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L’Assemblée appelle à abroger la réforme des retraites, via un texte à portée symbolique

Plus de deux ans après la promulgation de la réforme des retraites, l’Assemblée nationale a appelé jeudi à son abrogation lors d’un premier vote sur le sujet dans l’hémicycle, que la gauche espère voir devenir un étendard de la contestation malgré sa portée purement symbolique.A quelques jours de la fin des travaux du “conclave” de partenaires sociaux censés plancher de nouveau sur les retraites, les députés ont adopté une résolution déposée par le groupe GDR (communistes et ultra-marins), lors d’une journée dédiée à ses textes.A la tribune, le président du groupe Stéphane Peu a dénoncé le passage de l’âge légal de départ à 64 ans, adopté à l’époque sans vote, grâce à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. “La plus grande blessure démocratique depuis la négation du vote des Français lors du référendum de 2005”, a-t-il lancé.Adoptée par 198 voix contre 35, avec celles de la gauche, du Rassemblement national et d’une partie du groupe centriste Liot, la résolution n’aura aucune valeur normative. Mais les communistes espèrent en faire un levier politique pour ranimer la contestation, alors qu’une journée de manifestation et de grèves est justement organisée jeudi, à l’appel de la CGT.Quelque 165 points de rassemblement sont prévus en France. A Paris, le cortège s’élancera à 14H00 depuis l’Ecole militaire et doit passer à proximité du lieu où la concertation sur les retraites se poursuit.- Abrogation ou référendum -“Les Français ont de la mémoire et ils n’ont pas tourné la page”, a affirmé M. Peu, – qui a commencé son discours devant un hémicycle largement vide. Le chef du groupe communiste a exigé du gouvernement qu’il respecte le vote de la résolution, en abrogeant la réforme ou en convoquant un référendum. “Nous ne renoncerons jamais à revenir sur cette réforme injuste et injustifiée”, a abondé son homologue LFI Mathilde Panot.”La démographie et l’allongement de la durée de vie constituent des contraintes qui conditionnent les recettes et les dépenses de notre système de retraite. Que vous le vouliez ou non”, a rétorqué Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail. “Vous nous dites +très bien, on va dans le mur, mais proposons une abrogation symbolique+”, a piqué la députée macroniste Stéphanie Rist, dénonçant une “farce”.Le texte “affirme l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives” de la loi du 14 avril 2023, à savoir “le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027″.”Une simple pétition de principe”, a critiqué Théo Bernhardt (RN), reprochant à la gauche de ne pas avoir soutenu les initiatives de son groupe pour une abrogation.Mais le vote “démontre qu’il y a une exigence démocratique” pour abroger la réforme ou remettre la mesure d’âge en jeu au Parlement, a estimé après le vote la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain devant les journalistes.”Ils ont 80% des salariés contre eux, 66% des Français contre eux, tous les syndicats, et une très large majorité des députés à l’Assemblée nationale (…) vous ne pouvez pas faire un message plus clair”, a abondé François Ruffin, député de son groupe.- Conclave -Le sujet des retraites a retrouvé une actualité en janvier, à la faveur du compromis noué entre le Premier ministre François Bayrou et le groupe PS à l’Assemblée.Ces derniers ont accepté de ne pas censurer son gouvernement, contre un ensemble de promesses, dont la remise en chantier de la réforme des retraites.Mais après l’enthousiasme a rapidement point la déception. Après avoir appelé à des discussions “sans totem ni tabou”, le Premier ministre a successivement imposé l’objectif d’un équilibre financier en 2030, puis fermé la porte à un retour aux 62 ans. Les syndicats FO et CGT ont claqué la porte dès le début des discussions.Les organisations restant autour de la table prévoient de clore leurs travaux le 17 juin. Pour l’instant, le Medef n’a exprimé aucune ouverture quant aux demandes des syndicats, qui veulent notamment obtenir des possibilités de partir plus tôt pour les femmes qui ont eu des enfants, ou pour les personnes ayant travaillé dans des conditions pénibles ou usantes.Quant aux députés socialistes, ils agitent de nouveau la menace d’une censure du gouvernement Bayrou, si ce dernier ne soumet pas au Parlement un éventuel accord entre les partenaires sociaux.

