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Nantes: manifestation contre un gala organisé par un fonds créé par le milliardaire Stérin

Un millier de personnes ont manifesté jeudi soir à Nantes leur opposition à l’organisation d’un gala “La nuit du Bien commun”, mouvement fondé notamment par le milliardaire conservateur Pierre-Édouard Stérin, selon un chiffrage de la préfecture.Un rassemblement, à l’appel de diverses associations et syndicats, était organisé à 17h00 à quelques centaines de mètres de la cité des congrès, où le gala est organisé, et un autre se tenait devant le centre hospitalier.Selon la préfecture de Loire-Atlantique, 1.100 personnes étaient rassemblées, 900 à la manifestation à l’appel de l’ultra gauche et 200 à la manifestation syndicale.”Cette Nuit porte mal son nom. Ça n’a rien du bien commun. Le bien commun, c’est l’argent des contribuables qu’on redistribue pour plus de services publics, pour plus de solidarité, etc. Et là, ils sont en train d’accaparer cette idée de bien commun par des milliardaires, par des fortunes qui choisissent lors de galas, à qui ils donnent, à quelles associations…”, a déclaré Pierre Bedouet, 36 ans, de la CGT spectacle. Parmi les banderoles figuraient notamment “Stérin nuit au bien commun”, “Ne financez pas la peur mais plutôt les Restos du cÅ“ur” ou encore “Stérin glissant”.Pierre-Edouard Stérin “s’est retiré il y a quelques jours de la Nuit du bien commun avec trois cofondateurs apparemment. Mais bon, ça ne change rien. Il a lancé quelque chose avec un état d’esprit et on continue à lutter contre cet état d’esprit”, a déclaré Céline Pella, co-secrétaire FSU de Loire-Atlantique. Dans un communiqué de la CGT, la LDH ou encore de la FSU, les opposants estiment que “le fonds du bien commun est en fait une façade du véritable projet de Pierre-Edouard Stérin qui s’appelle Pericles (…), ce plan vise à faire gagner les idées de l’extrême droite et des droites extrêmes dans les têtes et dans les urnes (…)”.Un important dispositif policier était en place et les manifestations étaient interdites par arrêté préfectoral aux abords de la cité des congrès.Vers 20h00, des heurts ont éclaté et en fin de soirée la préfecture a indiqué à l’AFP qu’il y avait eu sept interpellations.Pierre-Edouard Stérin, homme d’affaires conservateur devenu milliardaire avec son entreprise de coffrets cadeaux Smartbox, est initiateur d’un projet politique baptisé “Périclès”.La Nuit du Bien Commun, qui comprend notamment un fonds de dotation destiné à financer des projets associatifs, est née en 2017, au théâtre Mogador, à Paris, sur une idée de Thibault Farrenq, Pierre-Edouard Stérin et Stanislas Billot de Lochner.Les galas de levée de dons sont organisés dans différentes villes de France, ainsi qu’à Bruxelles et Genève.”Thibault Farrenq et Pierre-Edouard Stérin n’exercent désormais plus aucune responsabilité exécutive dans l’organisation de ces soirées. En décembre 2024, Stanislas Billot de Lochner a même estimé que le +temps des fondateurs était terminé+ officialisant ainsi la transmission de ce concept innovant à une nouvelle génération d’équipes engagées dans ce projet”, selon le site internet du Bien commun. 

