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L’ouragan Melissa déplace des centaines de milliers de cubains

L’ouragan Melissa, rétrogradé en catégorie 3, a violemment touché mercredi l’île de Cuba où plus de 700.000 personnes ont été déplacées, après avoir privé d’électricité un demi-million de personnes en Jamaïque, déclarée “zone sinistrée”.La tempête évolue entre les catégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents dépassant encore mercredi les 200 kilomètres heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC).”L’ouragan Melissa, extrêmement dangereux, touche la côte sud-est de Cuba”, a indiqué le NHC. Il doit ensuite toucher les Bahamas et les environs des Bermudes.Les vents en Jamaïque ont atteint les 300 kilomètres par heure mardi, faisant de Melissa la tempête tropicale la plus puissante de 2025 dans le monde, selon une analyse par l’AFP des données de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).Il faut remonter au typhon Mawar (2023) pour retrouver une tempête aussi intense en termes de vitesse des vents (298 km/h) et de pression (892 millibars). Melissa est aussi le plus puissant à frapper la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques.Les autorités cubaines ont fait état de 735.000 personnes évacuées, notamment dans les provinces orientales de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo. Les autorités ont déclaré “l’état d’alerte” dans six provinces de l’est de l’île. “Nous avons acheté du pain, des spaghettis, de la viande hachée. Ce cyclone est sérieux, mais nous allons nous en sortir”, a assuré à l’AFP Graciela Lamaison, à Santiago de Cuba.- “Les eaux emportent tout” -“Une maison s’est effondrée à Mariana de la Torre, mon Dieu, je vous en prie”, a pour sa part écrit un habitant de Santiago, la deuxième ville de l’île, sur Facebook. “Nous sommes tous en train d’être inondés”, a alerté une autre habitante de la ville.À El Cobre, (Santiago de Cuba), les secours tentaient de secourir 17 personnes bloquées par la montée des eaux et un glissement de terrain, selon les médias d’Etat.”Nous sommes à l’abri et essayons de rester calmes”, a déclaré, parmi les personnes isolées, le rhumatologue Lionnis Francos au site d’information officiel Cubadebate. Ce dernier n’a pas évoqué de pertes humaines.Deux enfants, cinq personnes âgées, des asthmatiques et des hypertendus figurent parmi les personnes bloquées. “Les secouristes sont arrivés rapidement. Ils nous ont appelés, mais n’ont pu traverser car la route est coupée”, a ajouté le médecin.Selon Cubadebate, “les eaux descendent en emportant tout sur leur passage” dans la chaîne montagneuse de la Sierra Maestra. Dans plusieurs autres communautés de la région, de vastes zones de basse altitude “sont inondées, mais l’obscurité et les limitations de mouvement empêchent de déterminer s’il y a des pertes”.- Dégâts “considérables” en Jamaïque -En Haïti, à l’est de Cuba, les autorités ont ordonné la fermeture des écoles, commerces et administrations. Avant même de toucher terre en Jamaïque, l’ouragan y avait fait trois morts, ainsi que trois autres en Haïti et un en République dominicaine.Mardi, la Jamaïque avait été frappée de plein fouet, avec arbres et clôtures abattus, et routes défoncées. Selon Desmond McKenzie, ministre des collectivités locales, “plus de 530.000 Jamaïcains (…) sont privés d’électricité. Des travaux sont en cours pour rétablir notre service et donner la priorité aux (…) hôpitaux,  stations de pompage et stations de traitement des eaux”.Saint Elizabeth, paroisse du sud-ouest de l’île, peuplée par 150.000 personnes et “grenier à blé” de la Jamaïque, a été submergée. Les dégâts y “sont considérables (…), toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa”, a ajouté le ministre. Plusieurs hôpitaux ont été endommagés.”Une partie de notre toit a été emportée par le vent, (…) toute la maison est inondée. Les constructions extérieures comme les enclos pour les animaux ou la cuisine ont également été détruits”, a expliqué à l’AFP Lisa Sangster, une habitante de la région.- Crocodiles -Kingston, la capitale, a été relativement épargnée, selon Mathue Tapper, 31 ans. “J’ai l’impression que le pire est passé”, a-t-il confié, très inquiet pourtant pour les zones rurales.De violentes bourrasques, inondations côtières et pluies diluviennes pouvant provoquer des glissements de terrain étaient attendues. Les autorités ont même appelé à se méfier des crocodiles, menace supplémentaire à la faveur des inondations.Dans ce type de catastrophe, “l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent”, avait souligné en amont le météorologue Kerry Emanuel, insistant sur l’impact du changement climatique sur le nombre et les violences de tempêtes.Le dernier ouragan majeur à frapper la Jamaïque est Gilbert, en septembre 1988. Moins puissant que Melissa, il avait fait 40 morts.burs-cha-vla/dla/dro

