans délai une procédure disciplinaire” à l’encontre des quatre policiers, demande l’autorité indépendante.Les policiers ont été suspendus le 26 novembre 2020, deux d’entre eux ont été incarcérés durant un mois après leur mise en examen. Trois sont toujours suspendus, a indiqué la préfecture de police à l’AFP, précisant que le quatrième exerce toujours dans un service, mais sans activité de voie publique.Le 21 novembre 2020, Michel Zecler est interpellé devant son studio d’enregistrement pour non-port du masque – en période de regain de Covid – et suspicion de consommation de cannabis. Les policiers entrent chez lui et le passent à tabac. Les faits ont été filmés par une caméra de vidéosurveillance, les images ont été dévoilées et sont devenues virales.Le président Emmanuel Macron avait alors dénoncé “une agression inacceptable” et “des images qui nous font honte”. A sa demande et dans la foulée, la plateforme antidiscriminations.fr a été créée en février 2021 et confiée au Défenseur des droits.

Consentement: la modification de la définition pénale du viol promulguée

L’intégration de la notion de consentement à la définition pénale du viol a été promulguée vendredi au Journal officiel, dix jours après son adoption au Parlement à l’issue d’un long processus législatif transpartisan.Quelques mois après le retentissant procès des viols de Mazan, durant lequel le consentement avait pris une place centrale, le droit pénal est ainsi clarifié en comportant, noir sur blanc, cette notion, déjà omniprésente dans la jurisprudence.”Constitue une agression sexuelle tout acte sexuel non consenti”, dit désormais le Code pénal. “Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, précise-t-il.”Il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature”, poursuit le texte. La France rejoint ainsi les pays ayant déjà modifié leur législation en ce sens, parmi lesquels le Canada, la Suède, l’Espagne ou encore la Norvège depuis le printemps 2025.

La Philharmonie de Paris “condamne” de “graves incidents” lors d’un concert d’un orchestre israélien

La Philharmonie de Paris a condamné “fermement” vendredi les “graves incidents” survenus jeudi soir dans sa salle lors d’un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël et a annoncé qu’elle avait porté plainte.”La Cité de la musique – Philharmonie de Paris déplore et condamne fermement les graves incidents survenus dans la Grande salle Pierre Boulez durant le concert donné par l’Israel Philharmonic Orchestra sous la direction de Lahav Shani avec le pianiste Sir András Schiff”, a annoncé l’établissement dans un communiqué. “L’établissement a porté plainte”, a-t-il ajouté.La Philharmonie a précisé que “à trois reprises, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes. Des spectateurs se sont interposés et des affrontements ont eu lieu”.”Les fauteurs de troubles ont été évacués et le concert, qui avait dû s’interrompre, a repris et s’est achevé dans le calme”, a poursuivi la Philharmonie.Des “sanctions exemplaires doivent être prises” contre ces “agitateurs haineux”, a réagi sur X Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). “Les appels au boycott et les perturbations qui se multiplient sont inacceptables. Ils n’empêcheront jamais les artistes ciblés par la haine de rencontrer l’ovation du public”, a-t-il ajouté.Ces derniers jours, la polémique avait enflé sur la tenue de ce concert, des militants pro-palestiniens demandant son annulation tandis que la CGT-Spectacle réclamait que la Philharmonie “rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants” d’Israël, notamment dans la guerre à Gaza. Le dispositif de sécurité autour du concert avait été renforcé.”Bienvenue à l’Orchestre national d’Israël (…) La liberté de création et de programmation est une valeur de notre République. Aucun prétexte à l’antisémitisme!”, avait déclaré dans un message sur X la ministre de la Culture Rachida Dati.Pour la Cité de la musique, “rien ne peut justifier” les actes survenus jeudi soir. “La Philharmonie a démontré qu’elle était à l’écoute en répondant aux diverses interpellations reçues ces derniers jours au sujet de ce concert. Mais la violence n’est pas un débat. Et la faire entrer dans une salle de concert est très grave”, a-t-elle estimé dans le communiqué. 

