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A la COP30, Lula appelle à accélérer la sortie des énergies fossiles

Le président brésilien Lula a appelé vendredi à une sortie “juste” et “ordonnée” des énergies fossiles, envoyant un signal politique fort au sommet de dirigeants mondiaux en prélude à la COP30 à Belem.Deux ans après l’adoption inédite à la COP28 à Dubaï d’un engagement général à sortir progressivement des énergies fossiles, le thème ne figure pas officiellement à l’agenda de la conférence de l’ONU sur le climat, qui s’ouvrira lundi pour près de deux semaines dans cette ville d’Amazonie brésilienne.Mais certains pays comme le Brésil, huitième producteur mondial de pétrole, veulent remettre le sujet dans les débats, en l’absence notable de grands pays pétroliers, à commencer par les Etats-Unis de Donald Trump.”La Terre ne peut plus supporter le modèle de développement basé sur l’utilisation intensive de combustibles fossiles qui a prévalu au cours des 200 dernières années”, a lancé Luiz Inacio Lula da Silva au deuxième et dernier jour du sommet.Le président brésilien avait appelé jeudi à l’ouverture à définir “une feuille de route” pour “surmonter la dépendance aux combustibles fossiles”.Cela avait d’autant plus surpris que le Brésil vient de se lancer dans l’exploration pétrolière au large de l’Amazonie, au grand dam des écologistes et des représentants indigènes.Mais Lula argumente que l’exploitation pétrolière peut servir à financer la transition énergétique pour les pays en développement.- “Transition centrale” -Alors que la cause climatique reflue, éclipsée par les tensions géopolitiques et commerciales, certains pays ne veulent pas relâcher la pression.Parmi ces pays figurent de nombreux Européens. Malgré leurs récentes divisions, ils se targuent de réduire depuis plus de trois décennies leurs émissions de gaz à effet de serre et de viser -90% d’ici 2040.Jeudi, le président français, Emmanuel Macron, avait appelé chaque pays à “élaborer sa stratégie pour éliminer progressivement les combustibles fossiles”.De nombreuses petites îles dont l’avenir est hypothéqué par l’intensification des cyclones et la montée des océans donnent aussi de la voix.”La transition vers l’abandon des combustibles fossiles est centrale”, a exhorté Surangel Whipps, président de l’archipel pacifique des Palaos, inquiet du “manque chronique d’ambition collective”.S’il a appelé à “accélérer sur tous les fronts” à Belem, le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, a voulu convaincre que la transition est déjà en marche.L’année dernière, 2.000 milliards de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables, soit deux fois plus que dans les combustibles fossiles, a-t-il souligné.- “Un grand pas” -“Le Brésil espère que cette question de l’abandon des combustibles fossiles soit effectivement inscrite à l’agenda” de la COP, a déclaré à l’AFP Joao Paulo Capobianco, secretaire exécutif du ministère brésilien de l’Environnement.”Il est évident que personne n’attend une décision”, a-t-il toutefois prévenu. La nécessité d’un consensus entre 200 pays rend en effet les chances d’un accord quasi-nulles.”Je pense que la COP peut permettre qu’un grand pas soit franchi. Cela dépend de l’influence politique”, dit à l’AFP Adna Albuquerque, 57 ans, saluant la position de Lula.Cette spécialiste des peuples autochtones travaille comme bénévole dans les préparatifs du “Village COP”, un grand espace au sein de l’Université fédérale de Belem. Près de 3.000 indigènes de tout le Brésil et d’autres pays vont y loger durant la conférence climat.- Première classe -Pendant ce temps, des initiatives concrètes avancent.Un groupe de pays comprenant la France, l’Espagne et le Kenya veut profiter de la COP30 pour élargir le nombre de pays qui envisagent de taxer les premières classes des compagnies aériennes ainsi que les jets privés, a appris l’AFP de source proche des discussions.”Il est juste que ceux qui ont le plus, et donc polluent davantage, paient”, a estimé vendredi le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.Et le Brésil a lancé un fonds visant à protéger les forêts tropicales, baptisé TFFF, et abondé par la Norvège, l’Indonésie, la France, le Portugal et l’Allemagne.Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a promis une “contribution substantielle” de son pays, mais sans en préciser le montant.

