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Dans la Sarthe, quatre morts dans un accident de car transportant des adolescents ukrainiens

Quatre personnes sont mortes et neuf autres ont été grièvement blessées vendredi dans un accident impliquant un autocar qui transportait des adultes et adolescents ukrainiens sur l’autoroute A81 près du Mans dans la Sarthe.Vers midi, un “bus (qui) transportait des adolescents et des adultes de nationalité ukrainienne dans le cadre d’un échange scolaire” a eu un accident sur l’autoroute A81, a indiqué la ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, en déplacement dans la Sarthe.Le bilan fait état de quatre décès, neuf en urgence absolue et 18 blessés légers, a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse à Degré, une commune située non loin des lieux de l’accident.”Les quatre personnes décédées sont majeures”, a précisé le préfet de la Sarthe, Emmanuel Aubry, soulignant que l’autocar est “le seul véhicule impliqué” dans cet accident qui s’est déroulé sur l’autoroute A81, au kilomètre 179, dans le sens Rennes-Le Mans.Une “enquête (en) déterminera les causes”, a-t-il ajouté. Un premier bilan mentionnait 11 personnes en urgence absolue.L’accident a été “très très soudain”, a affirmé aux journalistes sur place l’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadym Omelchenko, qui a pu discuter avec des victimes.Les passagers sont principalement des adolescents âgés de 15 à 17 ans qui avaient rencontré des élèves du lycée agricole La Touche de Ploërmel (Morbihan), a indiqué à l’AFP l’ambassade de l’Ukraine en France.L’autocar avait quitté en matinée Ploërmel pour rentrer à Kitsman, dans l’ouest de l’Ukraine, d’où étaient originaires ces adolescents, a-t-elle précisé.”Nous sommes en contact avec les familles des victimes. Des enfants ont réussi à joindre leurs parents”, a-t-elle ajouté.Les adolescents ukrainiens étaient en “séjour” dans la région de Ploërmel (Morbihan) et avaient passé deux nuits dans le lycée agricole La Touche, a indiqué à l’AFP le chef de cet établissement.En visite à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le Premier ministre François Bayrou a dit “avoir une pensée pour les victimes du terrible accident de bus qui s’est produit dans la Sarthe”.”Nous allons faire ce qu’il faut pour élucider les circonstances de cet accident”, a-t-il ajouté.Sur le compte Instagram du lycée ukrainien où étaient scolarisés les victimes, des photos les montrent en train de découvrir l’île de Rhuys (Morbihan), Paris, mais aussi dans l’autocar, souriants et insouciants.- Plan blanc au Mans -Dirigé par M. Aubry, un Centre opérationnel départemental (COD) a été ouvert, avec comme point névralgique la salle polyvalente de Degré, a indiqué à l’AFP la mairie de cette commune de quelque 800 habitants.Selon le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de la Sarthe, 103 sapeurs-pompiers et 58 engins de leur service sont intervenus auprès de l’autobus et ses passagers.Les corps des quatre personnes décédées ont été transportés à l’Institut médicolégal d’Angers, a affirmé à l’AFP une source au sein de la gendarmerie.”Dimanche, sur le circuit des 24H du Mans, une messe sera célébrée à leur intention, ainsi qu’à l’intention des victimes de la course de 1955″, pendant laquelle 82 personnes avaient été tuées lorsqu’une voiture avait heurté une tribune du public, a annoncé Mgr Vuillemin dans un communiqué.Les victimes ont été prises en charge dans quatre hôpitaux de la région, dont celui du Mans qui a déclenché un plan blanc. Au CHU d’Angers, “une cellule de crise hospitalière” a été ouverte “pour coordonner la prise en charge des accidentés” dès 13H00, selon un communiqué de cet établissement.Les personnes blessées “légèrement ou impliquées” dans l’accident sont prises en charge dans la salle communale de Degré.”Il y a de l’eau, des brioches, des fruits” pour les “29 personnes à l’intérieur” de cette salle, a déclaré la première adjointe au maire de Degré, Céline Bouteloup. “On pense aux familles, à l’annonce qui va être faite, à des ados qui ne vont pas revenir chez eux.”Vers 18H00, des adolescents sont sortis de cette salle pour être auditionnés par les enquêteurs par groupes de cinq à six, a précisé la source au sein de la gendarmerie.La circulation, interrompue dans les deux sens sur l’A81 au niveau de l’accident, a repris dans le sens Le Mans-Rennes, mais l’autoroute reste inaccessible dans le sens inverse, selon Bison Futé vers 19H00, qui avait enregistré une dizaine de kilomètres d’embouteillages l’après-midi.

