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Vautrin ne veut plus que les enfants de moins de trois ans soient exposés aux écrans

La ministre de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin promet “d’interdire l’exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l’âge de trois ans” dans un entretien dimanche au JDD, même si elle convient que cette “idée” relève d’un changement de paradigme de toute la société.Cette interdiction devra s’appliquer “partout, y compris à la maison” bien que les autorités “ne soient pas chez les gens pour le vérifier”, précise Catherine Vautrin.C’est une façon “d’insuffler l’idée que ça ne se fait pas”, justifie la ministre qui fait un parallèle avec “l’interdiction de la fessée”.”La police n’est pas allée vérifier dans les foyers si l’interdiction était appliquée, mais le fait de la proclamer a fini par ancrer l’idée qu’on ne tape pas un enfant, même d’une +petite+ fessée”.La ministre prévoit cependant de publier “dans les toutes prochaines semaines un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de trois ans”. “Les professionnels ont déjà une forte sensibilité à l’impact des écrans sur les tout-petits. Ils ont contribué à l’élaboration d’un référentiel sur la qualité d’accueil qui mentionne déjà cette interdiction, et cela leur donnera une assise encore plus forte pour conseiller les parents”, a expliqué Mme Vautrin.  Des informations seront également envoyées aux parents via la Caisse d’allocations familiales et la Caisse d’assurance maladie, avec des mentions dans le carnet de santé et le carnet de maternité, a-t-elle précisé. Le carnet de santé entré en vigueur au 1er janvier stipule “pas d’écran avant trois ans”, et préconise un usage “occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte” entre “trois et six ans”.Le gouvernement mènera en outre “des campagnes de communication, de façon à ce que personne ne puisse nous dire: +Je ne savais pas.+”Fin avril, un rapport publié par des experts de la santé a appelé à une “prise de conscience collective” face aux effets délétères des écrans sur les plus jeunes, chez lesquels l’exposition aux tablettes, à la télévision, aux ordinateurs, aux téléphones ou aux jeux vidéo “altèrent durablement la santé et les capacités intellectuelles”.En avril 2024, une commission d’experts avait remis au président de la République Emmanuel Macron un rapport avec une batterie de préconisations dont celle de ne pas exposer aux écrans les enfants de moins de trois ans. 

Feu éteint sur un site classé Seveso dans les Bouches-du-Rhône

Le feu qui s’était déclaré sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, est désormais éteint, selon la préfecture qui n’a pas relevé de toxicité dans l’air mais une pollution dans l’étang de Berre.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.”Le dernier foyer résiduel a été traité et est désormais éteint”, indique la préfecture dans un point dimanche matin qui précise que cinq personnes ont été légèrement blessées par le sinistre.”De nouvelles analyses de l’atmosphère ont été effectuées et ne révèlent aucune toxicité. En revanche, une pollution de l’étang de Berre est constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, a précisé la préfecture à la presse.Dimanche matin, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.

Feu éteint sur un site classé Seveso dans les Bouches-du-Rhône

Le feu qui s’était déclaré sur un site de traitement de déchets classé Seveso à Rognac, dans les Bouches-du-Rhône, est désormais éteint, selon la préfecture qui n’a pas relevé de toxicité dans l’air mais une pollution dans l’étang de Berre.L’incendie s’était déclenché samedi à 19H30 dans les entrepôts de l’entreprise Spur spécialisée dans le traitement de déchets de Rognac, une commune en bordure de l’étang de Berre.”Le dernier foyer résiduel a été traité et est désormais éteint”, indique la préfecture dans un point dimanche matin qui précise que cinq personnes ont été légèrement blessées par le sinistre.”De nouvelles analyses de l’atmosphère ont été effectuées et ne révèlent aucune toxicité. En revanche, une pollution de l’étang de Berre est constatée, causée par les eaux d’extinction de l’incendie qui n’ont pu être contenues par le bassin de rétention de l’exploitant, ajoutent les autorités.Il s’agit d’un site classé Seveso en raison du traitement de déchets dangereux comme des pots de peinture, solvants ou aérosols, a précisé la préfecture à la presse.Dimanche matin, 80 pompiers et une dizaine de gendarmes restaient mobilisés sur place pour cet incendie qui a nécessité l’intervention de près de 140 pompiers et 90 engins.La ligne TER entre Miramas et Pas-des-Lanciers a rouvert et le plan particulier d’intervention (PPI) a été désactivé.

