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Haute-Marne: une surveillante tuée au couteau, un collégien arrêté

Une assistante d’éducation est décédée mardi peu après avoir reçu des coups de couteau lors d’un contrôle des sacs devant un collège à Nogent (Haute-Marne) et un élève de 15 ans, immédiatement maîtrisé, a été placé en garde à vue.Le collégien a été arrêté après avoir “blessé grièvement une assistante d’éducation” de 31 ans avec un couteau, a indiqué la préfecture en début de matinée. La surveillante est décédée de ses blessures, a ensuite indiqué une source proche de l’enquête. Inconnu des services de police, le suspect est âgé de 15 ans, selon une source proche du dossier. Il a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Nogent, a précisé la préfecture.”Plusieurs coups de couteau” ont été portés juste au moment de la rentrée des classes, et le suspect, immédiatement maîtrisé par les gendarmes présents pour le contrôle, “serait bien un collégien de l’établissement” selon les premières informations disponibles, selon le rectorat.L’académie de Reims a déployé une équipe mobile de sécurité sur place, et déclenché la mise en place d’une cellule de soutien psychologique.Ce contrôle de sacs était “prévu de longue date” conjointement avec la gendarmerie, “dans le cadre de la circulaire Retailleau-Borne”, a précisé le rectorat, soulignant qu’il n’y avait “pas de difficultés particulières” dans cet établissement.Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d’un jeune de 17 ans devant un lycée en Essonne.Le ministre de l’Intérieur avait alors promis davantage de “dissuasion et de sanctions” aux abords des établissements scolaires après la “longue litanie” de rixes mortelles.- Emoi dans le monde éducatif -La ministre de l’Éducation Elisabeth Borne a exprimé mardi sur X “tout (son) soutien à la victime et à ses proches”, après “un drame terrible”, et annoncé qu’elle se rendait à Nogent “en soutien à l’ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre”.Elle est attendue sur place à la mi-journée.L’agression a déclenché l’émoi, notamment au sein de la communauté éducative.”Notre collègue (…) faisait simplement son métier en accueillant les élèves à l’entrée de l’établissement”, a souligné Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat SE Unsa, faisant état d’une “immense douleur”. “Un contrôle des sacs était pourtant en cours… Comme quoi, tout ne sera jamais sécurisable et c’est bien sur la prévention que la réflexion doit être menée”, a-t-elle ajouté.”C’est impossible d’être plus vigilants 24/24 (…) On ne peut pas se dire chaque élève est un danger, est une menace, sinon on ne se lève plus le matin”, a commenté Jean-Rémi Girard, président du Snalc (Syndicat national des lycées et collèges). Fin avril, au lendemain d’une attaque mortelle dans un lycée à Nantes, le ministère de l’Education nationale avait indiqué que 958 contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires avaient permis la saisie de 94 armes blanches depuis mars. Après cette attaque au couteau qui avait fait un mort et trois blessés, le Premier ministre François Bayrou avait annoncé “une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires”.bj-slb-cnp-mca/etb/pta

Alimentation, polluants, activité: une vaste enquête va suivre l’état de santé de la population française

