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Après la suspension de la vente de la Pascaline, objectif trésor national

Les défenseurs de la conservation en France d’une des machines à calculer de Pascal, une Pascaline, se réjouissent de la suspension de sa mise en vente aux enchères et espèrent désormais qu’elle soit classée trésor national.Plusieurs scientifiques de renom s’étaient mobilisés depuis début septembre et l’annonce par la prestigieuse société Christie’s de la mise aux enchères de cette machine à calculer construite en 1642 par Blaise Pascal.Tribune dans le journal Le Monde, pétition en ligne puis, en dernier lieu, action en justice devant le tribunal administratif de Paris: les opposants ont multiplié les actions pour faire entendre leur position.La victoire judiciaire obtenue mardi – la suspension de l’exportation de cette machine à l’étranger – a poussé son propriétaire privé à demander à Christie’s de suspendre la vente qui était prévue ce mercredi “dans l’attente du jugement définitif (sur le fond) de la justice administrative”, indique Christie’s dans son communiqué.”Nous sommes très heureux et très soulagés de cette décision”, confie à l’AFP Jean-Michel Bismut, mathématicien membre de l’Académie des Sciences, lauréat du Shaw Prize in Mathematics 2021, professeur émérite à l’Université Paris-Saclay et qui était l’un des requérants au même titre que plusieurs professeurs et associations.”Autoriser la sortie de territoire de la Pascaline venait d’une mauvaise appréciation de la valeur patrimoniale de l’objet. L’ordonnance de référé assure son maintien sur le territoire, c’est un répit de six mois à un an avant le jugement au fond”, explique-t-il.La suite n’est désormais plus de leur ressort. Les requérants espèrent que le ministère de la Culture va profiter de ce délai pour réviser sa position et lancer une procédure de classement de la Pascaline comme trésor national, qui permettrait aux collections publiques et aux mécènes de réunir les fonds pour l’acquérir et la maintenir en France.”Ce n’est pas nous qui pouvons lancer la procédure. L’initiative en revient au ministère de la Culture”, explique M. Bismut.- “commande particulière” -“Il pourrait même l’initier aujourd’hui même. Ce serait une façon de sortir par le haut de la présente situation que nous déplorons”, ajoute-t-il.Estimée entre deux et trois millions d’euros, la machine mise aux enchères est la propriété d’un particulier.Dans le monde, il n’en existe plus que huit de cette époque, à laquelle s’ajoute une neuvième réalisée peu après.Six d’entre elles sont conservées en France, dans des musées, et deux autres en Allemagne.Mais celle qui était proposée à la vente est l’unique Pascaline d’arpentage qui permet de calculer les pieds, les toises et les pouces. Deux autres types de Pascaline existent, certaines destinées au calcul de décimales, d’autres pour des opérations comptables, notamment monétaires.Devant le tribunal administratif, mardi, des chercheurs avaient exprimé leur stupéfaction de ne pas avoir été mis au courant de cette vente avant d’avoir pu lancer une procédure pour qu’elle soit classée trésor national.”Cette machine a dû répondre à une commande particulière faite à Pascal”, avait détaillé Laurence Plazenet, présidente de la Société des amis de Port-Royal, évoquant Vauban, Artus de Roannez ou les frères Perrault, tous proches du roi Louis XIV.Ils avaient expliqué n’avoir d’autre choix que de déposer un référé suspension du certificat d’exportation délivré par le ministère de la Culture en mai dernier.C’est ce certificat que la justice a décidé de suspendre, avant donc que Christie’s ne renonce à la vente.”Au regard de sa valeur historique et scientifique”, cette machine à calculer est selon le tribunal “susceptible d’être qualifiée de trésor national”, avait statué la juridiction. Le ministère de la Culture avait lui précisé que, conformément à la procédure habituelle, deux experts – l’un du Centre national des arts et métiers et l’autre du musée du Louvre – avaient donné leur accord pour la délivrance du certificat.

Santé: l’épidémie de bronchiolite gagne la Normandie

L’épidémie de bronchiolite, une maladie hivernale qui touche principalement les bébés, s’étend désormais en Normandie, deuxième région hexagonale touchée après l’Île-de-France, a annoncé mercredi l’agence de santé publique.Après une brève stabilisation probablement liée aux vacances scolaires de la Toussaint, la bronchiolite, le plus souvent causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), s’est remise à gagner du terrain lors de la semaine achevée dimanche 16 novembre, selon le point hebdomadaire de Santé publique France.Après la région parisienne, déjà touchée depuis fin octobre par l’épidémie, “la Normandie passait en épidémie” à ce moment, a noté SpF. D’autres régions devraient suivre: Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Hauts-de-France et Pays de la Loire sont déjà considérées en pré-épidémie.Si elle est généralement sans gravité, la bronchiolite est susceptible de provoquer des complications chez les nourrissons et de les conduire à l’hôpital, en particulier quand ils ont moins d’un an et, plus encore, quand ils sont âgés de seulement quelques mois.Du 10 au 16 novembre, 1.736 enfants de moins d’un an sont ainsi passés aux urgences pour bronchiolite, et 504 ont été hospitalisés ensuite, selon l’agence sanitaire.Deux traitements immunisants sont désormais disponibles: l’Abrysvo de Pfizer, un vaccin administré directement à la mère avant la naissance du bébé, et le Beyfortus d’AstraZeneca et Sanofi, un traitement donné au nourrisson pendant ses premiers mois d’existence.Les pédiatres français ont, toutefois, regretté au début du mois que trop peu d’enfants aient reçu le Beyfortus. Selon la Société française de pédiatrie, moins d’un bébé éligible sur deux s’était alors vu administrer ce traitement, qui n’est que partiellement remboursé par la Sécurité sociale.Quant aux autres grandes épidémies hivernales, celle de grippe n’est pas encore déclarée mais montre de premiers frémissements.La semaine dernière, “une légère augmentation des indicateurs était observée en ville, plus particulièrement chez les 0-18 ans”, a remarqué Santé publique France. “Le taux de positivité était en nette augmentation et le plus élevé dans cette classe d’âge, marquant un début de circulation des virus grippaux dans cette population”, a-t-elle pointé.Le Covid, après quelques signes de reprise à la rentrée de septembre, apparaît de nouveau sur une pente descendante, avec une baisse de la “plupart des indicateurs”, en médecine de ville comme à l’hôpital.

Face au protoxyde d’azote, des villes impuissantes en appellent à l’Etat

Les élus locaux confrontés au fléau multiforme du protoxyde d’azote, dont le risque de drames routiers, multiplient les arrêtés pour interdire sa consommation dans l’espace public. Mais face à une démarche qui a ses limites, ils en appellent à l’Etat.Surnommé “gaz hilarant” et utilisé à des fins industrielles, il est régulièrement détourné à des fins récréatives, non sans risque.Car parmi ses effets secondaires, le protoxyde d’azote peut notamment entraîner la perte de contrôle de ses consommateurs, comme par exemple début novembre à Lille, où Mathis, un jeune homme de 19 ans, a été mortellement percuté par un automobiliste ayant consommé ce gaz et fuyant la police. Depuis plusieurs années, les villes tentent pourtant de prévenir ces drames en encadrant, tant bien que mal, la consommation de ce qu’elles considèrent souvent comme “un fléau”.Orléans, par exemple, comme Cannes, Lyon ou Roubaix avant elle, a signé mercredi un nouvel arrêté pour notamment interdire sa consommation sur l’espace public et restreindre désormais sa vente, à l’exception des professionnels de la restauration ou de l’alimentation. Depuis janvier, 10.000 cartouches et bonbonnes ont été ramassées à Orléans, près de deux fois plus qu’en 2024.”Cet arrêté nous aidera à mieux protéger les jeunes”, a espéré son maire Serge Grouard (DVD), déplorant des “conséquences qui peuvent être dramatiques”. Impuissant à lutter contre la vente sur internet, le maire a appelé l’Etat à légiférer.- “Fléau” -Une mesure similaire a été récemment renouvelée par la maire socialiste de Dijon, Nathalie Koenders, pour tenter de répondre à un “vrai problème de santé publique”.”Il n’y a pas de petites villes, grandes villes, moyennes villes”, a-t-elle estimé auprès de l’AFP. “On est tous confrontés” à cette situation, “qu’il faut traiter par la sanction, mais aussi par la prévention”.Des initiatives locales qui semblent pourtant bien insuffisantes, devant cette consommation détournée. Plusieurs villes appellent de leurs vœux une évolution législative.”Le phénomène relève du fléau, mais pas que dans Lille”, pointe en ce sens le maire socialiste Arnaud Deslandes, pour qui la conduite sous emprise du protoxyde d’azote doit être considérée “comme une circonstance aggravante”.Citant 431 verbalisations en cinq mois et des “consommateurs qui font un shot de protoxyde et prennent la voiture”, M. Deslandes juge que “c’est pour ça qu’il faut d’abord que la loi évolue”.Une position partagée par la maire de Dijon, Mme Koenders. “C’est important qu’il y ait une législation au niveau national” autour de sa mise à disposition, a-t-elle insisté, suggérant même qu’il faille “l’interdire tout court”.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, lors d’un déplacement dans le Nord après la mort du jeune Mathis, avait lui-même reconnu qu’il faudrait “un moment s’interroger sur une modification des règles législatives sur la vente de ce type de produits”.- “Peur de rien” -En pratique, et malgré les arrêtés, les consommateurs parviennent à s’en procurer “facilement”, majoritairement sur internet ou via des vendeurs contactés sur les réseaux sociaux.Jules, dont le prénom a été modifié, âgé de 23 ans, a reconnu auprès de l’AFP consommer du protoxyde d’azote depuis quatre ans, “au moins une fois par mois” et surtout sans être gêné pour s’en fournir. Malgré “quelques pertes de connaissance”, grâce au protoxyde d’azote, “tu te mets en danger sans avoir peur de rien”.”Est-il normal que nous n’ayons pas une loi qui permette d’endiguer le fléau avec des sanctions plus fortes et plus claires ?”, s’est interrogé le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons).Le Sénat a voté en mars la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote, sans aller toutefois jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, comme l’avaient fait auparavant les députés. L’avenir de cette loi dépendra des négociations entre les deux chambres. Un autre combat, après la promulgation en juillet de la loi créant le délit d’homicide routier, au terme d’une bataille de plusieurs années des familles et associations de victimes.imk-ads-cln-led-tmn-laf/mb/cbn

Le patron de l’IGPN veut renforcer le contrôle des cellules de déontologie

Le directeur de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Stéphane Hardouin, a dit mercredi vouloir renforcer le contrôle sur les cellules de déontologie locales pour prévenir les “conflits d’intérêts”, tout en contestant les accusations d’impunité portées par une ONG.Réagissant sur BFMTV à un rapport de l’ONG Flagrant Déni publié mardi et critiquant le manque d’indépendance de la “police des polices”, M. Hardouin a rejeté l’image de “lessiveuse” accolée à son institution. Il a toutefois concédé la nécessité de “mettre en cohérence” les cellules de déontologie locales, rattachées aux directions départementales, qui traitent la grande majorité des dossiers disciplinaires.Il a plaidé pour une nouvelle organisation où l’IGPN exercerait “un rôle de coordination, d’évaluation, un droit de regard, un droit de contrôle”, ce qui n’est “pas complètement le cas” actuellement. Le directeur a annoncé une réunion de travail vendredi avec “les directeurs zonaux” pour organiser systématiquement un “dépaysement” des enquêtes “lorsqu’il y a un risque (…) de conflit d’intérêts”, c’est-à-dire quand l’échelon local est jugé “trop proche d’une affaire”.Interrogé sur la hausse de 60% des affaires de violences policières depuis 2016 évoquée par l’ONG, Stéphane Hardouin a appelé à se “méfier” d’une “inflation statistique”.Le patron de l’IGPN a fait valoir que ces données brutes englobent l’ensemble des personnes dépositaires de l’autorité publique, y compris les policiers municipaux dont les effectifs ont “augmenté de 50%”, et pas uniquement la police nationale.M. Hardouin a enfin récusé tout lien mécanique entre la baisse du taux d’élucidation des enquêtes et une forme d’impunité. “Une affaire peut être élucidée, mais pour autant, il n’y a pas de poursuite parce qu’il n’y a pas d’infraction”, a-t-il assuré.Il a rappelé que “c’est le procureur de la République qui décide de la saisie d’un service” d’enquête, l’IGPN traitant systématiquement les cas les plus graves, notamment les décès ou blessures lourdes.Le député (PS) du Nord Roger Vicot a écrit au président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Florent Boudié (EPR), pour lui demander la mise en place d’une commission d’enquête sur la gestion par l’IGPN et l’IGGN des plaintes sur les violences commises par des policiers ou des gendarmes, selon un courrier consulté mercredi par l’AFP.La députée (LFI) Andrée Taurinya a sollicité de son côté la création d’une mission d’information consacrée au champ d’études de l’ONG Flagrant Déni. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

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Face au changement climatique, méditez! L’appel d’une des responsables de l’accord de Paris

Il y a dix ans, Christiana Figueres fut l’une des architectes de l’accord de Paris. Pour gérer le stress des négociations climatiques et l’anxiété liée au réchauffement de la planète, elle a une recommandation: la méditation.Alors à la tête de l’agence ONU Climat, cette native du Costa Rica joua en 2015 un rôle-clé dans l’élaboration de l’accord historique conclu dans la capitale française, où la communauté internationale s’est engagée à prendre des mesures pour limiter le réchauffement.Dix ans plus tard, elle était la semaine dernière dans la ville amazonienne de Belem, au Brésil, pour la COP30, où les négociations battent leur plein pour tenter d’atteindre un nouveau consensus face à l’urgence climatique.Dans un entretien à l’AFP, Christiana Figueres prône la “résilience personnelle” face aux circonstances “sans précédent” que traverse l’humanité.À ce titre, elle organise des retraites de méditation auxquelles participent, entre autres, des négociateurs des conférences de l’ONU sur le climat, pour y apprendre notamment des techniques de respiration afin de réduire le stress.QUESTION: Quel est le rapport entre la méditation et le changement climatique?RÉPONSE: “Au fil des années, nous avons constaté que les mesures pour faire face au changement climatique n’ont pas été à la hauteur, ni à la vitesse ni de l’ampleur souhaitées, selon les scientifiques. Beaucoup de personnes, en particulier les jeunes qui travaillent sur ce sujet, ont commencé à se sentir de plus en plus anxieux. Cela me fait beaucoup de peine de voir que beaucoup de jeunes ont décidé de ne pas avoir d’enfants, par exemple, parce qu’ils ne veulent pas les voir vivre sur une planète dans cet état.Beaucoup de personnes qui se consacrent à ce sujet depuis des années ressentent que leur impact a été minime ou insignifiant, et tombent dans un gouffre de désespoir, de frustration. Cela nuit à leur santé mentale. La méditation aide à renforcer la résilience personnelle. Et je suis convaincue que, bien que nous travaillions tous pour la résilience planétaire, il est très difficile de le faire sans cette résilience personnelle.”Q: Et pour vous, à titre personnel, quelle a été l’importance de la méditation dans votre combat contre le changement climatique?R: “Je ne sais pas si j’aurais pu supporter de travailler dans ce domaine tout au long de ces décennies sans la méditation, sans me connecter à la nature, aux autres personnes. Je n’aurais pas pu y faire face aussi longtemps, et avec autant d’efforts.”Q: Cette pratique trouve-t-elle un écho parmi les négociateurs de la COP30 ?R: “Nous avons organisé des retraites avec 800 personnes à travers le monde. Il y a parmi eux des négociateurs ou leurs collaborateurs, qui apprennent ces techniques (de méditation) et les mettent en pratique à la COP. Mais on ne peut pas dire qu’on va concevoir le programme quotidien de la COP autour de cela. C’est une décision personnelle de chacun.”Q: En quoi cela peut-il faciliter les négociations?R: “Cela les facilite dans le sens où, quand on apprend à écouter, on devient un meilleur négociateur.”Q: Qu’attendez-vous de la COP30?R: “Je pense que ce qui va ressortir de cette COP, c’est qu’on va se rendre compte que, bien que l’aspect politique demeure important, la réalité économique face au changement climatique prend de plus en plus d’ampleur. C’est le fait de savoir que toutes ces technologies (propres) sont tout simplement supérieures et très compétitives par rapport aux technologies polluantes. Et ce progrès de ces technologies est visible dans tous les secteurs, dans tous les pays. C’est un progrès qui ne s’arrêtera pas.”

Santé: un vaste appel à accélérer la lutte contre les aliments ultra-transformés

Les aliments ultra-transformés constituent une réelle menace pour la santé, selon un vaste collectif de chercheurs qui publient ce mercredi une série d’études dans le Lancet, accusant en outre l’industrie agrolimentaire de semer le doute sur le sujet.Les industriels appliquent “des tactiques dignes de l’industrie du tabac” pour décrédibiliser les recherches sur les aliments ultra-transformés, a estimé, lors d’une conférence de presse organisée par le Lancet, Chris van Tulleken, l’un des principaux auteurs de l’une de ces études, publiées par la grande revue médicale avec l’ambition de dresser un panorama de référence sur le sujet.Ces trois études s’inscrivent dans un contexte où les inquiétudes sanitaires s’accroissent autour des aliments ultra-transformés, mais où de vives controverses scientifiques demeurent autour de l’ampleur des risques.Selon certains scientifiques, le terme d’aliments ultra-transformés, qui s’applique en gros à des produits résultant de processus industriels complexes et recombinant des ingrédients variés, recouvre une réalité trop floue, au risque d’un certain alarmisme.Selon d’autres chercheurs, ces doutes sont illégitimes en l’état des connaissances et sont instrumentalisés par l’industrie agro-alimentaire afin de bloquer toute mesure visant à réduire la consommation d’aliments ultra-transformés.Les auteurs des études du Lancet s’inscrivent clairement dans ce second camp. Parmi eux figure l’épidémiologiste Carlos Monteiro, créateur d’un système dit Nova pour déterminer si un aliment est ultra-transformé. Cette classification sert largement de référence, mais sa méthodologie ne fait pas l’unanimité.Les critiques pointent notamment le fait que, selon les définitions de Nova, des produits comme des laits végétaux ou du pain pourraient être classés comme ultra-transformés, alors qu’ils sont largement considérés comme sains.M. Monteiro est le principal auteur de la première étude du Lancet, qui compile une centaine de travaux scientifiques pour établir l’état des connaissances sur les risques des aliments ultra-transformés. Elle conclut que leur consommation est associée à de multiples pathologies, comme l’obésité et le diabète, ainsi plus largement qu’une mort prématurée.- Interdire la publicité -Il existe des “critiques scientifiques valables” de Nova, admettent les auteurs, mais celles-ci sont sans commune mesure avec l’entreprise de déstabilisation menée par l’industrie. Ils appellent à des études plus poussées pour distinguer l’effet de certains processus industriels, comme par exemple ceux qui aromatisent artificiellement les yaourts.La seconde étude fait le point sur la consommation d’aliments ultra-transformés et conclut qu’elle représente déjà plus de la moitié des calories absorbées dans des pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni.La troisième étude se penche sur les stratégies des grands groupes de l’agroalimentaire – les huit principaux étant Nestlé, PepsiCo, Unilver, Coca-Cola, Danone, Fomento, Economico Mexicano, Mondelez et Kraft Heinz -, les accusant d’avoir agressivement promu depuis plusieurs décennies des produits fabriqués à partir d’ingrédients de médiocre qualité. A l’issue de ce panorama global, les chercheurs concluent tous à l’urgence d’agir contre la consommation d’aliments ultra-transformés, notamment en interdisant les publicités visant les enfants, ou en taxant certains de ces produits. L’argent récupéré pourrait, selon les chercheurs, financer des programmes facilitant l’accès à des produits frais pour les ménages aux plus faibles revenus.Ce vaste dossier a été plutôt salué par des chercheurs n’y ayant pas participé et gardant des réticences quant à certains points méthodologiques.”C’est sûr que les auteurs de ces études sont biaisés en faveur de Nova puisqu’ils l’ont créé”, a jugé Hilda Mulrooney, nutritionniste à l’université Kingston de Londres, soulignant que l’on ignorait encore largement par quels mécanismes précis les aliments ultra-transformés pourraient nuire à la santé.Mais “il est largement temps d’agir” face à ces produits, a-t-elle reconnu, citant leur coût élevé “pour les individus, les systèmes de santé et les finances publiques”, tout en soulignant que les milieux les plus pauvres sont les plus frappés avec un risque “disproportionné” de maladies chroniques.

Trump says Saudi prince ‘knew nothing’ about journalist’s murder

US President Donald Trump fiercely defended Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman Tuesday over the 2018 killing of journalist Jamal Khashoggi, insisting the kingdom’s de facto ruler “knew nothing” about the murder as he wooed him at the White House.Trump sought to brush the gruesome murder of the Washington Post columnist under the red carpet, …

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Assassinat Mehdi Kessaci: son frère Amine appelle à “la révolte face au narcotrafic”

“Levons-nous ensemble”: au lendemain des obsèques de son frère Mehdi à Marseille, Amine Kessaci a appelé mercredi à ce que “la révolte face au narcotrafic soit durable” avant une marche blanche prévue samedi pour dire “stop”.”On ne peut pas tuer tout un peuple”, a clamé le militant écologiste des quartiers Nord de Marseille dans une tribune au journal Le Monde, réaffirmant sa volonté de ne pas se taire. Amine Kessaci, 22 ans, ne s’était pas exprimé depuis le meurtre de son petit frère de 20 ans, abattu par deux hommes à moto sur un parking en plein jour jeudi, à quelques mètres de l’Hôtel du département des Bouches-du-Rhône.”Hier j’ai enterré mon frère”, commence le jeune militant de 22 ans dans son texte. “Mon cœur n’est que blessure. La douleur m’éparpille. Mais elle n’effrite pas ma lucidité”.Lors des obsèques du jeune Mehdi, encadrés un important dispositif policier, Amine Kessaci, menacé depuis des mois, portait un gilet pare-balles, a indiqué une source policière à l’AFP.- Descendre dans la rue -“Voici ce que font les trafiquants: ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies”, dénonce Amine Kessaci.L’association qu’il a fondée, Conscience, pour venir en aide aux familles de victimes de narchomicides, a appelé à les rejoindre pour “une marche blanche silencieuse” samedi à 15h00 pour soutenir la famille.”Je serais fier que les Marseillais descendent dans la rue, disent non au narcotrafic”, a déclaré le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan à La Provence. La présidente divers droite de la métropole Aix-Marseille a indiqué à l’AFP qu’elle serait présente au rassemblement et a salué le “courage” d’Amine Kessaci.Près d’une semaine après l’assassinat de Mehdi Kessaci, la lutte contre le narcotrafic, et ses manquements, domine le débat public. Le président Emmanuel Macron a fustigé mercredi les “bourgeois des centres-villes” qui financent “parfois” le narcotrafic, selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, et son homologue de la Justice, Gérald Darmanin, se rendront jeudi à Marseille, sur demande du chef de l’Etat.Emmanuel Macron avait appelé mardi à “amplifier” la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour “le terrorisme”, à l’issue d’une réunion d’urgence à l’Elysée sur le sujet.Amine Kessaci a été obligé par la police à quitter Marseille en août, raconte-t-il encore dans Le Monde, tout en regrettant que la protection policière qui lui a été accordée n’ait pas été étendue à ses proches. “Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée?”, s’interroge-t-il.Une allusion directe à l’assassinat de son frère Brahim en 2020, alors âgé de 22 ans, dans un règlement de comptes lié au trafic de drogue.Son frère Mehdi, qui voulait devenir policier, était totalement étranger aux trafics. – “l’Etat doit répondre”-“Je pense que la doctrine d’emploi des forces de l’ordre depuis un an n’a pas été la bonne. Je pense qu’il y a eu un relâchement sur la question du narcotrafic”, a de son côté dénoncé Benoît Payan, interrogé mercredi matin sur RTL.L’élu divers gauche a notamment regretté la suppression du préfet de police dans sa ville où il a dit observer “une forme de reprise, des coups de pression, des tirs… depuis six semaines, je sens que les choses ne vont pas”.Comme Amine Kessaci, Benoit Payan a estimé que les narcotrafiquants “cherchent à nous faire taire”. “C’est un défi à l’Etat et l’Etat doit répondre (…) quand on prend un coup de la mafia, on doit en rendre dix”, a-t-il martelé.Mardi, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a assuré “la solidarité de l’ensemble de la Nation” avec la famille Kessaci.Après la mort de son frère Brahim, Amine Kessaci a fait de la lutte contre le narcotrafic dans les cités son combat, avant de rejoindre les Ecologistes. Il s’était présenté aux élections européennes sur la liste de Marie Toussaint pour porter la voix de la jeunesse et des quartiers populaires, sans être élu, avant de perdre de peu aux législatives quelques semaines plus tard, face au Rassemblement national (RN).