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Déchets toxiques: l’Alsace fera appel contre le confinement à Stocamine

La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a annoncé mercredi qu’elle interjetterait appel du jugement autorisant le confinement définitif de déchets toxiques sur le site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), inquiète d’une “menace environnementale et sanitaire grave”.Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté mardi les requêtes de la CEA (née de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), d’associations et de riverains, qui contestaient l’autorisation de confinement illimitée donnée par l’Etat.Le tribunal a jugé que le déstockage des 42.000 tonnes de déchets (cyanure, arsenic, mercure…) entreposés dans cette ancienne mine de potasse, option défendue par les requérants, n’était plus réalisable en toute sécurité notamment en raison de la dégradation des infrastructures.Dans un communiqué, la CEA “regrette ce jugement qui acte un abandon silencieux de la responsabilité publique, à commencer par celle de l’Etat, face à une menace environnementale et sanitaire grave, tant pour l’Alsace que pour le bassin rhénan”.Elle déplore “qu’aucune évaluation sérieuse n’a été faite sur la possibilité d’un déstockage partiel, progressif” des déchets.”Le tribunal choisit également d’ignorer l’opposition massive du public, pourtant exprimée de manière claire: 98% (1.571 contributions) d’avis négatifs lors de l’enquête publique, positions fermes des collectivités territoriales, alertes des autorités allemandes et experts suisses”, souligne la collectivité.Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, qui se bat depuis des années pour le déstockage de ces déchets toxiques, a aussi exprimé sa “déception” mardi après le jugement du tribunal administratif. Il a indiqué à l’AFP que l’association “ne s’interdit absolument aucune procédure légale pour faire revenir l’État à la raison dans ce dossier”. 

Déchets toxiques: l’Alsace fera appel contre le confinement à Stocamine

La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) a annoncé mercredi qu’elle interjetterait appel du jugement autorisant le confinement définitif de déchets toxiques sur le site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), inquiète d’une “menace environnementale et sanitaire grave”.Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté mardi les requêtes de la CEA (née de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), d’associations et de riverains, qui contestaient l’autorisation de confinement illimitée donnée par l’Etat.Le tribunal a jugé que le déstockage des 42.000 tonnes de déchets (cyanure, arsenic, mercure…) entreposés dans cette ancienne mine de potasse, option défendue par les requérants, n’était plus réalisable en toute sécurité notamment en raison de la dégradation des infrastructures.Dans un communiqué, la CEA “regrette ce jugement qui acte un abandon silencieux de la responsabilité publique, à commencer par celle de l’Etat, face à une menace environnementale et sanitaire grave, tant pour l’Alsace que pour le bassin rhénan”.Elle déplore “qu’aucune évaluation sérieuse n’a été faite sur la possibilité d’un déstockage partiel, progressif” des déchets.”Le tribunal choisit également d’ignorer l’opposition massive du public, pourtant exprimée de manière claire: 98% (1.571 contributions) d’avis négatifs lors de l’enquête publique, positions fermes des collectivités territoriales, alertes des autorités allemandes et experts suisses”, souligne la collectivité.Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, qui se bat depuis des années pour le déstockage de ces déchets toxiques, a aussi exprimé sa “déception” mardi après le jugement du tribunal administratif. Il a indiqué à l’AFP que l’association “ne s’interdit absolument aucune procédure légale pour faire revenir l’État à la raison dans ce dossier”. 

