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88 postal operators suspend services to US over tariffs: UN

Postal traffic to the United States plunged more than 80 percent following Washington’s imposition of new tariffs, with 88 operators worldwide fully or partially suspending services, the Universal Postal Union said Saturday.The UPU, the United Nations’ postal cooperation agency, is working on “the rapid development of a new technical solution that will help get mail …

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Filmés avec des élus du PS, Thomas Legrand et Patrick Cohen se défendent de tout “complot”

 Critiqués par de nombreux responsables politiques pour des propos litigieux tenus à des dirigeants du Parti socialiste sur des images filmées à leur insu, les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand ont défendu samedi leur impartialité et annoncé porter plainte.Dans une vidéo diffusée vendredi par le média conservateur L’Incorrect et filmée en juillet dans un restaurant parisien, ces deux journalistes échangent avec Pierre Jouvet et Luc Broussy, respectivement secrétaire général et président du conseil national du PS.Au cours de cette discussion, où est aussi évoquée la stratégie de la gauche en vue de la présidentielle de 2027, M. Legrand, qui travaille pour France Inter et Libération, déclare notamment “Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi”, ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre de la Culture.- Critiques -Dans un message publié sur X vendredi soir, Mme Dati, investie comme candidate des Républicains à la mairie de Paris, a demandé que des mesures soient prises envers les deux chroniqueurs, dénonçant des “propos graves et contraires à la déontologie”.”Complot”, “infiltration”, “mafia”: très rapidement, les critiques ont fusé, aussi bien du coté des Républicains, que du Rassemblement national et de La France insoumise”Vidéo consternante” dans laquelle “deux journalistes essentiels de l’officialité PS complotent pour valoriser un axe +de Ruffin à Canfin+ et Glucksmann”, a écrit le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, sur X, tandis que la cheffe de file des députés du RN, Marine Le Pen, a affirmé que “le service public ne peut pas être la succursale du Parti socialiste, pas plus qu’il ne pourrait l’être de n’importe quel autre parti politique”, et appelé à “réfléchir à sa privatisation”.”Je comprends que la diffusion de cette vidéo, enregistrée à l’insu des protagonistes et qui plus est tronquée, puisse susciter de la suspicion”, a réagi Thomas Legrand dans un texte transmis à l’AFP puis diffusé sur ses réseaux sociaux samedi.”Je tiens des propos maladroits. (…) Si la tournure, extraite d’un échange tronqué et privé, est malheureuse, j’assume de +m’occuper+ journalistiquement des mensonges de Madame Dati”, a-t-il ajouté, quelques heures après avoir été suspendu de l’antenne “à titre conservatoire”.”On a pris des bouts de phrase. Il n’y a pas 20 secondes de conversation suivie. C’est complètement manipulatoire”, a de son côté réagi auprès de l’AFP Patrick Cohen, présent sur France Inter et dans l’émission “C à Vous” (France 5).”L’ironie de l’histoire, c’est que ce rendez-vous avait été sollicité par la direction du PS, parce qu’ils ne sont pas contents du traitement du PS et d’Olivier Faure (premier secrétaire du parti, NDLR) sur l’antenne de France Inter. Donc c’était tout sauf une réunion conspirative”, a-t-il ajouté. Les deux journalistes ont annoncé leur intention de porter plainte.Le PS s’est lui défendu en assurant qu'”aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient”, et accusé L’Incorrect, média conservateur créé par des proches de Marion Maréchal en 2017, d’avoir pour “seul but d’entretenir une lecture complotiste du monde”.- L’Arcom saisie -Dans un message sur X, la Société des journalistes (SdJ) de Radio France a dénoncé “l’instrumentalisation” de “propos volés et complètement sortis de leur contexte”, et affirmé être “solidaire” de Patrick Cohen et Thomas Legrand.En juin, Rachida Dati avait eu un échange tendu avec Patrick Cohen sur le plateau de “C à Vous”, alors qu’elle était interviewée sur ses démêlés avec la justice. L’élue LR avait répliqué en menaçant le journaliste de déclencher une enquête contre lui pour des accusations de harcèlement rapportées dans la presse.Interrogée par l’AFP, l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a quant à elle annoncé samedi avoir été saisie. “Elle recueillera dans les meilleurs délais tous les éléments d’explication auprès de Radio France et France Télévisions afin de s’assurer du respect, par le service public de l’audiovisuel, de ses obligations d’impartialité et d’indépendance, dont l’Arcom se voit confier par la loi la mission d’être la garante”, a-t-elle indiqué. 