A Paris, la relation cyclistes-piétons en quête d’équilibre

Sur la piste cyclable du boulevard Sébastopol, dans le centre de Paris, l’arrivée des beaux jours a fait grossir les troupes: les passages y sont incessants. Pour les piétons, il est ainsi bien difficile de se frayer un chemin sur certaines artères de la capitale, suscitant des conflits d’usage avec les cyclistes. “Quand je m’arrête à un feu rouge, les piétons parfois ne comprennent pas et me disent +mais allez-y, Madame !+. Mais je respecte la priorité piétons !”, dit Chantal Cousin, 73 ans, pédalant l’air goguenard sur le pont de Tolbiac enjambant la Seine, dans le sud-est de la capitale. “Le grand nombre de cyclistes sur une piste peut faire stresser. Parfois on peut avoir peur de s’arrêter au milieu du flux”, avance Anouk, 26 ans, éducatrice dans un foyer pour jeunes, et cycliste au quotidien. Sur l’axe Sébastopol, le nombre de cyclistes passe de 7.000 par jour l’hiver à plus de 20.000 à partir du printemps. Des chiffres colossaux pour une infrastructure sous-dimensionnée. “Ce n’est pas toujours facile de savoir quand est-ce que l’on doit s’arrêter. Les feux ne sont pas clairs, je trouve, et parfois ils sont cachés par les piétons ou bien les cyclistes”, poursuit la jeune femme qui fait tous ses trajets sur son vélo électrique, “qu’il pleuve ou qu’il vente”. Après la séparation des flux, piétons d’un côté, cyclistes de l’autre, grâce à des pistes cyclables aménagées, avoir une signalisation claire est l’une des demandes de l’association Paris en Selle pour rendre la ville encore plus cyclable. Ses adhérents souhaitent de “grands” feux de signalisation sur les pistes cyclables, semblables à ceux des voies automobiles. Pour le moment, les “feux cyclistes” installés sont souvent de petite taille, donc moins visibles. – “Culture de la courtoisie” -Par la voix de sa porte-parole Marion Soulet, l’association milite aussi pour le respect de la loi d’orientation des mobilités (LOM), qui stipule que d’ici à la fin 2026, les places de stationnement en amont des feux soient supprimées pour améliorer la visibilité. “C’est une question de co-visibilité”, dit Marion Soulet qui voudrait que la mairie de Paris accélère sa mise en place pour respecter les délais d’application de la loi. “Beaucoup de cyclistes ralentissent quand ils voient que le feu passe au rouge, ils anticipent pour éviter de poser le pied à terre.” David Belliard, adjoint à la mairie en charge des transports, pense qu’il faut “acquérir la culture du vélo”, comme aux Pays-Bas, et “le permis vélo que nous mettons en place en CM2 va dans ce sens”. “Côté cyclistes, en devenant nombreux on ne doit pas s’épargner de développer une culture de la courtoisie (…) en respectant les règles élémentaires avec les piétons”, poursuit Marion Soulet qui prône une meilleure application du “Code de la rue”. Ce dernier a été lancé par la mairie de Paris en juillet 2023 dans le but de pacifier les relations entre les différents usagers des rues parisiennes et de rappeler la priorité piétonne. Maud Gatel, élue MoDem au conseil de Paris, regrette que ce code soit intervenu si tard, car “la marche à pied est le premier mode de déplacement dans la capitale”. “Après avoir fait beaucoup de sensibilisation”, elle souhaite que la mairie passe à la verbalisation : “Il faut arrêter les comportements anxiogènes voire accidentogènes. Ca suffit: trop de cyclistes ne respectent pas le code de la route”.Les panneaux M12, ces petits triangles placés sous les feux qui permettent aux cyclistes de passer au rouge sauf si un piéton est engagé sur le passage, peuvent aussi parfois créer de l’incompréhension dans la relation cyclistes-piétons. Il arrive que des cyclistes ne respectent pas cette priorité et que les piétons s’en agacent. Depuis plusieurs mois, la mairie multiplie les opérations de contrôle des cyclistes. “Nous y sommes favorables”, abonde Marion Soulet, tout en rappelant que “le plus gros danger pour les piétons, ça reste les voitures.”

