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Le président de l’Arcom défend son budget face aux “attentes” de la société

Face aux restrictions budgétaires, le président de l’Arcom Martin Ajdari a défendu jeudi le rôle du régulateur de l’audiovisuel et du numérique, et les moyens qui lui sont alloués, au regard des “attentes de plus en plus importantes” de la société.”Les contraintes des finances publiques s’imposent à tous. On a déjà eu, en 2025, une petite diminution de notre budget” et le projet 2026 prévoit “une légère progression qui nous permettra de rattraper une petite partie”, a-t-il déclaré devant l’Association des journalistes médias.Le budget de l’Arcom s’élève à quelque 50 millions d’euros, avec un plafond de 378 équivalents temps plein pour 2026. Face aux critiques envers le coût des nombreuses autorités administratives indépendantes, M. Ajdari a rappelé l'”utilité” de l’Arcom, pour réguler les sites pornographiques, vérifier le respect du pluralisme dans l’audiovisuel et encore mettre en œuvre des sanctions contre les médias russes.Et “on nous ajoute des compétences”, par exemple contre le piratage, et la société a des “attentes de plus en plus importantes en matière de régulation du numérique”, a souligné le dirigeant de l’Arcom.Concernant l’audiovisuel, l’autorité a été accusée de “censure” par des médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, notamment sur CNews, après le non-renouvellement de la chaîne C8. En réponse, M. Ajdari fait valoir “l’indépendance et l’impartialité” des membres de son collège.”Si on veut demain supprimer l’Arcom (…) que fait-on des missions qu'(elle) remplit ?”, a-t-il aussi questionné, demandant notamment si l’attribution de fréquences télé ou radio avait vocation à se retrouver “entre les mains d’un gouvernement”.En outre, l’Arcom est intervenue récemment dans le conflit opposant ces mêmes médias privés dans la sphère Bolloré et l’audiovisuel public.Le conflit entre ces deux blocs médiatiques a explosé en septembre dans le sillage de l’affaire Legrand-Cohen, deux journalistes du service public accusés de connivence avec le PS.L’Arcom est en train d'”approfondir ses travaux sur l’impartialité du service public” et rendra ses conclusions d’ici quelques mois.”On voudrait que des juristes, des universitaires se penchent dessus”, a dit M. Ajdari. Ces travaux “ne signifient pas qu’il y a un problème, une défaillance” actuellement, a-t-il précisé.Quel est son avis sur CNews, que la présidente de France Télévisions a qualifiée de “chaîne d’extrême droite” ? M. Ajdari s’est refusé à toute qualification mais a relevé que “rien n’interdit à un média d’avoir une ligne éditoriale, donc quelque part une forme d’orientation”, tant que les règles du pluralisme sont respectées.

Iran: les deux détenus français “épuisés”, leur “survie” en jeu, alertent leurs familles

Les familles de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis plus de trois ans, ont alerté jeudi sur la situation de leurs proches, dont “la survie” est désormais en jeu selon elles, et exhorté l’Etat français à les faire libérer immédiatement.”Chaque jour de détention qui passe engage la responsabilité de l’Etat français sur la survie de Cécile et Jacques”, a estimé Noémie Kohler, soeur de Cécile, lors d’une conférence de presse.La jeune femme a confié avoir échangé brièvement mardi avec eux, “pendant huit minutes en visio” sous haute surveillance. “C’était un appel de détresse”, a-t-elle confié. “Ils m’ont dit qu’ils étaient épuisés”.Ils sont “à bout de forces”, a-t-elle poursuivi, ajoutant que sa soeur lui a clairement dit qu’elle ne pourrait endurer encore “trois mois ou même quelques semaines de détention”.De son côté, Anne-Laure Paris, fille de Jacques Paris, a souhaité se faire “la porte-parole de son épuisement, de son désespoir, de sa détresse et de sa colère”. “Mon père m’a dit: +Je regarde la mort en face+”, a-t-elle dit.L’avocate de la famille Kohler, Me Chirinne Ardakani, a souligné que leur détention était l’une des plus longues infligées à des Français dans le monde, après celle d’Ingrid Betancourt en Colombie entre 2002 et 2008.Les proches des deux détenus ont par ailleurs estimé qu’il y avait “une rupture de confiance avec les autorités françaises qui ont retiré leur plainte auprès de la Cour internationale de justice”.La CIJ a annoncé le 25 septembre avoir abandonné, à la demande de la France, une requête contre l’Iran au sujet de la détention de Cécile Kohler et Jacques Paris qui sont, selon Paris, “retenus comme otages d’Etat”.”Nous ne savons toujours pas où ils sont détenus depuis leur transfert forcé en juin” pendant la guerre des 12 jours avec Israël, s’est également indignée Noémie Kohler.Les proches ont aussi confirmé l’annonce de la condamnation à 17 ans de prison pour Jacques Paris et à 20 ans pour Cécile Kohler.L’agence du pouvoir judiciaire iranien avait annoncé le verdict mardi mais n’avait communiqué aucun détail sur l’identité des deux condamnés. 