Un transport de combustible nucléaire MOX a quitté Cherbourg en direction du Japon

Deux navires transportant du combustible nucléaire MOX, mélange d’uranium neuf et de plutonium recyclé, ont quitté Cherbourg samedi à destination du Japon, a annoncé Orano.”Les navires spécialisés Pacific Heron et Pacific Egret de la compagnie britannique PNTL sont partis du port de Cherbourg le 6 septembre 2025″ et “assurent le transport de combustible nucléaire recyclé MOX vers le Japon”, indique dans un communiqué le spécialiste français de l’uranium et du traitement de déchets nucléaires.Selon Orano, le transport de ces “quatre emballages pouvant contenir chacun huit assemblages de combustible MOX” devrait arriver dans les eaux territoriales japonaises “au mois de novembre”.Il s’agit du 9e transport de ce type entre la France et le Japon depuis 1999, sans “aucun incident de sûreté ni aucune avarie”, selon l’industriel.Produits dans l’usine Melox (Gard) jusqu’en 2024, ces emballages de combustible sont transportés dans des conteneurs qui “garantissent le confinement de la matière en toute circonstance”, affirme Orano.Le combustible MOX (pour Mélange d’OXydes) est en moyenne constitué de 92% d’oxyde d’uranium neuf, jamais utilisé dans un réacteur, et de 8% d’oxyde de plutonium usagé, utilisé dans le cas présent dans des centrales japonaises, puis recyclé.Pour Yannick Rousselet, consultant en sûreté nucléaire pour Greenpeace France, “on ne peut pas accepter ce risque de transport à travers tous les océans simplement pour le business”.”Le MOX n’a pas de justification, il coûte beaucoup plus cher que du combustible classique et n’existe que pour perpétuer le business du retraitement”, a estimé le consultant, interrogé par l’AFP.Ce transport présente selon lui un risque “sur la partie terrestre parce que c’est un produit dangereux par lui-même”, mais il pose également un problème supplémentaire car “il va traverser la planète sur les océans où le risque maritime est évidemment extrêmement important”.Selon M. Rousselet, “2.793 tonnes de combustible usé” au total ont été envoyées en France par le Japon, dont 95% reste stocké en France.”Sur les 1.764 conteneurs de déchets de moyenne activité stockés dans un bunker à La Hague, on n’en renverra que 20 au Japon: le retraitement nucléaire en France pour les Japonais, c’est avant tout une solution pour se débarrasser de leurs déchets”, a-t-il affirmé.

