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Après les violences en marge du sacre du PSG, le gouvernement plaide pour des “peines minimales”

Après les violences en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, le gouvernement a défendu mardi l’instauration dans la loi de “peines minimales” pour répondre à “l’exaspération” des Français devant ces scènes, une proposition qui laisse dubitatifs les magistrats.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a ouvert le bal mardi matin, au lendemain des premières condamnations à Paris, estimant qu’elles n’étaient “plus à la hauteur”.”À la suite des graves incidents d’ordre public et des désordres répétés de ce weekend, une partie des condamnations pour violences, notamment commises à l’encontre des forces de l’ordre et pour destructions de biens, ne sont plus à la hauteur de la violence que connaît notre pays”, a écrit le ministre sur X.Alors que la grande fête après la victoire du PSG face à l’Inter Milan samedi à Munich a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et en régions, quatre personnes ont déjà été condamnées lundi soir dans la capitale à des peines de deux à huit mois d’emprisonnement avec sursis, assorties de 500 euros d’amende, selon le parquet de Paris.Mardi, huit ont été condamné à des peines de prison, dont des fermes, allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt. “Il faut que les magistrats (…) puissent juger ces faits en disposant d’une échelle de peines ferme, simple et réellement adaptée à la délinquance d’aujourd’hui”, estime M. Darmanin.”Comme je l’ai proposé publiquement, il faut faire évoluer radicalement la loi: supprimer les aménagements de peine obligatoires, supprimer le sursis et mettre en place par la loi une condamnation minimum systématique une fois la culpabilité reconnue”, a-t-il détaillé. “Par exemple, trois mois de prison ferme (réellement exécutés) minimum pour toute agression envers un représentant de l’État ou encore amende très élevée pour toute destruction”.Sur le plateau de TF1 dans la soirée, il a appelé à changer “très vite” le code pénal.Le Premier ministre François Bayrou a soutenu la proposition d’une peine minimale devant les députés, lors de la séance de questions au gouvernement.”La première de ces réponses c’est peut-être, le garde des Sceaux l’a proposé, là où, dans la loi, sont inscrites des peines maximales, on puisse inscrire aussi des peines minimales”, a-t-il affirmé. Et “il faut que l’aggravation des peines liées à des violences en réunion et à des violences préméditées, (…) soit plus nette”, a-t-il ajouté.- Peine “graduée” -“Clairement, les Français veulent des sanctions exemplaires et la fin des aménagements de peine contre les casseurs qui ont gâché la fête samedi. Seul espoir que ces violences, ces saccages, NE SE REPRODUIRONT PLUS à l’avenir”, avait écrit plus tôt sur X la présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse.”La justice a vocation à regarder chaque dossier et non pas (à) gérer en fonction de l’émotion collective”, a commenté de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, plaidant pour une justice “juste” et qui “cherche à comprendre les circonstances”.”S’il s’agit du retour des peines plancher, on sait que ça n’a pas fonctionné”, commente auprès de l’AFP Aurélien Martini, secrétaire général adjoint de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).Instaurées en 2007 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les peines plancher ont été supprimées en 2014 par François Hollande. Les partis de droite et d’extrême droite appellent régulièrement à revenir à ce dispositif, qui selon plusieurs études s’est révélé inefficace.”Il faut afficher clairement les objectifs: si c’est de mettre plus de monde en prison, matériellement ça n’est pas possible”, observe M. Martini, évoquant le problème endémique de la surpopulation carcérale.Au 1er mai, la France comptait en effet 83.681 personnes incarcérées, un chiffre inégalé, pour seulement 62.570 places opérationnelles.Même avis du côté du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), pour qui “la justice a, avant toute chose, besoin de remèdes crédibles à la surpopulation carcérale et de moyens supplémentaires pour remplir sa mission de prévention de la récidive par la réinsertion”.”Une peine est efficace si elle est graduée et adaptée”, souligne de son côté Céline Bertetto, présidente de l’Association nationale des juges de l’application des peines, rappelant que les magistrats doivent individualiser les peines en tenant compte des faits, de la personnalité des auteurs et de leurs antécédents.edy-sdu-gd-al/mat/