Le suspect du meurtre d’Hichem Miraoui présenté à un juge antiterroriste

Christophe B. est présenté jeudi à un magistrat antiterroriste en vue d’une mise en examen pour le meurtre d’Hichem Miraoui, un quadragénaire tunisien, samedi à Puget-sur-Argens (Var), un acte considéré comme “raciste” et “sans doute antimusulman” par Bruno Retailleau.Après quatre jours de garde à vue et un transfert de l’enquête entre les mains du parquet antiterroriste (Pnat), celui-ci a annoncé jeudi à l’AFP l’ouverture d’une information judiciaire et la présentation de Christophe B. à un juge d’instruction pour une possible mise en examen, qui pourrait ensuite déboucher sur une éventuelle incarcération.C’est la première saisine du Pnat concernant un homicide raciste lié à l’ultradroite.Alertés par la compagne du suspect samedi soir, les militaires de la gendarmerie nationale avaient fait appel à l’antenne GIGN d’Orange pour interpeller, non loin de la scène de crime, ce quinquagénaire français qui avait pris la fuite en voiture.Le suspect, qui serait né en 1971, a “diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos (…) au contenu raciste et haineux”, selon le parquet de Draguignan, initialement chargé de l’enquête.Plusieurs médias ont épluché son profil Facebook, désormais restreint mais sur lequel apparaissaient encore mardi certaines publications anti-islam, insultantes pour Emmanuel Macron ou en faveur des “gilets jaunes”.Dans une vidéo, selon ces médias, Christophe B. assurait “prêter allégeance au drapeau français” et appelait les Français à “tirer” sur les personnes d’origine étrangère.L’homme est aussi accusé d’avoir blessé un autre de ses voisins, de nationalité turque.Une source proche du dossier a souligné à l’AFP que contrairement aux crimes lié au jihadisme, souvent rattachés à un groupe terroriste connu comme tel, par exemple le groupe Etat islamique, qui parfois les revendique lui-même, l’appréciation se fait “au cas par cas” concernant les faits liés à l’ultradroite.Il n’y a en effet pas de rattachement à un groupe dont les actions passées auraient déjà reçu une qualification terroriste.Cela se fait donc, selon cette source, au regard de la personnalité de l’auteur, de la gravité intrinsèque de l’acte et de l’intention finale de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, critères de saisine de la justice antiterroriste.En l’espèce, selon la source proche du dossier, Christophe B. avait bien comme volonté de “troubler l’ordre public par la terreur”. – Stigmatisation -Mardi après-midi, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé “une pensée émue” pour les victimes, leurs familles, mais aussi pour “la communauté tunisienne”. Ce meurtre est “clairement un crime raciste”, “sans doute aussi antimusulman”, et “peut-être aussi un crime terroriste”, a ajouté le ministre, “heureux” de la saisine du Pnat.”Je veux justice pour mon frère”, “victime d’un acte terroriste”, a réclamé mardi Hanen Miraoui, sÅ“ur de la victime, par téléphone à l’AFP.Avec son frère, né en 1979, “nous parlions des préparatifs de l’Aïd (El Kebir, grande fête musulmane prévue ce vendredi en Tunisie). Il rigolait et taquinait ma mère qui était malade, puis tout d’un coup, je l’ai entendu dire +Aïe+ puis la communication s’est interrompue”, a décrit Hanen Miraoui.D’après elle, le suspect “était connu dans le quartier de (son) frère pour sa haine des Arabes”.Ce crime “terroriste” a “suscité un profond mécontentement et une profonde tristesse dans l’opinion publique” tunisienne, a relevé lundi le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, soulignant “la nécessité d’assurer la protection de la communauté tunisienne sur le territoire français”.Organisée par les proches d’Hichem Miraoui, une marche blanche doit avoir lieu dimanche à 15H00 à Puget-sur-Argens.Les actes antimusulmans ont augmenté de 72% au premier trimestre, avec 79 cas recensés, selon le décompte du ministère de l’Intérieur.De nombreuses voix ont dénoncé à l’occasion de ce crime la stigmatisation de la communauté musulmane, alimentée par “les sphères politiques et médiatiques”, selon le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Peines minimales: le plus haut magistrat du parquet appelle à “laisser les juges faire leur travail”

