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Bayrou poursuit sa campagne au Medef, mais le RN et la gauche considèrent “la page tournée”

François Bayrou poursuit sa campagne jeudi devant le Medef pour remporter le vote de confiance du 8 septembre à l’Assemblée mais sa démarche paraît vouée à l’échec tant les oppositions, invitées à le rencontrer la semaine prochaine, considèrent que “la page est tournée”.Le Premier ministre interviendra à 14H30 devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) à Roland-Garros avec un slogan qui résonne avec l’actualité : “Jeu décisif”.M. Bayrou, qui a présenté le 15 juillet les grandes lignes d’un effort budgétaire de 44 milliards d’euros en 2026, s’attirant la désapprobation des oppositions avec des idées comme la suppression de deux jours fériés, a surpris tout le monde lundi en annonçant qu’il se soumettrait à un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre.Le décret convoquant le Parlement en session extraordinaire a été publié au Journal Officiel jeudi, avec un ordre du jour en un seul point : “une déclaration de politique générale”, en application de l’article 49, alinéa premier de la Constitution.Les oppositions ayant annoncé qu’elles voteraient contre, M. Bayrou a annoncé mercredi qu’il recevrait les responsables de partis à partir de lundi, répétant qu’il était prêt à “ouvrir toutes les négociations nécessaires” à la “condition préalable” d’un accord sur “l’importance de l’effort” à consentir.Mais cette tentative de négociation semble perdue d’avance, d’autant que le chef de gouvernement n’a pas arrangé ses relations avec les leaders de l’opposition en affirmant qu’ils étaient en “vacances” cet été alors que ceux-ci soulignent qu’il n’a jamais cherché à les joindre.Si François Bayrou jugeait mercredi que “douze jours (le délai d’ici le 8 septembre), c’est très long pour parler”, les oppositions entendent mettre cette période à profit pour préparer les différents scénarios possibles de l’après.”Le retour aux urnes, par la dissolution ou la démission, demeure l’unique solution pour sortir de l’impasse politique”, a répété mercredi soir le président du RN Jordan Bardella.S’il se rendra bien avec Marine Le Pen à Matignon, le RN considère que la page Bayrou “est tournée”, selon son vice-président Sébastien Chenu.- “Alternative” – A gauche, sans surprise, LFI n’ira pas à Matignon, son coordinateur Manuel Bompard “n’ayant nullement l’intention de participer à l’opération de sauvetage” de François Bayrou. Les Écologistes pourraient aussi boycotter cet appel, Marine Tondelier “ne voyant pas bien l’intérêt” de rencontrer un Premier ministre “qui n’est plus là que pour quelques jours”.Les dirigeants socialistes n’ont pas encore donné leur réponse au Premier ministre qualifié de “démissionnaire” par Olivier Faure. Le PS, hostile à de nouvelles élections, va ouvrir son université d’été jeudi après-midi à Blois et entend démontrer qu’il peut incarner une “alternative”. “Nous sommes la solution”, assure jeudi sur X le premier secrétaire du PS qui s’exprimera vendredi devant ses troupes.Mais à supposer qu’Emmanuel Macron appelle une personnalité de gauche à Matignon, la question reste entière sur la manière dont celle-ci pourrait gouverner sans accord avec le bloc central, faute de majorité à l’Assemblée.Assurant partager la gravité de la situation sur le niveau de la dette, mis en avant par François Bayrou pour justifier le vote de confiance, le PS doit présenter son contre-budget samedi basé sur la recherche de recettes supplémentaires, avec un effort demandé aux plus aisés.Une idée rejetée catégoriquement par le patron du Medef Patrick Martin. Il estime que, “quelle qu’en soit la forme, un retour de l’ISF (impôt sur la fortune) serait ravageur pour notre économie”.Le ministre de l’Économie Eric Lombard lui a assuré que “l’ISF est complètement écarté” et s’est dit “convaincu qu’on aura dans les délais un budget pour 2026”.Malgré toutes ces incertitudes, auxquelles les marchés et particulièrement la Bourse ont assez nettement réagi cette semaine, M. Lombard a assuré “ne pas croire à la crise financière” en France.M. Martin, qui accuse les politiques “d’être dans un monde parallèle et de ne pas voir ce qui se passe sur la planète sur le plan économique”, aura l’occasion de les interpeller directement jeudi après-midi. La table ronde de clôture de l’université d’été du patronat réunira en effet une grande partie des chefs de partis pour un débat sur l’avenir économique du pays. 

