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Lecornu prend ses marques Ă  Matignon, oĂą il va recevoir les forces politiques

Le nouveau Premier ministre SĂ©bastien Lecornu, accueilli sĂ©vèrement par les oppositions, prend ses marques mercredi Ă  Matignon oĂą il va commencer par consulter les groupes politiques, sur fond de mobilisation dans le pays, afin de trouver un compromis permettant la formation d’un gouvernement.Troisième chef du gouvernement nommĂ© depuis la dissolution de l’AssemblĂ©e nationale, cinquième depuis le dĂ©but du second quinquennat d’Emmanuel Macron, SĂ©bastien Lecornu, 39 ans, succède Ă  François Bayrou, renversĂ© lundi par les dĂ©putĂ©s. Celui-ci l’avait doublĂ© en dĂ©cembre en forçant sa nomination alors que le ministre des ArmĂ©es de l’Ă©poque Ă©tait dĂ©jĂ  pressenti Ă  ce poste.La passation de pouvoir entre les deux hommes a lieu Ă  midi, le jour mĂŞme d’une mobilisation pour “bloquer” le pays nĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, qui a dĂ©butĂ© par une sĂ©rie d’actions sporadiques, notamment dans l’ouest et en rĂ©gion parisienne, avant une mobilisation syndicale le 18 septembre. Ce sera l’occasion pour SĂ©bastien Lecornu, homme politique discret inconnu du grand public, fils unique d’une secrĂ©taire mĂ©dicale et d’un technicien de l’aĂ©ronautique, de se prĂ©senter aux Français.Il a affirmĂ© sur X mardi soir qu’il “mesurait” les “attentes” de ses concitoyens et qu’il “connaissait (leurs) difficultĂ©s”. “Nous sommes au travail, avec humilitĂ©, et nous allons tout faire pour y arriver”.- “Colère sociale” -Première tâche confiĂ©e par le prĂ©sident Macron Ă  ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: “Consulter” les forces politiques en vue de trouver des “accords” pour prĂ©server la “stabilitĂ© institutionnelle” du pays, alors qu’il ne dispose Ă  l’AssemblĂ©e nationale d’aucune majoritĂ©.Il recevra dès 14H30 un prĂ©dĂ©cesseur devenu prĂ©sident du parti prĂ©sidentiel Renaissance Gabriel Attal.Un second rendez-vous est prĂ©vu Ă  15H30 avec Les RĂ©publicains, ancien parti de M. Lecornu. Edouard Philippe, prĂ©sident de Horizons, sera reçu Ă  17H30.Concernant les oppositions, le PS et les Ă©cologistes ont Ă©tĂ© contactĂ©s par Matignon et devraient ĂŞtre reçus dans un second temps, selon deux sources Ă  gauche.Enfin, au Rassemblement national, deux proches de Marine Le Pen assuraient en fin de matinĂ©e n’avoir pas entendu parler d’une invitation.La mission de SĂ©bastien Lecornu est Ă  haut risque dans un paysage politique Ă©clatĂ© et au vu des rĂ©actions très fraĂ®ches voire hostiles des oppositions Ă  l’annonce de sa nomination.Alors que le prĂ©sident de la RĂ©publique a invitĂ© sa fragile coalition du centre et de la droite Ă  “travailler” avec le Parti socialiste pour “Ă©largir” son assise, celui-ci a estimĂ© qu’il prenait le “risque de la colère sociale lĂ©gitime et du blocage institutionnel du pays” en nommant M. Lecornu. Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la prĂ©paration vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait prĂ©sentĂ© un effort de 44 milliards d’euros.”Sans justice sociale, fiscale et Ă©cologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mĂŞmes causes provoqueront les mĂŞmes effets”, a prĂ©venu le PS.- “Changement de mĂ©thode” -Selon un interlocuteur rĂ©gulier de M. Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter de rĂ©elles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.Comme preuve de “changement de mĂ©thode”, que devrait prĂ´ner le nouveau Premier ministre, le patron du PS Olivier Faure a demandĂ© mercredi qu’il s’engage Ă  ne pas recourir Ă  l’article 49.3 de la Constitution, utilisĂ© pour faire adopter sans vote tous les budgets depuis 2022. Le RN et LFI ont pour leur part dĂ©noncĂ© la proximitĂ© entre le prĂ©sident et son nouveau Premier ministre, promettant la censure faute de changement de cap politique. LFI compte d’ailleurs dĂ©poser une motion de censure spontanĂ©e dès la reprise de la session parlementaire.MĂŞme François Bayrou considère toujours que M. Lecornu n’est pas le Premier ministre idoine, trop proche du prĂ©sident et trop Ă  droite, selon un responsable du bloc central.Plus affable, le prĂ©sident des RĂ©publicains (LR) et ministre de l’IntĂ©rieur Bruno Retailleau, qui rĂ©clamait une nomination rapide face aux risques de “dĂ©bordements” des manifestations de mercredi, s’est dit prĂŞt Ă  “trouver des accords” avec M. Lecornu.A l’orĂ©e de discussions dĂ©licates, l’entourage de M. Lecornu loue le “calme” de l’ancien sĂ©nateur normand et son absence d’ambition prĂ©sidentielle, un “nĂ©gociateur” qui pu obtenir un “large consensus” sur la loi de programmation militaire.Alors qu’il a Ă©tĂ© Ă©pinglĂ© par la gauche pour un dĂ®ner avec Mme Le Pen, ses proches rĂ©futent toute connivence avec le parti Ă  la flamme, soulignant que dans l’Eure, son dĂ©partement, quatre dĂ©putĂ©s sur cinq “sont passĂ©s au RN”.

