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Attentat de Magnanville: perpétuité requise en appel contre Mohamed Lamine Aberouz

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise en appel vendredi contre Mohamed Lamine Aberouz, jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris pour complicité dans l’assassinat d’un couple de policiers à leur domicile de Magnanville (Yvelines) en juin 2016.Malgré les dénégations de l’accusé qui n’a jamais cessé de clamer son innocence, la représentante du parquet général a soutenu que Mohamed Lamine Aberouz se trouvait au domicile des policiers le soir de leur assassinat et qu’il a aidé Larossi Abballa à commettre son crime.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée à son domicile sous les yeux de son fils de trois ans. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui.L’avocate générale a demandé à la cour présidée par Frédérique Aline et composée uniquement de magistrats professionnels de confirmer la décision de première instance en condamnant Mohamed Lamine Aberouz à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans et de le reconnaître coupable de complicité d’assassinat, de complicité de séquestration (de l’enfant du couple) et d’association de malfaiteurs terroriste.Vincent Brengarth, l’un des avocats de l’accusé, a plaidé l’acquittement en affirmant que son client n’avait “aucune responsabilité dans l’assassinat et l’attentat de Magnanville”.Dénonçant “les approximations” de l’accusation, le manque “d’éléments concrets” à charge, Me Brengarth a demandé à la cour de “ne pas trancher parmi des hypothèses”.”Il y a des zones d’ombres dans ce dossier qui demeureront éternellement et ce n’est pas à Mohamed Lamine Aberouz de les combler”, a souligné l’avocat.”La présomption d’innocence est une valeur cardinale sans aucune forme de dérogation”, a-t-il insisté.Selon la représentante de l’accusation, Naïma Rudloff, l’assassin des deux policiers, Larossi Abballa, “n’a pas pu agir seul”.”Il faut un +sachant+ et c’est le rôle de Mohamed Lamine Aberouz”, a-t-elle insisté en rappelant “la haine viscérale” de l’accusé “pour la police et les institutions”. “Mohamed Lamine Aberouz était sur les lieux du crime”, a-t-elle martelé.Pour appuyer sa démonstration, la magistrate a pris soin de préciser qu’elle “n’écrivait pas de roman policier”, ni n’échafaudait “des scénarios”.- Il a “fait le ménage” -“Mohamed Lamine Aberouz sait brouiller les pistes”, a-t-elle fait remarquer. Elle a rappelé que l’accusé avait “fait le ménage” après l’assassinat en supprimant son compte Telegram et en confiant ses appareils numériques à un ami.Une unique trace ADN de l’accusé (sur 245 prélèvements dans la maison des victimes) a été retrouvée sur l’ordinateur du couple assassiné mais selon des experts en génétique, cette trace ADN ne peut prouver à elle seule la présence de Mohamed Lamine Aberouz sur la scène de crime.Si l’accusation soutient qu’il s’agit d’un “ADN de contact primaire”, la défense affirme qu’il s’agit “d’un transfert” d’ADN apporté sur les lieux par l’assassin.Interrogé sur ce point crucial, les experts ont refusé de trancher. Mais, vu “la concentration d’ADN” retrouvée sur l’ordinateur des victimes, “le plus plausible” est celui d’un contact primaire, a soutenu l’avocate générale.Autre “preuve”, selon la magistrate, d’une présence d’Aberouz au domicile des policiers, un homme seul n’aurait pas pu gérer les réactions de l’enfant de 3 ans, par nature “imprévisibles”.Il fallait également un complice à l’intérieur du domicile pour signaler à Larossi Abballa l’arrivée de Jean-Baptiste Salvaing, a dit la magistrate.”Mohamed Lamine Aberouz est membre à part entière de l’Etat islamique”, a affirmé l’avocate générale à l’issue d’un réquisitoire de près de trois heures. “Il a agi en jihadiste”.Larossi Abballa, abattu par des policiers du RAID intervenus pour libérer l’enfant du couple retenu en otage, “n’a jamais eu besoin de moi” pour passer à l’acte, soutient Mohamed Lamine Aberouz depuis sa mise en examen dans ce dossier en décembre 2017.Il maintient qu’il se trouvait le soir de l’attentat à la mosquée même si aucun témoin, hormis ses frères, ne s’en souvient.Le verdict est attendu samedi.

