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Procès aux assises requis pour “l’égérie” française du groupe Etat islamique, Emilie König

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) demande un procès aux assises spéciales pour Emilie König, jihadiste française présentée comme une “véritable égérie” du groupe Etat islamique, et qui a passé dix ans en Syrie, dont cinq détenue.Le Pnat a confirmé avoir requis le 29 juillet ce procès pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il revient désormais à la juge chargée de l’enquête de décider du renvoi.Après une jeunesse marquée par des violences sexuelles et physiques, une conversion à l’islam au tournant des années 2000 et une radicalisation progressive, cette femme née en 1984 à Lorient était partie en Syrie en 2012, sans ses deux enfants nés en France.Elle y rejoint un homme épousé religieusement, issu d’une filière jihadiste nîmoise, et tué par la suite dans une offensive de l’EI.- “Influence” -En 2014, l’ONU la place sur sa liste des combattants les plus dangereux, relevant notamment des vidéos où elle s’entraînait au maniement d’un fusil et ses encouragements aux Français “à commettre des actes violents” dans l’Hexagone ciblant des institutions ou des épouses de militaires.Fin 2017, au moment où l’EI est en pleine déroute, Emilie König est arrêtée par les forces kurdes en Syrie qui la placent dans un camp de prisonniers jihadistes du Nord-Est du pays.Début juillet 2022, elle est rapatriée parmi un groupe de 16 mères françaises, lors d’un premier retour massif de femmes et d’enfants français depuis la chute en 2019 du “califat” de l’EI.Selon des éléments de son réquisitoire définitif obtenus par l’AFP, le Pnat estime qu’Emilie König a été motivée par un “désir de vivre au sein du califat” et relève que son rôle “ne s'(y) est pas limité à celui d’une épouse” mais qu’elle a aussi “massivement alimenté” ses réseaux sociaux de messages pro-EI.Sur place, trois autres enfants naissent en 2015 et 2017, “répondant au projet social et démographique prôné par l’EI”, selon le parquet. L’accusation lui prête “une influence voire une implication dans le départ de certaines femmes” vers la zone irako-syrienne.Le parquet assure aussi qu’elle avait manifesté à l’époque le souhait de combattre, d’intégrer la “police de la charia pour femmes” au service “des exécutions” puis des “interrogatoires” et même de mourir en martyr. Soit, de longue date et avant même son départ en Syrie, “une idéologie extrêmement radicale”, selon le Pnat.Une femme de jihadiste qui l’a côtoyée en Syrie racontera ainsi en interrogatoire qu’Emilie König, aujourd’hui âgée de 40 ans, lui avait montré une vidéo destinée aux enfants de la Bretonne en France, dans laquelle elle “tire au fusil à pompe avec des petits coeurs partout”.En avril 2017, Emilie König écrit à sa mère : “Si je reviens en France, c’est pas pour faire un joli sourire (…) ! C’est pour me faire SAUTER sur les ennemis d’Allah, T’AS BIEN COMPRIS, comme mes frères au Bataclan, comme au stade de France”.- “Mauvais choix” -Mais la jihadiste dit avoir amorcé un changement après une blessure en juillet 2017, dans un bombardement à Raqqa. “J’ai fait de mauvais choix, mais c’est ainsi fait”, écrit-elle en août à sa “moune”, auparavant qualifiée de “mécréante”. Arrêtée fin 2017, elle est rencontrée par l’AFP dans le camp de Roj en avril 2021, trois mois après le départ de ses enfants vers la France où ils ont été placés. Elle dit alors vouloir “reprendre une vie professionnelle”, exprime des “regrets”, tout en imaginant échapper à la prison, car elle n’aurait “pas de sang sur les mains”.Incarcérée depuis son retour en France, elle persiste dans cet aggiornamento: “Si je suis rentrée, c’est pour réparer tout ça, récupérer mes enfants et travailler”, affirme-t-elle lors de sa mise en examen.Une première expertise psychiatrique évoque sa “dangerosité criminologique”, mais une évaluation plus récente en détention a souligné “une dynamique positive” et une “démarche d’introspection”.Contacté par l’AFP, l’avocat d’Emilie König, Me Emmanuel Daoud, n’a pas commenté.Si la juge d’instruction entérine ce procès, Emilie König pourrait être jugée avec une amie, Sterenn D., présentée comme acquise à l’idéologie jihadiste et qui lui aurait assuré depuis la France “un véritable appui logistique et financier au long cours”. 

