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Fête de la musique: Retailleau appelle au “maintien d’une extrême vigilance”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets de maintenir “une extrême vigilance” lors de la Fête de la musique, qui se tient samedi dans toute la France, en raison du “niveau très élevé de la menace terroriste” et des risques de débordements.”Sans obérer le caractère festif et culturel de cet événement, le niveau très élevé de la menace terroriste qui continue de peser sur notre pays exige le maintien d’une extrême vigilance sur la protection des rassemblements et sites où un public important est concentré”, a rappelé le ministre dans un télégramme daté de mardi et consulté par l’AFP. “En outre, ce type d’événement est traditionnellement générateur d’infractions d’opportunité (vols, etc.) ou liées à une consommation excessive d’alcool (atteintes aux personnes, dégradations). Il pourrait également être propice à des violences urbaines, notamment dans le courant de la nuit”, a-t-il poursuivi.En amont des festivités, Bruno Retailleau a appelé à insister sur “la mise en place de dispositifs contre les véhicules béliers”, à “une attention particulière portée aux véhicules en stationnement à proximité des lieux de rassemblement” et de “sensibiliser” les maires “à la nécessité de prendre des mesures temporaires d’interdiction de circuler et de stationner”.Il a de plus incité à la mobilisation de la police municipale, à l’activation des systèmes de vidéo-protection, au recours à la sécurité privée sur les sites les plus fréquentés, à la prise d’arrêtés interdisant le port-transport de liquides inflammables, pétards et assimilés et à l’évacuation de déchets susceptibles de servir de projectiles ou d’être incendiés.Durant la Fête de la musique, il a demandé la mise “en Å“uvre des dispositifs visibles de nature à dissuader les attaques terroristes, les troubles à l’ordre public et les infractions d’opportunité (patrouilles civiles anticriminalité)”.Ces dispositifs seront déployés en coordination avec les forces de l’opération Sentinelle, pour les sites “les plus sensibles ou emblématiques” et des effectifs devront être “capables d’intervenir en situation de contre-terrorisme”.Le ministre de l’Intérieur avait demandé samedi dernier aux préfets d’accroître la vigilance sur le territoire national après l’attaque israélienne en Iran qui a depuis plongé les deux pays ennemis dans un conflit.

Michel Bassompierre, sculpteur infatigable du fragile “frère animal”