Emoi après des heurts lors du concert d’un orchestre israélien à Paris

Fumigènes dans les gradins, heurts, interruptions du concert: les incidents qui ont émaillé jeudi soir un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à Paris ont suscité vendedu une vague de condamnations dans la classe politique, à l’exception de LFI. Trois hommes et une femme ont été placés en garde à vue pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations. Un des suspects est fiché S pour ses liens avec la “mouvance contestataire”, selon une source proche du dossier.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez a indiqué que la soirée avait été “perturbée par des militants (…) propalestiniens”, dont deux “ont craqué des fumigènes”, ce qui est “totalement irresponsable”. “Il n’y a aucune cause qui justifie qu’on mette en danger la vie des spectateurs”, a-t-il ajouté lors d’un déplacement à Bourges.La Cité de la musique-Philharmonie de Paris a indiqué avoir porté plainte et a condamné “fermement les graves incidents” survenus dans la grande salle de concert Pierre-Boulez.Des vidéos en ligne montrent une personne qui brandit un fumigène depuis les gradins. D’autres personnes tentent de l’intercepter et des violences éclatent.”A trois reprises, des spectateurs ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes”, a précisé la Philharmonie. “Le concert a démarré normalement. Il s’est passé quelques minutes, ensuite il y a eu un premier mouvement de foule et une altercation”, a raconté à l’AFP Méryl, une spectatrice venue avec une amie, “qui a eu vraiment peur”. “Aucun artiste ne doit être boycotté même si on n’est pas d’accord avec la politique du pays”, a déclaré à l’AFP une autre spectatrice sous couvert de l’anonymat.Les agitateurs évacués, le concert s’est “achevé dans le calme” sous la direction du chef d’orchestre Lahav Shani, selon la Philharmonie.- “Visée politique” -“La violence n’a pas sa place dans une salle de concert”, a dénoncé la ministre de la Culture Rachida Dati, en soulignant que “la liberté de programmation et de création est un droit fondamental de notre République”.Aurore Bergé, ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, a pour sa part qualifié d'”indigne de notre pays” ce qu'”a subi” l’Orchestre philharmonique d’Israël. “L’antisémitisme, sous toutes ses formes, n’aura jamais sa place en France”, a-t-elle ajouté.”Dès que ces voyous ont fait sortir des fumigènes, ils se sont fait tabasser. C’était le public qui réagissait naturellement”, a affirmé à l’AFP l’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, présent au concert.De son côté, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon “ne condamne pas” les incidents. “Vous ne pouvez pas empêcher à des gens d’exprimer une protestation contre un génocide”, a-t-il affirmé.Le PS a aussi réagi par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, pour qui “on n’interdit pas un orchestre israélien de jouer à la philharmonie de Paris parce qu’on combat Netanyahu. La musique ne bombarde personne”.”Il y avait une visée politique dans ce concert” qui “s’est conclu par l’hymne national israélien joué en bis”, a argué pour sa part auprès de l’AFP Ghislain Gauthier, secrétaire général de la CGT Spectacle.”L’hymne israélien n’était pas prévu dans le programme de l’orchestre. Il a été interprété en deuxième bis” et “sans que la Philharmonie en soit préalablement informée”, a affirmé la Philharmonie dans un communiqué. “C’est donc la responsabilité de l’orchestre et de lui seul”.Ces derniers jours, la CGT Spectacle avait réclamé que la Philharmonie “rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants” d’Israël, notamment dans la guerre à Gaza. Des militants propalestiniens avaient aussi demandé l’annulation du concert.Pour sa part, la cheffe de file du RN Marine Le Pen a dénoncé des actes “intolérables” provoqués par “des activistes antisémites d’extrême gauche” et le président du parti, Jordan Bardella, a dénoncé “un acte de haine antisémite”.Sollicité par l’AFP, l’entourage du chef d’orchestre Lahav Shani a indiqué qu’il n’était pas disponible pour réagir et “restait concentré sur la musique et ses musiciens”.