Randall Schwerdorffer, avocat “sans vocation” devenu pénaliste de premier plan

Il est l’un de ceux par qui le procès peut basculer: avocat de l’anesthésiste Frédéric Péchier, Randall Schwerdorffer est un professionnel respecté, parfois clivant, devenu pénaliste presque par hasard, jusqu’à se convertir en ténor médiatique du barreau.Après huit ans d’enquête, Frédéric Péchier répond, lors d’un procès de plus de trois mois à Besançon, de 30 cas d’empoisonnement de patients, dont 12 mortels, pour lesquels il clame son innocence.L’avocat bisontin de 55 ans, passionné d’arts martiaux, aborde comme un combat cette affaire, “le summum de ce qu’on peut gérer en termes de dossier criminel en défense”. “Je considère la cour d’assises comme un dojo. Une audience, on s’imagine parfois que c’est du théâtre, mais c’est surtout beaucoup de travail. Le public ne voit que le produit fini” mais ne s’imagine pas “que vous l’avez travaillé mille fois pour qu’il soit parfait”, confie-t-il à l’AFP.Un procès d’assises, “c’est un affrontement très normé, avec ses règles, ses rituels. Mais une fois que le combat est fini, on se salue et on se respecte. Je considère que je n’ai pas d’ennemis dans une cour d’assises. Seulement des adversaires”.Et au parquet général, qui porte l’accusation contre Frédéric Péchier, “il y a des gens qui sont très compétents, pointus, qui vont se battre. Donc le combat va être très difficile”. Mais Me Schwerdorffer ne dévie pas de son objectif: “l’acquittement de Frédéric Péchier”.- “Positions masculinistes” -C’est un autre dossier criminel, très médiatisé, qui l’a fait connaître du grand public en 2017: le féminicide d’Alexia Daval.Alors qu’il défendait le meurtrier, Jonathann Daval, il avait pris la liberté de commenter, sur les chaînes d’information, la garde à vue de son client et son passage aux aveux, et avait confié à la mère du mis en cause certains éléments d’une audition.Des mots qui lui ont valu deux procédures, l’une disciplinaire, devant l’ordre des avocats, l’autre judiciaire, à l’initiative du parquet de Besançon. “Ce n’était pas évident à vivre”, confie-t-il, même si les procédures se sont chacune soldées par un non-lieu. L’affaire Daval lui a également valu des critiques, jusqu’à la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, pour des propos mettant en cause la “personnalité écrasante” de la victime et ses “accès de violence très importants”.”J’ai assez peu de considération pour Me Schwerdorffer, dont je ne conteste pas l’intelligence ni le talent”, déclare à l’AFP Edwige Roux-Morizot, ancienne procureure de Besançon. “Mais je supporte assez mal qu’il sacrifie les droits parfois élémentaires de ses clients sur l’autel de la médiatisation et de son auto-promotion. Ses positions assez masculinistes me dérangent également beaucoup”, souligne l’ex-magistrate, aujourd’hui retraitée.- 20% d’acquittements -Avec 125 procès d’assises en défense, pour 25 acquittements obtenus (soit 20%, contre 6% en moyenne nationale en première instance), la carrière de ce père de trois enfants ne se résume pas aux affaires Péchier ou Daval.”C’est une des plus belles voix du barreau français. Et un adversaire coriace”, reconnaît son confrère Gilles-Jean Portejoie. “Il n’y a pas de hasard à ce qu’il soit dans des affaires médiatiques: c’est parce qu’il a du talent.”Pour en arriver là, Randall Schwerdorffer a pris des chemins de traverse: les déménagements ont rythmé sa scolarité, au gré des affectations d’un père militaire. C’est à 20 ans qu’il décroche son bac, après deux redoublements. Après cinq ans employé dans le tourisme, il s’inscrit en droit dans l’optique de “mieux gagner (sa) vie”.- Avocat “par hasard” -Puis il devient avocat “comme ça, par hasard. Sans aucune vocation”, après avoir aperçu une affiche sur l’examen d’entrée à l’école d’avocats. Il se spécialise d’abord en droit du travail. “Au bout de deux ans de barreau, je me suis installé à mon compte et les gens ont commencé à me prendre pour du pénal. Et là, ça m’a passionné”.Parallèlement, Randall Schwerdorffer envisage, un temps, de s’investir en politique. En 2020, il figure en deuxième position sur une liste aux élections municipales à Besançon, éliminée au premier tour. “Aujourd’hui, je ne suis même plus chez En Marche. Je suis un peu désespéré de la vie politique de notre pays”, concède-t-il. “Je ne sais même pas pour qui je voterai à la présidentielle.”Il ne ferme cependant pas la porte à un mandat pour devenir maire. “C’est le poste où on peut avoir le plus d’incidence sur la vie des gens”, juge-t-il. Pour l’heure, il se concentre sur l’incidence qu’il aura sur celle de Frédéric Péchier.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans les vignes bordelaises, le pari de nouveaux cépages plus résistants

