AFP Top News

Recherché par le FBI, un Américain arrêté en Alsace pour le viol d’un mineur

Recherché depuis de longues années par le FBI pour des faits de nature pédocriminelle, un Américain a été arrêté près de Strasbourg, où il résidait, et mis en examen et écroué en France pour le viol de son fils adoptif de 10 ans, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Des investigations sont en cours pour vérifier si le suspect, Michael Wiseman, 51 ans, arrêté le 1er novembre à Kilstett (Bas-Rhin) où il résidait sous une fausse identité, a pu s’en prendre à son autre enfant, âgé de huit ans, a précisé cette source. Interrogé par l’AFP, le parquet s’est borné à indiquer qu'”une procédure d’instruction (était) en cours à Strasbourg”, sans plus de précision. Selon la police de Scottsdale, dans l’Arizona (sud-ouest des États-Unis), l’homme avait été arrêté une première fois dans son pays en février 2008 pour “exploitation sexuelle de mineur”, mais avait fui les États-Unis la même année alors qu’il était placé sous bracelet électronique.”Ses activités criminelles et ses tentatives répétées d’échapper à une arrestation s’étendent sur près de deux décennies et plusieurs pays, et ont maintenant pris fin”, se sont félicités les policiers américains dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Interpellé en 2009 en Espagne, le suspect avait été extradé vers son pays, puis condamné en 2012, mais avait à nouveau fui à l’étranger alors qu’il était en liberté conditionnelle. Passé par le Vietnam puis la Pologne, il s’était finalement établi en France.En accédant à distance au contenu de sa messagerie électronique, les enquêteurs américains ont trouvé des vidéos dans lesquelles le quinquagénaire violait son fils adoptif, ce qui lui a valu d’être mis en examen en France. “Sans les efforts pour trouver Wiseman en vue de son extradition, cette nouvelle preuve de ses crimes actuels n’aurait jamais pu être découverte”, a souligné la police de l’Arizona.Selon les éléments recueillis à Kilstett par un journaliste de l’AFP, le quinquagénaire et sa famille habitaient depuis un peu plus d’un an dans cette localité située à environ 15 kilomètres au nord de Strasbourg. Ses enfants y étaient scolarisés. Il y avait créé, avec son épouse rencontrée au Vietnam, une entreprise de production de champignons bio. Auparavant, selon son propre récit sur le site de son entreprise, il a été “pilote de jets privés en Europe” et a dirigé une “école d’anglais”, revendue depuis.     La nouvelle de son arrestation, et des faits qui lui sont reprochés, s’est répandue vendredi parmi les parents d’élèves de l’école primaire, a raconté à l’AFP Valérie, mère d’une fillette scolarisée en CM2. “C’était l’affolement pour ceux qui l’ont côtoyé de près (…), on est sous le choc”, a-t-elle commenté. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Des manifestants autochtones perturbent de nouveau la COP30 en Amazonie