L’avocate de Cédric Jubillar appelle à mettre fin au “cauchemar” de l’accusé

L’affaire Jubillar, c’est “la chronique d’un désastre judiciaire annoncé”, a fustigé jeudi l’avocate de la défense Emmanuelle Franck, appelant les jurés de la cour d’assises du Tarn à mettre fin au “cauchemar” de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse, en l’acquittant.Mercredi soir, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle contre Cédric Jubillar, jugé depuis le 22 septembre pour le meurtre de Delphine, la mère de leurs deux enfants, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, un village du Tarn.”C’est difficile d’arrêter de parler. Tant que je plaide je continue à le défendre (…) mais je vais me taire car c’est seulement dans le silence et le recueillement que vous pourrez mettre fin à ce cauchemar”, a dit aux jurés Emmanuel Franck, émue, pour conclure sa plaidoirie de plus de trois heures qui sera suivie dans l’après-midi par celle de son associé, Alexandre Martin.A la barre, elle a longuement dénoncé le travail des enquêteurs de la gendarmerie, assénant: “Rien de pire que des gendarmes qui ont des certitudes de bonne foi mais qui, pour combler les vides (de l’enquête), font des choses de mauvaise foi”.L’avocate toulousaine a même parfois qualifié de “honteux” ou de “dégoûtants” certains aspects de leur travail, dénonçant par exemple des contacts entre enquêteurs et témoins, hors procédure. “C’est tout ce que combat l’avocat, c’est tout ce que doit combattre la justice”, a-t-elle tonné.- “Pétage de plomb” -Alors que parties civiles et avocats généraux ont estimé qu’un “pétage de plomb” de l’accusé a pu conduire au meurtre de l’infirmière de 33 ans, Me Franck affirme: “Un pétage de plomb, c’est ce qu’on appelle un crime pulsionnel, un crime passionnel, celui qui laisse le plus de traces, parce qu’on ne contrôle rien, on éclabousse tout”. Or, fait-elle remarquer, il n’y a aucune trace.Cédric Jubillar, insiste-t-elle, “ne sait plus comment dire qu’il est innocent (…). Il a mis depuis quatre ans le pied dans une machine à broyer”.L’avocate reprend tous les éléments du dossier, l’attitude de Cédric Jubillar, le cri d’effroi entendu par les voisines, la téléphonie, jetant le discrédit sur chacun d’entre eux, tentant d’introduire le doute dans l’esprit des jurés en ponctuant ses affirmations d’un “ça colle pas”.”On fabule, on raconte une histoire, on essaie de faire rentrer des ronds dans des carrés”, accuse-t-elle. “C’est bien beau de parler d’indices mais encore faut-il qu’ils s’imbriquent entre eux.”Dans son box vitré, vêtu de noir, le peintre-plaquiste de 38 ans assiste, concentré et impassible, à la plaidoirie, affalé en avant, menton appuyé sur ses bras croisés, ou adossé à sa chaise, les mains jointes.Au sujet des enfants du couple Jubillar, Louis, 11 ans, et Elyah, six ans, Me Franck regrette l’utilisation par l’accusation de la parole de l’aîné, qui n’avait alors que six ans. “Derrière ce procès spectacle, il y a deux invisibles qui attendent, deux orphelins de mère”, à qui on dit “que papa a tué maman”, “il faut être sûr et certain pour leur dire cela, et peut-on l’être ?”, a questionné l’avocate.- “Derniers remparts” -“Vous êtes les derniers remparts de ce cirque judiciaire”, a-t-elle dit aux jurés, en haussant le ton. Au fil des audiences, des contradictions sont apparues dans les déclarations de Cédric Jubillar, pointées par l’accusation et les parties civiles.Mercredi, dans son réquisitoire, l’avocat général Pierre Aurignac avait déclaré: “Le crime parfait attendra, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”.Selon lui, “pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a permis d’établir que la mère de famille n’a pas quitté son domicile vivante. Durant les quatre semaines du procès, les parties civiles ont espéré en vain des aveux dans cette affaire sans corps, ni scène de crime, ni preuves irréfutables.Vendredi, la parole sera donnée une dernière fois à l’accusé, avant que les trois magistrats et les six jurés se retirent pour délibérer et ensuite rendre leur verdict, selon leur intime conviction. Sept sur neuf doivent déclarer Cédric Jubillar coupable, pour qu’il soit condamné. Si trois votent “non coupable”, il sera acquitté.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Deux ONG publient une carte de France des polluants dans l’eau du robinet