Le retour prometteur mais fragile du gypaète barbu dans le Vercors

Dans une clairière perchée du Vercors, Spirale ouvre grand son bec et tape le sol, apeuré: ce poussin vautour né en captivité subit les derniers préparatifs avant sa mise en liberté, inconscient de participer au fragile succès du plus vaste programme européen de réintroduction d’espèce, celui des gypaètes barbus.Malgré ses plus de cinq kilos et ses serres déjà bien acérées, ce gypaète né dans un zoo en Bavière, n’est encore qu’un poussin de trois mois, aux mêmes petits cris de détresse que n’importe quel oisillon.Sa mission? Repeupler ces massifs des Préalpes d’où il a disparu depuis plus d’un siècle à cause de l’homme, après le succès de sa réintroduction dans les Alpes, entamée en 1986. Avec l’espoir de stabiliser un jour l’espèce du Maroc jusqu’aux Balkans.À quelques mètres de la cavité rocheuse où Spirale va être déposée avec Troubadour, son congénère du même âge arrivé du parc du Puy-du-fou (Vendée), une vingtaine d’enfants, bénévoles et gardiens de la réserve naturelle assistent médusés aux préparatifs.Sur l’herbe, Pascal Orabi, le coordinateur en France du programme européen LIFE Gyp’Act, tient fermement l’animal: deux bagues clipsées aux pattes, un boîtier GPS sur le dos et un coup de pinceau de décolorant sur quelques plumes.”Ça nous permet de reconnaître l’oiseau lors de son envol sur les premières périodes de sa vie”, explique le spécialiste des vautours au sein de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).Au-dessus de lui, une dizaine de vautours moines et fauves ainsi qu’un gypaète adulte virevoltent, intrigués. Seul le percnoptère, la quatrième espèce de vautour vivant en France, manque à l’appel.”Si tu n’avais pas les autres vautours, il n’y aurait pas de gypaète”, dit Pascal Orabi. Car ce rapace protégé, toujours classé “en danger” d’extinction en France, ne se nourrit que d’os, grâce à son estomac très acide, mais nécessite que les autres nécrophages lui préparent la carcasse.À l’avenir, Spirale fera peut-être comme Adonis, un de ses prédécesseurs ayant parcouru 22.000 km en Europe en un an, la moitié de la circonférence de la Terre, atteignant la Roumanie avant de revenir nicher en France.- Maillon pastoral -Pour l’heure, les deux poussins sont remis dans leurs cages, chargés sur le dos de deux volontaires et conduits le long d’un sentier escarpé vers la falaise.”On va effectuer une surveillance en continu de 6H00 à 21H00″, dit Nicolas Renous, agent de la Réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, non loin de la cabane où se relaiera l’équipe et leurs jumelles, à 100 m de la cavité.”On note les comportements, les battements d’ailes, on regarde s’ils se nourrissent, (…) s’ils se bataillent pas trop”, détaille-t-il, jusqu’au jour où ils prendront leur envol dans un mois environ.La méthode a fait ses preuves mais requiert de la patience: dans les Alpes, “il a fallu lâcher 72 oiseaux pour assister à la première reproduction, réussie en 1996, dix ans plus tard”, raconte Pascal Orabi. Au total, ce premier programme aura permis le retour de 260 gypaètes “qui ont produit 522 oiseaux”.Fort du succès, un deuxième programme a été financé par l’Union européenne, qui court jusqu’en 2028, et vise cette fois à peupler le Vercors et les Grandes Causses, dans l’Aveyron, afin de créer un couloir jusqu’à la population des Pyrénées.Dans le Vercors, Spirale et Troubadour sont les 22e et 23e gypaètes réintroduits depuis 15 ans. “C’est une réussite parce qu’on a deux couples qui nichent sur des falaises là-derrière et un troisième couple commence à traîner”, raconte Benoît Petton, conservateur de la réserve.”Le gypaète barbu était présent en Europe il y a 1,5 million d’années, il a fallu qu’il rencontre Homo Sapiens pour être précipité vers une phase d’extinction, donc c’est la moindre des choses” de le réintroduire, justifie Pascal Orabi.Si cet argument ne suffisait pas, rappelle-t-il, sa réintroduction “a restauré un maillon essentiel de l’écosystème pastoral”, évitant aux éleveurs de redescendre chez l’équarrisseur de lourds cadavres de brebis ou de vaches. Le rapace joue aussi un rôle sanitaire, éliminant les risques de foyers pathogènes issus d’animaux en putréfaction, ajoute-t-il, citant l’anthrax ou la brucellose.Mais le succès reste fragile car les dangers persistent: outre celle, historique, des lignes à haute tension, “la deuxième menace en Europe et en France, c’est les tirs et les empoisonnements”, suivi par le péril émergent des éoliennes.