Les boulangers se déchirent sur le jour de fermeture obligatoire

Remontée contre l’obligation de fermer un jour par semaine, la fédération des chaînes de boulangerie mène des actions en justice à travers la France au risque de diviser la profession au détriment des artisans boulangers.Le dernier épisode en date de cette bataille politique et juridique s’est déroulé à Poitiers le 21 octobre, où le tribunal administratif a rejeté la tentative de la Fédération des entreprises de boulangerie (Feb) de lever l’arrêté préfectoral pour la Vienne, la Charente et les Deux-Sèvres.”Nous défendons le droit d’entreprendre et voulons retirer cette règle absurde qui interdit aux boulangers de travailler à leur guise”, explique à l’AFP Paul Boivin, directeur général de la Feb, association regroupant des chaînes comme Paul, La Mie Caline ou Ange.Plusieurs départements français ont fait évoluer leur pratique cette année, la plupart du temps à la suite d’actions en justice de la Feb, comme le Morbihan en Bretagne ou le Gers en Occitanie.Temporairement levée pendant la crise du Covid, l’obligation de fermer un jour par semaine n’a jamais été supprimée à l’échelle nationale depuis sa mise en place massive dans les années 1990.L’ensemble de la profession n’est toutefois pas sur la même longueur d’onde.”Les petits artisans ne pourront pas lutter contre les chaînes qui ont les effectifs nécessaires pour ouvrir sept jours sur sept”, proteste Emmanuel Gripon, président de la fédération de la Boulangerie Pâtisserie française des Deux-Sèvres.Lui-même boulanger, Emmanuel Gripon estime que la disparition de la règlementation “va pénaliser les commerces de proximité, notamment dans les centres-villes”, en opposition aux franchises, souvent présentes sur les ronds-points à la sortie des bourgades.A ce stade, la fermeture hebdomadaire obligatoire n’est plus en vigueur dans 54 départements où vivent 61% des Français de métropole, selon des données compilées par la Feb.”Avec le recul, nous n’avons par remarqué de fermetures massives” d’artisans boulangers “dans les départements concernés”, se défend Paul Boivin qui fustige “un combat d’arrière-garde”. – “Défi logistique” – Interpellé en février sur la question, le gouvernement Bayrou avait estimé que “les arrêtés de fermeture constituaient un outil de régulation de la concurrence entre grandes surfaces commerciales et petits commerces artisanaux.”Les autorités ont défendu le système actuel qui enjoint aux préfectures de s’assurer que la majorité des vendeurs de pain soutiennent l’arrêté. La Feb prétend que ce consensus n’existe plus toujours et conteste régulièrement en justice les modalités des consultations menées à ce sujet par les préfectures.”Passer à sept jours sur sept cela représente un défi logistique pour nous”, calcule Leïla, vendeuse d’une boulangerie de l’est parisien, qui fait partie des territoires où la Feb veut faire lever l’arrêté.Cette employée d’un établissement qui en compte sept regrette que d’autres boutiques du quartier “ne jouent pas le jeu”.”Plus bas dans la rue, un confrère a commencé à ouvrir sur son jour de fermeture. Avant il avait plus de monde quand on fermait et vice-versa, mais maintenant ça ne va plus que dans un sens”, déplore Leïla.Le propriétaire de la boulangerie concernée, de taille similaire, qui a souhaité rester anonyme, invoque des raisons économiques.”Le mois passe vite, on a l’impression de payer des charges tous les jours. Pour nous une demi-journée c’est toujours ça de gagné”, justifie-t-il.Une simple visite sur internet permet de confirmer que plusieurs chaînes, pourtant situées hors des zones d’exception réservées aux quartiers touristiques, affichent des horaires sans fermeture.Les contrôles sont souvent issus de l’action d’autres boulangers. “Quand on nous signale une boulangerie qui ouvre en continu, on va discuter avec le gérant. S’il n’y a pas de changement, on l’attaque en justice. Mais ça prend du temps”, explique Emmanuel Gripon.