Dans la fraîcheur de la nuit, sur des parcelles du Bordelais, une machine vendange des rangs de souvignier gris pour la cave coopérative locale, qui voit dans ce cépage hybride et résistant une des réponses aux enjeux du vignoble.Ce raisin au teint rose à maturité est issu du croisement entre le bronner, une variété de blanc allemande, et le cabernet sauvignon, raisin rouge traditionnel du bordelais.Il est connu pour sa résilience au mildiou et à l’oïdium, deux maladies fongiques de la vigne dont la récurrence est accrue par le changement climatique, ce qui permet de réduire le recours aux traitements.”Ça change radicalement, on est sur deux à quatre interventions maximum par an”, explique Thierry Bergeon, qui cultive quatre hectares de souvignier gris à Civrac-de-Blaye (Gironde). Soit jusqu’à six fois moins qu’avec les cépages traditionnels.Les feuilles et la peau, plus épaisses, protègent aussi contre certains insectes ravageurs comme la cicadelle et la tordeuse (vers) de la grappe, et résistent mieux à la grêle si elle n’est pas trop violente. Ce cépage est également réputé plus adapté au froid.”Pluie, grêle précoce, sécheresse… On voit chaque année des épisodes climatiques plus extrêmes que la précédente (…) il est donc indispensable d’adapter notre vignoble aux changements”, estime Damien Malejacq, directeur marketing du groupe Tutiac.Cette grosse coopérative basée à Marcillac dans le nord du département, élue cave de l’année 2025 par la Revue du vin de France, réunit 400 vignerons exploitant 5.000 hectares au sein de 15 appellations bordelaises.En 2014, comme d’autres acteurs viticoles, elle a planté 14 cépages résistants sur une parcelle test et réalisé des micro-vinifications, en lien avec l’Inrae et la Chambre d’agriculture, pour apprécier leur adaptabilité au terroir et au climat bordelais… sans perdre de vue la typicité aromatique et gustative des vins locaux.- Le choix de l’IGP -Quatre ans plus tard, deux ont été privilégiés pour les premières plantations à plus grande échelle: souvignier gris pour le blanc –que les dégustations à l’aveugle rapprochaient du sauvignon– et vidoc pour le rouge. Le soreli (blanc) s’est ajouté en 2022, avec 34 hectares plantés au total aujourd’hui. Pour commercialiser des bouteilles en 100% résistants, la coopérative de Tutiac a dû cependant opter pour l’Indication géographique protégée (IGP) Atlantique, label à la réglementation plus souple que celle de l’AOC bordelaise.Celle-ci limite en effet l’emploi de ces variétés à 5% de la surface des exploitations –leur proportion atteint 10% chez Thierry Bergeon, qui cultive aussi du soreli et du vinoc– et à 10% de l’assemblage final des vins.”On a fait le choix de faire du 100% pour faire connaître ces cépages au consommateur, mettre en avant leurs qualités, plutôt que de les masquer au milieu des autres”, souligne Damien Malejacq, convaincu que l’avenir de la viticulture bordelaise, en quête de nouveaux buveurs, passe par cette “phase d’évangélisation”.”Il y a vraiment un marché à prendre avec ces vins, qui plaisent à une autre clientèle”, approuve Thierry Bergeon.Michel-Éric Jacquin, qui vient de prendre la présidence des appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur (la moitié de la production du vignoble), est du même avis: “ces nouveaux cépages, qui sont de nouveaux produits, de nouveaux goûts, ont de quoi séduire le consommateur” – qui boude de plus en plus le vin, en particulier le rouge.Le dirigeant prône le basculement de l’AOC Bordeaux en IGP afin de donner aux viticulteurs une plus grande liberté de production, sans toucher au Bordeaux supérieur.Dans la région, une autre coopérative d’envergure basée à Duras (Lot-et-Garonne), Berticot-Graman, a suivi la même stratégie d’innovation depuis 2016 en misant sur des cépages hybrides résistants – vidoc mais aussi floréal, marselan, arinarnoa, etc. – qui alimentent une gamme vendue, elle aussi, en IGP Atlantique.

