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At least 9 dead after cargo plane crashes near Louisville airport

The death toll from a UPS cargo plane crashing in Louisville has risen to nine with more fatalities feared, Kentucky’s governor said Wednesday, as search efforts continued and the airport resumed flights.The McDonnell Douglas MD-11 departing for Hawaii crashed at around 5:15 pm (2215 GMT) Tuesday, shortly after taking off from Louisville Muhammad Ali International …

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Foot: Mbappé et le PSG ont rendez-vous aux prud’hommes le 17 novembre

Nouvelle étape dans le litige entre Kylian Mbappé et le PSG: la star du Real Madrid et son ancien club sont convoqués le 17 novembre pour une audience aux prud’hommes de Paris, qui tenteront de démêler l’imbroglio des conditions de son départ et de son contrat.Depuis plus d’un an, Mbappé, parti libre au Real Madrid à l’été 2024, est en litige avec le club parisien, réclamant notamment le versement de 55 millions d’euros.Devant les prud’hommes, le joueur madrilène “demande la requalification de son CDD en CDI”, a indiqué une source judiciaire à l’AFP.  L’audience aura lieu le lundi 17 novembre, à 13H00, devant la section activités diverses du tribunal.Contactés par l’AFP, le club de la capitale et l’entourage du capitaine de l’équipe de France n’ont pas réagi dans l’immédiat.”Il y a juste un salarié face à un mauvais payeur”, avait dénoncé en avril lors d’une conférence de presse l’avocate du joueur, Me Delphine Verheyden, ajoutant: “Kylian Mbappé assume de faire respecter ses droits, pour lui mais aussi pour tous les autres joueurs” lésés par leurs clubs.Ce dossier sera directement jugé, sans passer par une procédure de conciliation, compte tenu des griefs en jeu, a détaillé la source. Reste que la décision devrait survenir dans plusieurs mois, compte tenu des délais en vigueur aux prud’hommes.- “Fantasque” -Cette audience aura lieu quatre mois après le retrait en juillet de la plainte pénale pour harcèlement moral déposé par Mbappé en mai contre le PSG. En dépit de ce retrait, l’instruction qui avait été ouverte était toujours en cours cet été.Par cette plainte, Kylian Mbappé voulait dénoncer notamment son placement à l’été 2023 dans le loft du PSG. Cette pratique, récurrente dans les clubs de football, consiste à mettre des joueurs à l’écart de l’effectif et fait déjà l’objet de plusieurs enquêtes à Paris.Par ailleurs, le joueur réclame 55 millions d’euros de primes et salaires impayés car aucun accord pour y renoncer n’a existé entre lui et le club, selon son entourage. Un “récit fantasque”, affirme le PSG, qui pointe des réunions au coeur de l’été 2023 en vue de réintégrer le joueur, mis à l’écart lors du début de saison, dans l’équipe.Dans ce dossier, le joueur avait obtenu en avril dernier la saisie conservatoire de cette somme sur les comptes du PSG, mais cette décision a ensuite été annulée le 26 mai par la justice.Les deux camps ont longtemps ferraillé devant les instances sportives, LFP et FFF, qui se sont dites inaptes à faire exécuter leurs décisions favorables au joueur, du fait d’une audience d’orientation demandée par le club devant le tribunal judiciaire de Paris. Celle-ci devait se tenir en mai mais elle a été repoussée, sans nouvelle date connue.Ce litige empoisonne depuis longtemps les relations du joueur avec son ancien club. Mbappé avait ainsi été mis à l’écart au début de la saison 2023-24 par le PSG, qui a finalement dû se résoudre à laisser gratuitement partir sa star à Madrid l’été suivant.Sportivement, la star française traverse actuellement une période faste en Espagne. Devenu l’homme fort du club merengue, Mbappé semble avoir tourné la page du PSG depuis plusieurs mois, rendant souvent hommage à son ancien club.

