AFP Top News

Contrôle de migrants aux frontières dans les gares et bus: “4.000” forces de l’ordre mobilisées, annonce Retailleau

Quelque “4.000” forces de l’ordre seront mobilisées mercredi et jeudi lors d’opérations de contrôles nationales contre l’immigration illégale dans les gares et les bus, a annoncé mercredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.”Dans ces 48 heures, on va mobiliser 4.000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle (armée, NDLR) pour interpeller des clandestins”, a détaillé Bruno Retailleau sur Cnews et Europe 1.”Depuis le début de l’année, nous en avons interpellé 47.000″, a affirmé Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l’immigration son thème de prédilection.Dans une note adressée notamment aux préfets et consultée par l’AFP, le ministre de l’Intérieur a donné des instructions pour que soit menée une opération nationale de contrôle “des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ”. Celui qui est aussi chef de file des Républicains a vanté dans ce document une “augmentation conséquente d’interception d’ESI (étrangers en situation irrégulière) ces dernières semaines (+28%)” et une “opération nationale de contrôle des flux”, menée les 20 et 21 mai et ayant débouché sur plus de 750 interpellations.Plusieurs syndicats (CGT, Solidaires et FSU) ainsi que le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) ont dénoncé “une opération xénophobe prenant pour bouc émissaire les plus précaires parmi les précaires”.Ces opérations “s’apparentent à des +rafles+”, ajoute leur communiqué, en déplorant une “escalade nauséabonde visant des travailleurs et travailleuses qui se rendent sur le lieu de travail et qui aujourd’hui et demain, un peu plus que d’habitude, le feront la peur au ventre”.  Mercredi, le ministre de l’Intérieur a déclaré avoir “réintroduit de façon beaucoup plus serrée qu’avant” le contrôle aux frontières, avec une “force frontière” composée de policiers, gendarmes, douaniers et militaires. “Ce que je veux dire, c’est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France de la façon la plus ferme et la plus définitive”, a-t-il lancé.

Tentatives de suicide, automutilations: “hausse massive” des hospitalisations d’adolescentes et de jeunes femmes

Alors que la santé mentale est grande cause nationale en 2025, les hospitalisations d’adolescentes et de femmes jeunes pour tentatives de suicide ou automutilations ont augmenté massivement l’an dernier en France, notamment chez les 10-14 ans, selon des chiffres publiés mercredi.Près de 82.000 personnes âgées de 10 ans ou plus ont été hospitalisées au moins une fois pour un geste auto-infligé l’an dernier, soit une hausse de 6% comparé à 2023, et près des deux tiers d’entre elles (64%) étaient des femmes, précise le service statistique des ministères sociaux (Drees).Cela recouvre le nombre de tentatives de suicide et d’automutilation non suicidaires (scarifications, brûlures, coups contre un mur…) mais n’inclut pas les passages aux urgences sans hospitalisation, ni les hospitalisations en psychiatrie, en soins de suite ou à domicile.Si le nombre de patients hospitalisés a peu varié de 2013 à 2019, avant de diminuer fortement en 2020, il “augmente continûment depuis”, indique la Drees, qui s’appuie sur les données du système national de données de santé (SNDS).La France connaît des hausses d’hospitalisations d’adolescentes et de femmes jeunes pour tentatives de suicide ou automutilations “massives”, constate-t-elle. Chez “les très jeunes filles âgées de 10 à 14 ans”, elles ont bondi de 22% entre 2023 et 2024, chez les 15-19 ans de 14%.Le nombre de patientes plus âgées a aussi progressé: de 4% pour les 20-24 ans et de 9% pour les 25-29 ans, “deux classes d’âge avec le plus de personnes hospitalisées”. Après avoir très fortement progressé entre 2020 et 2021, le nombre d’hospitalisations de patientes de moins de 20 ans a reflué en 2022 et 2023, avant de repartir à la hausse en 2024. A contrario, le nombre d’hospitalisations de femmes de 40 à 60 ans a baissé régulièrement depuis 2012.Chez les hommes, majoritaires parmi les décès par suicides, les hospitalisations pour tentatives de suicides ont augmenté de +17% chez les 15-19 ans, +8% chez les 20-24 ans et +7% chez les 25-29 ans comparé à 2023, et de +9% chez les 40-44 ans.”La brutale dégradation de la santé mentale d’une importante minorité d’adolescentes et de femmes de moins de 30 ans est un phénomène international apparu dans les années 2010, que la crise sanitaire de 2020 paraît avoir accentué”, rapporte la Drees. “Bien qu’il soit difficile de déterminer les causes de cette détérioration, une hypothèse semble se démarquer, pointant le mésusage des réseaux sociaux et les agressions spécifiques à cette population qui peuvent y avoir lieu”, note-t-elle. Le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder a annoncé le 11 juin un plan pour la santé mentale et la psychiatrie, qui a largement déçu les professionnels de santé.