Au Brésil, un refuge pour pumas menacés par l’expansion urbaine

La chair à vif après avoir souffert une profonde entaille à la hanche, un puma, anesthésié sur un brancard, se fait soigner par des vétérinaires de l’association brésilienne Mata Ciliar.Ce mâle de cinq ans a été baptisé Barreiro, du nom du quartier où il a été retrouvé, dans un piège fabriqué avec un câble en acier.Le félin a été secouru par l’ONG, qui gère un refuge pour animaux sauvages à Jundiai, ville située à 90 km de Sao Paulo. “En raison de l’avancée de l’urbanisation sur son habitat naturel, quand le puma se déplace, il se perd entre les routes, les lotissements fermés ou autres interventions humaines”, explique à l’AFP Jorge Bellix, président de Mata Ciliar, qui a déjà soigné 32.000 animaux en près de 30 ans d’existence. “Si ça continue, nous assisterons malheureusement à l’extinction de plusieurs espèces en quelques années”, alerte-t-il. Le Brésil compte la plus grande diversité de félins sauvages au monde, avec neuf espèces répertoriées. Toutes, sont menacées d’extinction à cause de l’action humaine, notamment en raison de l’expansion urbaine effrénée.À quelques dizaines de kilomètres de Sao Paulo, la plus grande mégalopole d’Amérique Latine, les pumas voient l’homme se rapprocher de plus en plus de leur habitat naturel, la Mata Atlantica (forêt atlantique), biome où la faune brésilienne est la plus menacée.Ils sont ainsi exposés au risque d’être écrasés sur la route, électrocutés, empoisonnés, pris dans des pièges ou ciblés par des balles de braconniers.- “Situation critique” -Le long de l’autoroute qui mène vers le refuge à Jundiai, les lotissements et centre commerciaux poussent comme des champignons, comme autant de taches grises au milieu du vert émeraude de la forêt.Au total, 25 pumas et 10 jaguars sont soignés actuellement dans le refuge de l’ONG Mata Ciliar, vaste comme 40 terrains de football, où sont également accueillis des singes ou des loups à crinière.Les jaguars sont rares dans la Mata Atlantica, mais ils sont souvent victimes de trafic d’animaux et sont retirés de la jungle d’Amazonie (nord) ou des zones humides du Pantanal (centre-ouest) pour être amenés dans l’Etat de Sao Paulo (sud-est), le plus riche du pays.Parfois baptisée “jungle de pierre”, Sao Paulo est une mégalopole pleine de gratte-ciels où vivent 12 millions d’habitants, 21 millions si l’on compte toute la zone métropolitaine.Mais à quelques kilomètres de là, on trouve de vastes zones rurales, avec les denses forêts de la Mata Atlantica et des collines.Quand l’homme envahit le territoire du puma, affectant la chaîne alimentaire, le félin doit se déplacer pour survivre. C’est ainsi que Barreiro est tombé dans un piège. “Nous l’avons retrouvé dans un état terrible”, raconte la vétérinaire Cristiana Harumi, qui a participé au sauvetage.Au refuge, elle suture la large plaie ouverte au moment où le puma tentait de s’échapper du piège.”La situation est critique: les animaux de Sao Paulo sont en train de perdre la guerre contre l’urbanisation”, déplore la vétérinaire, qui espère que Barreiro pourra retrouver son milieu naturel dans trois mois.Le puma étant au sommet de la chaîne alimentaire, il est considéré comme un “bio-indicateur”: sa disparition serait un signe inquiétant du degré de dégradation de l’environnement.

Airbags Takata: Citroën rappelle toutes les C3 et DS3 en Europe après un nouvel accident mortel

Les airbags défaillants du fabricant Takata ont fait une deuxième victime en France métropolitaine, conduisant le constructeur automobile Citroën à demander mardi l’immobilisation immédiate de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d’équipement dangereux.La responsabilité des airbags Takata a été confirmée dans la mort d’une femme de 37 ans dans un accident sur l’autoroute le 11 juin à Reims. L’explosion de l’airbag dans sa Citroën C3 de 2014 a provoqué “de très graves blessures” ayant entraîné sa mort, a indiqué mardi le procureur de Reims François Schneider.Mardi, le ministre des Transports Philippe Tabarot a demandé l’immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3, afin de changer leurs airbags. Jusqu’à présent, certains conducteurs avaient été invités à faire remplacer leurs airbags, mais pas à cesser d’utiliser leurs véhicules.Citroën a réagi en fin de journée en demandant par la voie de son directeur Xavier Chardon auprès de l’AFP un rappel, appelé “stop drive”, dans toute l’Europe “compte tenu du contexte”. Cela signifie une immobilisation immédiate de toutes les voitures de modèle C3 et DS3, quelle que soit leur année de production, suivie d’une réparation.441.000 voitures Citroën C3 et DS3 fabriquées jusqu’en 2019 sont concernées en Europe, dont 82.000 en France, en plus de celles qui avaient déjà été immobilisées.”Il est important que les clients prennent contact avec nous”, a déclaré M. Chardon.”On ne fuit pas nos responsabilités. Les véhicules ont été rappelés, on va un cran plus loin avec un +stop drive+”, a-t-il ajouté en disant s’engager “personnellement à ce qu’il n’y ait plus un seul airbag Takata dans les Citroën”.Le groupe a précisé avoir envoyé le 20 mai une lettre recommandée à la future victime. Mais l’adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte et la lettre avait été renvoyée à l’expéditeur.- Scandale mondial -Depuis 2014, le scandale industriel des airbags défectueux de marque japonaise Takata secoue le secteur de l’automobile mondiale et a causé plusieurs décès.A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers le monde, afin de remplacer les airbags défectueux.L’accident de Reims est le deuxième accident mortel en métropole lié à ce sujet, a confirmé mardi le ministère des Transports. Le ministère des Transports a recensé au total 18 décès et 25 personnes blessées sur l’ensemble du territoire français, dont 16 décès et 24 personnes blessées dans les Outre-mer.En France, Citroën avait lancé une immobilisation de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord du pays début 2025, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe pour certains modèles. La mesure ne concernait pas jusqu’à présent les voitures fabriquées après 2013.Après des débuts chaotiques, notamment faute d’airbags en nombre suffisant, les rendez-vous de remplacement se sont enchaînés en concessions.Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans “stop drive”, avait été lancé au mois de mai 2025. “Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013″, a précisé un porte-parole de Stellantis.Près d’un tiers des véhicules doivent encore être réparés: sur plus de 690.000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants en France, 481.000 ont été traités, a indiqué Stellantis, soit 69,7% des véhicules concernés.”Cet accident pose notamment la question des analyses de risques réalisées par le constructeur”, a estimé le ministère dans un communiqué.Pour l’association UFC-Que choisir, “ce nouveau décès est inacceptable et aurait été évité si les mesures nécessaires avaient été mises en place par Stellantis”. Elle a porté plainte et demandé la création d’une commission d’enquête “afin que les dysfonctionnements soient identifiés et que les responsabilités soient pleinement établies”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s’est dessaisi au profit du parquet de Paris qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national.zl-tsz-sr-im/ak/ktr/nth