Le retour prometteur mais fragile du gypaète barbu dans le Vercors

Dans une clairière perchée du Vercors, Spirale ouvre grand son bec et tape le sol, apeuré: ce poussin vautour né en captivité subit les derniers préparatifs avant sa mise en liberté, inconscient de participer au fragile succès du plus vaste programme européen de réintroduction d’espèce, celui des gypaètes barbus.Malgré ses plus de cinq kilos et ses serres déjà bien acérées, ce gypaète né dans un zoo en Bavière, n’est encore qu’un poussin de trois mois, aux mêmes petits cris de détresse que n’importe quel oisillon.Sa mission? Repeupler ces massifs des Préalpes d’où il a disparu depuis plus d’un siècle à cause de l’homme, après le succès de sa réintroduction dans les Alpes, entamée en 1986. Avec l’espoir de stabiliser un jour l’espèce du Maroc jusqu’aux Balkans.À quelques mètres de la cavité rocheuse où Spirale va être déposée avec Troubadour, son congénère du même âge arrivé du parc du Puy-du-fou (Vendée), une vingtaine d’enfants, bénévoles et gardiens de la réserve naturelle assistent médusés aux préparatifs.Sur l’herbe, Pascal Orabi, le coordinateur en France du programme européen LIFE Gyp’Act, tient fermement l’animal: deux bagues clipsées aux pattes, un boîtier GPS sur le dos et un coup de pinceau de décolorant sur quelques plumes.”Ça nous permet de reconnaître l’oiseau lors de son envol sur les premières périodes de sa vie”, explique le spécialiste des vautours au sein de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).Au-dessus de lui, une dizaine de vautours moines et fauves ainsi qu’un gypaète adulte virevoltent, intrigués. Seul le percnoptère, la quatrième espèce de vautour vivant en France, manque à l’appel.”Si tu n’avais pas les autres vautours, il n’y aurait pas de gypaète”, dit Pascal Orabi. Car ce rapace protégé, toujours classé “en danger” d’extinction en France, ne se nourrit que d’os, grâce à son estomac très acide, mais nécessite que les autres nécrophages lui préparent la carcasse.À l’avenir, Spirale fera peut-être comme Adonis, un de ses prédécesseurs ayant parcouru 22.000 km en Europe en un an, la moitié de la circonférence de la Terre, atteignant la Roumanie avant de revenir nicher en France.- Maillon pastoral -Pour l’heure, les deux poussins sont remis dans leurs cages, chargés sur le dos de deux volontaires et conduits le long d’un sentier escarpé vers la falaise.”On va effectuer une surveillance en continu de 6H00 à 21H00″, dit Nicolas Renous, agent de la Réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, non loin de la cabane où se relaiera l’équipe et leurs jumelles, à 100 m de la cavité.”On note les comportements, les battements d’ailes, on regarde s’ils se nourrissent, (…) s’ils se bataillent pas trop”, détaille-t-il, jusqu’au jour où ils prendront leur envol dans un mois environ.La méthode a fait ses preuves mais requiert de la patience: dans les Alpes, “il a fallu lâcher 72 oiseaux pour assister à la première reproduction, réussie en 1996, dix ans plus tard”, raconte Pascal Orabi. Au total, ce premier programme aura permis le retour de 260 gypaètes “qui ont produit 522 oiseaux”.Fort du succès, un deuxième programme a été financé par l’Union européenne, qui court jusqu’en 2028, et vise cette fois à peupler le Vercors et les Grandes Causses, dans l’Aveyron, afin de créer un couloir jusqu’à la population des Pyrénées.Dans le Vercors, Spirale et Troubadour sont les 22e et 23e gypaètes réintroduits depuis 15 ans. “C’est une réussite parce qu’on a deux couples qui nichent sur des falaises là-derrière et un troisième couple commence à traîner”, raconte Benoît Petton, conservateur de la réserve.”Le gypaète barbu était présent en Europe il y a 1,5 million d’années, il a fallu qu’il rencontre Homo Sapiens pour être précipité vers une phase d’extinction, donc c’est la moindre des choses” de le réintroduire, justifie Pascal Orabi.Si cet argument ne suffisait pas, rappelle-t-il, sa réintroduction “a restauré un maillon essentiel de l’écosystème pastoral”, évitant aux éleveurs de redescendre chez l’équarrisseur de lourds cadavres de brebis ou de vaches. Le rapace joue aussi un rôle sanitaire, éliminant les risques de foyers pathogènes issus d’animaux en putréfaction, ajoute-t-il, citant l’anthrax ou la brucellose.Mais le succès reste fragile car les dangers persistent: outre celle, historique, des lignes à haute tension, “la deuxième menace en Europe et en France, c’est les tirs et les empoisonnements”, suivi par le péril émergent des éoliennes.