Le suspect du meurtre d’Hichem Miraoui mis en examen et écroué

Christophe B. a été mis en examen jeudi pour l’assassinat terroriste en raison de l’origine d’Hichem Miraoui, un quadragénaire tunisien abattu samedi à Puget-sur-Argens (Var), un crime que reconnaît le suspect mais dont il conteste le caractère raciste.Après quatre jours de garde à vue et un transfert de l’enquête du parquet de Draguignan aux mains du parquet antiterroriste (Pnat), celui-ci a ouvert jeudi une information judiciaire.En fin d’après-midi, Christophe B. a été mis en examen pour assassinat terroriste et tentatives d’assassinat sur plusieurs personnes, en raison de l’origine, selon le Pnat.Veste grise, cheveux bouclés, barbe poivre et sel et air agacé, Christophe B. est apparu un bref instant devant quelques journalistes présents au début de son audience devant la juge des libertés et de la détention, qui l’a écroué. “Dans le cadre de sa garde à vue, si Christophe B. reconnaît la matérialité des faits, il conteste toute motivation raciste à ses actes, ainsi que toute intention terroriste”, avait détaillé le Pnat dans un communiqué dans l’après-midi.L’avocat du suspect, Me Reda Ghilaci, a confirmé cette ligne de défense, soulignant que “la réalité matérielle du dossier est à ce stade très claire : la qualification terroriste, comme l’intention raciste, sont particulièrement contestables en droit et contestées”.Il a indiqué que son client de 53 ans “a d’ores et déjà activement participé à la manifestation de la vérité et il continuera à le faire.””Le juge d’instruction a écarté l’association de malfaiteurs terroriste dès le stade de la mise en examen, comme le soutenait la défense et contrairement aux réquisitions du Pnat”, a ajouté Me Ghilaci.A Puget sur-Argens, samedi soir vers 22 heures, le suspect de nationalité française, qui avait consommé de l’alcool dans la journée, a selon le Pnat “tiré à plusieurs reprises” sur son “voisin”, Hichem Miraoui, depuis sa voiture.Il a ensuite tiré sur un autre logement puis sur deux de ses occupants, “blessant l’un d’entre eux à la main”, un homme né en 1990 en Turquie, avant de s’enfuir en voiture. D’après le communiqué, il avait diffusé sur Facebook avant les faits une vidéo interpellant ainsi les “Français” : “Réveillez-vous, allez les chercher là où ils sont”. Il faisait “allégeance au bleu blanc rouge” et annonçait son intention de dire “stop aux islamiques”.Après son périple meurtrier et jusqu’à son interpellation par les gendarmes du GIGN à 5h00 le dimanche matin, il a publié selon le Pnat quatre autres vidéos sur Facebook dans lesquelles il lançait “avoir dégommé les 2-3 merdes qui étaient près de chez (lui)”.Outre ces vidéos, le parquet relève que Christophe B. ciblait sur les réseaux sociaux “le terrorisme, les étrangers, l’islam, l’ultra-droite ou les instances gouvernementales françaises.”Selon le Pnat, son examen psychiatrique n’a pointé “aucune pathologie ou anomalie mentale”.D’après une source proche du dossier, il a exprimé de “profonds regrets” sur son acte.C’est la première saisine du Pnat concernant un homicide raciste lié à l’ultradroite.Une source proche du dossier a souligné à l’AFP que ce parquet spécialisé appréciait “au cas par cas” sa compétence concernant les faits liés à l’ultradroite, qui ne sont pas rattachés à un groupe dont les actions passées auraient déjà reçu une qualification terroriste, contrairement aux actes jihadistes avec le groupe Etat islamique.Selon cette source proche du dossier, le Pnat s’est saisi car Christophe B. voulait “troubler l’ordre public par la terreur”. – Marche blanche -Mardi après-midi, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé “une pensée émue” pour les victimes, leurs familles, mais aussi pour “la communauté tunisienne”. Ce meurtre est “clairement un crime raciste”, “sans doute aussi antimusulman”, et “peut-être aussi un crime terroriste”, a ajouté le ministre.”Je veux justice pour mon frère”, “victime d’un acte terroriste”, a déclaré mardi à l’AFP sa soeur Hanen Miraoui. Samedi soir, elle discutait au téléphone avec son frère quand “tout d’un coup, je l’ai entendu dire +Aïe+ puis la communication s’est interrompue”.D’après elle, le suspect “était connu dans le quartier de (son) frère pour sa haine des Arabes”.Organisée par les proches d’Hichem Miraoui, une marche blanche doit avoir lieu dimanche à 15H00 à Puget-sur-Argens.Les actes antimusulmans ont augmenté de 72% au premier trimestre, avec 79 cas recensés, selon le décompte du ministère de l’Intérieur.

