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Les taxis manifestent à Paris et Pau pour un quatrième jour de mobilisation

Des centaines de taxis manifestaient jeudi pour le quatrième jour consécutif contre les nouvelles conditions du transport sanitaire et la concurrence des VTC, a-t-on appris auprès de leurs représentants.A Pau (Pyrénées-Atlantiques), devenu un des centres de la mobilisation parce que c’est la ville du Premier ministre François Bayrou, des centaines de taxis, 100 selon la police, étaient encore mobilisés jeudi matin, selon Stéphane Abeilhou, l’un des représentants des taxis venus d’Occitanie. Ils demandent à rencontrer Olivier Faure, patron des députés PS, présent jeudi à Pau pour dédicacer son dernier livre.Ils aimeraient aussi rencontrer François Bayrou. “Si le Premier ministre ne souhaite pas de débordement, il doit nous recevoir, sinon il en sera comptable”, a lancé M. Abeilhou. Le réunion du conseil départemental, prévue vendredi matin à Pau, a été reportée à une date ultérieure, en raison de cette mobilisation.A Paris, plusieurs centaines de taxis venus de toute la France bloquaient toujours le boulevard Raspail, près du ministère des Transports, a indiqué l’association Elite Taxi, qui défend les intérêts de la profession. Et un barrage filtrant a été mis en place à l’entrée de l’aéroport Charles-de-Gaulle par une vingtaine de taxis, selon un des organisateurs.L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive pour protester contre un projet de nouvelle tarification de l’Assurance maladie sur les transports de malades par des chauffeurs de taxi conventionnés.Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent une part essentielle du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs.Le climat s’est tendu à plusieurs reprises avec les forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).La plateforme de VTC Uber a appelé au calme mercredi en regrettant l’agression physique de quatre chauffeurs, “incluant des menaces avec une arme à feu, un taser et même avec utilisation d’une bombe lacrymogène”.Le ministère des Transports a proposé mercredi un contrôle renforcé des VTC. 

Plus de 1.200 noyades durant l’été 2024, avec une forte hausse aux périodes les plus chaudes

Plus de 1.200 noyades, dont plus d’un quart mortelles, sont survenues en France pendant l’été 2024, avec “une hausse préoccupante” pendant les épisodes de fortes chaleurs, selon un bilan publié jeudi par Santé publique France.Du 1er juin au 30 septembre 2024, 1.244 noyades ont été enregistrées dans tout le pays, dont 350 suivies de décès (28%), des niveaux toujours élevés mais globalement stables sur un an, a indiqué l’agence sanitaire.Mais, de mi-juillet à mi-août, il y a eu “une hausse préoccupante” de 41% des noyades par rapport à la même période de 2023, en lien probable avec des épisodes répétés de fortes chaleur.”En périodes de fortes chaleurs, les conditions de baignade sont plus attractives, donc il y a davantage d’accidents”, a résumé lors d’une conférence de presse Aymeric Ung, chargé de la surveillance épidémiologique des noyades à SpF, rappelant que Météo France avait placé l’été 2024 au huitième rang des étés les plus chauds depuis 1900, cependant loin derrière 2003 et 2022.Sur toute la période de surveillance estivale, plus de la moitié des noyades ont concerné des adultes (56%), un peu plus du quart des moins de 6 ans (29%).Tous âges confondus, environ la moitié des décès par noyade survient dans des cours d’eau ou plan d’eau, moins souvent surveillés et où les secours mettent plus de temps à arriver. Pour les autres lieux, la majorité des décès chez les adultes se produit en mer, et chez les moins de 18 ans principalement en piscine privée.”Ne pas savoir nager est une cause de noyade parmi d’autres, pas la cause principale”, a précisé Aymeric Ung, soulignant que chez les enfants c’est surtout “un défaut de surveillance” des parents, et chez les adultes, surtout âgés, souvent des malaises, ou des accidents.Chez les jeunes adultes, a-t-il ajouté, “beaucoup de noyades suivies de décès dans des cours d’eau ou plans d’eau sont liées à des événements festifs, avec souvent une consommation d’alcool”. A l’été 2024, plus de la moitié des noyades (60%) et des noyades suivies de décès (53%) ont eu lieu en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Ces régions métropolitaines, parmi les plus touristiques, ont généralement une façade maritime et concentrent la majorité des piscines privées familiales ainsi qu’un nombre important de cours d’eau et plans d’eau.Surveillance active et permanente des jeunes enfants, apprentissage de la nage le plus tôt possible, choix de zones sécurisées, vigilance face à la météo, attention à l’état physique figurent parmi les recommandations de prévention rappelées par Santé publique France.

