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Être parent en prison, la peur de l’oubli

“Papa, je croyais que tu étais mort”, a soufflé la fillette de 7 ans en revoyant son père lors de leur premier parloir, un an après le début de son incarcération. Comme près d’un détenu sur deux en France, Yacine a vu ses enfants grandir loin de lui.”J’ai préféré mentir, dire que j’étais en voyage, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas la bonne solution. Ma fille commençait à faire de l’eczéma, du stress, puis elle ne travaillait plus à l’école”, raconte cet homme de 56 ans, incarcéré en 2006 pour trois ans.Selon l’Observatoire international des prisons (OIP), citant des chiffres du ministère de la Justice, en France 44 % des hommes détenus déclaraient avoir au moins un enfant au 1er septembre 2023. Plus de 95.000 enfants avaient un père incarcéré et plus de 3.300 une mère détenue, d’après l’OIP.Pour Pascal Roman, professeur de psychologie clinique et auteur de “Comment être parent en prison”, cette situation illustre la “parentalité empêchée”, quand la honte et la culpabilité conduisent les détenus à s’éloigner de leur rôle parental.Une personne détenue est souvent perçue comme ayant “perdu sa légitimité à exercer son rôle de parent, du fait de ses actes transgressifs”, relève l’expert, pour qui le risque de rupture du lien est encore accru par l’éloignement, la rareté des visites et le “manque de connaissance de ses droits”.Or “ce n’est pas parce qu’on est privé de liberté qu’on est privé de droits”, souligne sa coautrice Marie Douris. Mais il y a des obstacles au maintien de la relation avec les enfants, le “principal” étant l’attitude de l’autre parent, ajoute cette experte en droit de la famille. Pour le détenu, préserver ce lien avec le parent à l’extérieur est crucial pour conserver une relation stable avec ses enfants.”Je ne mettais jamais de photo de mes enfants sur les murs de la cellule. Les voir mais se rendre compte qu’ils ne sont pas là, c’est trop violent”, explique Yacine, qui veut éviter de se remémorer ces “terribles moments” en prison.A sa sortie en 2015, à l’issue d’une seconde incarcération de cinq ans, Yacine a décidé d’aider à sa manière les ex-détenus. Depuis trois ans, il est formateur à Wake Up Café, une association fondée en 2014 qui accompagne d’anciens détenus et les aide dans leur réinsertion professionnelle.- “Comme un étranger” -En sortant de prison, renouer le lien avec ses enfants exige du temps. Le parent a changé, l’enfant a grandi, et chacun doit trouver sa nouvelle place. Cette reconstruction nécessite patience, échanges et soutien de la part des familles, des proches ou des associations pour restaurer un lien parfois fragile.”Il commençait à m’oublier, j’étais comme un étranger pour mon fils”, se remémore Christian, 46 ans, qui a lui aussi purgé plusieurs peines de prison. Il “regrette énormément” de n’avoir pas vécu “certains moments”, d’avoir “raté les premiers mots, les premiers pas, parce qu’il y a des choses, une fois qu’elles sont passées, il n’y a pas de retour en arrière”.Comme pour Yacine, Christian avait peur que son garçonnet “comprenne que son père (était) en détention”. “C’est pour ça que, via le téléphone, j’essayais de lui montrer mon visage, j’essayais de lui parler”, ajoute Christian. “Ca m’a sauvé, parce que les visites au parloir, ce n’était pas suffisant”.Pour Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, ce choix est compréhensible. “C’est désagréable de recevoir ses enfants dans ces conditions, c’est mal aménagé, trop lugubre”, fait-elle valoir.Chez les femmes détenues, la situation est souvent plus difficile. Comme le souligne Mme Simonnot, il y a cette “injustice totale car chez les femmes, il y a très peu de visites”, les pères de famille se rendant généralement moins volontiers au parloir que les mères. Ce qui provoque souvent une rupture du lien avec leurs enfants.La possession – illégale – de téléphones portables est donc une alternative “logique”, estime l’ancienne chroniqueuse judiciaire, compte tenu du coût des appels passé depuis les lignes fixes en prison, “11 fois plus chers” qu’à l’extérieur.