Lee Jae-myung’s rise from poverty to the South Korean presidency

Lawsuits, scandals, armed troops and a knife-wielding attacker all failed to deter Lee Jae-myung’s ascendancy from sweatshop worker to the South Korean presidency.After losing by a razor-thin margin in 2022, the left-leaning Democratic Party candidate is now set to take office Wednesday after winning a landslide victory.Opponents decry Lee, 60, for his populist style.But his …

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South Korea’s centre-left leader Lee wins presidency

South Korea’s centre-left leader Lee Jae-myung hailed voters’ “great decision” as he was declared the winner of a snap presidential election early Wednesday, capping months of political chaos.Six months to the day after ex-president Yoon Suk Yeol plunged the country into crisis with his disastrous declaration of martial law, official results from the National Election …

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Le bateau de Greenpeace interdit au sommet de l’ONU sur les océans à Nice

Le bateau de Greenpeace, qui devait rejoindre la trentaine de navires scientifiques d’ONG invités à Nice en marge du sommet de l’ONU sur les océans n’aura finalement pas le droit d’entrer dans le port, a-t-on appris auprès de l’ONG et de la mairie.L’Arctic Sunrise, un navire de la flotte internationale de Greenpeace, devait rester amarré trois jours à Nice, dans le sud-est de la France, à partir de mercredi.Le Thalassa ou le Tethys II de l’Ifremer, le navire allemand Meteor, l’Espagnol Odon de Buen, l’Italien Gaia Blu, l’Ocean Explorer de Ray Dalio, la goélette Tara, le Perséverance de Jean-Louis Etienne ou encore le Blue Panda du WWF doivent se relayer dans le port pour accueillir le grand public jusqu’à jeudi, puis les délégations du sommet.Mais le maire et le préfet ont pris un arrêté annulant la participation de l’Arctic Sunrise, qui pourra seulement rester au large. Il n’y a en revanche pas de restriction concernant la participation de membres de Greenpeace au sommet.Selon la mairie, l’arrêté fait suite à une demande de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, exprimée lors d’un comité de pilotage organisé le 22 mai à Nice. Le cabinet de la ministre a démenti, assurant qu’elle ne s’occupait pas des sujets d’ordre public.Pour le patron de Greenpeace, Mads Christensen, il s’agit d'”une décision politique (…) absolument inacceptable”.Mme Pannier-Runacher reproche à Greenpeace le larguage en mer le 21 mai, depuis l’Arctic Sunrise, d’une quinzaine de rochers dans une aire protégée de la Méditerranée pour empêcher le chalutage de fond. “Je ne peux que réprouver qu’un bateau de Greenpeace soit entré dans une aire marine protégée pour y déverser des cailloux (…), soi-disant pour empêcher des chaluts de venir alors que c’est un parc où les chaluts ne sont pas autorisés”, avait-elle déclaré le 22 mai à Nice, à l’issue du comité de pilotage.L’ONG avait répliqué qu’il s’agissait justement d’empêcher une activité certes interdite mais qui perdurait, assurant avoir croisé plusieurs chalutiers en activité lors de son opération.L’Arctic Sunrise avait déjà été banni samedi de la parade de dizaines de navires prévue dimanche au large de Nice à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, à la veille de l’ouverture de la conférence onusienne.L’organisateur de la parade, Yvan Griboval, a expliqué à l’ONG qu’il ne voulait pas prendre le risque d’une action de revendication pendant la parade. Il a assuré à l’AFP qu’il s’agissait d’une décision personnelle, sans “aucune connotation politique”. 

Mohamed Amra, convoqué pour être interrogé, doit être extrait de sa prison “la semaine prochaine”