Bali: une trentaine de vols annulés après l’éruption d’un volcan

Au moins une trentaine de vols à destination et au départ de Bali, en Indonésie, ont été annulés après l’éruption d’un volcan situé à quelques centaines de kilomètres plus à l’est, ont annoncé mercredi l’aéroport international de l’île et les autorités.Selon le ministère indonésien des transports, quelque 14.000 passagers ont été affectés par les annulations de vols ou les retards, sans donner plus de précisions.Le mont Lewotobi Laki-Laki, un volcan à deux sommets situé sur l’île touristique de Florès, a projeté mardi une énorme colonne de cendres dans le ciel, selon les autorités, qui ont élevé le niveau d’alerte à son maximum.Les compagnies aériennes Jetstar et Virgin Australia ont annulé leurs vols à destination de villes australiennes. Air India, Air New Zealand, TigerAir (Singapour) et Juneyao Airlines (Chine) ont également suspendu des liaisons “en raison du volcan”, peut-on lire sur le site internet de l’aéroport international de Bali.”En raison de l’activité volcanique du Lewotobi Laki-Laki (…) plusieurs vols à l’aéroport I Gusti Ngurah Rai sont annulés”, a déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP Angkasa Pura Indonesia, l’exploitant de l’aéroport de Bali.Au total, 32 vols intérieurs ou internationaux, à destination ou au départ de Bali, ont été annulés, a précisé l’aéroport.La compagnie Jetstar a confirmé les annulations à destination et en provenance de Bali dans un communiqué sur son site internet, ajoutant que certains vols de l’après-midi seraient retardés jusqu’à ce que les cendres soient dissipées.”Selon les prévisions, le nuage de cendres devrait se dissiper plus tard dans la soirée (mercredi, NDLR). Par conséquent, les vols prévus cet après-midi seront reportés plus tard dans la soirée”, a indiqué la compagnie australienne à bas coût, filiale de Qantas et basée à Singapour.L’aéroport de Bali “fonctionne toujours normalement”, mais “cela dépend de l’itinéraire et de la compagnie aérienne”, a déclaré à l’AFP un agent du service clientèle, qui ne souhaitait pas donner son identité.Plusieurs vols intérieurs de la compagnie AirAsia à destination de l’aéroport de Labuan Bajo, sur l’île de Florès, ont également été annulés.L’aéroport Fransiskus Xaverius Seda, un aéroport plus petit situé à Maumere sur l’île de Florès, plus proche du volcan, a lui été fermé jusqu’à jeudi matin, ont déclaré les autorités locales sur les réseaux sociaux. Deux autres aéroports locaux situés sur la même île de Florès ont également été fermés temporairement mercredi, a annoncé le ministère indonésien des Transports.- Nouvelles secousses et éruptions -Mardi, il n’a été fait état d’aucun dégât ni aucune victime.Le porte-parole de l’Agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB), Abdul Muhari, a néanmoins indiqué dans un communiqué mardi soir qu’au moins un village a dû être évacué et que des pluies de cendres ont été signalées dans plusieurs villages hors de la zone d’exclusion.M. Muhari a annoncé mercredi que des secousses et des éruptions étaient toujours détectées mercredi matin.”Au moins 450 familles des villages touchés (…) se sont installées dans des logements temporaires équipés d’électricité et d’eau potable”, a-t-il ajouté.L’agence géologique indonésienne a recommandé aux habitants et aux touristes d’éviter toute activité dans un rayon d’au moins sept kilomètres autour du cratère du volcan pour éviter des pluies de cendre.En novembre, le Lewotobi Laki-Laki était entré en éruption à plusieurs reprises, faisant neuf morts, forçant des milliers de personnes à évacuer et provoquant l’annulation de nombreux vols internationaux vers Bali.Laki-Laki, qui signifie “homme” en indonésien et haut de 1.584 mètres, est accolé à un autre volcan plus calme mais plus grand, de 1.703 mètres, le Perempuan, ce qui signifie “femme”.L’Indonésie, un vaste archipel, connaît une activité sismique et volcanique fréquente en raison de sa position sur le “Cercle de feu” du Pacifique.