Chine: l’été 2025 a été “le plus chaud jamais enregistré”

La Chine a connu “l’été le plus chaud jamais enregistré” avec des records de températures et plusieurs vagues de chaleur notamment le sud du pays, a indiqué l’agence météorologique nationale.”De juin à août de cette année, de nombreuses régions en Chine ont subi des chaleurs intenses, avec une température moyenne nationale atteignant 22,31°C – l’été le plus chaud jamais enregistré”, a écrit l’Administration météorologique de Chine (CMA) dans une publication sur les réseaux sociaux lundi soir.A l’été 2024, la Chine avait déjà enregistré un record de température avec une moyenne nationale de 22,30°C.Les autorités ont averti en juillet des risques pour la santé liés à la chaleur dans de grandes parties de l’est de la Chine, avec des températures atteignant près de 40°C dans la capitale Pékin en juin.Les autorités de Shanghai ont déclaré que la ville avait enduré 27 jours de températures supérieures à 35°C en août, un record depuis le début des relevés nationaux en 1961.Des anticyclones ont contribué à des ciels plus dégagés et à une plus grande exposition à la chaleur du soleil à travers le pays cette année, selon la CMA.Malgré un bref répit en matière de chaleur dans certaines parties du pays en milieu de la semaine, des villes comme Shanghai, Hangzhou (est), ou des cités dans le bassin du Yangzi comme Hefei, Nanchang ou Wuhan vont voir à nouveau les températures maximales quotidiennes dépasser les 35°C d’ici la fin de la semaine, indique la même source.- Inondations -Des pluies abondantes ont également frappé la Chine cet été, provoquant des inondations et des glissements de terrain qui ont tué des dizaines de personnes.Au moins 44 personnes sont mortes dans les banlieues rurales de la capitale Pékin après que des inondations ont submergé des maisons en juillet.En Mongolie intérieure, région normalement aride, des touristes ont été emportés par une crue soudaine en août, tuant au moins neuf personnes.Le géant asiatique est le plus important émetteur mondial, en valeur absolue, de gaz à effet de serre contribuant à ce changement climatique. Il a promis d’arriver à un pic d’émissions d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060.Sur le plan mondial, 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée selon l’Organisation météorologique mondiale.Cette année pourrait annoncer un nouveau record: cette semaine, des responsables au Japon, en Corée du Sud et au Royaume-Uni ont également annoncé des températures estivales moyennes inégalées.La hausse des températures partout dans le monde rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses, selon les scientifiques.Le réchauffement climatique, principalement causé par la combustion fossile, n’a pas la hausse des températures pour seule conséquence.L’air plus chaud, induit plus de vapeur d’eau, et des océans plus chauds signifient aussi plus d’évaporation, provoquant des pluies et de tempêtes plus intenses.