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Pour les glaciologues, la joie de toucher le fond et ses mystères

La main sur le câble qui file dans les profondeurs du glacier du Pamir, Stanislav Koutouzov sent immédiatement lorsque sa tête de carottage, 105 mètres plus bas, se fracasse sur la roche. Il s’apprête à remonter l’une des plus anciennes glaces au monde, aux mystères climatiques jusque-là insondés.”C’est le meilleur sentiment au monde”, s’exclame dans un souffle le glaciologue russe dans les montagnes reculées de l’extrême est du Tadjikistan à la frontière avec la Chine, où un photographe de l’AFP a suivi en exclusivité l’expédition de 15 scientifiques en septembre.La mission, à 5.810 mètres de haut, est historique: récupérer les carottes de glace les plus profondes jamais prélevées dans le massif du Pamir, l’un des plus hauts et des moins étudiés au monde, et mettre à disposition de la science l’une des archives les plus anciennes du climat.Ces couches de glaces compactées pendant des siècles, peut-être des millénaires, peuvent renseigner sur les chutes de neige, les températures, l’atmosphère et les poussières du passé.L’espoir inavoué est que ce soit la glace la plus âgée jamais prélevée dans toute la zone dite de l’anomalie de Pamir-Karakoram, qui intrigue les climatologues car elle est la seule région montagneuse où les glaciers semblent encore résister au réchauffement. – A dos de sherpas  -L’expédition, financée par l’Institut polaire suisse et la fondation Ice Memory, visait initialement le glacier légendaire Fedtchenko mais a dû renoncer face à un accès trop difficile, trop haut pour être survolé en hélicoptère.L’équipe, composée de scientifiques suisses, japonais, russes et tadjiks, s’est rabattue sur une calotte qui s’avère finalement plus fertile, Kon Tchoukourbachi. Une ascension par étapes à grimper à pied sur la terre brune rocailleuse puis sur la neige puis sur un parterre de glace en épines, jusqu’au dôme d’où la vue est époustouflante. Et sept jours à forer par températures négatives pour prélever deux profondes carottes.Concrètement, il s’agit de dizaines de cylindres de glace d’environ 50 cm de long, précautionneusement remontés à la surface, numérotés et emballés avant d’être immédiatement redescendus à dos de sherpas vers les camions frigorifiques plus bas.”On a fait les 50 premiers mètres en un jour”, raconte Stanislav Koutouzov, paléoclimatologue expert en carottage de l’Ohio State University aux Etats-Unis. “C’est à partir de 70 ou 80 mètres que la qualité de la glace a commencé à être un problème.”- 20, 25 ou 30.000 ans -Soudain, elle s’est révélée plus friable, plus difficile à manipuler mais prometteuse: peut-être le signe d’une période de transition, espère le chef d’expédition Evan Miles.L’équipe n’avait jamais vu autant de particules de poussières dans la glace, ce qui a ralenti le forage. Stanislav Koutouzov a usé 15 têtes de carottage. Et puis, “dans les trois ou cinq derniers mètres, c’est devenu très foncé, jaunâtre, ce qui témoigne de conditions très différentes”, dit-il.”Lorsqu’on a remonté la dernière carotte, c’était spectaculaire. Une glace très jaune, parce que bourrée de sédiments. Ce qui est un très, très bon signe pour nous”, poursuit Evan Miles, glaciologue des universités suisses de Fribourg et Zurich.Des glaces très anciennes ont déjà été prélevées dans la région: à Grigoriev, au Kirghizstan, une datation à 17.000 ans. Une autre carotte à Guliya, sur le plateau tibétain, a été estimée encore plus vieille mais la datation est contestée.”Notre glace est beaucoup plus froide et probablement plus vieille que Grigoriev, ce qui nous donne de l’espoir”, confie le chef d’expédition, de retour à Douchanbé en octobre.”Seule l’analyse en laboratoire le confirmera, mais nous espérons que la carotte sera exceptionnelle non seulement pour la zone, mais pour toute la région, probablement 20, 25 ou 30.000 ans.”- Cave de glace -La glace, parce qu’elle gobe des bulles d’air anciennes, est la seule archive climatique de la composition atmosphérique passée et donc de la concentration des gaz à effet de serre avant que l’humanité ne se mette à brûler charbon, pétrole et gaz industriellement.C’est grâce à des kilomètres de carottes au Groenland et en Antarctique que l’on sait que le climat n’a jamais été aussi chaud depuis 800.000 ans.Mais entre les deux pôles, il y en a eu très peu “proches d’endroits où les gens vivent et où nous voulons vraiment comprendre comment le système climatique varie naturellement”, fait valoir le président d’Ice Memory Thomas Stocker. Le Pamir, “un endroit très spécial sur la planète, le toit du monde” selon lui, fascine les chercheurs car il joue le rôle de carrefour climatique: il redirige l’humidité qui arrive d’Europe par les vents d’ouest vers le sous-continent indien.Ce que les chercheurs découvriront dans la vieille glace de Kon Tchoukourbachi – des informations sur les neiges, vents et poussières d’antan – aidera donc à comprendre… les moussons d’aujourd’hui. Et peut-être à anticiper leurs changements futurs, pour des centaines de millions de gens, sous l’effet du dérèglement climatique.Voilà pourquoi, en plus d’une première carotte qui sera examinée dans quelques semaines par des chercheurs japonais, Ice Memory en a financé une seconde pour la stocker avec d’autres provenant des Alpes, des Andes, du Groenland et d’ailleurs, dans une cave de glace en Antarctique, à la station Concordia par -50°C.Elle pourra être étudiée par les scientifiques du futur, avec des méthodes plus sophistiquées qu’aujourd’hui. Une “course contre la montre” avant que ces annales climatiques ne fondent.Les deux carottes, conservées dans une chaîne du froid à -20°C, sont arrivées à Tokyo par avion. L’une d’elle atteindra bientôt sa destination finale, l’université Hokkaido.Dans ce laboratoire, pour les besoins de l’analyse moléculaire, les flocons de neige tombés sur le Pamir il y a des siècles ou des millénaires pourront enfin fondre et révéler leurs secrets.