Mercosur: Macron affirme être vigilant après le tollé provoqué par ses propos

Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi qu’il restait “vigilant” et attendait encore des “réponses claires” sur l’accord commercial entre l’Union européenne et le bloc latino-américain du Mercosur, après le tollé causé en France par ses propos “positifs” quant à un possible feu vert.”Nous avons commencé à être entendus par la Commission” européenne, “c’est ce qui fait que j’ai pu dire que j’étais plus positif quand elle a présenté un élément nouveau par rapport à l’accord initial avec une clause de sauvegarde agricole robuste”, a dit le président français lors d’une conférence de presse à Mexico.Il a toutefois tenté de rassurer: “je reste vigilant, (…) car je défends les intérêts de la France et nous continuons à nous battre”, “la France continue d’attendre des réponses claires”, a-t-il martelé.Tard jeudi soir, le président français avait mis le feu aux poudres en se disant “plutôt positif” quant à la possibilité d’accepter ce traité de libre-échange, alors qu’il s’exprimait devant la presse en marge du sommet des chefs d’Etats précédant la COP30 à Belem au Brésil. Quelques heures plus tard, la ministre française de l’Agriculture (issue de LR) Annie Genevard, avait au contraire estimé que les garanties obtenues par la France pour protéger ses cultivateurs et éleveurs ne sont pas encore suffisantes: “aujourd’hui, même s’il y a des avancées, le compte n’y est pas”, avait-elle dit dans un message sur X.- “Trahison” -A gauche comme à droite, une grande partie de la classe politique a martelé vendredi que cet accord devait être “rejeté”, s’indignant des propos d’Emmanuel Macron.Quant au puissant syndicat agricole FNSEA, il a dénoncé “un reniement total”, déplorant les propos du président de la république qui avait pourtant affirmé “sa ferme opposition” à cet accord, a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dans un message sur X. “En choisissant ce moment et ce lieu pour tendre la main au Mercosur, le Président de la République signe sa rupture avec l’agriculture française”, a-t-il prévenu.Pour Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, “le Mercosur, c’est la mort de l’agriculture”. Historiquement opposée aux accords de libre-échange, la Confédération paysanne dénonce “une trahison”.”Il nous avait dit, la main sur le coeur, au Salon de l’agriculture, qu’il s’opposerait à cet accord. (…) On est plus qu’en colère”, a déclaré à l’AFP un de ses porte-parole, Stéphane Galais.Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.- “Plan social” -Emmanuel Macron a cité jeudi l’obtention par la France de clauses de sauvegarde renforcées censées préserver les produits agricoles européens en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix liées à l’importation de produits latino-américains.Mais pour tous les syndicats sectoriels français, ces clauses ne protègent en rien d’une distorsion de concurrence liée à des normes environnementales et sanitaires moins exigeantes en Amérique du Sud.Cet accord, décrié aussi par une majorité de la classe politique française, intervient alors que de nombreuses filières agricoles sont en souffrance, comme l’élevage bovin: aujourd’hui, les importations d’aloyaux venues du Mercosur arrivent déjà à des coûts inférieurs de 18% à 32%, selon l’Institut de l’élevage.Le patron de la FNSEA appelle vendredi “les eurodéputés français à faire bloc pour s’opposer à cet accord”, dont la Commission européenne a lancé le processus de ratification.”Ces clauses de sauvegarde, on n’en veut pas. Il faut sortir de l’agriculture de ces accords de libre-échange. C’est tout”, a dit Véronique Le Floch vendredi à l’AFP.Parmi les “lignes rouges” citées par la ministre française de l’Agriculture, figurent l’obtention de clauses de sauvegarde “opérationnelles”, mais aussi des “mesures miroirs” garantissant que les produits respectent les mêmes normes, avec des “contrôles renforcés” sur les produits importés.A l’issue d’une rencontre entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a indiqué mercredi qu’ils étaient “disposés à signer” l’accord lors du sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro.sb-cho-fff-jul/jbo/nth