Sécurité routière: le mois d’août 2025 “le plus meurtrier” depuis 2011

La mortalité routière a fortement augmenté (+18%) en août en France métropolitaine par rapport au même mois l’an dernier, a annoncé lundi la Sécurité routière, en faisant le mois “le plus meurtrier” depuis 14 ans.Selon les estimations de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 341 personnes sont décédées le mois dernier sur les routes de l’Hexagone, contre 290 en août 2024.”C’est le mois d’août le plus meurtrier sur les routes depuis presque 15 ans”, a souligné Michèle Lugrand, déléguée interministérielle à la Sécurité routière par intérim, appelant à “se ressaisir collectivement”.”Cette dégradation concerne tous les réseaux routiers, tous les âges et tous les modes de déplacement, à l’exception des deux-roues motorisés”, a-t-elle ajouté.L’ONISR a notamment enregistré, par rapport à 2024, 53 automobilistes, huit piétons et deux cyclistes tués de plus. Elle a rappelé les facteurs de risque: excès de vitesse, usage du téléphone au volant, imprudences, qui “augmente(nt) considèrablement la survenue des drames”.Le nombre de blessés graves (1.601 personnes) est resté stable sur un an en métropole.Sur les routes d’outre-mer, le nombre d’accidents corporels a en revanche baissé de 24%, avec 303 blessés et 23 décès, soit deux de moins qu’à la même période l’an passé.Au moins de juillet, la mortalité routière avait déjà augmenté de 23% par rapport à l’année passée, avec 338 personnes décédées en France métropolitaine.Ce bilan avait alors été jugé “très préoccupant” par François-Noël Buffet, ministre démissionnaire auprès du ministre de l’Intérieur, qui dénonçait “un relâchement inacceptable des comportements au volant”.Sur l’ensemble de l’année 2024, 3.193 décès avaient été enregistrés sur les routes de l’Hexagone, une mortalité quasi stable par rapport à l’année précédente, avec une légère baisse des blessés, selon les chiffres de l’ONISR.

Lecornu recevra la gauche et le RN mercredi

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi les responsables du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste, ainsi que le Rassemblement national, dans le cadre de ses consultations en vue de préparer le budget 2026 et d’éviter une censure.”On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois”, a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du PS, lundi sur France 2. Les Écologistes de Marine Tondelier et le Parti communiste de Fabien Roussel ont également indiqué à l’AFP être reçus mercredi, respectivement à 14H et 18H.Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella sera également reçu le même jour, de même que Place publique, la formation social-démocrate de Raphaël Glucksmann, a fait savoir Matignon sans préciser les horaires de ces entretiens.La veille, mardi, sont attendus les représentants du Parti radical, du Parti radical de gauche, ainsi que les indépendants et ultramarins rattachés au petit parti Utiles ou au groupe Liot à l’Assemblée. Viendra enfin jeudi le tour d’Eric Ciotti et son Union des droites pour la République (UDR).Depuis sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis de son “socle commun” (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi.Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. C’est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu, déjà menacé de censure par LFI et le RN, de connaître le même sort que ses prédécesseurs. Au cœur de ce rendez-vous: le projet de budget 2026 que le nouveau gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement.Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d’économies l’année prochaine que ce qu’envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman (2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros).Mais Sébastien Lecornu, s’il s’est dit prêt samedi à “travailler sans idéologie” sur les questions “de justice fiscale” et de “répartition de l’effort”, a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, notamment au fait de taxer le patrimoine professionnel “car c’est ce qui permet de créer des emplois”.”Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d’actions, la fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions”, lui a répondu M. Faure lundi sur France 2. “Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l’essentiel de leur richesse, en réalité, vous n’avez rien à imposer”, a-t-il argumenté.”C’était déjà le problème avec l’Impôt sur la fortune (ISF, supprimé par Emmanuel Macron) qui touchait les +petits riches+ et épargnaient les +ultrariches+ parce que les +ultrariches+ placent leur argent dans des holdings”, a-t-il reconnu. 

