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ÃŽlots de chaleur urbains: plus de 5 millions d’habitants potentiellement exposés

Plus de cinq millions d’habitants vivent dans des quartiers particulièrement sensibles au phénomène d’îlot de chaleur urbain, selon une étude du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) publiée mercredi.Ce phénomène se caractérise par des températures plus élevées en ville que dans les campagnes environnantes, en particulier la nuit et pendant les épisodes de canicule, avec des conséquences sur la santé.Selon le Cerema, plus de cinq millions d’habitants vivent dans des quartiers “à forte sensibilité aux fortes chaleurs” et plus de 200 km2 de zones bâties, soit deux fois la surface de la Ville de Paris, sont “à forte ou très forte sensibilité à l’effet d’îlot de chaleur” et demanderaient des “actions d’adaptation importantes”.Dans les villes de plus de 400.000 habitants, ces zones représentent “près de 20% des tissus urbanisés” et deux millions de personnes vivent dans des secteurs “à forte ou très forte sensibilité”, soit 50% de la population. Plus la taille de la ville décroît et plus le nombre de personnes concernées diminue.Dans les villes de 20.000 à 50.000 habitants, seuls 7% des habitants sont ainsi exposés. Le Cerema s’est appuyé sur des images satellites à très “haute résolution spatiale” ainsi que sur des bases de données ouvertes pour cartographier les “zones climatiques locales” (LCZ) et identifier les quartiers particulièrement exposés à la surchauffe urbaine. Au total, les 88 plus grandes aires urbaines de l’Hexagone sont couvertes, soit 44 millions d’habitants dans 12.000 communes.Le Cerema propose aux collectivités un service gratuit de pré-diagnostic de sensibilité des quartiers au phénomène d’îlot de chaleur, prévu par le Plan national d’adaptation au changement climatique. Cet outil permet de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle, notamment dans le cadre de projets de renouvellement urbain, de la révision d’un plan local d’urbanisme intercommunal ou encore pour construire des plans d’adaptation au changement climatique.Selon Météo France, les cinq villes les plus exposées à ce phénomène sont Paris, Grenoble, Lille, Clermont-Ferrand et Lyon.

Retour progressif à la normale au Lavandou après les intempéries mortelles dans le Var

La situation revenait progressivement à la normale mercredi matin, au Lavandou, et les opérations de nettoyage se poursuivaient dans cette station littorale varoise, au lendemain des pluies torrentielles qui ont coûté la vie à trois personnes à travers le département, trois octogénaires.A Cavalière, le secteur du Lavandou le plus touché par un violent orage stationnaire mardi matin, le soleil est désormais revenu, mais la boue est encore omniprésente, ont constaté des journalistes de l’AFP.Côté infrastructures, la circulation a été rétablie sur la route côtière RD 559, a expliqué à l’AFP la préfecture du Var. Mais si le trafic a donc repris, c’est seulement en alternance et seulement pour les véhicules légers, les camions étant contraints de faire demi-tour, ont constaté des journalistes.Sur le secteur de Cavalière, 25 sapeurs-pompiers “a minima” seront encore présents mercredi, afin “d’effectuer des reconnaissances, des pompages, du nettoyage”, ont expliqué à l’AFP les pompiers du Var.Le principal souci mercredi matin, alors que l’électricité est désormais revenue pour tout le monde, est celui de l’alimentation en eau, qui ne devrait pas être rétablie avant dimanche, selon les autorités municipales, alors que la station d’épuration est hors service. Les habitants faisaient la queue sur la place du village, devant l’office de tourisme, pour venir récupérer des bouteilles d’eau minérale ou faire le plein à la fontaine, avec des bassines, des jerrycans ou de simples casseroles.Selon la ville, un camion-citerne de 25.000 litres d’eau potable devrait arriver très vite pour soulager les habitants.Si le paysage de la rue principale de Cavalière a déjà bien changé par rapport à mardi, quand le maire avait parlé de “scènes de guerre” pour décrire les dégâts causés par la vague qui a déferlé avec le ruisseau de la Quicule devenu un véritable torrent, les traces de boue étaient encore immanquables dans les rez-de-chaussée des habitations et des commerces.Et les dégâts sont parfois venus du ciel, comme dans cet hôtel dont le “rooftop” a été soudainement transformé en piscine mardi, provoquant des infiltrations dans plusieurs chambres de l’établissement.Le gérant d’une pizzeria voisine parlait lui d’au moins deux semaines de travail pour tout nettoyer et remettre en état.Les victimes des intempéries sont trois personnes âgées. Au Lavandou, il s’agit d’un couple: le corps de la femme, âgée de 84 ans, a été retrouvé dans des broussailles, puis celui de son époux de 85 ans, au large, dans la mer. Le troisième décès est celui d’une femme de 81 ans à Vidauban. 