Face à la volonté du gouvernement d’instaurer des “peines minimales” en réaction aux violences commises en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions, le procureur général près la Cour de cassation Rémy Heitz a demandé jeudi à ce qu’on laisse les juges “faire leur travail dans la sérénité”.”Je voudrais quand même m’inscrire en faux, de manière très catégorique, par rapport au prétendu laxisme des juges”, a ajouté l’un des deux plus hauts magistrats de France, sur France Inter. “Les juges font leur travail… il y a eu des sanctions, des sanctions individualisées”, a-t-il souligné.”Il faut laisser les juges faire leur travail dans la sérénité”, a-t-il insisté.Alors que la grande fête après la victoire du PSG face à l’Inter Milan samedi à Munich a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et en régions, le gouvernement a défendu mardi l’instauration dans la loi de “peines minimales” pour répondre à “l’exaspération” des Français. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a ouvert le bal mardi matin, au lendemain des premières condamnations à Paris, estimant qu’elles n’étaient “plus à la hauteur”, et a proposé de “faire évoluer radicalement la loi” en supprimant notamment les aménagements de peine obligatoires et le sursis.Le Premier ministre François Bayrou lui a aussitôt emboîté le pas en soutenant la proposition d’une peine minimale devant les députés, lors de la séance de questions au gouvernement.  “Les juges comprennent et entendent ce besoin de fermeté. Et en l’espèce, les peines qui ont été prononcées ne sont pas des peines légères”, a dit Rémy Heitz. Quatre individus ont été condamnées lundi soir à des peines de deux à huit mois d’emprisonnement avec sursis, assorties de 500 euros d’amende, selon le parquet de Paris. Mardi, au moins huit personnes ont été condamnées à des peines de prison, allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt.  – Des “injonctions contradictoires”-“La difficulté dans ce type d’affaires (…) c’est qu’il y a un décalage très fort entre les images de ces violences vues à la télévision et parfois la réalité des faits que l’on reproche”, a expliqué le plus haut magistrat du parquet.  “Ce qu’on juge, c’est une personne, un homme ou une femme qui se trouve dans le box et à qui on impute un fait ou des faits précis, parfois d’ailleurs avec des difficultés de preuves, parce que les enquêtes sont conduites dans des délais très courts et parfois les preuves sont relativement légères”, a-t-il ajouté.Rémy Heitz a défendu des juges confrontés selon lui à “des injonctions contradictoires”: “D’un côté, on leur demande de plus en plus de fermeté”, et de l’autre “on leur dit +Attention, les prisons sont pleines. Ne mettez pas l’administration pénitentiaire dans l’incapacité d’exécuter les peines+”.  Le magistrat a également rappelé que “la justice n’a jamais été aussi sévère qu’aujourd’hui”, avec plus de 83.000 détenus dans les prisons françaises et un taux d’occupation de près de 200% dans les maisons d’arrêt franciliennes notamment.  Par ailleurs, Rémy Heitz a insisté sur le fait que “la majorité des personnes condamnées à des peines d’emprisonnement avec sursis” -une peine “importante” selon lui- “ne récidivent pas”, ce qui en fait une sanction “utile dans quand même beaucoup de situations”. “Si l’on supprime aujourd’hui le sursis, il faut pouvoir le remplacer”, a-t-il également rappelé. Or “si on le remplace par des peines d’emprisonnement, là on serait dans une situation (…) totalement impossible.”  “Il faut que nous puissions maintenir ce principe d’individualisation et de personnalisation des peines”, a plaidé le premier magistrat du parquet, “ce qui permet au quotidien d’apporter une réponse adaptée à chaque faits de délinquance commis”. “La fin du sursis, ça voudrait dire renvoyer aujourd’hui encore des milliers et des milliers de détenus derrière les barreaux”, a de son côté fustigé la contrôleure générale des lieux de privation de liberté Dominique Simonnot sur Public Sénat jeudi. “La situation est critique. L’administration pénitentiaire redoute des incidents très graves”, a-t-elle alerté.