“Bloquons tout”: des premières actions mais des forces de l’ordre très prĂ©sentes

Des premières actions ont essaimĂ© mercredi, Ă  l’appel de “Bloquons tout”, une mobilisation citoyenne nĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux, mais elles semblent contenues, en raison notamment de la forte mobilisation des forces de l’ordre.RĂ©forme des retraites, budget, choix du Premier ministre… “Il n’y a rien qui va”, lâche ChloĂ©, Ă©tudiante en master de 25 ans qui n’a pas souhaitĂ© donner son nom, devant un point de blocage Ă  l’entrĂ©e du campus Paul-Sabatier de l’UniversitĂ© de Toulouse.”Les classes populaires sont celles qui prennent le plus et des gens qui se tuent au travail doivent encore plus rogner sur leur bien-ĂŞtre pour pouvoir faire passer le budget alors qu’il y aurait eu d’autres alternatives”, explique-t-elle. Un peu partout sur le territoire, des actions ont Ă©tĂ© lancĂ©es mais sans toucher des cibles stratĂ©giques mais elles se sont heurtĂ©es le plus souvent Ă  l’action prĂ©ventive des forces de l’ordre, comme par exemple Ă  Marseille, oĂą, prĂ©positionnĂ©es Ă  l’avance, elles ont empĂŞchĂ© 200 personnes d’accĂ©der Ă  l’autoroute venant de Toulon.Dès 5h30 ce matin, une trentaine de personnes ont ainsi bloquĂ© un rond-point d’accès Ă  une zone commerciale, sur la commune de Petite ForĂŞt près de Valenciennes dans le Nord.- “Plus de rĂ©volutionnaires sur Facebook” -“Évidemment, l’opĂ©ration Ă©tait un peu secrète pour ne pas ĂŞtre pris de vitesse par les forces de l’ordre. L’idĂ©e, c’Ă©tait de surprendre aussi”, explique CĂ©dric Brun, tourneur-fraiseur et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral CGT chez PSA Valenciennes, âgĂ© de 46 ans.Mais le rassemblement n’a pas eu le succès espĂ©rĂ©: “On pensait ĂŞtre plus nombreux”, regrette-t-il. “Ce qui est malheureux, c’est qu’il y a plus de rĂ©volutionnaires sur Facebook que dans la rĂ©alitĂ©”.Le ministre de l’IntĂ©rieur dĂ©missionnaire Bruno Retailleau avait annoncĂ© la couleur tĂ´t depuis Rungis, rappelant que “80.000 gendarmes et policiers” Ă©taient sur le pont en France, dont 6.000 Ă  Paris, avec la consigne “de ne pas tolĂ©rer de violence, de dĂ©gradation, de blocage, d’occupation des infrastructures essentielles de notre nation”.A 09H30, la gendarmerie nationale dĂ©comptait 154 actions dans sa zone, pour environ 4.000 manifestants. La prĂ©fecture de police de Paris a fait Ă©tat de 95 interpellations dans l’agglomĂ©ration parisienne, selon le dernier bilan disponible. Huit arrestations ont Ă©tĂ© menĂ©es en province. Une cellule interministĂ©rielle de crise (CIC) se tient depuis 09H00 au ministère de l’IntĂ©rieur.Une première action spectaculaire s’est dĂ©roulĂ©e Ă  Caen, oĂą des manifestants ont mis le feu Ă  des objets sur le viaduc de Calix près de Caen, a constatĂ© une photographe de l’AFP. Pour le reste, les forces de l’ordre ont le plus souvent procĂ©dĂ© Ă  de rapides dĂ©blocages, comme Ă  Bordeaux sur l’un des dĂ©pĂ´ts du rĂ©seau de tramways.- LycĂ©es bloquĂ©s -Plusieurs lycĂ©es ont ponctuellement Ă©tĂ© touchĂ©s par des blocages, notamment Ă  Paris, Ă  Montpellier Ă  et Rennes. Des mobilisations Ă©tudiantes ont Ă©tĂ© recensĂ©es Ă  Paris, Rennes, Grenoble, Montpellier, Lyon, Mulhouse et Nice, selon l’Union Ă©tudiante. “Bloquer notre lycĂ©e, c’est bloquer l’Education nationale, ça reprĂ©sente l’Ă©ducation comme la veut Macron”, tĂ©moigne Lucia, 17 ans et en première au lycĂ©e Claude Monet dans le 13e.CĂ´tĂ© transports, la gendarmerie dĂ©comptait 18 actions de blocages d’axes mais les perturbations dans les transports en commun de la capitale, sont “conformes aux prĂ©visions”, ont indiquĂ© Ă  l’AFP la RATP et la SNCF.Ce mouvement horizontal, nĂ© sur les rĂ©seaux sociaux et sans chef de file identifiĂ©, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisĂ©es, selon une enquĂŞte de la fondation Jean Jaurès.Il conteste les mesures d’Ă©conomie annoncĂ©es mi-juillet par François Bayrou et rejette les classes dirigeantes, en particulier Emmanuel Macron. Il est partiellement soutenu par les syndicats. La CGT et Solidaires ont appelĂ© Ă  le rejoindre quand la CFDT et FO, notamment, ont prĂ©fĂ©rĂ© se concentrer sur la journĂ©e intersyndicale du 18, ce qui n’empĂŞche pas certaines sections de se mobiliser notamment Ă  La Rochelle oĂą des agents territoriaux bloquent le dĂ©pĂ´t de la propretĂ© urbaine ou Ă  Anglet (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques) oĂą la CGT tient un piquet de grève devant Dassault.La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La ConfĂ©dĂ©ration paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncĂ© sa participation.  “Je suis très en colère de la politique qui a Ă©tĂ© menĂ©e”, confie le porte-parole de la ConfĂ©dĂ©ration paysanne en CĂ´te-d’Or, Thomas Maurice, qui manifestera mercredi après-midi Ă  Dijon.