Des manifestants autochtones d’Amazonie mécontents de leur traitement par le gouvernement de Lula ont bloqué vendredi pacifiquement l’entrée principale de la COP30 à Belem et perturbé les travaux de la conférence de l’ONU, arrachant des réunions au sommet avec des responsables brésiliens.Le blocage d’environ deux heures est survenu alors que la sécurité de l’événement (10-21 novembre), coorganisé par le gouvernement brésilien et l’ONU Climat, est en question depuis une incursion mardi soir d’autres protestataires indigènes, qui s’étaient heurtés aux agents de sécurité.Vendredi matin, le rassemblement de membres de la communauté munduruku a semé un certain chaos et perturbé l’agenda des dizaines de milliers de délégués et d’observateurs. Il a aussi forcé le président de la conférence, André Correa do Lago, à annuler sa participation à des événements pour se rendre sur place et engager le dialogue.Les quelques dizaines de manifestants – torses nus et portant des ornements traditionnels pour la plupart – se sont placés devant l’entrée principale de la “zone bleue”, coeur de la conférence où se déroulent les négociations; cette entrée-là a été alors fermée. Ils comptaient des hommes et femmes de tous âges, venus avec plusieurs bébés et enfants.”Lutter pour notre territoire c’est lutter pour notre vie”, proclame la pancarte de l’un des manifestants, venus dénoncer de grands projets d’infrastructures en Amazonie et demander à voir le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.”Viens Lula, montre-toi!”, a lancé Alessandra Korap, une leader indigène. “Nous voulons être entendus, nous voulons également participer aux négociations”, a-t-elle ajouté. “Nous avons trop de problèmes”.Des renforts militaires ont été dépêchés autour du site de la COP, avec des soldats casqués et armés munis de boucliers. De nombreux membres de la police militaire sont aussi visibles.André Correa do Lago, fin diplomate brésilien, est alors arrivé pour parlementer, écoutant longuement les griefs, et portant pendant quelques minutes un bébé dans ses bras. Puis, serrant tout le long la main d’une des manifestantes, il a conduit l’ensemble du groupe dans un bâtiment public proche pour de longues réunions, avec les ministres Sonia Guajajara (Peuples indigènes) et Marina Silva (Environnement). Ce qui a permis la réouverture de la COP, en présence de très nombreux membres des forces de l’ordre.A la sortie devant la presse, le diplomate a reconnu les “préoccupations très légitimes” des manifestants et promis de “chercher à avancer”.Ces membres de la communauté munduruku réclament des progrès dans la démarcation de leurs terres. Ils contestent aussi le projet de construction de Ferrograo, une voie ferrée de près de 1.000 km censée traverser le Brésil d’ouest en est pour acheminer la production de céréales.-  “Tirer l’oreille” -Lors d’une autre réunion de plusieurs heures avec d’autres groupes indigènes amazoniens,  le président de la conférence s’est voulu apaisant.”Vous pouvez être sûrs que ce gouvernement vous défend à la COP30″, a-t-il dit à ses interlocuteurs, niant toute “menace” sur leurs droits.Lula est un allié revendiqué de la cause autochtone. A son crédit: l’homologation de 16 terres indigènes depuis son retour au pouvoir début 2023, la chute spectaculaire de la déforestation ou la nomination d’une figure respectée, Sonia Guajajara, à la tête du tout premier ministère des Peuples indigènes.Mais beaucoup déplorent la lenteur dans la démarcation de terres indigènes et l’exploration pétrolière lancée en octobre près de l’embouchure de l’Amazone.Critiquant le projet pétrolier et Ferrograo, l’emblématique cacique nonagénaire Raoni avait dit mercredi au sujet de Lula, son cadet octogénaire: “Je vais prendre rendez-vous avec lui, et, si besoin est, je vais lui tirer l’oreille pour qu’il m’écoute”.Mardi soir, d’autres protestataires indigènes avaient forcé l’entrée de la “zone bleue” et s’étaient heurtés au personnel de sécurité, alimentant une polémique.Selon la presse, le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, a dans un courrier aux autorités brésiliennes dénoncé une “violation grave du cadre de sécurité établi”.Tout en rappelant que la sécurité à l’intérieur de la “zone bleue” est “confiée” au département de la sécurité des Nations unies, le gouvernement brésilien a annoncé jeudi avoir renforcé le dispositif de sécurité.

Italian fruit detective racing to save forgotten varieties

Isabella Dalla Ragione hunts in abandoned gardens and orchards for forgotten fruits, preserving Italy’s agricultural heritage and saving varieties which could help farmers withstand the vagaries of a changing climate.The 68-year-old’s collection of apples, pears, cherries, plums, peaches and almonds, grown using methods of old, are more resilient to the climate shifts and extremes seen …

Italian fruit detective racing to save forgotten varieties Read More »

Marseille horrifiée après l’assassinat d’un 2e frère d’un écologiste engagé contre le narcobanditisme

