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Commission d’enquête sur le dérapage budgétaire: Alexis Kohler sera convoqué à l’Assemblée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, sera convoqué pour être auditionné à l’Assemblée dans le cadre de la commission d’enquête sur le dérapage des finances publiques, dont les auditions devraient s’achever “d’ici mi-février”.A l’issue d’un vote à huis clos en commission des finances, 37 députés ont voté pour cette audition et 18 contre (issus de LR, et des trois groupes macronistes), selon ces sources. Présidée par Eric Coquerel (LFI), la commission des finances a obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocations avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’investigation, auditions sous serment, etc…), et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatés sur les années 2023 et 2024.Ces erreurs prévisionnelles avaient eu pour conséquence une mauvaise anticipation du dérapage du déficit public, plus important qu’escompté à 6,1% du PIB attendu en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% prévus à l’automne 2023, et des 5,1% prévus au printemps après réévaluation.Plusieurs auditions doivent se tenir dans les prochaines semaines, notamment celle de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, de représentants de la Banque de France, de la Cour des comptes, et d’économistes, a précisé Eric Coquerel lors d’une conférence de presse mercredi, ajoutant espérer que les auditions s’achèvent “mi-février”Mais la convocation d’Alexis Kohler “est contraire à l’indépendance des pouvoirs et à l’article 67 de la Constitution”, a réagi le député Renaissance Mathieu Lefèvre après le vote, dénonçant un “détournement de procédure”. Il a regretté qu’il n’y ait “pas eu de débat”, accusant le président de la commission des finances d’avoir voulu l'”étouffer”.L’article 67 de la Constitution “concerne la responsabilité du chef de l’Etat et n’inclut pas ses collaborateurs”, a répondu Eric Coquerel, joint par l’AFP, ajoutant que des collaborateurs du chef de l’Etat avaient déjà répondu à des convocations analogues.Lors des auditions, des personnes ont évoqué “des réunions organisées à l’Elysée, et dans ce contexte c’est normal de pouvoir interroger les collaborateurs” du président de la République, a-t-il poursuivi.Une position partagée par le groupe Rassemblement national (RN), qui a jugé dans un communiqué “indispensable d’auditionner un responsable de l’Elysée”, et accusé les députés macronistes qui s’y opposent de chercher “à saboter les travaux de cette commission”.L’irresponsabilité constitutionnelle du chef de l’Etat “s’attache au président de la République mais pas aux actes pris par ses collaborateurs, même dans l’exercice de compétences qui relèvent de l’arbitrage présidentiel”, estime Mathieu Carpentier, professeur de droit public à l’université Toulouse-Capitole, joint par l’AFP. Il rappelle notamment qu’Alexis Kohler avait déjà été entendu par une commission d’enquête parlementaire, au Sénat en juillet 2018, dans l’affaire Alexandre Benalla. – “Hypocrisie” -Après les premières auditions, “il y a bien des moments où les ministres ont eu des chiffres de leur administration qui ne correspondaient pas aux chiffres qu’au même moment ils annonçaient”, a indiqué Eric Coquerel mercredi, ajoutant: “on a l’impression que les gens ne nous disent pas tout”.La commission a multiplié les auditions, parfois techniques, de responsables d’administrations (Direction générale du Trésor, Direction du Budget, Direction générale des Finances publiques, Direction de la Sécurité sociale et Direction générale des collectivités locales), ainsi que de personnalités politiques, avec à la clé quelques passe d’armes.Le 12 décembre 2024, Bruno Le Maire, qui a piloté Bercy pendant sept ans de 2017 à l’été 2024, avait lancé une charge virulente contre les députés, les accusant “d’hypocrisie” et dénonçant une assemblée qui “taxe, dépense, censure”, suscitant la consternation de nombreux députés présents dans la salle.Quelques jours plus tard, Thomas Cazenave, ministre chargé des Comptes publics entre juillet 2023 et septembre 2024, avait mis le dérapage du déficit pour 2024 sur le compte d’estimations de recettes erronées de la part des modèles de calcul de Bercy, et d’une hausse plus forte qu’attendu des dépenses des collectivités locales. “C’est la politique économique et ses résultats largement vantés qui ont aveuglé au fur et à mesure les prises de décisions”, a estimé pour sa part Eric Coquerel mercredi. 