Levée de boucliers contre la suspension de MaPrimeRénov’

Professionnels et politiques sont vent debout contre la suspension des aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’, dispositif que le gouvernement prévoit de changer pour mieux gérer l’augmentation des demandes et des tentatives de fraudes. La ministre chargée du Logement Valérie Létard a précisé jeudi sur France Inter une fermeture “d’ici le 1er juillet” du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels. Le gouvernement avait confirmé la suspension du dispositif mercredi.Elle a aussi indiquer vouloir “changer les règles” du dispositif applicable à l’issue de la suspension et réfléchir à un moyen de “rythmer la consommation de l’enveloppe (budgétaire, NDLR) au fur et à mesure” de l’année. Mme Létard réunira la filière du secteur “d’ici dix jours”. Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), juge la décision du gouvernement de fermer ce guichet “injustifiable, inqualifiable”, risquant de  mettre “sur le carreau 100.000 salariés du secteur”.La FFB compte profiter de son congrès national le 13 juin pour “décider des mesures à prendre”, indique Olivier Salleron à l’AFP. “Ca va gronder”, ajoute-t-il, manifestation, blocage, montage de grues dans des “lieux stratégiques” étant envisagés. Même volonté de protester du côté du syndicat des artisans du bâtiment, la Capeb qui s’organise pour définir “un mouvement” afin de “réagir fortement et dire notre mécontentement”, selon son président Jean-Christophe Repon, interrogé par Franceinfo. La rénovation énergétique représente 30% de l’activité des adhérents de la FFB et 600.000 salariés, selon Olivier Salleron. “Avec en plus la crise grave et historique du logement neuf, trop c’est trop, on ne va pas se laisser crever sans rien dire”, gronde-t-il.Colère identique chez les fabricants de pompes à chaleur ou chauffe-eau dont certains “suspendent” déjà leurs décisions d’investissement dans des agrandissements d’usine, souligne Teoman Bakoglu, délégué-général adjoint de la FIEEC qui regroupe les industries électriques, électroniques et de communication. “S’il n’y a plus de carnet de commandes, les usines s’arrêtent” a-t-il dit à l’AFP.Dans un communiqué commun, 19 organisations professionnelles de la rénovation énergétique expriment leur “stupéfaction” et leurs “inquiétudes” quant aux “milliers d’entreprises d’installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés”.- “Fléau” de la fraude -La suspension estivale concerne uniquement les nouveaux dossiers. “Les dossiers non frauduleux déposés avant la fermeture seront instruits et payés dans les meilleurs délais, et une démarche d’accélération de l’instruction sera mise en place”, a précisé le ministère chargé du Logement.Des politiques de tous bords ont vivement critiqué cette décision, qualifiée d'”irresponsable” par Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise et de “pas acceptable” par Antoine Armand, ancien ministre de l’Economie et député macroniste de Haute-Savoie. “Interrompre en cours d’année un programme aussi structurant, (…) c’est déloyal et, surtout, c’est prendre le risque de mettre en danger toute une filière”, a estimé Antoine Armand, tandis que Manuel Bompard a déploré “une longue série de reculs en matière écologique, de coupes dans le budget de l’économie”.Cette pause du dispositif est motivée par “un encombrement (de nouvelles demandes, NDLR) en ce moment et un excès des fraudes”, selon Eric Lombard, ministre de l’Economie qui évaluent à “16.000” le nombre de “dossiers suspicieux”, soit “12% du stock”. Les principales fraudes sont des usurpations d’identité pour demander des aides pour des travaux inexistants. Une inflation non justifiée des devis, par effet d’aubaine, est aussi dénoncée régulièrement par les acteurs du secteur.Pour Hugues Sartre, porte-parole d’un groupement d’une dizaine d’entreprises du secteur dénommé GERE, ce sont surtout les entreprises qui promettent aux particuliers “d’effacer le reste à charge” ou “une rénovation à 1 euro” qui “gonflent les devis pour capter plus de subventions”.”C’est dommage de se dire que pour évincer une minorité de margoulins, il faut stopper tout le mécanisme”, déplore, Louis-Clair François Poncet, fondateur du réseau de PME SATEP, spécialisé en décarbonation des bâtiments.En 2024, 44.172 dossiers frauduleux de demande d’aide MaPrimeRénov’ avaient été détectés par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) avant leur mise en paiement, ce qui représentait 229 millions d’euros de fraudes évitées.nal-im-mpa-leo-jvi/mat/spi

A Fos-sur-Mer, les dockers CGT bloquent trois conteneurs de composants militaires en partance pour Israël

