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Corruption de mineurs: le pourvoi en cassation de Jean-Marc Morandini examiné le 3 décembre

La Cour de cassation examinera le 3 décembre le pourvoi de l’animateur Jean-Marc Morandini contre sa condamnation pour corruption de mineurs sur trois adolescents entre 2009 et 2016, a appris jeudi l’AFP de source judiciaire.L’animateur de télévision de 60 ans, qui officie actuellement sur la chaîne CNews, a été condamné le 21 mars 2025 à deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris.Celle-ci a en outre prononcé contre M. Morandini une interdiction définitive d’exercer une profession en contact avec des mineurs et confirmé son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.En première instance, en décembre 2022, le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à un an de prison assorti d’une période de sursis probatoire de deux ans. M. Morandini avait fait appel et avait vu sa peine alourdie à l’issue de son second procès.Dans cette affaire, il lui était reproché d’avoir envoyé des messages à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé.L’animateur avait aussi demandé en 2009 à un adolescent de 16 ans de se dénuder et de se masturber lors d’une audition pour le remake d’un film qui n’a jamais vu le jour.Cette figure du paysage audiovisuel français a également été condamnée en appel en janvier 2025 à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel à l’encontre d’un jeune comédien, six mois de plus que la peine prononcée en première instance.Dans ce dossier, il était poursuivi pour avoir encouragé entre juin et septembre 2015 des comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, à s’exhiber nus pour les castings d’une web-série intitulée “Les Faucons”, dont il était le producteur.Dans cette autre procédure, l’animateur a là aussi déposé un pourvoi en cassation. Celui-ci n’est pas encore audiencé, selon la source judiciaire.

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Arctique: la station polaire de Tara ne sondera pas les eaux russes

La station polaire Tara Polar Station, qui dérivera sur la banquise du pôle Nord l’an prochain depuis le nord de la Russie, n’effectuera pas de relevés acoustiques dans les eaux russes en raison de la situation géopolitique, a indiqué le directeur de la Fondation Tara océan jeudi.Sorte de “station spatiale” polaire, ce laboratoire flottant de 110 tonnes devrait se laisser prendre dans les glaces de l’Arctique, puis dériver sur la banquise pendant entre 350 et 500 jours pour étudier cette région encore mal connue.L’expédition, qui comptera 12 membres en hiver (dont six scientifiques) et 18 en été, a reçu l’autorisation de naviguer dans les eaux russes du 25 août jusqu’au 15 septembre afin de gagner son point de départ sur la dorsale de Gakkel, chaîne de montagnes sous-marines située entre la Sibérie et le Groenland.Dans la zone russe, les scientifiques s’abstiendront de faire des relevés acoustiques, un des volets de la campagne.”Niveau défense, c’est trop compliqué. On ne peut pas écouter ce qui se passe, sinon on ne peut pas passer”, a déclaré à l’AFP Romain Troublé lors d’une escale de la station polaire à Oslo, au retour d’une campagne de tests dans le Grand Nord.”C’est un non-dit mais c’est en tout cas ce qu’on a respecté pour la première fois: il n’y aura pas de programme acoustique actif à bord du bateau, pas de sonar” dans les eaux russes, a-t-il expliqué.Tara Polar Station transitera par une zone proche de la péninsule de Kola, où est basée la puissante Flotte du Nord de la Russie, qui comprend des sous-marins de sa force de dissuasion nucléaire.Ressemblant à un igloo posé sur une grosse bouée ovale, la station polaire construite à Cherbourg peut résister à la pression de la glace de mer et supporter des températures de -52°C. Au total, 30 centres de recherche de 12 pays sont associés à la première expédition qui se concentrera sur deux axes, la recherche fondamentale en particulier dans le domaine biologique et l’étude du “changement global” (climat, pollution).Les relations avec deux institutions russes, l’Institut océanographique Chirchov à Moscou et l’Institut de recherche sur l’Arctique et l’Antarctique à Saint-Pétersbourg, ont été gelées du fait de la guerre en Ukraine.”Ça ne va pas handicaper le programme, mais c’est clair que la contribution de chercheurs russes aurait été la bienvenue”, a commenté Marcel Babin, directeur scientifique de la station polaire. “Les Russes étudient l’Arctique depuis très longtemps. Ils ont énormément de connaissances sur l’Arctique, autant en physique qu’en biologie”, a-t-il dit à l’AFP.Dix expéditions de Tara Polar Station sont prévues dans l’Arctique entre 2026 et 2045.