LFI dĂ©posera une motion de censure Ă  l’AssemblĂ©e contre SĂ©bastien Lecornu

La France insoumise dĂ©posera “dès le premier jour de la session parlementaire Ă  l’AssemblĂ©e nationale” une motion de censure spontanĂ©e contre le gouvernement du nouveau Premier ministre SĂ©bastien Lecornu, a indiquĂ© mercredi le coordinateur du mouvement Manuel Bompard sur RMC et BFMTV.Si SĂ©bastien Lecornu ne demande pas la confiance de l’AssemblĂ©e, “dès le premier jour de la session parlementaire Ă  l’AssemblĂ©e nationale, nous dĂ©poserons une motion de censure sur la base de l’article 49.2 de la Constitution”, a dit Manuel Bompard, dĂ©nonçant une nomination qui s’apparente pour lui Ă  un “dĂ©ni de dĂ©mocratie”.Si cette motion de censure Ă©tait votĂ©e par l’ensemble de la gauche et le Rassemblement national, elle renverserait le gouvernement du nouveau Premier ministre.”Les Français ont dit +On est en dĂ©saccord avec la politique d’Emmanuel Macron+. Il a quand mĂŞme dĂ©cidĂ© de ne pas tenir compte du rĂ©sultat, de continuer Ă  imposer sa politique, ça fait maintenant Ă  deux reprises que l’AssemblĂ©e nationale a censurĂ© ses gouvernements et il continue dans la mĂŞme direction. Donc, je trouve qu’il y a lĂ  Ă©videmment quelque chose de totalement inacceptable, de totalement mĂ©prisant”, a arguĂ© le dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne.”Monsieur Barnier est tombĂ© sur la base d’une motion de censure dĂ©posĂ©e en vertu de l’article 49.3 de la Constitution. Monsieur Bayrou est tombĂ©, après avoir demandĂ© un vote de confiance, sur l’article 49.1 de la Constitution. Et lĂ  encore, j’ai l’impression que Monsieur Macron veut faire le tour de tous les articles de la Constitution, et peut-ĂŞtre que Monsieur Lecornu tombera sur la base de l’article 49.2 de la Constitution”, a Ă©tayĂ© le bras droit de Jean-Luc MĂ©lenchon sur BFMTV et RMC.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“Bloquons tout”: 75 interpellations dans l’agglomĂ©ration parisienne