Ultime opération sauvetage pour le conclave des retraites

Pour éviter l’échec après presque quatre mois de concertation, le conclave des retraites initié par François Bayrou se donne une journée de plus pour conclure, le 23 juin, mais le patronat ne cache pas ses doutes, et l’opposition de gauche demande des comptes au Premier ministre.Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, s’est montrée la plus allante mercredi au lendemain d’une longue séance de négociation, à l’issue de laquelle les désaccords semblaient encore profonds.”La CFDT sera au rendez vous lundi”, a-t-elle indiqué à l’AFP. “Il y a des avancées sociales qu’on doit pouvoir concrétiser notamment pour les +essentiels+” que sont entre autres le sujet des femmes, a-t-elle poursuivi.Mais le patron du Medef Patrick Martin s’est dit plus tôt sur France 2 “très réservé” sur la présence de l’organisation patronale à l’ultime réunion, même s’il doit encore “consulter ses instances”.”Nous n’étions pas demandeurs que cette réforme soit réexaminée. A bas bruit, certains sont en train de la détricoter. Or, notre pays a besoin de travailler plus”, a-t-il estimé, s’opposant à des propositions syndicales qui vont “dans le sens d’une altération du financement” des retraites.”Si le patronat ne vient pas le 23, on saura qui a mis fin aux négociations et ce ne sera pas nous!”, a commenté auprès de l’AFP Cyril Chabanier, patron de la CFTC, qui assène encore: “quand Patrick Martin dit ce matin +on ne bougera pas+, c’est sûr qu’une dernière réunion ne servira à rien”.La CFE-CGC va “rester jusqu’au bout”, a assuré son président François Hommeril sur BFM Business, même si Christelle Thieffinne, négociatrice de ce syndicat, est “pessimiste” pour un accord.- “Lignes écarlates” – La CPME (patronat des petites et moyennes entreprises) devrait revenir lundi à la table des négociations, mais avec des “lignes rouges, voire écarlates”, avait de son côté prévenu Eric Chevée, son représentant, après la longue et infructueuse journée de négociations qui s’est prolongé tard dans la nuit de mardi à mercredi.Dans l’incapacité de se mettre d’accord sur un texte commun, les partenaires sociaux se sont séparés en convenant qu’il reviendrait à Jean-Jacques Marette, l’animateur des discussions, de proposer lundi un texte de synthèse, un “texte de la dernière chance” selon l’expression de Christelle Thieffinne.Parmi toutes les propositions qui pourraient être retenues pour dégager un accord, les mesures en faveur des femmes semblent les plus consensuelles, selon les participants à l’issue des discussions.Les femmes qui ont eu des enfants verraient leur retraite calculée sur les 24 meilleures années (1 enfant), ou 23 meilleures années (2 enfants), d’après les indications fournies par les participants.Sur la pénibilité, les termes de l’accord potentiel semblent plus confus. Pour répondre à une demande insistante de la CFDT, le patronat accepterait l’instauration d’un compte pénibilité, prenant en considération les manutentions manuelles de charge, les postures pénibles et les vibrations mécaniques. Mais le patronat privilégiera-t-il la reconversion au départ anticipé en retraite ?Sur l’âge de départ sans décote, l’accord se ferait autour d’un âge abaissé à 66 ans et demi contre 67 ans. L’âge de départ sans décote est l’âge auquel il est possible de partir sans pénalité, même si l’on n’a pas cotisé le nombre de trimestres exigés (172). Il semble acquis que le dispositif des carrières longues soit alors restreint et ne puisse plus bénéficier aux personnes ayant travaillé avant l’âge de 21 ans.- CSG, retraités -Pour parvenir à l’équilibre financier en 2030, la CSG serait augmentée pour les retraités aux revenus moyens ou supérieurs, et les retraites pourraient être sous-indexées de 0,8 point par rapport à l’inflation en 2026, et 0,4 point en 2027.La prime seniors, évoquée en début de semaine par François Bayrou, serait elle enterrée.La réussite ou non de ce conclave est un instant de vérité pour le Premier ministre, qui avait lancé ce nouveau format de discussions après un compromis noué avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement.”A partir du moment où ce conclave n’aboutit pas sur l’abrogation de la réforme des retraites, nous déposerons une motion de censure”, a promis Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise, mercredi sur RTL, même si LFI aura besoin de l’appui d’autres groupes à gauche pour pouvoir techniquement la déposer.”Il faut qu’on mette cette question des retraites derrière, ça fait depuis deux ans qu’on ne parle que de ça”, a plaidé Astrid Panosyan-Bouvet.L’idée de ce conclave était principalement de rendre moins impopulaire la réforme des retraites Borne de 2023, qui porte progressivement de 62 à 64 ans le départ à la retraite. Tout en visant l’équilibre financier, alors que le déficit du système est annoncé à 6,6 milliards d’euros en 2030.pgr-lby-grd-bat/alu/dsa