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La grippe aviaire a décimé les éléphants de mer, montre une étude

Les éléphants de mer, principale espèce de phoques dans le monde, ont été dévastés par la grippe aviaire, alertent jeudi des scientifiques, sur la base d’un effondrement de la population sur une île proche de l’Antarctique.Depuis l’arrivée de la grippe aviaire en 2023 en Géorgie du Sud, le nombre de femelles reproductrices présentes sur les plages a chuté de 47%, soit environ 53.000 éléphants de mer en moins, selon cette étude parue dans la revue Communications Biology.Cette île isolée, située dans l’Océan Atlantique au large de la côte antarctique, sert de point d’ancrage à la grande majorité des éléphants de mer austraux. Selon le dernier décompte effectué en 1995, elle sert de refuge à un peu plus de la moitié d’entre eux.La grippe aviaire est arrivée sur cette île en 2023, après s’être répandue dans le monde comme jamais auparavant, tuant des centaines de millions d’oiseaux et touchant de nombreuses d’espèces de mammifères ainsi que plusieurs êtres humains. Désormais, pour les éléphants de mer, la situation y est “déchirante”, souligne auprès de l’AFP Connor Bamford, auteur principal de l’étude et membre de l’institut national de recherche polaire du Royaume-Uni.”Ils sont des milliers à cracher et tousser”, déclare Bamford, soulignant la tendance des phoques à avoir le “nez qui coule”.Les chercheurs  pensent que ces mammifères se transmettent le virus les uns aux autres par les gouttelettes d’eau, selon M. Bamford. Alors que les éléphants passent le plus clair de leur temps dans l’eau, ils se reproduisent dans des endroits densément peuplés sur de larges plages de sable.Beaucoup de nouveaux-nés sont par ailleurs morts sur les plages après que leurs mères, touchées par la grippe aviaire, les ont abandonnés.Un peu plus tôt dans l’année, une étude portant sur la péninsule Valdès, une des côtes argentines propices aux naissances, avait déjà déterminé que 97% des nouveaux-nés étaient morts soit par abandon, soit après avoir contracté la grippe aviaire. Les femelles reproductrices sont encore plus nombreuses – environ deux tiers – à avoir disparu de cette péninsule, par rapport à la Géorgie du Sud.”Si la population de l’île de Géorgie du Sud répond de manière similaire aux modèles observés dans la péninsule Valdès, l’avenir est sombre”, souligne les auteurs de l’étude.Connor Bamford ne pense pas cependant que les éléphants de mer soient “proches de l’extinction”.La population vivant sur l’île de Géorgie du Sud est bien plus importante – des centaines de milliers – que celles des côtes argentines, permettant d’espérer qu’elle soit plus résiliente.”Mais les impacts sur cette population se sentiront pendant de nombreuses années”, ajoute-t-il. 

Budget: le gouvernement subit un revers sur la taxation des retraités à la reprise des débats