Procès Kardashian: les “papys braqueurs” tous “coupables” selon l’accusation

Il y a eu le braquage sensationnel de la reine des influenceuses, sa venue tout aussi spectaculaire au palais de Justice de Paris, les modestes explications des accusés. Et maintenant, c’est l’heure des comptes pour les “papys braqueurs” de Kim Kardashian, “tous coupables” a assuré mercredi l’accusation au début de ses réquisitions.”Je sais tout comme vous que parmi les dix accusés, huit clament leur innocence”, a déclaré Anne-Dominique Merville, s’adressant aux magistrats professionnels et jurés populaires de la cour d’assises de Paris. “Pourtant mon intime conviction c’est qu’ils sont tous coupables”.Elle a ensuite commencé à reprendre depuis le début le dossier de ce braquage “éclair”, la nuit du 2 au 3 octobre 2016 quand cinq malfrats sont entrés en pleine Fashion week dans l’hôtel parisien de la star américaine, “entre 2H59 et 3H15″.”Ils sont cagoulés, gantés, ils vont séquestrer, ligoter. Ils n’ont aucune empathie pour Kim Kardashian, pour le réceptionniste”, déclare l’avocate générale, dont les réquisitions doivent durer trois heures environ. Après avoir donné sa vue d’ensemble du dossier, elle reviendra sur les responsabilités de chacun.”On est jamais préparés mais bien sûr, il va falloir payer les pots cassés”, avait admis au tout début du procès l’un d’eux, Yunice Abbas.L’enjeu principal, pour lui comme pour la plupart de ses coaccusés: un éventuel retour en détention.La grande majorité sont passés par la case prison au moment de leur arrestation, en janvier 2017, trois mois après cette nuit d’octobre 2016 où 9 millions d’euros de bijoux avaient été dérobés à Kim Kardashian, dont une bague de fiançailles évaluée à 3,5 millions qu’elle exhibait sur les réseaux sociaux.Certains n’avaient passé que quelques mois en prison, d’autres près de trois ans, avant d’être remis en liberté. Tous sont arrivés libres à l’ouverture du procès devant la cour d’assises de Paris le 28 avril.Pendant les trois semaines du procès, l’avocate générale a fait peu de mystère de ce qu’elle pensait des accusés: pas des “papys braqueurs” mais des malfrats multirécidivistes, “chevronnés” et au plan minutieusement préparé, s’est-elle échinée à répéter.- “Victime” -Jugés pour vol avec arme, séquestration et enlèvement – ou complicité -, ils encourent 30 ans de réclusion criminelle (la perpétuité, pour certains en récidive). Les peines réclamées seront très vraisemblablement bien éloignées du maximum possible. Mais vu la “gravité” des faits maintes fois soulignée, l’accusation devrait demander pour certains des condamnations entraînant une incarcération immédiate.”Vous avez pensé mourir, Madame ?”, avait demandé le président David De Pas à la superstar américaine quand elle était venue témoigner au procès la semaine dernière.”Absolument, j’étais certaine que j’allais mourir”. Pendant plus de quatre heures – en robe haute couture et couverte de diamants dont une bague ressemblant fortement à celle dérobée le soir des faits – Kim Kardashian avait décrit comment elle avait été malmenée, ligotée, bâillonnée. Raconté en essuyant une larme sa conviction qu’elle allait être “violée” et “tuée”, revécu ses “supplications” pour qu’on l’épargne qu’elle puisse revoir ses enfants. Ses avocats ont eu beau rappeler mardi dans leurs plaidoiries qu’elle était ici “victime” avant d’être une star “planétaire”, le décalage entre son monde et celui de ses braqueurs était frappant. D’autant que l’affaire a mis neuf longues années à être jugée – les délais sont habituellement lents en France, encore plus quand les mis en cause ne sont pas détenus.Alors dans la salle d’audience, les vieux bandits à l’ancienne ont l’air plus proches de la retraite que de la récidive.L’accusation, puis la cour dans son verdict, devra forcément en tenir compte. De la moyenne d’âge tournant aujourd’hui autour de 70 ans, et de la maladie pour certains: Didier Dubreucq suit une chimiothérapie en même temps que son procès; Yunice Abbas, déjà opéré du coeur pendant sa détention provisoire, est atteint de la maladie de Parkinson. Et le “cerveau” présumé du braquage, Aomar Aït Khedache, complètement sourd, quasiment muet, souffre d’une pathologie l’obligeant à se rendre aux toilettes toutes les heures, lentement appuyé sur une canne.La défense plaidera à partir de mercredi après-midi, verdict vendredi.