Val-de-Marne: un Américain condamné à 30 ans de prison pour avoir tué son ex-épouse et son amant

Pour avoir assassiné son ex-épouse et l’amant de celle-ci en juillet 2020, faits qu’il a nié jusqu’aux dernières minutes du procès, Charles Dietrich, Américain de 50 ans a été condamné vendredi à Créteil à 30 ans de réclusion.La Cour d’assises du Val-de-Marne a assorti la peine d’une période de sûreté de 20 ans et du retrait total de l’autorité parentale sur les trois enfants qu’il a eus avec la victime.”Vous avez contesté froidement les faits sans exprimer aucun regret ou aucune remise en question”, a souligné le président en lisant le verdict.Pendant une semaine, la cour a entendu comment ce résident du Colorado avait fait un voyage éclair en juillet 2020 en Ile-de-France, sans prévenir ses proches ou les trois filles qu’il avait eues avec Aurélie et qui étaient avec lui aux Etats-Unis pour les vacances d’été.Suivant attentivement les débats via des interprètes et très présent dans les échanges, Charles Dietrich a avoué être allé jusqu’à la résidence d’Aurélie mais nié s’être introduit dans la maison et être l’auteur des tirs qui ont tué cette femme de 43 ans et son amant de 42 ans.Confronté aux photos des corps, il a décrit une scène “sauvage” mais a assuré avoir été sur place pour débattre du lieu de résidence de la famille recomposée et ne pas avoir vu Aurélie avant de rentrer aux Etats-Unis.De même, il jure n’avoir jamais vu l’arme qui a été retrouvée dans la Marne et qui a été achetée aux Etats-Unis avec son numéro de permis de conduire et voit là la preuve d’un “piège”.”Il n’était pas dans la CIA…”, a pointé le président du tribunal qui l’interrogeait sur les ennemis qu’il aurait pu avoir, assez puissants pour monter un complot des deux côtés de l’Atlantique.- “Acte de guerre” -Pour l’avocate générale, qui avait requis la réclusion à perpétuité jeudi soir, ce double assassinat est “un acte de guerre obéissant à un plan de bataille, un acte de guerre privée” avec pour objectif de récupérer la garde de ses filles.Stéphanie Gauthier avait demandé que la peine soit assortie d’une période de sûreté de 20 ans et du retrait total de l’autorité parentale sur les enfants que Charles D. avait eues avec la victime.Les avocats des parties civiles ont eux demandé à l’Américain la “vérité”.Mais ce dernier a utilisé ses derniers mots pour reprendre pendant une heure sa vision des faits: l’enquête aurait été menée à charge, certaines preuves falsifiées par la police…”La police pense clairement que la loi est bonne pour vous, les bonnes poires, et n’est pas faite pour eux (les policiers, NDLR)”, a-t-il réitéré avant que le jury ne se retire pour délibérer.Quelques instants plus tôt, ses conseils ont évoqué le déni de leur client.”Quelque part, ne pas reconnaître ces faits-là, c’est qu’il y a un brin d’humanité”, a plaidé Me Yvan Bonet.”Une peine de perpétuité pour un homme de 50 ans est une peine de mort”, a-t-il résumé.”Il est difficile d’apprécier la part de déni dans votre prise de défense même s’il peut paraitre impossible d’assumer face à vos filles la responsabilité de la mort de leur mère”, a conclu le président après la lecture du verdict.”Je ne crois pas qu’en tuant la mère de vos trois filles vous soyez un bon père. Il va falloir assumer la responsabilité de vos actes, j’espère que vous me comprenez ?”, a-t-il ajouté.”Je comprends”, a murmuré M. Dietrich.