Dans les vignes bordelaises, le pari de nouveaux cépages plus résistants

Dans la fraîcheur de la nuit, sur des parcelles du Bordelais, une machine vendange des rangs de souvignier gris pour la cave coopérative locale, qui voit dans ce cépage hybride et résistant une des réponses aux enjeux du vignoble.Ce raisin au teint rose à maturité est issu du croisement entre le bronner, une variété de blanc allemande, et le cabernet sauvignon, raisin rouge traditionnel du bordelais.Il est connu pour sa résilience au mildiou et à l’oïdium, deux maladies fongiques de la vigne dont la récurrence est accrue par le changement climatique, ce qui permet de réduire le recours aux traitements.”Ça change radicalement, on est sur deux à quatre interventions maximum par an”, explique Thierry Bergeon, qui cultive quatre hectares de souvignier gris à Civrac-de-Blaye (Gironde). Soit jusqu’à six fois moins qu’avec les cépages traditionnels.Les feuilles et la peau, plus épaisses, protègent aussi contre certains insectes ravageurs comme la cicadelle et la tordeuse (vers) de la grappe, et résistent mieux à la grêle si elle n’est pas trop violente. Ce cépage est également réputé plus adapté au froid.”Pluie, grêle précoce, sécheresse… On voit chaque année des épisodes climatiques plus extrêmes que la précédente (…) il est donc indispensable d’adapter notre vignoble aux changements”, estime Damien Malejacq, directeur marketing du groupe Tutiac.Cette grosse coopérative basée à Marcillac dans le nord du département, élue cave de l’année 2025 par la Revue du vin de France, réunit 400 vignerons exploitant 5.000 hectares au sein de 15 appellations bordelaises.En 2014, comme d’autres acteurs viticoles, elle a planté 14 cépages résistants sur une parcelle test et réalisé des micro-vinifications, en lien avec l’Inrae et la Chambre d’agriculture, pour apprécier leur adaptabilité au terroir et au climat bordelais… sans perdre de vue la typicité aromatique et gustative des vins locaux.- Le choix de l’IGP -Quatre ans plus tard, deux ont été privilégiés pour les premières plantations à plus grande échelle: souvignier gris pour le blanc –que les dégustations à l’aveugle rapprochaient du sauvignon– et vidoc pour le rouge. Le soreli (blanc) s’est ajouté en 2022, avec 34 hectares plantés au total aujourd’hui. Pour commercialiser des bouteilles en 100% résistants, la coopérative de Tutiac a dû cependant opter pour l’Indication géographique protégée (IGP) Atlantique, label à la réglementation plus souple que celle de l’AOC bordelaise.Celle-ci limite en effet l’emploi de ces variétés à 5% de la surface des exploitations –leur proportion atteint 10% chez Thierry Bergeon, qui cultive aussi du soreli et du vinoc– et à 10% de l’assemblage final des vins.”On a fait le choix de faire du 100% pour faire connaître ces cépages au consommateur, mettre en avant leurs qualités, plutôt que de les masquer au milieu des autres”, souligne Damien Malejacq, convaincu que l’avenir de la viticulture bordelaise, en quête de nouveaux buveurs, passe par cette “phase d’évangélisation”.”Il y a vraiment un marché à prendre avec ces vins, qui plaisent à une autre clientèle”, approuve Thierry Bergeon.Michel-Éric Jacquin, qui vient de prendre la présidence des appellations Bordeaux et Bordeaux supérieur (la moitié de la production du vignoble), est du même avis: “ces nouveaux cépages, qui sont de nouveaux produits, de nouveaux goûts, ont de quoi séduire le consommateur” – qui boude de plus en plus le vin, en particulier le rouge.Le dirigeant prône le basculement de l’AOC Bordeaux en IGP afin de donner aux viticulteurs une plus grande liberté de production, sans toucher au Bordeaux supérieur.Dans la région, une autre coopérative d’envergure basée à Duras (Lot-et-Garonne), Berticot-Graman, a suivi la même stratégie d’innovation depuis 2016 en misant sur des cépages hybrides résistants – vidoc mais aussi floréal, marselan, arinarnoa, etc. – qui alimentent une gamme vendue, elle aussi, en IGP Atlantique.