Les autorités de santé ont annoncé mardi le lancement d’une vaste enquête qui suivra l’état de santé de la population française, ses habitudes alimentaires, son activité physique ou encore son exposition aux pesticides, aux bisphénols ou aux phtalates, dont les premiers résultats sont attendus début 2028.Le but est d’obtenir une “photographie précise de la santé de la population”, entre autres de “son exposition à une quinzaine de familles de substances présentes dans l’environnement”, précisent Santé publique France (SpF) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement (Anses), qui sont associées pour la mener à bien.Dénommée “Albane”, cette enquête, qui a l’appui des ministères en charge de l’écologie, de la santé, du travail et de l’agriculture, va sonder tous les deux ans des échantillons distincts de quelque 3.150 personnes, “enfants et adultes, sélectionnés au hasard sur plus d’une centaine de zones d’enquêtes réparties aléatoirement sur le territoire”.Elle inclura un questionnaire consacré au logement, à la profession et la famille, un auto-questionnaire (sur les habitudes de vie, la santé, les habitudes alimentaires, l’activité physique), une enquête alimentaire, une mesure de l’activité physique sur 7 jours et un examen de santé.Ce dernier comprendra des prélèvements d’urine et de cheveux chez les participants de plus de 3 ans et des prélèvements de sang pour ceux de plus de 6 ans.Les données recueillies par l’enquête Albane permettront notamment d'”établir des valeurs de référence d’exposition à partir des niveaux d’imprégnation de la population aux substances présentes dans l’environnement” telles que les pesticides.Associées aux données du Système National des Données de Santé (SNDS), ces données doivent montrer “quelles sont les maladies développées en fonction des expositions, des habitudes alimentaires et des caractéristiques de l’environnement décrites ou mesurées”.Elles viendront aussi alimenter d’autres travaux de l’Anses visant à établir des valeurs toxicologiques de référence pour une substance -le niveau à partir duquel la substance représente un risque pour la santé.Cette vision globale de l’état de santé de la population va pouvoir orienter des politiques publiques telles que le Programme national nutrition et santé, le Plan national de l’alimentation ou la Stratégie nationale de biosurveillance.Ces données seront aussi mises à disposition des équipes de recherche en France et à l’international, pour mieux caractériser les liens entre santé, environnement et alimentation.

Deux pompiers toujours recherchés sous les décombres d’un incendie dans l’Aisne

Deux jeunes pompiers sont toujours recherchés mardi à Laon (Aisne), ensevelis sous des décombres lors d’une intervention lundi soir pour l’incendie d’un vieil immeuble du centre-ville historique, qui n’a pu être circonscrit qu’en fin de nuit.”Ce sont deux jeunes pompiers volontaires” a déclaré mardi matin le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur France 2, disant penser à leurs familles. “Je pense à eux mais il y a encore un espoir, a-t-il ajouté. Il faut absolument que la colonne des sapeurs-pompiers parvienne précisément jusqu’à eux”.Les opérations de recherches pour les retrouver “sont toujours en cours” selon un point de situation de la préfecture diffusé mardi à 07H30, précisant qu’il n’y a pas d’autres victimes, tous les occupants de l’immeuble et des bâtiments voisins ayant pu être évacués.Les deux pompiers, âgés de 23 et 24 ans, ont été ensevelis au rez-de-chaussée de l’immeuble, selon une source policière.L’incendie s’est déclaré dans un appartement d’un immeuble de deux étages avec combles au cÅ“ur de la cité médiévale de Laon, sur lequel les sapeurs-pompiers du Sdis (service d’incendie et de secours) de l’Aisne se sont engagés à partir de lundi 20H45.Plus d’une heure après le début de l’intervention, “un effondrement structurel est survenu, impactant l’ensemble du bâtiment”. C’est à ce moment-là que deux pompiers, qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment, ont été piégés.A 07H00, 168 sapeurs-pompiers étaient mobilisés sur le site, avec le renfort de nombreux services d’incendie et de secours de cinq autres départements et de moyens techniques spéciaux, dont un robot-pompier Colossus, permettant une “intervention en zone à risque élevé”, a détaillé la préfecture.Le feu s’est propagé dans la nuit, touchant cinq bâtiments au total, avec des effondrements sur “différents niveaux”, a précisé à l’AFP une porte-parole de la préfecture. “On est sur une très grosse surface” d’intervention, a-t-elle insisté.”On est sur un bâti extrêmement dense”, avec parfois des immeubles imbriqués les uns dans les autres, et des carrières dans le sous-sol, a souligné le maire de Laon Eric Delhaye, interrogé par l’AFP.”Tout le quartier est bouclé, je ne peux pas accéder à la pharmacie”, a témoigné auprès de l’AFP Alexis Musikas, un pharmacien dont l’officine est séparée par deux magasins de l’immeuble incendié. Disant penser à “ces deux pompiers qu’on espère récupérer”, il pointe aussi “un risque d’effondrement qui plombe la ville depuis des générations”. Dans le centre historique de Laon, “on est sur plusieurs étages de caves avec un passé de plusieurs générations d’immeubles plus ou moins entretenus”, “des bâtiments qui sont mal entretenus ou pas entretenus, d’autres qui sont très bien refaits”, souligne-t-il. 