Japon: trois morts et plus de 220 personnes soignées à cause de la chaleur

Le Japon est touché depuis le début de la semaine par de fortes chaleurs, qui ont fait au moins 3 morts, avec des dizaines de personnes qui ont dû être prises en charge, ont indiqué mercredi les autorités locales.Quatorze villes ont enregistré des températures record pour un mois de juin, et le mercure a ainsi grimpé jusqu’à 34,4 degrés dans le centre de Tokyo, selon l’Agence météorologique japonaise (JMA).Au moins trois décès en lien avec les fortes températures ont été signalés par les autorités locales dans plusieurs régions, où des alertes “canicule” ont été émises.Mercredi, au moins 57 personnes ont reçu des soins d’urgence à Tokyo à cause de la chaleur, s’ajoutant aux 169 cas enregistrés mardi.La plupart des habitants de la capitale se sont adaptés à la chaleur, comme Junko Kobayashi, 73 ans, qui a montré à l’AFP son foulard rafraîchissant.”Je le trempe dans l’eau, puis je le noue autour de mon cou. C’est très rafraîchissant. Et j’utilise aussi un parapluie. Il bloque la lumière et la chaleur, donc on se sent plus au frais”, a-t-elle expliqué.Les autorités recommandent à la population, notamment aux personnes âgées, de ne pas sortir et de s’hydrater.”Pas besoin d’avaler de grandes quantités d’eau, juste quelques gorgées de temps en temps. C’est important de d’y penser”, a confié Naoki Ito, 80 ans.Chaque été, les autorités japonaises appellent la population – en particulier les seniors – à se protéger en restant dans des espaces climatisés.Les personnes âgées ont représenté plus de 80% des décès liés à la chaleur au cours des cinq dernières années, alors que l’été dernier a été le plus chaud enregistré dans l’archipel.Le pays connaît par ailleurs un afflux record de touristes, avec une hausse de 21% des visiteurs étrangers en mai par rapport à l’année précédente.”Il fait vraiment une chaleur de plomb”, a déclaré Jack Budd, un touriste australien de 31 ans, qui tente de trouver de l’ombre autant que possible avec son compagnon de voyage.”Même le vent est chaude, donc à moins d’entrer à l’intérieur, il est difficile d’y échapper”, a-t-il ajouté.

A Avranches, la galère de la rénovation thermique du “patrimoine remarquable”

Maisons en granit, fenêtres à six carreaux, persiennes blanches et toits en ardoise, l’uniformité des rues d’Avranches (Manche), est soignée, protégée par des règles de préservation du patrimoine avec lesquelles les propriétaires doivent ferrailler pour tout projet de rénovation, y compris thermique. A une vingtaine de kilomètres du Mont Saint-Michel, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le centre-ville d’Avranches est en pleine opération de revitalisation pour ramener des activités.Mais rénover un immeuble du 19e siècle à 100 mètres de la basilique Saint-Gervais d’Avranches est coûteux, Aline Duguet en sait quelque chose. Un enduit à la chaux lui a été imposé sur deux façades de son immeuble, ainsi qu’une entrée en bardage bois surmontée d’un toit en zinc marron, explique la propriétaire, 54 ans. Soit une dizaine de milliers d’euros supplémentaires, liés aux recommandations des Architectes des bâtiments de France (ABF), chargés par le ministère de la Culture de protéger le patrimoine.A 100 mètres, la rénovation de l’immeuble d’une ancienne boucherie fondée en 1945, avec la création de cinq logements, n’a pu se lancer que grâce à une aide financière substantielle de la mairie.Isolation des murs, des planchers, de la toiture, changement du système de chauffage, installation d’une ventilation, le bâtiment devrait passer d’une note G (très énergivore) au diagnostic de performance énergétique à B.Pour l’intérieur de l’ancien commerce et des trois logements pré-existants, le propriétaire, Claude Nouet, est libre. Mais l’extérieur doit rester le plus possible identique au passé, ce que contrôlent les ABF et la mairie, qui appliquent des règles de préservation du patrimoine sur tous les bâtiments situés à moins de 500 mètres d’un monument historique – ici, la basilique. – Bois et chaux -Un tiers des logements en France sont ainsi concernés par ces contraintes qui visent à préserver l’esthétique des villes et villages à la française. Jusqu’à  89% à Nancy ou 94% à Paris, selon un rapport sénatorial. “Encore beaucoup trop de projets sont stoppés ou freinés” par les ABF, critique Dan Lert, adjoint à la maire de Paris.A Avranches, chez M. Nouet, la disparition de la vitrine de la boucherie laissera place à des fenêtres de même taille et alignées avec les autres ouvertures de la façade, entourées d’un bardage en bois. Ailleurs en France, il arrive que les ABF refusent la pose de volets, de panneaux solaires et imposent des matériaux traditionnels (zinc, bois, etc.).  Avranches ne veut “pas appliquer des règles bêtes et méchantes” et essaie d’être souple : “Nous ne sommes pas absolument anti-PVC ou aluminium” pour les fenêtres, explique le maire David Nicolas qui cherche “une réponse adaptée” évitant “trop de dissonance”. – “Plus chères” -L’enjeu est esthétique autant que technique: il faut éviter de dégrader un vieux bâtiment avec des techniques modernes.Problème: ces exigences ne sont pas toujours compatibles avec celles de la rénovation énergétique et surtout quand il s’agit de mesurer le gain énergétique permis par des travaux, calcul dont dépend l’octroi de subventions.”Certains matériaux, notamment isolants, ne disposaient pas de résistance technique associée”, ce qui fausse le DPE, explique Clara Marchal, cheffe de projet au cabinet Urbanis, qui accompagne les propriétaires d’Avranches. Mais de plus en plus de fiches techniques sont publiées. Mais les préconisations ABF “coûtent quasi systématiquement plus chères”, affirme-t-elle, rappelant qu'”un appartement en centre ancien s’associe nécessairement à des contraintes et des surcoûts” par rapport au neuf.L’accumulation de contraintes bloque parfois les projets: impossibilité d’isoler la façade par l’extérieur, coût plus élevé, gain énergétique insuffisant pour obtenir des aides et même nécessiter de passer par le ministère de la Culture si le patrimoine est classé à l’Unesco, comme c’est le cas du Havre. “Quand on rend un avis défavorable” à des travaux, “pour nous c’est un échec, notre ADN d’architecte est de faire des projets”, défend Fabien Sénéchal, président de l’association nationale des ABF, qui déplore “faire souvent figure d’épouvantail”. Consciente des complexités créées par les multiples règles, Avranches a conçu un guide de travaux et organise des permanences mensuelles avec les ABF. Un système qui leur permet de retrouver leur “vocation de conseil aux propriétaires”, se félicite le maire David Nicolas.