De LFI à l’extrême droite, concert de critiques contre deux journalistes accusés de “complot” avec le PS

“Complot”, “infiltration”, “mafia”: de Jean-Luc Mélenchon à Jordan Bardella, de nombreuses personnalités politiques ont vivement réagi après la diffusion d’extraits vidéo montrant un journaliste tenir des propos visant Rachida Dati devant deux responsables du PS, ce dernier se défendant de toute “collusion” avec les médias.Au cours de cet échange, capté à l’insu des participants et révélé vendredi par le mensuel L’Incorrect, proche de l’extrême droite, le journaliste Thomas Legrand déclare notamment: “Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick (Cohen) et moi”, laissant entendre qu’ils oeuvreraient contre la candidate LR à la mairie de Paris. Etaient présents lors de cette conversation, outre MM. Legrand et Cohen, deux responsables du PS: le secrétaire général du parti, Pierre Jouvet, et le président de son conseil national, Luc Broussy.La radio publique France Inter a aussitôt “décidé de suspendre (Thomas Legrand, NDLR) de l’antenne à titre conservatoire”, la maire du VIIe arrondissement dénonçant “des propos graves et contraires à la déontologie”.Les réactions politiques n’ont pas tardé à affluer. “Voir des journalistes du service public assumer de vouloir +faire ce qu’il faut+ contre la ministre de la Culture pour faire gagner la gauche à Paris dans une collusion totale avec le PS est révoltant”, s’est indigné LR sur X.Les principaux opposants au gouvernement ont également accablé les protagonistes, dont la discussion portait plus largement sur la situation politique, en particulier de la gauche. “Vidéo consternante” dans laquelle “deux journalistes essentiels de l’officialité PS complotent pour valoriser un axe +de Ruffin à Canfin+ et Glucksmann”, a écrit M. Mélenchon. Ils “peuvent enfin assumer officiellement leur rôle de porte-parole du Parti socialiste”, a ironisé le député insoumis Thomas Portes.Même critique du côté du Rassemblement national. “Une preuve supplémentaire” de “la partialité du +service public+ en faveur de la gauche”, a fustigé le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, demandant, tout comme le leader de Reconquête!, Eric Zemmour “la privatisation de l’audiovisuel public”.Proche des fondateurs de L’Incorrect, Marion Maréchal a critiqué “l’existence d’une véritable mafia politique entre FranceTV et le Parti socialiste”.- “lecture complotiste” -Le PS a tenté d’éteindre la polémique. “Aucune collusion n’existe entre le Parti socialiste et les journalistes quels qu’ils soient”, s’est-il défendu dans un communiqué.”Tous les responsables politiques sans exception rencontrent la presse pour faire valoir leur point de vue”, a-t-il souligné, accusant en retour le média L’Incorrect d’avoir pour “seul but d’entretenir une lecture complotiste du monde”.Le candidat socialiste à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a pour sa part critiqué la diffusion de “vidéos volées, dont raffolent la constellation d’extrême droite pour colporter leurs idées nauséabondes”. “Le vrai scandale c’est celui de Mme Dati” qui peut “rester ministre de la Culture tout en étant renvoyée en correctionnelle pour corruption”, a-t-il affirmé à l’AFP.