Les ONG Générations Futures et Data For Good ont mis en ligne jeudi un site proposant une carte interactive des principaux polluants chimiques présents dans l’eau du robinet en France, espérant permettre ainsi “un accès plus facile du public à ces informations”.PFAS (“polluants éternels”), pesticides et leurs métabolites, nitrates, perchlorates, etc.: grâce à cet outil, appelé “Dans Mon Eau” (consultable à l’adresse https://dansmoneau.fr/), “vous pourrez savoir, où que vous habitiez, si vous êtes exposés via l’eau du robinet” à ces substances, indiquent les deux ONG, qui ont souhaité rendre plus accessibles et compréhensibles des données déjà publiques.Les données compilées pour cette carte, qui sera “actualisée tous les mois”, sont “issues  du contrôle sanitaire effectué par les Agences Régionales de Santé (ARS) pour chaque unité de distribution d’eau potable (UDI)”, indiquent les deux ONG.Un moteur de recherche permet de rentrer l’adresse de son domicile et de consulter les données qui lui correspondent, avec “les résultats des dernières analyses effectuées sur chaque catégorie de polluants”, des données “actualisées tous les mois, permettant ainsi d’identifier au plus tôt de nouvelles situations problématiques”, expliquent les ONG.Il est également possible de connaître l’historique de l’exposition, avec des bilans annuels (à partir de 2020), indiquant les pourcentages d’analyses non conformes retrouvées chaque année.Cette carte révèle notamment “une grande hétérogénéité” sur le territoire, selon les auteurs de cet outil: “Le nord de la France est particulièrement concerné par la majorité des cas de non conformité et des recommandations de non consommation de l’eau”, soulignent les auteurs, qui ajoutent que “la très grande majorité des cas de non conformité à la réglementation, recensés au 29 août 2025, sont dus à la présence de métabolites de pesticides.”- Suivi lacunaire des PFAS -“De manière générale, la qualité de l’eau est globalement bonne en France avec actuellement plus de 87% des UDI conformes à la réglementation et sans dépassement de limites sanitaires”, indiquent Générations Futures et Data For Good.Elles précisent toutefois que ce chiffre est “à interpréter avec prudence”, car il exclut les métabolites (molécules issues de la dégradation des pesticides) classés comme “non pertinents” par les autorités sanitaires).Les ONG soulignent un suivi inégal des PFAS ou “polluants éternels”, utilisés dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, mais ayant pour certains des effets dléétères sur la santé.Il manque des analyses “dans plus de la moitié” des UDI (52,4%)”, indiquent les ONG, évoquant l’Occitanie et les départements d’outre-mer.Concernant les pesticides, 5,7% (1.377) des UDI en France sont en non conformité” pour ces substances, selon le rapport.Un métabolite est responsable à lui tout seul de 86% de ces cas de non conformités, le chloridazone desphényl, métabolite du chloridazone, un herbicide qui a été utilisé principalement dans la culture des betteraves des années 1960 jusqu’en 2020, année de son interdiction en France et en Europe.