Gestion du Covid-19: non-lieu requis pour trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe

Un non-lieu a été requis mardi à l’encontre de trois ex-membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, dans l’enquête menée à la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion du Covid-19, a annoncé mercredi le procureur général Rémy Heitz.Dans cette information judiciaire pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran, sont placés sous le statut de témoin assisté.Avec ces réquisitions, la perspective d’un procès s’éloigne considérablement pour ces responsables politiques, même s’il revient désormais à la commission d’instruction de la CJR de trancher.”Les investigations établissent que de nombreuses initiatives ont été prises par le gouvernement pour combattre la pandémie de Covid-19, faisant obstacle à ce que l’infraction d’abstention volontaire de combattre un sinistre soit constituée à l’encontre d’Edouard Philippe et d’Olivier Véran”, a expliqué dans un communiqué Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR.De son côté, Agnès Buzyn avait été vertement critiquée pour avoir quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris.C’est finalement cette chronologie qui semble la dédouaner: le parquet général a relevé qu’elle avait quitté ses fonctions le 16 février 2020, “date à laquelle aucun sinistre au sens du code pénal n’était encore caractérisé sur le territoire national dès lors que le premier décès d’un malade contaminé en France par la Covid-19 est intervenu le 25 février 2020”.Agnès Buzyn avait par ailleurs été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle avait obtenu son annulation en janvier 2023, devant la Cour de cassation.A l’instar de cette dernière, le parquet général a estimé qu’il ne peut lui être reproché “aucune violation d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement”.L’information judiciaire ouverte en juillet 2020 a été menée par la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Elle découlait de plusieurs plaintes de médecins ou d’associations dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.

Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, reçoit le prix littéraire Cino del Duca