Enfant, Michel Bassompierre tirait le portrait des animaux du zoo de Vincennes. Adolescent, il s’échappait en forêt, la nuit, fasciné par les bruissements des coins sauvages et des bêtes invisibles. A 77 ans, le sculpteur, émerveillement intact, modèle encore et encore son “frère animal”.Son atelier, au sud de Nantes, regorge de moulages en plâtre: des ours roulent sur le dos au sommet des étagères, un gorille massif domine l’établi, tandis qu’au fond de la pièce gorgée de lumière, un éléphant s’éveille. Ses oeuvres tout en rondeurs, de bronze ou de marbre, de quelques centimètres ou hautes de plusieurs mètres, proviennent d’une étude poussée de l’anatomie des bêtes: Michel Bassompierre veut créer postures et mouvements plutôt que de les copier d’après photo. Depuis quelques années, les expositions de cet ancien professeur d’arts appliqués s’enchaînent: après Bruxelles, Monaco et Paris entre autres, c’est au tour de New York d’accueillir son bestiaire.Ses “fragiles colosses”, bronzes monumentaux de deux à quatre mètres de haut, dominent depuis le mois de mai, et pour un an, le trottoir de la fameuse Park Avenue. “Le monde sauvage, le frère animal, m’a toujours attiré, là où il n’y a pas d’humains. Peut-être parce que je suis une bête sauvage sans le savoir”, sourit le sculpteur, cheveux d’argent et barbe blanche. Tablier en cuir passé sur son polo noir, il se dit peu emballé par les mondanités et “jamais mieux” que chez lui, avec une forêt pour voisine.- “pouvoir d’émerveillement” -Les expositions de Michel Bassompierre sont souvent accompagnées de conférences où interviennent scientifiques et ONG, mettant en exergue les menaces qui pèsent sur cette faune qu’il modèle. Professeure au Museum national d’histoire naturelle et régulière marraine des expositions, Sabrina Krief considère que celles-ci peuvent toucher de nouveaux publics. “Je crois au pouvoir d’émerveillement lié à l’art pour interpeller un public qui n’est pas immédiatement sensible aux mots. Dans des lieux complètement décalés, comme les rues de Paris ou de New York, cela touche un public très varié. La population humaine prend de plus en plus le pas sur la nature mais on peut malgré tout essayer de rappeler que ces animaux sont encore là et qu’il ne faut pas les oublier”, explique-t-elle à l’AFP. Installer des oeuvres dans la rue, à la vue de tous, “permet aussi à tous ceux qui n’osent pas franchir les portes d’une galerie d’avoir accès à l’art, même brièvement, le temps d’une promenade”, explique Karène Bassompierre, fille de l’artiste et chargée de sa communication. “Les enfants sont très réceptifs par exemple, on le voit à chaque exposition”, ajoute-elle.