Espace: Macron appelle l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée”

Emmanuel Macron a exhorté vendredi l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée” dans le domaine du spatial, sur fond de concurrence grandissante d’acteurs extérieurs, en particulier américains.Le président français, lors d’un discours au salon de l’aéronautique du Bourget, a souhaité que l’Union européenne se donne les moyens de devenir une “puissance spatiale” et promis de “se battre” pour une “préférence européenne” en la matière.Il a également annoncé pour fin octobre une “stratégie spatiale nationale” française, qui s’articulera avec l’européenne, et l’organisation début 2026 d’un “Space Summit” en France pour “consolider toute cette stratégie et mobiliser nos partenaires publics et privés à travers la planète”.M. Macron a relevé que l’Europe spatiale avait ces dernières années “manqué plusieurs tournants”, qu’il s’agisse des lanceurs réutilisables ou modulaires.”SpaceX a bouleversé le marché, Amazon se lance aussi. La Chine n’est pas en reste et je pense qu’il faut qu’on soit très lucide tous ensemble”, a-t-il noté, en remarquant que les Européens avaient été “à deux doigts d’être totalement sortis du jeu des constellations LEO”, les satellites en orbite basse.”On ne peut pas accepter que nous, nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non européennes en orbite basse”, ce serait “une folie”, a martelé le président français, en qualifiant la constellation d’Eutelsat et Oneweb de “trésor stratégique”.”Et donc, nous soutenons pleinement l’augmentation de capital massive qui a été annoncée” jeudi pour développer Eutelsat, a-t-il répété, en appelant aussi des acteurs extra-européens à en devenir “partenaires”.”Ça doit être la solution de nos grands partenaires stratégiques, golfiques, indiens, canadiens, brésiliens”, a ajouté le chef de l’Etat.”Notre Europe doit donc décider de redevenir une puissance spatiale, la France en étant le coeur”, a-t-il plaidé, au nom aussi de la défense du continent face aux menaces stratégiques.Sur certains aspects du spatial, “il y a des endroits où on ne peut pas faire de la compétition” entre Européens, a-t-il estimé, en déplorant aussi que certains utilisent “des lanceurs non-européens”.”Alors qu’on prépare le cadre budgétaire à venir, le spatial doit être un enjeu clé, et on doit mettre plus d’argent en Européens sur le spatial”, sans oublier de “continuer de faire venir les capitaux privés”, selon lui.Mais plus largement, “il nous faut résoudre la question fondamentale de la préférence européenne”. “On est le seul espace qui a continué jusqu’à aujourd’hui à se penser comme un marché et pas comme une puissance”, a-t-il regretté.”Et donc, il faut qu’on ait cette discipline dans les stratégies d’achat. La France l’a, ce n’est pas partout le cas en Europe”, a-t-il souligné.