Lecornu recevra les socialistes mercredi, annonce Olivier Faure

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu recevra mercredi matin les responsables du Parti socialiste, avec qui il devra négocier à l’automne un accord sur le budget 2026 pour éviter une censure, a annoncé leur Premier secrétaire Olivier Faure.”On a rendez-vous mercredi matin et donc nous le verrons pour la première fois”, a déclaré M. Faure lundi sur France 2. Les Ecologistes de Marine Tondelier et le Parti communiste de Fabien Roussel ont également indiqué à l’AFP être reçus mercredi, respectivement à 14H et 18H. Depuis sa nomination mardi, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis de son “socle commun” (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales avec qui il a des entretiens encore lundi et mardi.Mais le rendez-vous le plus attendu est celui avec les socialistes. Déjà menacé de censure par LFI et le RN, c’est eux qui peuvent éviter à M. Lecornu de connaître le même sort que ses prédécesseurs. Au coeur de ce rendez-vous le projet de budget 2026 que le nouveau gouvernement devra présenter avant la mi-octobre au Parlement.Les socialistes posent notamment comme conditions un moindre effort d’économies l’année prochaine que ce qu’envisageait François Bayrou et une fiscalité plus forte des plus riches, à travers la taxe sur les très hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman (2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros).Mais Sébastien Lecornu, s’il s’est dit prêt samedi à “travailler sans idéologie” sur les questions “de justice fiscale” et de “répartition de l’effort”, a déjà fait comprendre son hostilité à cette taxe Zucman, et notamment au fait de taxer le patrimoine professionnel “car c’est ce qui permet de créer des emplois”.”Quand on parle patrimoine professionnel, vous pensez à la machine outil ou aux tracteurs mais pas du tout. On parle d’actions, la fortune des ultrariches, elle est essentiellement en actions”, lui a répondu M. Faure. “Si vous dites que, dans la base imposable, on retire ce qui est l’essentiel de leur richesse, en réalité, vous n’avez rien à imposer”, a-t-il argumenté.”C’était déjà le problème avec l’Impôt sur la fortune (ISF, supprimé par Emmanuel Macron) qui touchait les +petits riches+ et épargnaient les +ultrariches+ parce que les +ultrariches+ placent leur argent dans des holdings”, a-t-il reconnu. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Grèce, des mouches stériles pour lutter contre la destruction des cultures fruitières