Le détenu Mohamed Amra, dont l’évasion a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, doit être extrait “la semaine prochaine” de sa prison ultrasécurisée pour être interrogé, a indiqué à l’AFP mardi son avocat, confirmant une information du Parisien.L’interrogatoire du narcotrafiquant doit se tenir dans le bureau des juges d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé, au tribunal de Paris.L’un de ses conseils, Me Lucas Montagnier, a confirmé cette information à l’AFP mais a refusé de préciser le jour ou de commenter cette extraction, qui suscite l’indignation de syndicats pénitentiaires.Car c’est lors d’une précédente extraction de Mohamed Amra, déjà détenu pour d’autres affaires judiciaires, que deux agents pénitentiaires ont perdu la vie, le 14 mai 2024 et que trois autres ont été grièvement blessés.Extrait, Mohamed Amra, originaire de Seine-Maritime et surnommé “La Mouche”, se trouvait dans un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville (Eure) quand un commando l’a alors libéré dans une attaque ultraviolente.Mohamed Amra était ensuite parti en cavale pendant neuf mois, mais a été retrouvé et arrêté le 22 février à Bucarest en Roumanie.”Nous sommes outrés et scandalisés de cette extraction judiciaire”, a réagi auprès de l’AFP Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap Unsa Justice, déplorant que le “principe du recours à la visioconférence” soit “bafoué”.”Si l’on peut comprendre les nécessités de l’instruction et de la présence physique de l’individu, le magistrat aurait très bien pu se déplacer sur son lieu d’incarcération” à Condé-sur-Sarthe (Orne), a-t-il estimé.”C’est incompréhensible et inadmissible envers nos collègues morts et blessés à Incarville”, a-t-il insisté.Mohamed Amra est soupçonné d’avoir tenté plusieurs fois de s’évader, avant le drame d’Incarville: quelques jours plus tôt, déjà, deux tentatives d’évasion avaient avorté.Le 7 mai au matin, la gendarmerie fait fuir quatre hommes cagoulés signalés dans un véhicule près d’Evreux. Et la veille de la déflagration d’Incarville, un barreau scié est détecté dans la cellule de Mohamed Amra.Trente-huit personnes, dont Mohamed Amra, sont mises en examen dans ce dossier tentaculaire, qui a mobilisé des moyens policiers et judiciaires exceptionnels.

Youporn et Pornhub suspendent leur accès en France à partir de mercredi

Le bras de fer est engagé: Aylo, maison mère des sites pornographiques Youporn et Pornhub, va suspendre mercredi et jusqu’à nouvel ordre l’accès aux contenus de ses plateformes en France, afin de protester contre l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs. “Nous avons pris la décision difficile de suspendre l’accès à nos sites en France dès demain après-midi et d’utiliser nos plateformes pour nous adresser directement au public français”, a déclaré mardi Alex Kekesi, vice-présidente de la communauté et de la marque chez Aylo, lors d’une conférence de presse en ligne.Les internautes cherchant à aller sur les sites Youporn, Pornhub et Redtube tomberont ainsi sur une page d’accueil qui détaille la position de l’entreprise sur le sujet, avec une image du tableau “la Liberté guidant le peuple” du peintre Eugène Delacroix. – “Panneau publicitaire géant” -“Nous nous servons de notre site comme d’un panneau publicitaire géant”, a résumé Mme Kekesi. Son groupe entend ainsi protester contre une loi française de 2024 obligeant les éditeurs de sites X à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder, sous peine de sanctions du gendarme du numérique et de l’audiovisuel, l’Arcom, pouvant aller jusqu’au blocage. Ils doivent exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité. Aylo défend de son côté une vérification de l’âge au niveau des appareils et de leur système d’exploitation.  “Google, Apple et Microsoft ont tous la capacité de vérifier l’âge de l’utilisateur au niveau du système d’exploitation ou de l’appareil, et de fournir une information sur l’âge à tout site ou application”, a avancé Solomon Friedman du fonds d’investissement Ethical Capital Partners, propriétaire d’Aylo.”Les mesures mises en place par le gouvernement français sont déraisonnables, disproportionnées et inefficaces”, a-t-il ajouté.Ce système de vérification de l’âge était toutefois réclamé de longue date par les associations de protection de l’enfance.- “Protéger nos enfants” – “Demander aux sites de vérifier l’âge, ce n’est pas stigmatiser les adultes mais juste protéger nos enfants. (…) Si Aylo préfère sortir de la France que d’appliquer notre loi, libre à eux”, a réagi auprès de l’AFP la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz.”Pornhub, YouPorn et Redtube refusent de se conformer à notre cadre légal et décident de partir. Tant mieux ! Il y aura moins de contenus violents, dégradants, humiliants accessibles aux mineurs en France. Au revoir”, a commenté de son côté Aurore Bergé, ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, sur le réseau social X.Dans un communiqué, l’Arcom a dit “prendre acte de cette décision” et a rappelé “sa détermination, partagée par les institutions européennes, à protéger les mineurs en ligne”.Aylo revendique sept millions de visiteurs quotidiens en France sur ses différentes plateformes de contenus pornographiques. Selon l’Arcom, “chaque mois, Pornhub (…) est visité par plus d’un tiers des adolescents de 12 à 17 ans”.L’entreprise Aylo mène une campagne similaire aux Etats-Unis, où ses sites sont bloqués dans 17 Etats — essentiellement dans le sud du pays — qui ont mis en place des lois de vérification de l’âge des utilisateurs.Pornhub est par ailleurs dans le viseur de l’Union européenne. Bruxelles a ainsi ouvert une enquête en mai, dans le cadre de la législation sur les services numériques (DSA), contre cette plateforme d’Aylo ainsi que trois autres sites porno, soupçonnés de ne pas prendre de mesures suffisantes pour empêcher les mineurs d’accéder à leurs contenus. A terme, l’ouverture d’une telle enquête peut aboutir à de lourdes sanctions financières en cas d’infractions avérées.