Vérification de l’âge: les géants du X à nouveau accessibles en France après un revers gouvernemental

Les géants du X Youporn et Pornhub sont à nouveau accessibles en France vendredi, après la suspension ordonnée par la justice d’un arrêté gouvernemental imposant aux plateformes pornographiques situées dans l’Union européenne de vérifier l’âge de leurs utilisateurs.Début juin, le groupe Aylo, qui possède ces deux sites pornographiques hébergés à Chypre, les avait rendu inaccessibles en France pour protester contre une loi obligeant les éditeurs de sites X à mettre en place un système d’identification empêchant les mineurs d’y accéder, sous peine de sanctions pouvant aller jusqu’au blocage. Cette interdiction avait notamment été mise en musique par un arrêté interministériel pris en mars qui frappait les sites comme Youporn et Pornhub hébergés dans l’Union européenne mais dans un autre pays que la France. Le gouvernement avait alors salué une “avancée majeure dans la protection de nos enfants et adolescents en ligne”. Les éditeurs de sites porno devaient alors exiger l’envoi d’une photo ou d’un document d’identité par exemple, en proposant au moins une méthode respectant le principe de double anonymat qui permet de prouver sa majorité sans divulguer son identité.Saisi en référé par un des éditeurs, la justice administrative a toutefois infligé un revers au gouvernement en décidant lundi de suspendre l’arrêté de mars. Dans son jugement, le tribunal administratif de Paris a estimé qu’il existait un “doute sérieux quant à la légalité” de ce texte au regard d’une directive européenne qui garantit notamment “la libre circulation des services de la société de l’information”.Le gouvernement a annoncé mercredi qu’il allait contester cette décision devant le Conseil d’Etat et a minimisé la portée du jugement. “Ce type de contentieux n’est ni nouveau, ni exceptionnel”, avait alors affirmé à l’AFP la ministre en charge du Numérique, Clara Chappaz, très en pointe dans ce dossier. Elle avait aussi alors dénoncé la “résistance juridique forte” de la part des sites concernés “qui utilisent tous les moyens pour s’exonérer de leurs obligations”.L’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel et du numérique qui a notamment la charge de prononcer les sanctions, avait, pour sa part, fait savoir qu’elle continuerait d’agir “à l’encontre des sites établis en France et en dehors de l’Union européenne”.- Message politique -Prenant acte de la suspension de l’arrêté, le groupe Aylo a de nouveau rendu disponibles ses sites en France, qui affichent un message très politique illustré par une Marianne brandissant le drapeau français comme dans le tableau de Delacroix “La liberté guidant le peuple”.”Nous maintenons que les citoyens français méritent une réglementation qui empêchera les mineurs d’accéder à des contenus pour adultes et qui pourra être appliquée de manière efficace”, proclame ce message, qui plaide d’abord pour que chaque téléphone, tablette ou ordinateur soit un “appareil sécurisé pour les enfants.” “Seuls les adultes identifiés devraient être autorisés à déverrouiller l’accès à des contenus inappropriés pour leur âge”, selon ce texte. Les utilisateurs majeurs de sites X “méritent (…) que leur vie privée et leurs données sensibles soient protégées”, ajoute-t-il, reprenant un des arguments des sites X qui assuraient que la vérification de l’âge permettait aux autorités de collecter leurs données.La semaine dernière, lors de la séance des questions au gouvernement, Clara Chappaz s’était élevée contre cette accusation, dénonçant “des méthodes de mensonges et d’intimidation”. “Si ces sites veulent utiliser ces méthodes pour continuer à se faire de l’argent sur le dos de nos enfants, nous leur répondons qu’ils s’en aillent”, avait-elle poursuivi. Le système de vérification de l’âge est réclamé de longue date par les associations de protection de l’enfance en France, où 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques, selon l’Arcom.D’autres pays comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne imposent eux aussi des restrictions d’accès aux sites X liés à l’âge.

Attentat de Magnanville: perpétuité requise en appel contre Mohamed Lamine Aberouz