Comprendre la polémique autour de Shein, emblème de l'”ultra fast fashion”

Symbole des dérives sociales et environnementales de la mode éphémère à petit prix, Shein est visée par plusieurs initiatives en Europe et aux Etats-Unis, et notamment par une proposition de loi en France qui sera votée mardi au Sénat.- Qu’est-ce que Shein ?Fondée en Chine en 2012 et désormais basée à Singapour, Shein est principalement une marque de vêtements et d’accessoires, vendus uniquement en ligne. L’enseigne se démarque par ses prix extrêmement bas, la profusion des références et son marketing agressif. L’entreprise emploie 16.000 personnes dans le monde et a réalisé 23 milliards de dollars (20 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2022 selon The Wall Street Journal. Ses principaux marchés se trouvent en Europe et aux Etats-Unis. Elle ne vend pas en Chine, même si l’essentiel de ses produits y est fabriqué via ses 7.000 fournisseurs. Lancée en France en 2015, Shein n’y connaît une ascension fulgurante que depuis quelques années. En 2024, la marque y représentait 3% des dépenses d’habillement et de chaussures en valeur (contre moins de 2% en 2021) – une proportion énorme sur un marché très fragmenté. Si l’on faisait “l’hypothèse de prix moyens à 10 euros pour Shein, le distributeur serait le leader en termes de volumes vendus”, souligne l’Institut français de la mode.  – Que lui reproche-t-on ?Son catalogue pléthorique – “470.000 modèles disponibles en temps réel”, selon l’ONG Les Amis de la Terre – est dénoncé par les associations environnementales qui l’accusent d’inciter à la surconsommation de produits qui finissent en déchets. Leur acheminement aussi pose problème. Le fret aérien représente 99,8% des volumes transportés. Résultat: l’essor de l’activité de Shein s’est traduit par une “hausse de 80% des émissions de carbone entre 2022 et 2023” de l’entreprise, rappelle Paris Good Fashion, qui regroupe ONG, marques et fédérations prônant une mode plus durable. Shein est également accusée d’avoir recours à des sous-traitants sous-payés, soumis à de mauvaises conditions de travail.Le monde du commerce a ses griefs aussi, estimant que le mastodonte asiatique ne respecte pas les normes européennes – sur les grandes plateformes asiatiques, 94% de produits sont non conformes dont 66% dangereux, avait estimé récemment le gouvernement français. Par ailleurs, envoyant ses produits de Chine via de petits colis ainsi exemptés de droits de douane, Shein crée une “concurrence déloyale” vis-à-vis des entreprises européennes. Et trompe le consommateur par de fausses réductions et des informations trompeuses pour inciter à acheter, dénonce l’Union européenne.- Que répond Shein ?L’entreprise ne dévoile pas de chiffres sur ses volumes mais vante son modèle de production “à la demande” qui, selon elle, réduit “le gaspillage de matériel et de stocks invendus”. Elle rappelle par ailleurs que son “objectif de neutralité carbone d’ici 2050” a été validé par la Science Based Targets initiative (SBTi), un organisme certifiant les stratégies climat des entreprises. Concernant les conditions de travail dans les usines, Shein a mis en place un “code de conduite conforme à la Convention de l’Organisation internationale du travail”, a affirmé à l’AFP son président exécutif Donald Tang. La marque assure que sa chaîne d’approvisionnement fait régulièrement l’objet d’audits indépendants. Shein a récemment déclaré investir en 2025 “13 millions d’euros pour la sécurité et la conformité des produits” et avoir élargi ses partenariats “avec 15 agences de test reconnues au niveau international, dont Bureau Veritas”.Enfin, la société déclare travailler “de manière constructive” avec les autorités européennes “pour démontrer (son) engagement à respecter les lois et réglementations”.- Que risque-t-elle ?L’essor de Shein est déjà freiné aux Etats-Unis depuis l’instauration en mai de droits de douane de 120% sur les colis venant de vendeurs asiatiques tels Temu, Shein ou AliExpress, ramenés ensuite à 54%.En France, le Sénat doit voter mardi une loi visant l'”ultra fast fashion”, qui prévoit notamment une interdiction de publicité, des pénalités financières, une obligation de sensibilisation des consommateurs à l’impact environnemental de leurs vêtements, etc.Insuffisant pour les principales fédérations du commerce françaises, qui ont demandé début juin le déréférencement de la plateforme.Enfin, la Commission européenne a proposé en mai d’imposer des frais de 2 euros sur chaque petit colis entrant sur le Vieux Continent, dont l’immense majorité provient de Chine. 