Benjamin Brière, “le poing levé”, raconte ses trois années de prison en Iran

Après avoir passé trois ans en prison en Iran, Benjamin Brière raconte dans un livre les épreuves subies derrière les barreaux, mais aussi les défis du retour en France et son combat pour faire revenir les deux derniers Français détenus par Téhéran.”C’est l’histoire d’un type qui croyait naïvement qu’il était possible d’échapper à son destin”, résume Benjamin Brière dans “Azadi” (“Liberté” en persan), à paraître le 23 octobre chez Robert Laffont.Son destin, c’est d’avoir été arrêté en pleine nuit, le 28 mai 2020, dans une région reculée d’Iran, que ce grand voyageur visitait seul à bord de son van. S’en sont suivis 1.079 jours de détention avant sa libération le 12 mai 2023.”Je demande à ne pas faire d’amalgame entre ce qui m’est arrivé et ce sublime pays et ses magnifiques habitants”, qui “sont aussi des otages de la République islamique”, insiste Benjamin Brière, interrogé par l’AFP.Depuis son retour à Lyon, sa ville, l’ex-prisonnier de 40 ans consacre une partie de son énergie à se battre pour la libération des deux derniers Français détenus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mars 2023 et condamnés à de lourdes peines pour espionnage.”Je n’arriverai pas à lâcher tant que Cécile et Jacques ne seront pas rentrés”, affirme-t-il. Mais “tout le monde sait que leur sort ne se joue pas devant un tribunal. C’est du cirque (…) Tout se passe à un niveau plus élevé, diplomatique et politique”.L’espoir d’une libération a grandi quand le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a déclaré en septembre qu’un accord visant à les échanger contre une femme iranienne détenue en France approchait de sa “phase finale”.- “L’ennui est colossal” -Dans “Azadi”, Benjamin Brière ne cache rien des hauts, et souvent des bas, de sa vie dans le quartier de haute sécurité de la prison de Mashhad, la grande ville de l’est de l’Iran.”Il y a des journées d’errance totale. Je fixe le carrelage du mur, le contreplaqué du lit au dessus (…) L’ennui est colossal. Des détenus s’assomment de drogue”, témoigne-t-il. “J’écris pour ne pas devenir fou.”Il dépeint aussi les liens de camaraderie noués avec certains détenus, dont plusieurs ont ensuite été pendus, avec lesquels il apprend à parler le persan “des canailles”.  Remerciant l’ambassadeur de France Nicolas Roche, arrivé fin 2022, pour son “énergie à libérer les otages”, Benjamin Brière raconte être sorti de prison “le poing levé” en signe de défi, avec un autre détenu, le franco-irlandais Bernard Phelan.Deux ans et demi après, “je m’en sors plutôt très bien” grâce à “la carapace que je me suis créée derrière les barreaux”, reconnait-il.Mais la réinsertion dans la société est difficile car “il n’y a pas de suivi, pas d’accompagnement, pas d’aide”, surtout au niveau administratif, regrette-t-il.Il raconte ainsi le dialogue avec une employée des impôts qui lui demande pourquoi il n’avait rien déclaré pendant quatre ans: – “Parce que j’étais en prison” – “Oui, mais même en prison, on peut le faire”.- “Pas depuis l’Iran”.Le problème est qu’il “fallait qu’elle me mette dans une case et que, pour un cas comme le mien, rien n’est prévu”, relate-t-il.Benjamin Brière milite donc pour qu’un projet de loi soit adopté pour aider “les otages d’État” au même titre que sont soutenus les “otages” ou victimes de “groupes terroristes”. Ils pourraient ainsi bénéficier à leur retour d’un “guichet unique” qui “dépendrait de la Délégation interministérielle à l’aide aux victimes (Diav)”, précise-t-il.

