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Retraites: toujours pas de fumée blanche, le “conclave” prolongé jusqu’au 23 juin

Entamé il y a trois mois et demi, le “conclave” sur les retraites n’a pas débouché sur un accord mardi, date butoir prévue, et une nouvelle – et ultime – réunion a été annoncée pour le 23 juin, avec beaucoup de flou sur le contenu et les participants.A l’issue d’une longue journée de tensions et de grincements de la part des syndicats, et alors qu’il était quasiment minuit, la CFDT et la CFTC, deux des partenaires sociaux à la table des négociations depuis le 27 février, ont annoncé cet ultime round.Et ce malgré la volonté affichée en début de journée par la CFDT de conclure comme prévu les négociations ce mardi, malgré la proposition du Premier ministre lundi d’accorder quelques jours supplémentaires aux cinq partenaires encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. “On va réfléchir si on vient entièrement le 23, ou qu’au début, ou pas du tout”, a toutefois précisé Pascale Coton, négociatrice de la CFTC, “en colère” devant la tournure prise par la concertation mardi. Dans la foulée, le Medef, principal représentant du patronat et accusé par les syndicats d’être à l’origine du blocage, a également indiqué ne pas avoir décidé s’il serait autour de la table lundi.”J’irai devant nos instances pour voir avec elles notre conduite, savoir si nous allons à la réunion”, a confié à la presse sa négociatrice, Diane Milleron-Deperrois.- Négociation “plantée” -Une conclusion un peu confuse, loin de l’accord que Matignon avait promis de soumettre au Parlement, au terme d’une journée de discussions laborieuses, dont le refrain avait été entonné dès la mi-journée: “La négociation n’a pas avancé”, avait ainsi brossé peu avant midi Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, agitant le spectre d’un échec.Entamées à 9h30, les discussions se sont arrêtées à 11h30, le temps d’un long déjeuner pour chaque camp. “L’après-midi, on a repris à 15h, on a parlé de pénibilité, puis à 16h, il y a eu une interruption de séance de deux heures à la demande du patronat et ils reviennent pour proposer… rien”, a regretté en soirée Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC. La concertation a repris vers 18h00. Avec une partie patronale qui “plante la négo”, selon l’accusation lancée par la représentante de la CFE-CGC, qui a décrit une “ambiance tendue”. Pas question pour autant pour ce syndicat de partir: “C’est à eux, la partie patronale, de nous dire qu’ils refusent d’avancer”.Lors de cette longue journée, les syndicats ont rappelé qu’ils voulaient en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- “Prime” seniors enterrée -Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si cela ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Ce qui n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat peut lâcher en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.La réussite ou non de ce “conclave” est un instant de vérité pour le Premier ministre, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour s’achever le 28 mai.

Trump demands ‘unconditional surrender’ as Iran reels

President Donald Trump on Tuesday demanded “unconditional surrender” from Tehran and warned the United States could easily assassinate its supreme leader as Iran and US ally Israel traded devastating fire for a fifth day.The comments fueled questions over whether Washington will join Israel’s attacks after insisting it had no hand in the campaign.Israeli warplanes targeted …

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La Norvège lance un projet phare de captage et stockage de CO2 à grande échelle

La Norvège a lancé mardi un projet phare de captage et stockage de dioxyde de carbone (CCS), une technologie jugée importante pour enrayer le réchauffement climatique mais qui peine à trouver un modèle économique viable.Portant le nom anglais des bateaux vikings, le projet Longship consiste à capter du CO2 sur une cimenterie et plus tard une usine d’incinération, à le transporter par bateau vers un terminal de la côte ouest puis à l’injecter et le séquestrer sous les fonds marins.Le projet a bénéficié d’un important soutien financier de l’État norvégien qui va prendre à sa charge 22 milliards de couronnes (près de 2 milliards d’euros) sur un coût total estimé à 34 milliards pour la mise en place des installations et leur exploitation sur les dix premières années.Lors d’une conférence de presse, le ministre norvégien de l’Energie, Terje Aasland, a salué “une avancée majeure” pour le CCS en Europe.Côté captage, des installations seront officiellement inaugurées mercredi sur une cimenterie de l’allemand Heidelberg Materials à Brevik, dans le sud-est du pays.Elles doivent permettre d’empêcher 400.000 tonnes de CO2 de s’échapper dans l’atmosphère chaque année.A compter de 2029, l’usine d’incinération des déchets Hafslund Celsio près d’Oslo devrait elle aussi capter 350.000 tonnes de CO2 annuellement.Liquéfié, le dioxyde de carbone sera acheminé par bateau vers le terminal d’Øygarden, près de Bergen, où il sera injecté dans un tuyau pour être entreposé, à 110 kilomètres au large, dans un aquifère salin à 2.600 mètres sous les fonds marins. Ces installations sont déjà en place depuis l’an dernier dans le cadre du projet Northern Lights, porté par les géants pétroliers Equinor, Shell et Total Energies, qui se veut le “premier service commercial de transport et de stockage de CO2 au monde”.La Suisse et la Norvège ont annoncé le même jour la signature d’un accord dans ce domaine.”L’accord signé permet l’exportation et le stockage de CO2 suisse en Norvège ainsi que le commerce de CO2 retiré de l’atmosphère (…) Les entreprises suisses peuvent ainsi acheter des émissions négatives à la Norvège et inversement, et ce, conformément aux normes internationales de l’Accord de Paris”, a déclaré le Conseil fédéral dans un communiqué.- Technologie coûteuse et complexe -Le CCS est cité par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) parmi les solutions pour réduire l’empreinte d’industries difficiles à décarboner telles que les cimenteries, responsables à elles seules de 7% des émissions mondiales de CO2.Le ciment “a un gros désavantage: c’était son empreinte CO2”, a souligné le directeur général d’Heidelberg Materials, Dominik von Achten. Grâce au CCS, “nous vendrons le premier ciment et béton décarboné au monde”.Mais cette technologie reste complexe et coûteuse.Sans aide financière, il est aujourd’hui plus rentable pour les industriels d’acheter des “permis de polluer” sur le marché européen des quotas d’émissions (ETS) que de payer pour capter, transporter et stocker leur CO2.Ce coût dépend entre autres des volumes concernés, de la proximité ou non du site industriel avec la mer ou, à l’avenir, avec un pipeline susceptible de transporter le CO2, des distances à parcourir.”Aujourd’hui, la situation est la suivante: concernant les projets pionniers, nous ne pouvons pas les développer avec le prix actuel” de la tonne de carbone qui tourne autour de 75 euros, a déclaré le directeur général de Northern Lights, Tim Heijn.”Deux choses doivent se produire: il faut une hausse progressive du prix de l’ETS afin de refléter correctement le coût réel de l’utilisation du carbone (…) et notre industrie doit vraiment s’employer à faire baisser les coûts technologiques grâce à l’innovation”, a-t-il ajouté.Outre ses partenaires de lancement Heidelberg Materials et Hafslund Celsio, Northern Lights n’a à ce jour signé que trois contrats commerciaux avec une usine d’ammoniac de Yara aux Pays-Bas, deux centrales à biomasse d’Ørsted au Danemark et une centrale électro-thermique de Stockholm Exergi en Suède.Cela n’a pas empêché les partenaires de Northern Lights à décider d’investir 660 millions d’euros – dont 131 millions apportés par la Commission européenne – pour faire passer leur capacité annuelle de stockage de 1,5 million à 5 millions de tonnes de CO2. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la capacité totale de captage de CO2 installée n’atteint qu’environ 50 millions de tonnes (Mt) dans le monde, soit 0,1% des émissions annuelles mondiales.

La nuit tombe sur un “conclave” des retraites devenu labyrinthe

Entamé il y a trois mois et demi, le conclave sur les retraites entre partenaires sociaux, impulsé par François Bayrou, n’avait toujours pas trouvé d’issue mardi en fin de soirée, date butoir de la concertation.”J’ai abordé l’aspect cotisations et la partie patronale nous a dit +vous savez, augmenter les cotisations, c’est non+: donc en gros, on n’a pas à leur poser la question”, s’est désolée Christelle Thieffinne négociatrice de la CFE-CGC, venue parler à la presse en soirée.Ce fut le refrain de la journée: “la négociation n’a pas avancé”, a ainsi brossé peu avant midi, Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, qui a agité le spectre d’un échec.Entamées à 9h30, les discussions se sont arrêtées à 11h30, le temps d’un long déjeuner pour chaque camp. “L’après-midi, on a repris à 15h, on a parlé de pénibilité, puis à 16h, il y a eu une interruption de séance de deux heures à la demande du patronat et ils reviennent pour proposer… rien”, a encore regretté Mme Thieffinne. – Le patronat “plante la négo” -La concertation a repris vers 18h00. Avec une partie patronale qui “plante la négo”, selon l’accusation lancée par la même représentante de la CFE-CGC, qui a décrit une “ambiance tendue”.Le Medef ne s’est pas présenté devant la presse de la journée. La CFE-CGC refuse toutefois de quitter la concertation: “C’est à eux, la partie patronale, de nous dire qu’ils refusent d’avancer”.Des plateaux repas ont été servis aux participants, pour reprendre les travaux après 20h. Pour alléger la pression, le Premier ministre, François Bayrou, s’était dit prêt lundi à accorder “quelques jours de plus” aux cinq partenaires encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. Mais pour les syndicats, pas question d’aller au-delà de la date butoir de mardi si le patronat n’avance pas.Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  Et les représentants des salariés accusent le patronat de privilégier la reconversion plutôt que les départs anticipés en cas d’usure professionnelle.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- Prime seniors “pas évoquée” -Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si ça ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Ce n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.”S’il y a un accord (au conclave), il y aura débat au Parlement, mais je ne remettrai pas en chantier s’il n’y a pas d’accord”, a rappelé mardi François Bayrou devant les députés. La fin du conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre. Il s’était engagé au début du processus à présenter un éventuel accord – même partiel – devant le Parlement. L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors le déficit annoncé du système est de 6,6 milliards d’euros en 2030.FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour s’achever le 28 mai.Le Premier ministre avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”Si le Parlement n’avait pas le dernier mot (sur les retraites), c’était la censure”, a rappelé devant la presse mardi le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte. pgr-lby-boc-sl/alu/cbn

La France doit demander “pardon” à la Polynésie pour ses essais nucléaires, juge une commission d’enquête

La France doit demander “pardon” à la Polynésie française pour les essais nucléaires menés sur ses atolls, ont estimé les auteurs d’un rapport d’enquête parlementaire rendu public mardi, étape fondamentale pour une “réconciliation” avec ce territoire marqué par de lourdes conséquences sanitaires et environnementales. “L’enquête a nourri la conviction de la commission d’enquête selon laquelle une demande de pardon de la part de la France à la Polynésie française s’imposait. Cette demande n’est pas un simple symbole, ni une demande de repentance”, ont écrit les auteurs du rapport de la commission d’enquête relative aux conséquences des essais nucléaires menés dans cette collectivité ultramarine par la France entre 1966 et 1996.”Elle doit être une démarche sincère, étape fondamentale dans le cadre d’un processus de réconciliation entre la Polynésie française et l’État”, ont écrit le président de la commission, le député du Finistère Didier Le Gac (EPR), et la rapporteure Mereana Reid-Arbelot (GDR), députée polynésienne.Ils y voient un “acte sobre” pour “traiter ce pan de notre histoire dans l’apaisement”.Ce pardon doit être inscrit dans la loi organique de 2004 portant statut d’autonomie de la Polynésie, ont-ils proposé, estimant que c’est “au Parlement d’effectuer ce geste au nom de la Nation”.Ils recommandent notamment de mettre en place une commission d’historiens et de chercheurs pour “mener un travail de fond centré sur l’étude de toutes les archives concernant la politique d’expérimentation nucléaire française en Polynésie française”, qui aura vocation à constituer “l’assise historique d’une mémoire commune”.Pendant trois décennies, la France a procédé à 193 essais nucléaires en Polynésie sous l’égide du centre d’expérimentation du Pacifique (CEP) et 17 autres en Algérie (1960-1966) qui ont permis de se doter de l’arme atomique. – “Biodiversité bouleversée” -Ces essais ont eu de lourdes conséquences sanitaires et environnementales, soulignent les auteurs, qui proposent également une batterie de recommandations sur la prise en charge et l’indemnisation des victimes ainsi que sur la reconnaissance des dommages environnementaux et leur réparation.”Les autorités ont estimé que la nécessité de préserver l’apparence de tirs sans risque et parfaitement maîtrisés devait prévaloir sur la protection sanitaire des populations en cas de retombées radioactives supérieures aux prévisions”, souligne notamment le document, alors que six décennies après le début de la campagne nucléaire, plusieurs centaines de Polynésiens attendent toujours une reconnaissance officielle des maladies qu’ils lient aux essais. La CPS, l’organisme de sécurité sociale locale, chiffre à plus d’un milliard d’euros le coût des pathologies radio-induites, et entend transmettre la facture à l’État.”La commission d’enquête parlementaire ouvre une nouvelle page pour la vérité et la justice dans la prise en compte des conséquences sanitaires, environnementales et sociales des essais nucléaires”, ont salué dans communiqué commun la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (Ican) et l’Observatoire des armements.Ces organisations ont notamment appelé à l’application “au plus vite” des 45 recommandations du rapport, notamment celle qui propose de “supprimer l’exigence relative au seuil du millisievert”, une mesure utilisée pour évaluer l’impact de la radioactivité sur le corps humain, “mais dont la reconstitution n’a aucune valeur scientifique”. L’appréhension des conséquences sanitaires “est rendue particulièrement difficile en raison de la culture du secret qui a minimisé les risques radiologiques et leur impact avant, pendant et après les activités du CEP”, selon le rapport.Ses auteurs recommandent de réaliser une étude épidémiologique pour repérer une éventuelle “sur-incidence de certains types de pathologies”, notamment parce que les “dispositifs de radioprotection” n’ont “pas été mis en oeuvre ou alors, seulement de façon lacunaire, tardive et partielle”.Côté environnemental, la commission déplore les “conséquences durables” de ces essais, dont 46 étaient atmosphériques. “Si certaines des pollutions issues des activités du CEP ont pu être réparées et qu’une partie des espèces affectées ont trouvé un nouvel équilibre, la biodiversité a été bouleversée, des pollutions demeurent et se poursuivront sur le très long terme”, selon les auteurs.La rapporteure Mereana Reid-Arbelot espère voir émerger une proposition de loi permettant une meilleure indemnisation des victimes. Ces réparations, selon les auteurs, nécessiteront de “refonder” la loi de 2010 qui a créé le Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen).

Le “conclave” sur les retraites s’éternise et s’enlise

À la date butoir du conclave sur les retraites, impulsé par François Bayrou, les négociations entre partenaires sociaux se prolongent mardi soir mais ne progressent pas, au grand dam des syndicats.”Il n’y a toujours pas d’avancée”, a regretté en soirée Christelle Thieffinne, négociatrice de la CFE-CGC.Comme un écho à “la négociation n’a pas avancé”, tableau peint juste avant la pause déjeuner, à la mi-journée, par Yvan Ricordeau, représentant de la CFDT, qui a agité le spectre d’un échec.Entamées à 9h30, les discussions se sont arrêtées à 11h30, le temps d’un long déjeuner pour chaque camp. “L’après-midi, on a repris à 15h, on a parlé de pénibilité, puis à 16h, il y a eu une interruption de séance de deux heures à la demande du patronat et ils reviennent pour proposer… rien”, a regretté Mme Thieffinne. “Ça n’avance pas, le Medef (principale organisation patronale) ne veut pas participer à l’effort financier et refuse d’augmenter les cotisations”, a cinglé au moment de cette suspension Pascale Coton, négociatrice de la CFTC. – Le patronat “plante la négo” -La concertation a ensuite repris vers 18h00. Avec une partie patronale qui “plante la négo”, selon l’accusation lancée par la même représentante de la CFE-CGC, qui a décrit une “ambiance tendue”.Le Medef ne s’est pas présenté devant la presse de la journée. La CFE-CGC refuse toutefois de quitter la concertation: “C’est à eux, la partie patronale, de nous dire qu’ils refusent d’avancer”.Des plateaux repas ont été servis aux participants, pour reprendre les travaux après 20h. Pour alléger la pression, le Premier ministre, François Bayrou, s’est dit prêt lundi à accorder “quelques jours de plus” aux cinq participants encore présents: CFDT, CFTC, CFE-CGC côté syndical, Medef et CPME côté patronal. Mais pour les syndicats, pas question d’aller au-delà de la date butoir de mardi si le patronat n’avance pas.Les syndicats veulent en particulier obtenir que la pénibilité et l’usure soient prises en compte pour pouvoir partir avant 64 ans, l’âge légal fixé par la réforme Borne de 2023.  Et les représentants des salariés accusent le patronat de privilégier la reconversion plutôt que les départs anticipés en cas d’usure professionnelle.Parmi les autres “points durs”, la CFTC a également mis comme “ligne rouge” – objectif impératif – le passage à 66 ans de l’âge de départ sans décote (contre 67 ans), également rejeté par le patronat.- Prime seniors “pas évoquée” -Les syndicats ont en tout cas enterré la proposition sortie du chapeau lundi par François Bayrou d’une “prime” pour inciter les salariés seniors à retarder leur départ à la retraite.”Ce n’est ni une demande d’une organisation syndicale, ni d’une organisation patronale. Elle n’a fait l’objet d’aucun chiffrage et d’aucune étude de faisabilité, et pour l’instant, elle n’a pas été évoquée”, a souligné Yvan Ricordeau à la mi-journée.Même si ça ne faisait pas grand mystère depuis le début, le Medef a entériné depuis le 10 juin qu’il ne bougerait pas sur l’âge de départ à 64 ans. Ce n’est pas forcément une fin de non-recevoir pour les syndicats. Tout dépendra de ce que le patronat lâchera en termes de carrière des femmes, de pénibilité, ou d’augmentation de cotisations sociales.”S’il y a un accord (au conclave), il y aura débat au Parlement, mais je ne remettrai pas en chantier s’il n’y a pas d’accord”, a déclaré François Bayrou devant l’Assemblée nationale mardi. La fin du conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre. Il s’était engagé au début du processus à présenter un éventuel accord de cette concertation devant le Parlement. L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors qu’un déficit du système s’annonce à hauteur de 6,6 milliards d’euros en 2030.FO avait claqué la porte dès la première réunion le 27 février, la CGT et l’U2P (organe patronal pour les artisans) avaient à leur tour quitté mi-mars ce processus prévu initialement pour se conclure fin mai.Le Premier ministre avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”Nous avons toujours été extrêmement clair: si le Parlement n’avait pas le dernier mot (sur les retraites), c’était la censure”, a rappelé devant la presse mardi le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arthur Delaporte. pgr-lby-boc-sl/alu/cbn

L’Assemblée approuve la loi “simplification”, et la suppression des zones à faibles émissions

Après avoir fait planer le suspense jusqu’au bout, et malgré la division du camp gouvernemental, l’Assemblée nationale a adopté mardi le projet de loi de “simplification”, et sa mesure controversée d’abrogation des zones à faibles émissions contre la pollution de l’air.A l’issue de trois mois d’un examen totalement décousu par de multiples reports, le texte a été adopté par 275 voix contre 252, et ira devant une commission mixte paritaire, où sept députés et sept sénateurs devront s’accorder sur une mouture commune.Après le vote, la ministre chargée du Commerce et des PME Véronique Louwagie (Les Républicains) a défendu un texte “fortement attendu par le monde économique”.Les députés de l’alliance RN-ciottistes, de LR, du MoDem et d’Horizons ont largement voté pour (5 abstentions LR), comme certains indépendants de Liot. La gauche et les écologistes se sont massivement opposés au texte portant des “coups de tronçonneuse (…) à l’État de droit” et “la justice environnementale”, selon Anne Stambach-Terrenoir (LFI).Le temps d’un vote ils ont été rejoints par les deux tiers des députés macronistes du groupe Ensemble pour la République (quatorze députés EPR se sont abstenus, et huit ont voté pour). Le groupe escomptait rejeter le texte et avec lui des reculs sur des marqueurs du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, à commencer par les “zones à faibles émissions” (ZFE). LR et RN ont en effet inscrit dans la copie la suppression pure et simple de ces ZFE, qui excluent des véhicules anciens et polluants, avec le concours de certaines voix macronistes. Mais aussi celles de LFI, bien que le groupe soit opposé au reste du texte.La cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a salué sur X  une “victoire tant espérée par des millions de Français victimes d’une politique de ségrégation sociale inacceptable”. Elle a promis de faire “tout ce qu’il est humainement possible” pour confirmer ce résultat en commission mixte paritaire.”La santé publique et la lutte contre le dérèglement climatique et les pollutions ne devraient pas être les variables d’ajustement de calculs politiques”, a rétorqué la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. – La suite en CMP, et au Conseil constitutionnel ? -Pour le patron du groupe PS Boris Vallaud, le vote “révèle le scepticisme climatique d’une partie de l’hémicycle”. “C’est très inquiétant d’avoir un gouvernement pas gouverné, d’avoir une majorité, même relative, sans chef”, a-t-il ajouté. “Ni Emmanuel Macron ni Gabriel Attal n’ont le moindre impact sur leur camp”, a déploré la cheffe des Ecologistes Marine Tondelier sur X. “Ils voulaient se racheter une conscience en préservant les ZFE, mais même ça, ils n’en sont pas capables”, a-t-elle ajouté.Contre la gauche et une partie du bloc central, la droite et le RN ont aussi obtenu un franc recul du “zéro artificialisation nette” (ZAN), dispositif de lutte contre l’artificialisation des sols, en permettant aux collectivités de “dépasser jusqu’à 30%” la limite de surfaces aménageables.Des votes très médiatisés qui “écrasent tout”, y compris certains “compromis intéressants”, regrette le rapporteur Stéphane Travert (apparenté EPR), qui s’est lui-même abstenu. Il a souligné après le vote “plusieurs avancées majeures” du texte pour “la mise en Å“uvre de projets industriels et numériques”, ou pour soutenir “le commerce local”.Les alliés d’EPR au MoDem et à Horizons ont approuvé le texte, les deux groupes estimant que la mesure sur les ZFE a de grandes chances d’être rejetée au Conseil constitutionnel en tant que “cavalier législatif” – sans lien suffisant avec le texte initial.Éclectique, le texte prévoit une batterie de dispositions pour les particuliers, les entrepreneurs ou les commerçants, allant de la simplification du régime des baux commerciaux, à celle de la délivrance des licences IV.Il prévoit aussi de faciliter l’implantation de centres de données (“datacenters”), et de sécuriser le parcours juridique de projets d’infrastructure comme la controversée autoroute A69.Les principaux combats parlementaires ont tourné initialement autour de la simplification de l’action publique, et d’une revue des agences de l’État et organes consultatifs. Au final, une vingtaine d’instances sont visées par une possible suppression.