Brazil court reaches majority to reject Bolsonaro appeal against jail term

Brazil’s Supreme Court on Friday reached a majority to uphold a 27-year prison sentence against former president Jair Bolsonaro for plotting a coup.The 70-year-old far-right firebrand was found guilty by the same court in September of attempting to prevent President Luiz Inacio Lula da Silva from taking power.Prosecutors said the plan failed only due to …

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Le Louvre présente des “mesures d’urgence” sur la sécurité, les syndicats sur leur faim

La direction du Louvre a présenté vendredi des “mesures d’urgence” sur la sécurité lors d’un conseil d’administration extraordinaire convoqué après le vol de joyaux de la Couronne, mais sans annoncer de nouveaux moyens humains au grand dam des syndicats.La ministre de la Culture Rachida Dati avait ordonné cette réunion d’urgence le 31 octobre après avoir fait état d’une “sous-estimation chronique” des risques d’intrusion et de vols au Louvre, sur la foi de l’enquête administrative lancée après le spectaculaire casse du 19 octobre.Détaillant les orientations fixées par la ministre, la direction du Louvre a annoncé vendredi la création “immédiate” d’un poste de “coordonnateur sûreté”, rattaché directement à la présidence et chargé de faire le lien entre toutes les directions concernées par les questions de sécurité, selon un communiqué du musée.Lors de ce conseil d’administration, la direction a également annoncé le déploiement “dans les prochaines semaines” d’équipements de mise à distance aux abords immédiats du Louvre et l’installation “au cours des prochains mois” de caméras de surveillance supplémentaires.Le manque de caméras périmétriques aux abords du musée a été pointé du doigt après le casse du 19 octobre, au cours duquel des malfaiteurs ont pu s’introduire en plein jour dans le Louvre et dérober huit joyaux de la Couronne.La réunion de vendredi, auquel ont notamment participé des représentants de l’Etat et du personnel, s’est tenue dans un contexte de fortes turbulences pour le musée le plus visité au monde et au lendemain de la publication d’un rapport très critique de la Cour des comptes.Jeudi, la juridiction financière a étrillé la gestion du musée entre 2018 et 2024 en estimant notamment que la sécurité avait été négligée au profit d’opérations “visibles et attractives”, mettant encore davantage sous pression la présidente du Louvre Laurence Des Cars. Nommée fin 2021, la dirigeante a assuré vendredi matin sur franceinfo avoir pris “toute la mesure (des) problèmes de sécurité” au Louvre et indiqué ne pas avoir “le sentiment d’avoir échoué”.- “Pas une mauvaise chose” -Plusieurs mesures d’urgence qu’elle a présentées vendredi vont “dans le bon sens” mais se font “malheureusement” à moyens humains constants, a estimé auprès de l’AFP Bibata Ouedraogo, qui représentait le syndicat SUD lors de ce conseil d’administration. “On regrette qu’il y n’ait pas de moyens humains adossés”, a-t-elle déclaré.”Il est plus que temps que les budgets soient fléchés correctement, que les emplois de la surveillance soient rehaussés à hauteur du besoin et cessent d’être détruits au profit d’activités autres”, a indiqué son syndicat dans une déclaration lue devant le conseil d’administration et consultée par l’AFP.Gary Guillaud, secrétaire de la section CGT-Louvre, salue, lui, la création annoncée du poste de coordonnateur mais regrette lui aussi l’absence de renforts humains.”Ce poste de coordonnateur, ce n’est pas une mauvaise chose parce qu’il y a pu avoir des problèmes de communication mais notre seul souci c’est qu’on fait ça avec les les mêmes moyens humains”, a-t-il expliqué à l’AFP.Depuis plusieurs mois, les organisations syndicales dénoncent des problèmes de sous-effectifs qui compliquent les missions de surveillance du musée, qui s’étend sur 73.000 m2 et abrite quelque 35.000 oeuvres.Sans annoncer de recrutements, la direction du Louvre a promis vendredi une augmentation de 20% du budget de formation en direction des agents du musée pour adapter la formation obligatoire.En présentant le rapport de son institution jeudi, le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a estimé que des progrès étaient “possibles sur la sûreté sans augmentation significative des effectifs”.Parallèlement au débat sur le Louvre, l’enquête se poursuit pour retrouver les joyaux dérobés, d’une valeur de 88 millions d’euros. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

Viols au dépôt du tribunal de Bobigny: une policière sera systématiquement présente la nuit