Dans un verger de kakis, à Naoussa, dans le nord de la Grèce, des scientifiques ouvrent avec précaution des sachets en papier. Des milliers de mouches s’envolent aussitôt au dessus des plaqueminiers.L’expérience vise à atténuer l’impact destructeur de nouvelles espèces de mouches invasives qui ravagent les cultures fruitières.Car ces insectes lâchés sont des mâles stérilisés de la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata) qui détruit une partie des récoltes à Naoussa, une région productrice de pêches, un fruit largement exporté hors de Grèce.Financé par l’Union européenne, le projet REACT, doté d’un budget de 6,65 millions d’euros sur quatre ans, rassemble des chercheurs de douze pays: du Royaume-Uni à l’Afrique du Sud en passant par Israël et la France afin de procéder à un premier essai de la technique de l’insecte stérile (TIS).”Notre approche est d’éradiquer localement les populations de la mouche méditerranéenne des fruits”, explique Nikos Papadopoulos, professeur d’entomologie à l’Université de Thessalie, qui participe au projet.Ce savoir-faire doit ensuite être appliqué “à d’autres espèces destructrices, comme la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) et la mouche des pêches (Bactrocera zonata)”, poursuit-il lors d’une visite organisée pour des journalistes, dont deux de l’AFP.Venue d’Afrique subsaharienne, la mouche méditerranéenne a commencé à apparaître dans le sud-est de l’Europe avec la hausse des températures liée au changement climatique. Le ver de ce ravageur s’attaque aux pêchers, agrumes, pommiers, abricotiers, fraisiers et cerisiers notamment.- supplément bactérien -Les mouches mâles stérilisées à l’Université de Patras reçoivent “un supplément bactérien qui les rend plus actives, plus résistantes et plus compétitives”, détaille George Tsiamis, directeur du laboratoire de systèmes microbiologiques de cette université. “Elles sont ainsi plus susceptibles de survivre, de parcourir des distances plus longues, de vivre plus longtemps et surtout de s’accoupler avec des femelles de type sauvage”, poursuit le chercheur.Mais la reproduction des mouches mâles stérilisées et des femelles est empêchée ce qui va réduire progressivement jusqu’à l’élimination des ravageurs. Une technique qui, à en croire ses promoteurs, n’utilise pas de pesticides.Savvas Pastopoulos a accepté que son verger participe à cet essai scientifique et a été chargé d’informer les autres producteurs de fruits alentour.”Lorsqu’ils ont vu ces sacs remplis d’insectes, ils se sont d’abord montrés méfiants”, affirme cet agronome de 40 ans. Mais une fois les explications fournies, “ils ont compris l’intérêt du projet”. A Naoussa, “il y a eu des saisons où la mouche méditerranéenne a causé la perte de notre production en quinze jours”, se désole-t-il. Les mouches des fruits envahissantes figurent parmi les menaces les plus destructrices pour la production alimentaire mondiale, selon les scientifiques. Deux des espèces nuisibles, la mouche orientale des fruits et la mouche des pêches, ont causé des dégâts économiques massifs dans le monde et menacent désormais d’envahir l’Europe.Selon Nikos Papadopoulos, la mouche orientale des fruits est désormais présente en Europe, à commencer par la région de Naples, en Italie. Elle est aussi apparue en France et en Belgique. “C’est une menace réelle pour les pays méditerranéens et on s’attend à des problèmes en Grèce, sur la côte croate, en Italie, en Espagne et au Portugal”, souligne-t-il.- facteur aggravant -Le changement climatique constitue un facteur aggravant car les espèces envahissantes se propagent avec la chaleur, selon Vasilis Rodovitis, doctorant au laboratoire d’entomologie et de zoologie agricole de l’Université grecque de Thessalie. Ces deux espèces “se sont révélées capables de passer l’hiver dans les régions les plus chaudes d’Europe, comme l’île de Crète (Grèce) ou la ville de Valence (Espagne)”, selon lui. Dans des régions tempérées comme Naples et Thessalonique, la deuxième ville grecque, “nous avons observé un faible taux de survie mais suffisant pour se  reproduire au début de printemps”, a-t-il ajouté. La petite ville de Naoussa a été choisie parce que la population de la mouche méditerranéenne des fruits y est faible,comme lors des premiers stades d’invasion d’une nouvelle espèce. “Nos premières conclusions montrent une réduction du nombre de la population locale de ravageurs que nous surveillerons cette année et l’année prochaine”, assure Marc Schetelig, coordinateur du projet. Selon ce professeur de biotechnologie à l’Université de Giessen en Allemagne, “cet essai à petite échelle sert de modèle pour l’Europe”. 