Six mois après Chido, la végétation repousse fragilement à Mayotte

Les ylangs-ylangs embaument à nouveau la parcelle agroforestière d’Hassani Soulaïmana, à Mayotte. “C’était inespéré”, souffle cet exploitant, six mois après le passage du cyclone Chido qui a dévasté son terrain à Ouangani, dans le centre de ce territoire ultramarin de l’océan Indien.La parcelle a retrouvé des couleurs, d’autant plus éclatantes que l’ombre créée par la forêt environnante n’est plus qu’un lointain souvenir. Ylang-ylangs, bananes, curcuma, basilic, bambous, fleurs… “Revoir les plantes qui donnent, les graines qui repoussent, c’est extraordinaire”, se réjouit celui qui avait découvert au même endroit un cimetière d’arbres centenaires en décembre dernier, quelques heures après le cyclone qui a fait 40 morts dans l’archipel.Comme sur la parcelle d’Hassani, le vert a de nouveau sa place dans le paysage, même si les forêts restent pour la plupart clairsemées. “C’est sûr que depuis maintenant plusieurs mois, Mayotte a reverdi”, constate Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes. La saison des pluies et la lumière laissée par les arbres tombés ont aidé. Mais le responsable associatif reste prudent: “On ne pourra vraiment dresser un bilan qu’à la fin de la saison sèche”. Certaines plantes risquent de ne pas survivre à cette période qui dure d’avril à octobre.- Espèces exotiques envahissantes -Les plantes endémiques ayant commencé à repousser sont confrontées à un autre danger. “Les espèces exotiques envahissantes (EEE) repartent bien”, s’inquiète Jérémy Amiot, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral (CDL). Michel Charpentier constate également que les EEE “ont déjà commencé à recouvrir une partie des zones déboisées, en particulier des lianes”. Ces espèces non endémiques poussent plus rapidement et privent les espèces locales des éléments nécessaires à leur croissance.Sur les 2.800 hectares de forêt appartenant au CDL, certaines zones sont la cible d’opérations d’arrachage pour freiner ce phénomène, comme les abords du lac Karihani. Le Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), qui gère ce site dans la commune de Tsingoni, tente de lutter contre les EEE qui ont envahi l’endroit depuis Chido. “On en voit plein partout”, déplore le directeur de l’association, Émilien Dautrey, citant notamment le tabac bœuf. Il affirme même avoir vu apparaître des espèces exotiques qui n’étaient pas présentes autour du lac avant le cyclone. “L’acacia mangium n’était pas là avant Chido, il a dû être apporté par le vent”, regrette-t-il, constatant qu’à côté, la forêt à “énormément diminué”.Ce type d’apparition fait parfois le bonheur de certains. Sur sa parcelle, Hassani a vu grandir un nouveau papayer et pousser des espèces de tomates qu’il n’avait jamais vues en vingt ans de métier. “C’est Chido qui l’a planté”, s’amuse-t-il en désignant un pied de tomates cerises.Du côté des associations environnementales, l’heure est encore au diagnostic avant des interventions d’ampleur. Arracher les EEE représente “un travail énorme” et “laisse le sol exposé à la lumière du soleil, ce qui risque de faire brûler les jeunes pousses”, tempère Michel Charpentier.- Replantations en 2026 -Concernant les replantations, elles sont envisagées dans certaines zones où la résilience de la nature ne suffira pas. Selon Jérémy Amiot, il va falloir attendre novembre 2026 pour commencer ces opérations, le temps que la phase d’étude soit terminée. D’autant plus que “les pépiniéristes ont tous perdu leurs plants”.Pour l’heure, il faut essentiellement protéger ce qui reste. “J’ai vu des forêts transformées en champ de manioc”, confie Émilien Dautrey. Le déboisement engendré par Chido a en effet laissé place à des cultures illégales. Mais les moyens manquent sur le terrain pour lutter contre ce type d’occupation, selon Michel Charpentier qui regrette que la protection de l’environnement ne soit pas incluse dans le projet de loi pour la refondation de Mayotte. “Les écosystèmes sont nécessaires à la population. La forêt, c’est la ressource en eau. Le récif et la mangrove sont impératifs pour protéger le littoral”, défend celui dont l’association a co-signé en mai un rapport sur les forêts en crise après Chido. Pour l’heure, il déplore que du côté du gouvernement, les associations environnementales trouvent bien peu de réponses pour protéger les 13.890 hectares de forêts de Mayotte.

