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Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l’enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d’euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.”Il y a des défèrements sur commission rogatoire”, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l’AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.Un des cinq suspects a en revanche été remis en liberté vendredi à l’issue de sa garde à vue, sans poursuites à son encontre, ont indiqué à l’AFP ses avocates, Mes Sofia Bougrine et Noémie Gorin.”Dans ces affaires de grande criminalité, nous constatons que les vagues d’interpellation ressemblent davantage à des filets dérivants”, ont-elles déploré.Ces cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.Elles se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d’avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.Ces deux habitants d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.En garde à vue, ces deux hommes – un arrêté à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie, l’autre à Aubervilliers – “se sont livrés à des déclarations (…) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier”, avait indiqué Laure Beccuau.Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. “Des traces ADN” le lient au vol, avait-elle noté.Les autres personnes interpellées “peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits”, avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.Ces nouvelles interpellations “n’ont pas été du tout liées aux déclarations” des deux mis en examen, mais “à d’autres éléments dont nous disposons au dossier”, les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l’examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.- “Faille sécuritaire majeure” -Mme Beccuau avait souligné sa “détermination”, comme celle de la centaine d’enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l’ensemble des malfaiteurs impliqués.Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait “un certain nombre de marchés parallèles” car ce n’est vraisemblablement pas sur le marché légal des œuvres d’art qu’ils surgiront.Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent “être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu”, a-t-elle pointé.L’affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d’art le plus visité du monde.La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l’enquête de l’Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: “une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol” par le Louvre, “un sous-équipement des dispositifs de sécurité”, une gouvernance “pas adaptée” et des protocoles de réaction aux vols et intrusions “totalement obsolètes”.”On ne peut pas continuer comme ça”, a martelé Rachida Dati.Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d’entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu’à la galerie d’Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l’intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une “faille sécuritaire majeure” à l’extérieur du musée.”Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion”, a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place “avant la fin de l’année”.

Dernières balades entre les morts avant travaux aux Catacombes de Paris

Le plafond suinte à grosses gouttes sur ce qui reste des dépouilles de millions de Parisiens entassés ici depuis deux siècles et demi. Dans quelques jours, le musée des Catacombes de Paris doit fermer pour six mois de travaux de restauration.”C’est mauvais pour conserver la matière osseuse… et pour mes cheveux”, relève en plaisantant Isabelle Knafou, les yeux tournés vers de larges bassines discrètement posées sur un mur d’ossements humains.L’incroyable typologie du lieu, des galeries creusées à 20 mètres sous terre, oblige parfois à “bricoler” pour conserver cet endroit “fragile”, résume l’administratrice du plus célèbre musée-cimetière parisien.Un tuyau chemine entre les crânes et les fémurs pour déverser l’eau dans un seau, bientôt relayé par des caniveaux. Un “système à l’ancienne”, inspiré des techniques médiévales des châteaux forts, où des drains intégrés aux murs permettaient d’évacuer l’eau de pluie.Dans ce réseau de galeries creusées dès le XIIe siècle pour en extraire du calcaire pour le bâtiment devenu ossuaire municipal, ont été entreposés les restes de plusieurs millions de personnes mortes dans la capitale entre le Xe et le XVIIIe siècles, en provenance de différents cimetières parisiens.Dans ces galeries, l’humidité favorise le développement de micro-organismes qui se déposent progressivement sur les ossements. L’atmosphère des Catacombes se transforme aussi sous l’effet des bactéries et du CO2 dégagés par ses 600.000 visiteurs annuels.À partir de lundi, le musée ferme son souterrain au public pendant six mois environ, le temps d’importants travaux de “conservation”. La balade “méditative et spirituelle” entre les morts reprendra au printemps 2026. “Si on ne veut pas devenir une grotte de Lascaux (fermée au public, NDLR), on doit prendre des mesures drastiques”, explique Mme Knafou.Au-delà de la refonte des installations techniques -électricité, système d’aération, etc.- , une “scénographie renouvelée” sera proposée aux visiteurs, se réjouit Hélène Furminieux, chargée de communication et des publics. Sans pour autant trahir l’esprit “authentique” et même “un peu brut” du lieu, ajoute Isabelle Knafou. Les matériaux nécessaires aux travaux seront acheminés par les mêmes puits qui ont servi à remonter les pierres au Moyen Âge ainsi qu’à descendre les ossements aux XVIIIe et XIXe siècles. Au total, le coût des travaux est estimé à 5,5 millions d’euros. Les tags griffonnés un peu partout vont être ôtés. Beaucoup “écrivait sur les murs au XIXe siècle”, explique l’administratrice, en longeant les gaines électriques toutes crayonnées d’un étroit couloir. “Ça fait presque partie de la culture, même si on lutte contre ça.”Un registre, l’ancêtre du livre d’or, avait pourtant été mis en place dès le premier jour de l’ouverture des Catacombes en 1809, “pour que les gens puissent y écrire dedans plutôt que sur les murs”, ajoute Hélène Furminieux.- Eviter les vols -Sur près de 800 mètres, les visiteurs cheminent à quelques centimètres seulement des ossements, sans qu’aucune barrière ne les sépare de leurs lointains ancêtres, des restes humains datant du Moyen Âge jusqu’à la Révolution française.Les hagues, nom donné aux plus de 200 murs d’ossements humains sur le site, sont formées de fémurs et tibias empilés les uns sur les autres. Les crânes, eux, servent uniquement à l’aspect décoratif, trop fragiles pour soutenir la structure. Seuls quelques panneaux précisent qu’il est interdit de les toucher. Mais la tentation de s’emparer d’un cubitus ou d’écrire sur un crâne est parfois trop forte pour une poignée de visiteurs. “Pour éviter les vols”, les os sont cimentés, “car le grand sport national était de repartir avec un cadeau souvenir”, détaille Mme Knafou.”Des visiteurs, Américains notamment, viennent un peu pour se faire peur, sans avoir conscience que ce sont de vrais ossements”, raconte-t-elle. “Ce sont nos aïeux, on explique que personne n’aimerait qu’on aille tripoter ou jouer avec le crâne de sa grand-mère.”Sans comprendre les citations philosophiques gravées en français le long du circuit, Ricardo et Cintia Morales ont parfaitement saisi la solennité du lieu. “Nous organisons une messe ou une fête (pour le jour des morts, NDLR)” pour nos ancêtres, explique le couple d’Américains d’origine mexicaine pour qui “préserver” leur mémoire est une longue tradition.