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Algérie: incendie éteint près de Blida

Un important incendie qui avait touché une forêt près de Blida, au sud-ouest d’Alger, et rendu nécessaire l’évacuation d’une quarantaine de familles, a été éteint, a annoncé jeudi la Protection civile.”L’incendie de Chréa est totalement maîtrisé après son extinction” mercredi soir, a indiqué la Protection civile dans un communiqué, en précisant avoir déployé des hélicoptères “pour soutenir les équipes terrestres et refroidir des zones difficiles d’accès”.”Par mesure de précaution, 36 familles ont été évacuées et aucun blessé n’a été signalé”, a déclaré aux médias le gouverneur de la province de Blida, à 60 km au sud-ouest d’Alger, Ibrahim Ouchen. Une flottille de huit bombardiers d’eau avait été mobilisée pour éteindre les flammes.Par ailleurs, la Protection civile a indiqué qu’elle tentait d’éteindre cinq incendies encore en cours sur un total de 35 recensés ces derniers jours, notamment dans le centre et le nord-est, particulièrement autour de Bejaïa, Tizi Ouzou, Jijel et Sétif.Ces régions ont été le théâtre d’incendies parmi les plus meurtriers des dernières années avec 34 décès en 2023 et 37 en 2022.Mais le bilan le plus lourd avait été enregistré en 2021 avec plus de 90 morts. Les incendies sont fréquents en été dans le nord de l’Algérie où se concentrent les massifs forestiers, mais ces dernières années, ils se sont intensifiés à cause de périodes de sécheresse et fortes chaleurs liées au réchauffement climatique.Les autorités n’ont pas communiqué les superficies détruites ces derniers jours. Mais selon la Direction générale des forêts, “les zones touchées ont considérablement diminué” au cours de l’été 2025 par rapport aux années précédentes. Entre début mai et la mi-août, les incendies ont détruit 1.789 hectares dont environ 630 de forêts, 150 d’arbres fruitiers, le reste étant des zones de broussailles, avait déclaré le directeur des forêts, Djamel Touahria, le 16 août.

En Algérie, le journaliste français emprisonné “combatif” mais “isolé”, selon ses parents