Nouvelle-Calédonie: le leader kanak Christian Tein appelle à une sortie “par le haut”

Le leader indépendantiste kanak Christian Tein, tout juste libéré après un an de détention provisoire, a espéré mercredi une sortie “par le haut” de la crise néo-calédonienne, réaffirmant avoir toujours eu une “démarche pacifique” et appelant la France à ne pas “galvauder sa parole”.”J’ai toujours contesté l’ensemble des charges qui me sont reprochées”, a insisté le président du FLNKS, dans sa première déclaration depuis sa sortie le 12 juin de la prison de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin), lors d’une conférence de presse à Montpellier, en présence de ses avocats.Poursuivi dans le cadre de l’enquête sur les émeutes qui ont fait 14 morts en Nouvelle-Calédonie en mai 2024, M. Tein, à l’époque chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), reste mis en examen pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs, a précisé Me Florian Medico. Il est également placé sous statut de témoin assisté pour complicité de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique et provocation directe au groupement armé suivi d’effets. Revenant sur son arrestation et son transfert en métropole, où il a passé “près d’un an à l’isolement”, M. Tein a pudiquement évoqué “un moment difficile à passer”, rappelant avoir été gardé à vue puis transféré “menotté”: “Ce n’était pas possible, au XXIe siècle, pour un grand pays de lumières tel que la France”, a-t-il observé, au sujet de son “premier voyage en métropole”.Revenant sur son combat politique, le leader kanak, 57 ans, chemise à fleurs, a expliqué avoir toujours agi dans “le cadre fixé par l’accord de Nouméa” de 1998, qui a transféré progressivement des compétences à la collectivité et permis l’organisation de trois référendums d’autodétermination entre 2018 et 2021.Mais si ces trois scrutins ont vu la victoire du non à l’indépendance, le dernier, boycotté par les indépendantistes, est resté contesté, aboutissant, avec la cristallisation des divisions entre loyalistes et indépendantistes autour d’un projet de réforme du corps électoral calédonien, à ces émeutes de mai 2024, qui ont fait deux milliards d’euros de dégâts.- “Un beau gâchis” -“C’est un beau gâchis”, “je suis terriblement triste pour mon pays”, a insisté le dirigeant kanak, élu à la tête du FLNKS durant sa détention: “J’étais, comme tout le monde, déconcerté”, a-t-il raconté, évoquant ce matin où il s’est réveillé “avec l’insurrection dans les quartiers de Nouméa”.Mais “il n’a jamais été question de sacrifier des vies”, a-t-il assuré, mettant en cause les “charges” des forces de l’ordre “contre les jeunes”: “Et puis malheureusement après ça, c’est un peu comme ce qui s’est passé dans vos quartiers, ça s’est enchaîné”.Interrogé sur son éventuelle participation aux discussions qu’Emmanuel Macron souhaite organiser début juillet à l’Élysée avec les responsables calédoniens, M. Tein a rappelé qu'”une convention du FLNKS est prévue le 28 juin, pour décider dans quel cadre les discussions doivent se poursuivre”.”Si je suis là tant mieux”, a-t-il reconnu, répétant que “jamais il ne s’est considéré être irremplaçable”. Mais “il faudra qu’on trouve les voies pour sortir par le haut. On ne peut pas répéter tous les 30 ans la même chose”, a poursuivi M. Tein, désireux, “avec le gouvernement français, de se projeter et de (…) fixer une voie vers la pleine souveraineté” pour le “caillou”. Appelant à la “désescalade” et à “ramener de la sérénité”, le leader indépendantiste a regretté, durant cette crise, “l’entêtement de certains membres du gouvernement à amener ce dossier dans le mur”, sans donner de noms: “La parole que la France elle donne, elle a de la valeur, mais j’ai l’impression que ces derniers temps on a galvaudé la parole de la France”, a-t-il accusé.Plus direct, Me Roux a rappelé lui les propos du ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, aujourd’hui ministre de la Justice, qui avait traité Christian Tein et ses camarades “de mafieux et de voyous”: “de telles injures étaient totalement inappropriées”. Une certitude en tous cas pour les avocats du militant kanak: le dossier judiciaire de leur client est “vide” et son innocence devra être “intégralement reconnue”. “Il n’y a pas besoin d’amnistie. Ils sont innocents”, a martelé Me Roux.