Afrique du Sud: à Soweto, les habitants accusent une ancienne mine d’or de les empoisonner

Les gamins du quartier de Snake Park l’appellent la “montagne jaune”. L’imposante ancienne mine d’or surplombe une partie du township de Soweto, en Afrique du Sud, et empoisonne ses habitants selon plusieurs associations locales.Les poussières à l’odeur âcre provenant du talus piquent la gorge, se coincent entre les dents. Et pour cause : selon des analyses, le site de résidus miniers contiendrait des matières hautement toxiques comme l’arsenic, le plomb ou l’uranium. Un héritage de la ruée vers l’or à l’origine de la ville de Johannesburg, dans les années 1890.Dans le nord du township, une association locale, le Snake Park Cerebral Palsy Forum, a recensé plus d’une quinzaine d’enfants atteints de paralysie cérébrale — sans compter d’autres handicaps et malformations que les habitants attribuent à la mine.- ‘À cause de la mine’ -Parmi eux, Okuhle, 13 ans, abandonnée dans les rues de Snake Park étant bébé. “Okuhle ne peut ni marcher, ni parler, ni utiliser ses mains,” explique sa mère adoptive, Lilly Stebbe, 60 ans. Assise dans son fauteuil roulant, la fillette souriante communique en poussant des cris.”À cause de la mine, Okuhle est aussi asthmatique, ajoute sa mère. Elle a également des problèmes aux yeux et aux sinus”. La sexagénaire elle-même tousse inlassablement. Ici, la poussière est partout.”Cette poussière peut vous donner toutes sortes de cancers, mais peut aussi modifier votre ADN, et vos enfants naîtront avec des malformations”, prévient David van Wyk, chercheur principal à la Bench Marks Foundation, une organisation non-gouvernementale qui scrute l’activité des entreprises.Plus de 6.000 mines abandonnées défigurent le territoire sud-africain, selon l’Auditeur général du pays, dont 2.322 considérées à haut risque sanitaire pour les communautés avoisinantes.Selon David van Wyk, 15 à 20 millions de personnes à travers le pays vivraient à proximité de ces substances toxiques. Snake Park, au pied de la mine, compte plus de 50.000 habitants.Tous les mois, dans le cadre d’une étude menée avec l’Université de Johannesburg, le chercheur aux faux airs d’Indiana Jones effectue des tests dans la décharge de la mine, une vaste étendue au sol poudreux traversée par une rivière rougeâtre. – Chèvres à trois pattes -L’étude, réalisée sur deux ans, vise a mesurer et identifier la concentration de solides dissous dans l’eau. Ce jour-là, son appareil relève une concentration de 776 mg par litre. Un taux élevé qui, dit-il, rend l’eau impropre a la consommation.Il ajoute : “Ce ruisseau contient des substances très toxiques, comme de l’uranium et du strontium, tous deux radioactifs.” Le cours d’eau irrigue pourtant les terres cultivées par des locaux, et où pâturent les troupeaux. Selon des habitants, certaines chèvres naissent avec trois pattes.Selon les résidents et la société Pan African Resources, qui a racheté la mine en 2022 à l’ancien propriétaire en liquidation judiciaire, le site de résidus s’épand déjà depuis une cinquantaine d’années.”Donnez-nous dix ans, maximum, et nous l’enlèverons complètement”, promet à l’AFP Sonwabo Modimoeng, responsable des relations avec les communautés locales de l’entreprise. Il l’admet : “Nous savons que cela affecte les gens.” Entre-temps, le groupe assure avoir installé des panneaux signalétiques autour du site. Des mesures insuffisantes selon les associations locales.- ‘J’en veux à notre gouvernement’ -Baile Bantseke, 59 ans, habite une petite maison à quelques centaines de mètres de l’ancienne mine. Son petit-fils Mphoentle, 5 ans, est autiste — une condition que la grand-mère attribue à la “montagne”.De nombreuses études, dont l’une publiée en 2024 dans la revue Environmental Health, indiquent un lien entre l’exposition aux métaux lourds et le développement de l’autisme.”J’en veux à notre gouvernement, lance la grand-mère auprès de l’AFP. Car s’il s’occupait de nous, nous n’aurions pas de tels problèmes.”Les familles affectées reçoivent une aide pour enfants handicapés de 2.310 rands par mois (113 euros). De quoi acheter la nourriture, les vêtements et les couches, mais pas assez pour payer le transport jusqu’à l’hôpital Baragwanath, à quinze kilomètres, où les enfants sont censés être suivis.”Nous n’avons pas de fauteuils roulants ni de pick-up” pour les transporter, se désole Kefilwe Sebogodi, fondatrice du Snake Park Cerebral Palsy Forum et qui élève sa nièce atteinte de paralysie cérébrale.Chaque mois, une quinzaine de mères, tantes ou grand-mères, se réunissent ainsi dans une salle aux vitres cassées du centre communautaire pour “montrer que les enfants comptent dans la communauté”, explique Kefilwe. Une des mères présente ce jour-là, visiblement à bout, questionne l’utilité de ces réunions. Mais Kefilwe l’assure : “Nous avons déjà accompli beaucoup de choses, car nous sommes toujours debout.”str/jcb/cc/cpy 

