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Bayrou assume une ultime “épreuve de vérité” devant l’Assemblée qui s’apprête à le renverser

“Cette épreuve de vérité, je l’ai voulue”. François Bayrou a engagé lundi la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, prononçant un discours testament de ses neuf mois à Matignon face à des oppositions pressées de tourner la page.Le Premier ministre s’est exprimé pendant environ quarante-cinq minutes, sur un ton sombre et alarmiste, dans un hémicycle alternant entre calme et moments d’agitation, sous les yeux de Jean-Luc Mélenchon et Marine Tondelier, chefs de file de La France insoumise et des Ecologistes venus en visiteurs.”Cette épreuve de vérité comme chef du gouvernement, avec l’assentiment du président de la République, je l’ai voulue”, a lancé d’emblée M. Bayrou.”Certains d’entre vous, les plus nombreux, les plus sensés probablement, ont pensé que c’était déraisonnable, que c’était un trop grand risque”. Mais “le plus grand risque était de ne pas en prendre, de laisser continuer les choses sans que rien ne change, de faire de la politique comme d’habitude”, s’est justifié M. Bayrou.Car face à l’endettement, “notre pronostic vital est engagé, dont dépend notre État, notre indépendance, nos services publics, notre modèle social”, a martelé M. Bayrou.Puis fataliste, il a lancé aux députés: “Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement” mais pas “d’effacer le réel”. Convoquant De Gaulle et Mendès-France, il a dénoncé une “conjonction des forces” liguées pour livrer, en le renversant, la France au “tohu-bohu”.- “Dérobade” -Sauf coup de théâtre, le Béarnais, nommé en décembre 2024 au terme d’une épreuve de force avec Emmanuel Macron, va devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Moins d’un an après le renversement de Michel Barnier par une motion de censure. Il a prévu de présenter sa démission au chef de l’Etat mardi matin, selon un proche.En réponse à François Bayrou, les oppositions se sont livrées à un sévère réquisitoire, peignant un peu reluisant tableau de son passage à Matignon et jugeant durement sa décision de solliciter un vote de confiance, sans beaucoup d’espoir de le remporter.”Ce vote n’est pas un acte de courage, c’est une dérobade”, une “faute morale”, a tancé Boris Vallaud, le président du groupe socialiste, qui avait décidé de laisser sa chance à M. Bayrou en ne le censurant pas.Accusant le Premier ministre d’avoir empilé “manœuvres dilatoires, fausses promesses et vraies trahisons” lors de son passage à Matignon, le député des Landes a de nouveau dit la gauche prête à gouverner. “Nous sommes prêts : qu’il vienne nous chercher !”, a-t-il lancé à destination d’Emmanuel Macron.La cheffe des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, a elle invité le président de la République à s’engager dans une “cohabitation”, pointant la fragilité du socle gouvernemental qui “est déjà en train de se disloquer”.Partenaire du bloc central au sein de la coalition gouvernementale, le président du groupe LR Laurent Wauquiez a en effet laissé la liberté de vote à ses députés. Il a évoqué dans son discours un “gâchis”, et regretté que M. Bayrou ne soit pas revenu sur sa proposition de supprimer deux jours fériés, en porte-à-faux avec “le coeur des convictions” de son groupe, “la défense de la France qui travaille”.M. Wauquiez n’a pas fermé la porte à un gouvernement de gauche, exigeant seulement une nouvelle fois que celui-ci n’intègre pas de personnalités LFI ni n’applique le programme du Nouveau Front populaire.Le président du parti présidentiel Renaissance, Gabriel Attal, a lui une nouvelle fois tendu la main aux “forces républicaines”, proposant la conclusion d’un “accord d’intérêt général” pour que les 18 mois à venir soient “utiles”.- La dissolution, une “obligation” ? -Option balayée par la chef de file du Rassemblement, Marine Le Pen, qui a appelé avec force à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.A défaut, le futur gouvernement “ne passera probablement pas la discussion budgétaire”, a-t-elle argué. “Tout laisse penser juridiquement, politiquement, voire moralement, que la dissolution n’est donc pas pour lui une option, mais une obligation”, a-t-elle estimé.Marine Le Pen – dont le procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui ayant valu une inéligibilité en première instance se tiendra du 13 janvier au 12 février 2026 – s’était dite prête à “sacrifier” son mandat de députée pour porter son parti à Matignon.La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens. Tous les regards sont tournés vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre, le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, en juin 2024. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il a reçu lundi matin la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.Si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de “travailler” avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du PS, qui rejette l’idée d’un gouvernement “commun” avec des macronistes.Et le patron des Républicains Bruno Retailleau a prévenu: “hors de question” d’accepter un Premier ministre socialiste.bur-fff-la-bpa-sl/hr/swi