Enfants et écrans: promises depuis plus d’un an, les mesures restent limitées

Où en est la lutte contre l’exposition aux écrans des enfants et adolescents? L’Etat promet d’agir depuis plus d’un an, mais les mesures restent timides. Ce que regrettent des experts, même si certains relativisent l’urgence sanitaire.”On est très surpris de voir la lenteur des actes: on voit beaucoup de paroles, beaucoup de commissions, mais très, très peu d’actes concrets”, déplore auprès de l’AFP Yves Marry, délégué général de l’association Lève les yeux, engagée contre la surexposition aux écrans.L’abus d’écrans affecte la santé, tout particulièrement celle des enfants: sommeil perturbé, sédentarité accrue avec un risque de surpoids… Moins certains, les effets sur leur développement préoccupent aussi.Le sujet écrans et enfants est sur la table depuis le printemps 2024, quand une commission d’experts missionnée par le président Emmanuel Macron avait remis ses recommandations.Le document préconise, entre autres, d’empêcher l’accès des plus petits aux écrans et d’interdire les smartphones jusqu’à l’adolescence avec un accès progressif à Internet. Surtout, il s’attaque aux entreprises du numérique, appelant de ses voeux une régulation plus stricte.Le chef de l’Etat avait promis dans la foulée que tous les ministères concernés – Santé, Education, Numérique, Enfance – travailleraient rapidement à concrétiser les recommandations. Mais, depuis plusieurs mois, “on n’a plus été sollicités par les ministères”, affirme à l’AFP la neurologue Servane Mouton qui a dirigé les travaux de la commission aux côtés de l’addictologue Amine Benyamina.- “Portable en pause” -Un rendez-vous entre les experts, l’Elysée, Matignon et les ministères concernés a eu lieu en avril, information révélée cette semaine par la cellule investigation de Radio France. Depuis, déplore Mme Mouton, c’est le silence malgré une réunion alors “très constructive” et des “échanges riches”.Interrogées par l’AFP, des sources au sein de l’exécutif assurent de leur engagement.M. Macron, particulièrement investi, “met de la pression sur le sujet”, insiste-t-on à l’Elysée, renvoyant toutefois le gouvernement au “travail qui est le sien”. Au sein du gouvernement, menacé de tomber lundi lors du vote de confiance demandé par le Premier ministre François Bayrou, les différents cabinets écartent tout immobilisme.”Il n’y a jamais eu de coup d’arrêt”, assure le Haut commissariat à l’Enfance, tandis que le cabinet de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, estime qu’elle “s’est engagée fortement”.De fait, quelques mesures ont été prises. Le ministère de la Santé a formellement interdit cet été les écrans dans les endroits qui accueillent des enfants de moins de trois ans. Côté éducation, le dispositif “portable en pause” doit se généraliser avec l’obligation pour les collégiens de laisser leur portable à l’entrée de l’établissement (casiers, pochettes…). Des outils numériques comme Pronote, permettant aux enseignants de communiquer avec les élèves et les parents, devront être désormais déconnectés le soir et le week-end.- Guide aux familles -Un guide, basé en partie sur les recommandations de la commission d’experts, doit aussi être prochainement distribué aux familles pour promouvoir un “usage équilibré et responsable des écrans”, selon le ministère de l’Education nationale.Quant à la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, elle s’est activée pour interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans, mesure portée par M. Macron que pourrait rendre possible une récente décision de l’UE.”Nous travaillons dorénavant pour inscrire l’interdiction aux moins de 15 ans au niveau national d’ici la fin de l’année”, ont indiqué samedi ses services. Certains membres de la commission écrans s’abstiennent de juger trop durement le gouvernement, ne lui niant pas une volonté d’agir mais expliquant le blocage par une incapacité à se coordonner en pleine instabilité politique.”Ça avance moins vite que ce que l’on imaginait, mais ça avance”, dit à l’AFP l’épidémiologiste Jonathan Bernard, selon qui un grand plan de communication était prévu par le gouvernement mais n’a pas encore vu le jour.Le chercheur, qui a dirigé pour l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) une étude évaluant les effets des écrans sur le développement, relativise la notion d’urgence, soulignant que le risque individuel est limité pour chaque enfant.Mais “les petits ruisseaux font les grandes rivières, c’est pourquoi l’enjeu est réel sur le plan collectif”, conclut-il, appelant à agir “mais sans précipitation ni dramatisation”.jdy-mep-vl-mng/alu/tes

Pour lutter contre les déserts médicaux, la région Centre-Val de Loire salarie des médecins