Budget 2026: l’avantage fiscal pour la garde d’enfants ne sera pas modifié, assure le gouvernement

La ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a assuré mardi que le gouvernement ne supprimerait pas l’avantage fiscal pour la garde d’enfants ou l’accompagnement des personnes âgées, dans le cadre des 40 milliards d’euros à trouver pour le budget 2026.”Il y a deux sujets sur lesquels je crois que collectivement, nous voyons que ça marche et qu’il ne faut pas toucher: c’est tout ce qui touche à la garde d’enfants et c’est tout ce qui touche à l’accompagnement des personnes âgées”, a déclaré Mme de Montchalin sur RTL.”Je le dis très solennellement: ces deux sujets là sont utiles, ils sont efficaces. (…) Il n’y aura pas de changement”, a-t-elle assuré. La ministre a indiqué que 26 métiers de services à la personne bénéficient actuellement d’un avantage fiscal correspondant à un crédit d’impôt sur le revenu égal à 50% des dépenses engagées.”Est-ce qu’au fond c’est le bon périmètre? Est-ce que c’est un bon taux de remboursement? Quel est le bon équilibre entre le travail au noir qu’on ne veut pas encourager et le bon usage de l’argent public?”, a-t-elle interrogé, citant les cours ou le sport à domicile, mais sans se prononcer sur les dépenses de ménage.”Mais je le redis, tout ce qui touche à la garde d’enfants, tout ce qui touche à l’accompagnement des personnes âgées, je ne souhaite pas qu’on y touche. Après, les parlementaires peuvent décider autrement”, a-t-elle souligné.Le Premier ministre François Bayrou doit annoncer d’ici au 14 juillet ses orientations pour le prochain budget, afin de réduire le déficit public à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l’an prochain, après 5,4% attendus cette année et 5,8% en 2024. Le gouvernement privilégie la réduction des dépenses à une augmentation de la fiscalité. “C’est le dernier moment pour avoir du courage”, “il faut que nous nous remettions en ordre”, a exhorté Amélie de Montchalin, rappelant que la France était le cancre de la zone euro en matière de déficit public. Elle a évoqué “un risque” de mise sous tutelle par des institutions internationales comme le FMI.  “Dans tous les ministères, on peut faire mieux. Dans tous les ministères, on peut se poser des questions sur la manière d’utiliser le mieux l’argent”, y compris au sein de ceux de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense qui bénéficient de lois de programmation pluriannuelles. Pour ces ministères régaliens, “la question pour l’année prochaine, c’est: est-ce qu’on fait tout ce qui était prévu? Est-ce qu’on fait différemment? Est-ce qu’on fait un peu plus? Est-ce qu’on fait un peu moins?” Mme de Montchalin a répété vouloir réduire le nombre de fonctionnaires, citant en exemple la baisse de 25% des effectifs au sein de la Direction générale des finances publiques (DGFiP) depuis une dizaine d’années. “On a eu des hausses de recrutements dans des ministères où du coup (…)  nous n’avons plus et n’aurons plus, dans les prochaines années, les moyens d’augmenter les salaires des fonctionnaires”, a-t-elle prévenu.Il faut “nous demander (si) chaque euro que les Français paient avec leurs impôts (est) utile pour le quotidien. Si à cette question, les ministres et nous-mêmes ne savons pas répondre, alors ça veut dire que cet euro, il n’est pas utile, ça veut dire qu’il ne faut pas le dépenser”.