Des députés demandent à la France et à l’UE d’être plus sévères envers Shein

Des députés ont annoncé mercredi le prochain dépôt d’une proposition transpartisane de résolution européenne pour demander à Bruxelles et au gouvernement français d’être plus sévères vis-à-vis de Shein, le jour de l’ouverture du premier magasin physique de la plateforme asiatique.”Cette proposition de résolution qui est en cours de rédaction est le fruit d’un travail transpartisan qui montre, côté parlement, l’union qu’il y a à ce saisir de cette question-là après la proposition de loi sur la +fast-fashion+”, a déclaré lors de la conférence de presse le député LR Antoine Vermorel-Marques, aux côtés de députés EPR, Liot, PS, Ecologistes, GDR.M. Vermorel-Marques, également rapporteur de la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France, a annoncé par ailleurs mercredi faire un signalement au procureur après la découverte de vente d’armes de catégorie A (machettes et coups de poing américain) sur la plateforme Shein.Cette dernière est déjà sous le feu des critiques depuis la révélation samedi par la Répression des fraudes (DGCCRF) de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des fillettes. Shein est visé depuis lundi par une enquête du parquet de Paris et sera auditionnée le 18 novembre par la mission d’information.Une proposition de résolution européenne n’est pas une proposition de loi ni un projet de loi. Elle vise à exprimer la position de l’Assemblée nationale sur des thématiques relatives à l’activité de l’Union européenne ou aux textes législatifs européens. La proposition “pourrait être étudiée sous 15 jours en commissions des affaires européennes pour alerter la Commission (européenne, NDLR) et le gouvernement français”, d’après Antoine Vermorel-Marques.”C’est un acte politique. C’est un acte fort de mobilisation des parlementaires”, a affirmé Olivia Grégoire, députée EPR et ex-ministre déléguée au Commerce.Concrètement, les députés souhaiteraient que la Commission européenne engage une “mise à jour urgente et ambitieuse de la régulation des plateformes numériques” ou “a minima l’activation des sanctions qui figurent dans le texte” européen sur les contenus numériques. Mercredi à 13H, Shein a ouvert son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris, au sein du grand magasin BHV.”Nous ne pouvions décemment pas, et là, c’est la députée de Paris qui parle, laisser passer cette journée sans nous exprimer”, a assuré Mme Grégoire.

Dans son village, le soulagement après la libération de Cécile Kohler

Un “poids qui se soulève”: les habitants croisés à Soultz (Haut-Rhin), commune alsacienne où a grandi Cécile Kohler et où son portrait orne encore la façade de la mairie, confiaient mercredi leur “soulagement” à l’annonce de sa libération, après trois ans de détention en Iran.Dans cette commune de 7.000 habitants proche de Mulhouse, où habitent encore les parents de Cécile, plusieurs commerçants arborent sur leur devanture des affichettes à l’effigie de l’ex-prisonnière, avec ce slogan: “Liberté pour Cécile”.Quand la nouvelle de sa libération s’est répandue mardi soir – l’enseignante et son compagnon Jacques Paris sont sortis de prison mais se trouvent encore pour l’heure à Téhéran, dans les locaux de l’ambassade de France – quelques proches et membres de son comité de soutien se sont spontanément rassemblés sur la place de l’hôtel de ville.Sous la grande affiche ornée du visage souriant de la quadragénaire – bizarrement surmontée depuis quelques jours d’une araignée géante, décor d’Halloween oblige – ils ont crié leur joie. “On est vraiment heureux, sous le choc”, a confié le père de Cécile, Jacques Kohler, soulagé que les deux anciens détenus soient désormais “dans un petit bout de France”.Les parents, “épuisés par toutes ces émotions”, ont dit mercredi à l’AFP préférer rester loin de l’attention médiatique.Mardi soir, ils ont pu parler par téléphone à leur fille: “Elle disait qu’elle était en forme, et qu’elle avait hâte de revenir”, résume à l’AFP le maire de Soultz, Marcello Rotolo.La mobilisation doit se poursuivre, poursuit l’édile, car “Cécile et Jacques ne sont pas encore” pleinement libérés: “On attend leur retour et on restera mobilisés tant qu’ils ne sont pas sur le sol français”.- “ça peut arriver à tout le monde” -Après quoi, les deux ex-prisonniers seront les bienvenus à Soultz, pour “se reconstruire” et enlever eux-mêmes la banderole tendue sur la façade de la mairie, souligne-t-il.Pour M. Rotolo, cette bonne nouvelle, qui constitue un “énorme soulagement”, vient clore trois ans et demi d’une large mobilisation dans la commune: “les citoyens se sentaient concernés, parce que ça peut arriver à tout le monde”.L’annonce de la libération, survenue mardi soir, a suscité une émotion collective, racontent plusieurs témoins. “J’assistais à une conférence et l’animateur a commencé en nous disant qu’il avait une très bonne nouvelle à nous annoncer”, retrace Catherine Hoog, croisée au marché. “Toute la salle a applaudi et crié, on était tous très émus”, ajoute la retraitée. “C’est comme un poids qui se soulève”.”J’étais rempli de joie, j’ai presque pleuré”, souligne un autre habitant, Mathieu Taquard. “On est impatients qu’elle revienne, on espère que l’Iran ne va pas la retenir”, ajoute cet homme qui évoque “les conditions inhumaines” de l’incarcération des deux Français. “On imagine le calvaire que ça peut être”, abonde Aurélia, une quadragénaire qui se souvient avoir côtoyé Cécile Kohler “au collège”. Les deux adolescentes n’étaient pas alors très proches, “mais je me souviens d’elle, car elle avait ce visage toujours solaire”.Depuis deux mois, l’un des adjoints au maire, Rémy Aubertin, portait en permanence au poignet un bracelet avec un slogan en soutien à Cécile. “Hier soir, je l’ai coupé”, sourit-il. “Je ne l’ai plus, et je suis content de ne plus l’avoir!”.