Trois morts, 50.000 personnes bloquées par des inondations dans l’est de l’Australie

Des pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’est de l’Australie ont fait trois morts et piégé près de 50.000 personnes, ont indiqué jeudi les autorités de Nouvelles-Galles du Sud.La police a extrait un troisième corps jeudi des eaux dans la région rurale de la Mid North Coast, à environ 400 kilomètres au nord-est de Sydney.A certains endroits, les tempêtes ont déversé plus de la moitié des précipitations d’une année en l’espace de trois jours seulement, selon le bureau météorologique du gouvernement.”Nous constatons dans les affluents, les ruisseaux et les rivières des niveaux que nous n’avons pas vus depuis 1920″, a déclaré aux journalistes Chris Minns, premier ministre de l’État de Nouvelle-Galles du Sud.Des habitants ont grimpé sur leur toit pour échapper à la montée des eaux, selon les autorités, qui ont dit avoir envoyé des hélicoptères, des bateaux et des drones dans le cadre d’une vaste mission de recherche et de sauvetage.La ville de Kempsey, située dans une région agricole à mi-chemin entre Brisbane et Sydney, s’est retrouvée cernée par les eaux sans avoir été alertée, a indiqué la maire Kinne Ring à l’AFP.”Les averses sont torrentielles et chaque fois qu’il pleut, on se demande ce qui va se passer”, a-t-elle confié. Mme Ring a indiqué que plus de 20.000 personnes étaient isolées rien que dans sa région, et que beaucoup d’entre elles n’avaient pas accès à des médicaments ou de la nourriture.”Il s’agit d’une inondation comme nous n’en avons pas connu depuis longtemps”, a-t-elle souligné.Selon les estimations rapportées par M. Minns, quelque 50.000 personnes au total sont isolées sur la Mid North Coast, bordée de collines accidentées d’où l’eau s’écoule à flot. Au moins trois personnes sont portées disparues.Des habitants ont repéré des vaches mortes échouées sur les plages après avoir été emportées par des rivières en crue à l’intérieur des terres.Le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe naturelle, débloquant ainsi des ressources plus importantes pour les zones touchées.- Changement climatique -Quelque 2.500 secouristes ont été déployés dans la région, ainsi que des bateaux de sauvetage, une flotte d’hélicoptères et des “centaines” de drones de recherche.”Nous ne sommes pas encore sortis du pire”, a prévenu Kristy Mcbain, ministre de la Gestion d’urgence à la chaîne nationale ABC.”Je pense qu’il ne fait aucun doute que le changement climatique a un impact significatif sur les événements météorologiques dans le monde entier”, a noté la ministre. “En Australie, nous ne sommes pas à l’abri de ce phénomène. Nous constatons que des événements dévastateurs comme celui-ci se produisent plus fréquemment”.Mahdi Sedighkia, expert en modélisation des inondations, a estimé que cette catastrophe naturelle représentait une “preuve irréfutable” de la manière dont le changement climatique pouvait affecter les régimes pluviométriques régionaux.”Ces événements démontrent que notre compréhension de la probabilité d’inondation, basée sur des études hydrologiques antérieures, n’est plus adaptée aux réalités climatiques actuelles”, a déclaré le chercheur de l’Université nationale australienne.Selon Steve Bernasconi, porte-parole de l’agence météorologique, certaines villes ont enregistré plus de 50 cm de pluie en l’espace de trois jours. Mais les conditions devraient commencer à s’améliorer lentement tard dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-il noté.De l’arrière-pays aride à la côte tropicale, des pans entiers de l’Australie ont été frappés par des conditions météorologiques extrêmes au cours des derniers mois.La température moyenne à la surface de la mer autour du pays a été la plus élevée jamais enregistrée en 2024, selon l’Université nationale d’Australie.Des eaux plus chaudes provoquent plus d’humidité dans l’atmosphère, ce qui mène à des pluies plus intenses.Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, accentue la violence et la fréquence des désastres climatiques.

Espagne: TotalEnergies inaugure sa plus grande centrale solaire en Europe

TotalEnergies a inauguré jeudi en Espagne, près de Séville, son plus grand champ solaire en Europe, la centrale de Guillena, d’une capacité installée de 263 mégawatts (MW) d’électricité renouvelable, qui pourra alimenter plus de 150.000 foyers.”Ce champ de centrales solaires produira 515 gigawatt-heure (GWh) par an d’électricité renouvelable, soit l’équivalent de la consommation de plus de 150.000 foyers espagnols”, indique l’énergéticien dans un communiqué.”Ils éviteront l’émission de 245.000 tonnes de CO2 par an”, ajoute-t-il.La majeure partie de l’électricité produite sera vendue par le biais de contrats d’achat d’électricité à long terme (ou “power purchase agreements”) et le restant sera vendu sur le marché de gros.Les “power purchase agreements” (PPA) sont des contrats sur plusieurs années par lesquels les clients achètent leur électricité d’origine renouvelable à un prix prédéfini et stable.Ce projet “contribue à l’ambition de l’Espagne d’atteindre 80% d’énergies renouvelables dans son mix d’ici 2030”, a déclaré Olivier Jouny, directeur des énergies renouvelables chez TotalEnergies.Le groupe est le quatrième fournisseur d’électricité, de gaz et de services associés en Espagne, avec plus de 2 millions de clients particuliers et professionnels.

Obus, grenade, mortier: les traces de la Grande guerre omniprésentes dans la campagne belge

“Celui-ci est un +18-pounder+, il reste peut-être un peu d’explosif dedans”, lâche Franjo, en récupérant au sol un vieil obus d’artillerie dont il identifie tout de suite l’origine britannique. Le démineur l’installe avec précaution dans un bac de sable à l’arrière de sa camionnette.Dans le nord-ouest de la Belgique, au coeur du plat pays flamand, où plusieurs centaines de milliers de soldats sont tombés pendant la guerre 1914-18, les vestiges du conflit sont partout dans le paysage.Outre les cimetières militaires et leurs sépultures soigneusement alignées, parfois à perte de vue, munitions et obus de toutes origines — anglaise, allemande, française — continuent de remonter à la surface, au point de donner du travail chaque jour au service de déminage de l’armée belge (SEDEE).Ce service aujourd’hui centenaire a installé une base à Langemark-Poelkapelle, au nord d’Ypres, où se concentre la majeure partie de son activité.Ses hommes répondent chaque année à plus de 2.000 demandes d’agriculteurs ou de responsables de chantier pour retirer des munitions, déjà tirées ou pas. La découverte survient souvent en retournant la terre, en plein champ, ou lors du terrassement d’une future habitation.En bout de chaîne, après identification du degré de dangerosité de l’objet — dont va dépendre le mode d’élimination (explosion en extérieur ou combustion dans un four)–, “on en détruit 200 à 250 tonnes par an”, souligne à l’AFP Jacques Callebaut, chargé de communication du service.Ce matin-là, il a fallu moins d’une heure à la camionnette aux quatre roues motrices siglée SEDEE/DOVO (la déclinaison en néerlandais) pour ramasser une bonne douzaine d’obus et grenades en sillonnant les petites routes de campagne.Franjo et ses deux collègues disposent, en guise de carnet de bord, d’une petite pile de courriels de la police, qui répertorient avec précision tous les lieux, chemins, croisements, où des engins ont été signalés.- Passage aux rayons X -Parfois le propriétaire du terrain dépose l’obus à hauteur d’homme, sur un vieux poteau en béton, pour faciliter le travail.A chaque arrêt, l’un des démineurs de l’équipe fait le guet pour éviter un surgissement impromptu. Tous portent des gants pour manipuler les vieux engins rouillés.”Environ 60% environ des munitions qu’on trouve contiennent une charge explosive, et entre 10 et 30% peuvent aussi être toxiques, c’est un danger supplémentaire”, relève Jacques Callebaut.Phosphore blanc, arsenic ou ypérite, le liquide chimique vésicant qui doit son nom à la ville d’Ypres (connu aussi sous l’appellation “gaz moutarde”): la présence éventuelle de ces substances dangereuses est scrutée de près par les démineurs.Lorsqu’un doute subsiste malgré leur oeil expert, ils font appel à la technologie. Un passage aux rayons X permet de voir les entrailles de l’obus, repérer par exemple une cartouche renfermant un fumigène. Si le résultat n’est pas satisfaisant, un spectromètre à neutrons peut être utilisé pour mesurer chaque composant.Cette expertise de l’armée belge est réputée à l’étranger: “Les munitions toxiques trouvées aux Pays-Bas sont traitées par nous, et il y a quelques semaines, on a été appelés pour neutraliser une bombe en Norvège car ils n’avaient pas le matériel pour le faire”, vante M. Callebaut.Champ de bataille de l’Europe dès le Moyen-Age, en raison de sa situation géographique au carrefour des empires germanique, français et britannique, la Belgique a vu Napoléon être défait à Waterloo en 1815, avec des pertes humaines énormes, et elle a aussi été durement touchée par les deux guerres mondiales du 20e siècle.Un siècle après c’est surtout le métal de la Première guerre qui affleure, car autour d’Ypres “une ligne de front statique a perduré pendant quatre ans, avec des millions d’obus d’un côté comme de l’autre”, explique l’historien belge Corentin Rousman. “En comparaison, les obus de la Seconde guerre ne réapparaissent que de temps en temps dans les villes bombardées”.

Deux morts, 50.000 personnes bloquées par des inondations dans l’est de l’Australie

Des pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’est de l’Australie depuis mercredi ont fait deux morts et piégé presque 50.000 personnes, a annoncé jeudi le Premier ministre de l’Etat de Nouvelles-Galles du Sud, Chris Minns.La police a extrait deux corps des eaux dans la région rurale de la Mid North Coast, à environ 400 kilomètres au nord-est de Sydney, a précisé cette source.A certains endroits, les tempêtes ont déversé plus de la moitié des précipitations d’une année en l’espace de trois jours seulement, a déclaré le bureau météorologique du gouvernement.”Je dois également dire que nous nous préparons à d’autres mauvaises nouvelles dans les prochaines 24 heures. Cette catastrophe naturelle a été terrible pour cette communauté”, a déclaré M. Minns.Des habitants ont grimpé sur leur toit pour échapper à la montée des eaux, selon les autorités, qui ont dit avoir envoyé des hélicoptères, des bateaux et des drones dans le cadre d’une vaste mission de recherche et de sauvetage.La ville de Kempsey, située dans une région agricole à mi-chemin entre Brisbane et Sydney, s’est retrouvée cernée par les eaux sans avoir été préalablement alertée, a indiqué la maire Kinne Ring à l’AFP.”Les averses sont torrentielles et chaque fois qu’il pleut, on se demande ce qui va se passer”, a-t-elle confié. Mme Ring a indiqué que plus de 20.000 personnes étaient isolées rien que dans sa région, et que beaucoup d’entre elles n’avaient pas accès à des médicaments ou de la nourriture.”Il s’agit d’une inondation comme nous n’en avons pas connu depuis longtemps”, a-t-elle souligné.Selon les estimations rapportées par M. Minns, quelque 50.000 personnes au total sont isolées par les inondations sur la Mid North Coast, bordée de collines accidentées d’où l’eau s’écoule à flot. Au moins trois personnes sont portées disparues.- Changement climatique -Quelque 2.500 secouristes ont été déployés dans la région, a indiqué le responsable, ainsi que des bateaux de sauvetage, une flotte d’hélicoptères et des “centaines” de drones de recherche.”Nous ne sommes pas encore sortis du pire”, a prévenu Kristy Mcbain, ministre de la Gestion d’urgence à la chaîne nationale ABC.Steve Bernasconi, porte-parole de l’agence météorologique, a déclaré que certaines villes avaient enregistré plus de 50 cm de pluie en l’espace de trois jours. Mais il a ajouté que les conditions devraient commencer à s’améliorer lentement tard dans la nuit de jeudi à vendredi.De l’arrière-pays aride à la côte tropicale, des pans entiers de l’Australie ont été frappés par des conditions météorologiques extrêmes au cours des derniers mois.La température moyenne à la surface de la mer autour du pays a été la plus élevée jamais enregistrée en 2024, selon l’Université nationale d’Australie.Des eaux plus chaudes provoquent plus d’humidité dans l’atmosphère, ce qui mène à des pluies plus intenses.Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz, accentue la violence et la fréquence des désastres climatiques.

Frères musulmans: la Grande mosquée de Paris s’inquiète d’une “stigmatisation” mais appelle à la “cohérence”

Le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, s’est inquiété jeudi d’une “stigmatisation” des musulmans au nom de la lutte contre l’islamisme, tout en appelant les pouvoirs publics à la “cohérence”, après la publication d’un rapport sur le sujet.La Grande mosquée “a toujours défendu une vision de l’islam compatible avec la lettre et l’esprit des principes de la République”, et “toujours refusé que l’islam soit dévoyé à des fins politiques visant à fracturer la communauté nationale”, affirme le recteur dans un communiqué.Mais “elle refuse aussi que la lutte légitime contre l’islamisme ne devienne un prétexte pour stigmatiser les musulmans et servir des agendas politiques particuliers”, ajoute le texte, en déplorant “la construction d’un problème musulman et l’élaboration insidieuse d’un discours discriminatoire de plus en plus décomplexé”.M. Hafiz réagissait à un rapport sur l’islamisme politique présenté mercredi en Conseil de défense, qui met en garde contre un entrisme “par le bas”, au niveau local et associatif, mené par les Frères musulmans.Le rapport cible notamment Musulmans de France (MF), qui a succédé en 2017 à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), et est présenté comme “la branche nationale” des Frères musulmans en France. Or MF “maintient historiquement une relation privilégiée avec la Grande Mosquée de Paris” et entretient “des liens très étroits” avec “une quinzaine” de ses mosquées, affirme le texte que l’AFP a pu consulter.A propos de ce “dialogue”, Chems-eddine Hafiz souligne que “ce sont les pouvoirs publics qui ont choisi de faire de l’UOIF d’abord, et de Musulmans de France ensuite, un acteur important de l’islam en France, et de l’inviter à la table de la République”.En 2003, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait fait entrer l’UOIF dans le Conseil français du culte musulman (CFCM) naissant, avant de se rendre à son grand rassemblement annuel du Bourget. En 2020, Musulmans de France avait fait partie des instances reçues par Emmanuel Macron dans l’optique d’un futur conseil national des imams chargé de labelliser leur formation.”Il est curieux de s’étonner que la Grande Mosquée de Paris puisse être simplement l’un des interlocuteurs de cet acteur légitimé par les institutions républicaines depuis de longues années”, ajoute le recteur, qui “appelle les responsables politiques à faire preuve de cohérence” et met en garde contre toute “surenchère politicienne” dans le débat.