Le journaliste sportif français Christophe Gleizes, emprisonné à Tizi Ouzou en Algérie, garde “le moral” mais “se sent coupé du monde”, confient à l’AFP ses parents qui ont pu le voir lors de deux visites au parloir en août.En pleines tensions entre Paris et Alger, ils tentent de rester confiants avant un procès en appel attendu à l’automne après une condamnation à sept ans de prison prononcée le 29 juin pour des contacts avec des dirigeants du foot kabyle. Seul journaliste français actuellement détenu à l’étranger, il a été condamné pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”, des griefs “totalement absurdes” selon ses parents.      Question – Comment va votre fils, collaborateur des magazines “So Foot” et “Society”, après près de deux mois de détention ?Réponse de Sylvie Godard, sa mère – “On s’est rendu en Algérie du 11 au 22 août et le 12 août, on a pu le voir une première fois dans un parloir d’une demi-heure. On est dans une salle avec des vitres (et) on a un combiné téléphonique pour parler, chacun de notre côté. Le premier choc, c’est l’apparence physique, je ne l’avais jamais vu le crâne rasé. Mais il allait bien, il était en bonne condition physique, il faisait énormément de sport pour se vider la tête. On n’avait qu’une demi-heure, donc on a fait très très vite pour lui donner tous les messages de la famille, des amis, des amis journalistes et de tout le comité de mobilisation (lancé par Reporters sans Frontières, NDLR)”. Réponse de Francis Godard, son beau-père – “Ça l’a rasséréné parce qu’il pensait qu’il était un peu oublié dans sa prison (…) il ne sait rien de ce qui se passe en France”. Sylvie Godard – “C’était une grande victoire pour nous de le revoir une deuxième fois (le 21 août) (…) Il nous a exprimé qu’il avait de très bonnes relations avec le personnel pénitentiaire, très affable avec lui, et il s’entend très bien avec son codétenu. Par contre, même s’il a le moral, même s’il est combatif, il se sent totalement coupé du monde, isolé”.Q – Quand peut-il espérer quitter l’Algérie où il est bloqué depuis mai 2024 ?  Sylvie Godard – “On espère connaître une date de procès (en appel) vers fin septembre. Il pourrait se dérouler, on espère, en octobre. (…) Nous ne savons pas si nous-mêmes pourrons y assister, parce que nous ne savons pas si nous aurons nos visas. Et surtout, nous espérons fortement que son avocat français, Maître Emmanuel Daoud, pourra avoir un visa. Il travaille avec son avocat algérien, Me Amirouche Bakouri. Le frère de Christophe voulait aller lui rendre visite cette semaine, et il n’a pas eu de visa”.Francis Godard – “Les deux griefs qui lui sont reprochés sont totalement absurdes (…) On ne peut pas interpréter autrement l’exagération invraisemblable de ces griefs si on ne comprend pas qu’il est une sorte de victime collatérale des mauvaises relations entre la France et l’Algérie actuellement”. Q – Etes-vous inquiets du nouveau durcissement des relations depuis qu’Emmanuel Macron a demandé début août “plus de fermeté” à l’égard de l’Algérie ? Francis Godard – “On ne peut pas se réjouir de la position actuelle du président de la République”.Sylvie Godard – “On veut que Christophe ne soit pas un fusible. (…) On ne veut pas qu’on se serve du cas de Christophe pour régler des questions politiques dans lesquelles Christophe n’a rien à voir”. Francis Godard – “On ne peut pas associer en permanence le cas de Christophe et celui de Boualem Sansal (écrivain franco-algérien condamné à cinq ans de prison ferme notamment pour “atteinte à l’unité nationale”, NDLR). Tous les deux méritent à l’évidence d’être libérés mais ces deux dossiers n’ont strictement rien à voir l’un avec l’autre”. 

Fin du “Lokal” où un streamer est mort en direct près de Nice

Owen Cenazandotti, alias Naruto, a annoncé sur ses réseaux sociaux la fin du “Lokal”, déjà banni de la plateforme australienne Kick après la mort en direct du streamer Raphaël Graven, alias Jean Pormanove.”C’est avec une grande émotion que nous vous annonçons la fin de l’aventure du Lokal. Le Lokal s’en va avec JP, mais il ne disparaîtra jamais vraiment”, écrit M. Cenazandotti dans un message publié après les obsèques de Raphaël Graven mercredi.Agé de 46 ans, le streamer est décédé près de Nice le 18 août lors d’une diffusion en direct sur Kick, après plus de 12 jours de direct le montrant, ainsi qu’un autre homme, violenté et humilié par M. Cenazandotti et Safine Hamadi. Les enregistrements se déroulaient principalement dans un local à Contes, près de Nice, où était enregistrée la société “leLokal” de M. Cenazandotti.Les deux jeunes hommes, que Raphaël Graven qualifiait de “petits frères”, étaient présents à la cérémonie d’obsèques mercredi au crématorium de Nice. M. Cenazandotti a publié une photo prise à cette occasion, où lui et M. Hamadi entourent la mère du défunt.”A travers nos souvenirs, nos rires, nos rencontres et toutes les histoires qui s’y sont écrites, le Lokal continuera de vivre dans le coeur et la mémoire de chacun d’entre nous. Merci à toutes celles et ceux qui ont fait de ce lieu un espace de partage, de solidarité et de vie”, a-t-il ajouté.Suivie par près de 200.000 personnes, la chaîne “jeanpormanove” montrait depuis des mois Raphaël Graven se faire insulter, frapper, tirer les cheveux, menacer ou encore tirer dessus sans protection avec des projectiles de paintball. Lui-même et ses acolytes ont assuré qu’il s’agissait de contenus scénarisés.L’autopsie réalisée la semaine dernière a conclu que le décès de Raphaël Graven n’était pas dû à l’intervention d’un tiers mais probablement à des causes d’origines médicales ou toxicologiques. L’examen de prélèvements est toujours en cours.Avant même son décès, les vidéos de Jean Pormanove faisaient l’objet d’une enquête ouverte en décembre notamment pour “violences volontaires en réunion sur personnes vulnérables”, après leur mise en lumière par Mediapart. En janvier, M. Cenazandotti, 26 ans, et M. Hamadi, 23 ans, avaient été placés en garde à vue dans le cadre de cette enquête avant d’être relâchés sans charges.En plus de l’enquête menée à Nice, le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête sur la plateforme Kick et le gouvernement annoncé son intention d’attaquer l’entreprise pour “manquement face à la loi” pour la confiance dans l’économie numérique.