“Point de bascule effrayant”: Marseille est vendredi sous le choc après le meurtre d’un deuxième frère d’Amine Kessaci, militant écologiste de 22 ans engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, le parquet n’excluant pas l’hypothèse d’un assassinat d’avertissement.Amine Kessaci “souhaite pour le moment garder le silence”, insistent les Ecologistes.Jeudi, aux alentours de 14H30, Mehdi, son petit frère de 20 ans et qui voulait devenir policier, a été abattu près d’une salle de concert par deux personnes à moto, activement recherchées.En 2020, cette famille de six enfants a déjà été endeuillée par l’assassinat de Brahim, 22 ans, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule. L’enquête ne fait que débuter mais seule certitude: Mehdi est une “victime innocente”, selon une source proche de l’enquête, inconnue des services de police et de justice, selon le parquet.Ce drame relance le débat sur la dangereuse lutte contre le narcobanditisme dans la deuxième ville de France.Le procureur de la République de Marseille Nicolas Bessone n’exclut pas l’hypothèse d’un assassinat d’avertissement visant à atteindre Amine Kessaci, qui était sous protection policière depuis quelques semaines.”Si tel devait être le cas, on aurait franchi une étape supplémentaire. Ça rappelle un certain nombre de périodes terribles connues dans notre pays, où vous allez assassiner des gens, simplement parce qu’ils sont membres d’une famille avec laquelle vous avez des problèmes”, a-t-il estimé sur Franceinfo.”Si l’hypothèse d’un assassinat d’avertissement, destiné à décourager Amine de son engagement contre le narcotrafic qui gangrène notre ville, était confirmée, nous serions devant un changement de dimension absolument terrifiant”, s’est inquiété le maire divers-gauche Benoît Payan dans une déclaration à l’AFP. Le ministre de la Justice Gérald Darmanin parle lui sur X d'”un point de bascule effrayant”.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, qui s’est entretenu avec M. Payan et la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier, assure “suivre évidemment de très très près cette affaire, en lien avec la préfecture et les services de police sur place”, selon son entourage. –  “On a peur” -Concernant Amine Kessaci -(qui en 2024 a manqué de peu d’être élu député face à une candidate Rassemblement national) sa protection a été déclenchée après des menaces identifiées par la police, selon une source proche de l’enquête. Dans un contexte particulier: la parution à la rentrée de son livre “Marseille, essuie tes larmes”, longue lettre adressée à son grand frère Brahim, qui n’avait pas le même père que lui, et la perspective du procès attendu en 2026 des assassins présumés de Brahim et de deux autres hommes tués avec lui. Ce fait-divers fut à l’époque un électrochoc et les autorités ont commencé à partir de là à parler d’une forme de cartélisation comparable à ce qu’il se passe en Amérique du Sud.Vendredi, une cagnotte a été lancée par l’association Conscience qu’il a créée pour soutenir la famille. Cette structure veut justement oeuvrer pour aider les proches de victimes de narchomicides. A Frais Vallon, le quartier où ils ont grandi, rare sont les habitants à oser parler. A voix basse, Fatima (prénom d’emprunt), confie qu’elle les connaît bien, ils ont habité à quelques portes de chez elle. “Des gamins gentils. Mehdi et puis son frère là, le grand qui passait à la télé… Ça fait beaucoup de peine”, souffle-t-elle, avant de s’engouffrer dans son hall d’immeuble, craignant d’être vue par les jeunes attroupés en bas des tours. “On s’en prend à une famille pour museler la parole, ça va refroidir pas mal de monde”, a réagi auprès de l’AFP Karima Méziène, avocate de familles de victimes et qui a elle-même perdu son frère dans un règlement de comptes. “Toutes les mamans sont dans un état catastrophique”, confie Atika Sadani, dont la nièce est morte dans un règlement de comptes. Elle était d’ailleurs en route avec d’autres pour aller réconforter la famille. “Jusqu’à présent on essayait de convaincre les mamans de parler aux médias, mais maintenant on fait quoi ? On a peur.”A Marseille, avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, puis les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l’aveugle. “Là, la personne intimidée ne participe pas au trafic. Au contraire”, souligne le criminologue Jean-Baptiste Perrier. “Il y a un risque de glissement. Il faut aussi le remettre dans le contexte des menaces qui ont pesé sur les directeurs d’établissement pénitentiaires, des magistrats.”tgg-jp-we-las-mca/san/gvy

