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Adolescent tué à Bordeaux: 30 ans de réclusion pour les principaux accusés

Les deux principaux accusés du meurtre d’un adolescent de 16 ans en 2021 à Bordeaux, sur fond de rivalité entre quartiers, ont été condamnés à 30 ans de réclusion vendredi, au terme d’un procès tendu devant la cour d’assises de la Gironde.Abdoulhadre Savane (25 ans) et Marwan Souane (24 ans) étaient jugés pour avoir tiré mortellement sur le jeune Lionel. Leur peine a été assortie d’une période de sûreté des deux-tiers et de diverses interdictions.Yassine Salmi, 25 ans, accusé d’avoir servi de chauffeur au commando, a été condamné à 25 ans de réclusion.Cinq autres accusés, qui comparaissaient notamment pour association de malfaiteurs, ont été condamnés à des peines allant de 12 mois de prison avec sursis à huit ans d’emprisonnement.Tous se disaient innocents et la défense avait plaidé l’acquittement.La salle d’audience avait été placée sous étroite surveillance policière vendredi soir, après une bagarre survenue dans le palais de justice à l’issue du premier jour du procès, le 12 mai.Le 2 janvier 2021 au soir, tandis que Lionel et un ami vendaient des pâtisseries au pied d’un immeuble de leur quartier des Aubiers, des témoins avaient vu deux hommes cagoulés surgir d’une Clio noire, conduite par un troisième.Ils avaient ouvert le feu à l’arme automatique, tuant l’adolescent et blessant trois autres mineurs, ainsi qu’un adulte.”Ils n’ont pas hésité à +rafaler+ dans le dos des enfants qui s’enfuyaient”, avait asséné mercredi l’avocat général, Jean-Luc Gadaud, fustigeant dans son réquisitoire un mobile “pitoyable”, “simple bataille de rap entre deux quartiers” rivaux, les Aubiers – celui des victimes – et la cité Chantecrit – celle des condamnés – dans le nord de la ville.- Appel -Les parents et proches du jeune Lionel se sont serrés dans les bras à l’énoncé du verdict, après plus de dix heures de délibéré. “Ça me soulage. Je n’ai pas envie de craquer”, a dit sa mère, Rose Gneba.”La justice a fait son travail. Et ceux qui devaient être condamnés à de lourdes peines l’ont été”, a ajouté son beau-père, Thierry Codija. Tous les deux ont appelé “à la paix”.”La justice les a entendus et à défaut de les aider à se reconstruire, ça peut leur donner le sentiment qu’on les a écoutés”, a commenté leur avocat, Yann Herrera.”Mes clients n’acceptent pas cette peine lourde, dans la mesure où ils contestent la participation aux faits. Nous avons décidé d’interjeter appel”, a réagi de son côté Me Christian Blazy, qui défendait trois accusés, dont un des tireurs.Après la bagarre du premier jour, la tension est restée palpable durant le procès, des témoins exprimant leur “peur” de représailles. “Il y a des vérités que je ne dirai pas”, a déclaré l’un d’eux, deux femmes refusant de venir déposer devant la cour après des “intimidations”.”Vous avez des accusés qui gardent le silence, qui mentent, des éléments de preuves qui disparaissent, des témoins menacés”, a cinglé l’avocat général.Outre des témoignages désignant les coupables, l’accusation s’appuyait sur des éléments de téléphonie et l’achat, quelques heures avant la fusillade, de cagoules et de gants en latex – pour faire de la motocross et du ménage, selon les accusés.- Série d’affrontements -“Ces achats signent le crime”, avait tonné mercredi Me Jean Gonthier, l’un des avocats des parties civiles. Mais pour la défense, rien ne prouvait la culpabilité des accusés.”On a retrouvé l’arme? Non. ADN? Non. Empreintes? Non. Témoin objectif? Non. Lien avec le véhicule volé? Non. Vidéosurveillance? Non plus”, avait plaidé jeudi Me Saïd Harir, avocat d’un des deux principaux condamnés.Me Blazy soutenait, lui, la piste de tireurs tiers, au motif que l’arme utilisée le 2 janvier 2021 aux Aubiers l’avait déjà été le 7 mars 2019 lors d’une fusillade à Chantecrit, où le frère d’un accusé avait été blessé.La rivalité entre les deux quartiers s’était exacerbée les semaines précédentes. Après une rixe dans un bar, une tentative de meurtre avait eu lieu le 14 décembre 2020 sur un jeune des Aubiers, avant des tirs 11 jours plus tard à Chantecrit.Et la veille du 2 janvier 2021, un autre frère de Marwan Souane avait été blessé par balle dans la rue.mer-jed-tsq-kal/ppy/dch   