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Santé: le réchauffement climatique associé à une consommation accrue de boissons sucrées et de glaces aux Etats-Unis

Encore plus de boissons sucrées et de glaces: le réchauffement climatique pourrait dégrader la santé en augmentant la consommation de sucre, en particulier parmi les catégories sociales les plus défavorisées, selon une étude consacrée aux Etats-Unis, publiée lundi.”Votre environnement influence indéniablement ce que vous mangez et la manière dont vous mangez, et le changement climatique en fait partie, avec la capacité d’influencer négativement votre santé”, a déclaré à l’AFP Duo Chan, chercheur à l’université de Southampton et coauteur de l’étude parue dans la revue Nature.La chaleur accroît le besoin d’hydratation, ce qui peut pousser vers des produits réfrigérés et sucrés, particulièrement dans des régions habituées à ce type de consommation.Or une consommation excessive de sucre ajouté est associée à de graves problèmes de santé: obésité, diabète, pathologies cardiaques…Pour évaluer comment les variations climatiques peuvent influencer l’apport en sucre ajouté, les chercheurs ont analysé les données d’achats de nourriture de ménages étasuniens de 2004 à 2019 et les ont comparées aux données météorologiques de la région (température, vitesse du vent, précipitations…).Principale conclusion de leur modélisation: la consommation de sucre ajouté augmente de 0,70 gramme par personne et par jour pour chaque hausse de la température d’un degré Celsius, dans une fourchette de 12 à 30 degrés, principalement en raison de niveaux plus élevés de consommation de boissons sucrées, comme les sodas et les jus, et de desserts glacés.Cet effet est encore plus important parmi les ménages ayant un faible niveau de revenu ou d’éducation. Dans les pires scénarios climatiques, les plus défavorisés pourraient consommer jusqu’à 5 grammes de sucre supplémentaires par jour d’ici la fin du siècle, a aussi indiqué à l’AFP Pan He, auteur principal de l’étude, de l’université de Cardiff.L’American Heart Association recommande aux hommes de ne pas consommer plus de 36 grammes de sucre ajouté par jour et aux femmes de ne pas dépasser 24 grammes. Or une canette de soda contient déjà quelque 40 grammes de sucre. La plupart des Etatsuniens consomment déjà deux à trois fois plus que la quantité recommandée, selon l’AHA.Autre résultat de l’étude: l’augmentation de la consommation de sucre s’est stabilisée lorsque les températures ont dépassé 30°C. L’hypothèse de Duo Chan est que les personnes concernées avaient déjà modifié leur alimentation à une température moindre, ce qu’il juge “encore plus inquiétant”.Une mauvaise alimentation est l’un des quatre principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles, comme le diabète, le cancer et les pathologies cardio-vasculaires, responsables de plus de 70% des décès dans le monde et en augmentation, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Avec 4% des émissions, l’Afrique demande plus d’argent pour son adaptation au réchauffement climatique