Face aux canicules, comment l’eau froide de la Seine rafraîchit Paris

Le weekend prochain, qui s’annonce chaud à Paris, un dédale de tuyaux colorés Å“uvrera à marche forcée sous les quais de la Seine: depuis 1991, l’eau du fleuve est pompée pour créer du froid dans plus de 800 bâtiments parisiens, dont le Louvre, un système encore peu développé dans le monde.”Mais c’est comme dans Batman!” s’exclame un passant du très chic et touristique 8e arrondissement de Paris, au moment où une plaque aux allures de bouche d’égout se soulève lentement, dévoilant un escalier en colimaçon vers les profondeurs.Plusieurs dizaines de mètres plus bas s’étend le plus grand réseau de froid d’Europe.Ce type de système est ancien: le siège de l’ONU à New York se refroidit avec l’East River depuis les années 1950. Mais il nécessite tant de planification urbaine et de travaux qu’il reste rare. La France n’en comptait qu’une quarantaine en 2023.Le procédé est le même que pour un réseau de chauffage urbain mais agit de manière inversée, via un système d’échangeur thermique entre les canalisations du réseau de froid et celles du réseau interne du bâtiment.Mais contrairement à la climatisation conventionnelle, il ne rejette pas d’air chaud dans les rues, et offre d’importants gains de consommation énergétique (-50%), d’eau (-65%), d’utilisation de produits chimiques (-80%) et d’émissions de CO2 (-50%), indique Fraîcheur de Paris, une société codétenue par Engie, qui gère une centaine de réseaux de froid à l’étranger dont Barcelone, Singapour et Dubaï, et la RATP.- “Maladaptations” -“Avec les thermomètres qui s’envolent, les villes ont besoin (…) de remplacer les solutions autonomes” comme les climatiseurs individuels, qui contribuent à réchauffer encore davantage l’atmosphère et sont “des maladaptations”, explique Raphaëlle Nayral, secrétaire générale de Fraîcheur de Paris.”À Paris, où les vagues de chaleur pourraient faire monter le thermomètre jusqu’à 50°C en 2050, si on n’offre pas d’alternatives” à la climatisation, “on rendra cette ville complètement inhabitable”, dit-elle.Dans des zones fortement équipées en climatisations, les études montrent qu’elles peuvent augmenter de l’ordre de 0,5 degré la chaleur des centres urbains, avec des projections jusqu’à +2 à 3°C si le taux d’équipement continue de progresser. Elles représentent par ailleurs 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’ONU, notamment car les gaz réfrigérants, très réchauffants pour l’atmosphère, ont tendance à fuir.Les 12 centrales de production de froid à Paris envoient, via 110 km de conduites souterraines, de l’eau refroidie à environ 4°C vers les 867 sites abonnés, dont l’Assemblée nationale.L’été, la Seine sert de refroidisseur naturel aux “groupes froid” des immeubles. Et quand sa température est inférieure à 8-10°C, le simple échange thermique avec le fleuve permet de rafraîchir directement le réseau de distribution, ce qui reste utile en hiver aux salles de serveur ou aux centres commerciaux.- Le “chant de la Seine” -Dans la station du 8e arrondissement, étendue sur 4 étages et 30 mètres de profondeur, l’eau pompée dans la Seine circule dans un réseau de cuves noires et de gros tuyaux verts dans un vacarme strident.”C’est un peu le chant de la Seine qu’on entend”, note en souriant Mme Raynal, au milieu du vrombissement des compresseurs.Le processus est soumis à de nombreuses normes: l’eau de la Seine ne doit jamais entrer en contact direct avec celle des circuits de refroidissement et ne doit pas être rejetée dans le milieu naturel s’il y a plus de 5°C d’écart avec le fleuve, pour ne pas augmenter sa température et endommager son écosystème.À Paris, ce réseau de froid dessert principalement des bâtiments tertiaires (bureaux, grands magasins, musées, salles de spectacles, etc.).Mais l’idée est de l’étendre à des maisons de retraite, écoles ou crèches.”On a un premier hôpital, celui des Quinze-Vingt, qui vient d’être raccordé. D’ici 2042, le réseau devrait être plus que doublé, avec 245 km de réseaux de distribution (…) pour offrir de nouvelles coques de fraîcheur quand la ville est en surchauffe”, explique Mme Nayral.Pour les particuliers, cela sera “à plus long terme”, en raison des multiples rénovations nécessaires pour raccorder les immeubles d’habitation au réseau.