Le roman sur les colons français qui fut naguère bienvenu en Algérie

On pouvait, encore récemment, faire en Algérie la promotion d’un roman parlant d’une famille française du temps de la colonisation. Claire Messud, l’une des autrices de la rentrée littéraire, peut en témoigner.Le roman, “L’Étrange Tumulte de nos vies”, aux Éditions Bourgois, est paru aux États-Unis en mai 2024. Il est publié en français jeudi.Cette autrice anglophone avec trois nationalités (américaine, canadienne et française) écrit là une histoire de pieds-noirs qui, au moment de l’indépendance algérienne en 1962, choisissent le continent américain. C’est celle de sa famille, que le livre raconte à partir de 1940 en Algérie française.Le roman, sautant de 1953 à 1963, fait l’impasse sur toute la guerre qui mena à cette indépendance. Puis il parle de l’Algérie sur un ton nostalgique.Sous la présidence de Joe Biden, l’ambassade des États-Unis avait eu l’idée de faire venir Claire Messud au Salon international du livre d’Alger, programmé en novembre 2024. “J’ai pensé: comment pourrais-je ne pas y aller?”, a-t-elle raconté à l’AFP, lors d’un passage à Paris en mars 2025.Ce salon, l’éditeur français Gallimard en a ultérieurement été banni, pour avoir publié un roman sur la décennie de guerre civile algérienne en 1992-2002, “Houris” du Franco-Algérien Kamel Daoud, prix Goncourt. Kamel Daoud a aussi été visé par la suite par des mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie pour répondre d’atteintes à la vie privée.- Algériens “très accueillants” -À 58 ans, la romancière, née dans le Connecticut et qui a passé sa jeunesse en Australie, a elle pu se rendre pour la première fois en Algérie, ce pays dont ses aïeux parlaient avec regret. Les cas de descendants de pieds-noirs empêchés de voir la terre de leurs ancêtres sont fréquents. Claire Messud le savait au moment de demander son visa.À l’ambassade algérienne à Washington, “j’ai dit: vous avez lu le livre? Ils ont répondu non. Et j’ai dit: vous devriez regarder avant que je vienne”. Selon elle, seule une partie de cette saga familiale fut parcourue. Aucune question sur l’origine de son nom, typique du Maghreb. Ainsi fut-elle autorisée à décoller pour Alger.Elle ne garde que de bons souvenirs de son séjour, ceux d’Algériens “très accueillants”.”C’était extraordinaire. J’ai pu aller devant le lycée où mon père a été scolarisé, dans la rue où il a grandi, devant le cinéma où ils se rendaient chaque semaine, la mosquée qui avait été une église où mes grands-parents se sont mariés… J’ai pu vivre tout cela”, se souvient-elle.- “Toutes sortes de migrations” -Elle repense aussi aux efforts de l’ambassade des États-Unis, à une époque où la culture faisait partie de ses missions, pour montrer que le pays n’exporte pas que des films et des séries. La Maison Blanche, depuis le second mandat de Donald Trump, a demandé au département d’État de cesser ce genre d’activité superflue.”C’était en quelque sorte touchant”, explique la romancière, “ces attachés culturels qui essayaient de faire la promotion de la culture américaine auprès des Algériens”. Tâche ardue avec un roman qui, dans sa version française, atteint 500 pages.En France non plus, la littérature étrangère n’est pas simple à vendre. “L’Étrange Tumulte de nos vies” fait partie des 30 titres candidats au prix du roman Fnac, qui sont eux-mêmes la partie émergée de l’iceberg des 484 romans de la rentrée littéraire.”L’un de mes espoirs est que cette histoire qui évoque une migration parle de toutes sortes de migrations”, dit son autrice.Le Salon du livre d’Alger auquel avait participé Claire Messud se terminait le 16 novembre. C’était le jour où un autre écrivain également français, et par ailleurs algérien, Boualem Sansal, y atterrissait en provenance de Paris. Cet ancien haut fonctionnaire algérien, devenu très critique du pouvoir, est emprisonné depuis cette date. Il purge une peine de cinq ans pour “atteinte à l’unité nationale”.