L’Afrique, qui émet seulement 4% des gaz à effet de serre mondiaux mais voit ses populations et sa biodiversité souffrir du réchauffement de la planète, a réclamé lundi plus d’argent pour s’y adapter au nom de la “justice climatique”.L’Union africaine (UA), dont le siège est à Addis Abeba, organise de lundi à mercredi son deuxième sommet continental sur le climat dans la capitale éthiopienne. Lors de la première édition en 2023 au Kenya, une “Déclaration de Nairobi” avait été signée demandant déjà davantage d’efforts financiers des pays riches.”Aujourd’hui, le lien entre le climat et le sous-développement ne fait plus aucun doute. Le climat, l’exode rural, la migration et l’instabilité sous toutes ses formes sont inter-liés”, a affirmé Mahamoud Ali Youssouf, le président de la commission de l’UA, dans son discours inaugural.Mais alors que “l’Afrique ne contribue qu’à hauteur de 4% des émissions de gaz à effet de serre” et que les nations industrialisées “polluent la planète” depuis plus de 150 ans, les plans de mitigation proposés au continent vont à l’encontre de toute “justice climatique”, a-t-il regretté.Selon un rapport publié jeudi par l’ONG Oxfam et l’Igad, un bloc d’Etats d’Afrique de l’Est, ses Etats membres, à savoir Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud, “ont reçu ensemble, en moyenne, 1,7 milliard de dollars par an entre 2013 et 2022, en +équivalents subventions+, soit la valeur réelle de l’aide climatique après intérêts et remboursements de la dette”.”Ce montant est inférieur de 96% aux 41,8 milliards de dollars dont les pays de l’Igad affirment avoir besoin chaque année pour mettre en œuvre leurs plans d’action nationaux sur le climat jusqu’en 2030″, poursuivait ce rapport.”Les pays riches et les pollueurs mettent la planète en feu. (…) Ils doivent assumer la responsabilité des dommages qu’ils ont causés et financer de manière adéquate les mesures climatiques dans les pays où le changement climatique fait des ravages”, estime Fati N’Zi-Hassane, directrice d’Oxfam en Afrique. L’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans un rapport intitulé “L’Afrique pâtit de manière disproportionnée du changement climatique et des coûts de l’adaptation”, estimait en 2024 que 48 de ses 53 pays étaient en danger de crues et 40 risquaient des sécheresses du fait du réchauffement.Toujours selon ce rapport, “les aléas associés au climat font perdre aux pays africains entre 2 et 5% de leur PIB chaque année”.

Accusé d’empoisonnements mortels, le Dr Péchier face à ses juges

Il risque la prison à perpétuité mais est déterminé à prouver son innocence: l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier, accusé de trente empoisonnements dont 12 mortels, a commencé à comparaître à Besançon devant une salle comble.Après huit ans d’enquête, l’ancien anesthésiste-réanimateur, qui comparaît libre, a pris place lundi matin dans le box des accusés en jean et chemise bleu clair. Barbe poivre et sel, visiblement stressé, il est soutenu par des proches, dont ses parents et ses trois enfants.Devant la cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, l’ancien médecin de de 53 ans fait face à plus de 150 parties civiles.Parmi elles: Amandine Iehlen, dont le père Damien est mort en 2008 d’un arrêt cardiaque lors d’une opération du rein. Il avait reçu une dose de lidocaïne, un anesthésique local, dix fois supérieure à la normale.Dix-sept ans après, Mme Iehlen, aujourd’hui présidente de l’association de victimes, a confié à la presse avoir “hâte d’entendre la voix du docteur Péchier et d’avoir des réponses”.Le quinquagénaire est accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de quatre à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.”Dénominateur commun” de ces empoisonnements, accablé par “un faisceau d’éléments concordants” selon l’accusation, l’ancien praticien n’a jamais été incarcéré depuis le début de l’enquête, les juges ayant choisi de le laisser libre, sous contrôle judiciaire. La justice l’a autorisé en 2023 à exercer sous conditions son métier de médecin tant qu’il n’entre pas en contact avec des malades, mais il n’exerce plus depuis 2017 et vit désormais au RSA.- “Pas responsable” -Lundi matin sur RTL, l’ancien anesthésiste a rejeté les accusations le visant, se disant “pas responsable” de la détresse des victimes et de leurs familles, même s’il “la comprend tout à fait”.”J’appréhende ces trois mois et demi” de procès, mais “j’ai quand même des arguments forts et donc je n’y vais pas en reculant”, a affirmé l’accusé.Pour l’ex-anesthésiste, le procès va permettre de “comprendre” pourquoi l’accusation lui a “mis sur le dos” une trentaine d’empoisonnements. Selon lui, quelque 70 “événements indésirables graves” au total sont survenus dans les cliniques où il travaillait, mais beaucoup n’ont pas été retenus par les enquêteurs car rien ne permettait de l’incriminer dans ces dossiers.”Qu’est-ce qu’on a fait des autres cas? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n’y avait pas Péchier”, a-t-il déploré. “C’est très facile d’accuser les gens, c’est plus difficile de prouver les choses”, a déclaré aux journalistes l’un de ses avocats, Randall Schwerdorffer, qui avec son confrère Lee Takhedmit plaidera l’acquittement.A l’inverse, Frédéric Berna, qui défend plusieurs parties civiles, estime que “sa culpabilité ne fait aucun doute”.”Péchier, personne ne le connaît, tout le monde s’en fiche. Si ce n’est pas lui, on n’a aucune raison de vouloir le faire condamner pour rien”, a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant que le dossier lui semble “extrêmement étayé”.- “Marathon judiciaire” -Le Dr Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à les réanimer.A partir de lundi et pour deux semaines, la cour se penchera sur les cas les plus récents, ceux qui ont éveillé les soupçons des enquêteurs et abouti à la mise en examen de l’anesthésiste en mars 2017.Ensuite, au fil des semaines, seront examinés chacun des empoisonnements reprochés au médecin.Dans cette affaire “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, l’anesthésiste est soupçonné “d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer ensuite ses qualités de réanimateur, avait relevé l’ancien procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux.”Ça va être un marathon judiciaire, mais on est prêts”, a déclaré à l’AFP Stéphane Giuranna, avocat de plusieurs parties civiles. Le verdict est attendu le 19 décembre.