MaPrimeRénov’ redémarrera le 15 septembre, selon la ministre des Comptes publics

Le dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ redémarrera le 15 septembre après une suspension cet été pour permettre d’identifier les dossiers frauduleux, a indiqué mardi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Le président Emmanuel Macron avait exhorté samedi le gouvernement à “maintenir” le cap sur l’écologie, épinglant dans une interview à la presse quotidienne régionale les “incertitudes sur les dispositifs mis en place” après l’annonce de la suspension de MaPrimeRenov’.”Le président de la République a cent fois raison de dire que c’est une politique nécessaire. Mais il a tellement raison que c’est aussi cent fois plus intolérable” d’avoir de la “fraude massive”, a déclaré Amélie de Montchalin sur RTL. Les propriétaires de logements pourront déposer leur dossier de demande d’aide “jusqu’à la fin du mois de juin”, a-t-elle poursuivi, avant la suspension de MaPrimeRénov’ prévue au 1er juillet.”En juillet, août et début septembre, nous allons faire une revue totale: tous les dossiers des honnêtes gens qui ont été déposés seront payés, tous les dossiers des fraudeurs seront exclus”, a-t-elle expliqué, soulignant qu’il ne s’agissait pas d'”économies de bouts de chandelle”. “Cela nous permettra au 15 septembre de rouvrir le guichet et d’allouer 100% des fonds qui sont dans cette politique publique à l’usage des personnes honnêtes”, a-t-elle précisé. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière la fermeture temporaire du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels.La ministre du Logement, Valérie Létard, avait également indiqué vouloir “changer les règles” du dispositif applicable, prévoyant alors sa réouverture “d’ici à la fin du mois de septembre”. Dimanche, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, avait affirmé que l’écologie demeurait “une priorité absolue” pour le gouvernement et que la suspension de MaPrimeRénov’ n’était pas motivée par des “arrière-pensées budgétaires”. Le dispositif est doté d’un budget de 3,6 milliards d’euros et “si jamais la demande est supérieure, on adaptera”, avait-il ajouté, soulignant par ailleurs qu’actuellement, “un dossier sur dix est un dossier frauduleux”. 

MaPrimeRénov’ redémarrera le 15 septembre, selon la ministre des Comptes publics

Le dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov’ redémarrera le 15 septembre après une suspension cet été pour permettre d’identifier les dossiers frauduleux, a indiqué mardi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. Le président Emmanuel Macron avait exhorté samedi le gouvernement à “maintenir” le cap sur l’écologie, épinglant dans une interview à la presse quotidienne régionale les “incertitudes sur les dispositifs mis en place” après l’annonce de la suspension de MaPrimeRenov’.”Le président de la République a cent fois raison de dire que c’est une politique nécessaire. Mais il a tellement raison que c’est aussi cent fois plus intolérable” d’avoir de la “fraude massive”, a déclaré Amélie de Montchalin sur RTL. Les propriétaires de logements pourront déposer leur dossier de demande d’aide “jusqu’à la fin du mois de juin”, a-t-elle poursuivi, avant la suspension de MaPrimeRénov’ prévue au 1er juillet.”En juillet, août et début septembre, nous allons faire une revue totale: tous les dossiers des honnêtes gens qui ont été déposés seront payés, tous les dossiers des fraudeurs seront exclus”, a-t-elle expliqué, soulignant qu’il ne s’agissait pas d'”économies de bouts de chandelle”. “Cela nous permettra au 15 septembre de rouvrir le guichet et d’allouer 100% des fonds qui sont dans cette politique publique à l’usage des personnes honnêtes”, a-t-elle précisé. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière la fermeture temporaire du guichet de dépôt des dossiers de demande d’aide MaPrimeRénov’ pour les rénovations énergétiques globales et les travaux d’isolation et de remplacement de chaudière ponctuels.La ministre du Logement, Valérie Létard, avait également indiqué vouloir “changer les règles” du dispositif applicable, prévoyant alors sa réouverture “d’ici à la fin du mois de septembre”. Dimanche, le ministre de l’Economie, Eric Lombard, avait affirmé que l’écologie demeurait “une priorité absolue” pour le gouvernement et que la suspension de MaPrimeRénov’ n’était pas motivée par des “arrière-pensées budgétaires”. Le dispositif est doté d’un budget de 3,6 milliards d’euros et “si jamais la demande est supérieure, on adaptera”, avait-il ajouté, soulignant par ailleurs qu’actuellement, “un dossier sur dix est un dossier frauduleux”. 