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Népal: des drones à l’assaut des déchets de l’Everest

Ses pentes sont si souillées qu’elles sont parfois décrites comme la plus haute décharge du monde: pour nettoyer les tonnes de déchets abandonnées chaque année sur l’Everest, alpinistes et guides sont désormais équipés de deux drones.Canettes, bonbonnes d’oxygène vides, bouteilles plastiques et matériel d’alpinisme jonchent les voies menant au “toit du monde”, dont le sommet qui culmine à 8.849 m d’altitude suscite la convoitise de toujours plus de grimpeurs.Pilotés depuis le camp 1 (6.065 m), deux drones gros porteurs ont été mis à contribution lors de la dernière saison d’ascension (avril-juin) pour participer à la collecte des détritus laissés sur place. Ils ont récupéré près de 300 kg de déchets.Jusque-là, “les seules options étaient les hélicoptères et la main-d’œuvre humaine”, décrit Raj Bikram Maharjan, de la société népalaise Airlift Technology, à l’origine de l’initiative.”Nous avons donc trouvé une solution avec ces drones capables de transporter de lourdes charges”, poursuit-il.Après une première expérience concluante l’an dernier sur l’Everest, le système a été testé sur le sommet voisin de l’Ama Dablam (6.812 m), permettant d’évacuer 641 kilos de déchets par la voie des airs.”C’est un moyen révolutionnaire pour rendre la région plus propre et plus sûre”, s’enthousiasme Tashi Lhamu Sherpa, vice-présidente de la municipalité rurale de Khumbu Pasang Lhamu, en charge de la région de l’Everest. Le recours aux drones est plus efficace, plus économique et plus sûr que les autres méthodes, souligne pour sa part Tshering Sherpa, responsable du comité de contrôle de la pollution de Sagarmatha, une ONG dédiée à la protection du fragile écosystème himalayen.- “Changer la donne” -“En dix minutes seulement, un appareil peut transporter autant de déchets que dix personnes en six heures”, explique-t-il à l’AFP. Ces drones puissants – qui coûtent environ 20.000 dollars (17.000 euros) pièce – ont été fournis gracieusement par un fabricant basé en Chine afin de soutenir les opérations de nettoyage et promouvoir sa marque.Quant au coût de leur exploitation, il est pris charge par les autorités népalaises locales.Ces appareils télécommandés font également office de sherpa pour acheminer du matériel d’escalade – bouteilles d’oxygène ou échelles et des cordes – et limiter les montées dangereuses, notamment via la célèbre et périlleuse cascade du glacier de Khumbu qui débute l’ascension vers l’Everest. Les guides et les porteurs peuvent désormais ouvrir la voie à leurs clients sans être encombrés de matériel lourd.Tout le matériel “est transporté par les drones. Cela leur fait gagner du temps et économiser de l’énergie”, se félicite Nima Rinji Sherpa. L’an passé, le grimpeur est devenu le plus jeune de l’histoire à escalader les 14 sommets de plus de 8.000 m d’altitude de la planète en gravissant le Shisha Pangma (Chine). Le mois prochain, Airlift Technology va tester les drones sur le Manaslu (8.163 m), le huitième plus haut sommet de la planète.”Les drones ne sont pas seulement utiles en temps de guerre”, ironise le patron de la société. “Ils peuvent sauver des vies et protéger l’environnement”, insiste Raj Bikram Maharjan. “En matière de climat comme d’aide humanitaire, cette technologie va changer la donne”.