Sylvie Vartan en Bulgarie: “Je n’aime pas les départs”

“Dans quelle langue dois-je parler?”, demande une Sylvie Vartan visiblement très émue au public bulgare venu assister à la projection d’un documentaire consacré à l’enfant du pays, qui a fui toute jeune la dictature communiste pour la France.La salle de cinéma du Palais national de la culture de Sofia est pleine à craquer et, pendant cinquante minutes, l’icône yéyé et ses fans ne retiennent pas leurs larmes à l’évocation de la fuite dramatique en 1952 de la petite Sylvie – alors âgée de 8 ans – et de sa famille hors de la Bulgarie stalinienne, de ses succès, puis de son retour en Bulgarie en 1990, et de l’adoption de sa fille Darina en 1997.Dans les années 1960, de l’autre côté du rideau de fer, elle devenait une star sans que les Bulgares puissent l’écouter. Aujourd’hui encore, Sylvie Vartan – qui a fait ses adieux à la chanson avec trois concerts à Paris en début d’année – demeure pour ses compatriotes plus qu’une vedette: un symbole fédérateur de réussite et de liberté. Son père, d’origine arménienne, est attaché de presse à l’ambassade de France; sa mère, d’origine hongroise, s’occupe de Sylvie et de son frère Eddie, avant que la famille ait la chance – rare – de gagner l’Ouest. La chanteuse a souvent raconté le souvenir de son grand-père courant derrière le train qui s’éloignait, agitant un mouchoir. “Depuis, je n’aime pas les départs. Où que je sois, je n’aime pas partir”, confie-t-elle au public. – “Un trésor national” -“Nous lui devons énormément. C’est un trésor national”, déclare, les larmes aux yeux à l’issue de la projection, Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, 88 ans, dernier roi des Bulgares contraint à l’exil par les autorités communistes après la Seconde Guerre mondiale. “A la différence d’autres Bulgares qui ont réussi à l’étranger, elle n’a jamais oublié qu’elle était bulgare”, dit à l’AFP l’ex-roi devenu Premier ministre de 2001 à 2005.Pour le producteur du documentaire, Georgi Toshev, “le film montre que, malgré la rupture brutale avec sa patrie à un très jeune âge, la Bulgarie demeure le fil ténu qui relie tout ce qui arrive à Sylvie”. Celle-ci confirme: “J’ai gardé dans mon cœur des souvenirs très précis, très contrastés de la Bulgarie et de ma petite enfance.””D’un côté, l’amour, la chaleur, le partage, la tranquillité – un monde apaisé et merveilleux auprès de mes parents et de mes grands-parents, nous vivions tous ensemble; de l’autre, l’angoisse, un régime de terreur, une vie pratiquement invivable”, dit celle qui, dès 1968, laissait transparaître sa nostalgie pour sa patrie natale dans la chanson “La Maritza”.Lorsque après la chute du mur de Berlin elle revient à Sofia, le pays est libre mais exsangue. “Il n’y avait pas de nourriture dans les magasins, pas d’essence dans les stations”, se souvient son amie d’enfance, Fanny Teoharova. Les deux femmes n’ont pu se retrouver qu’à la fin des années 1980. “Impossible de s’écrire avant: la milice secrète était partout”, raconte-t-elle à l’AFP. “J’ai vu une population appauvrie; l’aéroport était absolument vide, il n’y avait rien, et des files d’attente immenses”, se remémore Sylvie Vartan.La détresse du pays la pousse à créer une association pour équiper les maternités. En 2004, elle est décorée de la plus haute distinction de l’Etat bulgare pour son action caritative. Aujourd’hui, le pays a changé, se réjouit-elle, convaincue que “la jeunesse est là pour apporter ce souffle et continuer dans la bonne direction”. La Bulgarie, ce sont aussi les saveurs transmises par sa mère, et qui constituent un lien fort avec ses enfants.Elle cite ses plats favoris: la banitsa (feuilleté à la feta), la moussaka, les poivrons farcis, le kyopolou – une purée d’aubergines et de poivrons. “J’ai toujours un faible pour la Bulgarie”, dit-elle. “Et j’y retourne toujours, d’une manière ou d’une autre: je peux cuisiner et, tout à coup, la Bulgarie surgit.”