Une foule pour la marche blanche à Nogent en hommage à la surveillante tuée

Une petite ville unie pour rendre hommage à Mélanie: plus de mille personnes participent vendredi soir à Nogent (Haute-Marne) à une marche blanche pour la surveillante de collège tuée mardi par un élève de 14 ans, un meurtre qui déclenché une vague d’émotion et de réactions politiques.Le cortège de 1.500 personnes, selon la gendarmerie, s’est ébranlé dans un silence absolu alors que les cloches sonnaient 18H00, derrière deux banderoles tenues par des proches, souvent en larmes. “Mélanie, ton sourire, et ta joie de vivre resteront gravés”, dit l’une d’elles.La marche est partie du collège Françoise-Dolto, devant lequel s’est déroulé le drame et dont les grilles ont été recouvertes de fleurs par des habitants.Pour “symboliser la joie de vivre de Mélanie”, les participants étaient invités à porter des vêtements colorés, selon un message diffusé par la mairie sur Facebook, qui appelait aussi à s’abstenir de toute marque d’appartenance ou revendication politique. Beaucoup arborent des T-shirts blancs sur lesquels est imprimé le visage de la jeune femme de 31 ans, tout sourire.”Elle était là au mauvais endroit au mauvais moment. Et en plus (le mis en cause) n’a pas de remords. Il va aller en prison et il va ressortir”, lâche Priscilla, la trentaine, un bouquet de fleurs blanches à la main. Ce bourg de 3.500 habitants, habituellement “très calme” selon la mairie, est sonné par le drame depuis quatre jours.”Cette marche est la nôtre” et elle est organisée “dans les conditions les plus proches de ce que Mélanie aurait voulu”, avait souligné sur Facebook Océane Remongin, la belle-fille de la victime.Ancienne coiffeuse qui s’était reconvertie comme assistante d’éducation, Mélanie travaillait au collège depuis septembre et laisse derrière elle un petit garçon de quatre ans.Une cagnotte en ligne lancée par ses proches a récolté plus de 20.000 euros vendredi après-midi.Le collégien de 14 ans interpellé pour les coups de couteau mortels, a été mis en examen jeudi soir à Dijon, notamment pour “meurtre sur une personne chargée d’une mission de service public”, et placé en détention provisoire dans le quartier pour mineurs d’une maison d’arrêt.Du fait de sa minorité, il encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle.Devant le juge d’instruction, il a “confirmé les déclarations qu’il avait faites lors de sa garde à vue”, selon le parquet de Dijon.- Détection de la souffrance -Il avait expliqué durant sa garde à vue qu’il voulait tuer une surveillante, “n’importe laquelle”, avait rapporté mercredi le procureur de Chaumont Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d’un adolescent “fasciné par la violence” et “en perte de repères”, mais sans signe évoquant un possible trouble mental.Cependant l’avocat du mis en cause, Me Antoine Chateau, a souligné jeudi l’importance des expertises psychologiques et psychiatriques à venir.Une cérémonie d’obsèques est programmée mardi, dans la stricte intimité familiale, dans le village de Sarcey (Haute-Marne), où elle était conseillère municipale. Le beau-fils de Mélanie a fait savoir que la famille ne souhaitait la présence d’aucun média. Ce nouveau drame a également secoué le monde politique et éducatif.La ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne a indiqué vendredi lors d’un déplacement dans l’Aisne que chaque établissement devrait se doter d’ici la fin de l’année d’un “protocole de repérage et de prise en charge des situations de souffrance psychologique chez les jeunes”.Elle a également appelé à “une forme de coupe-file pour assurer la prise en charge” des jeunes ainsi repérés.Reconnaissant que 50% des postes de médecins scolaires “sont vacants”, elle s’est engagée à “renforcer les effectifs” pour les autres types de postes, infirmières, psychologues notamment, soulignant que cela serait arbitré “dans le cadre des discussions budgétaires” à venir. Des manifestants ont dénoncé à cette occasion le “sous-financement” de l’Éducation nationale.Interdiction de la vente de couteaux aux mineurs, “expérimentation” de portiques de sécurité, possibles restrictions sur l’accès des jeunes aux réseaux sociaux: ministres et élus ont annoncé des mesures et lancé des pistes ces derniers jours tout en soulignant qu’il n’y a pas de “solution magique”.bur-zl-etb-bj/cnp/vk