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie notamment pour atteinte à l’intégrité du territoire, a reçu mercredi le prix mondial Cino del Duca, récompense littéraire française figurant parmi les plus généreuses dans son domaine.Doté de 200.000 euros par la Fondation Simone et Cino Del Duca (un éditeur de presse franco-italien), ce prix “rend hommage à la force d’un écrivain qui, par-delà les frontières et les censures, continue de faire entendre une parole libre, profondément humaniste et résolument nécessaire”, a indiqué le jury dans un communiqué.Boualem Sansal, récompensé pour l’ensemble de son oeuvre, rejoint au palmarès des auteurs comme Andreï Sakharov, Léopold Sédar Senghor, Jorge Luis Borges ou Milan Kundera. Kamel Daoud avait également obtenu ce prix en 2019.Le principe du prix, créé en 1969, est de “couronner la carrière d’un auteur français ou étranger dont l’Å“uvre constitue, sous forme scientifique ou littéraire, un message d’humanisme moderne”.Boualem Sansal, âgé de 80 ans, est en détention depuis son arrestation mi-novembre à l’aéroport d’Alger.Il a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison, notamment pour des déclarations en octobre au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.Un procès en appel est prévu le 24 juin.L’écrivain est l’objet d’une lutte diplomatique entre l’Algérie et la France. Alger estime que la justice a suivi son cours normal, tandis que Paris appelle à un “geste d’humanité” envers un homme atteint d’un cancer.L’Algérie et la France traversent depuis l’été 2024 une crise diplomatique considérée comme l’une des plus graves depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962. Elle est marquée par le gel de toutes les coopérations entre les deux pays, et dernièrement par une nouvelle série d’expulsions de fonctionnaires de part et d’autre.

Agroalimentaire: sept associations accusent les supermarchés de “brader” la santé des consommateurs

Les promotions alimentaires proposées chez les principales chaînes de supermarchés “poussent à acheter des aliments mauvais pour la santé”, dénoncent sept associations dans une enquête publiée mercredi, accusant la grande distribution de “brader” la santé des consommateurs. Pour tirer ces conclusions, Foodwatch France, le Réseau Action Climat, France Assos Santé, la Fédération française des diabétiques, la Confédération syndicale des familles, l’Union nationale des associations familiales et le Collectif national des associations d’obèses ont passé au crible “près de 5.000 promotions alimentaires” mises en place par les cinq plus gros distributeurs entre février et mars 2025. “Le doute n’est plus permis: dans les supermarchés, les promotions censées vous permettre de faire des économies poussent surtout à acheter des aliments mauvais pour la santé”, s’alarment les associations, selon lesquelles “deux tiers des promotions (66%) concernent des produits trop gras, trop sucrés, trop salés”.Carrefour, Coopérative U, E. Leclerc, Intermarché et Lidl “se disent toute l’année les alliés du +bien manger+, mais en pratique, ils vont à l’encontre de leurs engagements”, déplore auprès de l’AFP Audrey Morice, porte-parole de l’ONG Foodwatch. D’après l’enquête, “seules 12% des promotions portent sur des aliments sains (…) comme les fruits, les légumes ou les légumineuses, et que les Français ne consomment pas suffisamment”, indique l’enquête, qui se base sur les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS). Les associations déplorent également que de “trop nombreuses promotions incitent à surconsommer en achetant en grande quantité” car d’après elles, “40% des promotions proposent d’acheter des produits (qui sont) à fortement limiter selon les recommandations santé”, à l’instar de la charcuterie, des plats préparés à base de viande rouge, ou encore des boissons sucrées. Ce déséquilibre dans la qualité des produits en promotion fait dire à Audrey Morice qu’il existe une forme de “marché à deux vitesses”, avec d’un côté “les produits les moins bons pour la santé à des prix bradés”, et de l’autre “des produits sains au prix fort”. Dans leur communiqué transmis à la presse, les associations appellent les enseignes de la grande distribution à garantir “au moins 50% de promotions sur des produits de qualité, à des prix accessibles”. 