A Plombières-les-Bains, une économie suspendue à l’avenir des thermes

“C’est obligatoire que ça continue”: à Plombières-les-Bains, historique cité thermale vosgienne, l’avenir des thermes, qui a fait l’objet d’une audience au tribunal de commerce de Bobigny mercredi, inquiète habitants et commerçants.  La juridiction se prononcera le 29 janvier sur le sort de ces thermes, gérés par l’entreprise Avec, qui rencontre des difficultés financières, a indiqué à l’AFP Bernard Bensaïd, le président du groupe. Les bains sont en redressement judiciaire, avec le risque qu’une liquidation judiciaire soit ordonnée.Dans un fond de vallée vosgienne, la ville “aux mille balcons” accueille l’élégant bâtiment des thermes, de style Second Empire, qui était encore en activité lors de la dernière saison thermale, jusqu’à début décembre.Mais pour cette année, aucune réservation n’a été prise.Au cÅ“ur de cette petite cité de 1.600 habitants, en ce jour de janvier, peu de commerces sont ouverts et rares sont les habitants à braver la pluie, mais tous ceux rencontrés par l’AFP sont catégoriques: la fermeture des thermes serait un désastre pour l’économie locale.”L’activité thermale est centrale à Plombières”, abonde la maire de la commune, Lydie Barbaux. “C’est une ville thermale depuis toujours, puisqu’elle a été créée grâce aux eaux chaudes, qui ont été découvertes par les Romains.” La cité elle-même s’est construite “autour de ces eaux et de leurs utilisations”.- Société d’économie mixte? -Montaigne, Voltaire, Joséphine, Berlioz… Sans remonter jusqu’aux célèbres curistes des siècles passés, un retraité se souvient des années où “les militaires venaient, tous frais payés, soigner leurs maladies” après la guerre d’Algérie. A cette époque, “il y avait une trentaine de cafés” et les hôtels étaient tous remplis, souligne-t-il. Aujourd’hui, de nombreux hôtels sont toujours présents, mais “la plupart sont fermés”, pointe un commerçant, qui ne veut pas être identifié. En novembre, la Nouvelle société des résidences Napoléon, entreprise du groupe Avec chargée de l’hôtellerie-restauration, a été placée en liquidation judiciaire. Le Grand Hôtel, qui jouxte le centre de cure, a dû fermer ses portes, de même que son restaurant. Deux autres résidences ont subi le même sort, laissant une dizaine de salariés sans emploi. Pour Bernard Bensaïd et François Vannson, président du conseil départemental des Vosges, les thermes pourraient échapper à ce triste sort avec la création d’une Société d’économie mixte (SEM), où les collectivités réaliseraient, aux côtés d’Avec, les investissements nécessaires.Mais la mairie et les habitants “ne veulent plus voir le groupe Avec et Bernard Bensaïd à Plombières”, résume auprès de l’AFP Guy Laurent, membre du collectif “Action pour Plombières”, qui a déjà mené plusieurs mobilisations pour la sauvegarde des thermes… mais avec un gestionnaire différent.Bernard Bensaïd affirme avoir injecté “13 millions d’euros en 13 ans” dans la station thermale. Et les deux sociétés ont perdu en moyenne 500.000 euros par an, selon lui, depuis 2011.Des investissements que la maire dit ne pas voir, déplorant l’état des bâtiments dont le groupe est propriétaire.- “Choc psychologique” -Depuis deux ans, Avec ne paie plus la location des eaux thermales, qui appartiennent à la commune, précise Mme Barbaux.Calodaé, un centre balnéo-romain ouvert au grand public et qui permettait de donner vie, chaque week-end, au centre-ville, a fermé en 2020.”Les Plombinois ont du mal à se projeter sans activité thermale. Quand l’activité thermale est en péril, c’est un choc psychologique pour les habitants”, explique la maire, évoquant “une dépression collective” en 2020, lorsque les thermes ont fermé durant le Covid.Depuis, la situation est compliquée. Les cures, qui accueillaient 400 personnes en simultané, n’en accueillent plus que 100 à la suite de travaux réalisés mais mal dimensionnés, ce dont Avec a réfuté, en décembre, être responsable.Les thermes, déjà placés en liquidation judiciaire en 2011, avaient pu renaître grâce à leur reprise par DocteGestio (devenu Avec). Mais depuis 2021, les comptes ne sont plus publiés, signale Guy Laurent.Plombières a longtemps été la première station thermale des Vosges, accueillant encore dans les années 2010 environ 4.000 curistes par année thermale.D’une manière générale, les cures avaient encore en 2023 du mal à retrouver leur succès d’avant crise sanitaire. Elles sont proposées dans près d’une centaine de villes en France. Malgré le scepticisme d’une large partie du corps médical, elles promettent de soigner diverses maladies grâce aux bienfaits supposés des eaux locales, ainsi que des programmes d’exercices physiques et de kinésithérapie.”On est dans le creux de la vague, c’est difficile, mais profitons-en pour imaginer l’avenir”, souhaite Lydie Barbaux.

De nouvelles fortes rafales de vent prévues à Los Angeles, menaçant d’attiser les incendies

Les fortes rafales de vent prévues pour mercredi menacent d’attiser les vastes incendies qui sévissent encore autour de Los Angeles, la deuxième ville des Etats-Unis, et qui ont fait au moins 25 morts. Une semaine après le début de ces sinistres et de leur propagation à la vitesse de l’éclair, les météorologues ont averti que les vents “particulièrement dangereux” de Santa Ana s’intensifieraient.Ces derniers sont un classique des automnes et des hivers californiens mais ils ont atteint cette fois-ci une force inédite depuis 2011, avec des rafales jusqu’à 160 km/h la semaine passée.”Restez attentifs (…). Soyez prêt à évacuer. Évitez tout ce qui pourrait déclencher un incendie”, a lancé le service météorologique national (NWS), mettant en garde contre des vents pouvant souffler à 110 km/h entre 03h00 (11h00 GMT) et 15h00 (23h00 GMT) mercredi. Le taux d’humidité, très faible, et la végétation, extrêmement sèche après huit mois sans précipitations, peuvent conduire à une “expansion ultrarapide du feu” à certains endroits, soulignent les météorologues, qui ont aussi placé une grande partie du sud de la Californie en alerte rouge.- Les autorités se disent prêtes -Plusieurs zones du comté de Los Angeles et des pans entiers du comté voisin de Ventura se trouvent dans une “situation particulièrement dangereuse”, a noté le NWS, reprenant les mêmes termes qu’avant les incendies meurtriers de la semaine dernière. “Toute la végétation est vraiment sèche et prête à brûler, donc (…) les incendies peuvent assez rapidement se produire”, a expliqué mardi à l’AFP le météorologue Ryan Kittell. Les foyers de Palisades et d’Eaton – qui sont encore actifs par endroits – pourraient repartir et de nouveaux sinistres pourraient rapidement devenir problématiques, a-t-il ajouté.Les deux principaux incendies ont parcouru 9.700 hectares dans le quartier huppé de Pacific Palisades et plus de 5.700 dans la cité d’Altadena, juste au nord de Los Angeles.Les autorités affirment néanmoins qu’elles sont prêtes à faire face à de nouvelles menaces, alors que les bouches d’incendie avaient fini par s’assécher ces derniers jours.”Nous avons vérifié le système d’eau dans la zone d’incendie d’Eaton et il est opérationnel, ce qui signifie que nous avons de l’eau et de la pression”, a assuré le chef des pompiers Anthony Marrone.- Cendres toxiques -Les services de santé exhortent par ailleurs tout le monde à porter un masque, des rafales soulevant des cendres toxiques.”Les cendres ne sont pas que de la terre”, a averti Anish Mahajan, du département de santé publique du comté de Los Angeles. “Il s’agit de poussières fines dangereuses qui peuvent irriter ou endommager votre système respiratoire et d’autres parties de votre corps.” Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a de son côté ordonné mardi aux équipes chargées du nettoyage d’être prêtes à intervenir, alors que les responsables des urgences prédisent d’éventuelles tempêtes de pluie hivernales susceptibles de provoquer des coulées de boue.Certains habitants de Palisades ont décidé de ne pas attendre et s’efforcent eux-mêmes d’enlever les débris calcinés des artères et des trottoirs. Chuck Hart, un chef d’entreprise, et son équipe travaillaient sur un chantier de construction dans son quartier lorsque l’incendie s’est déclaré. Après avoir sauvé la maison de sa mère des flammes, ils ont commencé à déblayer les rues. “Depuis, nous faisons cela sans arrêt (…). Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour remettre cet endroit en état de marche le plus rapidement possible.”Refusant de quitter le complexe d’appartements qu’il gère à Pacific Palisades, Jeff Ridgway a quant à lui raconté à l’AFP l’avoir préservé des flammes en puisant des seaux d’eau dans la piscine pour éteindre un eucalyptus dangereusement proche.”C’était la guerre”, s’est exclamé ce sexagénaire. “Mais j’étais têtu, je me suis battu.”- D’immenses dégâts -Les dégâts sont immenses: plus de 12.000 habitations, autres bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés et des quartiers entiers rasés.Ces incendies, parmi les pires de l’histoire de la Californie, pourraient être les plus coûteux jamais enregistrés: entre 250 et 275 milliards de dollars, selon les estimations provisoires de la société privée AccuWeather. Quelque 88.000 personnes sont toujours déplacées et au moins 25 ont péri, d’après un nouveau bilan.Ceux dont les maisons ont été épargnées sont frustrés de ne pas pouvoir les regagner. Pour d’autres, il ne reste plus rien. “Ma maison a brûlé, je le sais. J’ai vu des photos: il ne reste que la cheminée. Mais j’ai besoin de le voir de mes propres yeux pour y croire”, a dit à l’AFP Fred Busche.L’ampleur de la catastrophe était encore difficile à appréhender pour beaucoup.La maire de Los Angeles, Karen Bass, a même confié que ce n’est qu’après avoir survolé sa ville qu’elle a commencé à en mesurer les conséquence, tandis qu’une enquête visant à déterminer les causes des incendies a été ouverte mardi au niveau fédéral. “C’est une chose de le voir à la télévision, c’en est une autre de le voir depuis les airs. Les destructions massives sont inimaginables jusqu’à ce que vous les voyiez réellement”. 

Déçu par Bayrou, le PS veut continuer à négocier à la veille de la censure

Déçus par les annonces de François Bayrou sur les retraites et le budget, les socialistes exhortent mercredi le gouvernement à continuer de négocier, à la veille d’une motion de censure qu’ils hésitent à voter.”Le compte n’y est pas”, mais ils continuent d’espérer un accord. Mardi pourtant, le Premier ministre a douché leurs espoirs en annonçant une négociation, mais sans suspension de la réforme des retraites.”La condition minimale qu’on demandait n’est plus remplie”, a constaté le député PS Arthur Delaporte mercredi, réclamant “un retour au Parlement” de ce dossier explosif, même en cas d’échec des discussions entre syndicats et patronat.”On attend une réponse du Premier ministre extrêmement claire”, a ajouté le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, qui “ne voi(t) pas en l’état comment nous ne censurons pas” le gouvernement.Les 66 élus PS doivent justement se réunir mercredi pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, LFI en tête.- Première réunion bien vendredi -Mais le gouvernement s’est voulu apaisant. Sa porte-parole, Sophie Primas, a affirmé lors du compte-rendu du conseil des ministres à la mi-journée que les socialistes auraient “toutes les raisons d’être rassurés” en écoutant la déclaration de politique générale que François Bayrou prononcera au Sénat à 15H00. “Sur une dizaine de sujets” soulevés par le PS, “il y a au moins huit sujets sur lesquels il aura une réponse qui va lui convenir”, a-t-elle insisté. Tout en répétant que si les partenaires sociaux ne trouvaient pas d’accord au bout de trois mois de discussions pour revenir sur la réforme des retraites de 2023, cette dernière “continuera à s’appliquer”, sans nouveau passage au Parlement. Comme Matignon, elle s’est en outre dite confiante dans la capacité des partenaires sociaux à trouver cet accord dans le délai fixé. Encore faudrait-il que les discussions démarrent. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, la première réunion du “conclave” promis par le Premier ministre aura bien lieu vendredi, à 11H00, a confirmé Matignon.A l’instar d’autres syndicats, la patronne de la CGT, Sophie Binet, avait précédemment rapporté que ce rendez-vous “n’aurait pas lieu” vendredi. Le chef du gouvernement a balisé le chemin dans sa déclaration de politique générale, mardi à l’Assemblée: d’abord une “mission flash” de la Cour des comptes pour travailler sur “des chiffres indiscutables”, puis un trimestre de négociation “sans aucun totem (ni) tabou” même sur les 64 ans, sous réserve de ne pas “dégrader l’équilibre financier” du système de retraites.Une “humiliation totale” pour les socialistes, qui “n’ont rien obtenu, même pas des miettes”, a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge “indigne de sa fonction”.”Ce que propose François Bayrou est une comédie” et “il y a une possibilité qu’il parte très vite”, a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à “revenir à la raison” car “ceux qui vont à l’encontre du programme” du Nouveau Front populaire “s’excluent de fait” de l’alliance de gauche.- “Flou” et “généralités” -Les soutiens de l’exécutif ne brillent pas non plus par leur cohésion. L’homme fort des Républicains, Laurent Wauquiez, a ainsi estimé sur Cnews et Europe 1 que le projet de M. Bayrou “reste très flou”, en dépit de “bonnes intentions”.Imprécision en revanche excusée par la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a affirmé sur RTL que “faire un catalogue de mesures précises serait voué à l’échec”, tout en se disant “extrêmement déçue” par l’absence d’engagement sur la reprise du projet de loi sur la fin de vie.Même au MoDem, le parti de M. Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu sur France Inter que le discours du Premier ministre “peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités”. Mais, “l’important c’est d’essayer de trouver une méthode”.Le tout sous la tutelle d’Emmanuel Macron, qui a reçu mercredi matin le président du Sénat Gérard Larcher, quelques heures avant une nouvelle allocution du Premier ministre devant la chambre haute.Et si possible en évitant les couacs, comme le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen assumant mardi soir de “respecter toutes les forces politiques sauf le RN”. Une “insulte” aussitôt relevée par le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella, qui détient toujours la clé d’une potentielle censure. La déclaration du ministre “n’est pas la position du gouvernement”, a tranché Sophie Primas.  

Commission d’enquête sur le dérapage budgétaire: Alexis Kohler sera convoqué à l’Assemblée

Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, sera convoqué pour être auditionné à l’Assemblée dans le cadre de la commission d’enquête sur le dérapage des finances publiques, ont annoncé des sources parlementaires à l’AFP mercredi.A l’issue d’un vote à huis clos en commission des finances, 37 députés ont voté pour cette audition et 18 contre (issus de LR, et des trois groupes macronistes), selon ces sources. Présidée par Eric Coquerel (LFI), la commission des finances avait obtenu pour six mois les pouvoirs d’une commission d’enquête (convocations avec obligation pour la personne de l’honorer, pouvoirs d’investigation, auditions sous serment, etc…), et lancé ses travaux début décembre pour enquêter sur “les causes” de “la variation” et des “écarts des prévisions fiscales et budgétaires” constatés sur les années 2023 et 2024.”On dénonce un détournement de procédure” qui “est contraire à l’indépendance des pouvoirs et à l’article 67 de la Constitution”, a réagi auprès de l’AFP après le vote le député Renaissance Mathieu Lefèvre. Le co-rapporteur de cette commission d’enquête a également regretté qu’il n’y ait “pas eu de débat” et accusé le président de la commission des finances d’avoir cherché à “l’étouffer”.L’article 67 de la Constitution “concerne la responsabilité du chef de l’Etat et n’inclue pas ses collaborateurs”, a répondu Eric Coquerel, joint par l’AFP. Il a également affirmé que des “jurisprudences” existaient, notamment dans “les affaires Benalla et Cahuzac”, où des collaborateurs du chef de l’Etat avaient été interrogés.Plusieurs personnes questionnées pendant cette commission d’enquête ont évoqué “des réunions qui ont été organisées à l’Elysée, et dans ce contexte c’est normal de pouvoir interroger les collaborateurs” du président de la République, a-t-il poursuivi.Une position partagée par le groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale qui a jugé dans un communiqué “indispensable d’auditionner un responsable de l’Elysée dans le cadre de cette commission d’enquête”, et accusé les députés macronistes qui s’y sont opposés de chercher “à saboter les travaux de cette commission”.Des personnalités politiques et de la haute administration ont été entendues ces dernières semaines dans l’objectif de faire la lumière sur des erreurs de prévisions sur le déficit public, finalement attendu à 6,1% du PIB (produit intérieur brut) en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% prévu à l’automne 2023 et des 5,1% anticipés au printemps, après réévaluation sous le gouvernement de Gabriel Attal. Le 12 décembre 2024, Bruno Le Maire, qui a piloté Bercy pendant sept ans de 2017 à l’été 2024, avait lancé une charge virulente contre les députés, les accusant à trois reprises “d’hypocrisie” dans son propos liminaire, suscitant la consternation de nombreux députés présents dans la salle.Quelques jours plus tard, Thomas Cazenave, ministre chargé des Comptes publics entre juillet 2023 et septembre 2024, avait mis le dérapage du déficit pour 2024 sur le compte d’estimations de recettes erronées de la part des modèles de calcul de Bercy, et d’une hausse plus forte qu’attendu des dépenses des collectivités locales. Le président LFI de la Commission des Finances, Éric Coquerel, avait considéré pour sa part que ces écarts tenaient surtout à “une surestimation des résultats des politiques menées depuis 2017”.