Après avoir refusé mercredi de charger sur un navire à destination d’Israël un conteneur rempli de composants militaires, les dockers CGT du port de Marseille-Fos en ont bloqué deux autres jeudi, destinés au même navire, expliquant ne pas vouloir “être complices de massacres”.”Aujourd’hui (…), c’est avec écoeurement que nous avons découvert deux autres conteneurs qui devaient embarquer sur le Contship Era. Il s’agit, d’après nos informations, de tubes de canons fabriqués par la société Aubert et Duval à Firminy” (Loire), a alerté jeudi le syndicat CGT des dockers et personnels portuaires du Golfe de Fos (Bouches-du-Rhône) dans un communiqué.Mercredi, les dockers de Marseille-Fos avaient déjà refusé de charger à bord de ce même navire, en partance pour Haïfa en Israël, des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées par l’entreprise marseillaise Eurolinks, afin de ne pas “participer au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien”. “Le port de Fos (…) ne doit pas servir à expédier des munitions ou des armes pour n’importe quelle guerre que ce soit. Les travailleurs du port de Fos ne veulent pas être complices de massacres, de pertes de vies humaines”, écrit le syndicat ce jeudi.Une action à laquelle la Fédération CGT des services publics a apporté son “total soutien”, annonçant que “les dockers italiens du port de Gênes ont décidé de prendre le relais des dockers français”.Sur sa page Facebook, un groupe de dockers génois, “convaincus que la lutte contre le trafic d’armes dans les ports passe par l’action”, a en effet annoncé qu’il bloquerait l’activité du port italien vendredi à 15h00.A Marseille jeudi soir, une manifestation en soutien des dockers a réuni une centaine de personnes. Selon la CGT, le conteneur bloqué mercredi contenait 19 palettes de maillons, ces petites pièces métalliques permettant aux fusils mitrailleurs de tirer en rafale. L’exportation de ces maillons avait été évoquée dès mars 2024 par Disclose et Marsactu, selon qui ils seraient “susceptibles d’être utilisés contre des civils dans la bande de Gaza”.- Des armes réexportées ? -Réagissant à ces affirmations, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu avait affirmé à l’époque que ces pièces pouvaient seulement être “réexportées” par Israël. Le ministère des Armées a confirmé jeudi que leur licence prévoit effectivement qu’elles soient réexportées en totalité vers la France et d’autres pays partenaires.Pour les tubes de canons de la société Aubert et Duval, il s’agit, selon une source proche du dossier, “d’une licence de réexportation vers des pays européens”.”Aubert & Duval vend des tubes en acier à Elbit Systems qui les transforme. La licence d’exportation de matériel de guerre accordée par l’Etat français à Aubert & Duval prévoit explicitement que le produit final (…) soit réexporté à des forces armées qui ne sont pas celles d’Israël. Aubert & Duval ne vend donc aucun matériel militaire destiné aux forces armées israéliennes”, a réagi l’entreprise auprès de l’AFP.Contacté par l’AFP, Eurolinks n’a pas donné suite.Soutenant le mouvement des dockers marseillais, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé jeudi le gouvernement à “bloquer immédiatement toute livraison d’armes en direction de l’Etat d’Israël”.”Si la France continue à autoriser la livraison de matériel de guerre à Israël, elle alimente ce génocide”, a également réagi dans un communiqué Anne Savinel-Barras, présidente d’Amnesty International France.Le blocage du premier conteneur mercredi avait été salué par plusieurs responsables politiques de gauche, notamment le premier secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, pour qui “l’humanisme n’est pas à vendre”, ou encore le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a réclamé un “embargo maintenant sur les armes du génocide”.Après l’attaque contre Israël menée par le mouvement islamiste armé du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1.218 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, l’armée israélienne a mené en représailles une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza.Celle-ci a fait plus de 54.607 morts, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.jra-eg-ar-mra/ol/sp

New search in Madeleine McCann case finished: Portuguese police

A new search launched this week into the disappearance of British toddler Madeleine McCann ended Thursday, said police in Portugal, where she went missing 18 years ago.Investigators, who spent three days scouring areas near the southern beach resort where Madeleine disappeared during a family holiday, did not detail the results of their latest searches.Madeleine was …

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Procès pour écoblanchiment contre TotalEnergies: décision en octobre