Les parlementaires pro-A69 ouvrent le front à l’Assemblée

Un pied au tribunal et un à l’Assemblée: alors que la cour d’appel administrative de Toulouse doit examiner mercredi un recours de l’Etat pour relancer les travaux de l’A69, les députés examineront en commission une loi pour valider rétroactivement les arrêtés cassés par la justice.Parallèlement à la cour, qui se penchera sur le recours de l’État pour obtenir un sursis à exécution visant à relancer les travaux, – sa décision étant attendue d’ici à la fin du mois -, la commission du Développement durable de l’Assemblée examinera une proposition de loi déjà adoptée au Sénat, et défendue à la chambre basse par le député du Tarn Jean Terlier (groupe macroniste Ensemble pour la République).”Elle doit permettre d’aboutir le plus rapidement possible à une reprise des travaux”, a-t-il argué mardi à l’Assemblée. Le texte, largement adopté au Sénat, prévoit de valider rétroactivement les autorisations permettant la construction des 53 kilomètres d’autoroute entre Toulouse et Castres.Une façon de revenir sur la décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait estimé que les travaux ne présentaient pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” permettant de déroger “à l’objectif de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages”.Cette forme de loi atypique suscite des levées de bouclier à gauche: “On propose tout simplement de piétiner la séparation des pouvoirs” entre le législatif et le judiciaire, s’est insurgée mardi la députée LFI Anne Stambach-Terrenoir.Insoumis, écologistes et communistes sont défavorables au texte, tout comme les socialistes, qui ont décidé en réunion de groupe de voter contre, à l’inverse de certains de leurs homologues sénateurs.”Une loi n’a pas à se substituer à une décision de justice”, défend Arthur Delaporte (PS).A l’inverse, la droite et le RN devraient largement soutenir l’initiative en commission. “L’arrêt des travaux nous coûte des millions d’euros et puis il y quand même un sujet de désenclaver des territoires ruraux”, défend Timothée Houssin (RN).Le député LR Ian Boucard proposera lui de réécrire le texte, pour non seulement valider les arrêtés mais aussi conférer au projet une “raison impérative d’intérêt public majeur”, et apporter des garanties constitutionnelles à la rédaction, dans l’idée d’écarter toute nouvelle interruption. “Si les travaux reprennent, il faut que ce soit pour de bon et sans interruption”, avance-t-il.La proposition de loi doit être examinée le 2 juin dans l’hémicycle.Les opposants à l’autoroute A69 ont eux appelé mardi à une “fête d’enterrement” du projet, le 5 juillet dans le Tarn.

Les parlementaires pro-A69 ouvrent le front à l’Assemblée

Un pied au tribunal et un à l’Assemblée: alors que la cour d’appel administrative de Toulouse doit examiner mercredi un recours de l’Etat pour relancer les travaux de l’A69, les députés examineront en commission une loi pour valider rétroactivement les arrêtés cassés par la justice.Parallèlement à la cour, qui se penchera sur le recours de l’État pour obtenir un sursis à exécution visant à relancer les travaux, – sa décision étant attendue d’ici à la fin du mois -, la commission du Développement durable de l’Assemblée examinera une proposition de loi déjà adoptée au Sénat, et défendue à la chambre basse par le député du Tarn Jean Terlier (groupe macroniste Ensemble pour la République).”Elle doit permettre d’aboutir le plus rapidement possible à une reprise des travaux”, a-t-il argué mardi à l’Assemblée. Le texte, largement adopté au Sénat, prévoit de valider rétroactivement les autorisations permettant la construction des 53 kilomètres d’autoroute entre Toulouse et Castres.Une façon de revenir sur la décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait estimé que les travaux ne présentaient pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” permettant de déroger “à l’objectif de conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore sauvages”.Cette forme de loi atypique suscite des levées de bouclier à gauche: “On propose tout simplement de piétiner la séparation des pouvoirs” entre le législatif et le judiciaire, s’est insurgée mardi la députée LFI Anne Stambach-Terrenoir.Insoumis, écologistes et communistes sont défavorables au texte, tout comme les socialistes, qui ont décidé en réunion de groupe de voter contre, à l’inverse de certains de leurs homologues sénateurs.”Une loi n’a pas à se substituer à une décision de justice”, défend Arthur Delaporte (PS).A l’inverse, la droite et le RN devraient largement soutenir l’initiative en commission. “L’arrêt des travaux nous coûte des millions d’euros et puis il y quand même un sujet de désenclaver des territoires ruraux”, défend Timothée Houssin (RN).Le député LR Ian Boucard proposera lui de réécrire le texte, pour non seulement valider les arrêtés mais aussi conférer au projet une “raison impérative d’intérêt public majeur”, et apporter des garanties constitutionnelles à la rédaction, dans l’idée d’écarter toute nouvelle interruption. “Si les travaux reprennent, il faut que ce soit pour de bon et sans interruption”, avance-t-il.La proposition de loi doit être examinée le 2 juin dans l’hémicycle.Les opposants à l’autoroute A69 ont eux appelé mardi à une “fête d’enterrement” du projet, le 5 juillet dans le Tarn.