Une ONG préconise de convertir d’anciennes mines de charbon en fermes solaires

Les mines de charbon à ciel ouvert abandonnées pourraient être réaménagées en centrales photovoltaïques pour accélérer la transition énergétique, préconise l’ONG Global Energy Monitor (GEM) dans un rapport publié mercredi.Cette ONG, établie aux Etats-Unis, estime que partout sur le globe des centaines d’anciens sites d’extraction de charbon pourraient être convertis en fermes solaires.”Plus de 300 mines de charbon à ciel ouvert récemment mises hors service pourraient accueillir environ 103 GW de capacité solaire photovoltaïque, et les grandes exploitations qui doivent prochainement fermer pourraient héberger 185 GW supplémentaires d’énergie solaire”, souligne l’organisation.Si ces sites miniers désaffectés étaient convertis en parcs solaires, la production d’énergie solaire mondiale pourrait augmenter de 15% d’ici à 2030, selon le GEM, ce qui représente à dire l’énergie dont a besoin un pays comme l’Allemagne pendant un an.Des pays comme la Chine, premier producteur au monde d’énergie solaire, ont déjà commencé à procéder à ce type de conversion. Le géant asiatique a déjà transformé 90 anciens sites miniers en fermes solaires, dont la capacité de production atteint 14 GW.Les conversions offrent plusieurs avantages, notamment une incitation financière à réhabiliter les sites de charbon abandonnés et l’opportunité de créer de nouveaux emplois dans les localités touchées par la fermeture des mines, souligne l’ONG.Ces projets peuvent toutefois se heurter à plusieurs obstacles, notamment celui du coût que représente la conversion d’anciennes mines en parcs solaires qui est plus onéreuse que l’installation de panneaux photovoltaïques sur des terrains vierges.Les sites miniers peuvent par ailleurs contenir des matériaux toxiques, souligne l’étude.