Le prix Médicis attribué à Emmanuel Carrère

L’écrivain Emmanuel Carrère a obtenu mercredi le prix Médicis pour “Kolkhoze” (éditions P.O.L), une fresque familiale applaudie par la critique et les lecteurs, qui était également en lice pour le Goncourt, attribué mardi à Laurent Mauvignier.”Cela fait plaisir de recevoir le Médicis parce que c’est vraiment un prix littéraire”, a déclaré Emmanuel Carrère dans le restaurant La Méditerranée à Paris où a été annoncé le prix décerné par un jury composé de neuf écrivains et écrivaines.Il a indiqué ne pas être déçu de ne pas avoir obtenu le Goncourt, considéré comme le plus prestigieux des prix littéraires. “Comme je trouve que les livres de Laurent Mauvignier sont très beaux, je n’ai aucun sentiment d’injustice”, a-t-il déclaré. “Le truc marrant, c’est que j’ai eu zéro voix” lors du vote du Goncourt, a-t-il poursuivi.Emmanuel Carrère, 67 ans, a déjà obtenu de nombreux prix, dont le Femina en 1995 pour “La Classe de neige” et le Renaudot en 2011 pour “Limonov”.Outre Emmanuel Carrère, le jury du Médicis a décerné le prix du roman étranger à la Britannique Nina Allan pour le roman noir “Les Bons Voisins” (Tristram). Dans la catégorie essais, le prix est revenu à Fabrice Gabriel pour “Au cinéma Central”, un livre d’amour pour le 7e art (Mercure de France).Le jury a exceptionnellement attribué un prix spécial à l’écrivain hongrois Péter Nádas, pour “Ce qui luit dans les ténèbres” (Noir sur Blanc).Depuis ses débuts en 1983, Emmanuel Carrère a publié 17 livres, mais aussi de très nombreux articles comme journaliste ainsi qu’une vingtaine de scénarios et de films. Il s’est notamment fait remarquer avec “La moustache”, “L’adversaire”, “Un roman russe” et “D’autres vies que la mienne”.”S’il n’y avait pas la perspective d’écrire, c’est comme si je ne savais pas très bien comment m’y prendre avec le réel, avec la vie”, a-t-il confessé dans un entretien publié par Le Figaro littéraire en août.”Kolkhoze” raconte quatre générations d’une même famille, celle de sa mère Hélène Carrère d’Encausse, née en 1929 de parents et grands-parents exilés à Paris après avoir quitté la Géorgie et la Russie après la révolution de 1917. Cette femme énergique et ambitieuse a connu les honneurs comme historienne spécialiste de l’Union soviétique et comme membre active de l’Académie française jusqu’à son décès en 2023.Riche en anecdotes et digressions, le récit évoque aussi la guerre en Ukraine, lancée en 2022 par le président russe Vladimir Poutine. “Depuis, je ressens une sorte de désaffection pour la Russie”, qui est pourtant “un pays que j’ai passionnément aimé”, reconnaît Emmanuel Carrère.”Kolkhoze” est “un livre qui se vend très bien” et dont les droits de traduction ont déjà été achetés “dans une trentaine de pays”, a indiqué mercredi Frédéric Boyer, qui dirige les éditions P.O.L.