Bateau pour Gaza: un des six Français a accepté son expulsion, les autres seront présentés à un juge israélien

Les six militants français arrêtés par les autorités israéliennes à bord d’un bateau dont le but était de briser le blocus de Gaza ont reçu la visite de diplomates français, et l’un d’eux a accepté d’être expulsé dès ce mardi, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.”Un de nos compatriotes a choisi de signer le formulaire israélien acceptant son expulsion accompagnée sans attendre la décision de justice. Il devrait regagner la France dès aujourd’hui. Les cinq autres ont décliné et leur éventuelle expulsion aura lieu après décision du juge israélien dans les prochains jours”, a dit le ministre dans une déclaration écrite diffusée en marge d’un sommet sur les océans à Nice.Le ministre n’a pas donné de précision sur l’identité du Français qui sera immédiatement expulsé. L’eurodéputée LFI Rima Hassan fait partie des personnalités qui étaient à bord du navire, comme l’activiste suédoise Greta Thunberg.La Coalition de la flottille pour la liberté, dont le bateau a été arraisonné par Israël lundi matin, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.La France a “passé tous les messages” à Israël pour que “la protection” de ses ressortissants “soit assurée” et qu’ils “puissent retrouver le sol français”, avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un “scandale” le blocus humanitaire à Gaza.Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir à travers la France à l’appel de la gauche en soutien à ces militants. “L’équipe diplomatique et consulaire française à Tel Aviv restera au contact de nos ressortissants, comme le lui permet la protection consulaire, pour s’assurer de leur état jusqu’à leur retour en France”, a assuré mardi le chef de la diplomatie française, en précisant que “les appels d’information aux proches ont été passés à cinq d’entre eux sitôt après les visites consulaires, soit après 03H00 du matin”.Le leader du parti de gauche radicale française Les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, avait fustigé quelques heures plus tôt sur X la “nullité des services français” en affirmant que les familles des ressortissants retenus en Israël n’avaient “aucune nouvelle”.

Parcoursup: ouverture de la phase d’admission complémentaire mercredi

La phase d’admission complémentaire de la plateforme Parcoursup, qui permet aux candidats de formuler jusqu’à dix nouveaux vÅ“ux dans les formations disposant encore de places, ouvre mercredi pour les lycéens de terminale et les étudiants en réorientation.Cette phase d’admission complémentaire, qui débute mercredi à 14H00, durera jusqu’au 11 septembre. Elle s’adresse en particulier aux candidats qui n’auraient eu que des réponses négatives au cours de la phase principale. L’idée est de leur permettre si possible de retrouver des perspectives avant les épreuves écrites du baccalauréat, qui commenceront par la philo le 16 juin.Sont aussi concernés les candidats dont tous les vÅ“ux sont en liste d’attente, ceux qui ont déjà accepté une proposition mais veulent postuler pour des formations qui les intéresseraient plus, ou ceux qui n’avaient pas confirmé de vÅ“ux au 2 avril. Ceux qui ne se sont jamais inscrits sur la plateforme peuvent aussi participer.Les candidats pourront formuler de nouveaux vÅ“ux jusqu’au 9 septembre. Les formations répondront au fur et à mesure des candidatures, et pourront envoyer des propositions d’admission jusqu’au 11 septembre inclus.En 2024, 80.000 candidats avaient reçu une proposition d’admission en participant à la phase complémentaire, précise le ministère de l’Enseignement supérieur.Cette phase s’ajoute à la phase d’admission principale de la plateforme qui, elle, se termine le 10 juillet.Cette année, il a été demandé aux candidats ayant des vÅ“ux en attente de classer par ordre de préférence ceux qu’ils souhaitent conserver entre le 6 et le 10 juin inclus. Cela doit permettre de prendre en compte ces préférences dès mercredi dans l’envoi des propositions d’admission et de faire évoluer plus vite les listes d’attente.Tout ce processus reste conditionné à l’obtention du bac, dont les résultats seront communiqués le 4 juillet.Pendant les épreuves écrites (philo le 16 juin, épreuves de spécialité entre le 17 et le 19 juin, Grand oral du 23 juin au 2 juillet), les délais de réponse aux propositions d’admission de Parcoursup seront suspendus (du 13 au 20 juin pour le bac général et technologique).Cette année, les lycéens et étudiants en réorientation ont commencé à recevoir leur réponse le 2 juin sur Parcoursup.Quelque 66% des lycéens ont reçu “au moins une proposition d’admission” dès le premier jour, et “2,67 millions de propositions ont été envoyées aux candidats”, selon les ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur. 