- “une vie d’observation” -Né en mars 1948 d’une mère artiste et d’un père géologue, Michel Bassompierre grandit à Paris, et découvre le monde animal au Museum national d’histoire naturelle et au zoo de Vincennes. Il emménage adolescent en Normandie, arpente les forêts de nuit, et intègre quelques années plus tard les Beaux-Arts de Rouen. Depuis toujours, ses oeuvres naissent sur le papier. De son esquisse, il tire une maquette d’argile puis un moulage en plâtre. “On est quatre à travailler dans ma tête: il y a l’animalier, qui connaît bien l’espèce; l’anatomiste, qui voit jusqu’à son squelette et comprend ses articulations; le dessinateur, qui va donner l’esprit; et le sculpteur, qui donne la forme”, détaille l’artiste. Fidèle visiteur de ses expositions, le comédien François Cluzet se dit “fasciné” par ses oeuvres. “On regarde ces animaux et on les voit exister, vivre, même s’ils sont silencieux, même s’ils n’avancent pas; ils existent quand même et j’ai l’impression que dans leurs yeux, Bassompierre a mis toute son humilité, toute son humanité, toute sa bienveillance”, affirme l’acteur. Il a fallu “toute une vie d’observation” pour “commencer à maîtriser un peu le sujet”, précise le sculpteur. “Et je vais continuer à progresser, tant que j’ai mes yeux, tant que j’ai ma tête et mes mains.”

Vérification de l’âge: Youporn et Pornhub réactivés en France par leur propriétaire

Les sites Youporn, Pornhub et Redtube ont été réactivés en France par leur propriétaire, après la suspension par la justice française de l’arrêté imposant aux plateformes pornographiques situées dans l’Union européenne de vérifier l’âge de leurs utilisateurs, a constaté vendredi l’AFP.La décision du tribunal administratif de Paris, qui a suspendu lundi l’arrêté dans l’attente de voir s’il était compatible avec le droit européen, “offre l’occasion de reconsidérer des approches plus efficaces”, explique un message sur la page d’accueil des trois sites, qui appartiennent à l’entreprise Aylo.Le gouvernement français a pour sa part annoncé son souhait de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat. Hébergé à Chypre, Aylo avait rendu ses sites inaccessibles début juin pour protester contre la loi française de 2024 qui oblige les éditeurs de sites X à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder, sous peine de sanctions du gendarme du numérique et de l’audiovisuel, l’Arcom, pouvant aller jusqu’au blocage. Selon la législation française, ils doivent exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité.Aylo, qui revendique sept millions de visiteurs quotidiens en France sur ses différentes plateformes, défend de son côté une vérification de l’âge au niveau des appareils et de leur système d’exploitation.  