Bayrou entame son ultime “épreuve de vérité” devant l’Assemblée qui s’apprête à le renverser

“Cette épreuve de vérité”, “je l’ai voulue”. François Bayrou s’est présenté lundi devant l’Assemblée nationale qui s’apprête à lui refuser la confiance, ouvrant une nouvelle période d’incertitude au sommet de l’Etat.”Cette épreuve de vérité comme chef du gouvernement, avec l’assentiment du président de la République, je l’ai voulue”, a lancé d’emblée le Premier ministre à la tribune du Palais-Bourbon.”Certains d’entre vous, les plus nombreux, les plus sensés probablement, ont pensé que c’était déraisonnable, que c’était un trop grand risque”. Mais “le plus grand risque était de ne pas en prendre, de laisser continuer les choses sans que rien ne change, de faire de la politique comme d’habitude”, s’est justifié M. BayrouCar face à l’endettement, “notre pronostic vital est engagé, dont dépend notre État, notre indépendance, nos services publics, notre modèle social”, a martelé M. Bayrou, dans un discours alarmiste.Sauf coup de théâtre, le Béarnais, nommé en décembre 2024 au terme d’une épreuve de force avec Emmanuel Macron, va devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Moins d’un an après le renversement de Michel Barnier par une motion de censure. Tous les regards sont tournés vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre, le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, en juin 2024. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il a reçu lundi matin la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. La dissolution de l’Assemblée n’a pas été évoquée lors de ces entretiens, selon des sources parlementaires.-“Aucun regret”-Face aux vetos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le centriste sait que son bail à Matignon est terminé. Il a invité ses ministres à “un moment convivial” rue de Varenne dans la soirée, d’après son entourage.Le maire de Pau a refusé de faire des concessions, provoquant sa chute avant même l’examen du budget, exercice sur lequel son prédécesseur Michel Barnier (LR) s’était déjà cassé les dents.Son bail à Matignon a été marqué par l’affaire Bétharram, un conclave raté sur les retraites, et peu de projets de loi marquants. Lui assure n’avoir “aucun regret”. Quant aux interrogations sur un départ orchestré pour se mettre en orbite pour 2027, un de ses plus proches, Marc Fesneau, promet sur TF1 qu'”il n’a pas fait tout ça pour avoir en perspective la présidentielle”, mais pour “être fidèle aux engagements pris devant les Français”. Les tractations pour le remplacer sont déjà bien entamées, dans la perspective de l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations “Bloquons tout” le 10 septembre, syndicale le 18, ou encore la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française. Dans la course au successeur, le PS s’est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant “prêt” pour Matignon. Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de “travailler” avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l’idée d’un gouvernement “commun” avec des macronistes. Et le patron des Républicains Bruno Retailleau a prévenu: “hors de question” d’accepter un Premier ministre socialiste.- “Sacrifier” -Même à gauche, ça grince:  “je ne crois pas une minute qu’Emmanuel Macron ait l’intention de nommer à Matignon un gouvernement visant à mettre en place une politique de rupture avec le macronisme”, a raillé sur franceinfo le coordinateur de LFI Manuel Bompard.Plus probable donc: la négociation d’un accord de non-censure par une personnalité de droite ou du centre. “Il faut de la stabilité. Et le plus stable, c’est le socle commun qui dialogue avec les socialistes”, estime un proche du président. Plusieurs noms circulent pour Matignon : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Éric Lombard (Économie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian… Le Rassemblement national pousse lui pour de nouvelles législatives anticipées, qu’il dit cette fois pouvoir gagner.Marine Le Pen – dont le procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui ayant valu une inéligibilité en première instance se tiendra du 13 janvier au 12 février 2026 – s’est dite prête à “sacrifier” son mandat de députée pour porter son parti à Matignon.La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens. bur-fff-la-bpa/swi