Le parquet général a demandé vendredi à la cour d’assises spéciale de Paris de confirmer la peine de réclusion criminelle à perpétuité contre Mohamed Lamine Aberouz, jugé en appel pour complicité dans l’assassinat de deux fonctionnaires de police à Magnanville (Yvelines) en juin 2016.”Mohamed Lamine Aberouz est membre à part entière de l’Etat islamique”, a notamment affirmé l’avocate général Naïma Rudloff à l’issue d’un réquisitoire de près de trois heures.Elle a demandé à la cour présidée par Frédérique Aline de condamner l’homme de 33 ans à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans, comme en première instance, et de le reconnaître coupable de complicité d’assassinat, de complicité de séquestration et d’association de malfaiteurs terroriste.Selon la représentante du parquet, l’assassin des deux policier, Larossi Abballa, “n’a pas pu agir seul”.”Il faut un +sachant+ et c’est le rôle de Mohamed Lamine Aberouz”, a-t-elle insisté en rappelant “la haine viscérale” de l’accusé “pour la police et les institutions”.Tout au long des réquisitions, l’accusé, vêtu de noir, a pris frénétiquement des notes.Le soir du 13 juin 2016, Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat de Mantes-la-Jolie, a été égorgée à son domicile sous les yeux de son fils de trois ans. Un peu plus tard, son compagnon, Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant au commissariat des Mureaux, a été poignardé de neuf coups de couteau alors qu’il s’apprêtait à rentrer chez lui.L’assassin des deux policiers, Larossi Abballa, abattu par des policiers du Raid intervenus pour libérer l’enfant du couple retenu en otage, “n’a jamais eu besoin de moi” pour passer à l’acte, soutient Mohamed Lamine Aberouz depuis sa mise en examen dans ce dossier en décembre 2017.Il maintient qu’il se trouvait le soir de l’attentat à la mosquée même si aucun témoin, hormis ses frères, ne s’en souvient.Le verdict est attendu samedi.

France Music Week: des dirigeants internationaux réunis en sommet à l’opéra Garnier

Une centaine de représentants français et internationaux de l’industrie musicale sont réunis vendredi à l’opéra Garnier à Paris pour le sommet de la France Music Week, qui se penche sur l’avenir de la filière, avant une clôture à l’Elysée.L’événement met en lumière “les grandes dynamiques de la filière, ses nouveaux axes de croissance et les opportunités d’avenir pour le monde de la musique”, selon les organisateurs de ce nouvel événement porté par le ministère de la Culture et le Centre national de la musique (CNM).Parmi les participants, une douzaine de dirigeants doivent prendre la parole dans l’après-midi: les plateformes d’écoute musicale YouTube, Spotify et Deezer, les labels Warner, Universal, Sony et Believe, des organismes syndicaux comme la Sacem et la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) ou encore le géant des tournées Live Nation, qui produit par exemple les shows de Beyoncé, de passage au Stade de France cette semaine.Nouveaux marchés, leviers de croissance, modèles de monétisation, mais aussi impact de l’intelligence artificielle (IA) générative dans la création font partie des thèmes abordés pendant ce sommet.”Il s’agit en effet d’éviter que la musique 100% synthétique, générée par IA, ne prolifère au détriment des créateurs. A nous donc de porter collectivement un usage éthique et responsable de l’IA, dans le respect des auteurs et de tous les acteurs qui Å“uvrent pour son déploiement”, a déclaré la ministre Rachida Dati, rappelant l’ouverture début juin de concertations entre fournisseurs d’IA et ayants droit.Dans la matinée, la plateforme de streaming française Deezer a annoncé que les albums contenant des titres entièrement générés par IA sont désormais signalés par une mention à l’attention de ses utilisateurs, une première mondiale selon la plateforme tricolore.Les participants seront conviés à l’Elysée pour un discours de clôture d’Emmanuel Macron, avant le traditionnel concert de la Fête de la musique dans les jardins du palais présidentiel.La France Music Week s’achèvera, elle, samedi, véritable jour de la Fête de la musique, avec un concert gratuit dans les jardins du Louvre, pour lequel sont attendus quelque 35.000 spectateurs. D’un coût global de 7 millions d’euros, l’événement a associé depuis lundi conférences, démonstrations et concerts d’artistes émergents, dans le but de promouvoir “la richesse de la création musicale française”.L’Etat s’est également engagé à financer, à travers la banque publique d’investissement Bpifrance, les entreprises de la filière à hauteur de 500 millions d’euros d’ici 2030, notamment pour accompagner des projets de développement à l’international ou des rachats d’actifs.