Six mois après Chido, la végétation repousse fragilement à Mayotte

Les ylangs-ylangs embaument à nouveau la parcelle agroforestière d’Hassani Soulaïmana, à Mayotte. “C’était inespéré”, souffle cet exploitant, six mois après le passage du cyclone Chido qui a dévasté son terrain à Ouangani, dans le centre de ce territoire ultramarin de l’océan Indien.La parcelle a retrouvé des couleurs, d’autant plus éclatantes que l’ombre créée par la forêt environnante n’est plus qu’un lointain souvenir. Ylang-ylangs, bananes, curcuma, basilic, bambous, fleurs… “Revoir les plantes qui donnent, les graines qui repoussent, c’est extraordinaire”, se réjouit celui qui avait découvert au même endroit un cimetière d’arbres centenaires en décembre dernier, quelques heures après le cyclone qui a fait 40 morts dans l’archipel.Comme sur la parcelle d’Hassani, le vert a de nouveau sa place dans le paysage, même si les forêts restent pour la plupart clairsemées. “C’est sûr que depuis maintenant plusieurs mois, Mayotte a reverdi”, constate Michel Charpentier, président de l’association environnementale Les Naturalistes. La saison des pluies et la lumière laissée par les arbres tombés ont aidé. Mais le responsable associatif reste prudent: “On ne pourra vraiment dresser un bilan qu’à la fin de la saison sèche”. Certaines plantes risquent de ne pas survivre à cette période qui dure d’avril à octobre.- Espèces exotiques envahissantes -Les plantes endémiques ayant commencé à repousser sont confrontées à un autre danger. “Les espèces exotiques envahissantes (EEE) repartent bien”, s’inquiète Jérémy Amiot, responsable de l’antenne mahoraise du Conservatoire du littoral (CDL). Michel Charpentier constate également que les EEE “ont déjà commencé à recouvrir une partie des zones déboisées, en particulier des lianes”. Ces espèces non endémiques poussent plus rapidement et privent les espèces locales des éléments nécessaires à leur croissance.Sur les 2.800 hectares de forêt appartenant au CDL, certaines zones sont la cible d’opérations d’arrachage pour freiner ce phénomène, comme les abords du lac Karihani. Le Groupe d’étude et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay), qui gère ce site dans la commune de Tsingoni, tente de lutter contre les EEE qui ont envahi l’endroit depuis Chido. “On en voit plein partout”, déplore le directeur de l’association, Émilien Dautrey, citant notamment le tabac bœuf. Il affirme même avoir vu apparaître des espèces exotiques qui n’étaient pas présentes autour du lac avant le cyclone. “L’acacia mangium n’était pas là avant Chido, il a dû être apporté par le vent”, regrette-t-il, constatant qu’à côté, la forêt à “énormément diminué”.Ce type d’apparition fait parfois le bonheur de certains. Sur sa parcelle, Hassani a vu grandir un nouveau papayer et pousser des espèces de tomates qu’il n’avait jamais vues en vingt ans de métier. “C’est Chido qui l’a planté”, s’amuse-t-il en désignant un pied de tomates cerises.Du côté des associations environnementales, l’heure est encore au diagnostic avant des interventions d’ampleur. Arracher les EEE représente “un travail énorme” et “laisse le sol exposé à la lumière du soleil, ce qui risque de faire brûler les jeunes pousses”, tempère Michel Charpentier.- Replantations en 2026 -Concernant les replantations, elles sont envisagées dans certaines zones où la résilience de la nature ne suffira pas. Selon Jérémy Amiot, il va falloir attendre novembre 2026 pour commencer ces opérations, le temps que la phase d’étude soit terminée. D’autant plus que “les pépiniéristes ont tous perdu leurs plants”.Pour l’heure, il faut essentiellement protéger ce qui reste. “J’ai vu des forêts transformées en champ de manioc”, confie Émilien Dautrey. Le déboisement engendré par Chido a en effet laissé place à des cultures illégales. Mais les moyens manquent sur le terrain pour lutter contre ce type d’occupation, selon Michel Charpentier qui regrette que la protection de l’environnement ne soit pas incluse dans le projet de loi pour la refondation de Mayotte. “Les écosystèmes sont nécessaires à la population. La forêt, c’est la ressource en eau. Le récif et la mangrove sont impératifs pour protéger le littoral”, défend celui dont l’association a co-signé en mai un rapport sur les forêts en crise après Chido. Pour l’heure, il déplore que du côté du gouvernement, les associations environnementales trouvent bien peu de réponses pour protéger les 13.890 hectares de forêts de Mayotte.