Accusé d’empoisonnements mortels, le Dr Péchier devant la justice

Trente empoisonnements dont 12 mortels et un accusé qui entend démontrer son innocence: le procès de l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier s’est ouvert lundi matin à Besançon devant une salle comble.Après huit ans d’enquête, l’ancien anesthésiste-réanimateur, barbe poivre et sel, a pris place dans le box des accusés en jean et chemise bleue, avant d’assister à la sélection des jurés.Visiblement stressé et ému, il avait été accueilli à son arrivée au Palais de justice par quelques proches, dont une personne qui a lancé “Allez Frédo”.Devant la cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, l’accusé de 53 ans fait face à plus de 150 parties civiles, défendues par une cinquantaine d’avocats. Le verdict de ce procès-fleuve est attendu le 19 décembre.Le quinquagénaire est accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de quatre à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.”Dénominateur commun” de ces empoisonnements, accablé par “un faisceau d’éléments concordants” selon l’accusation, l’ancien praticien, qui a toujours clamé son innocence, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il n’a jamais été incarcéré depuis le début de l’enquête, les juges ayant choisi de le laisser libre, sous contrôle judiciaire. La justice l’a autorisé en 2023 à exercer sous conditions son métier de médecin tant qu’il n’entre pas en contact avec des malades, mais il n’exerce plus depuis 2017.- “Pas responsable” -Interrogé lundi matin sur RTL, l’ancien anesthésiste a rejeté les accusations, se disant “pas responsable” de la détresse des victimes et de leurs familles, même s’il “la comprend tout à fait”.”J’appréhende ces trois mois et demi” de procès, mais “j’ai quand même des arguments forts et donc je n’y vais pas en reculant”, a affirmé l’accusé avant l’ouverture des débats.Pour l’ex-anesthésiste, le procès va permettre de “comprendre” pourquoi l’accusation lui a “mis sur le dos” une trentaine d’empoisonnements. Selon lui, quelque 70 “événements indésirables graves” au total sont survenus dans les cliniques où il travaillait, mais beaucoup n’ont pas été retenus par les enquêteurs car rien ne permettait de l’incriminer dans ces dossiers.”Le problème, c’est la sélection. Qu’est-ce qu’on a fait des autres cas ? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n’y avait pas Péchier”, a-t-il déploré. “C’est très facile d’accuser les gens, c’est plus difficile de prouver les choses” a déclaré aux journalistes l’un de ses avocats, Randall Schwerdorffer, qui avec son confrère Lee Takhedmit plaidera l’acquittement.Le Dr Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à les réanimer.A partir de lundi et pour deux semaines, la cour se penchera sur les cas les plus récents, ceux qui ont éveillé les soupçons des enquêteurs et abouti à la mise en examen de l’anesthésiste en mars 2017.Ensuite, au fil des semaines, seront examinés chacun des empoisonnements reprochés au médecin.- Un accusé “habile” -Dans cette affaire “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, l’anesthésiste est soupçonné “d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer ensuite ses qualités de réanimateur, avait relevé l’ancien procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.Soulignant “l’omniprésence (du Dr Péchier) dans la gestion des réanimations en cas d’arrêts cardiaques” et “ses diagnostics précoces”, il avait décrit “un professionnel de santé particulièrement habile qui a agi lorsque personne ne se trouvait dans les salles d’anesthésie et qui a su varier dans le temps la nature des poisons administrés pour ne pas éveiller les soupçons”.”Ça va être un marathon judiciaire, mais on est prêts”, a déclaré à l’AFP Stéphane Giuranna, avocat de plusieurs parties civiles. “Il y a un dossier et il y aura des débats. Et (…) au moment où je vous parle, tous les chemins mènent à Péchier”.