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L’ouragan Melissa va toucher Cuba mais perd de la puissance

L’ouragan Melissa, à nouveau rétrogradé en catégorie 3, se dirige vers Cuba où il devait toucher terre tôt mercredi, après avoir durement frappé la Jamaïque, qualifiée de “zone sinistrée” par les autorités.La tempête évolue depuis quelques jours entre les cartégories 3 et 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents dépassant les 200 kilomètres heure, selon le Centre national américain des ouragans (NHC).”Melissa devrait rester un ouragan puissant lorsqu’il traversera Cuba, les Bahamas et les environs des Bermudes”, a déclaré le NHC dans son dernier bulletin mardi soir.Les habitants de Cuba fuient les côtes à l’approche de l’ouragan. Les autorités locales ont déclaré “l’état d’alerte” dans six provinces de l’est du pays et les habitants tentent de stocker vivres, bougies et piles depuis lundi.”Nous avons acheté du pain, des spaghettis, de la viande hachée. Ce cyclone est sérieux, mais nous allons nous en sortir”, estime Graciela Lamaison, rencontrée par l’AFP à Santiago de Cuba, province du sud-est de l’île.En Haïti, à l’est de Cuba, les autorités ont ordonné la fermeture mercredi des écoles, des commerces et des administrations.Avant même de toucher terre mardi en Jamaïque, l’ouragan y a fait trois morts, ainsi que trois autres en Haïti et un en République dominicaine.- “Zone sinistrée” -Melissa a frappé mardi de plein fouet l’ouest de la Jamaïque alors qu’il se trouvait en catégorie 5. Ses vents soufflaient alors à près de 300 km/h.Il s’agit du pire ouragan ayant touché la Jamaïque depuis le début des relevés météorologiques.Le Premier ministre Andrew Holmes a déclaré que l’île était “zone sinistrée”.Selon Desmond McKenzie, ministre jamaïcain des collectivités locales, “plus de 530.000 Jamaïcains (…) sont privés d’électricité. Des travaux sont actuellement en cours pour rétablir notre service et donner la priorité aux infrastructures essentielles telles que les hôpitaux, les stations de pompage et les stations de traitement des eaux”.Saint Elizabeth, paroisse située dans le sud-ouest de l’île peuplée par 150.000 personnes et “grenier à blé” de la Jamaïque, a été submergée, selon Desmond McKenzie, élu local, lors d’une conférence de presse.”Les dégâts à Saint Elizabeth sont considérables (…), toute la Jamaïque a subi les effets dévastateurs de Melissa”, a-t-il ajouté, précisant que plusieurs hôpitaux avaient été endommagés. “Une partie de notre toit a été emportée par le vent, une autre partie s’est effondrée, toute la maison est inondée. Les constructions extérieures comme les enclos pour les animaux ou la cuisine ont également été détruits”, témoigne auprès de l’AFP Lisa Sangster, une habitante de la zone.- Crocodiles -A Saint Catherine, au centre de la Jamaïque, la rivière Rio Cobre est sortie de son lit et les vents puissants ont arraché toits et clôtures, a constaté un photographe de l’AFP.Kingston, la capitale, a été relativement épargnée, selon Mathue Tapper, un habitant de 31 ans. “J’ai l’impression que le pire est passé”, a-t-il confié, disant toutefois être très inquiet pour les zones rurales.Des bourrasques extrêmement violentes ainsi que des inondations côtières sévères et des pluies diluviennes pouvant provoquer des glissements de terrain catastrophiques étaient attendues à travers le pays.Les autorités avaient appelé la population à faire preuve de vigilance vis-à-vis des crocodiles, qui pourraient constituer une menace à la faveur des inondations.Dans ce type de catastrophe, “l’eau tue beaucoup plus de personnes que le vent”, avait rappelé en amont le météorologue Kerry Emanuel, insistant sur le rôle joué par le changement climatique.En réchauffant les mers, ce dernier entraîne un plus grand nombre de tempêtes.Le dernier ouragan majeur à avoir frappé la Jamaïque est Gilbert, en septembre 1988. Moins puissant que Melissa, il avait fait 40 morts et causé d’énormes dégâts.burs-cha-vla/dla/pt