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Pour relancer le nucléaire, le secteur doit résoudre le casse-tête du financement

Le nucléaire revient sur le devant de la scène mais qui va payer pour ces projets gigantesques, longs et risqués? Domaine régalien par excellence, l’atome doit désormais envisager de nouveaux modes de financement, y compris privés, pour accélérer.Tombé en disgrâce après l’accident de la centrale japonaise de Fukushima en 2011, le nucléaire connaît un regain d’intérêt, porté par les besoins de décarboner l’énergie, renforcer l’indépendance énergétique et de répondre à l’explosion de la demande en électricité, dopée notamment par l’intelligence artificielle.Selon une étude EY-Parthenon publiée mercredi, s’appuyant notamment sur les scenarios de l’Agence internationale de l’énergie, le secteur nucléaire devrait doubler sa capacité de production à environ 820 GW d’ici 2050 afin de soutenir la sortie des énergies fossiles qui réchauffent le climat.Les investissements doivent suivre et rapidement doubler pour atteindre 159 milliards de dollars par an d’ici 2030 (pour un total de 3.600 milliards de dollars environ d’ici 2050).Si ces investissements sensibles et risqués ont historiquement été portés par les Etats et leurs électriciens publics, EY note “un essor remarquable de l’intérêt des investisseurs privés”.”Le financement public est devenu plus contraignant en raison de la régulation des aides d’État” comme en Union européenne, “mais aussi du fait de la situation financière des États”, explique Jéremie Haddad, associé chez EY.”Nous avons besoin de partenariats public-privé”, a d’ailleurs appelé le ministre français de l’Energie Roland Lescure à l’adresse du parterre de professionnels présents au salon international du nucléaire, qu’il inaugurait mardi à Paris et qui s’est terminé jeudi.Il a insisté: “nous avons besoin d’investisseurs à long terme, de régimes de retraite, de fonds souverains, pour nous aider à construire cet avenir ensemble”, rappelant qu’il est aussi ministre des Finances d’un pays très endetté “qui peine à faire passer un budget”.- Des politiques stables -Le ministre faisait référence aux projets de mini-réacteurs – au nombre de dix, suivis par l’autorité de sûreté – qui embarquent déjà des fonds publics et des capitaux privés – dont les plus avancés ont besoin de nouveaux soutiens pour passer au prototype.En revanche, en France, le programme de construction d’au moins 6 réacteurs EPR2 est parti pour rester dans le giron étatique. Au côté des financements d’EDF, entreprise publique à 100%, l’Etat lui accordera un prêt à taux zéro durant la phrase de construction, qui couvrira un peu plus de 55% du coût. Sur les modalités de financement, les acteurs scrutent avec intérêt le projet au Royaume-Uni de deux réacteurs à Sizewell C développés par EDF, qui repose sur un modèle innovant de partage du financement et des risques entre EDF, des investisseurs privés, l’Etat britannique.L’avantage: il offre aux investisseurs un revenu stable dès le début du projet grâce à une contribution à hauteur d’une livre par mois intégrée à la facture des consommateurs.Déployer davantage de capitaux privés nécessitera de surmonter plusieurs défis. Dans les grands réacteurs, la filière qui traîne la réputation de dérapages de coûts et de calendriers à rallonge doit prouver qu’elle est capable de livrer ses “chantiers à temps et dans les budgets”. Les marchés ont aussi besoin “de politiques gouvernementales stables” sur les 15 prochaines années, explique Jasbir Sidhu, associé gérant de Nuclear capital LPP. “On a aussi besoin des effets de série pour répliquer les modèles de réacteurs ailleurs et ainsi réduire leur coût”, explique à l’AFP Issam Taleb, associé chez EY-Parthenon.A côté des financeurs privés, les institutions financières internationales commencent aussi à changer “leur attitude envers le nucléaire”, note le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi. Cette année, l’agence a signé avec la Banque mondiale un accord “levant une interdiction de plusieurs décennies” sur le financement du nucléaire, mis à l’index en raison des oppositions à cette énergie controversée.Interrogé mardi par l’AFP pendant le salon, M. Grossi évoque “des négociations” avec les banques asiatique et africaine de développement, la banque islamique de développement, la banque interaméricaine et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. 