Une policière sera systématiquement présente dans l’équipe de nuit chargée de la surveillance au dépôt du tribunal de Bobigny, ont annoncé vendredi les autorités judiciaires, une semaine après l’incarcération de deux policiers accusés d’y avoir violé une jeune femme.”En principe, il y avait normalement toujours une femme (sur les six policiers de l’effectif de nuit, ndlr), mais le soir des faits, il n’y en avait pas”, a signalé le procureur de Bobigny Eric Mathais, annonçant que “désormais, le DTSP (directeur territorial de la sécurité publique) s’est engagé à ce qu’il ait systématiquement toujours une femme dans l’effectif de nuit”.Cette annonce a été faite devant la presse aussitôt après la visite de ce lieu de privation de liberté par le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, dont dépend le tribunal.Le soir du 29 octobre, la victime, âgée de 26 ans, avait révélé directement auprès d’un magistrat du parquet avoir été violée à deux reprises la nuit précédente, déclenchant immédiatement une enquête.Les deux policiers, âgés de 35 et 23 ans, ont été mis en examen à Paris et écroués le 1er novembre pour viols et agressions sexuelles par personnes abusant de l’autorité conférée par leurs fonctions. Situé au sous-sol du palais de justice, le dépôt est le lieu où attendent des dizaines de personnes chaque jour, tels les prévenus devant être jugés en comparution immédiate ou les personnes en garde à vue devant être présentées à un magistrat.Le tribunal doit par ailleurs bénéficier d’un “projet immobilier très important d’extension et de rénovation à hauteur de 150 millions d’euros” prévu de longue date “dont l’un des objectifs est précisément la construction d’un nouveau dépôt”, a rappelé M. Boulard, qui a pu constater lors de la visite “l’état de vétusté de ces locaux”.D’ici la fin des travaux prévue en 2029, “une commission” consacrée à l’amélioration des conditions d’accueil au dépôt va être installée dès le 12 novembre et pérennisée. Des visites mensuelles seront organisées, pour “faire le maximum d’améliorations et de réparations possibles”, a annoncé la toute nouvelle présidente du tribunal, Anne Auclair-Rabinovitch, en fonctions depuis le 8 septembre.Mme Auclair-Rabinovitch a expliqué qu’elle avait elle-même visité le dépôt, “coeur” de l’administration qu’elle dirige, dès le lendemain de son arrivée: “J’étais évidemment bien loin d’imaginer les faits qui se sont déroulés (ensuite), c’est tout simplement inimaginable pour les avocats, les magistrats, les agents de police qui ne comprennent pas et ont honte du comportement des policiers” mis en cause, a-t-elle souligné.Dénonçant également ces faits “d’une exceptionnelle gravité”, les plus de 650 avocats du barreau de Seine-Saint-Denis ne participent plus depuis lundi aux permanences pénales du dépôt. Cette action entraîne le renvoi automatique de quantité d’audiences au sein du deuxième tribunal de France. La bâtonnière de Bobigny a accompagné vendredi les autorités judiciaires de Paris dans leur visite mais elle déplore des “mesures insuffisantes”.”Nous attendons des mesures très concrètes”, a réagi auprès de l’AFP Me Sandrine Beressi. “Nous demandons la fermeture du dépôt de nuit,” a-t-elle ajouté. Elle a indiqué que le barreau de Seine-Saint-Denis allait poursuivre son action au moins jusqu’au prochain conseil de l’ordre, prévu le 17 novembre.

Moins de devoirs et journées plus courtes: les propositions des jeunes sur l’école