Violences sexuelles à Saint-Stanislas à Nantes: la justice va diligenter des enquêtes

Le parquet de Nantes prévoit de diligenter des enquêtes pénales sur certains faits après avoir reçu une trentaine de courriers concernant des violences sexuelles commises au collège-lycée catholique Saint-Stanislas, remontant pour la plupart aux années 1960.Fin septembre, un mois après la conférence de presse qui avait rendu publics de premiers témoignages sur des faits courant des années 1950 à 1990, le diocèse avait dit avoir récolté 63 signalements à propos de cet établissement. Sur les 31 courriers reçus par la justice, transmis par l’évêché ou directement adressés au parquet, quinze émanent de victimes et seize de témoins, a indiqué jeudi le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy. “Certaines personnes se sont également rendues dans des commissariats de police pour donner des informations ou déposer plainte”, a-t-il ajouté.Neuf personnes sont mises en cause, principalement des membres du clergé, certaines décédées. “Selon les situations, des enquêtes pénales vont être diligentées”, a ajouté le procureur, sans donner davantage de détails. Une enquête avait déjà été ouverte début septembre après le suicide en 2024 d’un quadragénaire ayant confié à des proches avoir été victime de violences sexuelles lorsqu’il était interne au collège. Les premiers témoignages évoqués par le diocèse, récoltés depuis début 2025 et émanant de victimes ou de leurs familles, décrivaient des viols, des agressions sexuelles et des attouchements, commis au sein de l’internat et pour “au moins une victime” des faits survenus lors de vacances organisées par l’établissement. – “Système de prédation” – Fin septembre, un collectif de victimes a été fondé. “C’est en le constituant qu’on a découvert qu’on était passés dans le même système de prédation, avec des auteurs différents pour certains, communs pour d’autres”, a expliqué à l’AFP Emmanuel Cocaul, 60 ans, élève à Saint-Stanislas entre 1976 et 1984. Dès 2020, il avait témoigné auprès de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase) d’agressions sexuelles commises par un aumônier – décédé depuis – entre ses 11 et 14 ans. “J’ai toujours su que c’était anormal, mais le système ne reposait pas, à la différence de Bétharram par exemple, sur de la violence physique directe. C’était beaucoup plus doucereux, c’était un rapport de force, d’autorité”, a-t-il déclaré. Un autre membre du collectif, qui a préféré rester anonyme, décrit une agression sexuelle subie de la part d’un professeur de catéchèse – également décédé – au milieu des années 1960, dans la chambre du religieux. “Peut-être que ce type de prêtre repère les élèves solitaires. A la récréation j’étais seul, j’étais la brebis fragile, facile à attraper”, raconte cet enseignant à la retraite de 70 ans, ajoutant avoir ressenti une “grande tristesse” mais aussi une “once de soulagement” après avoir appris qu’il n’était pas la seule victime. – D’autres établissements -Lors de leur conférence de presse fin août, l’évêque de Nantes et le directeur de l’enseignement catholique avaient assuré qu’un travail d’archive allait être mené à Saint-Stanislas et dans le diocèse pour éventuellement “détecter s’il y a eu des choses dissimulées, mises sous le tapis”. Depuis 2021 et la publication du rapport de la Ciase, Saint-Stanislas a été plusieurs fois la cible de tags accusant des hommes d’Eglise de viol.Au-delà de Saint-Stanislas, le parquet a dit jeudi avoir reçu 14 courriers concernant d’autres établissements, notamment à Nantes et Saint-Nazaire. De son côté, le diocèse a indiqué jeudi à l’AFP avoir reçu 95 mails depuis son appel à témoignages lancé fin août, tous établissements confondus. Le rapport de la Ciase publié en 2021 estimait à 330.000 le nombre de mineurs victimes de violences sexuelles au sein de l’Eglise. Parmi elles, 108.000 auraient été agressées dans le cadre de l’enseignement scolaire catholique, a estimé depuis le président de la Ciase, Jean-Marc Sauvé.