Lula entame une visite en France, Mercosur et crises mondiales en toile de fond

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a débuté jeudi une visite en France au cours de laquelle seront abordés les crises internationales ainsi que l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, auquel Paris est fermement opposé.Il s’agit de la première visite d’Etat en France d’un président brésilien depuis 2012, et elle intervient à quelques mois de la COP30 organisée par le Brésil en novembre prochain.Le président français Emmanuel Macron a accueilli son homologue brésilien avec une cérémonie aux Invalides, au cours de laquelle ils ont passé les troupes en revue. Les deux dirigeants, qui entretiennent des relations chaleureuses malgré les différends, auront ensuite un déjeuner de travail, suivi d’un dîner d’Etat dans la soirée.La visite de M. Lula, qui avait lui-même accueilli son homologue français en mars 2024, vise selon le président brésilien à “renforcer” les liens stratégiques entre les deux pays. Une douzaine d’accords de coopération dans les domaines de l’environnement, de la technologie, de la défense, de l’énergie et de la santé devraient être signés.- Crises internationales -Dans le contexte mondial mouvementé, marqué notamment par les surtaxes douanières imposées par le président américain Donald Trump à ses partenaires, et par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient, “il est d’autant plus important de retrouver des convergences avec le Brésil, un grand Etat émergent” qui assure cette année la présidence tournante du bloc de pays émergents des Brics, a souligné l’Elysée.La France compte notamment sur la mobilisation du Brésil, qui a reconnu l’Etat palestinien en 2010, pour peser sur l’issue de la conférence organisée par la France et l’Arabie saoudite à l’ONU mi-juin, visant à redonner un élan à une solution politique au conflit israélo-palestinien.”Il n’y aura pas de paix tant qu’on n’aura pas conscience que le peuple palestinien a droit à son Etat”, a déclaré Lula mardi, quelques heures avant son départ pour Paris.”C’est justement en raison des souffrances du peuple juif dans son histoire que le gouvernement d’Israël devrait traiter le peuple palestinien avec humanisme et bon sens”, a ajouté le président brésilien, qualifiant l’offensive israélienne à Gaza de “génocide”, comme il l’avait déjà fait à plusieurs reprises par le passé.Concernant l’Ukraine, la France “compte présenter au président Lula l’état du dossier”, avec “une partie agressée qui est prête à la paix, et une autre partie, l’agresseur, qui refuse toute proposition de paix ou de dialogue”.Le Brésil continue d’entretenir de bonnes relations avec la Russie et Lula était à Moscou le 9 mai pour les commémorations de la victoire contre l’Allemagne nazie, où il a été reçu par le président russe Vladimir Poutine.- Mercosur – L’accord de libre échange entre l’UE et des pays d’Amérique latine sera en toile de fond de la visite de Lula en France.Cet accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay doit permettre à l’UE d’exporter notamment plus de voitures, de machines et de spiritueux, en échange de l’entrée de viandes, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.Paris s’oppose à cet accord “dans sa forme actuelle”, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne ou l’Espagne.A la veille du début de la visite du président brésilien, des députés français ont réuni mercredi plusieurs filières agricoles à l’Assemblée pour réaffirmer leur opposition à l’accord.Jean-François Guihard, président de l’interprofession du bétail et des viandes (Interbev), a notamment appelé Emmanuel Macron à être “extrêmement ferme” face au président brésilien “pour dire que cet accord n’est pas possible”.Mais en pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, “il y a un nouveau contexte international” qui devrait pousser en faveur de l’accord, selon la diplomatie brésilienne.Après sa visite à Paris, le président brésilien participera le 8 juin à un sommet économique à Monaco, puis sera à Nice le 9 avec le président Macron pour l’ouverture de la conférence de l’ONU sur les océans.