Matcha latte contre café crème: le boom des “coffee shops” en France

Avec leur déco soignée, japonisante, rétro ou minimaliste, et leur carte haut de gamme où le “latte” est roi, les “coffee shops” fleurissent partout en France, au point de faire de l’ombre aux traditionnels cafés.Un “coffee shop” ouvre chaque semaine en France, selon Collectif café, fédération française du café de spécialité, le pays comptant plus de 3.500 points de vente pour un chiffre d’affaires de 321 millions d’euros.Le cabinet Xerfi évalue de son côté le marché à 750 millions d’euros (incluant Starbucks) pour plus de 2000 points de vente.Selon la fédération, depuis 2010, ces enseignes – indépendantes pour 85% – ont augmenté de 74% et les ventes y ont bondi de 140%. Devanture noire épurée dans une rue commerçante du centre de Paris, le Café Madam a longtemps été seul sur ce créneau mais “depuis deux ans plusieurs se sont installés” non loin, explique sa fondatrice, Jennifer Naklé, 35 ans. Mais “il y a tellement de demande qu’on ne ressent pas de manque d’activité”, assure-t-elle.”Au départ, on faisait 10% de boissons à emporter, aujourd’hui c’est 80%” de l’activité et le chiffre d’affaires a “doublé” en 13 ans d’existence.Dans le sillage des géants américains Starbucks et McCafé, enseigne de McDonald’s, la chaîne française Columbus Café ouvre en moyenne 25 coffee shops chaque année, et va passer le cap des 250 points de vente.”Quand on voit la crise que connait le secteur de la restauration, on peut dire que le concept de coffee shop se défend mieux”, estime Frédéric Pastur, directeur général France de Colombus Café.”Les Français ont été habitués à consommer +coffee shop+, avec une consommation tout au long de la journée, à emporter dans des gobelets, une paille … Ce n’est plus seulement le café traditionnel du matin mais des boissons gourmandes, chaudes, froides, lactées, avec de moins en moins de café dedans”, explique-t-il à l’AFP.Ces enseignes “jouent à fond sur la profondeur de l’offre”, avec de nombreuses boissons à la carte, loin du “p’tit noir au comptoir”, abonde François Blouin, du cabinet Food Service Vision. “Le multiple entre le coût et le prix de vente du café est assez élevé”, ce qui les rend très rentables, à condition de créer suffisamment de volume, explique-t-il. – Avoine et collagène -Sur une étagère du Café Madam, une ribambelle de poudres colorées : rose pour le “pink latte betterave”, noire du “charcoal latte” (au charbon actif), jaune du “golden latte” au curcuma et la verte du “matcha latte”, poudre de thé incontournable des coffee shops, qui constitue la moitié des boissons commandées, énumère la gérante. Ces produits reviennent plus cher que le café –  30 centimes pour un shot d’expresso contre “facilement 90 centimes pour une dose de matcha”-  explique Jennifer Naklé, qui doit le répercuter sur le prix de vente. Mais les clients, principalement jeunes adultes, “sont prêts à payer si le contenu suit”, assure-t-elle, à l’image de la “boisson phare du moment”, le “latte glow”, à base de café, lait d’avoine et collagène (supposé améliorer élasticité de la peau) qu’elle facture 8 euros. Si la carte est variée, elle reste très standardisée, dictée par les tendances des réseaux sociaux, au point de faire craindre une pénurie de matcha, produit au Japon.”J’ai testé la nouvelle boisson qui fait fureur” et “c’était trop bon”, raconte à ses 1.800 abonnés sur Instagram Elise, 23 ans, un gobelet d'”ube latte” à la main (boisson violette à base d’un tubercule philippin mélangé à de la vanille et du lait végétal). “Avec le matcha ou l’ube, il y a un côté expérience, le moment va durer longtemps, pas comme un expresso”, explique-t-elle à l’AFP. Elle apprécie aussi “l’esthétique” de ces boissons, voir que “le barista y a mis du cœur”. Une esthétique qui fait que de plus en plus d’influenceurs, et surtout d’influenceuses, ouvrent leur coffee shop : Rosa Bonheur à Lille, Natoo ou Laura Hannoun à Paris.”Il y a une vague en ce moment, on fera les comptes dans quelques mois ou quelques années entre ceux qui ont réussi à comprendre ce métier (…) et les points de vente éphémères qui s’arrêteront”, souligne François Blouin.”Dans un environnement ultra-concurrentiel où plus de la moitié des entreprises sont en perte, une rationalisation du parc semble inéluctable à moyen terme”, prévoit pour sa part le cabinet Xerfi.