En Afghanistan, l’espoir de trouver des rescapés du séisme se réduit

Au troisième jour d’opérations de secours en Afghanistan, l’espoir de trouver des rescapés du séisme meurtrier s’amenuise mercredi, tandis que les survivants vivent dans des conditions précaires, sans savoir de quoi demain sera fait.Après un séisme de magnitude 6 survenu dans la nuit de dimanche à lundi, la terre a de nouveau tremblé mardi soir dans des provinces frontalières du Pakistan, replongeant des milliers de familles dans l’horreur.La quasi-totalité des victimes (1.411 morts, 3.124 blessés) de ce tremblement de terre, l’un des plus meurtriers de l’histoire du pays, ont été recensées par les autorités talibanes dans la province de Kounar, mais celles de Laghman et de Nangarhar ont également été frappées.Dans le district de Nourgal, à Kounar, des habitants sont encore sous les décombres et sont difficiles à secourir, a rapporté à l’AFP Ijaz Ulhaq Yaad, un haut fonctionnaire local.Les glissements de terrain rendent très difficile l’accès à certains villages et hameaux.L’ONG Save the children a rapporté qu’une de ses équipes avait marché 20 km pour “atteindre un village coupé du monde par des éboulements, transportant de l’équipement médical sur leurs dos”.- “Normaliser” -En deux jours, le ministère de la Défense a organisé 155 vols d’hélicoptère pour évacuer quelque 2.000 blessés et leurs proches vers des hôpitaux de la région.A Mazar Dara, un village de Kounar, une petite clinique mobile a été déployée pour apporter des soins d’urgences à des blessés, mais aucune tente n’a été montée pour abriter les rescapés, a constaté un correspondant de l’AFP.Ces deux derniers jours, les autorités talibanes n’ont pas fait état de plan pour l’après-séisme, que ce soit en termes d’aide financière aux sinistrés, de stratégie de relogement, et, à plus long terme, de reconstruction.Hamdullah Fitrat, porte-parole adjoint du gouvernement, a indiqué qu’un camp avait été établi dans le district de Khas Kunar pour stocker les fournitures d’urgence, tandis que deux autres centres ont été ouverts près de l’épicentre pour “gérer le transfert des blessés, l’enterrement des martyrs et les opérations de secours pour les rescapés”.D’après l’ONU, des centaines de milliers de personnes pourraient être touchées par le drame.- Risque d’épidémies -L’Afghanistan, dont les autorités talibanes ne sont reconnues que par Moscou, souffre des récentes coupes dans l’aide humanitaire internationale, américaine en tête.Face au désastre, les agences onusiennes ont toutes lancé des campagnes d’appel au don et ont déjà débloqué cinq millions de dollars du fonds mondial d’intervention d’urgence de l’ONU.Mais des ONG sur le terrain indiquent que leurs opérations sont touchées de plein fouet par les coupes budgétaires et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déjà dit, mardi soir, manquer de trois millions de dollars pour mettre en oeuvre sa réponse d’urgence.L’agence onusienne a par ailleurs souligné dans un communiqué, le risque d’apparition d’épidémies, “au sein de populations déplacées déjà vulnérables”.Après leur retour au pouvoir en 2021, les talibans ont été confrontés au séisme le plus meurtrier en 25 ans: en 2023, dans la région d’Hérat, à l’autre extrémité de l’Afghanistan, plus de 1.500 personnes avaient été tuées et plus de 63.000 habitations détruites.L’Afghanistan est fréquemment frappé par des tremblements de terre, en particulier dans la chaîne montagneuse de l’Hindou Kouch, près de la jonction des plaques tectoniques eurasienne et indienne.Depuis 1900, le nord-est de ce pays a connu 12 séismes d’une magnitude supérieure à 7, selon Brian Baptie, sismologue au British Geological Survey.

Disparition d’Estelle Mouzin: décision attendue sur l’éventuelle responsabilité de l’Etat

Tout a-t-il été fait pour retrouver Estelle Mouzin ? Le tribunal judiciaire de Paris rend mercredi sa décision sur l’assignation de l’Etat pour faute lourde et déni de justice par le père de la fillette, victime de Michel Fourniret disparue il y a plus de 20 ans.En juin, Eric Mouzin, le père de la fillette disparue le 9 janvier 2003 en rentrant de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne), avait qualifié, devant la première chambre civile du tribunal, les actes du service enquêteur d'”amateurisme”, considérant que l’Etat n’avait pas tout fait pour retrouver sa fille.Au début de l’enquête, la piste Michel Fourniret est un temps suivie avant d’être abandonnée. Ce n’est qu’en 2020 que la juge Sabine Khéris, succédant à sept autres magistrats, réussit à faire reconnaître à ce tueur en série son rôle dans la mort de la fillette.Condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, Michel Fourniret est mort en 2021, sans avoir été jugé pour la disparition d’Estelle Mouzin, dont le corps n’a pas été retrouvé. L’instruction de deux décennies a mené à la condamnation en décembre 2023 de Monique Olivier à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 20 ans, pour sa complicité dans trois enlèvements et meurtres commis par son ex-mari Michel Fourniret, dont celui d’Estelle Mouzin.Sollicité lundi par l’AFP, l’avocat d’Eric Mouzin rappelle qu’il a fallu “plus de 20 ans de combat pour savoir la vérité”. “On aurait pu arrêter le parcours criminel de Michel Fourniret bien avant”, affirme Me Didier Seban. “On aurait pu évidemment, dès les premiers jours de l’arrestation de Michel Fourniret, orienter l’enquête dans sa direction”, insiste-t-il.De son côté, le procureur a reconnu des “manquements du service public de la justice à l’égard de la partie civile”. “Il y a une faute lourde mais entre cette faute lourde et le fait que Michel Fourniret n’a pas été mis en examen, il n’y a pas de causalité directe”, a-t-il déclaré.Au sujet du délai déraisonnable de l’instruction, le représentant du ministère public a estimé qu’il n’était “pas démontré de particulière période de carence ou d’inaction”. M. Mouzin a demandé 150.000 euros au titre des préjudices matériel et financier et 200.000 euros pour le préjudice moral. Pour Me Seban, ce combat est également mené par son client pour d’autres proches de victimes de crimes non élucidés, car “il y a encore beaucoup de dossiers où les efforts ne sont pas faits pour donner la vérité aux familles”.

Suspense avant la première sélection du prix Goncourt

Qui succédera à “Houris”, le roman de Kamel Daoud sacré en 2024 ? L’Académie Goncourt dévoile mercredi une première sélection de 15 romans, dont l’un décrochera en novembre le plus illustre des prix littéraires français.Attendue en début d’après-midi, la liste sera particulièrement scrutée par les éditeurs et les libraires, mobilisés par une rentrée très chargée avec près de 500 romans publiés entre août et octobre.En attendant les spéculations battent leur plein. En particulier autour des favoris.Le premier d’entre eux est Emmanuel Carrère, dont le roman “Kolkhoze” est extrêmement chroniqué dans les médias. Sont également cités les ouvrages de Nathacha Appanah (“La Nuit au cÅ“ur”), Laurent Mauvignier (“La Maison vide”), Anne Berest (“Finistère”) ou Alice Ferney (“Comme en amour”).Mais les dix membres de l’Académie Goncourt, tenus par une obligation de secret, aiment parfois déjouer les pronostics.Ils réduiront le nombre des finalistes de 15 à huit le 7 octobre, puis à quatre le 28 octobre. Avant de décerner le prix le 4 novembre au restaurant Drouant, en plein centre de Paris, selon une tradition bien établie.- L’impact du bandeau rouge -L’heureux lauréat ne reçoit qu’un chèque de 10 euros. Mais le Goncourt lui offre à la fois une certaine notoriété et la promesse de vendre plusieurs centaines de milliers d’exemplaires grâce à l’effet catalyseur du fameux bandeau rouge apposé sur la couverture du livre.Initiés par des médias, des collectivités, des festivals ou des associations, le nombre de prix littéraires n’a cessé d’enfler ces dernières années, avec une crédibilité plus ou moins forte. Outre le Goncourt, les plus suivis sont le Grand Prix de l’Académie française, le Femina, le Médicis ou le Renaudot.Malgré leur médiatisation, les prix restent ignorés par une grande partie des lecteurs, qui privilégient les auteurs considérés comme plus grand public comme Mélissa Da Costa, Guillaume Musso ou Joël Dicker.”Ce n’est pas très grave” de ne pas avoir le Goncourt, confiait fin août sur France Inter l’autrice belge Amélie Nothomb, dont le dernier roman, “Tant mieux”, figure en tête des meilleures ventes.Le Goncourt a parfois cherché à tordre sa réputation d’élitisme, notamment en décernant son prix en 2022 à “Au revoir là-haut”, de Pierre Lemaître, un écrivain ayant découvert tardivement l’écriture et le succès grâce au polar. Hasard du calendrier, le Goncourt sera remis quatre jours avant la mise sur le marché du dernier roman de l’Américaine Freida McFadden (“Le Boyfriend”) et de la version en poche du troisième tome de sa saga de “La Femme de ménage”, avec des tirages initiaux de 350.000 et 500.000 exemplaires respectivement, selon son éditeur.Cette autrice, inconnue il y a deux ans, a placé tous ses derniers thrillers psychologiques en tête des meilleures ventes en 2024 et depuis le début 2025.  

Trump says 11 dead in US strike on drug-carrying boat from Venezuela

President Donald Trump said that US forces had attacked a boat carrying drugs to the United States Tuesday, killing 11 “narcoterrorists” from a gang he alleged was controlled by leftist Venezuelan leader Nicolas Maduro.Trump posted a video online of an open-topped speedboat carrying a number of people traveling on a body of water before it …

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Brazil court shrugs off US ‘threats’ as it mulls Bolsonaro fate

Brazil’s Supreme Court vowed Tuesday not to bend to pressure from Washington in deciding the fate of far-right former president Jair Bolsonaro, a Donald Trump ally on trial for allegedly plotting a coup.Kicking off a five-day process of passing judgment in the final stage of the trial, presiding judge Alexandre Moraes said Bolsonaro had aimed …

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Kim and Putin join China’s Xi for massive military parade in Beijing

North Korean leader Kim Jong Un and Russia’s Vladimir Putin are expected to flank President Xi Jinping at a massive parade in Beijing on Wednesday morning, in a historic moment capping a week of diplomatic grandstanding against the West.China will showcase its military prowess with troops marching in formation, flypasts and displays of high-tech fighting …

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