Bayrou une dernière fois devant les députés pour sa chute annoncée

Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Un scénario qu’il a lui-même provoqué et qui alimente déjà toutes les spéculations sur un Premier ministre venant de la gauche. Tous les regards sont tournés vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre, le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, en juin 2024. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il recevra lundi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, d’après son entourage. Ses proches n’excluent pas une prise de parole dans les prochains jours, peut-être dès mardi, évoquant un chef de l’État qui, cette fois, veut aller vite.En attendant, après moins de neuf mois à Matignon, lundi à 15H00, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement. La sentence est déjà connue: face aux vetos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le centriste sait que la fin de son bail est imminente.Dans cet esprit, il a invité ses ministres à “un moment convivial” à Matignon dans la soirée, d’après son entourage.Il travaille “depuis plusieurs jours” sur son discours, ajoute-t-on. Comme durant ses multiples interviews, il devrait marteler la lourde “menace” que le “surendettement” fait peser sur le pays et qui justifie, à ses yeux, un effort budgétaire de 44 milliards d’euros pour 2026.Le maire de Pau a refusé de faire des concessions, provoquant sa chute avant même l’examen du budget, exercice sur lequel son prédécesseur Michel Barnier (LR) s’était déjà cassé les dents.Son bail à Matignon a été marqué par l’affaire Bétharram, un conclave raté sur les retraites, et peu de projets de loi marquants. Lui assure n’avoir “aucun regret”. Quant aux interrogations sur un départ orchestré pour se mettre en orbite pour 2027, un de ses plus proches, Marc Fesneau, promet sur TF1 qu'”il n’a pas fait tout ça pour avoir en perspective la présidentielle”, mais pour “être fidèle aux engagements pris devant les Français”. – “Pas traîner” -Les tractations pour le remplacer sont déjà bien entamées, dans la perspective de l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations “Bloquons tout” le 10 septembre, syndicale le 18, ou encore la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française. Dans la course au successeur, le PS s’est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant “prêt” pour Matignon. Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de “travailler” avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l’idée d’un gouvernement “commun” avec des macronistes. Et le patron des Républicains Bruno Retailleau a prévenu: “hors de question” d’accepter un Premier ministre socialiste.Même à gauche, ça grince:  “je ne crois pas une minute qu’Emmanuel Macron ait l’intention de nommer à Matignon un gouvernement visant à mettre en place une politique de rupture avec le macronisme”, a raillé sur franceinfo le coordinateur de LFI Manuel Bompard.Plus probable donc: la négociation d’un accord de non-censure par une personnalité de droite ou du centre. “Il faut de la stabilité. Et le plus stable, c’est le socle commun qui dialogue avec les socialistes”, estime un proche du président. Plusieurs noms circulent pour Matignon : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Éric Lombard (Économie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian… -“Sacrifier”  -Le Rassemblement national pousse lui pour de nouvelles législatives anticipées, qu’il dit cette fois pouvoir gagner.Marine Le Pen – qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui valant une inéligibilité – s’est dite prête à “sacrifier” son mandat de députée pour porter son parti à Matignon.Mais si cette solution n’est pas privilégiée par le président, le député RN Jean-Philippe Tanguy a promis sur BFMTV de ne pas “censurer tout et n’importe quoi”. Tout en jugeant “extrêmement peu probable” qu’Emmanuel Macron “se rende compte qu’il s’est trompé depuis huit ans”. La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens. 

16 millions d’euros de dons: record battu pour ZEVENT, marathon caritatif en ligne