Assassiné pour des bitcoins: entre 25 et 30 ans de prison pour trois hommes

Entre 25 et 30 ans de prison: les assassins d’un étudiant en informatique, tué pour ses cryptomonnaies, ont écopé de lourdes peines vendredi à Vesoul.Mickaël Calabrese, instigateur de l’assassinat de son amant Simon Arthuis, a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle, avec deux tiers de sûreté, et ses deux coaccusés à 25 ans d’emprisonnement.Mickaël Calabrese, 36 ans, Dylan Hoguin, 26 ans, et Benjamin Ardoin, 22 ans, ont été reconnus coupables d’avoir assassiné l’étudiant de 19 ans dans la nuit du 17 au 18 août 2021 à Plancher-Bas, en Haute-Saône. Le projet meurtrier est né dans l’esprit de Mickaël Calabrese quand son amant a décidé de se séparer de lui, ce qu’il n’a pas supporté.Le corps sans vie avait été découvert immergé dans un étang. L’étudiant originaire de Tours avait été drogué avant les faits. Victime de 46 coups de couteau sur la gorge et le haut du corps, il avait été jeté encore agonisant dans l’eau.Les trois principaux accusés ont reconnu avoir préparé l’assassinat dès le mois de mai 2021 pour lui voler ses cryptomonnaies, estimées à près de 200.000 euros.En revanche, ils ont, lors du procès, tous nié être les auteurs des coups de couteau, s’accusant mutuellement.Ce procès s’est tenu à Vesoul au moment où plusieurs tentatives d’enlèvement d’acteurs du marché des cryptomonnaies occupent la justice française, des soupçons planant sur l’existence de réseaux organisés.- “Désespoir” -Jacques Sieklucki, l’avocat de la famille de la victime, a évoqué à l’audience “le désespoir” qui a terrassé les parents de Simon “quand ils ont compris qu’ils ne le reverraient plus jamais”. “Il avait 19 ans et il avait toute la vie devant lui, il avait une belle vie devant lui”, a-t-il poursuivi.L’avocat s’est aussi dit frappé par “le gouffre entre le monde de Simon et leur monde à eux. Simon, son monde, il était en train de le construire”.Il a décrit la victime comme un “enfant joueur, sensible déjà, démonstratif. Adolescent ouvert aux autres, curieux des autres. Adulte réfléchi, sociable et soucieux de faire le bien autour de lui, il avait un avenir prometteur”.”On mérite de payer pour ce qu’on a fait. Je regrette énormément d’avoir participé à quelque chose d’aussi atroce”, a assuré Benjamin Ardoin lors de sa dernière prise de parole avant la clôture des débats vendredi, après deux semaines de procès devant la cour d’assises de Haute-Saône.- “Tragique” -Étienne Garniron, l’un des avocats de Mickaël Calabrese, a déclaré après le verdict que son client “accuse le coup, (qu’)il doit digérer cette peine, voir s’il fait appel ou pas”. Il dispose de 10 jours pour le faire.L’avocat général Stéphane Clément avait requis jeudi la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté des deux tiers, à l’encontre de l’homme de 36 ans.Enguerrand Bagot, conseil de Dylan Hoguin, “ne pense pas que (son) client souhaite faire appel”. Pour la défense de Benjamin Ardoin, son avocate Josée Martinez a indiqué à la presse que son client, tout juste âgé de 18 ans au moment des faits, ne ferait pas appel. “Benjamin a toujours reconnu être sur place, il n’a jamais reconnu le fait d’avoir poignardé cette jeune victime, mais être sur place c’est suffisamment atroce, et surtout il a envie d’épargner aux victimes un nouveau procès, une nouvelle épreuve, donc il accepte sa peine”, a-t-elle déclaré à l’issue du procès.Mickaël Calabrese et Dylan Hoguin ont été acquittés des faits de complicité de tentative d’assassinat et de tentative d’assassinat commis la veille sur le jeune homme, lors d’une sortie urbex à Bavans (Doubs). Ils ont seulement été reconnus coupables de complicité de violences avec arme et de violences avec arme pour ces faits.Jonathan Calabrese, frère jumeau de l’instigateur du crime, a été condamné à cinq ans de prison pour ne pas avoir empêché l’assassinat. Il a soutenu ne pas avoir été au courant du projet meurtrier.