Emmanuel Macron attendu au Mexique pour “resserrer les liens”

Emmanuel Macron conclut vendredi sa tournée en Amérique latine par une visite à Mexico, où il entend “resserrer les liens” politiques et économiques entre la France et le Mexique, un an après l’entrée en fonctions de la présidente de gauche Claudia Sheinbaum.Attendu dans la nuit de jeudi à vendredi en provenance du Brésil, le président français veut “resserrer les liens politiques et stratégiques” avec ce pays membre du G20 avec lequel “on partage beaucoup de valeurs” sur “le respect des règles fondant l’ordre international, le respect du multilatéralisme”, a dit l’Elysée aux journalistes.”La visite a aussi pour vocation d’approfondir nos liens économiques avec le Mexique”, a ajouté un conseiller du chef de l’Etat.”Ce sera l’occasion d’annoncer une accélération de notre coopération dans tous les domaines : économique, universitaire, scientifique, culturel, mais aussi en matière d’environnement, de santé, et de sécurité”, a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.Le dernier déplacement sur place d’un président français, François Hollande, remonte à onze ans.Emmanuel Macron doit s’entretenir dans la matinée avec son homologue mexicaine. Les deux présidents réuniront ensuite des dirigeants d’entreprises françaises et mexicaines.Le Mexique est le premier pays latino-américain investisseur en France, tandis que la France se classe comme le 11e investisseur étranger au Mexique.Au-delà de cet aspect économique, Claudia Sheinbaum a clairement fait savoir que pour Mexico, la priorité de cette visite était la demande de retour d’œuvres illustrant la vie et les croyances de la civilisation Mexica, anciennement appelée aztèque, conservées aujourd’hui en France.”Nous sommes très intéressés par certains +codex+”, “que nous souhaitons voir arriver au Mexique. C’est notre principal intérêt”, a dit la présidente la semaine dernière à la presse. Ils “sont très importants pour le Mexique”.Il s’agit notamment du “Codex Borbonicus”, conservé à l’Assemblée nationale française, composé de 36 feuilles en écorce de ficus, et long de 14 mètres.”C’est un dossier important sur lequel nous avons un dialogue qui est très ouvert avec les Mexicains”, a assuré l’Elysée avant le déplacement, soulignant la mise en place depuis septembre “d’un groupe de travail franco-mexicain qui rassemble nos meilleurs experts sur ces sujets”.”Toutes ces initiatives conjointes, on espère pouvoir en parler à Mexico”, a assuré la présidence française.