Un groupe pétrolier peut-il dire qu’il contribue à “préserver la planète”? Qu’il vise la “neutralité carbone? Après une audience inédite jeudi en France, les juges diront le 23 octobre si TotalEnergies a trompé le consommateur en le clamant dans sa communication.Dans une salle comble, le premier groupe pétrolier et gazier français, 4e dans le monde, s’est défendu au tribunal de Paris de toute insincérité dans sa communication face aux associations Greenpeace France, les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, qui l’accusent de “pratiques commerciales trompeuses”.Le groupe dirigé par Patrick Pouyanné défend sa “bonne foi”, de la réalité de ses investissements dans le solaire, l’éolien et les stations de recharge électrique, et répond qu’on ne peut lui reprocher une “communication institutionnelle”, très éloignée d’une publicité pour des stations-service.Loin des tensions des manifestations régulières contre TotalEnergies, la contestation s’est déroulée dans l’atmosphère feutrée d’un tribunal, avec sur le banc des accusés les émissions de CO2 du groupe, qui restent supérieures à celles d’un pays comme la France et le resteront au moins à moyen terme.Le “greenwashing” ou écoblanchiment, soit le fait de se présenter comme plus vertueux en matière environnementale qu’en réalité, n’existant pas spécifiquement en droit, c’est par la voie juridique des pratiques commerciales trompeuses que les militants ont attaqué, dans une procédure civile.Inédit pour un géant de l’énergie en France, le procès pourrait créer une jurisprudence sur les limites de la communication environnementale des entreprises, longtemps laissée sans garde-fou, et qui commence seulement à être réglementée dans l’Union européenne.- Neutralité carbone -Au cÅ“ur de l’affaire: la campagne du groupe sur ses sites internet, à la télévision, ainsi que sur Twitter, LinkedIn ou Instagram à partir de mai 2021, peu après s’être rebaptisé de Total en TotalEnergies, avec un nouveau logo arc-en-ciel.La multinationale affichait son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050” et se présentait en “acteur majeur de la transition énergétique”. Au total, une quarantaine de messages sont contestés.Ils rendent, “pour un consommateur moyen, impossible de comprendre que TotalEnergies est en train d’étendre sa production d’énergies fossiles”, a plaidé Clémentine Baldon, l’avocate des associations, lors de plus de quatre heures d’audience.La stratégie du groupe “ne facilitera pas la transition énergétique, elle la retarde, voire l’empêche, et contribue à mettre en péril les objectifs de l’accord de Paris” sur le climat, a-t-elle dit.L’avocate cite l’ONU ou l’Agence internationale de l’énergie, qui a argué qu’extraire davantage de pétrole n’était pas compatible avec le sauvetage du climat.Mais “il n’y a aucune incompatibilité”, rétorque l’avocate de l’entreprise, Françoise Labrousse, qui juge “simpliste” d’arrêter immédiatement les hydrocarbures. D’ailleurs, Greenpeace lui-même utilise encore des bateaux à carburants fossiles, relève-t-elle…- Davantage d’affaires -“Le greenwashing, ce serait de promettre que l’essence vendue en stations-service est neutre en carbone”, dit plus tard Françoise Labrousse. Son client n’a “jamais dit que ses produits étaient bons pour le climat”.TotalEnergies enfonce le clou avec un argument central: ces messages n’étaient pas des publicités, mais relevaient d’une “communication institutionnelle” encadrée par le droit boursier. Il dénonce une “instrumentalisation du droit de la consommation” pour faire le procès climatique de l’entreprise.Ce n’est pas le consommateur qui était ciblé, “c’est l’ensemble des parties prenantes du groupe”, — clients, fournisseurs, investisseurs — plaide Françoise Labrousse. Mais les associations font valoir qu’Adidas a été condamné en Allemagne en lien avec son objectif de neutralité climatique.Les associations veulent empêcher TotalEnergies “de se présenter communément comme un champion de la transition énergétique”, martèle Clémentine Baldon.Le tribunal devra aussi juger de la promotion du gaz comme indispensable à la transition énergétique, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.Là encore, l’avocate de TotalEnergies s’est amusée à citer Greenpeace Belgique, qui a autrefois qualifié le gaz de “bien utile” pour la transition.Dans les tribunaux européens, la jurisprudence sur l’écoblanchiment se construit doucement. Certains groupes ont perdu, comme les compagnies aériennes KLM et Lufthansa.Mais TotalEnergies peut se prévaloir de décisions allant dans son sens, en faveur du groupe énergétique suédois Vattenfall, ou du géant espagnol de l’électricité Iberdrola.