Albi: 12 ans de prison pour un proxénète qui officiait depuis sa cellule

Un homme de 22 ans a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel d’Albi à 12 ans de prison pour traite d’êtres humains et proxénétisme aggravé depuis la cellule où il purgeait déjà une peine pour trafic de stupéfiants.Il avait notamment contraint une jeune femme de 20 ans, toxicomane et souffrant de troubles psychiatriques, à se prostituer pendant six mois dans des conditions sordides. Elle devait ainsi enchaîner jusqu’à vingt passes par jour dans un appartement insalubre, sans sanitaires ni eau potable, tout en étant privée de sommeil et de nourriture, droguée, et constamment surveillée par des hommes de main.Ces derniers, cinq hommes âgés d’une vingtaine d’année ainsi qu’un quinquagénaire, ont été condamnés de peines comprises entre deux et quatre ans d’emprisonnement pour proxénétisme, tandis que l’ex-petite amie du chef de bande, qui organisait les rendez-vous avec les clients, a été condamnée à six ans d’emprisonnement.Le principal prévenu a continué, après son incarcération en août 2023 pour trafic de stupéfiants, à diriger son réseau depuis sa cellule.C’est un appel anonyme qui a finalement permis à la police de découvrir la jeune femme. Une autre victime potentielle avait été identifiée par les enquêteurs, avant de se volatiliser.

Un homme menaçant grièvement blessé par la police en pleine gare Montparnasse

Un policier a grièvement blessé un homme menaçant muni d’un couteau vendredi à la gare Montparnasse à Paris, des faits qui ont choqué des voyageurs, provoqué l’évacuation partielle des lieux et perturbé la circulation des trains.Le pronostic vital de cet homme âgé de 44 ans est engagé, et un passant de 53 ans a été blessé plus légèrement par un coup de feu tiré par un policier, a-t-on appris de source policière.Vendredi après-midi, l’homme mis en cause arrivait en train de Rennes à la gare parisienne, où il était attendu par les forces de l’ordre “dans le cadre d’une enquête pour violences conjugales diligentée par le commissariat du Kremlin-Bicêtre”, dans le Val-de-Marne, après avoir déjà été condamné en septembre, a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.Selon la source policière, le quadragénaire menaçait en effet de se rendre au domicile de son ex-épouse pour s’en prendre à elle.Au moment de son interpellation, peu après 14H30, il a refusé d’obtempérer aux ordres des policiers qui lui demandaient de lâcher son couteau et a commencé à s’auto-mutiler.Dans des circonstances qui restent encore à déterminer, un policier de la brigade des réseaux ferrés a alors fait usage de son arme, atteignant l’homme à la jambe et le blessant gravement.Un passant a été touché par un coup de feu lors de cette intervention et a été pris en charge par les secours en urgence relative.Selon un photographe de l’AFP présent sur place, les faits se sont déroulés au niveau des quais, que des passagers ont quitté en se disant “choqués”.- Deux enquêtes -En septembre dernier, l’homme avait été condamné pour des violences intrafamiliales: menaces de mort et violences sur conjoint ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours, ainsi que violence par ascendant sur un mineur, a précisé le parquet de Paris.Une peine de “18 mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans” avait été prononcée, avec notamment une obligation de soins et une interdiction de paraître au domicile de sa victime ou de détenir une arme, a-t-il précisé.Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris: une, confiée au troisième district de police judiciaire, porte sur la tentative d’homicide sur dépositaire de l’autorité publique, par le porteur du couteau; l’autre, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), porte sur le cadre dans lequel il a été fait usage de l’arme à feu par une personne dépositaire de l’autorité publique.Une partie de la gare Montparnasse a été évacuée “de manière préventive”, selon les pompiers de Paris. Un périmètre de sécurité a été mis en place, incluant une dizaine de voies pendant une partie de l’après-midi, sur les 28 que compte la gare, perturbant ainsi les mouvements de trains, selon SNCF Voyageurs.Quatre TGV au départ de Montparnasse ou à l’arrivée dans cette gare ont été supprimés dans l’après-midi, et une dizaine d’autres ont subi “des retards compris entre 10 minutes et 1H40”, selon l’opérateur ferroviaire.Vers 17H00, seules deux voies restaient fermées aux circulations, pour les besoins de l’enquête, selon SNCF Voyageurs. Le trafic des TGV devait reprendre normalement à partir de 19H00, heure de pointe des départs en week-end.Le ministre des Transports Philippe Tabarot a exprimé son “soutien à la personne blessée et aux voyageurs présents au moment des faits”, dans un message posté sur le réseau social X.Les voyageurs ont été brièvement évacués sur le parvis devant la gare, où plusieurs camions de pompiers, Samu et ambulances ont été envoyés.pgr-mby-tq-fbe-im-mca/bfa/swi