Le Népal commémore la conquête de l’Annapurna par une expédition française

Maurice Herzog, chef de l’expédition, a réalisé la première ascension de l’Annapurna, atteignant le sommet, qui culmine à 8.091 mètres d’altitude le 3 juin 1950 en compagnie de son compatriote le guide Louis Lachenal. Cette ascension sans oxygène, première conquête d’un sommet de plus de 8.000 mètres, avait fait sensation dans le monde entier.Le Népal a célébré mardi le 75e anniversaire de la première ascension de l’Annapurna, dixième plus haut sommet du monde, réussie en 1950 par les Français Maurice Herzog et Louis Lachenal, un exploit qui a fait date dans les annales de l’himalayisme, ouvrant la voie aux expéditions ultérieures dans ce pays.Quelque 200 personnes se sont rassemblées au camp de base mardi pour commémorer cet anniversaire. Elles ont applaudi lorsque les statues dorées d’Herzog, de Lachenal et du guide népalais Sonam Walung Sherpa, membre de l’expédition, ont été dévoilées, et ont enroulé autour de leur cou des écharpes traditionnelles.”C’est un évènement historique”, a déclaré à l’AFP Him Bahadur Gurung, responsable local de la municipalité rurale d’Annapurna.”Maurice a fait connaître le Népal dans le monde en gravissant l’Annapurna, à une époque où les gens ne savaient pas … que cela pouvait être une aventure”, a-t-il dit.Des dizaines de personnes ont également participé à un marathon de 42,5 km en descente à partir du camp de base de l’Annapurna.”Nous sommes reconnaissants à Herzog d’avoir ouvert les portes aux touristes qui ont contribué au développement de notre village”, a dit une habitante, Radha Gurung, 40 ans.Maurice Herzog (1919 – 2012), auteur d’un livre culte, “Annapurna, premier 8000”, a décrit son arrivée au sommet comme le point culminant de son existence, même si lui même et les membres de l’expédition ont payé cette conquête au prix fort: gelures, amputations, descente et évacuation dans des conditions éprouvantes.L’ascension de l’Annapurna est difficile et dangereuse, le taux de mortalité sur ce sommet où sévissent les avalanches étant plus élevé que sur l’Everest.Depuis cette première, plus de 400 personnes ont atteint le sommet de l’Everest.A son retour en France, Maurice Herzog avait été fêté comme un héros national.Trois ans après la conquête de l’Annapurna, le guide sherpa Tenzing Norgay et le Néo-Zélandais Edmund Hillary avaient atteint pour la première fois le sommet de l’Everest, plus haut sommet du monde.Maurice Herzog est mort en France en 2012 à l’âge de 93 ans.