En Thaïlande, des proies lâchées dans la jungle pour sauver les tigres

Dans une forêt thaïlandaise, des gardiens de l’environnement ouvrent l’enclos d’une espèce locale de cerfs qui servira de proie pour le maître des lieux: le tigre, au coeur d’un projet de repeuplement à succès.Les vingt sambars – autant de femelles que de mâles – s’échappent au grand galop, disparaissant dans l’épaisse végétation.Le site, au milieu du parc national de Khlong Lan (ouest), n’est accessible qu’après une heure de trajet sur des chemins boueux zigzaguant dans les montagnes qui forment la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie.Recouverte de jungle, cette zone est largement inhabitée: c’est là que l’un des plus grands carnivores terrestres, qui inspire autant de fascination que de crainte, se sent le plus à l’aise.La Thaïlande espère restaurer sa population de tigres d’Indochine, au bord de l’extinction dans les années 2000, mais qui, grâce aux efforts des autorités et des défenseurs de l’environnement, remontre le bout de son museau, dans des proportions jamais vues en Asie du Sud-Est.Il ne restait que 40 individus en 2007, sous l’effet du braconnage et de la destruction de leur habitat naturel causé par l’expansion agricole, en partie, le royaume ayant perdu près de la moitié de ses forêts entre 1960 et 2000.- Croissance “extraordinaire” -Le pays estime qu’entre 179 et 223 tigres vivaient en liberté en 2024, dans les jungles de l’ouest bordant la Birmanie.C’est une croissance “extraordinaire”, s’est réjoui Stuart Chapman, responsable du projet de sauvegarde des tigres au sein de WWF.Le chiffre continuera d’augmenter en Thaïlande “tant qu’il y a aura un programme de lâcher de proies”, estime-t-il.La présence du tigre d’Indochine, l’une des six sous-espèces du grand félin, s’étendait dans tout le bassin versant du Mékong, l’un des territoires les plus riches en biodiversité de la planète, mais le Cambodge, le Vietnam et le Laos ont tous décimé leurs populations.En plus de la Thaïlande, il resterait une vingtaine d’individus en Birmanie, où la guerre civile complique tout effort pour préserver l’espèce considérée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme en danger d’extinction.Mais ailleurs en Asie, en Inde ou en Népal, des programmes ont permis de quasiment doubler le nombre de spécimens sauvages sur la dernière décennie, de 3.200 à plus de 5.500 têtes recensées dans une zone allant de l’île de Sumatra aux confins de la Sibérie, d’après l’UICN.- Projet au Cambodge -L’Inde a promis l’année dernière d’envoyer quatre tigres au Cambodge, une première, pour faire revivre une population déclarée “fonctionnellement éteinte” en 2016.En Thaïlande, le service national en charge des parcs nationaux (DNP) et l’ONG WWF ont coordonné leurs efforts, notamment via un programme d’élevage et de lâcher de proies, qui est entré dans sa cinquième année.Chaiya Danpho, de la DNP, s’est félicité des lâchers “très positifs”, inspirés d’initiatives similaires en Afrique pour d’autres prédateurs, qui répond au manque d’ongulés dans les forêts.Le sambar, un cervidé répandu en Asie du Sud et du Sud-Est, est un mets de choix pour le tigre d’Indochine qui se nourrit aussi de porc sauvage, de saro (une espèce de chèvre) ou de bovins.Cette espèce, considérée comme vulnérable par l’UICN, en raison de la chasse, bénéficie également du projet, selon ses instigateurs.Les individus sont équipés d’un collier doté d’un GPS qui permet de suivre leurs mouvements une fois dans la nature.”Les sambars n’attendent pas passivement. Ils essayent d’échapper aux prédateurs et de choisir des espaces sûrs pour s’épanouir”, explique Worrapan Phumanee, chargé de recherches à WWF Thaïlande.Selon Chaiya, seulement un petit nombre des cerfs relâchés finiront comme dîner du tigre; la plupart d’entre eux pourront se reproduire et continuer à vivre.