Au Brésil, un refuge pour pumas menacés par l’expansion urbaine

La chair à vif après avoir souffert une profonde entaille à la hanche, un puma, anesthésié sur un brancard, se fait soigner par des vétérinaires de l’association brésilienne Mata Ciliar.Ce mâle de cinq ans a été baptisé Barreiro, du nom du quartier où il a été retrouvé, dans un piège fabriqué avec un câble en acier.Le félin a été secouru par l’ONG, qui gère un refuge pour animaux sauvages à Jundiai, ville située à 90 km de Sao Paulo. “En raison de l’avancée de l’urbanisation sur son habitat naturel, quand le puma se déplace, il se perd entre les routes, les lotissements fermés ou autres interventions humaines”, explique à l’AFP Jorge Bellix, président de Mata Ciliar, qui a déjà soigné 32.000 animaux en près de 30 ans d’existence. “Si ça continue, nous assisterons malheureusement à l’extinction de plusieurs espèces en quelques années”, alerte-t-il. Le Brésil compte la plus grande diversité de félins sauvages au monde, avec neuf espèces répertoriées. Toutes, sont menacées d’extinction à cause de l’action humaine, notamment en raison de l’expansion urbaine effrénée.À quelques dizaines de kilomètres de Sao Paulo, la plus grande mégalopole d’Amérique Latine, les pumas voient l’homme se rapprocher de plus en plus de leur habitat naturel, la Mata Atlantica (forêt atlantique), biome où la faune brésilienne est la plus menacée.Ils sont ainsi exposés au risque d’être écrasés sur la route, électrocutés, empoisonnés, pris dans des pièges ou ciblés par des balles de braconniers.- “Situation critique” -Le long de l’autoroute qui mène vers le refuge à Jundiai, les lotissements et centre commerciaux poussent comme des champignons, comme autant de taches grises au milieu du vert émeraude de la forêt.Au total, 25 pumas et 10 jaguars sont soignés actuellement dans le refuge de l’ONG Mata Ciliar, vaste comme 40 terrains de football, où sont également accueillis des singes ou des loups à crinière.Les jaguars sont rares dans la Mata Atlantica, mais ils sont souvent victimes de trafic d’animaux et sont retirés de la jungle d’Amazonie (nord) ou des zones humides du Pantanal (centre-ouest) pour être amenés dans l’Etat de Sao Paulo (sud-est), le plus riche du pays.Parfois baptisée “jungle de pierre”, Sao Paulo est une mégalopole pleine de gratte-ciels où vivent 12 millions d’habitants, 21 millions si l’on compte toute la zone métropolitaine.Mais à quelques kilomètres de là, on trouve de vastes zones rurales, avec les denses forêts de la Mata Atlantica et des collines.Quand l’homme envahit le territoire du puma, affectant la chaîne alimentaire, le félin doit se déplacer pour survivre. C’est ainsi que Barreiro est tombé dans un piège. “Nous l’avons retrouvé dans un état terrible”, raconte la vétérinaire Cristiana Harumi, qui a participé au sauvetage.Au refuge, elle suture la large plaie ouverte au moment où le puma tentait de s’échapper du piège.”La situation est critique: les animaux de Sao Paulo sont en train de perdre la guerre contre l’urbanisation”, déplore la vétérinaire, qui espère que Barreiro pourra retrouver son milieu naturel dans trois mois.Le puma étant au sommet de la chaîne alimentaire, il est considéré comme un “bio-indicateur”: sa disparition serait un signe inquiétant du degré de dégradation de l’environnement.

Dans la Sarthe, quatre morts après un accident de car transportant des adolescents ukrainiens

Quatre personnes sont mortes et 11 autres ont été grièvement blessées vendredi dans un accident impliquant un autocar qui transportait des adolescents ukrainiens sur l’autoroute A81 dans la Sarthe, a annoncé la préfecture.”Ce matin vers midi sur l’autoroute A81 entre Rennes et Le Mans, un bus s’est couché sur le bas-côté de l’autoroute avec à son bord un groupe d’enfants, d’adolescents de 15 à 17 ans qui se trouvaient en échange entre établissements scolaires”, a déclaré le préfet de la Sarthe, Emmanuel Aubry, au quotidien régional Ouest-France.”Le bilan provisoire actuel fait état de quatre décès, 11 urgences absolues, 34 urgences relatives”, a-t-il indiqué, sans préciser l’âge des victimes.”Un nombre conséquent de moyens” a été déployé, a-t-il ajouté.L’accident est survenu à la mi-journée dans le sens Rennes-Le Mans à hauteur de la commune de Degré, au kilomètre 179, selon un communiqué de la préfecture.Des barnums ont été dressés près du bus de couleur blanche, entouré de nombreux véhicules des secours d’urgence, selon un photographe de l’AFP sur place. Un hélicoptère s’est posé sur le bitume.L’autoroute A81 a été fermée dans les deux sens en raison d’un “accident mortel de transports publics”, d’après le site de Bison Futé, qui indique près de 10 kilomètres d’embouteillages dans le sens Rennes-Le Mans.En visite à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le Premier ministre François Bayrou a dit “avoir une pensée pour les victimes du terrible accident de bus qui s’est produit dans la Sarthe”.”Quand, sur notre territoire, des drames de cet ordre se produisent, alors nous sommes tous concernés et nous allons faire ce qu’il faut pour élucider les circonstances de cet accident”, a-t-il ajouté.Par un message sur X, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a adressé “ses condoléances” pour les victimes de ce “très grave accident de la route” au bilan humain “très lourd”.Aucun détail supplémentaire sur les circonstances de l’accident ou l’identité des victimes n’était disponible à ce stade.- “Chapelle ardente” -Dirigées par le préfet de la Sarthe, Emmanuel Aubry, un Centre opérationnel départemental (COD) a été ouvert. Les services de secours font un point dans la salle polyvalente de Degré, a indiqué à l’AFP la mairie de cette commune de quelque 800 habitants.Selon la préfecture, quelque 87 sapeurs-pompiers du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) et 49 engins des sapeurs-pompiers interviennent auprès de l’autobus et de ses passagers.Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d’Angers, situé à une heure de route des lieux de l’accident, accueille de premiers blessés, a annoncé dans un communiqué l’établissement qui a ouvert dès 13h00 “une cellule de crise hospitalière pour coordonner la prise en charge des accidentés”.”L’Hélismur 49 est également déployé pour récupérer les victimes sur place et les transférer par les airs au CHU”, a-t-il précisé.Les “personnes blessées très légèrement ou impliquées (…) seront prises en charge dans la salle communale de Degré”, selon M. Aubry.Les proches des personnes décédées pourront se rendre à “une chapelle ardente”, qui “a été mise en place sur cette commune de Degré”, a-t-il ajouté.Dans un communiqué, il a appelé “à la plus grande vigilance sur ce secteur et à ne pas gêner l’intervention des secours.”Un numéro vert a été activé par la préfecture: 09 70 80 90 40.