Procès ordonné pour le policier auteur du tir qui a tué Nahel

Deux ans après la mort à Nanterre du jeune Nahel, point de départ d’un semaine d’émeutes à travers la France, deux juges d’instruction ont ordonné que le policier auteur du tir qui a tué l’adolescent le 27 juin 2023 soit jugé aux assises pour meurtre.”Rien ne démontre que (le policier) Florian M. était autorisé dans la circonstance à faire usage de son arme, en méconnaissance des principes de proportionnalité et d’absolue nécessité”, selon l’ordonnance qu’a pu consulter l’AFP.”Sa mise en accusation devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine sera ordonnée”, poursuivent les magistrats instructeurs dans ce document.”Sous réserve” de recours, un procès pourrait se tenir devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine au 2e ou au 3e trimestre 2026, précise mardi un communiqué du tribunal.Les magistrats ont suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé début mars le renvoi du policier mis en examen devant la cour d’assises.Ils ont également prononcé un non-lieu pour l’autre fonctionnaire présent lors des faits, jusqu’ici témoin assisté pour complicité de meurtre.Nahel a été tué le 27 juin 2023 d’une balle tirée à bout portant par un policier qui contrôlait le véhicule qu’il conduisait. Son décès, devenu symbole des violences policières, avait été à l’origine de plusieurs nuits d’émeutes à travers la France.Dans la foulée, une enquête pour meurtre avait été ouverte. Celle-ci s’est achevée le 2 août dernier. Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, avait été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. “Cette ordonnance est à la fois une déception et ce n’est pas une surprise, il aurait fallu que le juge d’instruction soit courageux pour prendre une autre position que celle du parquet”, a réagi pour l’AFP Me Laurent-Franck Lienard, conseil du policier mis en cause dans ce dossier.L’avocat a indiqué qu’il ferait appel “dans la journée” de cette décision.Son client, Florian M., a été incarcéré pendant cinq mois lors de l’instruction, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.”Nous soutenons que le tir était légitime et nous entendons bien le faire juger”, a ajouté son conseil.Quant au non-lieu dont a bénéficié le second policier, il est “logique” car “les prétendues violences ou menaces de mort qui ont pu lui être imputées sont tout simplement imaginaires”, a réagi son avocate Me Pauline Ragot.”On est dans l’application de la loi, tout simplement”, a pour sa part réagi auprès de l’AFP Me Frank Berton, avocat de la mère de Nahel, qui partage un “sentiment de satisfaction”.”On n’a eu de cesse de dire qu’il n’y avait aucun doute sur la qualification de meurtre qui devait être retenue,le parquet avait la même appréciation, les deux juges d’instruction ont aujourd’hui la même appréciation, reste aujourd’hui à convaincre la cour d’assises”, a-t-il conclu.Satisfaction aussi chez Me Pauline Rainaut, avocate de l’adolescent passager arrière de la voiture de Nahel, qui salue “une décision juste qui retient une qualification conforme à la réalité des faits”.Pour Me Margot Pugliese, qui défend plusieurs membres de la famille de Nahel, ce renvoi qui “s’imposait” est un “immense soulagement”. – Reconstitution -Une reconstitution des faits avait eu lieu le 5 mai 2024, notamment pour établir si le policier auteur du tir était en danger de mort.Après celle-ci, un expert accidentologue “confirmait qu’aucune des versions n’était en totale adéquation avec ses constatations et analyses”, selon le réquisitoire du parquet.Les analyses avaient écarté d’un côté des coups portés à Nahel par les policiers, comme les passagers et certains témoins l’avaient affirmé, mais aussi la mise en danger des fonctionnaires.”Il apparaît que le tir de Florian M. n’était pas, au moment du redémarrage, absolument nécessaire ni strictement proportionné, de même qu’il existait d’autres moyens d’immobiliser le véhicule”, estiment les magistrats instructeurs dans leur ordonnance.Cette dernière envoie “un signal désastreux pour notre collègue, pour le monde policier”, a réagi mardi le délégué national du syndicat Alliance Police nationale Eric Henry sur CNews.Dans un communiqué publié sur X, l’autre principal syndicat de policiers, Un1té, a indiqué “prend[re] acte” de cette décision, estimant toutefois que “ce renvoi ne saurait être interprété comme une condamnation”.Le syndicat Unsa police a quant à lui exprimé “son désaccord face à cette décision”, assurant que cette dernière “jette un trouble profond sur la capacité des forces de l’ordre à intervenir face aux menaces”.   En 2023, 36 personnes sont décédées dans le cadre d’une mission de police, selon le rapport annuel de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Budget: le gouvernement confronté à la fragilité de l’économie