Tous dans la Seine en été ? Après les JO, le pari d’une propreté durable

Baignade dans la Seine, acte II: un an après les athlètes olympiques, c’est bientôt au tour du public de plonger dans une eau que les autorités garantissent durablement dépolluée, mais dont la propreté reste soumise aux aléas climatiques.Parisiens et touristes pourront se rafraîchir à partir du 5 juillet dans trois sites aménagés sur les rives du fleuve parisien, où la maire de Paris Anne Hidalgo avait nagé un an plus tôt devant des journalistes du monde entier.Ce bain historique, trente-cinq ans après la promesse de l’édile de la capitale et futur président Jacques Chirac, marquait l’aboutissement d’années de travaux pour dépolluer la Seine et la Marne, son principal affluent.  Un chantier engagé dans les années 1990 par le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) qui a investi plus de 9 milliards d’euros. Le “plan baignade” fut lancé dans son sillage en 2016, pour lequel l’Etat et les collectivités locales ont injecté 1,4 milliard d’euros, et que les JO ont permis d’accélérer. Objectif: limiter au maximum les rejets d’eaux usées sur le parcours du fleuve à travers la capitale dont la particularité est de disposer d’un réseau unitaire datant de l’époque d’Haussmann. Eaux usées et eaux pluviales s’y mélangent, et en cas de pluies abondantes, il n’y a pas d’autre solution que de les déverser dans la Seine, sauf à inonder les réseaux souterrains.- “Pas de Jour J” -Stations d’épuration modernisées, construction de bassins de rétention (dont celui d’Austerlitz et ses 50.000 mètres cubes de volume), raccordement au réseau d’assainissement des 255 bateaux parisiens… “Pour les JO, on avait dépollué la Seine aux trois quarts. Et l’eau était 100% bonne pour la baignade les jours de temps sec”, a expliqué à l’AFP le préfet de la région Ile-de-France Marc Guillaume.Avec les 2.000 nouveaux branchements aux réseaux d’assainissement opérés depuis, la Seine est désormais dépolluée en amont des sites parisiens à 80% de ce qui était attendu. Reste à engager les travaux en aval, dans l’optique d’ouvrir de nouveaux plans de baignade à la sortie de Paris, où les étés seront de plus en plus chauds.  Cet été, le préfet prédit “à coup sûr” un succès populaire. En tablant sur une météo plus clémente que pendant les JO, où des précipitations record avaient donné des sueurs froides aux organisateurs: sur les 11 jours programmés pour les compétitions et entraînements en eaux libres, cinq seulement ont été autorisés.”Contrairement aux JO, cet été il n’y aura pas de jour J” avec une compétition à la clé, se rassure Marc Guillaume. Des drapeaux informeront sur la pollution et “si l’eau est impropre à la baignade, celle-ci sera fermée, sans doute le lendemain d’une forte pluie”, anticipe Pierre Rabadan, adjoint aux sports à l’Hôtel de ville.”On ne jette pas une pièce en l’air, on s’appuie sur des données scientifiques”, insiste l’élu auprès de l’AFP, rappelant qu’aucun athlète n’avait été incommodé après avoir plongé.L’eau sera analysée chaque jour par des sondes en instantané et des prélèvements en culture de l’Agence régionale de santé (ARS) pour connaître le taux de bactéries fécales Escherichia coli (E. coli) et entérocoques. Ces deux marqueurs de pollution bactériologique ne devront pas dépasser respectivement les 1.000 et 400 unités formant colonie (UFC)/100 ml, des seuils un peu plus élevés que pour les athlètes vu que le public s’attardera davantage dans l’eau.- Marqueurs “insuffisants” -Mais pour France Nature Environnement Ile-de-France, ces relevés restent “insuffisants”. Le Seine contient notamment “de nombreux virus pour lesquels il n’y a pas d’indicateur”, regrette Michel Riottot, président d’honneur de l’association.Hépatite, gastro-entérite, affections cutanées… Autant de pathologies qu’on risque d’attraper en avalant trop d’eau contaminée, s’inquiète auprès de l’AFP cet ancien ingénieur de recherche du CNRS qui a travaillé sur le microbiote intestinal.Il déplore aussi “l’absence de mesure de pollution chimique”.”S’il y a une pollution ponctuelle en amont, on est informé, donc on pourra prendre les mesures nécessaires”, rétorque Pierre Rabadan, faisant aussi valoir que le fleuve est aujourd’hui débarrassé de la plupart des polluants industriels. Preuve que la qualité de l’eau s’est améliorée: on recense 36 espèces de poissons en Seine contre seulement 4 en 1970, pointe le Siaap.Une avancée que la ville de Paris voudrait sanctuariser en dotant le fleuve d’une personnalité juridique, dans le cadre d’un mouvement mondial de reconnaissance de la nature qui a déjà attribué ce droit à plusieurs sites comme le fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande.