Polaris 25, exercice militaire aéro-maritime de grande ampleur entre la France et ses alliés

Avions abattus, bateaux torpillés, attaques de drones ou de nageurs de combat: quelque 3.000 militaires et des navires représentant au total neuf nations participent depuis la mi-mai près des côtes françaises à un exercice qui se veut le plus réaliste possible pour se préparer au combat naval de haute intensité.”Ce n’est pas un exercice scénarisé, il se déroule dans des conditions très proches de ce à quoi les forces seraient confrontées”, a insisté vendredi lors d’une conférence de presse le contre-amiral français Jean-Michel Martinet, directeur et “arbitre” de ces grandes manœuvres.L’objectif est selon lui “de préparer la Marine nationale à être immédiatement engagée dans du combat de haute intensité avec tout ce que cela suppose dans le contexte actuel”. Il s’agit notamment de “faire face à des menaces technologiques toujours plus performantes” et d’utiliser toutes les facettes du combat, comme la lutte cyber ou d’influence sur les réseaux sociaux, “en simulant ce qui se passerait dans les opinions publiques”.Baptisé Polaris 25 (pour Préparation opérationnelle en lutte aéromaritime, résilience, innovation et supériorité), l’exercice a commencé par une simulation d’actions offensives “hybrides” contre des bases militaires à Brest et à Cherbourg.La deuxième phase, qui s’achèvera samedi ou dimanche en fonction de l’évolution des combats fictifs, a opposé en mer et sur les côtes une “force amphibie interalliée” composée de cinq porte-hélicoptères amphibies et de leurs escorteurs, la “force bleue”, à une “force rouge” adverse de force équivalente, comprenant notamment un sous-marin nucléaire d’attaque.Le groupe naval permanent de l’OTAN en Méditerranée constituait l’une des deux forces engagées dans cet exercice.Pour renforcer le “réalisme”, Polaris 25 simulait les temps de ravitaillement et de réarmement et prenait en compte les avaries virtuelles subies par certains navires pour leur infliger des handicaps. Ils pouvaient même être totalement retirés de l’exercice s’ils étaient torpillés.Un débarquement a même eu lieu cette semaine dans le Morbihan entre Quiberon et Lorient, avec fantassins et blindés.Selon le contre-amiral Yann Bied-Charreton, adjoint au commandant de la zone maritime Atlantique et “force bleue” durant l’exercice, “plusieurs bâtiments ont coulé” chez chaque protagoniste “avec des scénarios où des bâtiments ont coulé dans une zone de combat.”Pour lui, Polaris 25 a permis “pas mal de retours d’expérience”, notamment “l’importance de la puissance de feu”. “Tous les coups portés à l’adversaire doivent être létaux” pour éviter “une frappe de rétorsion”, a-t-il expliqué.