Face aux canicules, comment l’eau froide de la Seine rafraîchit Paris

Le weekend prochain, qui s’annonce chaud à Paris, un dédale de tuyaux colorés Å“uvrera à marche forcée sous les quais de la Seine: depuis 1991, l’eau du fleuve est pompée pour créer du froid dans plus de 800 bâtiments parisiens, dont le Louvre, un système encore peu développé dans le monde.”Mais c’est comme dans Batman!” s’exclame un passant du très chic et touristique 8e arrondissement de Paris, au moment où une plaque aux allures de bouche d’égout se soulève lentement, dévoilant un escalier en colimaçon vers les profondeurs.Plusieurs dizaines de mètres plus bas s’étend le plus grand réseau de froid d’Europe.Ce type de système est ancien: le siège de l’ONU à New York se refroidit avec l’East River depuis les années 1950. Mais il nécessite tant de planification urbaine et de travaux qu’il reste rare. La France n’en comptait qu’une quarantaine en 2023.Le procédé est le même que pour un réseau de chauffage urbain mais agit de manière inversée, via un système d’échangeur thermique entre les canalisations du réseau de froid et celles du réseau interne du bâtiment.Mais contrairement à la climatisation conventionnelle, il ne rejette pas d’air chaud dans les rues, et offre d’importants gains de consommation énergétique (-50%), d’eau (-65%), d’utilisation de produits chimiques (-80%) et d’émissions de CO2 (-50%), indique Fraîcheur de Paris, une société codétenue par Engie, qui gère une centaine de réseaux de froid à l’étranger dont Barcelone, Singapour et Dubaï, et la RATP.- “Maladaptations” -“Avec les thermomètres qui s’envolent, les villes ont besoin (…) de remplacer les solutions autonomes” comme les climatiseurs individuels, qui contribuent à réchauffer encore davantage l’atmosphère et sont “des maladaptations”, explique Raphaëlle Nayral, secrétaire générale de Fraîcheur de Paris.”À Paris, où les vagues de chaleur pourraient faire monter le thermomètre jusqu’à 50°C en 2050, si on n’offre pas d’alternatives” à la climatisation, “on rendra cette ville complètement inhabitable”, dit-elle.Dans des zones fortement équipées en climatisations, les études montrent qu’elles peuvent augmenter de l’ordre de 0,5 degré la chaleur des centres urbains, avec des projections jusqu’à +2 à 3°C si le taux d’équipement continue de progresser. Elles représentent par ailleurs 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’ONU, notamment car les gaz réfrigérants, très réchauffants pour l’atmosphère, ont tendance à fuir.Les 12 centrales de production de froid à Paris envoient, via 110 km de conduites souterraines, de l’eau refroidie à environ 4°C vers les 867 sites abonnés, dont l’Assemblée nationale.L’été, la Seine sert de refroidisseur naturel aux “groupes froid” des immeubles. Et quand sa température est inférieure à 8-10°C, le simple échange thermique avec le fleuve permet de rafraîchir directement le réseau de distribution, ce qui reste utile en hiver aux salles de serveur ou aux centres commerciaux.- Le “chant de la Seine” -Dans la station du 8e arrondissement, étendue sur 4 étages et 30 mètres de profondeur, l’eau pompée dans la Seine circule dans un réseau de cuves noires et de gros tuyaux verts dans un vacarme strident.”C’est un peu le chant de la Seine qu’on entend”, note en souriant Mme Raynal, au milieu du vrombissement des compresseurs.Le processus est soumis à de nombreuses normes: l’eau de la Seine ne doit jamais entrer en contact direct avec celle des circuits de refroidissement et ne doit pas être rejetée dans le milieu naturel s’il y a plus de 5°C d’écart avec le fleuve, pour ne pas augmenter sa température et endommager son écosystème.À Paris, ce réseau de froid dessert principalement des bâtiments tertiaires (bureaux, grands magasins, musées, salles de spectacles, etc.).Mais l’idée est de l’étendre à des maisons de retraite, écoles ou crèches.”On a un premier hôpital, celui des Quinze-Vingt, qui vient d’être raccordé. D’ici 2042, le réseau devrait être plus que doublé, avec 245 km de réseaux de distribution (…) pour offrir de nouvelles coques de fraîcheur quand la ville est en surchauffe”, explique Mme Nayral.Pour les particuliers, cela sera “à plus long terme”, en raison des multiples rénovations nécessaires pour raccorder les immeubles d’habitation au réseau.