Le nord de l’Europe frappé par une sécheresse exceptionnelle

Une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe depuis plusieurs semaines une partie du nord de l’Europe, allant de l’Ecosse aux Pays-Bas, ce qui pourrait, si elle se prolongeait, réduire les futurs rendements des cultures que les agriculteurs sont en train de semer.Lorsqu’il y a un déficit d’eau dans les champs de blé, de maïs, de colza ou d’orge, leur “croissance est limitée”, explique à l’AFP Nicolas Guilpart, maître de conférence en agronomie à Agro Paris Tech.Il a plu beaucoup moins que la normale au printemps dans le nord de la France, en Belgique ou au Royaume-Uni, et les sols sont secs, au point d’être poussiéreux par endroits.Dans les champs, les semis de printemps n’ont pas encore germé à cause du temps exceptionnellement sec.Luke Abblitt, agriculteur de l’est de l’Angleterre, “prie pour que la pluie” tombe alors que le Royaume-Uni connaît jusqu’ici son printemps le plus sec depuis plus d’un siècle et demi. “Nous passons d’un extrême à l’autre: il pleut beaucoup en hiver, et moins au printemps et en été”, dit l’agriculteur à l’AFP. Il se résigne désormais à adapter ses méthodes de culture ou “explorer de nouvelles variétés” résistantes.Mais dans le nord de l’Angleterre, les niveaux des réservoirs d’eau “sont particulièrement, voire exceptionnellement bas”, selon l’Agence de l’environnement.Certains agriculteurs ont commencé à irriguer plus tôt, a rapporté le principal syndicat agricole NFU, qui réclame des investissements pour installer des cuves de stockage directement sur les exploitations.- “Vents asséchants” -Aux Pays-Bas, il n’avait jamais aussi peu plu depuis le début des relevés en 1906, une situation que l’on retrouve dans la Belgique voisine, où un incendie a ravagé 75 hectares de landes dans un parc national dans la nuit de jeudi à vendredi.Ensoleillement record, cumuls de pluie très faibles et vents asséchants: “on n’a jamais connu cela pour un début de printemps”, a indiqué à l’AFP Pascal Mormal, de l’Institut royal météorologique de Belgique.Au Danemark, l’institut météorologique a prévenu début mai que les trois derniers mois avaient été exceptionnellement secs, avec moins de 63 mm de pluie enregistrés. “Depuis 1874, il n’est arrivé que 7 fois que la période de février à avril ait moins de précipitations”, a-t-il relevé.En Suède, il est encore “trop tôt pour dire quel sera l’impact sur l’agriculture cet été”, estime la Fédération des agriculteurs. Elle conseille quand même aux exploitants de revoir leur planification en matière d’eau.- Besoin d’irriguer -En France, les nappes phréatiques, en sous-sol, sont bien remplies, mais les plantes ont besoin d’eau en surface pour pousser, et donc de pluie.Le département du Nord est placé en vigilance sécheresse depuis lundi: il a reçu, entre février et début mai, la quantité de pluie qui tombe habituellement en un mois, et le vent du Nord-Est a accentué l’assèchement des sols. Les agriculteurs misent donc de plus en plus sur l’irrigation. C’est le cas de Sébastien De Coninck, producteur d’endives. Le village de ce trentenaire, Beuvry-la-Forêt, a reçu entre mars et mai huit fois moins de précipitations que sur la même période l’année dernière, particulièrement arrosée, explique-t-il à l’AFP.”Jusqu’à il y a cinq ans, on ne se posait pas la question de l’irrigation dans le Nord” mais les lignes bougent, car sans ou avec, “le rendement peut varier du simple au double”, pointe l’agriculteur.L’irrigation permet de “pallier ce manque de précipitation”, reconnaît l’agronome Nicolas Guilpart, mais encore faut-il “avoir les ressources pour le faire”. Pour irriguer, l’eau est prélevée dans les nappes, les cours d’eau à proximité ou dans les retenues d’eau, également appelées “bassines”.En France aussi les températures sont au-dessus de la normale, notamment dans la région des Hauts-de-France (nord), “rendant l’atmosphère plus +séchante+”, entraînant “plus d’évapotranspiration (combinaison de l’évaporation et de la transpiration des plantes, ndlr) et donc augmentant la demande en eau des plantes”, explique l’agronome.Mais cette sécheresse intense dans une partie du nord de l’Europe contraste avec celle du sud du continent, et notamment de l’Espagne et du Portugal où l’on a mesuré jusqu’au double des quantités de pluie habituelles sur cette période.

Pétrole et climat: TotalEnergies maintient “le cap” malgré les incertitudes et les critiques

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a assuré vendredi devant ses actionnaires que son groupe maintenait “le cap” dans les hydrocarbures comme dans les renouvelables en dépit d’un contexte international plus incertain et malgré la contestation des militants qui se sont mobilisés à distance, sans heurts majeurs.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale annuelle au siège du groupe, à La Défense.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné, visiblement plus décontracté après des éditions particulièrement houleuses ces dernières années.Pour la 2e année, l’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, à distance des militants du climat rassemblés dans Paris. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste Extinction Rebellion (XR) ont tenté de s’introduire dans le siège parisien de la banque BNP Paribas, l’accusant de soutenir les activités de la compagnie dans les hydrocarbures, avant d’être violemment repoussés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches clamant: “on tape sur Total et ses partenaires”. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police, loin des 200 arrestations dénombrées l’an dernier.”Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Peu avant le commencement de l’AG, en début d’après-midi, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste sous le feu des critiques des défenseurs du climat qui lui reprochent de contribuer au changement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, le sommant d’arrêter des projets d’hydrocarbures en Ouganda/Tanzanie mais aussi au Mozambique.Le 5 juin, il affrontera à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.Mais au milieu des nets revirements sur la transition énergétique annoncés par les compagnies européennes Shell et BP, il entend se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”. Le groupe vante une stratégie “claire”, raison qui justifie selon lui de ne pas soumettre cette année sa stratégie climat au vote des actionnaires. “Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Le PDG a par ailleurs confirmé le projet de cotation “en continu” à la Bourse de New York en plus de Paris, réaffirmant qu'”il n’est évidemment pas question de quitter la France”

Pétrole et climat: TotalEnergies maintient “le cap” malgré les incertitudes et les critiques

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a assuré vendredi devant ses actionnaires que son groupe maintenait “le cap” dans les hydrocarbures comme dans les renouvelables en dépit d’un contexte international plus incertain et malgré la contestation des militants qui se sont mobilisés à distance, sans heurts majeurs.”Notre stratégie de produire à bas coûts, alliée à la discipline sur nos investissements, va nous permettre de résister quand les cours du pétrole baissent”, a-t-il déclaré lors de l’assemblée générale annuelle au siège du groupe, à La Défense.”TotalEnergie maintient le cap (…) et continue à investir de façon tout à fait conséquente pour faire en sorte que ce second pilier (l’électricité, ndlr) représente 20% de nos ventes et production d’énergie à horizon 2030″, a ajouté Patrick Pouyanné, visiblement plus décontracté après des éditions particulièrement houleuses ces dernières années.Pour la 2e année, l’AG s’est tenue dans sa tour du quartier d’affaires, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale, à distance des militants du climat rassemblés dans Paris. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste Extinction Rebellion (XR) ont tenté de s’introduire dans le siège parisien de la banque BNP Paribas, l’accusant de soutenir les activités de la compagnie dans les hydrocarbures, avant d’être violemment repoussés par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches clamant: “on tape sur Total et ses partenaires”. Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police, loin des 200 arrestations dénombrées l’an dernier.”Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Peu avant le commencement de l’AG, en début d’après-midi, une cinquantaine de militants de XR ont aussi tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur la stratégie, clame TotalEnergies -Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste sous le feu des critiques des défenseurs du climat qui lui reprochent de contribuer au changement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, le sommant d’arrêter des projets d’hydrocarbures en Ouganda/Tanzanie mais aussi au Mozambique.Le 5 juin, il affrontera à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant.Mais au milieu des nets revirements sur la transition énergétique annoncés par les compagnies européennes Shell et BP, il entend se démarquer en montrant qu’il est “devenu la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors”. Le groupe vante une stratégie “claire”, raison qui justifie selon lui de ne pas soumettre cette année sa stratégie climat au vote des actionnaires. “Soyons clairs”, a déclaré M. Pouyanné, “ce n’est pas à cause de cette pression que nous sommes engagés dans cette stratégie de transition (mais) parce que notre analyse (…), c’est que la demande pétrolière, à cause des évolutions technologiques, va à un moment ne plus croître et qu’à l’inverse, la demande d’électricité va continuer à galoper.”Le PDG a par ailleurs confirmé le projet de cotation “en continu” à la Bourse de New York en plus de Paris, réaffirmant qu'”il n’est évidemment pas question de quitter la France”