Plusieurs actions et 75 interpellations, selon la police, ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©es mercredi matin dans l’agglomĂ©ration parisienne notamment Ă  la suite de blocages ou tentatives de blocage du pĂ©riphĂ©rique dans le cadre de la mobilisation “Bloquons tout”, a-t-on appris auprès de la PrĂ©fecture de police.Les forces de l’ordre ont procĂ©dĂ© Ă  75 interpellations dans l’agglomĂ©ration parisienne, selon des chiffres transmis Ă  l’AFP par la prĂ©fecture de police vers 08H30.Quelque 6.000 policiers et gendarmes sont mobilisĂ©s dans la capitale, oĂą diffĂ©rentes actions ont Ă©tĂ© constatĂ©es par des journalistes de l’AFP. A l’aube, une centaine de jeunes militants de la mouvance autonome a bloquĂ© un dĂ©pĂ´t de bus dans le 18e arrondissement de Paris, avant l’intervention des forces de l’ordre autour de 06H15 avec des gaz lacrymogènes, a constatĂ© une journaliste de l’AFP. Aux alentours de 07H00, une cinquantaine de jeunes vĂŞtus de noir et le visage masquĂ© a ensuite brièvement bloquĂ© le pĂ©riphĂ©rique parisien Ă  hauteur de la porte de Clignancourt, Ă©rigeant une barricade Ă  l’aide de blocs de bĂ©ton, puis se dispersant rapidement avant l’arrivĂ©e des forces de l’ordre. Vers 07H20, les policiers procĂ©daient au dĂ©blaiement de la chaussĂ©e, l’action ayant provoquĂ© un important bouchon, d’après la journaliste de l’AFP.Porte de Bagnolet, une unitĂ© des forces de l’ordre a interpellĂ© vers 06H30 plusieurs jeunes manifestants descendus sur le pĂ©riphĂ©rique, a constatĂ© une journaliste de l’AFP.Des manifestants ont Ă©galement tentĂ© de bloquer la porte de Montreuil, Ă  l’est de Paris, vers 07H30. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues, faisant notamment usage de gaz lacrymogènes. Une trentaine de motos de la Brav-M (brigade de la rĂ©pression de l’action violente motorisĂ©e) est entrĂ©e sur le pĂ©riphĂ©rique dans les deux sens, selon une reporter de l’AFP.Les pompiers de Paris sont intervenus porte de Bagnolet et porte de Montreuil pour Ă©teindre des feux de barricades, ont-ils indiquĂ© Ă  l’AFP. Plusieurs lycĂ©es parisiens ont fait l’objet de blocages ou tentatives de blocages, comme les lycĂ©es Henri-IV et Lavoisier dans le 5e arrondissement, ou le lycĂ©e Voltaire dans le 11e, d’après des journalistes sur place.   Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont Ă©tĂ© observĂ©s autour du lycĂ©e HĂ©lène Boucher dans le 20e arrondissement, avec barricades, jets de projectiles, poubelles et vĂ©los calcinĂ©s.sc-ch-mk-dmv-slb/asl/pta

Trump jeered at Washington restaurant, called ‘Hitler of our time’

Viral videos on social media portray the moment protesters began jeering US President Donald Trump at a Washington restaurant Tuesday, shouting “Free DC! Free Palestine! Trump is the Hitler of our time!”The 79-year-old Republican approached the shouting protesters in the restaurant, pausing a few feet away from them for a few moments, nodding and smiling …

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L’Australie approuve un vaccin pour koalas contre la chlamydia

Les autoritĂ©s australiennes ont approuvĂ© un vaccin pour koalas contre la chlamydia, responsable de la moitiĂ© des dĂ©cès du marsupial dans la nature, ont annoncĂ© mercredi des chercheurs.Les essais du vaccin ont montrĂ© qu’il diminuait d’au moins 65% la mortalitĂ© des populations sauvages et rĂ©duisait le risque de dĂ©velopper la maladie pendant la pĂ©riode de reproduction.Son autorisation signifie qu’il peut dĂ©sormais ĂŞtre dĂ©ployĂ© Ă  l’Ă©chelle nationale.La chlamydia, maladie sexuellement transmissible, mène les koalas sauvages vers l’extinction, en particulier dans le sud-est de l’Etat du Queensland et en Nouvelle-Galles du Sud, affirme le professeur Peter Timms, chercheur Ă  l’University of the Sunshine Coast.Dans ces zones, “les taux d’infection au sein des populations sont souvent d’environ 50% et peuvent dans certains cas atteindre 70%”, explique le professeur Timms.La chlamydia a Ă©tĂ© observĂ©e pour la première fois chez ces animaux il y a une cinquantaine d’annĂ©es, et a dĂ©cimĂ© des populations entières durant les dĂ©cennies suivantes.La bactĂ©rie peut entraĂ®ner la cĂ©citĂ©, des infections de la vessie, la stĂ©rilitĂ© voire la mort.Les antibiotiques Ă©taient jusqu’ici le seul traitement disponible, mais ils perturbaient la digestion des koalas et ne les protĂ©geaient pas contre de futures infections.  Les marsupiaux de la cĂ´te est, discrets et difficiles Ă  dĂ©nombrer, ont Ă©tĂ© officiellement inscrits sur la liste des espèces en danger par le gouvernement australien en fĂ©vrier 2022.Outre la chlamydia, l’expansion urbaine et la dĂ©forestation dĂ©ciment les marsupiaux emblĂ©matiques du pays.Aujourd’hui, l’Australie n’abrite plus que quelques centaines de milliers de koalas, selon les estimations, alors qu’ils Ă©taient des millions avant l’arrivĂ©e au XVIIe siècle des EuropĂ©ens.Mais les efforts se poursuivent pour les protĂ©ger. Dans le Queensland, un essai vaccinal couplĂ© Ă  des mesures de contrĂ´le de la circulation routière et de protection contre les prĂ©dateurs a connu un tel succès qu’une population de koalas vouĂ©e Ă  l’extinction d’ici dix ans s’est remise Ă  croĂ®tre.

Affaire Kohler: la Cour de cassation tranche la question centrale de la prescription

Une grande partie des faits reprochĂ©s Ă  l’ex-bras droit d’Emmanuel Macron sont-ils prescrits ? La Cour de cassation rend mercredi une dĂ©cision capitale dans l’affaire Alexis Kohler, mis en examen pour prise illĂ©gale d’intĂ©rĂŞts, soupçonnĂ© d’avoir dissimulĂ© ses liens familiaux avec l’armateur MSC.M. Kohler, 52 ans, est mis en cause pour avoir participé comme haut fonctionnaire Ă  plusieurs dĂ©cisions relatives au groupe franco-italien MSC, dirigĂ© par les cousins de sa mère, la famille Aponte.D’abord entre 2009 et 2012, lorsqu’il reprĂ©sentait l’Agence des participations de l’Etat (APE) aux conseils d’administration de STX France (devenu Chantiers de l’Atlantique) et du Grand port maritime du Havre (GPMH), deux entreprises ayant des liens commerciaux avec MSC.Puis entre 2012 et 2016, lorsqu’il Ă©tait Ă  Bercy au cabinet de Pierre Moscovici puis d’Emmanuel Macron.L’instruction a Ă©tĂ© ouverte en juin 2020, Ă  la suite de plusieurs plaintes dĂ©posĂ©es entre 2018 et cette annĂ©e-lĂ  par l’association Anticor. SollicitĂ© par l’AFP, l’avocat de cette association contre la corruption et pour l’Ă©thique en politique, Jean-Baptiste Soufron, a dit “faire confiance Ă  la Cour de Cassation pour confirmer ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© validĂ© par les juges d’instruction et la cour d’appel”. La dĂ©cision est attendue Ă  14H00.Au cĹ“ur de la problĂ©matique juridique devant ĂŞtre tranchĂ©e mercredi figure l’Ă©ventuelle dissimulation par M. Kohler de ces liens familiaux, ce qui rend l’infraction “occulte” jusqu’Ă  sa rĂ©vĂ©lation publique, empĂŞche de considĂ©rer les faits comme prescrits et permet d’en poursuivre l’intĂ©gralitĂ©, comme le soutiennent Anticor, les juges d’instruction et la cour d’appel.Si M. Kohler a informĂ© son entourage professionnel de son lien de parentĂ©, il s’agissait d’une “rĂ©vĂ©lation parcellaire (…) Ă  certains initiĂ©s et notamment Ă  sa hiĂ©rarchie directe” Ă  l’APE comme Ă  Bercy, a estimĂ© en novembre 2024 la cour d’appel, en Ă©cartant la prescription.- IntĂ©rĂŞts publics “lĂ©sĂ©s” -M. Kohler et deux hauts fonctionnaires, Bruno BĂ©zard et Jean-Dominique Comolli, mis en examen pour complicitĂ© de prise illĂ©gale d’intĂ©rĂŞts, arguent au contraire de la connaissance collective de ces liens.Pour les avocats de l’ex-secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ElysĂ©e (mai 2017-avril 2025), le dĂ©lai de prescription n’a pas dĂ©butĂ© en 2018 avec des articles de Mediapart comme le soutiennent les juges d’instruction.A tous les niveaux depuis 2018, le ministère public a toujours dĂ©fendu lui aussi cette large prescription.Si la Cour de cassation dĂ©cidait de retenir une prescription plus large des faits, la pĂ©riode des infractions reprochĂ©es Ă  M. Kohler, qui rĂ©fute globalement tout dĂ©lit, serait nettement rabotĂ©e.Le 28 mai, devant la Cour de Cassation, Me Claire Waquet, avocate au conseil de M. Kohler, a pilonnĂ© l’arrĂŞt de la cour d’appel qui “commence par dire que l’information a Ă©tĂ© donnĂ©e tout autour de lui par M. Kohler pour en arriver Ă  la conclusion qu’il l’a dissimulĂ©e”. Selon elle, “tout le monde est informĂ©” autour de M. Kohler.Du mĂŞme avis, l’avocat gĂ©nĂ©ral a ironisĂ© sur le “pacte de silence” entre M. Kohler et ses collaborateurs directs de l’Ă©poque invoquĂ© par les juges d’instruction et l’arrĂŞt d’appel: il y a peut-ĂŞtre eu “du silence” ou de la “passivitĂ©” de M. Kohler, mais pas de volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de dissimuler ce lien familial, a-t-il estimĂ©.De son cĂ´tĂ©, l’avocat d’Anticor, Me FrĂ©dĂ©ric Rocheteau, a Ă©numĂ©rĂ© lors de l’audience de nombreux Ă©pisodes, entre 2009 et 2016, oĂą M. Kohler aurait pris part Ă  des dĂ©cisions relatives Ă  MSC, caractĂ©risant une situation “lourdement conflictuelle”.Et il s’est Ă©tonnĂ© que l’association anticorruption soit “la seule Ă  soutenir l’accusation” Ă  cette audience alors que des intĂ©rĂŞts publics ont Ă©tĂ© “lĂ©sĂ©s”.

“Bloquons tout”: une journĂ©e pour jauger la colère sociale en France

La France se prĂ©pare mercredi Ă  une journĂ©e agitĂ©e dans le sillage de l’appel Ă  “Bloquons tout” nĂ© sur les rĂ©seaux sociaux et qui devrait permettre de jauger la colère sociale, dans un pays en pleine crise politique.Blocages d’infrastructures de transports, de sites symboliques ou de lycĂ©es, manifestations, grève de la carte bancaire… Au lendemain de la nomination de SĂ©bastien Lecornu qui remplace François Bayrou tout juste Ă©vincĂ© de Matignon, et huit jours avant une mobilisation syndicale, une myriade d’actions sont prĂ©vues dès l’aube dans les mĂ©tropoles, les petites villes et les campagnes. Mais l’Ă©tendue de la mobilisation reste incertaine.Quelque “80.000 gendarmes et policiers” sont mobilisĂ©s et “aucun blocage” ne sera tolĂ©rĂ©, a prĂ©venu le ministre de l’IntĂ©rieur dĂ©missionnaire, Bruno Retailleau. Le prĂ©fet de police de Paris, Laurent Nuñez, a dit pour sa part s’attendre Ă  des actions “coups de poing”, le mouvement ayant Ă©tĂ© “repris par l’ultragauche”, mais ne pas penser qu’il mobiliserait “la sociĂ©tĂ© civile”.Ce mouvement horizontal, nĂ© sur les rĂ©seaux sociaux et sans chef de file identifiĂ©, rappelle celui des Gilets jaunes, il y a sept ans, mais rassemble des personnes plus jeunes et plus politisĂ©es, selon une enquĂŞte de la fondation Jean Jaurès.Il conteste les mesures d’Ă©conomie annoncĂ©es mi-juillet par François Bayrou (suppression de deux jours fĂ©riĂ©s, allongement du dĂ©lai de carence en cas d’arrĂŞt-maladie, doublement des franchises mĂ©dicales, monĂ©tisation de la cinquième semaine de congĂ©s payĂ©s…) et rejette les classes dirigeantes, en particulier Emmanuel Macron. Selon un sondage pour la Tribune dimanche, 46% des Français soutiennent le mouvement.Dès lundi soir, des pots de dĂ©part de François Bayrou, ont rassemblĂ© 11.000 personnes devant des mairies dans toute la France, selon une source policière, donnant un avant-goĂ»t de la mobilisation.Pour parer aux blocages, le patron du Groupement Mousquetaires/IntermarchĂ©, Thierry Cotillard, a ordonnĂ© des livraisons plus importantes qu’habituellement et dĂ©noncĂ© comme “vol” les appels aux “chariots gratuits”.Si les TGV doivent circuler normalement et les mĂ©tros parisiens quasi normalement, des perturbations sont prĂ©vues sur certaines lignes d’IntercitĂ©s, TER et sur le rĂ©seau francilien (RER B et D, lignes H et R) ainsi que dans tous les aĂ©roports français. Des tentatives de blocages de portes de Paris, des rocades de plusieurs villes et d’autoroutes sont aussi prĂ©vues. Dès mardi après-midi, des messages sur les panneaux du pĂ©riphĂ©rique de la capitale indiquaient ainsi “Manifestation 10/09 – Ă©viter Paris”, a constatĂ© l’AFP.Les autoritĂ©s surveillent particulièrement les “points d’intĂ©rĂŞts vitaux”, comme les raffineries.- “Position de force” -L’une des inconnues tient Ă  la visibilitĂ© que parviendra Ă  atteindre ce mouvement, partiellement soutenu par les syndicats. La CGT et Solidaires ont appelĂ© Ă  le rejoindre quand la CFDT et FO, notamment, ont prĂ©fĂ©rĂ© se concentrer sur la journĂ©e intersyndicale du 18, ce qui n’empĂŞche pas certaines sections de se mobiliser le 10.Pour la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la CGT Sophie Binet, “les travailleurs et les travailleuses sont en position de force” et doivent se mobiliser “le 10 et surtout le 18 septembre”.La convergence des colères se fait aussi, partiellement, avec celle du monde agricole. La ConfĂ©dĂ©ration paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncĂ© sa participation.  “Je suis très en colère de la politique qui a Ă©tĂ© menĂ©e”, confie le porte-parole de la ConfĂ©dĂ©ration paysanne en CĂ´te-d’Or, Thomas Maurice, qui manifestera mercredi après-midi Ă  Dijon. Cet Ă©leveur de chèvres dĂ©nonce la paupĂ©risation des agriculteurs et “un système cadenassĂ© au service d’une caste de la FNSEA”, le premier syndicat agricole.BĂ©rĂ©nice (prĂ©nom d’emprunt), cofondatrice de l’association des mères isolĂ©es, participera Ă  des actions Ă  Paris. “Les mères isolĂ©es sont très fortement attaquĂ©es depuis plusieurs annĂ©es, avec la loi plein emploi et le RSA sous conditions” et “le budget va encore plus nous mettre Ă  genoux”, dĂ©nonce-t-elle.Le mouvement se poursuivra-t-il au-delĂ  du 10 jusqu’Ă  la journĂ©e syndicale du 18 ?”Il faut une action de masse, s’il faut une semaine de grève on la mettra, l’objectif c’est que Macron dĂ©gage”, s’enflamme Sylvain Chevalier, secrĂ©taire CGT du CSE Ă  la centrale de Paluel (Seine-Maritime) oĂą un piquet de grève se tient mercredi.

Sébastien Lecornu prend ses marques à Matignon un jour de mobilisation

Le nouveau Premier ministre SĂ©bastien Lecornu, accueilli sĂ©vèrement par les oppositions, prend ses marques mercredi Ă  Matignon le jour mĂŞme d’une mobilisation pour “bloquer” le pays, avec pour mission de consulter les forces politiques avant de former un gouvernement.Troisième chef du gouvernement nommĂ© depuis la dissolution, cinquième depuis le dĂ©but du second quinquennat d’Emmanuel Macron, SĂ©bastien Lecornu, âgĂ© de 39 ans, succède Ă  François Bayrou, renversĂ© lundi par l’AssemblĂ©e nationale. Celui-ci l’avait doublĂ© en dĂ©cembre en forçant sa nomination alors que l’ex-ministre des ArmĂ©es Ă©tait dĂ©jĂ  pressenti Ă  ce poste.La passation de pouvoir entre les deux hommes a lieu Ă  midi, le jour mĂŞme d’une mobilisation pour “bloquer” le pays initiĂ©e par divers mouvements, dont l’ampleur reste indĂ©terminĂ©e, avant une mobilisation syndicale le 18 septembre. Ce sera l’occasion pour SĂ©bastien Lecornu, homme politique discret inconnu du grand public, de se prĂ©senter aux Français.Il a affirmĂ© sur X mardi soir qu’il “mesurait leurs attentes” et qu’il “connaissait les difficultĂ©s” qu’ils rencontraient. “Nous sommes au travail, avec humilitĂ©, et nous allons tout faire pour y arriver”.Première tâche confiĂ©e par Emmanuel Macron Ă  ce fidèle compagnon venu de la droite, ministre de tous ses gouvernements depuis 2017: “consulter” les forces politiques en vue de trouver des “accords” pour prĂ©server la “stabilitĂ© institutionnelle” du pays, alors qu’il ne dispose Ă  l’AssemblĂ©e nationale d’aucune majoritĂ©.Le nouveau locataire de Matignon a dĂ©jĂ  entamĂ© ses consultations, selon un conseiller de l’exĂ©cutif.Sa mission est Ă  haut risque dans un paysage politique Ă©clatĂ© et au vu des rĂ©actions très fraĂ®ches voire hostiles des oppositions Ă  l’annonce de sa nomination.- “Colère sociale” -Alors que le prĂ©sident de la RĂ©publique a invitĂ© sa fragile coalition du centre et de la droite Ă  “travailler” avec le Parti socialiste pour “Ă©largir” son assise, le mouvement d’Olivier Faure a estimĂ© qu’il prenait le “risque de la colère sociale lĂ©gitime et du blocage institutionnel du pays” en nommant M. Lecornu. Pour tenir, le futur gouvernement devra obtenir a minima une non-censure du PS, indispensable pour doter la France d’un budget pour 2026, dont la prĂ©paration vient de faire tomber le gouvernement sortant qui avait prĂ©sentĂ© un effort de 44 milliards d’euros. Selon un interlocuteur rĂ©gulier d’Emmanuel Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter de rĂ©elles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches, jusqu’ici un tabou pour lui.”Sans justice sociale, fiscale et Ă©cologique, sans mesures pour le pouvoir d’achat, les mĂŞmes causes provoqueront les mĂŞmes effets”, a prĂ©venu le PS qui proposait de nommer Olivier Faure Ă  Matignon.Le Rassemblement national et les Insoumis ont pour leur part dĂ©noncĂ© la proximitĂ© entre le prĂ©sident et son nouveau Premier ministre, promettant la censure faute de changement de cap politique.”Le prĂ©sident tire la dernière cartouche du macronisme”, a rĂ©agi Marine Le Pen, qui rĂ©clame une nouvelle dissolution, tandis que Jean-Luc MĂ©lenchon dĂ©nonçait “une triste comĂ©die de mĂ©pris du Parlement” en demandant une nouvelle fois le dĂ©part du prĂ©sident.- “Calme” -A l’inverse, l’ancien Premier ministre et candidat d’Horizons Ă  la prĂ©sidentielle Edouard Philippe a estimĂ© que SĂ©bastien Lecornu avait les “qualitĂ©s” pour “discuter” et “trouver un accord” avec les autres partis. Le prĂ©sident des RĂ©publicains (LR) et ministre de l’IntĂ©rieur Bruno Retailleau, qui rĂ©clamait une nomination rapide face aux risques de “dĂ©bordements” des manifestations de mercredi, s’est dit lui aussi prĂŞt Ă  “trouver des accords” avec M. Lecornu.A l’orĂ©e de discussions dĂ©licates, l’entourage de SĂ©bastien Lecornu loue le “calme” de l’ancien sĂ©nateur normand et son absence d’ambition prĂ©sidentielle, un “nĂ©gociateur” qui a pu obtenir un “large consensus” sur la loi de programmation militaire.Alors qu’il a Ă©tĂ© Ă©pinglĂ© dans la presse pour un dĂ®ner avec Marine Le Pen, ses proches rĂ©cusent toute connivence avec le parti Ă  la flamme, soulignant que dans l’Eure, son dĂ©partement, quatre dĂ©putĂ©s sur cinq “sont passĂ©s au RN”.Ce qui n’empĂŞche pas le dĂ©putĂ© LFI Eric Coquerel de le voir comme celui qui peut “aller chercher non pas du cĂ´tĂ© du PS mais du RN”, en “surjouant” sur “l’Ă©conomie de guerre” et les “intĂ©rĂŞts vitaux de la France”.L’intĂ©ressĂ© entend lui composer son gouvernement sur la base de “la dĂ©fense de (l’) indĂ©pendance” du pays, du “service des Français” et de “la stabilitĂ© politique”.