Île d’Oléron: un conducteur blesse 10 personnes, enquête pour tentatives d’assassinats

Dix personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, percutées “volontairement” mercredi sur l’île d’Oléron par un conducteur ayant crié “Allah Akbar” au moment de son interpellation, a annoncé le parquet qui a ouvert une enquête pour “tentatives d’assasinats”.Le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas saisi de l’affaire “à ce stade”, a précisé à l’AFP Arnaud Laraize, procureur de la République à La Rochelle, selon qui le mobile du mis en cause reste à confirmer.Les faits se sont produits vers 08H45 entre les communes de Dolus d’Oléron et Saint-Pierre d’Oléron, lorsque l’homme de nationalité française, âgé de 35 ans, a “fauché volontairement” les victimes “sur plusieurs kilomètres”, a déclaré une source proche de l’enquête.Cet “habitant d’Oléron a percuté volontairement plusieurs piétons et vélos (10 blessés dont quatre en urgence absolue) sur une route entre Dolus d’Oléron et Saint-Pierre d’Oléron”, a précisé Arnaud Laraize.Au moment de son interpellation, le trentenaire a “crié Allah Akbar” (Dieu est le plus grand, NDLR), a précisé le magistrat. “Néanmoins le mobile n’est pas confirmé et l’enquête devra le déterminer”, a-t-il insisté.- Connu pour des délits de droit commun -Le procureur attend “des éléments plus consolidés et détaillés” sur le profil du suspect avant de communiquer plus amplement sur l’affaire en fin de journée.Parmi les personnes grièvement blessées, figure la collaboratrice du député du Rassemblement national de Charente-Maritime, Pascal Markowsky, selon des parlementaires du RN.Emma Vallain, âgée de 21 ans, a été renversée alors qu’elle faisait son jogging seule, a précisé M. Markowsky sur BFMTV.Connu pour des délits de droit commun, le suspect a été placé en garde à vue pour “tentatives d’assassinats”. L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers, épaulée par les brigades de recherches de Rochefort et La Rochelle.Au moment de l’interpellation, les gendarmes ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique pour neutraliser le suspect, dont le véhicule venait de faire l’objet d’un incendie, a précisé une autre source proche de l’enquête.C’est un résident de Saint-Pierre d’Oléron, a indiqué à une correspondante de l’AFP le maire de Dolus d’Oléron, Thibault Brechkoff, qui a évoqué sur Facebook des accidents provoqués “délibérément” sur ces deux communes voisines. Selon le maire de Saint-Pierre d’Oléron, Christophe Sueur, cité par le quotidien Le Parisien, le trentenaire, résident du petit port de La Cotinière sur la commune, était connu pour de “nombreux dérapages”, “notamment en raison de sa consommation régulière de drogues et d’alcool”.Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a annoncé se rendre sur place “à la demande du Premier ministre” Sébastien Lecornu. Il est arrivé peu après 14H00 dans une gendarmerie de l’île, où il doit parler à la presse vers 14H30.En face de la gendarmerie, une cellule d’urgence médico-psychologique a été ouverte dans un complexe sportif pour accueillir des victimes, a constaté une correspondante de l’AFP.  