Des milliers de Maliens recrépissent l’iconique mosquée de Djenné

Des milliers de Maliens ont recrépi l’iconique mosquée de Djenné, une ville historique du centre du Mali classée au patrimoine mondial, à l’occasion de la cérémonie annuelle permettant de protéger ce joyaux architectural en terre.Musique dansante et rythmes de tambours en toile de fond, les hommes de cette ville ont recouvert jeudi d’enduit de terre les murs de l’immense édifice religieux aux trois minarets emblématiques, ont constaté des journalistes de l’AFP. La cérémonie du crépissage annuel avec du banco, enduit composé de terre et d’eau, permet de protéger la mosquée des intempéries avant la saison des pluies, parfois violentes dans la région du Sahel.Visage recouvert de boue, Aboubacar Sidiki Djiteye, un jeune homme de la ville, est venu participer aux réjouissances de ce moment “fédérateur”: “cette mosquée appartient aux populations du monde. (…) Il n’y a pas de plus grand évènement à Djenné que le crépissage de la mosquée”, lance-t-il à l’AFP. “Le crépissage de la mosquée est une tradition léguée de génération en génération”, se félicite de son côté Bayini Yaro, une des femmes chargées d’apporter de l’eau aux hommes pour la confection du banco. Mélangeant de l’eau et de la terre, mais aussi du son de riz, du beurre de karité et de la poudre de baobab, les habitants ont confectionné eux-mêmes cet enduit caractéristique des constructions de style sahélo-soudanais.Mafounè Djenepo, le chef maçon, inspecte les murs recouverts de l’enduit frais: “L’importance de cette mosquée est immense. Elle est l’image sur tous les timbres du Mali”, souligne-t-il.Une cérémonie de bénédiction a eu lieu après le crépissage dans la cour de la mosquée, lors de laquelle les participants ont assisté à une lecture de versets coraniques. Ils ont aussi partagé des dattes et des douceurs. Construite pour la première fois au XIIIè siècle avant d’être détruite, la mosquée a été entièrement reconstruite à l’identique en 1907 et constitue le plus grand monument en terre au monde selon l’Unesco.La ville de Djenné, qui compte une quarantaine de milliers d’habitants et qui a préservé ses maisons traditionnelles en banco, est inscrite depuis 1988 par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial.Elle a aussi été placée en 2016 sur la liste du patrimoine en péril, en raison de sa situation dans une région gangrénée par l’insécurité, le Mali étant en proie depuis 2012 aux violences de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et et à l’État islamique (EI), et à celles de groupes communautaires et crapuleux.

Premier cas autochtone de chikungunya en 2025 en métropole, dans le Var

Un premier cas autochtone de chikungunya en 2025 en métropole a été détecté mercredi dans le Var, dans la commune de La Crau, a annoncé l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur dans un communiqué vendredi.Un seul cas autochtone de ce virus transmis par le moustique tigre avait été détecté en 2024 en métropole, en Ile-de-France, aucun en 2023. Depuis 2010 la France métropolitaine avait connu une trentaine de cas autochtones de ce virus. Jusque-là, depuis le début de l’année, tous les cas de chikungunya recensés en métropole provenaient de contaminations hors du territoire, essentiellement à la Réunion, cette île française dans l’océan Indien frappée depuis plusieurs mois par une épidémie sans précédent depuis vingt ans de ce virus.”Des mesures immédiates sont mises en œuvre pour limiter tout risque de propagation”, a assuré l’ARS Paca, en évoquant notamment une démoustication réalisée dans la commune, “sur la voie publique et dans les jardins privés situés autour du cas”, afin d’éliminer le plus rapidement possible les gîtes larvaires et les moustiques adultes.De même une enquête en porte à porte va être conduite dans les logements du quartier concerné pour identifier les personnes qui pourraient présenter des symptômes.On parle de cas autochtone quand une personne a contracté la maladie sur le territoire nationale et n’a pas voyagé en zone contaminée dans les 15 jours qui précèdent l’apparition des symptômes.Cette année l’épidémie de chikungunya, maladie se traduisant par des fièvres et des douleurs articulaires, a surtout frappé l’île de La Réunion, avec 23 morts, même si elle poursuit maintenant son déclin. On estime que 200.000 personnes ont été contaminées dans l’île depuis janvier.Si l’épidémie recule franchement à la Réunion, elle poursuit encore sa dynamique à Mayotte, également dans l’océan Indien, où elle s’est déclarée plus tardivement. Selon le dernier bilan, 746 cas ont été signalés depuis le début de l’année, mais ce chiffre apparaît probablement sous-estimé.Les températures plus chaudes qui touchent actuellement l’Hexagone favorisent l’activité des moustiques tigres, vecteurs de ce virus mais aussi de ceux de la dengue et du Zika.En 2024, il y avait eu également 83 cas autochtones de dengue en métropole, entre les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes. Apparu en métropole en 2004, le moustique tigre continue en tous cas son expansion rapide sur le territoire, et notamment vers le nord: début 2025 il était implanté dans 81 départements, soit 84% des départements métropolitains, selon de nouvelles données diffusées mi-mai par Santé publique France.La dengue et le chikungunya pourraient devenir endémiques en Europe en raison du réchauffement climatique mais aussi de l’urbanisation et des déplacements, autant de facteurs qui favorisent la propagation du moustique tigre, selon une étude publiée dans la revue Lancet Planetary Health mi-mai. Face à cette progression, et pour tenter de l’enrayer, plusieurs milliers de moustiques tigres mâles rendus stériles par rayons X ont été lâchés mi-mai à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), dans le cadre d’une expérimentation d’une ampleur inédite en France métropolitaine. Avec cette technique de l’insecte stérile (TIS), utilisée depuis des décennies dans le secteur agricole, la descendance des femelles, uniques responsables des piqûres, serait peu à peu neutralisée et les populations devraient mécaniquement décroître.