Croissance fragile, guerre commerciale, fébrilité politique: à six semaines de l’échéance qu’il s’est fixée pour présenter ses choix budgétaires, le gouvernement français affronte des vents contraires qui compliquent la préparation du budget 2026, à haut risque pour les finances publiques.Le Premier ministre François Bayrou l’a promis: les “grands choix” du prochain budget seront dévoilés avant le 14 juillet, afin de trouver 40 milliards d’euros entre l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales.En coulisses, les grandes manoeuvres ont déjà commencé. Sont programmés un marathon de réunions gouvernementales et des consultations tous azimuts, initiées lors de la douloureuse adoption du budget 2025, impliquant parlementaires, collectivités, patronat et syndicats.Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a indiqué mardi aux députés qu’il recevrait “avant le 15 juillet”, avec sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, “l’ensemble des groupes” représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat afin de recueillir leurs “propositions”. Les décisions de Matignon sur le budget seront “nourries du dialogue avec le Parlement”, a-t-il ajouté. Au-delà de la volonté de redresser des finances publiques exsangues, cette méthode de concertation vise à préserver le gouvernement minoritaire d’une nouvelle censure.Quitte à maintenir le flou sur la nature des mesures qui seront prises: TVA sociale? Non-indexation de prestations sociales? Suppression de niches fiscales? Aucune n’est arrêtée à ce stade, selon Bercy.- “Trop faible” -“Aujourd’hui, le socle gouvernemental semble vraiment trop faible pour pousser des réformes ambitieuses qui permettraient structurellement de rétablir les comptes”, constate Julien Lecumberry, économiste au Crédit Mutuel Arkéa, auprès de l’AFP. Or, la France est au pied du mur. Le gouvernement table encore sur un déficit public de 5,4% du PIB en 2025 et 4,6% en 2026, avant un retour sous le maximum européen de 3% en 2029.Plus pessimiste, la Commission européenne les voit plutôt à 5,6% cette année et 5,7% l’an prochain, les pires de la zone euro. Julien Lecumberry souligne que “les investisseurs sont bien conscients que la trajectoire française est extrêmement délicate”, au point de faire payer plus cher à la France qu’à l’Espagne ou au Portugal ses emprunts à 10 ans. Alors que l’heure tourne pour le budget, la mollesse de l’économie française vient compliquer cette équation déjà difficile, dans un contexte de réarmement européen.Le PIB du pays a enregistré une petite hausse de 0,1% au premier trimestre et l’expansion devrait nettement ralentir en 2025. Après 1,1% l’an dernier, le gouvernement table sur une croissance de 0,7%, une prévision identique à celle de la Banque de France mais supérieure à celles du FMI et de l’OCDE (0,6%). – “Crise de confiance” -Comme facteurs de fragilité, l’OCDE a pointé mardi la hausse des droits de douane américains ainsi que, en France, “le risque de turbulences politiques” et “les incertitudes” budgétaires.   Cette morosité se retrouve dans les indicateurs comme le climat des affaires ou la confiance des ménages, qui se sont assombris en mai.”Ces données dépeignent un tableau plutôt négatif de l’économie française”, juge Charlotte de Montpellier, économiste chez ING. Dans l’industrie, confrontée à des problèmes de compétitivité, à la hausse des droits de douane et à une demande mondiale ralentie, “toute reprise du secteur sera au mieux modérée au cours des prochains mois”, détaille-t-elle dans une note. Et “la dégradation des perspectives dans le secteur des services est inquiétante, l’économie française ne pourra pas compter sur son ancien moteur pour gagner en dynamisme au cours des prochains mois”, ajoute-t-elle.Au lieu de relancer la consommation des ménages, le net coup de frein de l’inflation (0,7% sur un an en mai) s’est plutôt traduit par une épargne accrue (18,8% du revenu disponible au premier trimestre). “On a une économie, effectivement, qui commence à accumuler des vraies fragilités”, mais surtout “une grave crise de confiance” avec des craintes sur le chômage ou les défaillances d’entreprises, analyse Julien Lecumberry. “Les moteurs pour relancer la croissance sont là”, assure-t-il, évoquant l’épargne des ménages ou la trésorerie des entreprises. Mais tant que cette crise de confiance perdurera, “ce sera difficile pour l’économie française de redémarrer. La question est de savoir d’où peut venir ce regain d’optimisme”.Â