Narcotrafic: les commandos, “dernier rempart” en mer contre la cocaïne

“Toper la cargaison et se dire que cette drogue n’ira pas dans nos rues, au final, c’est ça notre satisfaction”. Les commandos de marine prêtent main forte à la frégate de surveillance française Ventôse basée aux Antilles pour lutter contre le narcotrafic (Narcops).Ces bérets verts, rompus aux missions rudes et secrètes, chassent la nuit, à bord de leur rapide semi-rigide (un Etraco), des bateaux chargés de cocaïne en mer des Caraïbes.”On part en pleine nuit, au milieu de l’océan, c’est impressionnant. C’est une sensation complètement différente, on est comme des aveugles, nos sens se développent plus, on se sent décuplés”, raconte Jo, chef de la mission commandos. Avec sa voix légèrement cassée le quadragénaire, fort de ses 24 années de service, évoque “une petite meute de loups toujours aux aguets”.Deux à trois fois par an, la marine française mène des opérations Carib Royal en haute mer sur l’arc antillais pour empêcher la cocaïne d’entrer sur le marché européen. Avec en appui un commando basé à Lanester (Morbihan), chargé d’immobiliser un bateau (voilier, go fast) et de monter à bord, dans un cadre juridique strict.Les membres des forces spéciales, cagoulés, en treillis vert kaki et lourdement armés, se préparent, avec leur équipement de 30 kilos sur le dos, aux pires scénarios, y compris celui de tirs de riposte de trafiquants.  “Le but du commando, c’est de faire des missions que les autres ne sont pas capables de faire. Ce sont des missions assez hostiles. Personne n’a envie de sortir dans une tempête avec mer 5 ou 6, en zodiac! On est peut-être les dernières personnes à pouvoir le faire et ça aussi, c’est le côté exaltant: se dire qu’on est le dernier rempart à ce niveau-là”, explique le second maître Brieuc.Son collègue, le second maître Brice, venu rechercher chez les marines “de la rusticité, de la force mentale” et de la confrontation face “à la mer qui peut être très tranchante”, ne s’enorgueillit pas de ces missions hors norme et trouve toujours du sens à ce qu’il fait, même si les saisies de cocaïne sont infimes par rapport aux quantités produites.”Je préfère faire un tout petit peu que rien du tout. Si on n’était pas là, qu’est-ce que les trafiquants se diraient? +Y a personne pour nous arrêter+. C’est l’autoroute de la drogue! Ca a au moins un côté dissuasif et ça suffit à nous satisfaire”, appuie-t-il.- Convivialité et corvées -Dans leur mini espace commun à bord du Ventôse, des drapeaux et autres écussons témoignent de leur appartenance à l’un des sept commandos marine en France spécialisés dans l’assaut par la mer, le contre-terrorisme maritime, la libération d’otages et l’extraction de ressortissants, pour lesquels ils mènent des missions délicates et périlleuses dont ils ne disent mot. Mais loin de s’isoler, ils partagent des moments de convivialité – et aussi les corvées – avec les marins de la frégate.”Il y a une super bonne ambiance à bord. C’est super important d’avoir cette cohésion entre ce qu’on appelle la marine en vert, donc souvent déployée au sol, et la marine en bleu, donc embarquée. On est vachement épaulés, c’est l’esprit d’équipage”, explique Nono.Lui est tireur d’élite. Sa mission? Protéger, depuis un hélicoptère, le groupe qui va aborder un éventuel narcotrafiquant, et effectuer “des tirs de sommation, des tirs d’arrêt et d’enchaînement”.Une lourde responsabilité assumée sur ses dix missions opérationnelles, dont deux en mer pour des opérations de lutte contre le narcotrafic.”Sur certaine missions, il y a plus de résonance que sur d’autres. Par exemple, dans les conflits contre Daech, il y avait une très forte résonance par rapport aux attentats de 2015. Là, pour la +coke+, il y a aussi une résonance, parce que toutes les semaines il se passe quelque chose en France par rapport à ça”, confie le tireur.”Alors si jamais on chope, je me dis qu’il y aura peut-être la fille d’un ami, ou le fils d’un ami qui ne sera peut-être pas confronté à ça en soirée”, espère Nono. 

German economy shrinks again amid political crisis

Germany’s economy shrank for a second straight year in 2024, official figures showed Wednesday, with little hope of a speedy recovery as Europe’s traditional powerhouse is also mired in political crisis.Gross domestic product in Europe’s largest economy fell 0.2 percent last year, according to preliminary figures from federal statistics agency Destatis, after a 0.3 percent contraction …

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