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Un rapport prédit des effets “en cascade” du changement climatique en Australie

Montée des eaux, vagues de chaleur, cyclones, maladies: le changement climatique aura des effets “en cascade, combinés et simultanés” sur la vie des australiens, avertit un rapport publié lundi, avant l’annonce des objectifs de réduction des émissions du pays cette semaine.Par exemple, plus d’1,5 million de personnes sur les 27 millions d’habitants du pays vivent dans des zones qui devraient être touchées par la montée des eaux d’ici 2050, établit l’évaluation nationale des risques climatiques.Cette même année, les décès dans la métropole de Sydney dus à la chaleur devraient bondir de plus de 400% par rapport au niveau actuel si la hausse mondiale des températures atteint 3°C, anticipe le rapport, préparé de manière indépendante à destination du gouvernement.”Nous vivons le changement climatique en ce moment. Ce n’est plus une prévision, une projection ou une prédiction – c’est une réalité qui se produit en direct, et il est trop tard pour en éviter toutes les conséquences”, a prévenu le ministre du Climat Chris Bowen.Les répercussions s’annoncent également lourdes pour l’économie, prévient le rapport. Les pertes immobilières devraient s’élever à 611 milliards de dollars australiens (346,5 milliards d’euros) d’ici 2050.Dans la nature, de nombreuses espèces propres à l’Australie seront forcées de se déplacer, s’adapter ou mourir face à l’intensification du changement climatique.- Objectifs à venir -La publication du rapport donne le ton de la semaine au cours de laquelle l’Australie doit dévoiler ses prochains objectifs de réduction d’émissions, une obligation inscrite dans les accords de Paris sur le climat.”Nous pouvons choisir un avenir meilleur en réduisant plus fortement et plus rapidement la pollution dès maintenant”, a déclaré Amanda McKenzie, directrice générale de l’ONG Climate Council, qualifiant ce rapport de “terrifiant”. “La première étape est de fixer l’objectif climatique le plus ambitieux possible pour 2035 et arrêter les nouveaux projets polluants”, a-t-elle ajouté. En Australie, un des plus gros exportateurs d’énergies fossiles au monde, la question du changement climatique est politiquement clivante. Les “guerres du climat”, conflits politiques internes qui se succèdent depuis des années sur le sujet, sont accusées d’avoir freiné les progrès dans la réduction des émissions de carbone, responsables du réchauffement.Le gouvernement travailliste (centre-gauche) a renforcé ses efforts ces dernières années pour réduire les émissions du pays et développer les énergies renouvelables.Mais il continue d’approuver des projets dans le secteur des énergies fossiles. Par exemple, la prolongation pour 40 ans de la durée de vie du projet North West Shelf, un vaste complexe industriel composé de plates-formes offshore et d’usines de traitement produisant plus de 10 millions de tonnes de gaz liquéfié et de pétrole chaque année, a suscité la colère des groupes autochtones et des militants pour l’environnement.La transition pour un avenir plus vert présente un ensemble de défis “compliqués et complexes”, a déclaré le ministre du Climat, affirmant que le gaz resterait une énergie de secours nécessaire. 

“Biens mal acquis”: l’ex-Premier ministre libanais Mikati visé par la justice française