Plus de 16 millions d’euros: le plus gros événement caritatif en ligne de France, ZEVENT, a explosé son record à la clôture de sa 9e édition vers 01H00 du matin lundi, dans une ambiance survoltée au Corum de Montpellier.Dans une salle sans fenêtre à l’arrière du palais des congrès, chacun derrière leur écran, une quarantaine de streamers ont relevé des défis pour leur communauté. Cette année, pour la première fois, ils étaient rejoints par plus de 250 streamers en ligne.Des déguisements, un ring de boxe, des recettes de cuisine en direct, des karaokés, et à intervalle très régulier, les streamers ont hurlé des “merci!!!!” au rythme des dons qui s’affichaient sur leur écran. “Merci Julie pour tes 2 euros, merci Anonymous pour tes 500 balles!!!!!!!!”.Le montant final s’élève à 16.179.096 euros, récoltés au profit d’associations œuvrant pour les patients et les aidants, dont La ligue contre le cancer, l’Association française des aidants ou encore Le rire médecin (clowns hospitaliers), ou Sourire à la vie (soins de supports pour les enfants atteints de cancer), se sont félicités les organisateurs sur X.Cette année, l’animateur Samuel Etienne (Questions pour un champion) s’était lancé le défi de se faire tatouer le dos pendant plusieurs heures face caméra.La streameuse Marie Lopez, alias EnjoyPhoenix, a raconté à l’AFP: “Le rythme est super intense. Le direct sur 2 ou 3 heures, c’est sympa, mais c’est vrai que là, sur 48h, sans dormir beaucoup avec le bruit ambiant, c’est vraiment très spécial”.L’édition 2024 avait permis de récolter plus de dix millions d’euros pour cinq associations luttant contre la précarité.Interrogé par l’AFP, Frédéric Theret, directeur de développement à la Fondation de France, qui accompagne le ZEVENT depuis trois ans pour gérer en amont la présélection des associations sur la thématique qui est décidée par les streamers, a assuré: “Notre objectif c’est de garantir à chaque donateur l’impact des dons qui sont faits pendant cette opération”. Avec l’association l’Envol, par exemple, “on va réussir à offrir des colonies de vacances à des enfants qui sont hospitalisés en séjour de longs termes. Dès l’année prochaine, c’est 700 enfants qui vont bénéficier de séjours gratuits”, a détaillé M. Theret.Plus confidentielle que ses concurrents, la plateforme Kick sait aussi attirer des figures connues d’internet comme la star de YouTube MrBeast, qui a organisé en août une collecte pour l’accès à l’eau potable ayant permis de rassembler 12 millions de dollars.

Assistants parlementaires du FN: Le Pen fixée sur les dates de son procès en appel

Marine Le Pen va connaître lundi les dates de son procès à la cour d’appel de Paris dans l’affaire des assistants parlementaires européens, une échéance judiciaire et politique cruciale avant la présidentielle de 2027 pour la patronne de l’extrême droite, actuellement inéligible.Le 31 mars, le tribunal correctionnel de Paris a condamné la cheffe des députés du Rassemblement national (ex-Front national, FN) à quatre ans d’emprisonnement dont deux ferme, 100.000 euros d’amende et, surtout, une peine d’inéligibilité de cinq ans avec exécution immédiate.La justice l’a reconnue coupable, ainsi que 24 anciens eurodéputés, assistants, expert-comptable et le parti d’extrême droite en tant que personne morale, d’avoir mis en place un “système” entre 2004 et 2016 pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen pour un préjudice économique évalué au final à 3,2 millions d’euros.Seules douze des personnes condamnées ainsi que le parti ont fait appel – notamment le maire de Perpignan Louis Aliot, le député Julien Odoul, l’eurodéputé Nicolas Bay, Wallerand de Saint-Just et Bruno Gollnisch, deux cadres historiques du RN – laissant entrevoir un procès plus court que le premier, lequel avait duré deux mois à l’automne 2024.La condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire, l’empêchant en l’état de se présenter à toute élection, avait provoqué de vives réactions politiques, tant dans son camp que parmi ses adversaires, le Premier ministre François Bayrou faisant publiquement part de son “trouble”.Elle avait en outre ouvert la voie à l’hypothèse d’un “plan B comme Bardella” pour représenter le parti à la flamme à la présidentielle de 2027. Malgré les stocks vertigineux de dossiers en attente de traitement à la cour d’appel de Paris, celle-ci a accéléré son calendrier pour ce dossier afin d’être en mesure de rendre son arrêt à l’été 2026.En parallèle, le RN est sous le coup d’une autre procédure après l’ouverture en juillet 2024 d’une information judiciaire notamment pour escroquerie au préjudice d’une personne publique et financement illicite des campagnes électorales, qui a entraîné une perquisition de son siège début juillet.L’enquête porte principalement sur des prêts de particuliers au parti pour financer ses campagnes présidentielle et législatives de 2022 et celles des européennes de 2024, selon le parquet de Paris.- Recours devant le Conseil d’Etat -Au-delà de l’échéance présidentielle, Mme Le Pen ne pourrait théoriquement pas se présenter en cas de dissolution de l’Assemblée nationale. Elle entend ainsi multiplier les recours pour tenter de faire déclarer inconstitutionnel le caractère immédiat de son inéligibilité.En juillet, l’ancienne avocate a formulé deux requêtes distinctes au Conseil d’Etat.La première, contre un jugement du tribunal administratif de Lille du 4 juin qui confirme sa démission d’office de son siège de conseillère départementale du Pas-de-Calais prononcée deux mois plus tôt par le préfet de ce département.La seconde, contre la décision du Premier ministre de ne pas accéder à sa demande d’abroger des dispositions du Code électoral qui prévoient sa radiation des listes électorales, précisément en raison de l'”exécution provisoire” de sa condamnation pénale.A l’appui de chacun de ces recours, la triple candidate malheureuse à la présidentielle a également déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), estimant que son inéligibilité immédiate est notamment contraire à “la liberté de candidature” et “la liberté des électeurs”, selon elle protégées par le texte fondamental.Elle a pourtant déjà connu un revers: lors de l’audience devant le tribunal administratif de Lille, une première QPC a été rejetée, les magistrats ayant relevé que les articles de loi qui ont permis sa condamnation à l’inéligibilité immédiate ont déjà été reconnus conformes à la Constitution par le Conseil constitutionnel dans de précédentes décisions.