Léger coup de pouce du “leasing social” au marché automobile en France

Les aides au “leasing social” ont donné un coup de pouce en octobre au marché automobile français, sans lui permettre de repartir vraiment puisqu’il devrait s’être contracté en 2025, loin des objectifs des constructeurs.Sur les dix premiers mois de l’année, les ventes de voitures neuves ont reculé de 5,4% par rapport à la même période de 2024.Pour égaler les 1,718 million voitures vendues sur l’année 2024, il faudrait en vendre près de 200.000 en novembre puis en décembre, un rythme que le marché français ne connaît plus depuis son année record en 2009.En octobre, les ventes n’ont connu qu’une très légère amélioration en France (+2,9% sur un an), avec 139.513 nouvelles voitures particulières immatriculées, selon les chiffres publiés samedi par la Plateforme automobile (PFA), l’association des constructeurs et équipementiers. Cette hausse se fait avec le même nombre de jours ouvrés qu’en octobre 2024.”C’est un marché marqué par l’attentisme des consommateurs, quand on repense à octobre 2024, où il avait chuté de 11% sur un an”, a commenté une porte-parole de l’association professionnelle, interrogée par l’AFP.”Il n’y a malheureusement pas de signaux qui laissent penser que la conjoncture va s’améliorer, alors que le marché était de 170.000 voitures par mois avant le Covid”, a-t-elle ajouté.- “Loin des objectifs” -Les constructeurs attendaient un certain rebond grâce au “leasing social”, la location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec aide de l’État. Il s’est peu fait sentir.”Stimulées par les aides gouvernementales, les immatriculations de voitures électriques bondissent de 63% et atteignent une part de marché record de 24%”, relève le cabinet AAA Data.”L’électrique représente 24% du marché sur le mois, 19% depuis le début de l’année. C’est loin des objectifs espérés”, a tempéré la porte-parole de la PFA.Mercredi, le ministère des Transports faisait état de 41.500 bénéficiaires du “leasing social” au bout d’un mois, sur les 50.000 possibles.L’État a doté ce dispositif d’environ 370 millions d’euros. Comme le bonus écologique qui abaisse le prix d’achat d’une voiture neuve, il est financé par des certificats d’économie d’énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d’énergie.La voiture rechargeable sur secteur séduit d’abord les entreprises, tandis qu’elle a plus de mal à convaincre les particuliers. “Les flottes restent le principal moteur de la conversion du marché à l’électrique, mais les aides à l’achat destinées aux particuliers commencent à produire leurs effets”, selon AAA Data.Les groupes Stellantis et Renault se partagent en octobre la moitié du marché français, avec 25,4% et 24,5% respectivement. Renault connaît une meilleure dynamique, avec des ventes en hausse de 2,5% sur les dix premiers mois de l’année, tandis que celles de Stellantis reculent de 8,3%. Cette contraction est principalement due à Peugeot et Fiat, tandis que Citroën se maintient.Le marché des véhicules utilitaires légers neufs va mal lui aussi, en baisse de 7,0% sur un an lors des dix premiers mois de 2025, indiqué la PFA.L’occasion représente quant à elle près de 500.000 transactions mensuelles en France, dont plus de la moitié pour des véhicules de plus de dix ans.