Lecornu échappe de peu à la censure, et va pouvoir s’atteler au budget

Sébastien Lecornu a échappé à quelques voix près jeudi à la censure, le Parti socialiste laissant sa chance au Premier ministre en échange de sa promesse de suspendre la réforme des retraites. Les débats budgétaires vont désormais pouvoir commencer à l’Assemblée dès la semaine prochaine.Au total, 271 députés ont voté pour, insuffisant pour atteindre les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. LFI, les communistes, les écologistes et l’extrême droite avaient annoncé leur volonté de censurer le gouvernement, Les Républicains et surtout le PS faisant le choix inverse.Une deuxième motion déposée par le Rassemblement national devrait elle être rejetée largement un peu plus tard dans la matinée, la gauche refusant d’y mêler ses voix.Lors des débats à la tribune de l’Assemblée, le député socialiste Laurent Baumel a défendu cette décision du PS d’épargner le gouvernement de Sébastien Lecornu, à rebours du reste de la gauche. Ce n’est “en aucun cas un pacte de non-censure” pour l’avenir, a-t-il averti. “La pérennité même de votre gouvernement” est suspendue à l’effectivité de la suspension de la réforme des retraites promise, et “il n’y aura pas d’entourloupe ou de ruse procédurale”, a-t-il aussi prévenu.Chacune leur tour, Aurélie Trouvé (LFI) puis la cheffe des députés RN, Marine Le Pen, ont tenté de convaincre les possibles hésitants, notamment chez LR et au PS, de voter leur motion respective. La suspension de la réforme des retraites, “n’est qu’un leurre, une tromperie, un subterfuge”, a dénoncé la députée insoumise en lançant les débats. “Vous tous qui avez été élus pour abroger la réforme des retraites, allez-vous vraiment vous laisser abuser par cette aumône en trompe-l’oeil ?”, a-t-elle lancé aux socialistes, alors que doutes émergent sur le fait qu’elle soit effectivement votée. Marine Le Pen a elle tancé la droite, qui après “après avoir fait campagne pendant des mois sur son refus de se dissoudre dans le macronisme”, a préféré “se dissoudre dans le socialisme”. Elle a attaqué les “partis unis par la terreur de l’élection” et a dit attendre la dissolution “avec une impatience croissante”.- “Moment de vérité” – En réponse, Sébastien Lecornu, dont le gouvernement a été nommé dimanche, a appelé à “un moment de vérité entre ordre républicain et désordre”, demandant aux censeurs de ne pas “prendre en otage” le budget. Pour donner des gages aux députés, le Premier ministre a renoncé à utiliser l’arme du 49.3 dans les débats budgétaires, permettant habituellement au gouvernement d’imposer son texte.Chez les socialistes, le chef des députés Boris Vallaud avait appelé ses troupes à s’en tenir à la ligne décidée de façon “quasi-unanime”. Mais certains s’inquiètent notamment que la suspension de la réforme des retraites n’aboutisse pas. Celle-ci doit passer par un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale, ce qui implique que ce texte budgétaire soit adopté, possiblement avec les voix des socialistes, pourtant dans l’opposition.Or, argumentent Insoumis, écologistes et communistes, ce projet de loi comprend des mesures d’économies “inacceptables” comme le gel des prestations sociales ou le doublement des franchises médicales. Les socialistes font “le pari” que celles-ci évolueront lors du débat parlementaire.En cas de censure, le patron du PS Olivier Faure a également fait valoir jeudi que le budget passerait par “une loi spéciale”.Les LR ont eux décidé de ne pas censurer “au nom de l’intérêt national de doter la France d’un budget” malgré des “désaccords importants” selon leur orateur Jean-Didier Berger.Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, avait appelé ses troupes à suivre cette ligne — contrairement à l’eurodéputé François-Xavier Bellamy, proche du chef du parti Bruno Retailleau. – Bataille du budget -Les débats autour du budget, dont le texte a été présenté en Conseil des ministres mardi et qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros, doivent enfin commencer à l’Assemblée la semaine prochaine.La commission des Finances s’en emparera lundi, et il devrait arriver dans l’hémicycle vendredi. La bataille entre une gauche traversée de tensions, un socle commun fracturé et l’extrême droite s’annonce dantesque, dans des délais très contraints.Le socialiste Laurent Baumel a d’ores et déjà appelé M. Lecornu à faire de “nouvelles concessions” sur “la trajectoire financière, sur la justice sociale, sur le pouvoir d’achat” lors des discussions. Même au sein du bloc central, le chef des députés Horizons Paul Christophe, qui a jugé jeudi la suspension de la réforme des retraites “déconnectée de toute réalité démographique et financière” a prévenu: “nous ne voterons pas n’importe quoi. Nous n’avons aucunement l’intention de renier nos valeurs”. 