Suspension de MaPrimeRénov’: la filière de la rénovation énergétique exprime sa “stupéfaction”, manifestations envisagées

Une vingtaine de fédérations de la filière de la rénovation énergétique expriment jeudi leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes” après la suspension du dispositif d’aides publiques MaPrimeRénov’, et le secteur du bâtiment envisage des manifestations.Dans un communiqué commun, la filière estime que la réunion prévue vendredi au ministère de l’Economie pour discuter du marché de la rénovation énergétique n’a “plus lieu d’être car sans objet désormais” et demande à être reçue par le Premier ministre, François Bayrou. Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer le guichet de dépôts de demande d’aides MaPrimeRénov’ “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”. “Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”, dénoncent les 19 organisations professionnelles dans leur communiqué commun, qui incluent des fédérations de professionnels du chauffage, de l’énergie, de l’électricité et du génie climatique.La FFB compte profiter de son congrès national vendredi 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron.  “Les TPE, PME, artisans, tout le monde est vent debout. Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il. 

‘Hurt’: Ukrainians in Poland worried by rise of nationalists

For several months, Halyna Muliar watched Poland’s presidential campaign from home in Poznan, worried as candidates swerved further to the right and increasingly aimed nationalist slogans at Poland’s 1.5 million Ukrainians — war refugees and economic migrants.The 58-year-old arrived in Poland weeks before Moscow’s 2022 invasion of Ukraine and recalled, with emotion, the huge solidarity …

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Vol de la statue de Macron au musée Grévin: deux militants de Greenpeace présentés à un juge d’instruction

Deux militants de l’ONG Greenpeace seront présentés jeudi à un juge d’instruction qui se prononcera sur leur mise en examen, a indiqué le parquet de Paris, après le vol au musée Grévin lundi de la statue de cire d’Emmanuel Macron, qui avait été rendue le lendemain.Ces deux militants seront présentés à un magistrat instructeur dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire du chef de “vol en réunion d’un bien culturel exposé”, a précisé à l’AFP le parquet de Paris. Leur avocate, Me Marie Dosé, a dénoncé des “privations de liberté (…) +parfaitement disproportionnées+”.”Deux activistes de Greenpeace France, une femme et un homme, sont toujours privés de liberté, plus de 60 heures après leur interpellation lundi 2 juin. Ils ont passé trois nuits en cellule”, détaille l’avocate.Or, souligne-t-elle, “toutes les infractions ont pris fin avec la remise de la statue: le vol comme le recel aggravés retenus par le parquet. Et aucun préjudice ne découle de l’action non-violente menée par Greenpeace France. Il suffit de regarder la communication amusée du musée Grévin pour s’en convaincre”.Le musée, qui avait porté plainte lundi une fois le vol constaté, a ensuite pris cette affaire avec humour. “La contemplation des personnages se fait uniquement sur place”, indiquait ainsi son compte Instagram.La statue de cire du chef de l’Etat avait été subtilisée lundi par des militants de Greenpeace qui avaient réussi à s’en emparer en se faisant passer pour des artisans en charge de la maintenance.Ils avaient ensuite déposé la statue devant l’ambassade de Russie à Paris dans le cadre d’une brève action visant à dénoncer les liens économiques persistants entre Paris et Moscou malgré la guerre en Ukraine.Mardi soir, Greenpeace avait rendu la statue en la déposant devant le siège d’EDF à Paris devant une pancarte proclamant “Poutine-Macron Alliés radioactifs”, après avoir prévenu les autorités.Selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, les deux personnes interpellées lundi sont celles qui conduisaient le camion lors de l’action devant l’ambassade de Russie, et non celles qui ont “emprunté” la statue dans le musée Grévin.Me Marie Dosé a par ailleurs dénoncé les conditions de détention “déplorables”, des deux militants, “attachés pendant des heures à des bancs, trimballés de commissariat en commissariat”. Elle souligne que “l’une a passé la nuit sans couverture et n’a pas pu s’allonger car sa cellule était trop petite. L’autre a dû dormir au sol car sa cellule contenait trop de personnes”.”Ce traitement est inquiétant pour des activistes de Greenpeace et pose la question du glissement dangereux de la réponse pénale face aux actions de désobéissance civile”, s’inquiète-t-elle.Ces actions “relèvent du droit à la liberté d’expression et (…) l’action en question, totalement non-violente et à visage découvert, visait à alerter sur un sujet d’intérêt général majeur”, déclare encore Me Dosé.gd-nal-abe-jul/uh/gvy