Tous dans la Seine en été ? Après les JO, le pari d’une propreté durable

Baignade dans la Seine, acte II: un an après les athlètes olympiques, c’est bientôt au tour du public de plonger dans une eau que les autorités garantissent durablement dépolluée, mais dont la propreté reste soumise aux aléas climatiques.Parisiens et touristes pourront se rafraîchir à partir du 5 juillet dans trois sites aménagés sur les rives du fleuve parisien, où la maire de Paris Anne Hidalgo avait nagé un an plus tôt devant des journalistes du monde entier.Ce bain historique, trente-cinq ans après la promesse de l’édile de la capitale et futur président Jacques Chirac, marquait l’aboutissement d’années de travaux pour dépolluer la Seine et la Marne, son principal affluent.  Un chantier engagé dans les années 1990 par le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) qui a investi plus de 9 milliards d’euros. Le “plan baignade” fut lancé dans son sillage en 2016, pour lequel l’Etat et les collectivités locales ont injecté 1,4 milliard d’euros, et que les JO ont permis d’accélérer. Objectif: limiter au maximum les rejets d’eaux usées sur le parcours du fleuve à travers la capitale dont la particularité est de disposer d’un réseau unitaire datant de l’époque d’Haussmann. Eaux usées et eaux pluviales s’y mélangent, et en cas de pluies abondantes, il n’y a pas d’autre solution que de les déverser dans la Seine, sauf à inonder les réseaux souterrains.- “Pas de Jour J” -Stations d’épuration modernisées, construction de bassins de rétention (dont celui d’Austerlitz et ses 50.000 mètres cubes de volume), raccordement au réseau d’assainissement des 255 bateaux parisiens… “Pour les JO, on avait dépollué la Seine aux trois quarts. Et l’eau était 100% bonne pour la baignade les jours de temps sec”, a expliqué à l’AFP le préfet de la région Ile-de-France Marc Guillaume.Avec les 2.000 nouveaux branchements aux réseaux d’assainissement opérés depuis, la Seine est désormais dépolluée en amont des sites parisiens à 80% de ce qui était attendu. Reste à engager les travaux en aval, dans l’optique d’ouvrir de nouveaux plans de baignade à la sortie de Paris, où les étés seront de plus en plus chauds.  Cet été, le préfet prédit “à coup sûr” un succès populaire. En tablant sur une météo plus clémente que pendant les JO, où des précipitations record avaient donné des sueurs froides aux organisateurs: sur les 11 jours programmés pour les compétitions et entraînements en eaux libres, cinq seulement ont été autorisés.”Contrairement aux JO, cet été il n’y aura pas de jour J” avec une compétition à la clé, se rassure Marc Guillaume. Des drapeaux informeront sur la pollution et “si l’eau est impropre à la baignade, celle-ci sera fermée, sans doute le lendemain d’une forte pluie”, anticipe Pierre Rabadan, adjoint aux sports à l’Hôtel de ville.”On ne jette pas une pièce en l’air, on s’appuie sur des données scientifiques”, insiste l’élu auprès de l’AFP, rappelant qu’aucun athlète n’avait été incommodé après avoir plongé.L’eau sera analysée chaque jour par des sondes en instantané et des prélèvements en culture de l’Agence régionale de santé (ARS) pour connaître le taux de bactéries fécales Escherichia coli (E. coli) et entérocoques. Ces deux marqueurs de pollution bactériologique ne devront pas dépasser respectivement les 1.000 et 400 unités formant colonie (UFC)/100 ml, des seuils un peu plus élevés que pour les athlètes vu que le public s’attardera davantage dans l’eau.- Marqueurs “insuffisants” -Mais pour France Nature Environnement Ile-de-France, ces relevés restent “insuffisants”. Le Seine contient notamment “de nombreux virus pour lesquels il n’y a pas d’indicateur”, regrette Michel Riottot, président d’honneur de l’association.Hépatite, gastro-entérite, affections cutanées… Autant de pathologies qu’on risque d’attraper en avalant trop d’eau contaminée, s’inquiète auprès de l’AFP cet ancien ingénieur de recherche du CNRS qui a travaillé sur le microbiote intestinal.Il déplore aussi “l’absence de mesure de pollution chimique”.”S’il y a une pollution ponctuelle en amont, on est informé, donc on pourra prendre les mesures nécessaires”, rétorque Pierre Rabadan, faisant aussi valoir que le fleuve est aujourd’hui débarrassé de la plupart des polluants industriels. Preuve que la qualité de l’eau s’est améliorée: on recense 36 espèces de poissons en Seine contre seulement 4 en 1970, pointe le Siaap.Une avancée que la ville de Paris voudrait sanctuariser en dotant le fleuve d’une personnalité juridique, dans le cadre d’un mouvement mondial de reconnaissance de la nature qui a déjà attribué ce droit à plusieurs sites comme le fleuve Whanganui en Nouvelle-Zélande.