Double infanticide post-partum en Gironde: la mère condamnée à 18 ans de réclusion

La mère, qui avait étouffé ses jumelles de trois mois en 2022 en Gironde dans un contexte d’une forte dépression post-partum, a été condamnée vendredi à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Gironde.Cette peine, conforme aux réquisitions de l’avocat général, est assortie de sept ans de suivi socio-judiciaire, avec une obligation de soins. Le non-respect de cette mesure entraînerait quatre ans de prison supplémentaires, a décidé la cour au terme d’environ quatre heures de délibération.”La cour d’assises n’a pas du tout compris ce qu’était la maladie du post-partum”, a déploré l’avocat de Jennifer Bertrand, Me Stéphane Guitard. En retenant l’altération du discernement, “les magistrats considèrent donc que Mme Bertrand n’avait pas tous ses moyens et toutes ses capacités intellectuelles pour comprendre le geste qu’elle commettait”, a-t-il ajouté, regrettant ainsi que la cour n’en ait “pas tiré de conclusions” en imposant une “sanction pénale extrêmement lourde.” Il a indiqué ne pas savoir encore si sa cliente souhaitait faire appel. L’avocat du père des jumelles, désormais divorcée de la mère, a lui aussi fait part d’une sanction “très sévère”. “La dépression du post-partum, ici, elle est évacuée”, a estimé Me Charles Dufranc. “Le problème, c’est que la notion d’altération, personne ne peut la définir, mais c’est elle qui fait tenir toute la décision. C’est un oxymore vertigineux”, selon lui.- “Echec” du traitement -Jennifer Bertrand, 37 ans, n’a pas réagi à l’énoncé du verdict, gardant la tête baissée.”Depuis que les deux personnes les plus importantes au monde pour moi sont parties, ma vie s’est arrêtée. Je les aime plus que tout et pour moi, (leur absence, ndlr) c’est la pire des sentences”, avait-elle déclaré plus tôt dans la journée, la voix étranglée par l’émotion.Cette femme, qui dit avoir vécu une véritable “descente aux enfers” après la naissance de ses jumelles, a reconnu avoir, le 19 décembre 2022, posé leurs doudous sur le visage d’Ambre et d’Emma, avant d’appuyer avec sa main pendant “une minute environ”, selon elle, pour les “calmer” alors qu’elles étaient “agitées”.”C’est un geste fort, un geste déterminé qui n’a rien de naturel”, qui est “très loin du geste d’apaisement”, a affirmé lors de ses réquisitions l’avocat général Martin Viver-Darviot.”On peut se demander si ce doudou, posé sur le visage des nourrissons, n’avait pas pour objet de cacher leurs visages et de ne pas affronter le regard de ses filles qui, au-delà du fait de s’agiter, ont pu convulser”, a-t-il ajouté.À l’instar des experts psychiatriques, le représentant du ministère public a demandé aux jurés “d’écarter l’abolition du discernement” mais d’en retenir “l’altération”.”Épuisée”, atteinte d’une anxiété “massive”, incapable “de supporter les pleurs de ses enfants”, elle “n’était plus en capacité de trouver de l’énergie pour ses filles”, a-t-il estimé, en pointant “l’échec” du traitement de sa dépression post-partum.- “Impasse” -Après l’accouchement, cette mère avait passé deux mois dans une unité psychiatrique spécialisée et elle était toujours sous médicaments, suivie en hôpital de jour, au moment des faits.Une période qu’elle décrit comme “une descente aux enfers”. “Je me sentais nulle, nulle, j’avais envie de mourir”, avait confié jeudi à la cour celle qui se renseigna aussi, à l’époque, sur l’adoption ou le placement des enfants.”On peut se demander si Mme Bertrand n’était pas dans une situation d’impasse et que la solution qu’elle a trouvée, c’était de supprimer la principale source de ses angoisses”, a supposé l’avocat général.Me Guitard avait plaidé l’abolition du discernement de l’accusée qui était dans un “isolement familial, psychologique et psychiatrique évident”, à l’origine de son geste selon lui.Jennifer Bertrand “n’avait pas la notion du temps et peut-être de l’espace, elle ne pouvait plus raisonner” et en aucun cas, “elle n’a voulu éteindre ses deux petits rayons de soleil”, a martelé son autre avocat, Me Béatrice Ceccaldi.”On ne tue pas à midi pour commander à 13H00 des accessoires de puériculture qui ne serviront jamais. C’est irrationnel”, avait jugé Me Dufranc, constatant aussi “un échec thérapeutique total” dans ce dossier.