Vague de chaleur attendue sur la France avec un pic prévu samedi

Les températures vont grimper en France ces prochains jours jusqu’à 38°C localement, une vague de chaleur qui atteindra son pic samedi avant un refroidissement attendu dimanche, a annoncé mercredi Météo-France. Les températures vont progressivement monter jeudi, puis vendredi, et enfin jusqu’à la “journée de samedi qui devrait constituer le pic de cet épisode, notamment sur la région de l’Ouest, avec des valeurs qui seront fréquemment situées entre 34 et 37 voire 38 degrés”, a indiqué François Gourand, prévisionniste au sein de l’établissement public, lors d’une conférence de presse.La nuit de jeudi à vendredi “sera elle-même très chaude sur ces régions de l’Ouest, avec des températures qui souvent ne descendront pas sous les 20 degrés en températures minimales”, phénomène nocturne qui devrait encore s’accentuer la nuit suivante, a-t-il ajouté.Le prévisionniste s’attend ensuite à un “rafraîchissement pour la journée de dimanche qui devrait être assez marqué”, notamment sur l’Ouest, avec une chaleur qui devrait cependant persister à l’Est du pays.Météo-France a déjà placé un certain nombre de départements de l’Ouest et d’Auvergne-Rhône-Alpes en vigilance jaune canicule (“soyez attentifs”) à partir de jeudi midi, mais prévoit d’en placer certains en orange (“soyez très vigilant”) plus tard dans la semaine. – vigilance orange -“On va relever le niveau de vigilance au niveau orange dès vendredi sur une partie de la région allant du Poitou-Charentes à la Bretagne. Il est encore un petit peu tôt pour préciser exactement les départements concernés”, a indiqué Valérie Scavarda, de Météo-France.Ces niveaux de vigilance sont établis non seulement en fonction des températures mais aussi des particularités de chaque département (les populations sont par exemple plus habituées aux forte chaleur dans le Sud) et de critères sanitaires. Cette chaleur est causée par le blocage d’un anticyclone sur la France, situation parfois qualifiée de “blocage en oméga” car la forme des masses d’air sur la carte évoque la lettre grecque. Une dépression d’altitude sur l’Atlantique va faire remonter des masses d’air chaud présentes sur la péninsule ibérique.La situation concerne aussi d’autres pays de l’ouest de l’Europe: “il fait déjà très chaud en Espagne actuellement” et on s’attend “certainement à un coup de chaud assez marqué sur l’Angleterre, notamment pour la journée de samedi”, précise François Gourand.Concernant la France, “ces niveaux de chaleur sont remarquables pour un mois de juin, sans pour autant être inédits”, rappelle Matthieu Sorel, climatologue chez Météo-France.Le pays a déjà connu deux vagues de chaleur notables en juin ces dernières années, l’une en 2019 et une autre, plus précoce, en juin 2022. La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.Le réchauffement climatique rend les vagues de chaleur plus précoces et tardives, plus fréquentes, plus longues et plus intenses. “La question n’est pas de savoir si nous aurons 50 degrés, mais plutôt quand est-ce que nous aurons 50 degrés en France”, prévient Matthieu Sorel.