À Royan, l’architecture des fifties de retour en grâce

Devant la villa Grille-Pain, une visite guidée s’attarde pour observer la cage d’escalier, en arcs bleus et pavés de verre, qui s’incurve sur la façade. Après un long désamour, la ville de Royan revendique son patrimoine des années 1950, devenu tendance.”Il a fallu du temps pour regarder cette architecture différemment. Pendant des décennies, on ne voyait que du béton, donc +c’était moche+”, relate Charlotte de Charette, responsable du service du Patrimoine de la commune.Après les bombardements alliés de 1945, la Perle de l’Atlantique et ses villas Belle Époque sont un champ de ruines. La cité balnéaire doit alors être reconstruite selon une architecture néoclassique héritée des années 1930, mêlée d’éléments régionalistes.Mais la lecture d’une revue spécialisée, par l’architecte-urbaniste en chef Claude Ferret et son équipe, change la donne: ils y découvrent le complexe de Pampulha au Brésil, dessiné pour la ville de Belo Horizonte par Oscar Niemeyer, dont le modernisme tropical va nettement influencer leurs travaux.”La reconstruction de Royan s’est enrichie d’un vocabulaire lyrique et joyeux, à l’opposé de la rigueur des lignes d’un Le Corbusier, lui-même inspirateur de Niemeyer”, commente Vincent Bertaud du Chazaud, ex-architecte-conseil pour la ville et auteur de plusieurs ouvrages. “Le tropicalisme se traduit ici en héliotropisme avec une architecture qui s’offre au soleil et tempère ses ardeurs.”Claustras, auvents, brise-soleils, persiennes et pergolas favorisent les jeux d’ombres et de lumière. Pilotis, hublots, escaliers hélicoïdaux, emploi de couleurs vives et autres détails inventifs créent des effets en façade.- Prise de conscience -Reste que cette architecture a longtemps été mal aimée. “Pour les habitants, il était difficile de se projeter dans une ville aussi neuve, aussi innovante et pas bourgeoise”, explique Pascale Francisco, directrice du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) en Charente-Maritime.Claude Ferret leur répondait qu’il “ne faisait pas Royan pour eux mais pour leurs enfants”. Mais personne ne s’émeut, en 1985, quand son casino, chef d’œuvre des fifties, est détruit pour laisser la place à un projet immobilier… jamais réalisé. “Comme au spectacle, on regardait la grue faire table rase” du passé, se remémore l’adjointe à la Culture, Nadine David.Cette destruction entraîne cependant une prise de conscience de la valeur de ce patrimoine, qui conduit à protéger notamment l’église Notre-Dame, édifice de béton brut classé aux Monuments historiques en 1988.En 1996, une Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (ZPPAUP) est créée, transformée en Site patrimonial remarquable (SPR) vingt ans plus tard, et la municipalité obtient le label Ville d’Art et d’Histoire en 2011.Fière de son identité, Royan revendique désormais pleinement son héritage.Elle a rénové plusieurs bâtiments emblématiques, dont sa “cathédrale de béton”, ainsi surnommée par André Malraux, victime de la carbonatation de son béton brut de décoffrage: le sel du sable marin utilisé pour la construire fait rouiller les armatures métalliques et éclater la pierre. Le palais des congrès a aussi déjà bénéficié d’une rénovation et celle du front de mer est en cours.- Unique -“Ces architectes, proches des Beaux-Arts, avaient une grande liberté et allaient vite. Ce serait compliqué aujourd’hui, notamment pour des questions d’assurance”, juge l’architecte Jérémy Nadau, qui fut chargé de redonner au marché de la ville son lustre d’antan et sa luminosité.Pour Sandu Hangan, architecte en chef des Bâtiments de France dans le département, ce travail de valorisation a permis aux habitants “de se rendre compte du caractère unique de leur patrimoine”.Si les propriétaires de maisons individuelles sont souvent en quête de meilleurs performances énergétiques ou d’aménagement, l’époque n’est plus à tout casser. “On n’a plus beaucoup de problèmes à faire entendre l’intérêt que ces bâtiments présentent”, estime le responsable administratif.Face à l’arrivée de nouveaux habitants, leur préservation reste toutefois un “combat de tous les instants”, nuance Pascale Francisco.”Il faut re-sensibiliser en permanence, expliquer pourquoi il faut rénover le portillon, les garde-corps, le portail des années 1950 avec un artisan, plutôt que d’installer le modèle en PVC d’une enseigne de bricolage. La ville n’est pas standard, l’idée c’est de la conserver ainsi”, souligne la directrice du CAUE 17… admettant que c’est aussi “une affaire de goût”.