Une nouvelle figure de la classe dirigeante libanaise dans le viseur de la justice française: une enquête est ouverte à Paris visant Najib Mikati, Premier ministre jusqu’à début 2025, soupçonné de s’être constitué frauduleusement un important patrimoine de “biens mal acquis”.A l’origine de cette enquête du Parquet national financier (PNF), une plainte déposée en avril 2024 par le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban (CVPFCL) et l’association anti-corruption Sherpa.Cette dernière porte plainte en France depuis une vingtaine d’années contre des responsables étrangers, soupçonnés d’avoir amassé une fortune par la corruption ou le détournement de fonds publics, avant de la recycler, au moins en partie, dans l’Hexagone.Les deux associations ont ouvert en 2021 un front libanais à ces affaires de “biens mal acquis”, qui concernaient à l’origine des chefs d’Etat africains, en portant plainte contre l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé.En 2024, elles ciblent Najib Mikati, 69 ans, et ses proches, dont son frère Taha Mikati. Ils sont suspectés d’avoir acquis différents biens en France et à l’étranger par des structures multiples, dont des montages offshore.Une fortune qu’ils auraient amassée frauduleusement, au mépris notamment du fisc, tandis que le pays du Cèdre s’enfonçait dans le chaos politique et financier.Des accusations récusées en bloc par Najib Mikati et sa famille, dans un communiqué transmis à l’AFP : “L’origine du patrimoine de la famille Mikati est claire, légale et transparente”.”Nous avons pleine confiance en l’indépendance et la rigueur de la justice française, sommes prêts à fournir tout complément d’information requis et réaffirmons notre attachement au principe fondamental de la présomption d’innocence”, ajoute celui qui a été Premier ministre du Liban à plusieurs reprises, et jusqu’à début 2025.- Yachts et jets privés -Najib Mikati, qui a fait fortune dans les télécoms, et son frère Taha, sont présentés par les plaignants comme faisant partie des plus grandes fortunes du Liban, la famille possédant yachts, jets privés ou immeubles sur la Côte d’Azur, à Monaco et dans les plus beaux quartiers de Paris. Ils ont aussi investi dans des marques de prêt-à-porter, comme Façonnable.Ce patrimoine est le “fruit de plusieurs décennies de travail et d’investissements internationaux (…) et ce bien avant toute fonction publique au Liban”, justifie la famille Mikati dans son communiqué.La première plainte visait les infractions de blanchiment et recel ou complicité, association de malfaiteurs, le tout commis en bande organisée, circonstance aggravante. Elle a été complétée par de nouveaux éléments en avril 2025, conduisant le PNF à se saisir du dossier.En cause notamment, les liens de la famille Mikati avec la Bank Audi France, spécialisée dans la clientèle du Moyen-Orient, dont l’ancien Premier ministre est actionnaire, ou un important contrat de fourniture de services télécoms au Liban et en Syrie conclu en 1994. Il aurait selon les plaignants conduit à priver l’Etat de vastes recettes.- “Pouvoir de nuisance” -Cette enquête “va peut-être réduire le pouvoir de nuisance de ceux qui cherchent à tout prix à saper le processus en cours pour que cesse la prédation des intérêts privés sur l’Etat et l’intérêt public des Libanais”, ont déclaré à l’AFP les avocats William Bourdon et Vincent Brengharth.Plusieurs enfants des frères Mikati sont aussi visés comme de potentiels receleurs de l’argent supposément blanchi.Les plaignants pointent également des opérations suspectes à leurs yeux entre des comptes et sociétés contrôlées par les Mikati et d’autres, aux mains de l’ancien dirigeant de la banque du Liban, Riad Salamé.Une information judiciaire est désormais en cours à Paris visant ce dernier, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, tandis que son frère Raja Salamé a été mis en examen. Ils contestent fermement les faits.