Le gouvernement a subi un revers jeudi matin à la reprise des débats dans l’hémicycle sur le projet de loi de finances : les députés ont maintenu l’abattement fiscal de 10% sur les retraites, dont la suppression aurait généré d’importantes économies.La copie initiale du budget de l’Etat pour 2026 prévoit de remplacer l’abattement de 10% dont les retraités bénéficient sur leur pension, par un abattement forfaitaire de 2.000 euros, avec un rendement attendu de 1,2 milliard d’euros.L’objectif, selon la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, serait de créer de “la solidarité entre retraités” en permettant une “baisse d’impôt pour 1.6 million” des plus modestes, tout en augmentant celui des autres.  Mais la mesure a provoqué une levée de boucliers lors de son examen en première lecture à l’Assemblée. L’essentiel de la gauche, de l’alliance RN-UDR et des députés LR ont joint leurs voix pour l’effacer.”Il est hors de question de s’attaquer au pouvoir d’achat (…) de ceux qui ont travaillé toute leur vie”, a tonné Laurent Wauquiez, patron du groupe Les Républicains.Le communiste Nicolas Sansu a rappelé que la mesure provoquerait une hausse d’impôt “dès 1667 euros de pension mensuelle”. Jean Philippe Tanguy (RN) a fustigé une proposition participant à faire des retraités “les nouveaux bouc émissaires d’un système en échec”.A l’inverse, le député macroniste Guillaume Kasbarian a salué une proposition “courageuse” et fustigé ceux qui “refusent” de supprimer “l’un des nombreux avantages fiscaux des retraités” par “crainte électorale”.Ce vote intervient à la reprise de l’examen du budget de l’Etat dans l’hémicycle après 9 jours de pause. C’est le budget de la Sécu qui avait pris place au Palais Bourbon, avec le vote emblématique mercredi de la “suspension” de la réforme des retraites de 2023, l’une des conditions de la non-censure des socialistes du gouvernement de Sébastien Lecornu.L’examen du texte n’a pu aller à son terme mercredi soir, mais Amélie de Montchalin a redit jeudi que “l’ensemble des amendements votés ont été transmis au Sénat”.Pour le budget de l’État, la tâche s’annonce tout aussi ardue: plus de 2.100 amendements restant à examiner sur la seule première partie, consacrée aux recettes. Un vote aurait dû avoir lieu sur ce volet le 17 novembre, mais gouvernement et Assemblée ont acté qu’il n’y en aurait pas. Un vote sur la partie “recettes” n’est pas non plus assuré. L’ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels.- “Faire traîner les débats” -Le député LFI Aurélien Le Coq a accusé dans l’hémicycle le gouvernement de “vouloir faire trainer les débats”, et empêcher un vote, comme sur le budget de la Sécu. Cela “dépend de vous, il n’y a pas lieu de polémiquer”, lui a rétorqué la ministre. Comme sur le budget de la Sécu, certains groupes n’ont pas forcément envie d’aller jusqu’au bout et pourraient jouer la montre.”Face aux horreurs votées, on n’a pas intérêt à aller au vote”, dit un cadre Renaissance, ajoutant que vu le nombre d’amendements restants, il n’y a pas besoin de faire obstruction, mais de “prendre le temps du débat”.Une multitude de taxes reste à examiner, dont celle sur les petits colis, qui suscite une attention particulière alors que la polémique autour du géant du e-commerce Shein agite le débat public. Ou encore la hausse des droits de timbre pour obtenir un titre de séjour, décriée par la gauche.Avant la pause sur le budget de l’Etat, les députés s’étaient attaqués aux mesures les plus emblématiques, notamment sur la taxation des plus riches. Si la gauche a échoué à faire adopter sa “taxe Zucman”, plusieurs impôts visant les multinationales ou les superdividendes ont été votés, ulcérant le camp gouvernemental qui a dénoncé une “folie fiscale”.

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Face-à-face corsé entre Turquie et Australie pour décrocher la prochaine COP