Renaissance veut interdire le voile pour les moins de 15 ans et prône “une deuxième loi séparatisme”

Renaissance, dirigé par Gabriel Attal, souhaite interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de quinze ans, et prône une “deuxième loi séparatisme” après celle adoptée en 2021, a-t-on appris mardi auprès du parti, confirmant une information du Parisien.Un rapport sur les Frères musulmans commandé par le gouvernement pointe une “menace pour la cohésion nationale” avec le développement d’un islamisme “par le bas”, au niveau des municipalités, selon le texte qui doit être examiné mercredi en Conseil de défense.Les auteurs de ce texte s’inquiètent notamment d’une “rigorisation de la pratique religieuse”, avec une “explosion du nombre de jeunes filles portant une abaya et l’augmentation massive et visible de petites filles portant le voile”. Phénomène touchant des jeunes filles “parfois [âgées de] 5-6 ans”, qui “apparaît soutenu par un puissant réseau wahhabo-salafiste”.    Renaissance propose en conséquence “pour les mineurs de moins de 15 ans, d’interdire le port du voile dans l’espace public, notamment car cela porte gravement atteinte à l’égalité homme-femmes et à la protection de l’enfance”.Le parti, qui tiendra lundi une convention thématique sur les questions régaliennes, souhaite instaurer “un délit de contrainte au port du voile contre les parents qui contraindraient leurs jeunes filles mineures à porter le voile”.Une proposition qui a fait réagir le patron du RN Jordan Bardella: “Tenter désespérément de faire parler de soi et d’exister vaut bien quelques revirements à 180 degrés”, a-t-il ironisé sur X, en publiant une vidéo d’un débat entre lui et Gabriel Attal avant le second tour de la présidentielle de 2022, ou l’ex-premier ministre fustigeait à l’époque la chasse aux femmes voilées, si Marine Le Pen était élue. Le député Générations Benjamin Lucas a lui constaté sur X, “l’effet du nouveau pontificat : Jean-Marie Le Pen est ressuscité”. Renaissance préconise par ailleurs l’adoption d’une “deuxième loi séparatisme appelée +loi contre l’entrisme islamiste+”, après celle adoptée en 2021, portée par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin.Ce texte porterait la création d’un “délit de communautarisme qui complètera le délit de séparatisme”, “sanctionnant l’appel à refuser les lois de la République ou la volonté d’imposer dans un territoire ou une association des règles contraires à celles de la République”.Renaissance tient lundi la première restitution des conventions thématiques initiées par Gabriel Attal, qui dirige le parti depuis décembre. Les sujets économiques et sociaux feront l’objet d’une convention le 10 juin. Celle consacrée à l’écologie est prévue fin juin.

Borne, Stanislas: dernière ligne droite pour la commission d’enquête sur les violences scolaires