Antisémitisme: chez les Français juifs, de la peur plus que de la défiance envers les autorités

Face à l’antisémitisme, une forte inquiétude s’exprime au sein de la communauté juive de France, qui modère cependant ses critiques envers les autorités, à rebours des déclarations américaines et israéliennes fustigeant Emmanuel Macron et son gouvernement.Quand un fidèle portant sa kippa s’est fait agresser à proximité de la synagogue de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) en août, le président de l’association israélite locale a aussitôt contacté le maire. “Il a été très réactif”, témoigne Jean-Marc Elbeze auprès de l’AFP. “Il a tout de suite organisé des relais avec la police municipale, de façon à ce que les agents puissent protéger le site pour le shabbat (repos hebdomadaire du samedi, NDLR) et le dimanche matin”, ajoute le président dans sa synagogue.  Si le responsable regrette que le parquet de Bobigny n’ait pas retenu le mobile antisémite pour cette agression, il se satisfait d’une réunion programmée entre le préfet et les représentants des organisations juives du département, “pour rassembler et rassurer la communauté”.Dans toutes les têtes: la nette progression en France des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023, date des attaques sans précédent du Hamas contre Israël et du déclenchement de la guerre à Gaza.Sur les six premiers mois de l’année 2025, 646 actes antisémites ont été recensés dans le pays, selon le ministère de l’Intérieur. Soit une diminution de 27,5% comparativement au premier semestre de 2024, mais un bond de 112,5% par rapport à la même période de 2023.Le contexte est particulièrement délicat puisque vit en France la plus grande communauté juive d’Europe, avec environ 450.000 à 500.000 personnes, en même temps qu’une importante population arabo-musulmane, très sensible au sort des Palestiniens de Gaza.- “Bien protégés” -Hélène, qui se promène près du lac de Créteil (Val-de-Marne) avec son fils de trois ans coiffé d’une kippa, assure que “c’est tendu depuis le 7-Octobre”.Près de deux ans après ces faits, cette trentenaire, qui a refusé de donner son nom, estime qu'”il faut pas exagérer: on est bien protégés en France. La police patrouille autour de l’école de mon fils”. Au quotidien, ajoute-t-elle, “on est soudés dans le voisinage”. S’il met en avant également les bonnes relations entretenues avec les riverains, Jean-Marc Elbeze relève que la synagogue de Livry-Gargan, fraîchement rénovée en 2023, va être dotée “d’ici quelques jours d’un sas de sécurité à l’entrée”.”On met des actions en place qu’on n’aurait pas dû prendre, qu’on ne mettait pas avant”, déplore le chef d’entreprise.”Aujourd’hui, c’est dommage en France de dire aux enfants de la communauté +enlevez vos kippas+ (dans la rue). Ce n’est pas logique, ce n’est pas normal”, regrette encore cet homme de 67 ans.A l’instar du président de l’association de Livry-Gargan, qui voudrait que “la répression soit beaucoup plus forte”, Haïm Korsia estime qu”‘il y a un problème de sanction, de fermeté, d’éducation” en France.Mais le grand rabbin de France ne partage pas les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu accusant Emmanuel Macron d'”alimenter le feu antisémite” avec son intention de reconnaître l’Etat palestinien. Ni ceux de l’ambassadeur américain en France, Charles Kushner, sur l'”absence d’action suffisante” contre l’antisémitisme.”La détermination du gouvernement, du président de la République, celui-ci comme ses prédécesseurs, a toujours été absolue”, a souligné mercredi le grand rabbin Korsia sur BFMTV.Devant l’augmentation des actes antisémites, Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis (Essonne), considère également que “l’Etat fait ce qu’il peut”. Mais “ce n’est pas suffisant”.Appelant Emmanuel Macron “à déclarer la lutte contre l’antisémitisme comme cause nationale”, il suggère davantage d’actions de terrain via “des associations locales qui entrent dans les institutions scolaires, dans les maisons de quartier”.A quelques jours de la rentrée des classes, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives) Auvergne-Rhône-Alpes, Richard Zelmati, pointe lui une “Education nationale” qui n’est “pas à la hauteur”.Et il s’alarme des mois à venir. “Le conflit Israël-Hamas a lieu à 4.000 km d’ici, mais a été importé. A cause de cette importation, les Juifs souffrent et je m’attends à des débordements plus marqués avec l’aggravation de la crise économique.”js-mlf-chp-gd-amb/bfa/gvy

L’activité d’un abattoir corse suspendue après une plainte de L214

L’abattoir de Porto-Vecchio va devoir suspendre son activité, a annoncé jeudi la préfecture de Corse-du-Sud, un mois après une plainte pour “sévices graves et mauvais traitements” de l’association L214 qui a entraîné l’ouverture d’une enquête.Les installations de cet abattoir multi-espèces, propriété de la Collectivité de Corse et géré par le Syndicat mixte de l’abattage en Corse (Smac), “ne permettent plus de garantir une production dans le respect total des exigences réglementaires”, a admis la préfecture dans un communiqué. Cette suspension, qui intervient après une mise en demeure adressée le 5 août et plusieurs réunions entre les services de l’État, l’exploitant, les représentants du monde agricole et les collectivités, “entraîne l’arrêt immédiat de toute activité d’abattage sur le site”.”La levée de cette suspension sera notamment subordonnée à la réalisation de nouveaux investissements”, ajoute-t-elle, rappelant au passage que “depuis plusieurs années, les services de l’Etat accompagnent le Smac pour maintenir le réseau des abattoirs publics” en Corse. Fin juillet, L214 avait diffusé des vidéos filmées dans cet abattoir, dénonçant des “dysfonctionnements graves” dans l’abattage des vaches et des veaux, “saignés encore conscients après des étourdissements ratés”, et dans l’abattage rituel de vaches, veaux et moutons, qui “subissent des mouvements de cisaillement lors de la saignée à vif”.L’association animaliste avait également dénoncé une supposée “complicité des services de l’État, dont la Direction départementale de la protection des populations de Corse-du-Sud, dans les pratiques d’abattages illégales et des installations non-conformes de cet abattoir”, réclamant sa “fermeture immédiate”.La préfecture de Corse-du-Sud avait alors dénoncé des “accusations graves” et avait regretté “la mise en cause de l’intégrité professionnelle de plusieurs agents de l’État”.L214 avait en outre déposé plainte contre cet abattoir, ce qui avait entraîné l’ouverture d’une enquête “pour des manquements supposés aux règles de l’abattage et des non-conformités aux règles d’étourdissement des animaux” par le parquet d’Ajaccio. En attendant, d’autres abattoirs seront proposés aux éleveurs concernés.

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Le gigantesque incendie de l’Aude est éteint, annonce la préfecture

Le grand incendie de l’Aude qui a ravagé début août le massif des Corbières est désormais éteint, après trois semaines d’action des pompiers, a annoncé le préfet de l’Aude jeudi. “Le feu de forêt qui a parcouru 17.000 hectares dans les Corbières est à présent éteint”, a-t-il écrit sur X.L’incendie, qui était parti le 5 août de la commune de Ribaute, était sous surveillance active depuis le 10 août, date à laquelle il a été déclaré “maîtrisé”.Au plus fort du dispositif, plus de 2.000 pompiers ont été mobilisés sur 80 km de lisières de ce feu. La pluie tombée ces derniers jours dans les Corbières a favorisé l’extinction du plus gros incendie de l’été en France, qui a traversé 16 communes de l’Aude, détruit 36 maisons et causé la mort d’une femme de 65 ans, à son domicile, dans le village de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.C’est le pire incendie depuis au moins 50 ans sur le pourtour méditerranéen français, selon la Base de données gouvernementale des incendies de forêt en France (BDIFF) qui répertorie depuis 1973 la surface totale parcourue par les flammes.