Un choix s’offre aux visiteurs de la COP30 à Belem en quête d’un bon café: un cappuccino sur le stand australien ou le puissant café turc sur le pavillon d’Ankara, symbole du bras de fer entre les deux pays pour organiser la prochaine conférence.Au moment même où le Brésil tente de montrer au monde que la diplomatie climatique fonctionne encore, les deux pays sont sous pression pour se mettre d’accord afin d’éviter un scandale dans la ville amazonienne de Belem.Sans retrait d’une des deux candidatures pour la COP31 de 2026 ou sans compromis, Australie et Turquie risquent de perdre la partie. Une situation inédite, qui verrait l’organisation de la prochaine conférence climat de l’ONU revenir par défaut à l’Allemagne.D’autres COP ont fait l’objet d’une forte concurrence par le passé mais “jamais aucune n’a connu un tel suspense”, souligne auprès de l’AFP Alden Meyer, vétéran des sommets climatiques pour le groupe de réflexion E3G.Ce n’est d’ailleurs, selon certains, pas un hasard si les deux stands se trouvent côte à côte dans l’immense enceinte brésilienne: “C’est à 100% fait exprès”, assure Kathryn McCallum, militante du réseau d’ONG Climate Action Network Australia. “En gros, la présidence brésilienne leur dit: +Débrouillez-vous+”, car “ils ne veulent pas que cela éclipse les discussions cruciales en cours”, juge-t-elle.- Supporters -La proximité des stands n’a pas empêché une vingtaine de supporters australiens de promouvoir jeudi la candidature du pays pour la COP31, sous le regard des Turcs.Un autre jour, une foule enthousiaste s’était pressée autour du pavillon australien à l’occasion de la visite de la reine Mary de Danemark, originaire de Tasmanie.Côté turc, c’est un calligraphe qui attire les visiteurs qui repartent avec des illustrations personnalisées et des sacs en toile.Mais parallèlement à ces opérations de séduction à ciel ouvert, la diplomatie est à l’oeuvre en coulisses. Un émissaire a été nommé par le Brésil pour tenter de rapprocher les positions avant la clôture du sommet, prévue le 21 novembre.”Nous sommes toujours déterminés à organiser la COP31″, affirme à l’AFP la diplomate turque Aysin Turpanci.De son côté, l’Australie se targue d'”un soutien international large et solide”, par la voix de Josh Wilson, son ministre adjoint du Climat. Son pays a “engagé des discussions avec la Turquie au plus haut niveau”, dit-il.Mais aucun des deux pays ne semble prêt à plier et l’heure tourne.Jeudi, le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué depuis Sydney que le président turc Recep Tayyip Erdogan “maintient sa position en réponse à l’Australie qui maintient sa position”.Pour un membre de la délégation turque, interrogé par l’AFP, le rapport de force est de “50-50”.- Berlin pousse -Selon les règles de l’ONU qui régissent les COP, les villes d’accueil sont choisies à tour de rôle chaque année au sein de cinq blocs régionaux.Pour l’an prochain c’est au tour de l’Europe occidentale et d’un groupe d’autres Etats dont la Turquie, l’Australie et le Canada, qui doivent décider par consensus qui organisera l’événement.Faute de décision, le sommet aura lieu à Bonn, en Allemagne, qui accueille le secrétariat de l’ONU Climat.Or “je sais que l’Allemagne ne souhaite pas organiser cette COP”, confie à l’AFP Jennifer Morgan, ancienne envoyée climatique de l’Allemagne. Selon elle, Berlin pousse les deux pays à trouver une solution.Pendant ce temps, l’Éthiopie a été désignée mardi par les pays africains pour organiser la COP32 en 2027. Quel qu’il soit, le futur hôte de la COP31 aura peu de temps pour se préparer.Les nations du Pacifique, qui co-organiseraient avec l’Australie en cas de victoire de Canberra, observent la situation avec inquiétude: “Plus nous serons fixés tôt, mieux ce sera – et espérons-le, ce sera en Australie”, dit à l’AFP Vishal Prasad, membre de l’organisation Pacific Islands Students Fighting Climate Change.Les îles du Pacifique sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique.