“C’est moins cher”: Shein accueille ses premiers clients au BHV

Par “curiosité” ou parce que “c’est moins cher”, de nombreux clients se pressaient dans le calme mercredi devant le BHV à Paris où Shein a ouvert son premier magasin en début d’après-midi, malgré les polémiques sur les pratiques du géant asiatique.”Mon mari ne sait pas que je suis venue, on est venu en cachette”: sous les oriflammes noir et blanc affublées des cinq lettres de la marque asiatique, Marie, femme de ménage parisienne de 43 ans, pensait que le magasin Shein ouvrirait à 10h.Elle confie venir “régulièrement” au BHV et avoir été “attirée” par Shein “parce que c’est moins cher”. Plus de 200 personnes patientaient peu après midi à l’entrée principale du grand magasin, avant que la file ne grossise pour longer toute la façade du BHV avenue de Rivoli. “Une dinguerie”, lance une passante. C’est là, face à l’hôtel de ville de Paris, que les clients doivent retirer au compte-goutte un ticket pour accéder au magasin, qui se situe au 6e étage.Des forces de polices et de gendarmerie étaient présentes pour sécuriser les lieux, assaillis par les médias dont certains étrangers et où avaient lieu des actions ponctuelles d’opposants. L’association des droits de l’enfance Mouv’enfants a notamment manifesté à renfort de pancartes “BHV ta vitrine ne doit pas cacher la honte” brandies.Une prise de parole d’élus parisiens a eu lieu également, la mairie de Paris se disant en guerre contre Shein, ainsi qu’un rassemblement du parti Les écologistes. “Honte à vous qui faites la queue”, a hurlé Kadija, militante de 33 ans contre les violences faites aux femmes, contrainte par les forces de l’ordre de passer de l’autre côté de la route, où se massent les curieux derrière des rembardes de sécurité.Vêtue d’un t-shirt blanc sur lequel elle a écrit “LA HONTE”, Patricia, 63 ans, espère aussi faire comprendre aux gens “que l’alliance BHV-Shein c’est absolument scandaleux”.- “Je suis pauvre” Diarra Younouss, 19 ans, étudiant en événementiel, est lui venu du 13e arrondissement par “curiosité” avec “toute” sa classe: “C’est important, c’est une inauguration mondiale”. Venu également trop en avance, il ne patientera finalement pas jusqu’à l’ouverture: “la flemme d’attendre”. D’autres attendront et achèteront, malgré les polémiques que soulèvent Shein, régulièrement accusé par les associations de défense de l’environnement et des droits humains, qui condamnent les conditions de fabrication, de transport des produits et de travail des sous-traitants.Face à ces controverses, et l’enquête judiciaire désormais ouverte après la vente de poupées sexuelles à l’effigie d’enfant, les clients rétorquent souvent pouvoir d’achat.”C’est vrai qu’il faut acheter français, mais ça coûte cher et les salaires n’augmentent pas, on n’est pas riche”, explique Marie. “J’ai commandé plusieurs fois sur Shein parce que je suis pauvre et je suis contente”, a ajouté Yamina, venue du 93 pour la première fois au BHV, à bientôt 60 ans. Ses “six soeurs achètent toutes sur Shein”, ajoute cette dame en invalidité.A l’inverse, Antoinette, 79 ans, retraitée parisienne et l’une des premières dans la queue, n’a jamais commandé sur Shein. La polémique des poupées ? “Ca doit exister ailleurs”, déplore-t-elle.”Je voudrais commencer mes cadeaux de Noël, j’ai vu que Shein allait ouvrir, je vais regarder autre chose au BHV”, dit-elle alors qu’exceptionnellement, tout achat chez Shein donnera droit mercredi à un bon d’achat du même montant ailleurs au BHV.Selon elle, le BHV, repris en 2023 par la société SGM de Frédéric Merlin, s’est dégradé ces dernières années: “les prix ont augmenté, c’est moins bien, on trouve moins de choses”.Plusieurs marques ont quitté le BHV, soit pour des divergences avec la SGM et des impayés, comme le Slip Français, soit dernièrement en réaction au partenariat avec Shein – comme la maison de mode agnès b. mardi. En quête d’un cadeau d’anniversaire à l’intérieur du BHV, Mila Moukbeul, auto-entrepreneure parisienne de 61 ans, ne “cautionne pas” Shein. “Mais peut-être que j’irai regarder, par curiosité, comme tout le monde”.