Le PS pose ses conditions, Lecornu sous un feu croisé politique et syndical

Les socialistes ont posé leurs conditions dimanche, en particulier sur la fiscalité des plus riches, face aux offres appuyées de dialogue du Premier ministre Sébastien Lecornu, qui se retrouve sous les pressions conjuguées des oppositions, des mouvements sociaux, jusqu’aux agriculteurs et même aux patrons qui menacent de se mobiliser.Dans ses premiers actes, l’ancien ministre des Armées a annoncé samedi l’abandon de la mesure rejetée par les Français de suppression de deux jours fériés. Il a tendu la main à la gauche, hors LFI, et à l’appui de son changement de méthode, il a promis le lancement d’une nouvelle réforme de décentralisation et la suppression des avantages bénéficiant aux anciens ministres.Mais pour des raisons souvent contraires, ce sont des menaces de blocages, sur le terrain politique ou social, ou des avertissements qui ont déferlé dimanche au lendemain de sa prise de parole dans la presse régionale.Le Parti socialiste, qui sera crucial pour la survie du gouvernement et avec qui le Premier ministre souhaite engager une discussion “moderne et franche” sur le budget 2026, a rappelé ses lignes rouges.”Si le Premier ministre souhaite demeurer en poste, il doit comprendre qu’il y a une soif de changement dans le pays. (…) La rupture, c’est suspendre la réforme des retraites, c’est permettre l’augmentation des salaires”, a souligné le député PS Philippe Brun sur Franceinfo.- Pas de “fétichisme” -L’ex-président François Hollande, tenant de la ligne la plus conciliante au sein du PS, a soutenu l’exigence d’une plus grande taxation des plus riches, sans faire de “fétichisme” sur le dispositif qui sera retenu. La taxe sur les hauts patrimoines élaborée par l’économiste Gabriel Zucman, soutenue par le PS, n’est pas la seule formule, a-t-il insisté sur BFMTV.Il faut que Sébastien Lecornu “change l’orientation” de son gouvernement. Et les socialistes doivent savoir “à un moment nouer un compromis”, a ajouté l’ex-chef de l’Etat, hostile à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.”Il y a des questions de justice fiscale, de répartition de l’effort et il faut y travailler sans idéologie”, avait dit samedi Sébastien Lecornu, avant de mettre en garde: “Attention au patrimoine professionnel, car c’est ce qui permet de créer des emplois.”Probablement une façon d’évacuer la taxe Zucman. Pour les macronistes, ce n’est “pas une bonne piste”, a réaffirmé la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet sur LCI.Le patronat, de son côté, est monté au créneau dès samedi soir. Le président du Medef Patrick Martin a averti que le gouvernement ferait face à “une grande mobilisation patronale” si les impôts sur les sociétés augmentaient.Sébastien Lecornu compte sur les partenaires sociaux pour trouver par la négociation des économies supplémentaires, et compenser l’abandon de la mesure sur les jours fériés, qui devait rapporter 4,2 milliards d’euros au budget 2026. – “Il n’a rien à faire là” -Son prédécesseur François Bayrou tablait sur des économies de 44 milliards d’euros au total, un chiffre qui pourrait être revu en baisse dans la négociation qui va désormais s’ouvrir.Sans majorité à l’Assemblée, le nouveau Premier ministre devra cet automne espérer la non-censure des socialistes ou du Rassemblement national (RN) pour se maintenir. Mais il a clairement indiqué que c’est vers la gauche non-mélenchoniste qu’il se tournerait d’abord.Côté Ecologistes, la réponse est déjà négative. Marine Tondelier n’entend pas négocier avec un Premier ministre qui, a-t-elle dit sur RTL, “n’a rien à faire là” car elle considère qu’Emmanuel Macron aurait dû nommer une personnalité de gauche.Au sein de la coalition sortante, on cherche cependant des voies de passage. Yaël Braun-Pivet a appelé dimanche à un accord autour d’un chiffre de 35 à 36 milliards d’euros d’économies dans le budget 2026. La porte-parole des Républicains (LR) Agnès Evren a indiqué sur France 3 que le chiffre de 44 milliards “peut se négocier”.En déplacement en Alsace, le ministre de l’Intérieur et président de LR Bruno Retailleau a posé “les limites” de la participation de son parti au gouvernement et rejeté par avance une politique qui serait “faite pour satisfaire la gauche”.Quant au RN, réuni à Bordeaux, il voit déjà au-delà de Sébastien Lecornu. Marine Le Pen prépare ses troupes à de nouvelles élections “lorsque ce gouvernement déjà oublié sera censuré, probablement dans quelques semaines ou dans quelques mois”.Les syndicats préparent, eux, leurs mobilisations de jeudi prochain, qui devraient entraîner des grèves dans plusieurs secteurs, et être plus massives que la journée de blocage du 10 septembre. “Nous voulons battre le fer pendant qu’il est chaud, envoyer l’ensemble du musée des horreurs du budget Bayrou aux oubliettes de l’histoire”, a déclaré à l’AFP la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.Et dimanche, c’est le président de la FNSEA Arnaud Rousseau qui a ajouté la voix des agriculteurs aux tensions politiques et sociales du moment. “Une grande journée d’action” aura lieu le 26 septembre autour des questions des échanges internationaux pour les produits agricoles, a-t-il annoncé.

Agression d’un policier à Tourcoing: cinq adolescents mis en examen

Cinq adolescents ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête ouverte après l’agression d’un policier à Tourcoing (Nord), filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, et le vol d’une trottinette, a annoncé dimanche à l’AFP la procureure de Lille.”Deux font l’objet d’une incarcération provisoire, deux sont sous strict contrôle judiciaire comportant notamment pour l’un un placement dans une structure à Douai et pour l’autre un éloignement en Loire-Atlantique”, a précisé la procureure de Lille Carole Etienne. “Une mesure éducative judiciaire provisoire comportant également des obligations et interdictions” a été décidé pour le cinquième mis en examen.”Les deux auteurs présumés les plus impliqués dans l’agression violente du policier de la BAC de Tourcoing dorment en prison, en détention provisoire”, a affirmé le ministre la Justice démissionnaire Gérald Darmanin sur le réseau social X. Selon une source syndicale, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a appelé le policier blessé pour lui exprimer son soutien. La victime, un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Tourcoing, intervenait jeudi en fin d’après-midi dans un quartier populaire avec deux collègues pour un vol de trottinette, sur fond de harcèlement d’un autre adolescent qui subissait “la loi d’une petite bande”, avait expliqué M. Darmanin vendredi. Après l’interpellation d’un mineur immédiatement après l’agression du policier, deux autres adolescents avaient été interpellés vendredi matin, puis deux autres, âgés de 17 et 19 ans selon le parquet, samedi matin. La procureure a ouvert une information judiciaire notamment pour “vol aggravé”, “violences sur un fonctionnaire de police aggravées par au moins deux circonstances (réunion, arme)” et “enregistrement ou diffusion d’images” portant une “atteinte volontaire à l’intégrité de la personne”, phénomène qualifié de “happy slapping”, le fait d’enregistrer ou de diffuser des images de violence. Le policier “est plus choqué psychologiquement que physiquement”, bien qu’il souffre d’un nez cassé et d’une “cloison nasale qu’il va sans doute se faire opérer”, avait précisé vendredi M. Darmanin. Selon la procureure, il s’est vu remettre une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours, “réévaluable”.”Qu’on puisse diffuser ces images, c’est là le second scandale”, avait souligné M. Darmanin, déplorant qu’on puisse “se réjouir” de cette agression, dont la vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, montre le policier maintenu au sol en pleine rue et frappé de plusieurs coups de poing au visage.Deux autres personnes susceptibles d’être impliquées dans le vol de trottinette sont encore recherchées, selon le parquet de Lille. 

Agriculture: la FNSEA appelle à “une grande journée d’action” le 26 septembre

Le syndicat agricole FNSEA appelle à “une grande journée d’action” autour des questions des échanges internationaux pour les produits agricoles le vendredi 26 septembre à travers toute la France, a annoncé son président Arnaud Rousseau dans un entretien au Journal du dimanche.Cette mobilisation aura lieu contre “le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres”, a expliqué le dirigeant.”A l’image des œufs ukrainiens: tous ces produits qui entrent sur notre territoire et que nous ne voulons pas voir dans nos assiettes, car ils sont dangereux pour la santé et pour l’environnement!”, poursuit-il dans cet entretien au JDD.Arnaud Rousseau évoque la date du 25 septembre dans l’entretien, mais la mobilisation est prévue en réalité le vendredi 26 septembre, a ensuite précisé la FNSEA.”Les actions sont à l’appréciation des fédérations départementales mais ça peut prendre la forme de visite de grandes surfaces pour aller chercher tous les produits non conformes”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du premier syndicat agricole français, qui mènera ces actions avec les Jeunes Agriculteurs (JA).La FNSEA et les JA avaient déjà dit leur hostilité à l’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne (UE).Cet accord UE-Mercosur doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.La FNSEA avait indiqué ne pas vouloir participer au mouvement “Bloquons tout” du 10 septembre pour éviter une “récupération politique”, mais elle avait déjà prévu une mobilisation “cet automne” sur ses propres revendications.”Nous attendons une date de rendez-vous avec (le nouveau Premier ministre) M. Lecornu dans les prochains jours”, a dit le porte-parole de la FNSEA à l’AFP.