Des journées plus courtes mais réparties sur cinq jours, des devoirs “allégés” et faits à l’école, davantage de temps libre pour des activités extra-scolaires: un panel de jeunes a présenté vendredi ses propositions à la Convention citoyenne chargée de réfléchir aux temps de l’enfant.Vingt adolescents de 12 à 17 ans ont été sélectionnés par le Conseil économique social et environnemental (Cese) pour porter la voix des élèves dans cette convention annoncée en mai par le président Emmanuel Macron: dix garçons et dix filles, issus de milieu rural, urbain comme périurbain.Leur rapport doit enrichir la réflexion des 130 citoyens participant depuis juin à la Convention, qui rendront le 23 novembre leurs conclusions, remises ensuite à l’exécutif.”Nous parlons des rythmes scolaires depuis des décennies, sans parvenir à avancer. C’est une première mondiale d’avoir une convention citoyenne qui réunit des adultes et des enfants, qui travaillent ensemble”, explique Kenza Occansey, qui préside ce processus de débats.L’objectif est aussi d’écouter la voix des enfants eux-mêmes sur leurs rythmes de vie. “L’école n’est pas faite pour les enfants, mais pour que ce soit pratique pour les adultes”, relève Romane, 17 ans.- “Des cours de 45 minutes” -Les jeunes ont travaillé lors de deux sessions de trois jours, identifiant quatre problèmes majeurs: des “journées trop longues et trop denses”, une pression scolaire forte, le stress de l’orientation et une exposition excessive aux écrans.Dans l’hémicycle du Cese, en ce vendredi matin, ils s’entraînent à diffuser leur message aux adultes de la Convention l’après-midi. “On commence tôt, on finit tard, transports, devoirs, coucher, on n’a pas le temps”, résume Goustan, 16 ans, de Lorient. Ils rêvent d”une école plus ouverte et moins enfermante”.La proposition la plus soutenue: que les devoirs soient faits à l’école pour “préserver leur temps libre”, avec des espaces dédiés et un accompagnant à disposition.Leur “journée idéale” s’étend de 9h à 15h30, du lundi au vendredi sans pause le mercredi, au collège et lycée. Le matin serait dédié aux matières théoriques (maths, français, histoire), l’après-midi aux apprentissages pratiques. La pause du midi durerait une heure trente, alors que certains “n’ont parfois que dix minutes pour déjeuner”.Ils proposent “des cours de 45 minutes” pour les matières exigeant une forte concentration. “Les cours sont trop longs, les méthodes de travail peu stimulantes, ce qui entraîne baisse de l’attention, voire phobie scolaire”, souligne Camille.- Les vacances divisent -Ils rêvent de “nouvelles façons d’apprendre, plus ludiques, plus actives, comme du théâtre et des quiz”, dit Eloïne, 16 ans, avec “des effectifs de classe plus réduits”. “Nous voudrions être plus acteurs du cours que spectateurs”, ajoute la lycéenne du Mans.Après 15h30, place aux activités sportives ou artistiques.”Je pars de chez moi à 7h10 et reviens à 18h et j’ai encore une heure de devoirs. La nouvelle organisation me permettrait de faire du sport après 15h30 au lieu de seulement le mercredi”, explique à l’AFP Nathan, 16 ans, qui habite près de Rouen.L’école “ne prépare pas assez à la vie future, la vie pratique”, explique Goustan. Ils suggèrent une nouvelle matière, l’enseignement moral et civique et pratique (EMCP), où seraient enseignés la gestion de l’argent, les démarches administratives, le ménage, le bricolage et la cuisine pour devenir “plus autonomes”.L’orientation est également source d’angoisse: choix imposés trop tôt, manque d’accompagnement personnalisé. Ils demandent un mentor choisi par l’élève, plus de stages et d’immersion.La question épineuse des vacances ne figure pas dans le rapport, car ils ne sont pas parvenus à un accord sur le sujet. Le sujet divise également les adultes citoyens, qui en débattront samedi et dimanche pour leur avant-dernière session.”On aimerait que ceux qui décident se mettent à notre place, surtout les politiques, parce que forcément pour être député, ministre ou président il faut avoir plus de 18 ans”, plaide Caleb 12 ans.”Leurs propositions sont concrètes et nous rappellent que l’école doit être pensée pour les enfants, pas pour les adultes. A nous maintenant de faire en sorte que leur parole soit entendue et suivie d’effets”, a réagi la Haute-Commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry, présente aux débats.