Monsters and memes: Labubu dolls ride China soft-power wave

Small, fuzzy and baring sharp teeth, Chinese toymaker Pop Mart’s Labubu monster dolls have taken over the world, drawing excited crowds at international stores and adorning the handbags of celebrities such as Rihanna and Cher.Beijing-based Pop Mart is part of a rising tide of Chinese cultural exports gaining traction abroad, furry ambassadors of a “cool” …

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Au Tchad, les premiers pas de la filière d’un prétendu “charbon écologique”

Sous le soleil brûlant du Tchad, pays menacé de désertification, une vingtaine d’ouvriers zigzaguent d’une machine à l’autre sur le site de production d’un charbon dit “écologique”, à Pont Belile, au nord de N’Djamena.Le mercure avoisine les 45° Celsius et une poussière noire envahit tout, jusqu’au visage des travailleurs. Tout près de la capitale tchadienne, l’Association pour le développement socio-économique Raikina (Adser) s’est donné pour objectif de produire un combustible visant à réduire la pression sur les ressources naturelles du pays en luttant contre les coupes illégales de bois.Le charbon produit est issu de déchets végétaux non valorisés: tiges de mil et de sésame, rafles et palmes de rônier. Les résidus carbonisés sont broyés puis mélangés à une macération de gomme arabique, afin de faciliter l’allumage, et à de l’argile, pour ralentir la combustion.Ce charbon dit “écologique” a “moins de dégagements gazeux qu’un charbon traditionnel, il ne noircit pas les marmites, il a un pouvoir calorifique fort et il dure jusqu’à trois fois plus longtemps que le charbon de bois”, soutient Ousmane Alhadj Oumarou, le directeur technique de l’ONG Adser.Si l’appellation de “charbon écologique” est antinomique, selon Souleymane Adam Adey, enseignant–chercheur en écologie et conservation des écosystèmes sahéliens à l’université de N’Djamena, “on utilise ce terme car (le charbon écologique) contribue à lutter contre la déforestation et les arbres qui ne sont pas coupés (pour faire du feu ou produire du charbon de bois) continuent ainsi de séquestrer du carbone”.”Ce type de charbon (…) produit forcément des émissions de CO2″, mais moins élevées que le charbon de bois, selon le chercheur, qui prédit que “dans l’avenir, on mise(ra) sur la culture de bambou, comme au Kenya, pour la production à grande échelle de charbon écologique”.- “Désertification” -En Afrique, ce type de combustible est utilisé essentiellement pour la cuisson des aliments. Selon les chiffres officiels, au Tchad, la “surexploitation des ressources en bois pour les usages ménagers combinée au changement climatique ont conduit à une déforestation supérieure à 90% du patrimoine national” depuis les années 1970.Par ailleurs, selon Ismaël Hamid, l’homme d’affaires de 45 ans qui dirige l’Adser, “la désertification a progressé dans les régions qui accueillent des réfugiés soudanais depuis deux ans”. Depuis le début du conflit au Soudan en 2023, plus de 800.000 Soudanais ont fui au Tchad, où se trouvaient déjà 400.000 d’entre eux.Pour réduire les coupes de bois, Adser a commencé à produire du charbon à partir de déchets végétaux. “L’utilisation d’un kilogramme de charbon écologique permet d’éviter de couper six kilogrammes de bois vert”, assure Ousmane Alhadj Oumarou. Après une mise de départ de 200 millions de francs CFA (300.000 euros), M. Hamid a obtenu le soutien de la Banque Mondiale qui achète le charbon 750 francs CFA le kilo (un peu plus d’un euro).Dans un premier temps, ce charbon est distribué par le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies dans des camps de réfugiés dans l’est du pays, mais l’entrepreneur espère produire ensuite pour le reste du territoire.- Multiplier la production -L’usine produit désormais entre sept et neuf tonnes de charbon par jour, estime Ousmane Alhadj Oumarou, homme d’affaires tchadien natif du Soudan, qui vit entre N’Djamena, Londres et Dubaï.Pour étendre sa production au reste du pays, “il faut que le prix baisse, entre 350 et 500 francs le kilo”, dit M. Hamid, qui souhaite ouvrir deux lignes de production et un centre de carbonisation.Le projet est estimé à 100 millions de francs CFA (150.000 euros) pour une production attendue de 300 tonnes par mois. “Si on veut couvrir les besoins du pays, il va falloir multiplier au moins par 10 la production”, juge-t-il. Il faudra pour cela que “d’autres entrepreneurs investissent dans cette filière”. Seule une autre entreprise tchadienne, Karo Entreprise, a une chaîne de production similaire. Elle vend son charbon depuis 2023 à 300 francs CFA le kilo et a atteint l’année dernière une production de 255 tonnes.Les entrepreneurs appellent l’État tchadien à développer la filière. “Il faut que le charbon écologique soit subventionné pour le rendre abordable”, juge Ismaël Hamid.La possibilité est “envisageable et même souhaitable”, répond par écrit à l’AFP Hassan Bakhit Djamous, ministre de l’Environnement. Il se dit engagé à “l’élaboration d’une politique nationale de promotion du charbon”, en évoquant notamment de possibles “exonérations fiscales”. “Le charbon écologique est une énergie sur laquelle il faut miser pour le futur de notre pays qui est le front avancé de la désertification au Sahel”, conclut-il.