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Comment le changement climatique dérègle la santé de millions de personnes

Une menace “sans précédent” pour la santé. Le réchauffement climatique et la combustion d’énergies fossiles ne nuisent pas qu’à l’environnement, ils sont aussi de plus en plus dangereux – et mortels – pour les humains, comme le détaille un rapport annuel de référence publié mercredi par le Lancet.- Une chaleur meurtrière -C’est la grande nouveauté de l’édition 2025 du Lancet Countdown, un rapport publié chaque année par la revue médicale sur les risques du changement climatique pour la santé. Pour la première fois, les auteurs chiffrent le nombre de morts directement provoquées par la chaleur lors des dernières années.Selon eux, 546.000 décès par an ont, en moyenne, été causés par la chaleur entre 2012 et 2021 – principalement en Afrique, au Moyen-Orient et dans l’Asie du Sud -, alors que les épisodes de canicules s’accélèrent à cause du réchauffement climatique. Ce chiffre dépasse de plus de moitié (63%) le niveau enregistré dans les années 1990. Ce bond est largement lié à la hausse de la population mondiale. Mais si l’on prend celle-ci en compte, la mortalité liée à la chaleur progresse cependant de presque un quart (+23%).”Les bébés de moins d’un an et les plus de 65 ans – les tranches d’âges les plus vulnérables – ont subi en 2024 un nombre jamais vu de jours de canicules”, mettent en avant les chercheurs. Pour ces deux catégories, la durée moyenne d’exposition a plus que triplé en vingt ans.Une chaleur excessive peut entraîner des troubles rénaux, des maladies cardiovasculaires et respiratoires, des défaillances d’organes et, parfois la mort. Ses conséquences peuvent être plus insidieuses, note le rapport. Elle décourage l’activité physique et nuit au sommeil, deux composantes essentielles d’une bonne santé physique et mentale.- La pollution, autre tueuse -Autre grande conclusion du rapport: le poids toujours considérable pour la santé de la pollution de l’air, à la fois accentuée par le réchauffement climatique et causée comme lui par la combustion d’énergies fossiles – charbon, gaz… -, qui a franchi un nouveau record en 2024.Les auteurs estiment que la pollution atmosphérique liée aux énergies fossiles a causé plus de 2,5 millions de décès en 2022. La tendance est cependant à la baisse, grâce au déclin de l’usage de charbon dans les pays développés.Nouveauté de cette édition, les auteurs ont chiffré le nombre de morts spécifiquement causés par la pollution liée aux feux de forêt, un phénomène de plus en plus fréquent à cause des épisodes de chaleur et de sécheresse.”L’année 2024 a vu un record de 154.000 morts liés à la pollution aux particules fines issues de la fumée des feux de forêt”, conclut le rapport.- Catastrophes naturelles -Le réchauffement climatique accentue les phénomènes météorologiques “extrêmes”: sécheresses, tempêtes, inondations… Ils ont fait au moins 16.000 morts en 2024, selon le rapport.Reste que ce seul chiffre est très loin de témoigner des profonds effets de ces phénomènes sur la santé humaine. Ils peuvent être désastreux pour la production agricole, mettant en danger la bonne alimentation de nombreuses personnes.L’accélération des épisodes de sécheresse et de canicule a menacé la sécurité alimentaire de 123,4 millions de personnes en 2023, selon le rapport. Et ce chiffre n’est pas exhaustif, puisqu’il repose sur l’analyse de 124 pays, quand le monde en compte presque 200.- Maladies infectieuses -Enfin, le réchauffement climatique facilite aussi la circulation de maladies transmises par des animaux, en particulier des insectes qui trouvent à s’implanter dans des régions jusqu’alors inhospitalières pour eux.Exemple parlant: la dengue, transmise par le moustique tigre. Cet insecte, autrefois circonscrit aux régions tropicales mais désormais bien présent en Europe, trouve des conditions climatiques de plus en plus favorables. A cause de la hausse des températures, le potentiel mondial de transmission du virus de la dengue a bondi de plus de moitié par rapport aux années 1950, contribuant aux plus de sept millions de cas enregistrés dans le monde en 2024. Et le rapport cite d’autres insectes dont la zone d’implantation ne cesse de s’élargir alors qu’ils diffusent des maladies très meurtrières ou invalidantes: la tique sanguine, qui transmet la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, ou le minuscule phlébotome, qui porte la leishmaniose, une maladie parasitaire.