Vol de la statue de Macron au musée Grévin: deux militants de Greenpeace présentés à un juge d’instruction

Deux militants de l’ONG Greenpeace seront présentés jeudi à un juge d’instruction qui se prononcera sur leur mise en examen, a indiqué le parquet de Paris, après le vol au musée Grévin lundi de la statue de cire d’Emmanuel Macron, qui avait été rendue le lendemain.Ces deux militants seront présentés à un magistrat instructeur dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire du chef de “vol en réunion d’un bien culturel exposé”, a précisé à l’AFP le parquet de Paris. Leur avocate, Me Marie Dosé, a dénoncé des “privations de liberté (…) +parfaitement disproportionnées+”.”Deux activistes de Greenpeace France, une femme et un homme, sont toujours privés de liberté, plus de 60 heures après leur interpellation lundi 2 juin. Ils ont passé trois nuits en cellule”, détaille l’avocate.Or, souligne-t-elle, “toutes les infractions ont pris fin avec la remise de la statue: le vol comme le recel aggravés retenus par le parquet. Et aucun préjudice ne découle de l’action non-violente menée par Greenpeace France. Il suffit de regarder la communication amusée du musée Grévin pour s’en convaincre”.Le musée, qui avait porté plainte lundi une fois le vol constaté, a ensuite pris cette affaire avec humour. “La contemplation des personnages se fait uniquement sur place”, indiquait ainsi son compte Instagram.La statue de cire du chef de l’Etat avait été subtilisée lundi par des militants de Greenpeace qui avaient réussi à s’en emparer en se faisant passer pour des artisans en charge de la maintenance.Ils avaient ensuite déposé la statue devant l’ambassade de Russie à Paris dans le cadre d’une brève action visant à dénoncer les liens économiques persistants entre Paris et Moscou malgré la guerre en Ukraine.Mardi soir, Greenpeace avait rendu la statue en la déposant devant le siège d’EDF à Paris devant une pancarte proclamant “Poutine-Macron Alliés radioactifs”, après avoir prévenu les autorités.Selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, les deux personnes interpellées lundi sont celles qui conduisaient le camion lors de l’action devant l’ambassade de Russie, et non celles qui ont “emprunté” la statue dans le musée Grévin.Me Marie Dosé a par ailleurs dénoncé les conditions de détention “déplorables”, des deux militants, “attachés pendant des heures à des bancs, trimballés de commissariat en commissariat”. Elle souligne que “l’une a passé la nuit sans couverture et n’a pas pu s’allonger car sa cellule était trop petite. L’autre a dû dormir au sol car sa cellule contenait trop de personnes”.”Ce traitement est inquiétant pour des activistes de Greenpeace et pose la question du glissement dangereux de la réponse pénale face aux actions de désobéissance civile”, s’inquiète-t-elle.Ces actions “relèvent du droit à la liberté d’expression et (…) l’action en question, totalement non-violente et à visage découvert, visait à alerter sur un sujet d’intérêt général majeur”, déclare encore Me Dosé.gd-nal-abe-jul/uh/gvy