Dernière ligne droite pour la commission parlementaire sur les violences scolaires, née de l’affaire Bétharram: elle entend mercredi la ministre Elisabeth Borne et les inspecteurs d’une mission d’enquête sur le collège Stanislas aux conclusions controversées, une semaine après l’audition de François Bayrou.Trois mois après sa création, la très active commission d’enquête sur les modalités du contrôle par l’Etat et de la prévention des violences dans les établissements scolaires, présidée par la socialiste Fatiha Keloua Hachi, mènera sa dernière audition à 16H30: celle de la ministre de l’Education Elisabeth Borne.Les deux co-rapporteurs, la députée Renaissance Violette Spillebout et le LFI Paul Vannier, travailleront ensuite sur leur rapport promis pour fin juin, après 140 auditions. Se sont ainsi succédés devant la commission le Premier ministre François Bayrou -pendant un marathon de 5h30-, des victimes de violences au premier rang desquels Alain Esquerre, fondateur d’une association de victimes de Bétharram à l’origine de multiples révélations ailleurs en France. Ont également témoigné des enseignants, chefs d’établissements ou inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale, notamment celui qui a produit un rapport ayant exonéré en 1996 Bétharram, ainsi que d’anciens ministres de l’Education comme Pap Ndiaye, Jean-Michel Blanquer ou Nicole Belloubet, entre autres.Mme Borne, l’actuelle locataire de la rue de Grenelle, devrait revenir sur le plan “Brisons le silence” qu’elle a mis en place mi-mars pour “libérer la parole” et mieux contrôler les établissements catholiques sous contrat avec l’Etat, qui échappaient jusqu’à présent quasi totalement à sa supervision.Ce plan prévoit notamment des questionnaires pour les voyages scolaires ou les élèves internes, ainsi qu’une augmentation du nombre d’inspecteurs dédiés au privé sous contrat.Mme Borne devra également “éclairer la commission d’enquête sur le rapport de l’Etat aux établissements privés sous contrat”, a indiqué Paul Vannier à l’AFP.- Paragraphe “lourd de sens” -Auparavant, les députés membres de la commission entendront à 11H00 les inspecteurs généraux chargés de l’enquête administrative de 2023 sur l’établissement privé parisien Stanislas.Cette enquête de l’Inspection générale de l’Education (IGESR) avait été commandée en février 2023 par Pap Ndiaye après des accusations de dérives homophobes et sexistes visant cet établissement huppé, relayées dans la presse. Le rapport, rendu en juillet 2023, avait été dévoilé par Mediapart en janvier 2024.Cette audition a été rajoutée par la commission parlementaire après la réception d’un courrier d’une inspectrice. Elle y apporte des éléments “qui prouvent que le rapport a été plutôt édulcoré par rapport aux témoignages recueillis”, notamment concernant l’homophobie et le racisme, avait indiqué Fatiha Keloua Hachi. Ce courrier, consulté par l’AFP, assure qu’un paragraphe “lourd de sens et de conséquences, dédouanant le collège Stanislas”, qui n’a pas été montré aux inspecteurs, a été ajouté à la lettre conclusive accompagnant le rapport. Ce paragraphe indique qu'”au terme de la mission (d’inspection, ndlr), l’équipe ne confirme pas les faits d’homophobie, de sexisme, et d’autoritarisme”.La commission a depuis reçu un deuxième courrier, d’une autre inspectrice de la mission, qui met également en cause ce paragraphe, “en contradiction” avec le rapport. Ce qui renforce des spéculations sur une possible intervention d’actuels hauts fonctionnaires de l’Education nationale pour minimiser les faits constatés à Stanislas. Au coeur de l’actualité politique la semaine dernière avec l’audition de François Bayrou, la commission d’enquête parlementaire n’a pas été exempte de controverses. Le Premier ministre a accusé en particulier Paul Vannnier de “malhonnêteté” et d’instrumentaliser le travail de la commission pour pousser à sa démission.Le député LFI a, lui, régulièrement accusé François Bayrou d’avoir menti sur ce qu’il savait sur l’affaire Bétharram, désormais appelé Le Beau Rameau.L’établissement du Béarn, où ont été scolarisés plusieurs enfants du chef du gouvernement et ex-ministre de l’Education, et où sa femme a enseigné le cathéchisme, est visé par plus de 200 plaintes pour des violences physiques et sexuelles.Paul Vannier et Violette Spillebout n’ont pas caché leurs propres désaccords sur le sujet Bayrou, la députée Renaissance ayant pour sa part déclaré à propos du Premier ministre: “je le crois”.