Malgré les polémiques, Shein a ouvert à Paris son premier magasin pérenne au monde

Shein s’est installé à Paris: malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique a inauguré mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde au BHV.C’est sous la vigilance d’un important dispositif policier que les premiers clients sont entrés dans le BHV avant d’inaugurer, peu après 13h, le magasin Shein au 6e étage de ce grand magasin au coeur de la capitale française. Plusieurs dizaines de personnes avaient fait la queue dans la matinée devant l’entrée principale du BHV, par “curiosité” ou parce que “c’est moins cher”. C’est là, face à l’hôtel de ville de Paris, que les clients ont retiré un ticket pour accéder à l’espace Shein de plus de 1.000 m2, premier magasin physique et pérenne au monde pour la marque de fast-fashion.”Shein non merci”, peuvent lire les passants de l’autre côté de la rue: en haut de l’Hôtel de Ville, sous la fenêtre de l’élu écologiste – et candidat à la mairie de Paris – David Belliard, une affiche hostile à Shein a été déployée.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère. Élus, associations et acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Dernier épisode en date: la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire. Shein a depuis assuré avoir mis en place une interdiction totale des produits de type “poupées sexuelles”. L’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et pas n’importe où: dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville.”Une erreur stratégique” et “un danger”, a déploré mercredi le ministre de la Ville, Vincent Jeanbrun, sur TF1.Son collègue à l’Industrie, Sébastien Martin, a lui dénoncé sur Public Sénat chez Shein “une stratégie (…) d’agressivité qui est aussi une politique d’attaque de nos valeurs”, avant de pointer du doigt en creux le BHV.”Le BHV fait entrer le loup dans la bergerie”, s’est alarmé le co-président de l’organisation patronale Impact France, Pascal Demurger, sur Franceinfo, pour qui “le low-cost, c’est le chômage”.  Frédéric Merlin, le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV depuis 2023, a rétorqué que “Shein, c’est 25 millions de clients en France”, mercredi sur RTL, opposant la popularité du géant asiatique aux griefs des responsables politiques. – Bientôt cinq autres magasins Shein -Si Shein est autant décrié, outre les accusations de recours à des sous-traitants sous-payés et des pratiques supposées néfastes pour l’environnement, c’est aussi parce qu’il est accusé de causer la ruine du secteur du textile et des petits commerces.Ces derniers sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.Frédéric Merlin assure que les produits vendus dans ce magasin répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Cinq autres boutiques Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims.Les grands magasins qui les hébergeront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.

Dénoncer son marchand de sommeil contre une régularisation: le calvaire des sans-papiers