Des médecins salariés à la campagne: depuis 2019 la région Centre-Val de Loire, territoire à la plus faible densité de  médecins généralistes de l’hexagone, salarie 69 professionnels de santé pour combler le déficit, un défi de taille face aux difficultés de recrutement.A Patay, petit village de la Beauce de 2.190 habitants situé à 30 kilomètres d’Orléans, l’arrivée de nouveaux soignants a été accueillie comme un “soulagement”, se réjouit l’une des patientes, Jacqueline Guignard. Depuis plusieurs années, cette retraitée de 76 ans n’avait plus de médecin traitant.Dans ce centre de santé, l’un des vingt qui accueillent les 69 professionnels salariés par la région, les rendez-vous s’enchaînent et c’est tout un bourg qui récupère son autonomie, selon Mme Guignard.Trois médecins ont préféré le salariat au libéral et se relaient pour assurer les consultations, comme Mathilde Pottier, 30 ans, qui y a trouvé la possibilité de ne faire “que du médical”.”Dans le libéral, les contraintes horaires et du temps consacré à l’administratif étaient une charge”, dit-elle. Avec des secrétaires médicales présentes au centre de santé, “j’ai vraiment pu me dégager ce temps-là”, avec le sentiment de répondre à un “vrai besoin”.Dans un autre centre à Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire), Belkacem Otsmane s’est lui aussi tourné vers le salariat après avoir été “lessivé par la paperasse”.- Manques -“L’activité libérale est bien, mais elle m’épuisait. Quand on arrive ici, tout est mis à disposition du médecin pour qu’il puisse exercer : le centre, le secrétariat, le matériel médical”, résume-t-il.Historiquement, “beaucoup de médecins libéraux étaient installés” dans cette ville de la métropole de Tours, mais “beaucoup ont pris leur retraite, donc on a rapidement eu des plannings très chargés” pour répondre aux manques.En réinstallant des médecins dans des territoires “sous-dotés”, le Dr Ostmane l’assure : “on évite plein d’hospitalisations en permettant aux gens d’être suivis”.Selon la Région, le Centre-Val de Loire est la dernière en termes de densité médicale de médecins généralistes (101,8 pour 100.000 habitants contre 125,2 en moyenne à l’échelle nationale).Cinq départements sur six y sont en deçà de la moyenne de la France hexagonale et 25% des habitants ne disposent pas de médecin traitant.”Nous avons multiplié les initiatives ces dernières années pour tenter de combler ces manques”, assure le président de la Région François Bonneau (PS).Le Centre-Val de Loire a ainsi été le premier territoire à salarier des professionnels de santé en 2019, sans parvenir toutefois à remplir la promesse de 150 médecins en 2025, pas plus que ne devrait l’être celle des 300 embauches en 2028. Un rapport de la chambre régionale des comptes en 2023 affirmait par ailleurs que ce modèle n’avait pas encore “démontré sa plus-value”.- Concurrence – “Les objectifs étaient ambitieux, mais tout ceci monte en puissance”, veut croire M. Bonneau, indiquant que la participation auprès du Groupement d’intérêt public (GIP) régional, qui salarie les médecins, serait inférieur à un million d’euros en 2026.Un salaire brut de 5.500 euros est proposé pour un médecin en début de carrière.Tous “les domaines en matière de santé sont aujourd’hui marqués par la difficulté de recrutement, et ce qui compte pour nous, c’est de mettre en avant des conditions de pratique”, ajoute-t-il.”Nous avons été précurseurs: l’Occitanie et la région Auvergne-Rhône-Alpes avancent depuis dans ce sens”, “preuve” selon lui de l’intérêt du projet, mais aussi forme de nouvelle concurrence pour attirer de nouveaux profils.75.000 consultations ont déjà été réalisées en 2025 par les médecins salariés et ce sont plus de 27.000 habitants du Centre-Val de Loire qui disposent désormais d’un médecin traitant grâce à ce dispositif, selon la Région.”Il reste beaucoup à faire, bien sûr, mais face à une telle préoccupation, c’est assez significatif”, conclut François Bonneau.