Vague de chaleur attendue sur la France avec un pic prévu samedi

Les températures vont grimper en France ces prochains jours jusqu’à 38°C localement, une vague de chaleur qui atteindra son pic samedi avant un refroidissement attendu dimanche, a annoncé mercredi Météo-France. Les températures vont progressivement monter jeudi, puis vendredi, et enfin jusqu’à la “journée de samedi qui devrait constituer le pic de cet épisode, notamment sur la région de l’Ouest, avec des valeurs qui seront fréquemment situées entre 34 et 37 voire 38 degrés”, a indiqué François Gourand, prévisionniste au sein de l’établissement public, lors d’une conférence de presse.La nuit de jeudi à vendredi “sera elle-même très chaude sur ces régions de l’Ouest, avec des températures qui souvent ne descendront pas sous les 20 degrés en températures minimales”, phénomène nocturne qui devrait encore s’accentuer la nuit suivante, a-t-il ajouté.Le prévisionniste s’attend ensuite à un “rafraîchissement pour la journée de dimanche qui devrait être assez marqué”, notamment sur l’Ouest, avec une chaleur qui devrait cependant persister à l’Est du pays.Météo-France a déjà placé un certain nombre de départements de l’Ouest et d’Auvergne-Rhône-Alpes en vigilance jaune canicule (“soyez attentifs”) à partir de jeudi midi, mais prévoit d’en placer certains en orange (“soyez très vigilant”) plus tard dans la semaine. – vigilance orange -“On va relever le niveau de vigilance au niveau orange dès vendredi sur une partie de la région allant du Poitou-Charentes à la Bretagne. Il est encore un petit peu tôt pour préciser exactement les départements concernés”, a indiqué Valérie Scavarda, de Météo-France.Ces niveaux de vigilance sont établis non seulement en fonction des températures mais aussi des particularités de chaque département (les populations sont par exemple plus habituées aux forte chaleur dans le Sud) et de critères sanitaires. Cette chaleur est causée par le blocage d’un anticyclone sur la France, situation parfois qualifiée de “blocage en oméga” car la forme des masses d’air sur la carte évoque la lettre grecque. Une dépression d’altitude sur l’Atlantique va faire remonter des masses d’air chaud présentes sur la péninsule ibérique.La situation concerne aussi d’autres pays de l’ouest de l’Europe: “il fait déjà très chaud en Espagne actuellement” et on s’attend “certainement à un coup de chaud assez marqué sur l’Angleterre, notamment pour la journée de samedi”, précise François Gourand.Concernant la France, “ces niveaux de chaleur sont remarquables pour un mois de juin, sans pour autant être inédits”, rappelle Matthieu Sorel, climatologue chez Météo-France.Le pays a déjà connu deux vagues de chaleur notables en juin ces dernières années, l’une en 2019 et une autre, plus précoce, en juin 2022. La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.Le réchauffement climatique rend les vagues de chaleur plus précoces et tardives, plus fréquentes, plus longues et plus intenses. “La question n’est pas de savoir si nous aurons 50 degrés, mais plutôt quand est-ce que nous aurons 50 degrés en France”, prévient Matthieu Sorel.