En Australie, des gamètes cryogénisées pour sauver la Grande Barrière de corail

Dans un zoo de Sydney, en Australie, des rangées de réservoirs remplies d’azote liquide forment le plus grand entrepôt mondial de coraux conservés cryogéniquement: des milliers de milliards de cellules collectées chaque année sur la Grande Barrière de corail doivent permettre de la régénérer.”J’espère que nos efforts collectifs permettront de préserver la belle diversité du récif”, témoigne auprès de l’AFP Justine O’Brien, responsable des sciences de la conservation à la Taronga Conservation Society Australia, en charge du parc animalier éponyme.Depuis le lancement du programme en 2011, la biobanque “CryoDiversity” de la Taronga Conservation Society Australia, intervient chaque année pendant la période de reproduction du récif, lorsque les coraux libèrent simultanément leurs oeufs et leurs spermatozoïdes dans l’eau.Les scientifiques collectent les gamètes des coraux et y ajoutent des cryoprotecteurs, qui empêchent l’eau de geler à l’intérieur des cellules, ce qui protège leur structure.Les oeufs contiennent trop d’eau et de graisse pour être congelés sans les abîmer avec les techniques actuelles, et ne peuvent donc pas encore être stockés. Mais d’autres types de cellules sont toutefois prélevées et conservées pour de la recherche.Tous les échantillons sont plongés dans de l’azote liquide à -196 degrés Celsius, dans des conditions très contrôlées pour éviter toute variation de température.”En fait, on a appuyé sur le bouton pause de leur horloge biologique”, raconte Mme O’Brien.”Vous pourriez les décongeler dans quelques années, quelques décennies ou des centaines d’années et ils auront conservé le même potentiel de fertilisation qu’ils avaient lorsqu’ils ont été initialement collectés et congelés”, ajoute-t-elle.- Blanchissement massif -A ce jour, la biobanque conserve des échantillons de 34 espèces de coraux sur les quelque 400 présentes dans la Grande Barrière de Corail. Elle donne la priorité aux espèces les plus importantes pour la structure et le bon fonctionnement du récif, avec l’objectif d’en stocker davantage à l’avenir.Ces échantillons ne servent pas seulement à la reproduction: ils permettent aussi de mener des recherches et de suivre l’impact du réchauffement des océans, de la surpêche et de la pollution — des menaces majeures pour les récifs coralliens dans le monde entier.Les scientifiques estiment que si la température mondiale augmente de 1,5 degré Celsius, entre 70 et 90% des récifs coralliens pourraient disparaître, ce qui serait désastreux pour les hommes et la planète.La surchauffe et l’acidification des mers, provoquées par les émissions de gaz à effet de serre, entraînent depuis deux ans un blanchissement massif des coraux, ce qui entraine leur mort.Près de 84% des récifs de la planète sont désormais endommagés.”Nous savons que la fréquence et la gravité des impacts actuels ne laissent pas suffisamment de temps au récif pour se rétablir”, souligne Mme O’Brien.Les récifs coralliens soutiennent non seulement la vie marine, mais aussi des centaines de millions de personnes vivant dans les communautés côtières, en leur fournissant de la nourriture, une protection contre les tempêtes et des moyens de subsistance grâce à la pêche et au tourisme.La semaine prochaine, 70 dirigeants mondiaux, dont le président brésilien Lula, et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG convergeront vers Nice pour la troisième conférence de l’ONU sur les océans.Un consensus est difficile à atteindre, en raison de profonds désaccords entre les parties sur l’exploitation minière en eaux profondes, les déchets plastiques ou encore la surexploitation des ressources halieutiques.De rares initiatives comme celle de Sydney apportent néanmoins une lueur d’espoir.- “Petite partie de la solution” -L’année dernière, des chercheurs de Taronga et de l’Australian Institute of Marine Science ont réussi à décongeler du sperme corallien pour fertiliser des oeufs frais, produisant ainsi des larves coralliennes viables qui ont été replacées sur le récif.Il s’agissait d’une première mondiale pour la Grande Barrière de Corail, et des études préliminaires montrent que les greffes ont bien poussé.Ces efforts, qui s’inscrivent dans le cadre d’un programme plus vaste allant de l’ombrage des coraux à la transplantation de variétés plus tolérantes à la chaleur, constituent une “petite partie de la solution à la crise mondiale des récifs coralliens”, selon Richard Leck, responsable des océans à WWF Australie.Mais il a prévenu qu’il fallait faire plus pour assurer la survie à long terme des coraux.”Les récifs sont incroyablement résistants, et ils s’en remettent remarquablement vite après des perturbations majeures”, a-t-il développé auprès de l’AFP.Et s'”il y a certainement une fenêtre pour sauver les récifs”, il est toutefois clair qu’elle “est en train de se refermer”.