Sébastien Lecornu donne des gages aux départements sur le budget et le social

Le Premier ministre Sébastien Lecornu, lui-même ancien président du département de l’Eure, a proposé vendredi de doubler le fonds de sauvegarde des départements à hauteur de 600 millions d’euros, principale revendication de ces collectivités en grande difficulté financière. Dans un discours prononcé en clôture des Assises des départements à Albi, le chef du gouvernement a dressé le constat “triste” d’une situation inchangée pour les départements depuis 2015, lorsqu’il venait d’être élu conseiller départemental.”Plus la situation est difficile, plus les discours sont sucrés vis-à-vis des départements (…), plus les mots sont doux, moins les solutions arrivent”, a-t-il reconnu.Les départements alertent depuis plusieurs années sur le risque d’asphyxie financière qui les guette sous l’effet conjoint de la chute de leurs recettes issues notamment des transactions immobilières et de l’explosion de leurs dépenses sociales, non pilotables.Quelque 54 départements seront dans le rouge fin 2025, soit la moitié des départements, selon Départements de France, qui estime à six milliards d’euros les dépenses nouvelles imposées par l’Etat depuis deux ans et demi, et à 8,5 milliards la baisse des recettes.Pour éteindre le feu, M. Lecornu a annoncé le dépôt d’un amendement gouvernemental au budget faisant passer de 300 à 600 millions d’euros le fonds de sauvegarde des départements, dont les critères n’évolueront pas.”Ca évite tout défaut, et donc ce n’est qu’une mesure conservatoire”, a-t-il précisé.M. Lecornu a également ouvert la voie à une révision du Dilico, un dispositif très critiqué par les collectivités de mise en réserve de leurs recettes fiscales.”Ce Dilico, par définition, ne peut pas être demandé aux conseils départementaux qui sont dans la difficulté. Les ministres ont le mandat pour non seulement le plafonner dans son montant” mais aussi “dans le nombre de conseils départementaux qui seront concernés”, a-t-il indiqué. “Quoi qu’il arrive (…) il faut qu’il y ait un budget voté à la fin de l’année”, a-t-il toutefois insisté, alors qu’il ne dispose pas de majorité.Chose nouvelle, M. Lecornu s’est dit également ouvert à ce que les départements bénéficient d’une part de CSG. “Si l’on fait du conseil départemental la collectivité des solidarités (…), il est logique que les conseils départementaux perçoivent une part de CSG”, a-t-il estimé.- “Ruptures” -Concernant les causes structurelles des difficultés départementales, Sébastien Lecornu a dit vouloir proposer “quelques ruptures” via le nouvel acte de décentralisation qu’il appelle de ses voeux. “C’est avec les conseils départementaux que l’on va tenter d’écrire le premier chapitre de la réforme de l’État et notamment de la grande clarification autour des questions sociales, médico-sociales et sanitaires”, a-t-il annoncé.Un projet de loi sera déposé en décembre pour créer une “allocation sociale unique”, mesure saluée par les députés LR, dont c’était une revendication.Cette allocation permet de “rapprocher la prime d’activité, le RSA et un certain nombre d’aides au logement”, a déclaré Sébastien Lecornu, ajoutant qu’elle permettrait de faire des économies “de gestion” et “non pas sur les bénéficiaires”.Cette réforme promise par Emmanuel Macron depuis 2018 a vocation à rendre les prestations sociales plus lisibles, mais ses contours sont encore flous.Les associations de défense des plus précaires demandent qu’elle ne se fasse pas aux dépens des plus vulnérables.Sur les compétences, Sébastien Lecornu a ouvert la réflexion sur le transfert aux départements de la gestion des 10.000 km de routes nationales non concédées, et s’est dit favorable à une “réforme profonde des agences régionales de santé”.”Au moment où il faut faire France Santé sur la même logique que France Services (…), on voit bien que c’est la structure départementale qui pourra la mettre en œuvre et la planifier”, a-t-il déclaré en souhaitant intégrer l’accès aux soins dans son avant-projet d’acte de décentralisation.Interrogé par l’AFP, le président de Départements de France François Sauvadet (UDI) a appelé les parlementaires à voter l’amendement concernant le doublement du fonds de sauvegarde.”C’est ce que nous demandions (…). Ca nous permettra d’avoir la tête hors de l’eau”, a-t-il déclaré.Jean-Luc Gleyze, président PS des départements de gauche, a lui salué l’idée d’un transfert de CSG, “vraie réponse” selon lui dans la “solidification d’un socle de recettes cohérent” pour les départements.  “On est satisfaits, il faut qu’on prenne la perche qui nous a été tendue”, a déclaré de son côté Nicolas Lacroix, président des départements de la droite et du centre.