13-Novembre: recueillement à Paris et Saint-Denis, dix ans après les attentats

Des commémorations sobres et silencieuses devant le Bataclan et les terrasses parisiennes endeuillées, après une cérémonie devant le stade de France: politiques, victimes et proches des disparus se sont recueillis jeudi devant les lieux des attentats du 13-Novembre, dix ans après une nuit d’horreur.Les noms des 92 victimes du Bataclan – dont deux se sont suicidées depuis le massacre – ont résonné boulevard Voltaire, où une foule d’officiels, de familles et de rescapés s’est rassemblée sur le lieu le plus meurtri des attaques jihadistes.Des membres de la BRI, le visage masqué, sont présents en nombre, dix ans après avoir donné l’assaut contre les terroristes retranchés dans la salle de concert. A eux comme aux autres primo-intervenants, le chef de l’Etat adresse la “reconnaissance” de la Nation. “Vous pouvez être fiers”. Devant les portes du Bataclan, une multitude de bouquets de fleurs ont été déposés au pied d’une plaque où sont gravés les noms des victimes. Chacun attend son tour pour s’en approcher: certains se croisent, se reconnaissent, s’embrassent, se prennent longuement dans les bras ou échangent un petit mot de réconfort, avant de déposer à leur tour une fleur, une bougie, un signe de mémoire.- “La vie continue” -“Aujourd’hui, je peux me souvenir, je peux pleurer, je peux me laisser aller, et puis demain, la vie continue”, confie Sophie Bouchard-Stech à l’AFP, juste avant le début de la cérémonie. L’Allemande fait le voyage chaque année pour rendre hommage à son mari, tombé sous les balles des jihadistes au Bataclan. Devant chacun des lieux frappés par les commandos téléguidés par le groupe Etat islamique (EI) cette funeste soirée du 13 novembre 2015, Arthur Dénouveaux et Philippe Duperron, présidents d’associations de victimes, ont déposé des gerbes de fleurs, avant qu’Emmanuel Macron et Anne Hidalgo ne fassent de même, avant d’observer à chaque fois une minute de silence.”10 ans. La douleur demeure. En fraternité, pour les vies fauchées, les blessés, les familles et les proches, la France se souvient”, a posté sur X le président de la République. Près des terrasses parisiennes, dans les Xe et XIe arrondissements, où 39 vies ont été fauchées au total, dont 21 devant la seule Belle Equipe, le silence règne, les yeux des personnes présentes sont embués de larmes.  Aux alentours, les panneaux publicitaires affichent tous la devise en latin de Paris, “Fluctuat Nec Mergitur” (Il est battu par les flots, mais ne sombre pas). – “Absence immense” -Les commémorations ont débuté le matin par une cérémonie au stade de France, avec la famille de Manuel Dias, première victime du 13-Novembre, tuée quand trois kamikazes se sont fait exploser devant les portes du stade où se jouait un match amical France-Allemagne.  “Nous n’oublierons jamais; on nous dit de tourner la page dix ans après, mais l’absence est immense”, a dit dans un discours poignant sa fille, Sophie Dias, très émue. Le vendredi 13 novembre 2015, la France a été frappée par les attaques jihadistes les plus meurtrières de son histoire et qui ont profondément marqué le pays. L’hommage national aux 132 morts et à leurs familles, aux blessés et rescapés, aux forces de secours, doit se conclure par l’inauguration à 18H00 d’un jardin mémoriel au coeur de la capitale. Ce jardin est fait de grandes stèles et de blocs de granit, évoquant la géographie des différents lieux visés. Des autocars doivent y emmener les familles et les victimes.La cérémonie orchestrée par Thierry Reboul, déjà à la manœuvre pour l’ouverture des JO-2024, sera retransmise en direct à la télévision et projetée sur grand écran, place de la République à Paris, où un mémorial s’était improvisé il y a dix ans, des Parisiens traumatisés venant y déposer fleurs, bougies et mots. – “Tous ensemble” -“L’objectif cette année, c’est de se dire +soyons tous ensemble+ (…), célébrons évidemment nos morts mais aussi la force de notre République et de notre culture: les terroristes n’ont pas gagné ce soir-là”, a insisté sur RMC Arthur Dénouveaux.”Nous avons été debout pendant 10 ans, nous serons debout (jeudi). Cette cérémonie sera aussi un acte de résistance”, a salué Philippe Duperron, président de l’association “13onze15”. Les commémorations officielles se tiennent sous vigilance renforcée, dans un contexte de menace terroriste “toujours élevée”, selon le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, qui a rappelé sur BFMTV/RMC que “six attentats” avaient été déjoués depuis le début de l’année. Jeudi soir, Notre-Dame de Paris et les églises parisiennes feront sonner leurs cloches “entre 17H57 et 18H02”, a annoncé le diocèse. Des “messes, des veillées, ont lieu dans plusieurs paroisses”, a précisé l’archevêque de Paris Laurent Ulrich.abo-juc-mby-pab-etr-fff-ch/asl/SWI