Procès pour écoblanchiment contre TotalEnergies: décision en octobre

Un groupe pétrolier peut-il dire qu’il contribue à “préserver la planète”? Qu’il vise la “neutralité carbone? Après une audience inédite jeudi en France, les juges diront le 23 octobre si TotalEnergies a trompé le consommateur en le clamant dans sa communication.Dans une salle comble, le premier groupe pétrolier et gazier français, 4e dans le monde, s’est défendu au tribunal de Paris de toute insincérité dans sa communication face aux associations Greenpeace France, les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, qui l’accusent de “pratiques commerciales trompeuses”.Le groupe dirigé par Patrick Pouyanné défend sa “bonne foi”, de la réalité de ses investissements dans le solaire, l’éolien et les stations de recharge électrique, et répond qu’on ne peut lui reprocher une “communication institutionnelle”, très éloignée d’une publicité pour des stations-service.Loin des tensions des manifestations régulières contre TotalEnergies, la contestation s’est déroulée dans l’atmosphère feutrée d’un tribunal, avec sur le banc des accusés les émissions de CO2 du groupe, qui restent supérieures à celles d’un pays comme la France et le resteront au moins à moyen terme.Le “greenwashing” ou écoblanchiment, soit le fait de se présenter comme plus vertueux en matière environnementale qu’en réalité, n’existant pas spécifiquement en droit, c’est par la voie juridique des pratiques commerciales trompeuses que les militants ont attaqué, dans une procédure civile.Inédit pour un géant de l’énergie en France, le procès pourrait créer une jurisprudence sur les limites de la communication environnementale des entreprises, longtemps laissée sans garde-fou, et qui commence seulement à être réglementée dans l’Union européenne.- Neutralité carbone -Au cÅ“ur de l’affaire: la campagne du groupe sur ses sites internet, à la télévision, ainsi que sur Twitter, LinkedIn ou Instagram à partir de mai 2021, peu après s’être rebaptisé de Total en TotalEnergies, avec un nouveau logo arc-en-ciel.La multinationale affichait son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050” et se présentait en “acteur majeur de la transition énergétique”. Au total, une quarantaine de messages sont contestés.Ils rendent, “pour un consommateur moyen, impossible de comprendre que TotalEnergies est en train d’étendre sa production d’énergies fossiles”, a plaidé Clémentine Baldon, l’avocate des associations, lors de plus de quatre heures d’audience.La stratégie du groupe “ne facilitera pas la transition énergétique, elle la retarde, voire l’empêche, et contribue à mettre en péril les objectifs de l’accord de Paris” sur le climat, a-t-elle dit.L’avocate cite l’ONU ou l’Agence internationale de l’énergie, qui a argué qu’extraire davantage de pétrole n’était pas compatible avec le sauvetage du climat.Mais “il n’y a aucune incompatibilité”, rétorque l’avocate de l’entreprise, Françoise Labrousse, qui juge “simpliste” d’arrêter immédiatement les hydrocarbures. D’ailleurs, Greenpeace lui-même utilise encore des bateaux à carburants fossiles, relève-t-elle…- Davantage d’affaires -“Le greenwashing, ce serait de promettre que l’essence vendue en stations-service est neutre en carbone”, dit plus tard Françoise Labrousse. Son client n’a “jamais dit que ses produits étaient bons pour le climat”.TotalEnergies enfonce le clou avec un argument central: ces messages n’étaient pas des publicités, mais relevaient d’une “communication institutionnelle” encadrée par le droit boursier. Il dénonce une “instrumentalisation du droit de la consommation” pour faire le procès climatique de l’entreprise.Ce n’est pas le consommateur qui était ciblé, “c’est l’ensemble des parties prenantes du groupe”, — clients, fournisseurs, investisseurs — plaide Françoise Labrousse. Mais les associations font valoir qu’Adidas a été condamné en Allemagne en lien avec son objectif de neutralité climatique.Les associations veulent empêcher TotalEnergies “de se présenter communément comme un champion de la transition énergétique”, martèle Clémentine Baldon.Le tribunal devra aussi juger de la promotion du gaz comme indispensable à la transition énergétique, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.Là encore, l’avocate de TotalEnergies s’est amusée à citer Greenpeace Belgique, qui a autrefois qualifié le gaz de “bien utile” pour la transition.Dans les tribunaux européens, la jurisprudence sur l’écoblanchiment se construit doucement. Certains groupes ont perdu, comme les compagnies aériennes KLM et Lufthansa.Mais TotalEnergies peut se prévaloir de décisions allant dans son sens, en faveur du groupe énergétique suédois Vattenfall, ou du géant espagnol de l’électricité Iberdrola.