Au moins un hébergement Airbnb dans 81% des communes françaises, selon un think tank

En France, 81% des communes disposent d’au moins une offre d’hébergement via la plateforme de location touristique Airbnb, selon une étude du centre de réflexion Terram, qui se base sur des données fournies par l’entreprise américaine. Depuis 2013, les réservations via Airbnb se sont largement étendues sur la majeure partie du territoire, mais restent concentrées dans “les grands pôles d’attractivité nationale: littoraux, montagne, patrimoine, grandes métropoles”, énumère l’étude.”L’offre Airbnb s’appuie majoritairement sur le parc résidentiel existant”, observe l’Institut Terram, dont Airbnb est un adhérent.  Ainsi, sont proposés à la location touristique “le plus souvent” des “logements déjà présents – résidences principales, résidences secondaires ou logements vacants”, précise cette source.Les locations Airbnb, “proposées dans près de 29.000 communes de France, bénéficient directement aux territoires y compris ceux dépourvus d’offres hôtelières”, se félicite la plateforme dans une déclaration transmise à l’AFP.L’étude, relue par un comité d’experts indépendants, s’est basée sur des données d’Airbnb concernant “l’évolution du nombre de nuitées, la répartition géographique des annonces et des réservations, ainsi que sur certains profils d’usage”.Concernant l’impact sur le marché du logement, Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’institut de sondage Ifop et co-auteur de l’étude, estime qu’Airbnb “a pu accentuer des tensions déjà présentes avant”, mais pas les créerCependant, compte tenu de cette méthodologie, l’étude passe à côté du “coeur du problème”, qui “réside dans la typologie des logements” loués sur les plateformes, selonThomas Aguilera, chercheur à Sciences Po Rennes et co-auteur avec Francesca Artioli et Claire Colomb d’un livre sur le logement et les plateformes de location à court terme. Pour comprendre si une éventuelle concurrence entre marché du logement et locations touristique se manifeste, il faut selon le chercheur s’interroger sur la typologie des biens mis en location sur Airbnb: “résidence principale, résidence secondaire” ou “seulement une partie d’un logement ?”. Evaluer l’impact d’Airbnb sur la crise du logement et sur le surtourisme passe aussi par une étude de “la concentration de l’offre, du type de l’offre, du niveau de professionnalisation” des loueurs, “de l’intensité de la mise en location”, explique à l’AFP Francesca Artioli, chercheuse à l’Ecole d’urbanisme de Paris à l’université Paris Est-Créteil.Entre 2018 et 2024, le nombre de nuitées réservées en France sur les plateformes de location de meublés touristiques a plus que doublé selon l’institut statistique européen Eurostat, pour atteindre 192,4 millions de nuitées. Cela représente plus de 40% du total des nuitées touristiques.Entre octobre 2024 et septembre 2025, le cabinet AirDNA, spécialisé dans l’analyse statistique de la location courte durée, a recensé “en France en moyenne 1,31 million d’annonces de locations saisonnières actives chaque mois” dont 71% proposées sur Airbnb, 12% sur Abritel et les 17% restants étant “présentes sur les deux plateformes”.

Outre-mer: le Sénat adopte le projet de loi contre la “vie chère” mais craint un rendez-vous manqué

Érigée comme “urgence” par Sébastien Lecornu, la lutte contre la “vie chère” en Outre-mer a franchi une étape mercredi avec l’adoption au Sénat d’un projet de loi jugé largement insuffisant par les parlementaires, qui craignent d’attiser la “déception” des territoires ultramarins.Porté par la nouvelle ministre des Outre-mer Naïma Moutchou, le texte a été très largement adopté à main levée et est désormais transmis à l’Assemblée nationale.Mais derrière ce soutien net à la quinzaine de mesures techniques proposées par le gouvernement, les débats ont surtout révélé les frustrations des élus ultramarins. Nombre d’entre eux se sont d’ailleurs abstenus.Ces derniers espéraient en effet une loi plus ambitieuse pour défendre le pouvoir d’achat et relancer la transparence et la concurrence au sein des territoires d’Outre-mer, sujets au coeur des manifestations qui ont secoué la Martinique à l’automne 2024.Selon l’Insee, l’écart de prix pour les produits alimentaires peut atteindre jusqu’à 42% entre les territoires d’Outre-mer (Guadeloupe et Martinique en tête) et la France métropolitaine. En Guadeloupe, les prix alimentaires ont bondi de 35% en dix ans.- Budget contraint -“Il convient de ne pas donner de faux espoirs, qui engendreront bientôt d’amères déceptions chez nos concitoyens ultramarins”, a noté Micheline Jacques, sénatrice Les Républicains de Saint-Barthélemy et rapporteure d’un projet de loi qu’elle qualifie “d’outil de communication”.Le constat est le même dans les rangs socialistes, où la sénatrice de Martinique Catherine Conconne a dénoncé une occasion manquée. “Cette loi-extincteur ne va pas éteindre le feu de la vie chère sous nos yeux” car elle “n’a pas pris en compte le problème des revenus”, a-t-elle lancé.”Il n’y a pas un centime de mis par le gouvernement”, a constaté l’ancien ministre socialiste des Outre-mer Victorin Lurel.Naïma Moutchou a assumé le “choix” du gouvernement de ne pas s’inscrire “dans le champ social et budgétaire”, estimant que la question des “revenus” devait se résoudre “dans la durée”.- Mesures phares rejetées -Signal fort des réserves du Sénat vis-à-vis de ce projet de loi, les sénateurs ont supprimé l’une de ses mesures phares: l’exclusion des frais de transport du calcul du seuil de revente à perte (SRP), c’est-à-dire la limite de prix en-dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné.Une baisse de ce seuil devait permettre, espère le gouvernement, une diminution des prix en rayon, notamment pour les produits de première nécessité. Mais les sénateurs craignent qu’une telle mesure ne favorise plutôt la position dominante des gros distributeurs.Autre point majeur de crispation au Sénat, la mise en place d’un mécanisme de “péréquation” pour réduire les “frais d’approche” (transport, taxes…) des produits de première nécessité, particulièrement élevés en Outre-mer en raison de l’éloignement des territoires. Là encore, le gouvernement n’a pas convaincu, refusant d’associer l’État à ce nouveau mécanisme censé réunir distributeurs et entreprises de fret maritime. Même le chef du groupe macroniste François Patriat a soulevé “un vrai désaccord de fond” avec le gouvernement, estimant que ce refus allait à l’encontre de “la parole donnée” aux territoires ultramarins. Résultat: le Sénat a supprimé la mesure… Conduisant Mme Moutchou à reconnaître: “Le projet de loi risque quelque peu d’être vidé de sa substance”.Les sénateurs ont tout de même soutenu le renforcement du “bouclier qualité-prix” (BQP), qui fixe le prix d’un panier de produits de première nécessité, et visera désormais une réduction effective de l’écart de prix avec l’Hexagone et non plus une simple modération. Ils ont aussi souhaité confier aux préfets des Outre-mer la possibilité de réguler temporairement les prix en cas de crise, comme une catastrophe naturelle. Une mesure similaire plus spécifique au prix des eaux en bouteille, problématique centrale en Outre-mer, a également été votée.Le texte intègre également tout un volet relatif à la transparence, avec plusieurs exigences imposées aux entreprises en matière de transmission de données sur leurs marges et leurs comptes, assorties pour certaines de sanctions.Un amendement socialiste subordonnant l’octroi d’aides publiques aux entreprises dans les Outre-mer au respect de l’obligation de publication de leurs comptes sociaux, a par ailleurs été adopté. 

Le consentement en passe d’entrer dans la définition pénale du viol

“Une avancée historique” pour bâtir une “culture du consentement”: le Parlement s’apprête à entériner mercredi une modification majeure du code pénal en intégrant la notion de consentement à la définition du viol, fruit d’un long processus législatif transpartisan.”Constitue une agression sexuelle tout acte sexuel non consenti.” Voilà comment la loi sera rédigée si le Sénat adopte, dans l’après-midi, le texte des députées Marie-Charlotte Garin (Ecologiste) et Véronique Riotton (Renaissance).Ce vote favorable des sénateurs, après celui des députés la semaine dernière, ne fait aucun doute: l’immense majorité des parlementaires s’accordent sur cette nouvelle rédaction du code pénal.”C’est l’aboutissement d’un long travail entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Nous avons au final un texte clair et lisible sur la notion de consentement”, appuie auprès de l’AFP la sénatrice Les Républicains Elsa Schalck, rapporteure du texte pour le Sénat. Quelques mois après le retentissant procès des viols de Mazan, durant lequel le consentement avait pris une place centrale, le droit pénal va donc être clarifié en comportant, noir sur blanc, cette notion, déjà omniprésente dans la jurisprudence.- Consentement “préalable et révocable” -La France rejoint ainsi les pays ayant déjà modifié leur législation en ce sens, parmi lesquels la Suède, l’Espagne, ou encore la Norvège depuis le printemps 2025.Ce texte “envoie un signal à notre société. Nous passons collectivement de la culture du viol à la culture du consentement”, salue Véronique Riotton.”Quand ça n’est pas non, ça ne veut pas dire que c’est oui”, et “quand c’est oui, ce doit être un vrai oui”, a pour sa part résumé Marie-Charlotte Garin lors des ultimes débats à l’Assemblée nationale.Les deux députées plaident pour cette modification du code pénal depuis près d’un an, après avoir mené une longue mission d’information sur ce dossier qui se heurtait encore récemment à d’importantes réticences, y compris auprès de certaines associations féministes.Principales craintes: le risque d’une inversion de la charge de la preuve qui obligerait les plaignantes à prouver qu’elles ne sont pas consentantes, ou encore la possible contractualisation des rapports sexuels induite par le texte. Mais la grande majorité des élus a été rassurée au fil des travaux parlementaires, notamment lorsqu’un avis du Conseil d’Etat rendu début mars est venu solidifier juridiquement la modification proposée.Ainsi, le consentement sera clairement défini par le futur code pénal comme étant “libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable”. “Il est apprécié au regard des circonstances. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime”, précise le texte. “Il n’y a pas de consentement si l’acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature”, ajoute-t-il enfin, reprenant ici des critères déjà existants. La proposition de loi a également été confortée par le gouvernement: le garde des Sceaux Gérald Darmanin comme la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé l’ont tous deux défendue avec force.- Quels effets ? -Seule l’extrême droite s’oppose au texte au Parlement: le Rassemblement national a dénoncé “une dérive morale et juridique sans précédent”.”Les avocats devront désormais disséquer non plus la violence du coupable, mais les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime”, selon la députée RN Sophie Blanc.Face à ces doutes, certains parlementaires ont promis de mesurer prochainement les effets de cette évolution pénale sur la répression des violences sexuelles.La Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF) a de son côté alerté sur la nécessité d’accompagner cette loi d’une “véritable éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle”, et d’une formation des magistrats et des policiers et gendarmes.”C’est une avancée historique”, estime auprès de l’AFP Lola Schulmann, chargée de plaidoyer chez Amnesty International France. “Mais le chemin est très long encore pour mettre fin à l’impunité concernant les violences sexistes et sexuelles.”