Recherché par le FBI, un Américain arrêté en Alsace pour pédocriminalité

Un Américain de 51 ans résidant en France a été interpellé près de Strasbourg à la demande des autorités américaines, qui le soupçonnent de détention d’images pédopornographiques, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Le suspect, Michael Wiseman, a été mis en examen et incarcéré pour des soupçons de viol, sur son fils adoptif, âgé de 10 ans, a-t-on ajouté de même source. Des investigations sont en cours pour vérifier s’il a pu s’en prendre à son autre enfant, qui a huit ans. “Une procédure d’instruction est en cours à Strasbourg”, a indiqué à l’AFP le parquet, sans plus de précision. L’homme avait été arrêté une première fois en 2008 pour des faits de nature pédocriminelle, a indiqué la police de Scottsdale, dans l’Arizona (sud-ouest des Etats-Unis). “Ses activités criminelles et ses tentatives répétées d’échapper à une arrestation s’étendent sur près de deux décennies et plusieurs pays, et ont maintenant pris fin”, se sont félicités les policiers américains dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux. Selon la source proche du dossier, l’arrestation a eu lieu le 1er novembre à Kilstett (Bas-Rhin), où résidait le suspect sous une fausse identité, à environ 15 kilomètres au nord de Strasbourg. Selon la police d’Arizona, l’homme avait été arrêté une première fois dans son pays en février 2008 pour “exploitation sexuelle de mineur”, mais avait fui les Etats-Unis la même année alors qu’il était placé sous bracelet électronique.Interpellé en 2009 en Espagne, il avait été extradé vers son pays, puis condamné en 2012, mais avait à nouveau fui à l’étranger alors qu’il était en liberté conditionnelle. Passé par le Vietnam puis la Pologne, il s’était finalement établi en France. En accédant à distance au contenu de sa messagerie électronique, les enquêteurs américains ont trouvé des vidéos dans lesquelles le quinquagénaire violait son fils adoptif, ce qui lui a valu d’être mis en examen en France.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Des manifestants autochtones perturbent de nouveau la COP30