Prince Andrew accuser says he acted as if sex with her was ‘birthright’: memoir

Britain’s Prince Andrew behaved as if having sex with the then 17-year-old Virginia Giuffre was his “birthright”, according to allegations in her posthumous memoir.In “Nobody’s Girl: A Memoir of Surviving Abuse and Fighting for Justice”, Giuffre — the woman at the centre of the Jeffrey Epstein scandal — said she had sex with Andrew on …

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L’affaire Jubillar, “chronique d’un désastre judiciaire annoncé”, fustige la défense

L’affaire Jubillar, c’est “la chronique d’un désastre judiciaire annoncé”, a fustigé jeudi l’avocate Emmanuelle Franck, première des deux défenseurs de l’accusé à prendre la parole devant la cour d’assises du Tarn, dont le verdict est attendu vendredi.Mercredi soir, le ministère public a requis 30 ans de réclusion criminelle et le retrait de l’autorité parentale contre Cédric Jubillar, jugé depuis le 22 septembre pour le meurtre de Delphine, son épouse et mère de leurs deux enfants, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, un village du Tarn.”Nous sommes les dernières voix d’un homme écrasé”, a estimé l’avocate, affirmant faire “face à une armée d’accusateurs, dans une ambiance de chasse à courre”. Cédric Jubillar “ne sait plus comment dire qu’il est innocent, il peut dire ce qu’il veut, personne n’a envie de le croire. Il a mis depuis quatre ans le pied dans une machine à broyer où la mauvaise foi côtoie parfois l’incompétence”, a-t-elle affirmé.A la barre, Me Franck a dénoncé le travail des enquêteurs de la gendarmerie qui n’ont “pas de preuves”, des juges qui ont instruit le dossier “à charge”. Elle a aussi regretté une deuxième partie de procès au cours de laquelle la défense a dû faire face à des “ressentis”.”Comment combattre des ressentis ?”, s’est-elle interrogée alors que les témoignages ont parlé de “Cédric Jubillar le sale type, le mauvais type”: “on a fait de celui-ci un criminel pour mieux expliquer qu’il a commis un crime”, a-t-elle déploré.- “Ca colle pas” -L’avocate a ensuite repris les faits, heure par heure, l’attitude de Cédric Jubillar, le cri d’effroi entendu par les voisines, la téléphonie, jetant le discrédit sur l’enquête, tentant d’introduire le doute dans l’esprit des jurés en ponctuant ses affirmations d’un “ça colle pas”.”On fabule, on raconte une histoire, on essaie de faire rentrer des ronds dans des carrés”, accuse-t-elle. “C’est bien beau de parler d’indices mais encore faut-il qu’ils s’imbriquent entre eux”.Dans son box vitré, vêtu de noir, le peintre-plaquiste de 38 ans assiste, concentré et impassible, à la plaidoirie, affalé en avant, menton appuyé sur ses bras croisés, ou adossé à sa chaise, les mains jointes.Au sujet des enfants du couple Jubillar, Louis, 11 ans, et Elyah, 6 ans, Me Franck regrette l’utilisation par l’accusation de la parole de l’aîné, âgé de 6 ans au moment de la disparition de sa mère. “Derrière ce procès spectacle, il y a deux invisibles qui attendent, deux orphelins de mère”, à qui on dit “que papa a tué maman”, “il faut être sûr et certain pour leur dire cela, et peut-on l’être?”, a questionné l’avocate.Au fil des audiences, des contradictions sont apparues dans les déclarations de Cédric Jubillar, pointées par les avocats généraux et les avocats des parties civiles, qui ont successivement pris la parole cette dernière semaine du procès.”Tu n’as pas toujours été brillant dans tes déclarations”, admet Me Franck en se tournant vers son client.- “Le crime parfait attendra” -Mercredi, dans son réquisitoire, l’avocat général Pierre Aurignac a déclaré: “Le crime parfait attendra, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné M. Jubillar”.Selon M. Aurignac, “pour défendre l’idée de l’innocence de M. Jubillar, il faut écarter quatre experts, faire taire 19 témoins et tuer le chien pisteur” qui a permis d’établir que l’infirmière de 33 ans n’a pas quitté son domicile vivante, la nuit de la disparition. “On a beau prendre ce dossier par tous les bouts, on arrive au même résultat: la culpabilité”, a-t-il martelé.Il a critiqué une défense “tombée dans les travers” qu’elle dénonçait, à savoir un “battage médiatique féroce”, tout comme son obsession d’un “complot” contre leur client.Durant les quatre semaines du procès, les parties civiles ont espéré en vain des aveux dans cette affaire sans corps, ni scène de crime, ni preuves irréfutables.Vendredi, la parole sera donnée une dernière fois à l’accusé, avant que les trois magistrats et les six jurés se retirent pour délibérer et ensuite rendre leur verdict.