Vague de chaleur attendue sur la France avec un pic prévu samedi

Les températures vont nettement augmenter en France ces prochains jours jusqu’à 38°C localement, une vague de chaleur qui atteindra son pic samedi avant un refroidissement attendu dimanche, a annoncé mercredi Météo-France. Les températures vont progressivement monter jeudi, puis vendredi, et enfin jusqu’à la “journée de samedi qui devrait constituer le pic de cet épisode, notamment sur la région de l’Ouest, avec des valeurs qui seront fréquemment situées entre 34 et 37 voire 38 degrés”, a indiqué François Gourand, prévisionniste au sein de l’établissement public, lors d’une conférence de presse.La nuit de jeudi à vendredi “sera elle-même très chaude sur ces régions de l’Ouest, avec des températures qui souvent ne descendront pas sous les 20 degrés en températures minimales”, phénomène nocturne qui devrait encore s’accentuer la nuit suivante, a-t-il ajouté.Le prévisionniste s’attend ensuite à un “rafraîchissement pour la journée de dimanche qui devrait être assez marqué”, notamment sur l’Ouest, avec une chaleur qui devrait cependant persister à l’Est du pays.Météo-France a déjà placé un certain nombre de départements de l’Ouest et d’Auvergne-Rhône-Alpes en vigilance jaune canicule (“soyez attentifs”) à partir de jeudi midi, mais prévoit d’en placer certains en orange (“soyez très vigilant”) plus tard dans la semaine.”On va relever le niveau de vigilance au niveau orange dès vendredi sur une partie de la région allant du Poitou-Charentes à la Bretagne. Il est encore un petit peu tôt pour préciser exactement les départements concernés”, a indiqué Valérie Scavarda, permanencière pour la prévision chez Météo-France.Cette chaleur est causée par le blocage d’un anticyclone sur la France, situation parfois qualifiée de “blocage en oméga” car la forme des masses d’air sur la carte évoque la lettre grecque. Une dépression d’altitude sur l’Atlantique va faire remonter des masses d’air chaud présents sur la péninsule ibérique.La situation concerne aussi d’autres pays de l’ouest de l’Europe: “il fait déjà très chaud en Espagne actuellement” et on s’attend “certainement à un coup de chaud assez marqué sur l’Angleterre, notamment pour la journée de samedi”, précise François Gourand.

Vague de chaleur attendue sur la France avec un pic prévu samedi

Les températures vont nettement augmenter en France ces prochains jours jusqu’à 38°C localement, une vague de chaleur qui atteindra son pic samedi avant un refroidissement attendu dimanche, a annoncé mercredi Météo-France. Les températures vont progressivement monter jeudi, puis vendredi, et enfin jusqu’à la “journée de samedi qui devrait constituer le pic de cet épisode, notamment sur la région de l’Ouest, avec des valeurs qui seront fréquemment situées entre 34 et 37 voire 38 degrés”, a indiqué François Gourand, prévisionniste au sein de l’établissement public, lors d’une conférence de presse.La nuit de jeudi à vendredi “sera elle-même très chaude sur ces régions de l’Ouest, avec des températures qui souvent ne descendront pas sous les 20 degrés en températures minimales”, phénomène nocturne qui devrait encore s’accentuer la nuit suivante, a-t-il ajouté.Le prévisionniste s’attend ensuite à un “rafraîchissement pour la journée de dimanche qui devrait être assez marqué”, notamment sur l’Ouest, avec une chaleur qui devrait cependant persister à l’Est du pays.Météo-France a déjà placé un certain nombre de départements de l’Ouest et d’Auvergne-Rhône-Alpes en vigilance jaune canicule (“soyez attentifs”) à partir de jeudi midi, mais prévoit d’en placer certains en orange (“soyez très vigilant”) plus tard dans la semaine.”On va relever le niveau de vigilance au niveau orange dès vendredi sur une partie de la région allant du Poitou-Charentes à la Bretagne. Il est encore un petit peu tôt pour préciser exactement les départements concernés”, a indiqué Valérie Scavarda, permanencière pour la prévision chez Météo-France.Cette chaleur est causée par le blocage d’un anticyclone sur la France, situation parfois qualifiée de “blocage en oméga” car la forme des masses d’air sur la carte évoque la lettre grecque. Une dépression d’altitude sur l’Atlantique va faire remonter des masses d’air chaud présents sur la péninsule ibérique.La situation concerne aussi d’autres pays de l’ouest de l’Europe: “il fait déjà très chaud en Espagne actuellement” et on s’attend “certainement à un coup de chaud assez marqué sur l’Angleterre, notamment pour la journée de samedi”, précise François Gourand.