Première vague de chaleur de 2025, l’ouest de la France en alerte orange

Avec des températures supérieures à 35°C, la France subit vendredi sa première vague de chaleur de l’année 2025, selon Météo-France, qui a placé en vigilance orange canicule 16 départements majoritairement situés dans l’Ouest, avant un pic attendu samedi sur l’ensemble du pays.Soleil de plomb, touffeur persistante et nuits inhabituellement chaudes… De la Bretagne au Poitou-Charentes en passant par la vallée de la Loire ou le sud de l’Occitanie, le thermomètre doit atteindre 36°C à 38°C vendredi après-midi, une dizaine de degrés au-dessus des normales de saison, souligne l’institut météorologique.Quatorze départements de l’Ouest, de la Manche à la Charente-Maritime et du Morbihan à l’Indre-et-Loire, ont été placés en vigilance orange canicule (“soyez très vigilant”) à compter de vendredi midi, de même que le Rhône et l’Isère dans le Centre-Est.Une trentaine d’autres départements sont en vigilance jaune (“soyez attentifs”) et deux sont en vigilance orange pour les feux de forêt (Aude et Bouches-du-Rhône).Mercredi soir, un incendie forestier a déjà brûlé 16 hectares en Charente-Maritime et les pompiers des Deux-Sèvres ont signalé plusieurs départs de feux agricoles jeudi.Un peu partout en France, écoles, maisons de retraite, collectivités et entreprises doivent s’adapter. La ville de Lyon propose une cartographie interactive des 700 points de fraîcheur accessibles gratuitement au public. Celle de Rennes a ouvert plusieurs parcs et jardins la nuit jusqu’à mercredi prochain.Dans le Bordelais, le domaine familial Vignobles Chaigne et Fils, converti en bio en 2022, a basculé les travaux des vignes en horaires estivaux, depuis début mai.Le “raccotage” – remplacer des vignes mortes par de nouveaux plants-, a commencé dès 06h00 vendredi.”On fait ça le matin de bonne heure, avant de basculer sur des travaux plus adaptés à la chaleur qui arrive, dans des tracteurs climatisés”, explique Stéphane Brouchican, chef de cultures de 52 ans.A Niort (Deux-Sèvres), les éboueurs de l’agglomération, en conflit avec leur hiérarchie concernant le port du short en période estivale, jugé par la direction non conforme aux règles de sécurité, ont exceptionnellement obtenu de pouvoir le porter vendredi et lundi, selon la CGT.”A partir de 10 heures, c’est compliqué, on ressent bien ce phénomène de chaleur, l’air chaud du camion, les moteurs qui tournent, la réverbération au niveau du bitume…”, explique Mickaël Billy, représentant du syndicat.- Réverbération -EDF anticipe pour sa part de possibles baisses de production sur le site de la centrale nucléaire de Bugey (Ain), en raison des températures élevées du Rhône, qui refroidit l’installation.A Bordeaux, où des écoles ont annulé ou adapté leurs sorties scolaires, la préfecture a appelé à la vigilance les dizaines de milliers de participants de “Bordeaux fête le vin”, manifestation organisée de jeudi à dimanche sur les quais de la ville, où Météo France attend jusqu’à 37 degrés vendredi après-midi.Cette chaleur est provoquée par le blocage d’un anticyclone sur la France. Une dépression d’altitude sur l’Atlantique fait remonter des masses d’air chaud présentes sur la péninsule ibérique.Un pic de chaleur concernera samedi, jour de la fête de la musique, une large moitié Ouest avec 35 à 38°C, localement 39°C du Val de Loire à l’Occitanie. Les fortes chaleurs s’étendront au nord de la Loire jusqu’au Bassin parisien et vers l’Est, mais aussi de l’autre côté de la Manche en Angleterre. Un refroidissement sur la façade Ouest est attendu à partir de dimanche.- “Précocité et intensité” -“Cette vague de chaleur est remarquable par sa précocité, mais également par son intensité, surtout pour les régions de l’Ouest, puisqu’elle commence un 19 juin, avant le solstice d’été”, analyse pour l’AFP Tristan Hamm, prévisionniste de Météo-France.C’est la 50e vague de chaleur recensée par l’établissement public depuis 1947, et l’une des plus précoces. Les trois précédentes vagues de chaleur ayant commencé avant le 21 juin se sont toutes produites au XXIe siècle, une fréquence qui “s’inscrit dans cette logique du réchauffement climatique”, selon Météo-France.”Avec un climat qui se réchauffe, on doit s’attendre à des vagues de chaleur en moyenne qui peuvent être plus précoces, qui seront plus longues et plus intenses”, relève Tristan Hamm.La France métropolitaine s’est déjà réchauffée d’au moins 1,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, avant la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, et les pouvoirs publics se préparent à un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle.