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Décarbonation, sargasses, souveraineté: Bayrou à Saint-Nazaire met le cap sur la défense des océans

Nouveau plan contre les sargasses, 90 millions d’euros pour décarboner le secteur maritime: François Bayrou a annoncé une série de mesures lundi pour tenter de répondre aux multiples défis qui se posent aux mers et aux océans français.”Aujourd’hui comme hier, notre avenir (…) se joue au large”, a affirmé le Premier ministre sur le pont du pétrolier ravitailleur de la Marine nationale Jacques Stosskopf, à l’issue d’un comité interministériel de la mer (CIMer) à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).La France, métropolitaine et ultramarine, dispose de la deuxième plus grande surface maritime du monde avec 11 millions de kilomètres carrés de mers et d’océans et 20.000 km de côtes.Face à la menace économique, “avec une concurrence internationale accrue qui fragilise le modèle économique de nos filières maritimes”, à la menace environnementale, “avec une aggravation de la pollution qui met en péril la biodiversité marine” et la menace géopolitique, “avec l’apparition de nouveaux risques”, “nous devons apporter une réponse qui soit claire, efficace et durable”, a relevé le chef du gouvernement.Ce rendez-vous a lieu quelques semaines avant l’accueil par la France, le 9 juin à Nice, de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3), autour de laquelle le gouvernement a lancé une “Année de la mer”.François Bayrou a annoncé à cette occasion l’affectation de 90 millions d’euros, issus du marché européen des émissions polluantes, à la décarbonation du secteur maritime, qui pourront être mobilisés en 2026 et financeront la modernisation des navires, les infrastructures portuaires et la production de carburants alternatifs.”Réussir la décarbonation de notre flotte, c’est nous assurer de disposer d’une économie maritime compétitive”, a-t-il fait valoir.- Eolien à la Réunion -François Bayrou a auparavant visité des ateliers des Chantiers de l’Atlantique, où le groupe suisse MSC Croisières a récemment confirmé la commande de deux nouveaux navires, ainsi que le chantier du plus grand yacht de luxe à voile, l’Orient Express Corinthian.Il était accompagné par quatre ministres: Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique, Biodiversité, Forêt, Mer et Pêche), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Philippe Tabarot (Transports).Le gouvernement entend aussi “mobiliser à court terme” les retombées financières des parcs éoliens en mer pour renouveler une flotte de pêche vieillissante. En 2023, Emmanuel Macron avait évoqué une enveloppe de 700 millions d’euros fondée sur la future fiscalité de ces projets.Des “études préalables” vont être lancées pour un éventuel projet d’éolien en mer sur l’île de la Réunion.Toujours pour l’Outremer, le gouvernement va lancer un troisième plan national de lutte contre la prolifération des sargasses, ces algues brunes aux émanations toxiques qui envahissent le littoral des Antilles. Il sera “lancé dans les mois qui viennent” a précisé le Premier ministre et axé notamment sur “le soutien à la collecte et à la destruction de ces algues”, avec le recours accru à des navires appelés “sargator”, capables de collecter seize tonnes d’algues par heure.Afin de prévenir et s’adapter au recul du trait de côte lié au changement climatique, l’exécutif va étudier dans le prochain budget l’idée d’une “contribution ciblée sur les usages liés à l’agrément du littoral”, selon le principe que le “littoral doit financer le littoral”.- Sauveteurs en mer -Contre la pêche illégale, il entend modifier le code rural et de la pêche pour faciliter la destruction par immersion des navires de pêche sans pavillon ni propriétaire, et renforcer le recours à des drones aériens.Pour lutter contre la pollution des plastiques, il va réviser la feuille de route pour la période 2026-2030. Sur le régalien, le gouvernement va lancer une mission parlementaire pour faire évoluer le régime de responsabilité juridique des sauveteurs en mer, parfois mis en cause dans leurs actions bénévoles, et étudier son élargissement à d’autres sauveteurs comme les garde-côtes.Face aux nouvelles menaces géopolitiques et pour garantir la “souveraineté maritime” du pays, le CIMer a validé l’étude d’une “force maritime de complément” à la Marine nationale, et le projet d’améliorer la réquisition des navires de commerce “en temps de crise”. L’interdiction du chalutage dans les aires marines protégées n’était pas au menu du CIMer mais pourrait être abordée lors de la conférence de Nice.A l’occasion de ce déplacement, le cabinet du Premier ministre a rencontré une délégation intersyndicale d’ArcelorMittal, inquiète des suppressions d’emplois envisagées à Basse-Indre, près de Nantes.

La FNSEA gare ses tracteurs à l’Assemblée nationale pour demander “des solutions” pour produire

La FNSEA a garé une dizaine de tracteurs devant l’Assemblée nationale lundi afin de faire pression sur les députés qui doivent se pencher sur la loi Duplomb, “essentielle pour qu’enfin on retrouve notre capacité à produire en France”, selon le secrétaire général du premier syndicat agricole français.”Cette proposition de loi pour lever les contraintes au métier d’agriculteur est très importante pour nous (…). Ce qu’on demande, c’est simplement d’exercer un métier dans un environnement européen: marché unique, règle unique. Ça fait 20 ans qu’on se bat là-dessus. Pour une fois qu’une proposition de loi va dans ce sens… Nous n’aurons plus la patience d’attendre”, a déclaré Hervé Lapie à l’AFP.Plus de 150 agriculteurs venus d’Ile-de-France, du Grand-Est et de Provence-Alpes-Côte d’Azur se sont rassemblés dans le calme devant les colonnes du palais Bourbon.Ils seront relayés mardi par certains de leurs collègues du Centre-Val de Loire et mercredi par ceux des Hauts-de-France, si la motion de rejet déposée par le rapporteur du texte pour contourner les milliers d’amendements déposés n’est pas adoptée.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a estimé devant l’Assemblée qu’il était “normal que les députés puissent échanger des arguments”, mais que la donne avait “changé” avec “les 3.500 amendements déposés”.Des députés Renaissance, MoDem, Horizons et RN sont venus à la rencontre des agriculteurs devant le palais Bourbon. La ministre de l’Agriculture Annie Genevard, favorable au texte remanié au Sénat avec le concours du gouvernement, est aussi venue leur apporter son soutien, accompagnée du ministre de l’Intérieur et nouveau président des Républicains Bruno Retailleau.”La caricature dont ce texte fait l’objet aujourd’hui est profondément injuste et injustifiée”, a-t-elle déclaré, ajoutant que les agriculteurs étaient “victimes de l’enlisement du débat”.Bruno Retailleau s’est revendiqué “enfant de la ruralité” et a défendu des projets de stockage d’eau. Il a par ailleurs affirmé qu’il était essentiel de renforcer la “souveraineté alimentaire”. “Demain, l’arme alimentaire sera capitale. La souveraineté alimentaire, c’est l’indépendance de la France”, a-t-il ajouté.La loi d’orientation agricole, adoptée en début d’année, “était un “squelette” dans lequel figurait le “pas d’interdiction (de pesticides) sans solution” mais il faut maintenant “du concret (…) dans les cours de ferme”, avait affirmé Arnaud Rousseau dans la matinée.”Sur l’acétamipride, où on est dans le mur, on en a besoin pour quelques productions de manière dérogatoire, dans un temps encadré, le temps que la recherche et l’innovation nous donnent des solutions”, avait-il ajouté.Le retour de ce pesticide de la famille des néonicotinoïdes est un point de crispation majeur de la loi, qui prévoit aussi de faciliter la construction de bâtiments d’élevage intensif et le stockage de l’eau.En interne à la FNSEA, le message est de “ne rien lâcher” plus d’un an après les mobilisations de début 2024 pour obtenir “enfin” les mesures de simplification promises par le gouvernement.Arnaud Rousseau a défendu une approche “pragmatique” sur le stockage de l’eau et les seuils d’élevage pour contrer “l’espèce de délire environnemental qu’on entend, qui consiste à dire que les agriculteurs seraient des pollueurs qui font n’importe quoi”.

Pesticides: vers l’examen d’une motion de rejet tactique sur la loi Duplomb

La bataille parlementaire autour de la loi agricole dite Duplomb a viré lundi à la joute tactique, les partisans du texte s’apprêtant à rejeter son examen à l’Assemblée pour contourner le “mur” d’amendements dressé par la gauche, qui dénonce en retour un “49.3 déguisé”.Observés par des agriculteurs venus avec des tracteurs manifester devant l’Assemblée à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, les députés s’apprêtent peut-être à écrire un scénario singulier.A front renversé, en fin d’après-midi, les députés favorables au texte tenteront de le repousser par une motion de rejet préalable, défendue par le rapporteur LR Julien Dive, alors que les opposants à la proposition de loi tenteront de la maintenir dans l’hémicycle.Comment expliquer cette partition baroque ? Le bloc central et le RN entendent faire adopter la motion pour que le texte poursuive directement sa navette parlementaire devant une commission mixte paritaire (CMP), réunissant à huis clos sept députés et sept sénateurs. Une manière de sauter l’obstacle des quelque 3.500 amendements déposés, dont 1.500 des écologistes et 800 des insoumis.Une nécessité face à un “blocage en bonne et due forme” contre un texte “essentiel” pour les agriculteurs, selon M. Dive. “La marque d’une fébrilité du camp gouvernemental” pour la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain, qui estime auprès de l’AFP que le bloc central ne “veut pas assumer son vote sur certaines mesures”.Parmi lesquelles la réintroduction, à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain font l’objet d’inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n’avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.”Nous nous opposerons fermement à cette motion (de rejet), fruit d’une lâcheté politique et d’une soumission totale de la droite aux lobbys de l’agrobusiness”, a déclaré le groupe LFI. “On va essayer de déposer une motion de censure” contre le gouvernement Bayrou, a déclaré devant des journalistes la cheffe du groupe insoumis Mathilde Panot, dénonçant un “49.3 déguisé”.- “ça ne vaut pas quitus” -A contrario, le Rassemblement national soutiendra la motion de rejet, une “nécessité pour que le texte puisse avancer”, a argué le député Jean-Philippe Tanguy. Tout comme une bonne partie du bloc central : “Quand on tire l’élastique faut pas s’étonner qu’il vous revienne dans la figure”, a estimé le chef du groupe Horizons Paul Christophe, en référence au nombre d’amendements déposés par la gauche.Les seules inconnues résident dans l’affluence dans l’hémicycle et le nombre d’élus centristes qui pourraient voter contre la motion, échaudés par la réintroduction de néonicotinoïdes.Une autre solution a été mise sur la table en milieu d’après-midi par la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet : le recours à un “temps législatif programmé”, disposition prévue par le règlement de l’Assemblée permettant de fixer un nombre d’heures maximal de débats, réparti entre les groupes en fonction de leur poids.Les Insoumis étaient contre le principe. “Nous étions prêts à aller vers cela, mais le bloc central ne voulait pas réellement en parler”, a affirmé pour sa part Mme Chatelain.Si la motion de rejet au texte est adoptée en fin d’après-midi, celui-ci poursuivra donc son chemin vers la CMP sur la base de la version des sénateurs, favorisant ces derniers dans les négociations. Mais même en cas d’accord dans cette instance, il faudra un dernier vote dans chaque chambre, et l’équilibre du texte sera particulièrement scruté à l’Assemblée.Car la version adoptée au Sénat, à l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb, regorge de sujets clivants. Par exemple le degré d’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides, ou encore des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau.En commission les députés avaient ajouté des garde-fous sur les pesticides, voire supprimé des dispositions sur l’Anses ou le stockage de l’eau.”Nous voterons la motion de rejet (…) ça ne vaut pas quitus pour le texte” in fine, a prévenu lundi le patron des députés MoDem Marc Fesneau, demandant “des bougés en CMP”.sac-parl/la/jmt/swi 

French surgeon says deserves no ‘leniency’ after abusing child patients

A French surgeon who sexually abused hundreds of patients over two decades, most of them minors, said Monday he was asking for no “leniency” as his three-month trial nears a verdict.Joel Le Scouarnec, 74, has admitted sexually assaulting or raping 299 patients — 256 of them under 15 — in hospitals in western France between …

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De nouvelles fouilles démarrent dans le “cimetière” d’Emile Louis

Plus de 400 gendarmes mobilisés pour ratisser le “cimetière” d’Emile Louis: de nouvelles opérations de fouilles ont démarré lundi à Rouvray dans l’Yonne pour retrouver d’éventuelles traces des victimes du tueur en série.Une cinquantaine de militaires étaient présents dès le matin sur le secteur bouclé, pour une première journée consacrée à la préparation de la zone, avec du balisage et du ratissage, a constaté un correspondant de l’AFP. Les recherches “terrestres mais également subaquatiques” commenceront mardi et mobiliseront “448 militaires” et des moyens spécialisés de l’Institut de recherche criminel de la gendarmerie ou d’anthropologie judiciaire, a expliqué le colonel Nicolas Nanni.Les opérations dureront “au moins une semaine, probablement quinze jours”, a indiqué le procureur d’Auxerre Hugues de Phily.Il s’agit de la deuxième opération de fouilles en quelques mois dans cette affaire vieille d’un demi-siècle. Une campagne réalisée en septembre a mis au jour des morceaux de vêtements, mais n’a pas permis de retrouver de nouvelles dépouilles.Emile Louis a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes filles handicapées de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), disparues dans l’Yonne entre 1975 et 1979. L’ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d’accueil à leur institut médico-pédagogique, a reconnu avoir dissimulé les corps dans une zone boisée de Rouvray, à dix kilomètres au nord-est d’Auxerre, mais seuls deux ont été retrouvés. Emile Louis est décédé en 2013 à 79 ans.Fin 2018, un crâne a été retrouvé dans son “cimetière” et identifié comme étant celui de, Marie Coussin, une enfant de l’assistance disparue en 1975 qui ne figure pas sur la liste des victimes connues du tueur.Les recherches visent donc à la fois à retrouver les cinq corps des victimes identifiées d’Emile Louis et de cette potentielle huitième victime.”On attend de voir ce que cela donnera”, a réagi Jacques Ponce, le fils de cette dernière, auprès de l’AFP. “Je souhaite pouvoir donner une sépulture à ma mère. On a un peu le sentiment que c’est en raison de l’attention médiatique sur cette affaire qu’ils continuent les recherches”.Le secteur choisi cette fois est différent de celui des précédentes recherches. Un périmètre “parfaitement pertinent” pour Didier Seban, l’avocat de l’Association de défense des handicapées de l’Yonne, qui réunit des familles de victimes. “On est sur les rives du Serein (…) Les fouilles sont compliquées parce que les lieux ne sont pas du tout entretenus”, explique-t-il.”Amener des réponses aux familles, retrouver le corps d’une personne disparue, rien que ça a un sens”, estime de son côté Me Corinne Herrmann, qui a beaucoup travaillé sur le dossier des disparues de l’Yonne.

franceinfo: des journaux toutes les heures et Loïc de la Mornais en plateau

La chaîne télé franceinfo profite de son changement de numéro pour évoluer: elle proposera désormais des journaux toutes les heures et repense sa case 21h/23h, confiée à Loïc de la Mornais, a-t-elle annoncé lundi.Passer du canal 27 de la TNT (télévision numérique terrestre) au 16 est “une opportunité magnifique”, a déclaré le directeur de l’information du groupe public France Télévisions, Alexandre Kara, lors d’une conférence de presse.Effectif à partir du 6 juin, ce changement s’inscrit dans une vaste modification de la numérotation décidée par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel.Les quatre chaînes info seront toutes regroupées: outre franceinfo, BFMTV basculera sur le numéro 13 (au lieu du 15 auparavant), CNews sur le 14 (au lieu du 16) et LCI sur le 15 (au lieu du 26).Jusque-là dernière dans la numérotation des chaînes TNT gratuites, franceinfo l’est aussi au classement des audiences des chaînes info (0,8% en avril selon Médiamétrie, contre 1,8% pour LCI, 2,7% pour BFMTV et 3,3% pour CNews). Avancer sur la grille pourrait donc lui permettre de faire mieux.”Il n’y aura pas d’effet miracle (…), tout dépend de ce qu’on mettra à l’antenne”, a tempéré Romain Messy, directeur de la rédaction depuis mars.Pour “trouver l’essentiel de l’actu à heure fixe”, comme à la radio, la chaîne télé proposera toute la journée des journaux de 6 ou 7 minutes chaque heure, et les rappels des titres chaque demi-heure.En outre, franceinfo “redéfinit” sa tranche 21h-23h, confiée à Loïc de la Mornais, jusque-là grand reporter à France 2.”Il est l’incarnation du terrain, du reportage, de cette coloration qu’on veut donner à l’antenne”, a commenté Muriel Pleynet, directrice de franceinfo.Autre nouveauté, l’arrivée d’un 18h-20h le week-end, présenté par Myriam Encaoua (ex-LCP). En semaine, cette tranche est animée par Sonia Chironi.Toujours le week-end, la chaîne proposera du direct non-stop, ce qui n’était pas le cas jusque-là.”On avait une faiblesse globale le week-end”, a analysé M. Messy.Enfin, franceinfo a opéré une “réorganisation structurelle” après deux polémiques en début d’année liées à la couverture de la situation à Gaza. Cela avait abouti à la mise en retrait de son directeur Laurent Delpech.Pour la campagne de communication accompagnant le changement de numérotation, franceinfo a choisi le slogan “L’information n’est pas une opinion”, qui sonne comme une pique envers CNews, contrôlée par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré.”Les faits, c’est une ligne qui n’est pas celle prise par un certain nombre de médias aujourd’hui”, a estimé M. Kara sans citer de noms.

“Plaisanterie” ou coup au visage: Macron contraint de justifier une vidéo virale avec son épouse

“Chamaillerie”, “complicité” ou coup au visage ? Emmanuel Macron a été contraint lundi de démentir toute “scène de ménage” avec son épouse après la diffusion d’une vidéo devenue virale, accusant en retour “les Russes” et “les extrêmes” de faire feu de tout bois pour l’attaquer.L’arrivée du président français au Vietnam ne s’est pas passée comme prévu.Alors que la porte de son avion s’ouvre, dimanche soir, sur le tarmac de l’aéroport de Hanoï, des images tournées par l’agence américaine Associated Press montrent la silhouette d’Emmanuel Macron qui apparaît, encore à l’intérieur de l’appareil.À ce moment-là, les deux bras de Brigitte Macron surgissent, sans qu’on puisse la voir en entier, et elle porte vivement les deux mains au visage du président dans ce qui peut ressembler à un petit coup. Le chef de l’État semble surpris, a un mouvement de recul, mais se tourne rapidement pour faire un salut vers l’extérieur.Le couple présidentiel s’engage ensuite sur l’escalier, Emmanuel Macron tend son bras à son épouse comme il en a l’habitude mais elle ne le saisit pas.L’image a circulé rapidement durant la nuit, notamment sur plusieurs comptes habituellement hostiles à Emmanuel Macron, avec nombre de commentaires sur de présumées tensions dans le couple. De quoi brouiller le message de la France, qui veut faire de cette tournée de six jours qui s’ouvre en Asie du Sud-Est un moment diplomatique important.D’autant que la communication de l’Elysée évolue au fil des heures.La présidence a d’abord démenti lundi au réveil la véracité des images, évoquant la possible intervention de l’intelligence artificielle, avant qu’elles ne soient authentifiées.Un proche du président a ensuite parlé d’une banale “chamaillerie” de couple.”C’était un moment où le président et son épouse décompressaient une ultime fois avant le début du voyage en chahutant”, a finalement commenté plus officiellement l’entourage d’Emmanuel Macron auprès des journalistes qui suivent la tournée.”C’est un moment de complicité. Il n’en suffisait pas plus pour donner du grain à moudre aux complotistes”, a-t-on ajouté de même source, attribuant les commentaires négatifs en premier lieu aux sphères prorusses.- Les “maboules” et les “fadas” -Des affirmations que le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a qualifiées de “mensonges pavloviens dignes des républiques bananières”. “Face au moindre problème, la Macronie accuse +l’intelligence artificielle+ et +les services russes+, avant de justifier l’injustifiable”, s’est-il indigné sur X.En fin de journée à Hanoï, Emmanuel Macron a fini par répondre lui-même aux questions des journalistes, pour justifier les images et contre-attaquer contre les “maboules” et les “fadas”.Sur la vidéo, “nous sommes en train de nous chamailler et plutôt de plaisanter avec mon épouse et je suis supris par cela”. Et cela “devient une espèce de catastrophe géoplanétaire où certains sont en train même d’avoir des théories”, a déploré le chef de l’Etat, après une long regard silencieux accompagné d’un sourire ironique.Il a tenté d’établir un parallèle avec d’autres images virales, et l’interprétation qui en a été faite, qui ont circulé ces dernières semaines, notamment celle dans le train pour l’Ukraine avec les dirigeants britannique et allemand. L’Elysée avait dû démentir sur les réseaux sociaux les commentaires qui les accusaient de consommer de la drogue.”Depuis trois semaines (…), il y a des gens qui ont regardé des vidéos et qui pensent que j’ai partagé un sac de cocaïne, que j’ai fait un mano à mano avec un président turc et que, maintenant, je suis en train d’avoir une scène de ménage avec ma femme”, a ironisé Emmanuel Macron.”Rien de tout ça n’est vrai. Pourtant, ces trois vidéos sont vraies, donc il faut que tout le monde se calme et surtout s’intéresse au fond de l’actualité”, a-t-il martelé.Il a attribué ces instrumentalisations à “des réseaux qui sont assez tracés”, pointant du doigt nommément “les Russes” et “les extrêmes en France”.”Après on a des tas de comptes, anonymes ou pas”, ceux à qui “le caramel monte à la tête”, y compris des “commentateurs d’actualité qui n’ont jamais beaucoup aimé ce que je faisais qui expliquaient ce matin que j’avais une diplomatie d’homme battu, pour vous dire à quel point ce sont des fadas”, a-t-il conclu.

Pesticides: la bataille tactique s’ouvre à l’Assemblée sur la loi Duplomb

La loi agricole dite Duplomb, qui divise l’Assemblée sur la réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, arrive lundi dans l’hémicycle pour une première séance qui pourrait être la dernière : le bloc central espère contourner la multitude d’amendements déposés par les écologistes et insoumis en déposant une motion de rejet.Près de 3.500 amendements (certains seront irrecevables ou retirés) et moins de deux heures de discussions ? C’est le scénario singulier que pourrait écrire en fin d’après-midi l’Assemblée nationale, scrutée par les agriculteurs. Des tracteurs sont stationnés aux abords du palais Bourbon depuis le début de la matinée, à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, pour défendre leur position sur les pesticides, le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages.”Vital” pour la FNSEA, premier syndicat agricole, le texte est “d’inspiration trumpienne”, accuse la députée écologiste Delphine Batho, quand Aurélie Trouvé (LFI) dénonce dans Le Monde “une capitulation politique, celle de la bifurcation écologique”.Parmi leurs griefs : la réintroduction, à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain font l’objet d’inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n’avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Contraintes à l’exercice du métier” -Écologistes et insoumis ont déposé une large majorité des amendements (près 1.500 pour les écologistes et 800 pour LFI), réfutant toute “obstruction”. “C’est un blocage en bonne et due forme” contre un texte “essentiel” pour les agriculteurs, réplique Julien Dive (LR).Ajoutant au baroque, le député rapporteur de ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” a lui-même déposé une motion de rejet, qu’il pourrait défendre à la tribune pour contourner le “mur d’amendements”.Le but de cette manÅ“uvre tactique ? Si la motion est adoptée en tout début de séance, le texte ne sera pas débattu à l’Assemblée, et sera directement envoyé en commission mixte paritaire (CMP). Cette instance, composée de sept sénateurs et sept députés, devra alors élaborer une version commune du texte, à huis clos.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé “les parlementaires qui [les] soutiennent à voter cette motion de rejet”.A contrario, les contempteurs du texte espéreront que la motion échoue, et qu’il soit modifié dans l’hémicycle. – Sujets clivants -Le RN devrait voter pour : nos députés “feront tout pour que la loi Duplomb (…) soit adoptée !” a martelé Marine Le Pen lundi sur X, tout comme une bonne partie du bloc central. Les inconnues résident dans l’affluence dans l’hémicycle et le nombre d’élus centristes qui pourraient voter contre la motion, échaudés par la réintroduction de néonicotinoïdes.Cette stratégie est “la marque d’une fébrilité du camp gouvernemental. C’est une façon de contourner le vote parce qu’ils ont peur d’assumer leurs votes sur ce texte-là”, dénonce auprès de l’AFP la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Elle dénonce le fait que la CMP sera “à huis clos, sur des sujets majeurs pour la santé de nos agriculteurs”.Outre la motion de rejet, d’autres options sont sur la table, comme un retrait d’amendements ou un temps législatif programmé. Cette disposition prévue par le règlement de l’Assemblée permet de fixer un nombre d’heures maximal de débats, réparti entre les groupes en fonction de leur poids.Une “conférence des présidents” de l’Assemblée se réunira à 15H00 pour discuter de la marche à suivre.Si jamais le texte est rejeté dès lundi, la CMP repartirait de la version sénatoriale, favorisant les parlementaires de la chambre haute dans la négociation. Si la CMP trouve un accord, il devra encore être adopté par un dernier vote dans chaque chambre.La version du texte adoptée à la chambre haute, à l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb, ne manque pas de sujets clivants, au-delà des pesticides, parmi lesquels le degré d’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides ou encore des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau.

Pesticides: la bataille tactique s’ouvre à l’Assemblée sur la loi Duplomb

La loi agricole dite Duplomb, qui divise l’Assemblée sur la réintroduction de pesticides néonicotinoïdes, arrive lundi dans l’hémicycle pour une première séance qui pourrait être la dernière : le bloc central espère contourner la multitude d’amendements déposés par les écologistes et insoumis en déposant une motion de rejet.Près de 3.500 amendements (certains seront irrecevables ou retirés) et moins de deux heures de discussions ? C’est le scénario singulier que pourrait écrire en fin d’après-midi l’Assemblée nationale, scrutée par les agriculteurs. Des tracteurs sont stationnés aux abords du palais Bourbon depuis le début de la matinée, à l’appel des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA, pour défendre leur position sur les pesticides, le stockage de l’eau ou l’agrandissement des élevages.”Vital” pour la FNSEA, premier syndicat agricole, le texte est “d’inspiration trumpienne”, accuse la députée écologiste Delphine Batho, quand Aurélie Trouvé (LFI) dénonce dans Le Monde “une capitulation politique, celle de la bifurcation écologique”.Parmi leurs griefs : la réintroduction, à titre dérogatoire, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes interdit en France depuis 2018. Ses effets chez l’humain font l’objet d’inquiétudes, même si ces risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur.Autorisé ailleurs en Europe, il est notamment réclamé par les filières de betterave ou de noisette, qui estiment n’avoir aucune autre solution contre les ravageurs. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.- “Contraintes à l’exercice du métier” -Écologistes et insoumis ont déposé une large majorité des amendements (près 1.500 pour les écologistes et 800 pour LFI), réfutant toute “obstruction”. “C’est un blocage en bonne et due forme” contre un texte “essentiel” pour les agriculteurs, réplique Julien Dive (LR).Ajoutant au baroque, le député rapporteur de ce texte visant à “lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur” a lui-même déposé une motion de rejet, qu’il pourrait défendre à la tribune pour contourner le “mur d’amendements”.Le but de cette manÅ“uvre tactique ? Si la motion est adoptée en tout début de séance, le texte ne sera pas débattu à l’Assemblée, et sera directement envoyé en commission mixte paritaire (CMP). Cette instance, composée de sept sénateurs et sept députés, devra alors élaborer une version commune du texte, à huis clos.Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé “les parlementaires qui [les] soutiennent à voter cette motion de rejet”.A contrario, les contempteurs du texte espéreront que la motion échoue, et qu’il soit modifié dans l’hémicycle. – Sujets clivants -Le RN devrait voter pour : nos députés “feront tout pour que la loi Duplomb (…) soit adoptée !” a martelé Marine Le Pen lundi sur X, tout comme une bonne partie du bloc central. Les inconnues résident dans l’affluence dans l’hémicycle et le nombre d’élus centristes qui pourraient voter contre la motion, échaudés par la réintroduction de néonicotinoïdes.Cette stratégie est “la marque d’une fébrilité du camp gouvernemental. C’est une façon de contourner le vote parce qu’ils ont peur d’assumer leurs votes sur ce texte-là”, dénonce auprès de l’AFP la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Elle dénonce le fait que la CMP sera “à huis clos, sur des sujets majeurs pour la santé de nos agriculteurs”.Outre la motion de rejet, d’autres options sont sur la table, comme un retrait d’amendements ou un temps législatif programmé. Cette disposition prévue par le règlement de l’Assemblée permet de fixer un nombre d’heures maximal de débats, réparti entre les groupes en fonction de leur poids.Une “conférence des présidents” de l’Assemblée se réunira à 15H00 pour discuter de la marche à suivre.Si jamais le texte est rejeté dès lundi, la CMP repartirait de la version sénatoriale, favorisant les parlementaires de la chambre haute dans la négociation. Si la CMP trouve un accord, il devra encore être adopté par un dernier vote dans chaque chambre.La version du texte adoptée à la chambre haute, à l’initiative du sénateur LR Laurent Duplomb, ne manque pas de sujets clivants, au-delà des pesticides, parmi lesquels le degré d’influence du gouvernement dans le travail de l’agence sanitaire Anses sur les autorisations de pesticides ou encore des dérogations environnementales pour certains projets de prélèvements et stockage d’eau.

Contre les pucerons de la betterave, pas de pesticides: Agriodor parfume les champs

“Toute la différence avec les pesticides, c’est que les odeurs, ça ne tue pas”: dans son laboratoire de Rennes, Ené Leppik, cofondatrice de la jeune pousse française Agriodor, invente avec son équipe des parfums qui chassent les insectes ravageurs des cultures.En trois ans, l’entreprise a mis au point un produit de biocontrôle baptisé Insior qui donne des résultats très prometteurs contre le puceron vert, vecteur de la jaunisse de la betterave sucrière qui peut entraîner jusqu’à 30% de perte de récolte.Dans les champs traités, “les populations de pucerons sont réduites de moitié: ils sont perturbés, ils s’alimentent moins et se reproduisent moins (…), on a cassé la reproduction exponentielle dans la parcelle”, explique la chercheuse, directrice scientifique d’Agriodor.L’équipe, qui regroupe éthologues, entomologistes, agronomes et chimistes, a élaboré une “stratégie olfactive”: étudier le comportement du puceron vert pour déterminer les odeurs qu’il n’aime pas, avant de fabriquer le cocktail qui le fera fuir.- “Vin chaud” -Mais comment capturer une odeur ? Tout se passe au laboratoire analytique d’Agriodor à Rennes. Les plantes émettent des odeurs “à l’état de traces”. Pour les prélever, la technicienne Marie Gresle crée un espace fermé autour de la plante: une sorte de petite cage entourée de plastique transparent.L’air de la cage est pompé et dirigé sur une cartouche de résine, où les odeurs vont se fixer. Un solvant permet de les récupérer et de les analyser, notamment à l’aide d’un spectromètre de masse.C’est là que les effluves se transforment en chiffres. On peut identifier et quantifier les molécules composant les odeurs: “L’idée est de déterminer combien de molécules dans un certain volume d’air créent un comportement de fuite chez l’insecte”, explique Ené Leppik.Pour tester ses découvertes, Agriodor élève pucerons verts, mouches et autres ravageurs des cultures. Des travaux ont ainsi été lancés sur la Drosophila suzukii, qui s’attaque aux cerises, ou sur les thrips, présentes sur les cultures maraichères et tropicales. Diverses expériences permettent d’étudier leur appétence ou dégoût pour chacune des molécules.Le répulsif Insior qui éloigne Myzus persicae, le puceron de la betterave, est un concentré de différentes molécules synthétisées dans de minis granulés, à épandre à raison de quatre kilogrammes par hectare.La recette, secrète, contient des molécules olfactives présentes dans plus de 30 plantes communes, dont le romarin. Cela sent le clou de girofle, un agriculteur y reconnaît “l’odeur du vin chaud”.Autorisé en 2024 par dérogation sur 500 hectares, essentiellement en France mais aussi au Royaume-Uni et en Allemagne, ce répulsif est distribué depuis quelques mois par Syngenta: le géant mondial des pesticides, qui cherche à élargir sa palette de produits de biocontrôle, vante “l’approche innovante” d’Agriodor.L’enjeu est de taille pour les cultures industrielles: la France est deuxième producteur européen de sucre de betterave, derrière l’Allemagne, et exporte annuellement environ 2,4 millions de tonnes de sucre, soit près de la moitié de sa production.C’est notamment pour préserver cette filière sucrière que certains syndicats agricoles réclament la réautorisation en France d’un insecticide néonicotinoïde, très toxique pour les pollinisateurs. Cette réintroduction est prévue par une proposition de loi qui arrive lundi à l’Assemblée nationale.- “Approche holistique” -Mais pour l’agriculteur Benoit Ambeza, qui teste Insior dans ses champs de betteraves du Pas-de-Calais, il n’est pas question de “revenir en arrière”. “Il faut trouver des alternatives (aux néonicotinoïdes, NDLR) moins agressives pour la plante et plus acceptables pour le consommateur et pour nous (…), on met notre santé en jeu aussi”, affirme-t-il à l’AFP.Il utilise Insior “en préventif”: en piquant la plante pour se nourrir de sève, l’insecte perturbe la photosynthèse et donc la production de sucre. Le plant est sensible lorsqu’il développe ses premières feuilles. Mais au-delà de 12 feuilles, la culture est “assez forte” pour supporter l’assaut.Ce produit est-il une alternative aux pesticides conventionnels ? “C’est une solution de biocontrôle. On ne peut pas remplacer une solution qui tue 99% ou 100% des insectes”, répond Ené Leppik.”Le problème, c’est que (les néonicotinoïdes) tuent aussi les prédateurs du puceron. Avec notre solution olfactive, on empêche ou on retarde l’invasion des pucerons et cela donne le temps à ses prédateurs naturels, comme la coccinelle ou les syrphes, d’arriver”, explique-elle, défendant une “approche holistique”.