La mission d’un Irlandais : enregistrer les chants de toutes les espèces d’oiseaux

L’Irlandais Sean Ronayne a commencé il y a quatre ans à enregistrer les chants de toutes les espèces d’oiseaux de son pays, dont beaucoup sont en voie de disparition. Des archives sonores uniques pour tirer la sonnette d’alarme mais aussi susciter de l’espoir.”Les oiseaux sont en péril en Irlande, comme partout dans le monde. La perte de la faune – tant sur le plan sonore que physique – me bouleverse”, explique à l’AFP l’ornithologue de 37 ans, de son domicile près de Cobh, dans le sud de l’Irlande. “Mais je me concentre sur l’espoir et la beauté”, dit-il.Selon les organismes de protection de la nature, environ 63% des oiseaux d’Irlande sont classés en danger d’extinction grave ou modéré.Plus de quatre ans après avoir commencé ses enregistrements, Sean Ronayne a répertorié les sons de 201 espèces d’oiseaux, soit plus de 12.000 extraits audio provenant des quatre coins de son pays.Il ne lui reste plus que deux espèces à documenter : le grand labbe et le harle huppé.”Si les gens réalisaient à quel point la faune est spectaculaire, ils ne la laisseraient jamais disparaître, les mentalités changeraient”, veut-il croire.- Rire et larmes -L’Irlande est connue pour ses paysages bucoliques et verdoyants mais le trentenaire dresse un tableau très sombre – “réaliste”, dit-il – d’un paysage qui se dégrade et d’une population d’oiseaux décimée par la disparition de leurs habitats.La plus grande partie du pays est constituée de champs cultivés de manière intensive, délimités par des haies taillées, des terres surexploitées pour le pâturage et des forêts indigènes réduites à la portion congrue, explique-t-il.Les plantations de conifères non indigènes, “une culture industrielle”, qui représentent environ 9% des forêts en Irlande, constituent également une menace pour la biodiversité, selon lui.”J’essaie de montrer aux gens la beauté de ce que nous sommes en train de faire disparaître et ce pour quoi nous devons nous lever et nous battre”, dit l’expert en faune et en flore.L’an dernier, il a publié un livre, sorti deux albums et réalisé un film documentaire. Les conférences qu’il donne en Irlande font salle comble.”Le son de la faune est un outil formidable pour rapprocher les gens de la nature et les familiariser avec tout ce qui se trouve à leur porte”, dit Sean Ronayne. “Si vous connaissez votre voisin, vous êtes plus enclin à l’aider”.Au cours de ses conférences, Sean Ronayne, diagnostiqué autiste à l’âge adulte, raconte l’histoire de sa vie et comment la nature y est profondément enracinée.Il diffuse également des extraits sonores de gazouillis, chants, cris et bruits mystérieux, invitant le public à deviner leur origine.Dans certains extraits, on entend des oiseaux imitant d’autres animaux, comme des chiens et d’autres espèces d’oiseaux.”Certaines espèces dans mes archives peuvent imiter 30 à 40 autres espèces dans leur chant”, raconte-t-il.Les rires sont fréquents dans ses conférences mais aussi les larmes et la tristesse, au fur et à mesure que le public prend conscience des menaces pesant sur les oiseaux en Irlande.- “Retomber amoureux” -Sean Ronayne organise régulièrement des promenades au lever du jour, emmenant des petits groupes dans des forêts silencieuses pour vivre l’expérience du réveil de la faune.Le chant du matin, une cacophonie sonore qui monte progressivement, reflète “la santé de l’environnement”, selon lui. “Plus il est diversifié, plus l’habitat est sain”, explique-t-il à l’occasion de l’une de ces promenades, à laquelle l’AFP a participé.Après avoir déballé son enregistreur audio, son microphone parabolique et son trépied, il identifie rapidement les mélodies des grives musiciennes, rouges-gorges, merles, roitelets et autres oiseaux qui se réveillent.”Vous avez entendu ça ? Il y a une bergeronnette grise !”, s’exclame-t-il, se tournant vers chaque son émergeant de la brume matinale.Sean Ronayne cache également des enregistreurs pendant des semaines, voire des mois, dans des lieux reculés où se rassemblent les oiseaux.”Quand, en tant que société, nous retomberons amoureux de la nature et la respecterons comme nous l’avons fait autrefois, de belles choses se produiront”, espère-t-il. 