Macron veut apporter un message de soutien au Groenland face aux visées de Trump

Le président français Emmanuel Macron se rend dimanche au Groenland porteur d’un message de “solidarité” pour ce territoire autonome du Danemark convoité par Donald Trump et en proie à une fonte des glaces accélérée.Il est le premier chef d’Etat étranger à mettre le pied sur ce territoire, grand comme quatre fois la France et couvert à 80% de glace, depuis les menaces d’annexion de Donald Trump.Le président américain, invoquant des raisons de “sécurité internationale”, ambitionne de mettre la main sur cette île, la plus grande du monde, riche en métaux rares, par tous les moyens, y compris militaires s’il le faut.”Le Groenland n’est pas à prendre”, non à la “prédation”, a d’ores et déjà répliqué Emmanuel Macron, même si l’Elysée réfute toute “dimension personnelle” dans ce déplacement.Attendu à 11H30 locales (12H30 GMT) à Nuuk, la capitale groenlandaise, il se rendra successivement sur un glacier, dans une centrale hydroélectrique et à bord d’une frégate danoise.Trois séquences pour trois messages: le soutien européen à “la souveraineté et l’intégrité territoriale” du Groenland, à son développement économique et la mobilisation contre la “fonte alarmante des glaciers”, indique l’Elysée.Le chef de l’Etat sera accompagné par la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, qui se félicite de ce “témoignage concret de l’unité européenne”, et par le chef du gouvernement groenlandais, Jens-Frederik Nielsen.Il s’y rend à “leur invitation” et sa venue constitue “un signal en soi”, “à leur demande”, insiste l’Elysée.- “Pas du bon travail” -Un accueil qui tranche avec celui réservé au vice-président américain JD Vance le 28 mars. Ce dernier avait dû se cantonner à la base militaire américaine de Pituffik, sur la côte nord-ouest du Groenland, face au tollé suscité par sa venue.La population – 57.000 habitants -, majoritairement inuite, rejette toute perspective de devenir américaine. Le Danemark martèle aussi que le Groenland “n’est pas à vendre”.JD Vance avait accusé lors de sa visite le Danemark de n’avoir “pas fait du bon travail pour le peuple du Groenland”, notamment en matière économique, et “pas bien assuré sa sécurité”.La base de Pituffik, qui se situe sur la trajectoire la plus courte des missiles entre la Russie et les États-Unis, constitue un maillon crucial de la défense antimissile américaine.L’Arctique devient aussi un enjeu de sécurité dans la course aux terre rares et aux nouvelles routes maritimes rendues possibles par le réchauffement climatique.Face aux visées de tous bords, le Danemark a annoncé qu’il allait consacrer deux milliards d’euros au renforcement de la sécurité dans l’Arctique.L’Otan va de son côté installer un Centre de commandement et de contrôle des opérations aériennes (Caoc) en Norvège, au-dessus du cercle polaire, alors que la Russie cherche à conforter sa puissance militaire dans la région.- Mont Nunatarsuaq -Quelques jours avant la visite présidentielle, deux bâtiments de la marine française ont longé le Groenland en direction du grand nord afin de se familiariser avec les opérations en zone arctique.Emmanuel Macron va également se rendre compte par lui-même de l’impact grandissant du réchauffement climatique sur un glacier du mont Nunatarsuaq, à une trentaine de kilomètres de Nuuk.La glace a fondu 17 fois plus vite que la moyenne historique entre le 15 et le 21 mai au Groenland, résultat d’une vague de chaleur record.La France entend “réinvestir massivement dans les connaissances de ces écosystèmes”, dans la tradition de l’explorateur Paul-Emile Victor, qui effectua de multiples expéditions sur l’île, souligne l’Elysée. Les autorités groenlandaises ont récemment classé son refuge, le “camp de base des Expéditions polaires françaises” construit en 1950 dans la baie de Quervain (nord), comme bâtiment historique.A la centrale hydrolélectrique de Buksefjorden, située 600 mètres à l’intérieur d’une montagne et financée par l’Union européenne, les trois dirigeants aborderont les enjeux de décarbonation et de fourniture d’énergie pour le développement de l’île.Contrairement au Danemark, le Groenland ne fait pas partie de l’Union européenne mais est inscrit sur la liste des territoires d’Outre-mer associés à l’UE. “Ce sera l’occasion d’évoquer la meilleure architecture possible, la meilleure place possible ou le meilleur schéma de coopération possible entre l’Union européenne et le Groenland”, relève l’Elysée.