Un an après le désastre de la Bérarde, une vallée dans l’expectative

Juché sur son vélo profilé, Michael Hansen ne peut retenir ses larmes: ce touriste danois découvre les ravages laissés, il y a un an, par une immense coulée de pierres sur le hameau de La Bérarde, l’ancienne “Mecque des alpinistes”.”Ce n’est pas la guerre mais ça y ressemble”, lâche le cycliste dans un anglais heurté, désignant le paysage chamboulé, méconnaissable par rapport à celui qu’il fréquentait chaque été depuis 30 ans.Visible au-delà de la rivière, l’ancien village de carte postale à 1.700 m d’altitude, bijou du massif des Ecrins, est toujours à moitié enseveli et interdit d’accès.Le Vénéon et les Etançons, deux vigoureux torrents aux tons de bleu laiteux, filent rapides sous le soleil. Ce sont eux qui, gonflés par une “concomitance” inédite de facteurs, fortes pluies et vidange brutale d’un lac apparu sur un glacier en amont, ont tout détruit sur leur passage les 20-21 juin 2024, un événement “exceptionnel”, selon les autorités.- Lac glaciaire -Un an après le désastre, qui n’avait pas fait de victimes, la centaine de personnes présentes sur place ayant pu être évacuée in extremis par hélicoptères, la vallée du Vénéon, située à une cinquantaine de km à vol d’oiseau de Grenoble, est loin d’avoir retrouvé sa sérénité.”Je sature”, confie Jean-Louis Arthaud, le maire de Saint-Christophe-en-Oisans, commune qui englobe la plus grande partie de la vallée, dont la Bérarde.Avec la chaleur, le lac glaciaire est réapparu ces derniers jours. Désormais bardé de capteurs et d’appareils pour “écouter les bruits du glacier”. Son niveau est redescendu depuis mais des études scientifiques sont en cours pour mieux comprendre le comportement du glacier et les risques qui vont avec.Mais ce n’est pas le seul problème: la circulation est également restreinte sur une bonne portion finale de la route D530, la colonne vertébrale de la vallée, ce qui suscite l’incompréhension des habitants et décourage touristes et alpinistes aspirant aux plus célèbres cimes du massif, la Barre des Ecrins, la Meije: “aujourd’hui, nos gardiens de refuge ne voient personne”, soupire le maire.Un système de navettes a bien été mis en place, mais ne peut convoyer qu’une centaine de personnes par jour, loin des chiffres habituels (80.000 visiteurs par été).”On savait très bien, cela m’a été dix fois répété, qu’on n’aurait pas une saison normale. Mais entre une saison normale et rien, il faut trouver le juste équilibre. Aujourd’hui, on n’y est pas, tout simplement”, déplore-t-il.”On est la première vallée des Alpes françaises à avoir subi un événement de cette ampleur”: mais alors que le département de l’Isère a lancé une étude sur l’avenir des routes de montagne, “je ne veux pas que ça devienne la première vallée à être interdite dans les Alpes”, poursuit-il.- “Montagne du XXIe siècle” -Il n’est “pas du tout question pour nous politiquement de vouloir sanctuariser la montagne”, lui a répondu le président du département de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, lors d’un point presse à Grenoble mercredi, rappelant que la réfection des 10 km endommagés de la D530 a coûté à elle seule 18 millions d’euros.”On ne pourra pas le refaire toutes les années”, a-t-il averti, suggérant d’étudier la mise en place d’un télésiège au lieu de tout miser sur “la route, solution du XXe siècle”. “Aujourd’hui, ce n’est pas la montagne du XXe siècle. C’est la montagne du XXIe siècle. La montagne du réchauffement climatique”, a-t-il insisté.Carine Magne, gardienne du petit refuge de l’Alpe du Pin, se veut malgré tout confiante malgré les incertitudes pesant sur sa saison: “forcément, il y a des impacts des événements de l’année dernière, ce n’est pas une liberté de circulation et d’accès parfait”. Mais “plus il y aura de gens qui vont demander à venir dans la vallée, plus il y aura, j’espère, de facilités de circulation, de navettes”, veut-elle croire, entourée des moutons de son compagnon berger.