Voulant alerter sur leur situation en Amazonie et parler à Lula, plusieurs dizaines de manifestants autochtones ont bloqué vendredi pacifiquement l’entrée principale de la COP30, perturbant la conférence de l’ONU sur le climat à Belem, en Amazonie brésilienne.Le blocage d’environ deux heures est survenu alors que la sécurité de l’événement (10-21 novembre), coorganisé par le gouvernement brésilien et l’ONU Climat, est en question depuis une incursion mardi soir d’autres protestataires indigènes, qui s’étaient heurtés aux forces de l’ordre.Vendredi matin, le rassemblement de membres de la communauté munduruku a semé un certain chaos et perturbé l’agenda des dizaines de milliers de délégués et d’observateurs. Il a aussi forcé le président de la conférence, André Correa do Lago, à annuler sa participation à des événements pour se rendre sur place et engager le dialogue.Les manifestants – torses nus et portant des ornements traditionnels pour la plupart – s’étaient placés devant l’entrée principale de la “zone bleue”, coeur de la conférence où se déroulent les négociations. Ils comptaient des hommes et femmes de tous âges, venus avec plusieurs bébés.”Lutter pour notre territoire c’est lutter pour notre vie”, proclame la pancarte de l’un des manifestants, qui protestent contre de grands projets d’infrastructures en Amazonie et demandent à voir le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.Des renforts militaires ont été dépêchés autour du site de la COP, avec des soldats casqués et armés munis de boucliers. De nombreux membres de la police militaire sont aussi visibles.Venu à la rencontre des protestataires, André Correa do Lago s’est réuni dans un bâtiment public proche avec eux et les ministres Sonia Guajajara (Peuples indigènes) et Marina Silva (Environnement).A la sortie devant la presse, le diplomate brésilien a reconnu les “préoccupations très légitimes” des manifestants. “Nous allons chercher à avancer avec toutes les préoccupations qu’ils ont”, a-t-il promis.Ces membres de la communauté munduruku réclament des avancées dans la démarcation de leurs terres. Ils contestent aussi le projet de construction de Ferrograo, une voie ferrée de près de 1.000 km censée traverser le Brésil d’ouest en est pour acheminer la production de céréales.- “Trop de problèmes” -“Viens Lula, montre-toi!”, a lancé Alessandra Korap, une leader indigène. “Nous voulons être entendus, nous voulons également participer aux négociations”, a-t-elle ajouté. “Nous avons trop de problèmes”.L’entrée principale du site de la COP a finalement rouvert avant la réunion, mettant fin à l’attente de milliers de délégués qui patientaient sous un soleil brûlant à l’extérieur.Lula est un allié revendiqué de la cause autochtone. A son crédit: l’homologation de 16 terres indigènes depuis son retour au pouvoir début 2023, la chute spectaculaire de la déforestation ou la nomination d’une figure respectée, Sonia Guajajara, à la tête du tout premier ministère des Peuples indigènes.Mais beaucoup déplorent la lenteur dans la démarcation de terres indigènes et l’exploration pétrolière lancée en octobre près de l’embouchure de l’Amazone.Critiquant le projet pétrolier et Ferrograo, l’emblématique cacique nonagénaire Raoni avait lancé mercredi au sujet de Lula, son cadet octogénaire: “Je vais prendre rendez-vous avec lui, et, si besoin est, je vais lui tirer l’oreille pour qu’il m’écoute”.Mardi soir, d’autres protestataires indigènes ont forcé l’entrée de la “zone bleue” et se sont heurtés au personnel de sécurité, alimentant une polémique.Selon la presse, le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, a dans un courrier aux autorités brésiliennes dénoncé une “violation grave du cadre de sécurité établi”.Tout en rappelant que la sécurité à l’intérieur de la “zone bleue” est “confiée” au département de la sécurité des Nations unies, le gouvernement brésilien a affirmé jeudi avoir renforcé le dispositif de sécurité à la suite de l’incident.