Protection de l’enfance : l’accompagnement des majeurs, une opération “rentable” selon des associations

Une “piste de réflexion” en plein débat budgétaire : des associations mettent en avant le “gain financier” d’un accompagnement effectif des jeunes majeurs issus de l’aide sociale à l’enfance (Ase), exhortant Etat et collectivités à investir sur le long-terme. Au-delà “d’une nécessité sociale et humaine”, l’accompagnement de ce public vulnérable “est un investissement économique largement rentable pour les finances publiques”, selon une étude publiée jeudi par le collectif Cause majeur !En croisant des données de la Drees, de l’Insee, de France Travail, de l’Assurance maladie ou des impôts, ce collectif, qui regroupe une trentaine d’associations (Apprentis d’Auteuil, Sos Villages d’enfants …) , s’est basé sur trois parcours de vie : un accompagnement jusqu’à 18 ans, un jusqu’à 21 ans et un jusqu’à 25 ans.Ses calculs, qui prennent en compte à la fois les dépenses (RSA, hébergement d’urgence…) et les recettes (cotisations sociales, patronales, impôts sur le revenu…) dans chacun des trois scénarios, concluent à un “gain net total de 1,8 million d’euros sur l’ensemble de la vie du jeune” en cas d’accompagnement jusqu’à 25 ans – “soit 21 fois le coût initial de son accompagnement jeune majeur”.”Chaque euro investi dans l’accompagnement rapporte plusieurs fois sa valeur à la collectivité alors que les sorties sèches enferment les jeunes dans la précarité et coûtent bien plus cher à la société, humainement et financièrement”, insiste Florine Pruchon, responsable du plaidoyer du collectif qui espère que l’exécutif se saisisse de cette “piste de réflexion”.Depuis la loi Taquet de 2022, tout jeune majeur issu de la protection de l’enfance – ils sont selon les derniers chiffres officiels plus de 30.000 sur l’ensemble du territoire – et ne disposant pas de ressources ou d’un soutien familial suffisants a droit à un accompagnement matériel, éducatif et psychologique.Mais les manquements à ce principe, qui vise à éviter une bascule de ces jeunes aux parcours cabossés et tout juste sortis de l’adolescence dans la précarité, le chômage ou le sans-abrisme, restent nombreux.Ces derniers mois, la Cour des comptes et l’Igas, l’inspection générale des affaires sociales, ont coup sur coup pointé une mise en oeuvre très disparate selon les départements, qui ont compétence en la matière. – “Gâchis social” -Sur le terrain, des associations sont à pied d’oeuvre pour tenter de pallier l’absence de l’Etat, à l’image des Apprentis d’Auteuil qui ont mis en place un dispositif d’accompagnement, la Touline, en 2016.”On aide ces jeunes dans leurs démarches en termes d’accès au logement, à l’emploi et aux services de santé mais surtout on contribue à rompre leur isolement”, explique Maxime Chopard, coordinateur du dispositif qui accompagne chaque année entre 1.500 et 2.000 jeunes dont une majorité d’ex-mineurs non accompagnés (MNA).Mais pour aider ce public au “parcours chaotique parfois traumatisant”, il faut des financements publics “à la hauteur”, ajoute-t-il. “Or pour la première fois, on va devoir fermer une Touline faute de financement. Au 1er janvier 2026, 110 jeunes vont rester sur le trottoir”. Estimant que “la société a tout à gagner à accompagner” ces jeunes, l’ensemble des associations réunies dans Cause majeur ! appellent à l’instauration d’un véritable “droit opposable à l’accompagnement”, à poursuivre cet accompagnement “jusqu’à 25 ans si nécessaire” et à un “financement pérenne” de l’Etat. “C’est quand même incompréhensible et absurde que ces jeunes qui ont été soutenus durant leur minorité soient livrés à eux-mêmes du jour au lendemain”, relève Florine Pruchon, dénonçant un “vrai gâchis social”. “Il est temps que les politiques mettent un terme aux logiques court-termistes.”