Recyclage des navires: des règles, des morts et des déchets

Mizan Hossain découpait une pièce en métal sur le pont supérieur d’un bateau sur la plage de Chittagong quand les vibrations l’ont déséquilibré, l’entraînant dans une chute de dix mètres.C’était en novembre sur un chantier de démolition non conforme aux normes internationales, comme la plupart des sites de démantèlement de navires au Bangladesh où la majorité finissent leur parcours.Tombé sans harnais, Mizan Hossain, 31 ans, a eu le dos broyé. “Je ne peux pas me lever le matin”, raconte-t-il assis devant la modeste maison où il vit avec sa femme, ses trois enfants et ses parents. Celui qui avait commencé gamin à découper des pans de bateaux sans protection ni assurance ne peut plus subvenir aux besoins des siens ni se soigner. “Pour être honnête, on mange un repas sur deux et je ne vois pas d’issue à ma situation”, confie-t-il.Depuis son village, en retrait de la plage au nord de Chittagong, les grues géantes des chantiers se dessinent à l’horizon. Ici, beaucoup d’hommes travaillent dans le secteur et partagent le même destin: peu avant la rencontre avec l’AFP en février, un des voisins de Mizan Hossain a eu les doigts de pied écrasés sur un autre chantier.A Chittagong, ville portuaire du sud du Bangladesh, le secteur de la démolition et du recyclage des navires fait travailler 20.000 à 30.000 personnes, en comptant les emplois indirects. Au prix de trop nombreux dégâts humains et environnementaux.Pour réguler cette industrie, l’une des plus dangereuses et polluantes, la convention internationale de Hong Kong sur le démantèlement des bateaux doit entrer en vigueur le 26 juin.Les règles strictes qu’elle doit imposer sur la protection des ouvriers et le traitement des déchets toxiques suffiront-elles pour changer la donne ?Les armateurs occidentaux ne risquent-ils pas d’en profiter pour envoyer leurs rebuts en Asie du Sud avec bonne conscience ? La majorité de leurs bateaux sont basés en Asie, centre névralgique du commerce maritime mondial.- Sur le sable – Ces dernières années, sur plus de 100.000 navires en circulation, environ 500 sont partis annuellement à la casse, certains vieux de plus de 80 ans.Près d’un tiers des 409 démantelés dans le monde en 2024 ont fini à Chittagong, d’après la coalition d’ONG Shipbreaking Platform. Les autres ont en majorité terminé en Inde, au Pakistan, en Turquie.Les chantiers bangladais offrent le meilleur prix pour le rachat des bateaux en fin de vie en raison d’un coût du travail dérisoire (salaire minimum mensuel de 115 euros). Le long de la plage de 25 km, des carcasses géantes de pétroliers ou de méthaniers sont alignées dans la vase, sous un soleil de plomb, minutieusement démontées par des ouvriers au chalumeau-coupeur.Dans les années 2000, “quand j’ai commencé, c’était extrêmement dangereux, les accidents étaient courants, les morts et les blessés réguliers”, se rappelle Mohammad Ali, leader syndical, qui a longtemps Å“uvré sans protection à démembrer des blocs de bateaux qui s’écroulaient sur le sable.Lui-même a été frappé à la tête par un morceau de métal, laissé des mois en incapacité. “Quand il y a un accident, vous êtes soit mort, soit handicapé”, affirme l’homme de 48 ans.Depuis 2009, au Bangladesh, en Inde et au Pakistan, 470 ouvriers sont morts, 512 gravement blessés sur de tels chantiers, selon Shipbreaking Platform.Récemment, notamment depuis la ratification par Dacca de la convention de Hong Kong en 2023, il y a eu un mieux, relève Mohamed Ali Sahin, fondateur d’un centre d’assistance aux ouvriers du secteur.Entre 2018 et 2022, il a recensé entre 10 et 20 morts par an à Chittagong, avec un pic à 22 en 2019. En 2023, cinq ouvriers sont morts dans des accidents du travail, sept en 2024, d’après son décompte – les autorités ne communiquent pas de bilans officiels.”Je rencontre des ouvriers tous les jours et ils me disent que la sécurité s’est améliorée”, dit-il. Mais des progrès restent à faire tant dans ce domaine que dans l’environnement, admet-il.Cette industrie est accusée d’avoir provoqué d’importants dégâts au Bangladesh, notamment sur la mangrove, avec le rejet en mer directement depuis la plage de boules d’hydrocarbures et le déversement dans des décharges à ciel ouvert d’amiante, matériau couramment utilisé dans les salles des machines.D’après une étude parue en 2024 dans le Journal of Hazardous Materials, le démantèlement des bateaux est responsable de niveaux de pollution aux métalloïdes (silicium, arsenic…) anormalement élevés dans les sols, le riz et les légumes de la région.- Millions d’euros – Concrètement, les nouvelles règles prévoient de former les ouvriers, de les équiper (casques, harnais, combinaisons) et imposent un protocole précis pour la décontamination des navires (amiante, gaz, eau de cale contaminée…). Chaque chantier doit posséder des infrastructures pour stocker les déchets dangereux.A Chittagong, sur une trentaine de chantiers en activité, seuls sept répondent aux nouveaux critères.Parmi eux, PHP, le plus moderne avec ses quelque 250 ouvriers. Son patron, Mohammed Zahirul Islam, accueille avec bonhomie sur le site où l’odeur de métal brûlé contraste avec les parterres de fleurs.Un méthanier japonais de 8.000 tonnes, le Surya Aki, y est démantelé, la proue reposant sur une plateforme de cale fixe et sèche en béton coulé au bord du rivage, surplombée de grues modernes.Des ouvriers casqués découpent la ferraille au chalumeau, une visière en plastique sur le visage qui les protège des éclats de métal – mais pas d’en respirer les fibres. Les critiques des ONG sur les conditions de travail et la pollution au Bangladesh agacent Mohammed Zahirul Islam: “Simplement parce que nous sommes d’Asie du Sud, avec la peau foncée, nous ne sommes pas capables d’exceller dans un domaine ?””Les bateaux sont fabriqués dans les pays développés (…)  Ensuite, ils sont utilisés par les Européens, les Occidentaux pendant 20 ou 30 ans et nous on les récupère (à la fin) pour quatre mois. Mais tout est de notre faute ! Il devrait y avoir une responsabilité partagée”, s’indigne le volubile quarantenaire.Mettre un chantier aux normes coûte des millions d’euros – près de neuf pour moderniser PHP.Mais les investisseurs nationaux et étrangers sont frileux, relève John Alonso de l’Organisation maritime internationale (OMI). Le secteur est en crise, avec deux fois moins de bateaux envoyés à la casse qu’avant le Covid, et le pays en proie à l’instabilité depuis que l’ex-Première ministre Sheikh Hasina a été chassée du pouvoir par des manifestations en août.