Prison avec sursis requise contre l’ex-patron de la DGSE Bernard Bajolet

Le parquet a requis vendredi six à huit mois de prison avec sursis contre l’ex-patron des services secrets français Bernard Bajolet, suspecté d’être à l’origine d’une tentative d’extorsion à l’encontre d’un homme d’affaires en litige avec la DGSE, un ordre qu’il nie avoir donné.M. Bajolet, patron de la DGSE entre avril 2013 et mai 2017 et aujourd’hui âgé de 76 ans, comparaît depuis jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour complicité de tentative d’extorsion et atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique.La décision sera rendue le 8 janvier, soit presque 10 ans après les faits, qui remontent au 12 mars 2016.Ce jour-là, Alain Dumenil, homme d’affaires franco-suisse impliqué dans pléthore d’affaires judiciaires et de litiges commerciaux, est arrêté par la police aux frontières à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle alors qu’il doit se rendre en Suisse.Les policiers l’emmènent sous prétexte de devoir vérifier son passeport et le conduisent dans une salle.Deux hommes en civil, appartenant à la DGSE mais jamais identifiés, entrent dans la pièce et informent M. Dumenil qu’il doit rembourser 15 millions d’euros à la France, les services de renseignements estimant qu’il les a escroqués au début des années 2000.Les agents le menacent, notamment en lui montrant un album de photographies de ses proches, et l’homme d’affaires s’emporte et annonce porter plainte. Les agents s’éclipsent.- “Eviter l’humiliation” -Au cours de ce procès, qui a parfois semblé devenir celui des services secrets, Bernard Bajolet a toujours reconnu avoir validé le principe d’une rencontre mais sans avoir jamais imaginé, a-t-il assuré, que cela se ferait avec “une forme quelconque de contrainte”.”Les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû”, avait reconnu jeudi Bernard Bajolet.Mais pour le parquet, “la version de M. Bajolet n’a aucun sens”.”Il va de soi que les agents avaient des instructions” et donner un ordre rend la personne “punissable comme complice”, a considéré la procureure qui, reconnaissant en M. Bajolet un “grand serviteur de l’Etat”, a toutefois demandé d'”éviter l’humiliation” et de ne pas inscrire la condamnation sur son casier judiciaire.L’avocat de la défense Mario-Pierre Stasi, qui a dépeint Bernard Bajolet comme “un homme intègre, pudique, d’une rectitude morale admirable”, a appelé à ne pas tirer du terme “initiative” des conclusions hâtives quant à une implication directe de l’ex-patron de la DGSE.Son confrère Joachim Bokobsa a, pour sa part, pointé la responsabilité de la police aux frontières dans le “faux contrôle” de passeport qui est, selon lui, le seul élément de l’atteinte à la liberté et qui “n’est pas imputable à la DGSE”.- Préjudice “incommensurable” -Dans leur plaidoirie, les avocats de la partie civile ont autant visé M. Bajolet, responsable selon Me William Bourdon de cette “misérable petite barbouzerie”, que la DGSE et “sa culture du secret, sa culture de l’impunité, sa culture de l’immunité”.A plusieurs reprises durant l’instruction, la justice a ainsi cherché à connaître l’identité des agents qui ont menacé M. Dumenil.”A quatre reprises, on a refusé, on a fait obstacle, on a brandi le secret de la Défense nationale”, a pointé Me Nicolas Huc-Morel, qui représentait également M. Dumenil.Faisant état d’un préjudice “incommensurable”, il a demandé trois millions d’euros. Un montant qualifié d'”indécent” par la défense.Lors de ces deux jours, les débats ont également longtemps tourné autour du litige opposant M. Dumenil à la DGSE.Les services secrets estiment que l’homme d’affaires les a arnaqués et leur doit 15 millions d’euros, dont trois d’intérêts, à la suite des manœuvres financières qui lui ont valu d’être mis en examen pour banqueroute.Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les services de renseignements extérieurs gèrent un patrimoine privé confié par l’État dans une volonté d’indépendance de l’institution en cas d’occupation étrangère ou de disparition du gouvernement. À la fin des années 1990, les services secrets réalisent des investissements infructueux dans une société. Alain Dumenil est appelé à la rescousse mais, selon un article de Challenges datant de 2021, a alors réalisé, via une holding, un “tour de passe-passe” au détriment, notamment, de la DGSE.