Taxis: une cinquième journée de mobilisation, blocage dans les gares parisiennes

Des dizaines de taxis ont bloqué vendredi les prises en charge dans deux gares parisiennes, à Paris, à la veille d’une réunion avec le gouvernement pour régler le conflit sur la nouvelle tarification du transport de patients, menaçant d’ores et déjà de manifester de nouveau lundi.Vendredi à midi, 1.530 taxis étaient mobilisés dans toute la France selon une source policière, dont 470 à Paris. Ailleurs, les plus fortes mobilisations ont eu lieu à Pau (250 taxis) et à Marseille (120 taxis). Le cumul de bouchon était largement supérieur à la moyenne toute la journée en région parisienne, jusqu’à un retour à la normale vers 16H00, selon selon le site de la direction des routes Sytadin.”On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré”, a lancé vendredi matin Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien.  Vers 09H00, une trentaine d’artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l’AFP. “Viens avec nous”, lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur “lumineux”, l’enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité.- Réunion samedi -L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères. Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains taxis.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire: 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.La mobilisation “montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l’impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades”, a observé l’intersyndicale dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi à 17H00 au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur.Mais le gouvernement a déjà assuré qu’il n’allait “pas faire machine arrière”.”Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades”, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.”Il ne faut pas abîmer (…) l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais”, a-t-elle ajouté.Le patron de l’Assurance maladie a lui assuré que le nouveau système de tarification prévu à partir d’octobre serait “économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l’Assurance maladie”. Les fédérations de taxis ont appelé à manifester de nouveau lundi “si les pouvoirs publics ne répondaient pas à leurs revendications par des actions concrètes”.- “Incidents récurrents”-Le climat s’est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre taxis et forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. “Depuis le début du conflit, nos équipes sur le terrain ont constaté que des chauffeurs VTC qui exercent légalement leur activité sont victimes de dégradation de leur bien et parfois voient leur intégrité physique mise en danger”, a déploré Union-Indépendants, un syndicat de chauffeurs VTC, dans une lettre au ministre des Transports Philippe Tabarot. Le syndicat a lui aussi demandé à être reçu.Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a ordonné aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières.Dans un télégramme aux préfets jeudi, consulté par l’AFP, le ministre met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.

Chaleur record aux Emirats, où le thermomètre dépasse les 50 degrés Celsius

Les Emirats arabes unis ont annoncé vendredi avoir enregistré une température record pour un mois de mai, avec 50,4 degrés Celsius, un niveau inédit depuis plus de deux décennies dans ce pays du Golfe. “La plus haute température enregistrée à travers le pays aujourd’hui est de 50,4 degrés Celsius à Al Shawamekh”, dans l’émirat d’Abou Dhabi, a indiqué le Centre national de météorologie (NCM) sur son compte X.”C’est la température la plus élevée jamais enregistrée (en mai) depuis qu’on a commencé les relevés en 2003″, a-t-il affirmé à l’AFP.Le pays désertique, habitué aux fortes chaleurs estivales, semble cette année confronté à une entrée en saison particulièrement précoce.”Il faisait une chaleur insupportable aujourd’hui (vendredi), on aurait dit que l’été avait commencé”, raconte à l’AFP un habitant d’Abou Dhabi, qui n’a pas souhaité être identifié. Arrivé en retard pour la prière du vendredi, le jeune homme de 26 ans dit avoir failli s’évanouir en priant à l’extérieur à la mi-journée. “J’étais trempé”, confie-t-il. Dans l’émirat voisin de Dubaï, Mohammed Juma, expert en marketing, explique n’avoir pas pu remettre ses chaussures en sortant de la mosquée tant elles étaient brulantes. “J’ai du verser de l’eau dessus”, raconte ce Palestinien de 31 ans.  Même à l’intérieur de sa voiture, la climatisation ne suit plus, ajoute-t-il. – Réchauffement climatique -Le nombre de jours extrêmement chauds a presque doublé dans le monde en trois décennies. Et les scientifiques ont montré que les canicules à répétition étaient un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et que ces vagues de chaleur étaient appelées à encore se multiplier, s’allonger et s’intensifier. Aux Emirats, le précédent record pour un mois de mai remontait à 2009, avec 50,2 degrés Celsius, selon le CNM. Celui-ci a diffusé une série de recommandations appelant la population à limiter son exposition au soleil et à s’hydrater régulièrement.Une première alerte avait été émise le mois dernier, après une vague de chaleur là encore inhabituelle, au cours de laquelle la température moyenne maximale mensuelle avait atteint 42,6 degrés, un pic jamais observé depuis 2003.Le 27 avril, le thermomètre avait culminé à 46,6 degrés, deuxième température la plus haute jamais enregistrée en avril dans le pays, après un record de 46,9°C en avril 2012.- “Suffocante” -Comme dans les autres pays du Golfe, les fortes chaleurs sont particulièrement éprouvantes pour les millions de travailleurs étrangers, employés notamment dans le secteur de la construction et de la livraison. Selon un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) publié en 2024, les travailleurs dans les pays arabes sont parmi les plus exposés au stress thermique dans le monde, 83,6 % d’entre eux souffrant d’une exposition excessive à la chaleur au travail. Youssef, un Egyptien de 45 ans installé à Dubaï et qui propose des tours en montgolfière, dit avoir l’impression d’étouffer. “C’est un sentiment très difficile, on ne peut plus rien faire, et l’humidité est suffocante”, souffle-t-il.En contraste, le mois d’avril dernier avait été marqué par des pluies records dans l’émirat.Les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA) avaient alors conclu que ces pluies diluviennes, inédites depuis 75 ans, avaient été “très probablement” exacerbées par le réchauffement climatique, essentiellement causé par la combustion des énergies fossiles. 

Affaire Bedos: des féministes tapissent la façade de son éditeur

Des militantes du collectif féministe ont aspergé de peinture et collé des messages vendredi matin sur la façade des éditions de l’Observatoire à Paris pour dénoncer la publication d’un livre de Nicolas Bedos, condamné en octobre pour agressions sexuelles, ont constaté des journalistes de l’AFP.Vers 07H00, une dizaine de militantes de #Noustoutes ont déversé de la peinture violette/bleue sur la façade du siège de l’éditeur, situé près de Port Royal (Ve arrondissement de Paris) avant de se disperser dans le calme. Les féministes ont également apposé un portrait de l’artiste et collé des affiches sur lesquelles on pouvait lire: “Victimes insultées, Bedos né avant la honte”, a constaté l’AFP. “Les maisons d’édition déroulent un tapis rouge aux auteurs de violences sexuelles, aux agresseurs, plus généralement aux figures masculinistes célèbres. Donc il y a une vraie complicité de la part des maisons d’édition, plus généralement de la presse et des médias”, dénonce Clo, militante de #Noustoutes Paris Nord.Contacté, l’éditeur ne fait pas de commentaire. Nicolas Bedos a été condamné en octobre 2024 à un an de prison dont six mois avec sursis pour des agressions sexuelles sur deux femmes en 2023. Il a renoncé fin janvier à faire appel “dans un souci d’apaisement”.L’acteur est depuis revenu sur son parcours avant et après sa condamnation dans des interviews accordées à l’occasion de la parution, le 7 mai, de son livre “La Soif de honte”, publié aux éditions de l’Observatoire. “Il n’a rien compris à la place qui doit être la sienne, celle du silence”, déplore Gwen, militante du collectif. Pour elle, “ce livre décrédibilise la parole des femmes. Son contenu est extrêmement violent: il attaque, ridiculise certaines victimes de violences sexistes et sexuelles”.Au cours de l’audience, Nicolas Bedos s’était défendu d’être “un agresseur sexuel” et avait évoqué un “black-out”, en reconnaissant des problèmes d’alcool et “une amabilité lourde” en cas d’ivresse. 

Les taxis en colère bloquent les accès à des gares parisiennes

Des dizaines de taxis bloquaient vendredi les prises en charge à la Gare de Lyon et à la Gare du Nord, à Paris, manifestant contre une nouvelle convention régissant le transport de patients mais aussi contre la concurrence des véhicules avec chauffeur (VTC).”On bloque tout pour se faire entendre. Le service taxi ne sera pas honoré”, a lancé Abdel Heouamel, 43 ans, taxi parisien.  Vers 9H, une trentaine d’artisans ont bloqué la Gare de Lyon, puis vers midi une autre trentaine la Gare du Nord, a constaté un journaliste de l’AFP. “Viens avec nous”, lançaient les taxis à leurs collègues non grévistes, les poussant à éteindre leur “lumineux”, l’enseigne qui signale en vert ou en rouge leur disponibilité.- Réunion samedi -L’intersyndicale des taxis a entamé lundi une mobilisation massive, avec pour centre le boulevard Raspail à Paris, près du quartier des ministères. Les artisans protestent notamment contre la nouvelle tarification prévue par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), qui rembourse les transports de patients sur prescription, activité essentielle dans le chiffre d’affaires de certains taxis.L’objectif est de contrôler la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (avec un bond de 45% depuis 2019).Ces trajets vers les hôpitaux ou cabinets médicaux représentent la majorité du chiffre d’affaires de nombreux chauffeurs, surtout dans les petites villes.”Ce que la CNAM propose est viable, mais on peut pas tout faire d’un coup. Pour moi c’est -60% de chiffre d’affaires!”, expliquait devant la Gare du Nord un taxi de la région lyonnaise.La mobilisation “montre que le gouvernement a très largement sous-estimé l’impact humain, économique et social des pratiques déloyales organisées dans le secteur du VTC ainsi que de la nouvelle convention pour le transport de malades”, a observé l’intersyndicale dans une lettre adressée jeudi au Premier ministre.Les taxis ont depuis obtenu une réunion samedi au ministère des Transports en présence du Premier ministre. Ils demandent notamment le retrait de la convention de la CNAM et la nomination d’un médiateur.Mais le gouvernement a déjà assuré vendredi qu’il n’allait “pas faire machine arrière”.”Il s’agit de faire entre 100 et 150 millions d’économies sur 6,3 milliards. Donc, c’est 2% d’économies qui seront faites sur l’efficacité, pas sur le service aux malades”, a déclaré vendredi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur BFMTV/RMC.”Il ne faut pas abîmer ce qui est l’accès aux soins pour les Français. Donc il faut travailler sur l’organisation des flux avec les taxis, s’assurer qu’on fait le maximum pour réduire les frais”, a-t-elle ajouté.Le patron de l’Assurance maladie a assuré de son côté que le nouveau système de tarification prévu à partir d’octobre pour les transports de malades sera “économiquement pertinent pour eux et soutenable pour l’Assurance maladie”. – VTC -Le climat s’est tendu à plusieurs reprises cette semaine entre les taxis et les forces de l’ordre mais aussi avec les conducteurs de voitures de transport avec chauffeur (VTC).De nombreux taxis manifestent en effet également contre la concurrence des VTC, coordonnés par des plateformes comme Uber ou Bolt. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux forces de l’ordre de renforcer les contrôles des VTC, accusés par les taxis de pratiques irrégulières.Dans un télégramme adressé jeudi aux préfets et consulté par l’AFP, le ministre de l’Intérieur met en exergue “les incidents récurrents” des derniers mois qui “démontrent la tension entre les taxis et les conducteurs de VTC”.En cause, selon M. Retailleau, “des pratiques irrégulières de la part des VTC et la présence de faux professionnels sur la voie publique”.Le ministre a demandé que les forces de l’ordre utilisent trois nouvelles amendes forfaitaires délictuelles pour exercice illégal du métier de taxi, prise en charge sans réservation et défaut d’inscription au registre VTC. Ces trois nouveaux types de verbalisation sont expérimentés depuis avril dans 12 tribunaux, dont Marseille, Paris, et Lille.

Pédocriminalité: un des 55 suspects interpellés s’est défenestré

Un des 55 hommes interpellés partout en France cette semaine dans le cadre d’une opération contre un réseau de pédocriminalité s’est défenestré vendredi matin près de Strasbourg et a été hospitalisé.Raphaël S., 45 ans, devait comparaître dans l’après-midi devant le tribunal de Strasbourg pour détention et diffusion d’images pédopornographiques, entre mars 2019 et mai 2025. L’homme s’est jeté du troisième étage d’un bâtiment situé à Geispolsheim, une commune de la grande banlieue strasbourgeoise.”Son pronostic vital est engagé. La personne est dans le coma actuellement”, a déclaré son avocat Michaël Wacquez au tribunal. La représentante du parquet, Agnès Robine, a confirmé qu’une “enquête a été ouverte suite à la découverte de monsieur, grièvement blessé”, précisant qu’il est “actuellement hospitalisé dans un état grave”.L’audience de comparution immédiate a été renvoyée au 6 août 2025, le tribunal décidant de le maintenir sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.Raphaël S. avait été interpellé lundi. Salarié d’un Ehpad, il est également “évêque” de l’Église gallicane, une association qui se présente comme chrétienne mais qui est séparée de l’Eglise catholique et n’est reconnue par aucune confession.Sur le portail de son église, un simple pavillon situé au bord d’une route à Lingolsheim, est affiché un message indiquant “Pas de messe ce soir”, a constaté une journaliste de l’AFP. Sur le côté du bâtiment, une banderole proclame “Centre miséricorde. Sanctuaire de pèlerinage à Saint Joseph. Venez ici le prier avec confiance”.- Il reconnaît les faits -Raphaël S., qui  n’a pas d’antécédents judiciaires, avait été déféré mercredi et placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de l’audience de comparution immédiate. “Il reconnaît les faits et il voulait s’en expliquer devant ses juges en essayant de trouver une solution sur le plan médical”, et par le biais d’un “traitement avec un psychothérapeute” a déclaré son avocat à la presse vendredi.C’est la position “qui a toujours été la sienne depuis le début de ce dossier”, a souligné Me Wacquez. Sur les faits qui lui sont reprochés, l’avocat a évoqué une “problématique médicale”: “Il avait besoin de soigner des pulsions par le visionnage d’images”.Né en septembre 1979 à Strasbourg, Raphaël S. a une compagne mais habite chez sa mère à Geispolsheim. Il n’a pas d’enfants, selon son avocat. “Il était toujours avec sa mère”, a déclaré à l’AFP Carla 44 ans, à Lingolsheim.”C’est choquant parce que c’est des clients”, a aussi témoigné une commerçante, qui décrit l’homme arrêté comme “discret”.Selon le journal local DNA, Raphaël S. avait béni la chapelle privée d’Alain Delon à Douchy, dans le Loiret.”J’ai connu Alain Delon par l’intermédiaire de Brigitte Bardot, une amie”, avait expliqué l’an dernier à ce journal l’Alsacien qui, sur les réseaux sociaux, se présente comme un “militant dans le domaine de la protection animale”.- Coup de filet -Cinquante-cinq hommes ont été interpellés partout en France entre lundi et jeudi dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité qui échangeait sur la plateforme Telegram.Ils ont tous en commun d’avoir été en lien avec des pédocriminels “extrêmement dangereux”, incarcérés depuis l’été dernier, a expliqué jeudi à l’AFP le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Office des mineurs (Ofmin).Cette vaste opération a eu pour point de départ l’arrestation l’été dernier par les policiers de l’Ofmin de pédocriminels qui agressaient des enfants et mettaient en ligne leurs méfaits sur Telegram. Ils sont mis en examen notamment pour traite d’êtres humains et encourent la perpétuité.”Derrière ces abuseurs avérés d’enfants, il a fallu dix mois d’enquête pour parvenir à ce coup de filet”, a déclaré le commissaire Bevan, qui a souligné que Telegram “reste toujours la plateforme privilégiée” et un “repaire de pédocriminels”.