Inquiétudes autour de la vente d’une machine à calculer de Pascal

Des personnalités scientifiques ont appelé samedi la France à revenir sur l’autorisation de sortie de territoire accordée pour la vente aux enchères, prévue en novembre, d’un rare exemplaire de Pascaline, machine à calculer inventée en 1642 par Blaise Pascal.Blaise Pascal et sa pascaline doivent demeurer “au cœur de nos collections”, ont estimé les signataires de cette tribune publiée sur le site du Monde, parmi lesquels figurent Barbara Cassin, membre de l’Académie française, Jean-Francois Le Gall, membre de l’Académie des sciences ou encore Hugo Duminil-Copin, mathématicien et médaille Fields 2022.L’objet, “à l’origine de l’informatique moderne”, constitue “un des principaux fleurons du patrimoine intellectuel et technique français”, estiment-ils dans ce texte.Fabriquée par le savant français Blaise Pascal à 19 ans, cette machine avait initialement été imaginée pour aider son père, président de la cour des aides de Normandie, à remettre de l’ordre dans les recettes fiscales du territoire.Sur la vingtaine d’exemplaires créées par Pascal, seuls neuf “subsistent dans le monde”, dont plusieurs conservés au musée des Arts et métiers à Paris et au muséum Henri-Lecoq, à Clermont-Ferrand.De trois types, les machines à calculer Pascaline sont soit décimales (pour les additions, soustractions, multiplications et divisions), soit comptables (pour les calculs monétaires), soit réservées au calcul des distances et dites d’arpentage.Le modèle qui sera mis aux enchères le 19 novembre à Paris par Christie’s, est le seul connu parmi les existants consacré au calcul des arpentages.”Il est capital que cet objet, peu connu jusqu’ici (…) entre dans une collection publique, afin qu’il puisse être étudié par la communauté scientifique internationale et que le pays où il a été créé dispose d’un échantillon complet de cet instrument”, soulignent les auteurs de la tribune, parmi lesquels figurent aussi des écrivains comme Erik Orsenna ou le prix Goncourt Eric Vuillard.Estimée entre deux et trois millions d’euros, la Pascaline a été exposée à Paris, à New York et à Hong Kong en vue de la vente.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire met le parc de Yosemite “à rude épreuve”