Manifestations contre la “violence” des préfectures envers les étrangers aspirant à être régularisés

“Rendre visible l’invisible”: une soixantaine de militants de la Cimade, association de défense des droits des migrants ont déambulé jeudi dans le centre de Paris pour dénoncer “la violence” des préfectures à l’encontre des étrangers en quête de régularisation.”Nous sommes là pour dénoncer l’absurdité des politiques migratoires: les sans-papiers sont des personnes qui travaillent et sans qui des pans entiers de l’économie française ne tourneraient pas; certains ont des enfants scolarisés et pourtant les préfectures leur mènent une vie impossible”, dénonce Michèle Boumendil de la Cimade Ile-de-France.”Avec la dématérialisation des procédures, les files devant les préfectures ont disparu, mais la situation ne s’est pas améliorée, au contraire elle a empiré”, explique la bénévole.La Cimade dénonce les “nombreux” refus de renouvellement de titres de séjours pour des personnes installées en France depuis des années, l’absence de réponse et des délais qui s’allongent pour obtenir des rendez-vous en préfecture ou encore des obligations de quitter le territoire français (OQTF) qui se multiplient “sans raison valable”.”Ces décisions conduisent les étrangers à perdre leur travail puis leur logement. On fait tout pour ne pas qu’ils s’intègrent et ensuite on les stigmatise”, déplore Marie Langer munie d’une pancarte autour du cou sur laquelle on pouvait lire “Ouvrez les guichets! Arrêtez la fabrique des sans-papiers”. Des manifestations étaient également organisées dans d’autres villes de France dont Marseille où une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant la préfecture en scandant “Régularisez! Régularisez!” Dans le cortège, Bibiane Togande, bénévole à la Cimade, craint que la France rejoigne les États-Unis: “60.000 personnes se font choper dans des raids organisés par Trump. Des familles qui sont là depuis 15- 20 ans sont séparées”, pointe-t-elle.  Au printemps, plusieurs opérations de contrôles dans les gares ont été organisées contre l’immigration illégale par l’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.Les premiers titres de séjour ont légèrement augmenté en 2024 (+0,9%) par rapport à l’année précédente pour atteindre 343.024 en 2024, selon les derniers chiffres consolidés du ministère.En outre, 31.865 personnes sans-papiers ont été régularisées par l’intermédiaire de l’admission exceptionnelle au séjour, soit une baisse de 8,2%. Il s’agit d’une procédure qui permet à un étranger en situation irrégulière de déposer une demande de régularisation pour motif familial, économique (travail dans un secteur en tension) ou étudiant. Le préfet peut l’accepter ou la refuser.