Logé dans un appartement insalubre et dangereux, Alphonse s’est résolu à porter plainte contre son marchand de sommeil en dépit de sa situation irrégulière en France. Après un long combat, l’Ivoirien est en voie de régularisation en vertu de la dernière loi immigration. Un cas rare.Les fils électriques qui serpentaient sur les murs suintants, les cafards et les rats qui tenaient compagnie à Alphonse et le filet d’eau qu’il devait partager avec les autres locataires appartiennent au passé. Désormais, l’Ivoirien, employé en CDI dans un restaurant, dit marcher la “tête haute”. En novembre 2024, Alphonse pourtant habitué à raser les murs, a osé dénoncer à la police ses conditions de vie dans l’un des nombreux “hôtels” insalubres situé à quelques mètres du touristique Vieux-Port de Marseille où il vivait depuis près de trois ans. Son propriétaire, visé par une vaste enquête notamment pour “soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes” a été placé en détention provisoire. Et Alphonse dort désormais dans un studio confortable. Sans papier, Alphonse qui ne connaissait personne, n’a pas hésité quand, à son arrivée en janvier 2022, on lui a proposé un toit en échange du paiement d’un droit d’entrée de plusieurs centaines d’euros et d’un loyer mensuel de 300 euros. Payés cash, mais sans autres formalités administratives. Certes les WC sont dans un tel état que “c’est compliqué” de les utiliser, certes il doit se résoudre à faire 45 minutes de transport en commun pour se doucher chez un compagnon d’infortune en raison des coupures d’eau, certes c’est dangereux, énumère-t-il pudiquement à l’AFP, mais c’est “toujours mieux que la rue”.C’est finalement un arrêté municipal pour péril imminent, provoquant son évacuation de force, qui l’incitera quelques mois plus tard, avec l’aide d’associations, à sortir de l’ombre.- “Conflit de loyauté” -Outre la peur de se jeter dans la gueule du loup et de se faire arrêter au commissariat en raison de leur situation irrégulière, les sans-papiers sont en proie à “un conflit de loyauté et beaucoup ne veulent pas porter plainte car leur logeur est la seule personne à leur avoir proposé un toit”, explique Cyrille Guiraudou dont l’association locale œuvre à l’accompagnement aux Droits liés à l’habitat.Inscrit dans la loi de janvier 2024, à la suite d’un amendement déposé par le sénateur communiste Ian Brossat, le dispositif prévoit de délivrer une carte de séjour pendant la durée de la procédure pénale, aux étrangers victimes de “marchands de sommeil” ayant déposé plainte, afin “justement de rassurer les victimes face à ces peurs”, relève l’avocate d’Alphonse, Clara Merienne. Mais pour son client comme pour la trentaine d’autres dossiers défendus par les associations à Marseille, ville gangrénée par le mal logement, force est de constater que la loi peine à être appliquée.  Seuls de “fragiles” récépissés leur permettant de rester sur le territoire ont été délivrés par la préfecture des Bouches-du-Rhône après des recours devant le tribunal administratif, au lieu d’un titre de séjour, déplorent l’avocate et les associations.La situation ne semble pas meilleure ailleurs: en Seine-Saint-Denis, où réside une population particulièrement précaire, quinze personnes ont obtenu un titre de séjour, selon la préfecture. Sur l’ensemble du territoire, leur nombre demeure inconnu, l’organe statistique du ministère de l’Intérieur, la DGEF, refusant de communiquer des chiffres. La préfecture des Bouches-du-Rhône n’a également pas répondu à l’AFP.- “Terreur” -Les étrangers en situation irrégulière sont pourtant les proies toutes désignées des loueurs sans scrupules: “si les locataires se rebellent contre leur propriétaire pour se plaindre, des gros bras leurs sont envoyés. Ils ne peuvent que se soumettre, conscients que des dizaines d’autres personnes attendent dehors leur place”, confie sous anonymat une source familière de ces dossiers”Il règne une atmosphère de terreur”, à la manière d’un “système mafieux avec un fort sentiment d’impunité des marchands de sommeil”, poursuit cette source.”La loi devait permettre de diminuer le pouvoir de nuisance des marchands de sommeil, mais ce que l’on constate c’est qu’il ne se passe rien ou presque. Les récépissés que l’on a obtenus, on les a arrachés”, s’insurge Margot Bonis juriste au Réseau hospitalité à Marseille.Des agents en préfecture qui ignorent l’existence même de la loi, ne savent pas comment procéder ou encore qui demandent de nouveaux documents à chaque rendez-vous, des policiers qui refusent de prendre les plaintes: la responsable d’association a essuyé en près de deux ans de nombreux revers. Interrogé, le ministère indique pourtant avoir “mis en place des formations à destination de toutes les préfectures” sur la mise en oeuvre de ces dispositions.”L’avantage des migrants, pour les marchands de sommeil, comme pour l’Etat, c’est qu’ils ne se plaignent pas et ne connaissent pas leurs droits”, relève sarcastique Margot Bonis.