Le Livret A a signé son pire mois d’avril depuis 2009

Le Livret A, toujours pénalisé par la baisse de son taux de rémunération en février, a été boudé par les épargnants le mois dernier et a signé son pire mois d’avril depuis 2009, selon les données publiées jeudi par la Caisse des dépôts (CDC).Les Français ont préféré piocher dans leur Livret A plutôt que de le garnir: le montant total des retraits sur le produit d’épargne le plus répandu a dépassé celui des dépôts de 200 millions d’euros en avril. Cette “décollecte nette” est inédite par son montant depuis 2009 – année de la généralisation de la distribution du Livret A à toutes les banques – et seul le mois d’avril 2015 avait déjà vu le Livret A finir dans le rouge, à -100 millions d’euros. A l’inverse, les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) se sont un peu étoffés le mois dernier, avec une collecte nette de 310 millions d’euros. Les Livrets A et les LDDS, qui diffèrent par leur plafond, permettent de conserver une épargne disponible et défiscalisée mais ils pâtissent de la baisse de leur taux de rémunération de 3% à 2,4% depuis le 1er février. Ils souffrent notamment de la concurrence de l’assurance vie, qui avait engrangé des cotisations record en mars.Illustration de la désaffection des Français: sur les quatre premiers mois de l’année, le cumul des montants collectés par les banques pour ces deux produits s’élève à 3,6 milliards d’euros, contre 11,3 milliards d’euros sur la période janvier-avril 2024.Et cette tendance pourrait se poursuivre, puisqu’une nouvelle baisse du taux de rémunération du Livret A se dessine, observe l’économiste Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne, dans une note. Les deux composantes de la formule de calcul de ce taux – l’inflation et un taux d’intérêt interbancaire dépendant de la Banque centrale européenne (BCE) – sont orientées à la baisse et au vu de leur évolution depuis le début de l’année, “le taux du Livret A pourrait être ramené de 2,4% à 1,5% ou 1,6%” au 1er août, prévient-il. En dépit de ce ralentissement de la collecte, les encours pour ces deux livrets évoluent toujours autour de leurs plus hauts historiques après des années de versements massifs liés au surcroît d’épargne constitué lors de la pandémie de Covid : 444 milliards d’euros pour le Livret A, 162,7 milliards d’euros pour le LDDS, soit 606,7 milliards d’euros au total. Le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages modestes, a lui aussi connu son pire mois d’avril depuis 2009, avec une forte décollecte, de 1,96 milliard d’euros. Le mois d’avril est souvent peu porteur pour ce livret, sous l’effet des clôtures annuelles de comptes par les banques pour les détenteurs ne remplissant plus les conditions de ressources, mais l’ampleur de la décollecte suggère que là aussi, les retraits ont été supérieurs aux versements. A titre de comparaison, en avril 2024, la décollecte avait été de seulement 270 millions d’euros.  L’encours total du LEP s’est établi à 80,8 milliards d’euros le mois dernier. 

Harkis morts à Rivesaltes: plainte contre X pour recel de cadavre

Des familles de harkis décédés entre 1962 et 1965 et enterrés sans sépulture dans l’ancien camp de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, ont porté plainte contre X notamment pour “recel de cadavre”, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat, Antoine Ory.Cette plainte pour “violation de sépulture accompagnée d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre et de recel de cadavre”, dont l’AFP a pu consulter une copie, a été déposée au parquet de Perpignan.Près de 22.000 harkis (le nom donné aux auxiliaires algériens de l’armée française) et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre, à Rivesaltes, près de Perpignan, après l’indépendance de l’Algérie, entre 1962 et 1965. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés sur place ou à l’hôpital de Perpignan. Les corps de 60 d’entre eux, dont 52 bébés, n’ont jamais été retrouvés. A l’automne 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp lors de fouilles réclamées par les familles, mais une fois ouvertes, les sépultures se sont révélées vides.Puis les familles ont appris avec stupéfaction, le 21 février lors d’une visite de la ministre déléguée à la Mémoire, Patricia Miralles, que les dépouilles avaient en fait été déplacées en septembre 1986.Le maire de Rivesaltes, André Bascou, en poste depuis 1983 mais qui disait jusque-là ne plus se souvenir, avait alors indiqué avoir retrouvé dans les archives municipales la trace du transfert des ossements au cimetière communal Saint-Saturnin.Revenue à Rivesaltes le 28 avril, la ministre avait reconnu qu’il manquait “des éléments” pour comprendre pourquoi ces ossements ont été déplacés, et le cimetière du camp ainsi rayé de la carte, sans que les familles ne reçoivent aucune information.La ministre avait aussi détaillé le contenu de quatre caisses contenant des milliers d’ossements retrouvés dans le cimetière communal de Rivesaltes et qui pourraient justement être ceux du cimetière harki, “quatre adultes et une cinquantaine d’enfants de 0 à 3 ans”.Dans la plainte adressée au procureur de la République de Perpignan, les cinq plaignants soulignent que le délit de recel de cadavre “n’est pas prescrit” car les corps des défunts n’ont toujours pas été retrouvés.Les cinq plaignants mettent aussi en avant dans la plainte que la “profanation de sépulture accompagnée d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre n’est pas davantage prescrite” car “elle a été exécutée à l’insu des familles et aussitôt dissimulée”.