Un an après le désastre de la Bérarde, une vallée dans l’expectative

Juché sur son vélo profilé, Michael Hansen ne peut retenir ses larmes: ce touriste danois découvre les ravages laissés, il y a un an, par une immense coulée de pierres sur le hameau de La Bérarde, l’ancienne “Mecque des alpinistes”.”Ce n’est pas la guerre mais ça y ressemble”, lâche le cycliste dans un anglais heurté, désignant le paysage chamboulé, méconnaissable par rapport à celui qu’il fréquentait chaque été depuis 30 ans.Visible au-delà de la rivière, l’ancien village de carte postale à 1.700 m d’altitude, bijou du massif des Ecrins, est toujours à moitié enseveli et interdit d’accès.Le Vénéon et les Etançons, deux vigoureux torrents aux tons de bleu laiteux, filent rapides sous le soleil. Ce sont eux qui, gonflés par une “concomitance” inédite de facteurs, fortes pluies et vidange brutale d’un lac apparu sur un glacier en amont, ont tout détruit sur leur passage les 20-21 juin 2024, un événement “exceptionnel”, selon les autorités.- Lac glaciaire -Un an après le désastre, qui n’avait pas fait de victimes, la centaine de personnes présentes sur place ayant pu être évacuée in extremis par hélicoptères, la vallée du Vénéon, située à une cinquantaine de km à vol d’oiseau de Grenoble, est loin d’avoir retrouvé sa sérénité.”Je sature”, confie Jean-Louis Arthaud, le maire de Saint-Christophe-en-Oisans, commune qui englobe la plus grande partie de la vallée, dont la Bérarde.Avec la chaleur, le lac glaciaire est réapparu ces derniers jours. Désormais bardé de capteurs et d’appareils pour “écouter les bruits du glacier”. Son niveau est redescendu depuis mais des études scientifiques sont en cours pour mieux comprendre le comportement du glacier et les risques qui vont avec.Mais ce n’est pas le seul problème: la circulation est également restreinte sur une bonne portion finale de la route D530, la colonne vertébrale de la vallée, ce qui suscite l’incompréhension des habitants et décourage touristes et alpinistes aspirant aux plus célèbres cimes du massif, la Barre des Ecrins, la Meije: “aujourd’hui, nos gardiens de refuge ne voient personne”, soupire le maire.Un système de navettes a bien été mis en place, mais ne peut convoyer qu’une centaine de personnes par jour, loin des chiffres habituels (80.000 visiteurs par été).”On savait très bien, cela m’a été dix fois répété, qu’on n’aurait pas une saison normale. Mais entre une saison normale et rien, il faut trouver le juste équilibre. Aujourd’hui, on n’y est pas, tout simplement”, déplore-t-il.”On est la première vallée des Alpes françaises à avoir subi un événement de cette ampleur”: mais alors que le département de l’Isère a lancé une étude sur l’avenir des routes de montagne, “je ne veux pas que ça devienne la première vallée à être interdite dans les Alpes”, poursuit-il.- “Montagne du XXIe siècle” -Il n’est “pas du tout question pour nous politiquement de vouloir sanctuariser la montagne”, lui a répondu le président du département de l’Isère, Jean-Pierre Barbier, lors d’un point presse à Grenoble mercredi, rappelant que la réfection des 10 km endommagés de la D530 a coûté à elle seule 18 millions d’euros.”On ne pourra pas le refaire toutes les années”, a-t-il averti, suggérant d’étudier la mise en place d’un télésiège au lieu de tout miser sur “la route, solution du XXe siècle”. “Aujourd’hui, ce n’est pas la montagne du XXe siècle. C’est la montagne du XXIe siècle. La montagne du réchauffement climatique”, a-t-il insisté.Carine Magne, gardienne du petit refuge de l’Alpe du Pin, se veut malgré tout confiante malgré les incertitudes pesant sur sa saison: “forcément, il y a des impacts des événements de l’année dernière, ce n’est pas une liberté de circulation et d’accès parfait”. Mais “plus il y aura de gens qui vont demander à venir dans la vallée, plus il y aura, j’espère, de facilités de circulation, de navettes”, veut-elle croire, entourée des moutons de son compagnon berger.