Accusé de 12 meurtres, le Dr Péchier devant la justice

Trente empoisonnements dont 12 mortels et un accusé qui entend démontrer son innocence: le procès de l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier s’ouvre lundi matin devant la cour d’assises à Besançon.Devant la cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, l’ancien anesthésiste-réanimateur fera face à plus de 150 parties civiles (victimes présumées et leurs familles), défendues par une cinquantaine d’avocats. Le verdict de ce procès-fleuve est attendu le 19 décembre.Le médecin de 53 ans est accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de quatre à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.”Dénominateur commun” de ces empoisonnements, accablé par “un faisceau d’éléments concordants” selon l’accusation, l’ancien praticien, qui a toujours clamé son innocence, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il n’a pourtant jamais été incarcéré depuis le début de l’enquête, les juges ayant choisi de le laisser libre, sous contrôle judiciaire.- Enquête “à charge” -Après huit ans d’enquête “menée exclusivement à charge”, et alors que “tout le monde (…) est toujours parti du principe qu’il était coupable”, c’est la “première fois” que l’accusé “va pouvoir s’expliquer et qu’on va débattre de tout”, observe l’un de ses avocats, Randall Schwerdorffer, qui avec son confrère Lee Takhedmit plaidera l’acquittement.Le Dr Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à les réanimer.A partir de lundi et pour deux semaines, la cour se penchera sur les cas les plus récents, ceux qui ont éveillé les soupçons des enquêteurs et abouti à la mise en examen de Frédéric Péchier en mars 2017.Sandra Simard, 36 ans en janvier 2017, a fait un arrêt cardiaque — auquel elle a survécu — au cours d’une opération à la clinique Saint-Vincent. Une dose potentiellement létale de potassium avait été découverte dans une poche de soluté utilisée pour son anesthésie.Jean-Claude Gandon, 70 ans à l’époque, est la dernière victime connue de la série d’empoisonnements. Seul parmi les 30 victimes à avoir été anesthésié directement par Frédéric Péchier, il a aussi pu être réanimé.Ensuite, au fil des semaines suivantes, seront examinés chacun des empoisonnements reprochés au médecin, en commençant par les plus anciens.- Un accusé “habile” -Dans cette affaire “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, l’anesthésiste est soupçonné “d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer ensuite ses qualités de réanimateur, avait relevé l’ancien procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.Soulignant “l’omniprésence (du Dr Péchier) dans la gestion des réanimations en cas d’arrêts cardiaques” et “ses diagnostics précoces”, il avait décrit “un professionnel de santé particulièrement habile qui a agi lorsque personne ne se trouvait dans les salles d’anesthésie et qui a su varier dans le temps la nature des poisons administrés pour ne pas éveiller les soupçons”.”C’est un dossier vertigineux”, constate Frédéric Berna, qui défendra de nombreuses parties civiles. “Ce sont des empoisonnements, purement gratuits, de victimes qui n’ont rien à voir avec lui, qui n’ont jamais rien fait”, note l’avocat.Dans le livre “Le temps qu’il lui reste”, publié quatre jours avant l’ouverture du procès et basé sur des entretiens avec l’accusé, la journaliste Plana Radenovic explique la stratégie de la défense: démontrer qu’il n’y a pas de preuves formelles contre l’anesthésiste, et qu’aucune autre piste n’a été envisagée.A l’approche de l’échéance, Frédéric Péchier a assuré à BFMTV qu’il n’était pas anxieux: “Il faut que j’aille me battre une dernière fois, que cela se termine. Je ne suis pas fatigué, je ne suis pas énervé, je veux que les gens écoutent pour une fois !”.