- Amiante solidifiée – En attendant, à Chittagong, il n’y a toujours pas d’usine de traitement et de stockage des matières dangereuses présentes dans les bateaux (amiante, plomb, gaz, hydrocarbures). A PHP, l’amiante est retirée puis stockée sur place. Liton Mamudzer, expert en matières dangereuses pour le chantier, montre les cartons d’amiante solidifiée avec du ciment entreposés dans une salle dédiée. “Je pense qu’on a à peu près six à sept ans de capacité de stockage devant nous”, anticipe-t-il grossièrement.Une affirmation qui laisse sceptiques des ONG spécialisées comme Shipbreaking Platform ou Robin des Bois: certains bateaux contiennent des dizaines de tonnes d’amiante à bord.Quand aux contrôles laissés à la charge des autorités de chaque pays et au maintien des standards une fois la certification obtenue, ils sont questionnés par Walton Pantland de la confédération de syndicats IndustriALL.En septembre, un accident sur le chantier SN Corporation, pourtant déclaré conforme à la convention de Hong Kong, a coûté la vie à six ouvriers qui découpaient de la tuyauterie avec des chalumeaux à oxygène. Comme souvent la présence de gaz a provoqué une explosion.C’est symptomatique du “manque de réglementations internationales et nationales adéquates, de supervision et de protection des travailleurs” au Bangladesh malgré la convention de Hong Kong, a alors réagi Shipbreaking Platform.- A bon prix – Pour la directrice de cette ONG, Ingvild Jenssen, “la convention de l’OMI est une tentative de plusieurs armateurs de se débarrasser de la convention de Bâle” qui interdit aux Etats membres de l’OCDE d’exporter leurs déchets toxiques vers les pays en développement. Il s’agit, d’après elle, de leur permettre de se défaire de leurs navires toxiques à bon prix dans des chantiers d’Asie du Sud sans craindre de poursuites, en utilisant si nécessaire un pavillon de complaisance ou un intermédiaire.En Europe, les chantiers doivent être certifiés selon les règles de la Ship Recycling Regulation (SRR), plus contraignante que la convention de Hong Kong. Les armateurs ont l’obligation d’y faire dépecer les bateaux basés sur le continent ou battant pavillon européen. En bordure du canal de Gand-Terneuzen en Belgique, le directeur de la démolition navale du chantier Galloo, Peter Wyntin, balaye du regard son site surplombé de montagnes de ferraille.Un ancien patrouilleur de la marine irlandaise s’y fait désosser en ce début mai. Ici, tout est mécanisé, avec système d’égout et tri des déchets. Seuls cinq à six ouvriers travaillent à la démolition des bateaux, avec casque, visière et masque pour filtrer l’air empli de particules de métal. Une éolienne fournit l’électricité.Galloo a investi une dizaine de millions d’euros juste pour le traitement des eaux, à base de charbon actif et de bactéries biologiques, au gré du relèvement des normes année après année.”Nous, si on a un mort, on a l’inspection du travail qui débarque aussitôt et on est bons pour mettre la clef sous la porte.”- “25.000 pages” – Peter Wyntin voit d’un mauvais Å“il l’entrée en vigueur de la convention de Hong Kong alors que les chantiers de démolition européens (6% du total en 2024) peinent à survivre.Déjà, la certification de chantiers turcs, à Aliaga, a fait perdre une part conséquente de son activité aux entreprises de l’UE.”Le document, pour être conforme à la SRR pour les pays tiers, il doit faire 25 pages, pas plus. Nous, en tant que chantier agréé dans l’UE, on a peut-être 25.000 pages de législation” à respecter, critique-t-il.”On peut agréer des chantiers en Turquie, en Asie, mais ça reste toujours du +beaching+. Et le +beaching+, c’est une activité qu’on n’accepterait jamais ici en Europe”, peste-t-il. Le “beaching” désigne une technique utilisée par les chantiers d’Asie du Sud pour démonter les navires à même la plage. En avril, le chantier Galloo a ainsi vu rafler par un chantier turc un ferry de 13.000 tonnes, le Moby Drea basé à Gènes en Italie, qu’il convoitait pour le recycler. “Les chantiers approuvés par l’UE en Turquie aspirent pour des raisons économiques beaucoup de navires battant un pavillon européen”, confirme Jacky Bonnemains, fondateur de Robin des bois.- Décharges sauvages – Et pourtant. L’Observatoire de la santé et de la sécurité au travail turc a recensé huit décès depuis 2020 dans les chantiers d’Aliaga, spécialisés dans le démantèlement des bateaux de croisière.En mai, la municipalité d’Aliaga a dit constater que “les déchets dangereux étaient stockés d’une manière nocive pour l’environnement et que, dans certaines zones, ils étaient recouverts de terre”.”On estime que 15.000 tonnes de déchets dangereux sont dispersées dans la région d’une manière qui met en danger la santé humaine et environnementale en raison de méthodes de stockage sauvages”, a-t-elle posté sur son compte X avec des photos de décharges sauvages.Au Bangladesh, “des matières toxiques provenant des navires, dont de l’amiante, sont (…) dans certains cas revendues sur le marché de l’occasion”, relevaient dans un rapport de 2023 Shipbreaking Platform et Human Rights Watch.Sur la route qui longe la plage de Chittagong, tout se recycle. Les magasins débordent de mobilier, toilettes, générateurs, escaliers… directement tirés des carcasses démantelées à quelques mètres de là. Pendant ce temps, Rekha Akter, 24 ans et deux petits orphelins, pleure son mari mort les voies respiratoires brûlées dans l’explosion de septembre sur le chantier de SN Corporation où il était responsable de la sécurité. 