Temple mondialement connu de l’escalade, le parc naturel de Yosemite traverse une de ses plus grandes épreuves à cause de la paralysie budgétaire qui règne aux Etats-Unis. Privé de ressources, il continue pourtant d’être fréquenté par des milliers d’accros à l’adrénaline.Depuis le 1er octobre, le personnel a été grandement réduit, la faute au tarissement des fonds fédéraux provoqué par les désaccords budgétaires entre démocrates et républicains au Congrès.Et l’immense paroi de granit de 914 mètres qui fait la réputation du parc, la formation rocheuse d’El Capitan, est désormais vulnérable aux abus potentiels.”Nous sommes mis à rude épreuve”, confie à l’AFP un garde du parc, sous le couvert de l’anonymat. “Nous avons perdu de nombreux employés qui ont été renvoyés chez eux sans salaire, y compris des scientifiques, des chercheurs, des personnels gérant les entrées, des guides.”Pour ceux qui restent, pas facile d’assurer la sécurité de ce parc naturel mythique, qui accueille 4 millions de visiteurs par an. Il n’y a plus personne pour contrôler les entrées et ce mois-ci, des base-jumpers ont fait le buzz sur les réseaux sociaux en sautant en parachute depuis le sommet d’El Capitan.Illégale, cette pratique n’est pas nouvelle à Yosemite. Mais les autorités semblent craindre qu’elle ne prenne de l’ampleur par effet d’aubaine. Peter Zabrok, un grimpeur qui compte plusieurs dizaines d’ascensions d’El Capitan à son actif, a aperçu récemment huit base-jumpers s’élancer depuis le sommet, pour survoler le parc avec leurs combinaisons aérodynamiques.”Je n’en avais jamais vu autant !”, s’exclame le Canadien de 66 ans.Beaucoup de grimpeurs estiment qu’il s’agit d’un événement isolé, mais les autorités ont voulu affiché leur fermeté en communiquant sur la condamnation de trois parachutistes coupables d’infractions similaires ces dernières années.- “Inquiétant” -Dans le parc, où la haute saison d’escalade bat encore son plein, le garde anonyme redoute que l’exploit dangereux des base-jumpers ne soit que l’arbre qui cache la forêt. Derrière un vernis de normalité – les campings restent pleins, toilettes et boutiques privées sont ouvertes – les infractions se multiplient, selon lui. Certains petits malins profitent de l’occasion pour escalader des voies ou camper le long de sentiers qui nécessitent habituellement un permis, ou polluent des sites protégés.”Avec ou sans paralysie budgétaire, il y a toujours un certain degré d’activité illégale dans le parc, mais je pense qu’il est très faible”, tempère le grimpeur Alex Honnold, mondialement connu pour avoir escaladé El Capitan à mains nues, sans corde ni harnais de sécurité.Au-delà de quelques incidents défrayant la chronique, l’Américain est davantage préoccupé par l’impact à long terme des éventuelles coupes budgétaires proposées par l’administration Trump sur la préservation du parc. “En tant que visiteur qui vient juste pour une semaine, (…) vous ne voyez pas que personne ne s’occupe de l’infrastructure, ni qu’il y a moins de personnel de surveillance, de recherche et de sauvetage”, explique-t-il. Pourtant, “c’est ce qui compte le plus lorsque des accidents se produisent”.”C’est vraiment inquiétant pour les parcs en général”, abonde Julia Lackey, une grimpeuse qui a travaillé pendant deux saisons à Yosemite.”On voit plein de ressources déjà exploitées à leur maximum, et maintenant elles le sont encore plus”, lâche-t-elle, en se lançant dans sa quatrième ascension d’El Capitan.Les vrais amoureux du parc comme Jack Taylor regrettent, eux, de ne pas pouvoir payer leur entrée.”Cet argent sert à entretenir le parc”, s’inquiète ce grimpeur de 29 ans. “Ils offrent tous les services sans percevoir les droits d’entrée, donc ils perdent de l’argent”.

À 96 ans, Hugues Aufray en tournée: “Personne ne m’empêchera de chanter jusqu’au bout”

“Santiano”, “Céline”, “Stewball”… Auréolé de succès intemporels dont des adaptations de son ami Bob Dylan, Hugues Aufray, figure tutélaire de la chanson francophone, poursuit sa route avec une énergie intacte et s’offre une nouvelle tournée à 96 ans.Depuis sa maison des Yvelines nichée dans la verdure, l’artiste aux airs d’éternel jeune homme revient pour l’AFP sur une carrière marquée par 38 albums studio et plus de 400 titres, et sur son projet… de devenir centenaire. REPONSE: “Je n’ai pas encore fait tout ce que je voulais! J’ai entamé enfin mon autobiographie pour dire à ceux qui m’aiment comment tout s’est passé, car je n’avais rien programmé. Je voulais être sculpteur et je le suis dès que j’ai du temps libre. Il y a un moment donné où je serai obligé de quitter la scène. Dans deux ans peut-être, j’arrêterai les tournées pour consacrer mon temps à l’écriture, à la sculpture et à la peinture.” R: “J’ai compris très tôt que la vie, c’était quelque chose de très important. J’ai même du mal à écraser une araignée… Donc j’ai compris très vite que l’alcool, c’était pas bon. J’ai essayé une fois l’herbe (cannabis, ndlr), ça ne m’a pas plu du tout: j’oubliais mes paroles! Et puis, il y a Murielle (sa compagne de 45 ans sa cadette, épousée en 2023, ndlr). L’amour fait partie de mon secret.” R: “Je fais du vélo d’appartement presque tous les jours avec une bonne hygiène de vie, mais je ne marche pas assez… Je vais m’y mettre pour de bon. J’ai la chance de n’avoir jamais été malade. Je suis suivi par un gérontologue. Je fais des analyses qui sont toujours impeccables. Ce serait bien si je pouvais aller jusqu’à 100 ans!”  R: “Les Francofolies et les Vieilles Charrues, je ne les ai faites qu’une seule fois il y a plus de vingt ans… Longtemps, les journalistes ne s’intéressaient pas à moi. Même les autres artistes ne venaient pas à mes premières. On a dit que j’étais de droite. Comme disait Coluche de lui-même, je ne suis pas à droite mais encore moins à gauche.”R: “Ce sera quelque chose de spécial qui me ressemble, l’équivalent de ce qu’on appelait autrefois une veillée avec des chansons, des histoires au coin du feu. Un concept que je veux emmener en tournée. Un peu comme chez les scouts. D’ailleurs, j’aimerais rallumer la flamme d’un scoutisme laïc. Je rêve d’une France fédérale dont la devise serait: fraternité, justice, laïcité.” R: “Ça me fait rire et ça me touche aussi, bien entendu. Je n’ai jamais rêvé une telle carrière, comme je n’ai jamais imaginé devenir chanteur. Mon devoir, c’est de rester le plus fort et le plus longtemps possible pour apporter du bonheur aux gens. Personne ne m’empêchera de chanter jusqu’au bout! Ce n’est pas un métier, c’est une nature. Comme les oiseaux qui chantent naturellement jusqu’à la fin de leur vie.”

A l’aéroport de Beauvais, des rapaces alliés de la sécurité aérienne

Sur le tarmac de l’aéroport de Beauvais, les cris perçants d’une buse se mêlent au grondement des réacteurs. Pour réduire les risques de collision entre avions et oiseaux, des rapaces sont dressés à survoler les pistes et effrayer les volatiles.Depuis avril, l’aéroport fait appel à des fauconniers de l’Oise pour éloigner mouettes, goélands, corneilles ou pigeons susceptibles de heurter les réacteurs des avions au décollage et à l’atterrissage.Perché sur le bras ganté de son maître, Thor, une buse de Harris au plumage brun chocolat, s’habitue encore au vacarme des réacteurs.Issu de cette espèce grégaire originaire d’Amérique du Sud, Thor est équipé d’une balise GPS. Bientôt, il aura pour mission d’instaurer la peur du prédateur parmi les oiseaux, une méthode jugée plus naturelle et durable que les dispositifs sonores ou pyrotechniques jusque-là privilégiés.”Nous développons les instincts naturels des faucons”, explique Jérémy, fauconnier sur le site. “Ils effraient tout ce qui peut gêner les avions, ils prennent les oiseaux en chasse et créent un climat d’insécurité.”Les rapaces peuvent s’élancer depuis le bras de leur maître ou depuis une voiture en mouvement. “L’oiseau décolle alors que le véhicule roule, parfois jusqu’à 80 km/h, ce qui lui permet de partir en chasse avec plus de vitesse et de force”, détaille-t-il.Le risque de collision entre les oiseaux et avions reste une préoccupation majeure dans l’aviation. La plupart de ces incidents sont sans conséquence, mais certains peuvent endommager gravement les appareils, voire compromettre la sécurité des vols.”Certaines collisions ont conduit à des accidents, comme le +miracle sur l’Hudson+”, rappelle Dragos Munteanu, responsable sécurité à l’Association internationale du transport aérien (Iata).Le 15 janvier 2009, un Airbus A320 avait perdu ses deux réacteurs après avoir percuté un vol d’oies sauvages. Le pilote avait alors amerri sur le fleuve Hudson, à New York, sauvant tous les passagers.- “Climat d’insécurité” -Selon l’Iata, la fauconnerie, déjà utilisée dans plusieurs pays européens, constitue “un des outils d’un programme global de gestion du risque animalier” pour le transport aérien.Mais cette approche demande des moyens humains et matériels non négligeables. “L’efficacité des rapaces dépend de la régularité de leur présence” et “leur capacité d’attention est limitée: ils nécessitent un encadrement humain constant”, précise M. Munteanu.Il faut en outre “des ressources pour les former”, et des “infrastructures adaptées pour les maintenir en bonne santé et bien nourris”.Jusqu’à présent, à Beauvais, les effaroucheurs utilisaient surtout des dispositifs acoustiques diffusant des cris d’oiseaux depuis des haut-parleurs installés sur leurs véhicules jaunes sillonnant le tarmac, ainsi que des moyens pyrotechniques.”Le problème, c’est que certaines espèces finissent par s’habituer”, note le responsable du péril animalier de l’aéroport, Cédric Évrard. “On les effraie, elles partent, mais une heure plus tard, elles sont de retour. Avec les fauconniers, cet effet d’accoutumance disparaît.” “Plus notre présence est régulière, plus le climat d’insécurité s’installe. Les oiseaux peuvent s’habituer aux sirènes, mais pas aux rapaces, leurs prédateurs naturels”, abonde Jérémy.L’aéroport de Nantes, pionnier en France, dispose de sa propre fauconnerie.”Nos rapaces occupent l’espace pour dissuader les autres espèces de venir se nourrir ou se réfugier sur notre plateforme”, explique Anthony Renaud, coordinateur du service de prévention du risque animalier à Nantes.Résultat: “La présence d’oiseaux autour de la piste a diminué. Nous enregistrions une vingtaine de collisions par an auparavant, maintenant, c’est entre 10 et 12”, affirme M. Renaud.

Marché automobile en France: octobre confirme une année difficile

Les ventes de voitures neuves n’ont connu qu’une très légère amélioration en France en octobre (+2,9% sur un an), dans une année 2025 difficile pour les constructeurs automobiles, le marché se contractant de 5,4% depuis le début de l’année.En octobre, 135.529 nouvelles voitures particulières ont été immatriculées, selon les chiffres publiés samedi par la Plateforme automobile (PFA), l’association des constructeurs et équipementiers. La hausse se fait avec le même nombre de jours ouvrés qu’en octobre 2024.Sur les dix premiers mois de l’année, les ventes ont reculé de 5,4%, avec 1.326.302 voitures, avec deux jours ouvrés de moins.”C’est un marché marqué par l’attentisme des consommateurs, quand on repense à octobre 2024, où il avait chuté de 11% sur un an”, a commenté une porte-parole de l’association professionnelle, interrogée par l’AFP.”Il n’y a malheureusement pas de signaux qui laissent penser que la conjoncture va s’améliorer, alors que le marché était de 170.000 voitures par mois avant le Covid”, a-t-elle ajouté.Les constructeurs attendaient un certain rebond grâce au “leasing social”, la location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec aide de l’État. Il s’est peu fait sentir.”L’électrique représente 24% du marché sur le mois, 19% depuis le début de l’année. C’est loin des objectifs espérés”, a estimé la porte-parole de la PFA.Mercredi, le ministère des Transports faisait état de 41.500 bénéficiaires au bout d’un mois, sur les 50.000 possibles.Les groupes Stellantis et Renault se partagent en octobre la moitié du marché français, avec 25,4% et 24,5% respectivement. Renault connaît une meilleure dynamique, avec des ventes en hausse de 2,5% sur les dix premiers mois de l’année, tandis que celles de Stellantis reculent de 8,3%. Cette contraction est principalement due à Peugeot et Fiat, tandis que Citroën se maintient.Le marché des véhicules utilitaires légers va mal lui aussi, en baisse de 7,0% sur un an lors des dix premiers mois de 2025, indiqué la PFA.

En Guadeloupe, les cimetières privés et familiaux, une tradition sous contrainte

Sur les reliefs verdoyants de Guadeloupe, les cimetières familiaux perpétuent une tradition séculaire. Mais ces lieux de mémoire, nés sur les anciennes habitations esclavagistes, sont aujourd’hui fragilisés par l’urbanisation et le durcissement des réglementations. La pente est rude et escarpée pour grimper le morne (petite montagne) de la section Boisvin, dans la commune des Abymes. Mais à l’arrivée, un peu essoufflé, la vue est imprenable sur les vallons campagnards de la région des Grands Fonds.”D’ici on peut voir plusieurs cimetières familiaux”, explique Christelle Roussas, présidente de l’association Plato la Kaz, qui gère un cimetière privé comme il en existe des dizaines en Guadeloupe, héritage d’un passé où l’on enterrait les morts des habitations esclavagistes sur place.”Un patrimoine”, insiste Christelle Roussas, dont le cimetière est entouré d’un grillage et regroupe, à l’ombre de deux immenses arbres, une vingtaine de tombes. La majorité est faite de gros cailloux de calcaire, surmontées de croix de bois et de fleurs synthétiques.”Pour monter les cercueils jusqu’ici, on doit avoir plusieurs porteurs qui se relaient”, note la jeune femme. “Une fois, un service de pompes funèbres nous a mis à disposition un 4×4”, sourit-elle.Peu de tombes sont marquées et parfois, on ne sait plus trop qui y est enterré, notamment pour les plus anciennes. “Ma grand-mère, qui repose ici, a vécu jusqu’à 100 ans et avait la mémoire des occupants des tombes, qu’elle m’a transmise en partie”, reprend Mme Roussas. Et de préciser: “Je n’ai jamais manqué une fête de la Toussaint”.Cette fête religieuse reste une tradition très suivie en Guadeloupe. Quelques jours avant le 1er novembre, les familles se regroupent dans les cimetières, armées de balais et de peinture pour rénover les tombes des ancêtres, souvent carrelées en noir et blanc. Parfois, on fait aussi “djober” des jeunes gens, payés pour effectuer le travail d’entretien et de décoration. Et le soir de la Toussaint, des milliers de bougies rouges s’allument, dans tous les cimetières. On s’y retrouve, on y boit, on y mange. On peut aussi y taper un “coup de tambour”.”Chez nous, on termine vers deux ou trois heures du matin”, rigole Alain Fleurival, également propriétaire d’un cimetière familial aux Abymes, qui en compte pas moins de trente-huit.Le sien est pris en étau entre la route et un morne. Il compte 14 caveaux et presque autant de sépultures de pierre, très anciennes. Mais “cette année, une cousine est décédée et on nous a dit que ce n’était pas possible de l’inhumer ici”, déplore le septuagénaire, qui a donc dû payer une concession au cimetière communal. – Règlementation -Cette restriction illustre un phénomène croissant: le durcissement des conditions d’inhumation dans les cimetières familiaux. Le sien avait pourtant subi la visite d’un hydrogéologue, condition obligatoire pour que les permis soient délivrés par la préfecture qui, depuis quelques années, ne transige plus.”Ce qui pêche, souvent, c’est la distance des habitations”, souligne Jimmy Jalton, à la tête d’une entreprise de pompes funèbres, qui précise recevoir “une trentaine de demandes d’inhumation par an, dont à peine 25% aboutissent”.Pour qu’une inhumation ait lieu, elle doit pouvoir se faire à 35 mètres des habitations. Sauf que des constructions sauvages ou des permis de construire ont inexorablement rapproché les maisons. A cela s’ajoute la situation fréquente de terrains en indivision, qui complique les démarches en cas de conflit familial.”Aux Abymes, seuls six ou sept cimetières privés restent capables d’accueillir des inhumations”, reprend Jimmy Jalton. Un problème car la commune la plus peuplée de Guadeloupe héberge aussi le centre hospitalier de l’archipel.”Nous sommes tenus d’inhumer toutes les personnes qui décèdent sur notre territoire”, rappelle Garry Gladone, chef du service des cimetières à la mairie, pour lequel les sépultures familiales sont un “renfort” bienvenu.Car, comme de nombreux cimetières communaux guadeloupéens, celui des Abymes est saturé. Au point que certaines dépouilles patientent parfois de longs mois à la morgue du CHU, incapables d’être accueillies, faute de place.”On recommande aux familles d’anticiper la dernière demeure, de mettre leur cimetière aux normes, ou d’envisager d’autres lieux de repos”, prévient Jimmy Jalton: “C’est la meilleure solution pour éviter de contrevenir aux dernières volontés des défunts”. 

Grippe aviaire: les décès de milliers de grues cendrées ravivent les inquiétudes

Du Nord-Est au Sud-Ouest, l’influenza aviaire fait des ravages chez les grues cendrées en pleine période de migration, ravivant les inquiétudes des éleveurs de canards et volailles qui espèrent néanmoins éviter une nouvelle épizootie grâce à la vaccination. “On est inquiets car on a vécu des choses terribles et on ne veut pas les revivre”, explique Michel Larrère, président de la FDSEA des Landes, qui élève 25.000 poulets à quelques dizaines de kilomètres de la réserve d’Arjuzanx où ont été retrouvées une centaine de grues mortes ces derniers jours, selon la préfecture.”En 2020, j’ai passé six mois sans produire, c’est dur à vivre”, ajoute-t-il. De 2015 à 2017, puis de 2020 à 2023, son département, principal producteur français de canards gras et réputé pour ses volailles, a beaucoup souffert de la grippe aviaire.Dans l’ensemble du pays, des dizaines de millions d’oiseaux d’élevage ont été abattus ces dernières années pour enrayer la progression de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui a coûté des milliards d’euros.- Abattages massifs en Allemagne -Relativement épargnée depuis le lancement, en octobre 2023, de la vaccination des canards, espèce amplificatrice du virus, la France est repassée en “risque élevé” la semaine dernière, plus tôt que les années précédentes. Depuis, les élevages sont confinés, en raison des risques de contamination par des animaux sauvages malades. Après de premières morts de grues cendrées en Allemagne, où la propagation de la maladie dans des élevages a entraîné l’abattage d’un demi-million d’oiseaux, des milliers d’autres ont été recensées en France sur leur parcours de migration des zones de reproduction vers les zones d’hivernage.En Champagne-Ardennes, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a comptabilisé “au minimum” environ 6.500 grues cendrées mortes.Le lac du Der-Chantecoq, en Champagne, est particulièrement touché car “des centaines de milliers” de grues cendrées y observent une “halte” chaque année, précise à l’AFP Alexandre Portmann, directeur du Centre de sauvegarde de la faune lorraine (CSFL), qui n’a “jamais vu une mortalité pareille”.Dans les Landes, “le phénomène ne s’était pas produit sur les dernières années”, indique la préfecture.La plateforme d’épidémiosurveillance évoque, elle, un risque d'”introduction massive” du virus en France “par l’intermédiaire des migrations de grues cendrées”.- L’Etat montré du doigt -La contamination aux élevages peut se faire “par les fientes, les plumes ou les rongeurs qui vont circuler”, explique Julien Mora, qui élève entre 2.500 et 4.000 canards dans les Landes.”On y sera exposés de plus en plus fréquemment avec l’augmentation des flux industriels et des migrations”, ajoute ce porte-parole du Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), défenseur d’un modèle autarcique en plein air, où “les animaux développent une meilleure immunité que ceux claustrés toute leur vie” et le risque de diffusion est plus faible.Selon lui, la vaccination permet “d’éviter des flambées historiques” en “limitant la propagation de proche en proche”.Comme les autres syndicats, il regrette donc que l’État ne participe plus qu’à hauteur de 40%, contre 70% la saison dernière, à la vaccination – estimée à 100 millions d’euros par an.”Il y a un risque que les éleveurs arrêtent de vacciner”, ajoute-t-il, évaluant le coût par animal entre 80 centimes et 2 euros.Les filières canards “ont joué le jeu” de la vaccination jusqu’ici malgré la baisse du soutien de l’État, assure Yann Nédélec, directeur de l’interprofession des volailles de chair Anvol qui gère aussi les canards à rôtir, mais estime que des “cas isolés” pourraient “passer outre à l’avenir” sans “un accompagnement un peu plus important”.La FDSEA des Landes avait d’ailleurs menacé d’une “grève vaccinale” avant l’été pour protester contre cette baisse de la participation de l’État, mais “ne l’a pas mise à exécution, car on sait très bien le risque que l’on court”, précise M. Larrère.”On connaît ces périodes à risques à partir d’octobre-novembre, quand on voit passer les palombes et les grues, poursuit-il. On a trois mois compliqués à passer”. mzd-bar-ldf-gf/jed/rl