Seize militants d’ultradroite qui voulaient cibler les musulmans jugés en correctionnelle

Le procès de 16 militants d’un groupe d’ultradroite, “Action des forces opérationnelles” (AFO), soupçonnés d’avoir planifié des actions violentes visant les musulmans de France, s’ouvre mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.Ils sont en apparence des monsieur et madame Tout-le-Monde, ingénieur, comptable à la retraite, infirmière et même diplomate. Treize hommes et trois femmes se définissant comme patriotes et partageant un attrait pour l’armée.Tous ont rejoint entre 2017 et 2018 le groupe AFO, une organisation “hiérarchisée et structurée” planifiant des “actions violentes concrètes dans des lieux symboliques” de l’islam, selon l’ordonnance des juges d’instruction.L’enquête a révélé que l’objectif revendiqué de AFO était de “faire prendre conscience (…) du risque de pénétration islamiste”, dans le but de “rétablir pour nos enfants et nos petits-enfants l’héritage bâti par nos ancêtres”.Le groupe avait imaginé une “opération halal” prévoyant de dissimuler les femmes d’AFO sous des niqabs pour empoisonner de la nourriture dans les rayons halal de supermarchés avec du cyanure ou de la mort aux rats. L’objectif final n’était pas de tuer mais d’intoxiquer les acheteurs “pour discréditer la nourriture halal”.Pour marquer les esprits et terroriser les musulmans, AFO imaginait aussi tuer “200 imams radicalisés” et faire exploser la porte d’une mosquée de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).Les 16 personnes, qui comparaîtront libres, sont considérées comme les plus radicales et les plus impliquées. Elles sont soupçonnées d’association de malfaiteurs terroriste et de recherches d’armes, avec des implications diverses.Guy S., nom de code “Richelieu”, retraité de la police nationale, a été identifié par les enquêteurs comme étant à l’origine de la formation d’AFO. Sa compagne, Marie-Véronique R., était elle chargée d’animer le blog “Réveil patriote”, organe prosélyte du groupe. “Notre client conteste fermement avoir nourri un quelconque projet d’action violente ainsi que plus généralement les faits de terrorisme qui lui sont reprochés”, affirment à l’AFP ses avocates, Me Lucile Collot et Me Olivia Ronen.Autre prévenu dans cette affaire, Philippe C., 61 ans aujourd’hui, téléopérateur de nuit auprès d’une société de taxis, fan de tir et de survivalisme. Un “patriote” selon ses propres mots aux enquêteurs, “prêt à prendre les armes pour son pays menacé”, “convaincu qu’une guerre civile allait arriver”.Des armes à feu et des milliers de munitions avaient été trouvées lors de perquisitions, y compris des éléments entrant dans la fabrication d’explosifs de type TATP. Le procès doit durer jusqu’au 27 juin.