TF1 débarque sur Netflix en 2026, une première mondiale

Regarder “Koh Lanta”, “HPI” ou le 20H sur Netflix sera possible l’an prochain: la plateforme américaine diffusera les chaînes du groupe TF1 et les contenus de TF1+ à partir de l’été 2026, en vertu d’un partenariat inédit annoncé mercredi.Cet accord de distribution, dont la durée et le montant n’ont pas été dévoilés, permettra d’accéder à la fois aux cinq chaînes en direct de TF1 (TF1, leader des audiences en France, LCI, TMC, TFX, TF1 Séries films) et aux programmes de sa plateforme TF1+, de la série “Brocéliande” avec Nolwenn Leroy au télé-crochet “The Voice” en passant par les rencontres sportives. Tout cela “sans jamais avoir à quitter l’environnement Netflix” et son système de recommandation, précise un communiqué.Ce partenariat constitue une première mondiale, le géant du streaming n’ayant jusqu’alors jamais ouvert sa plateforme à un autre opérateur. TF1 et Netflix ont multiplié les collaborations ces dernières années, en coproduisant des séries comme “Le bazar de la charité” en 2019 et dernièrement le feuilleton quotidien “Tout pour la lumière”.Leur succès a “montré qu’il y avait une demande évidente”, a justifié auprès de l’AFP le co-directeur général de Netflix, Greg Peters, heureux d’aller plus loin avec le “plus grand diffuseur (privé, ndlr) de France”.”On a senti qu’il y avait une opportunité” avec “un public qui, en France, considère Netflix comme leur moyen d’accéder à la télévision”, a-t-il ajouté.Mais la décision peut surprendre de la part de TF1 à l’heure où le groupe audiovisuel, l’un des plus puissants d’Europe, ambitionne de faire de TF1+, lancée début 2024, la première plateforme de streaming gratuite dans l’Hexagone et la francophonie.”TF1+ est et restera au centre de notre stratégie”, a assuré à l’AFP le PDG de TF1, Rodolphe Belmer, vantant un partenariat “vraiment complémentaire” dans un contexte de fragmentation des audiences et d’augmentation du visionnage à la demande.Toucher les abonnés de Netflix, “très nombreux” et attachés à ce service payant, doit permettre, selon lui, d’augmenter l’audience des programmes de TF1, “monétisés uniquement ou principalement par la publicité”, pour “financer la meilleure offre de programmes possible pour le public francophone”. – “Nouveau modèle” -“Nous nous sommes bien sûr posé la question de la cannibalisation de TF1+ et nous avons fait beaucoup d’analyses” qui laissent penser que l’opération “sera nettement positive pour nous en termes d’audience”, a fait valoir M. Belmer, qui met souvent en avant la concurrence de YouTube, plateforme gratuite.De son côté, Netflix, qui a franchi en 2022 le cap des 10 millions de foyers français abonnés et a augmenté ses tarifs en France en avril, profitera de nouveaux contenus “complémentaires” à son catalogue, selon Greg Peters. “TF1 est très bon dans le domaine du sport et des émissions en direct, où nous ne sommes pas très présents pour l’instant, même si nous sommes en train de les développer”, a ainsi expliqué le dirigeant à l’AFP.Le géant du streaming s’est notamment illustré fin 2024 en diffusant en direct deux matchs de la ligue professionnelle de football américain NFL et un match de boxe entre le YouTubeur Jake Paul et Mike Tyson.Greg Peters se réjouit également de pouvoir proposer les feuilletons quotidiens de TF1 comme “Demain nous appartient” et “Ici tout commence”, un genre apprécié des abonnés, selon lui.En témoigne la “bonne performance”, d’après M. Peters, de “Tout pour la lumière”, lancée vendredi sur Netflix, puis sur TF1 et TFX lundi, qui démontre “la puissance de ce modèle”.Interrogés sur la répartition des revenus publicitaires dans le cadre du nouvel accord, les deux dirigeants n’ont pas commenté. Quant à la potentielle extension de ce partenariat à d’autres acteurs en France et à l’étranger, rien n’est pour l’heure prévu chez Netflix comme TF1. “Nous avons, très franchement, beaucoup de travail à faire” avant de penser à la suite, a expliqué Greg Peters. “C’est un nouveau modèle (…) nous voulons que tout le monde soit satisfait”.”Nous sommes totalement concentrés” sur cet accord qu’il faudra concrétiser auprès des consommateurs “mais aussi auprès du marché publicitaire”, a abondé Rodolphe Belmer.