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Le Parlement français autorise la restitution du tambour parleur à la Côte d’Ivoire

Volé il y a plus d’un siècle par la France, le tambour parleur Djidji Ayôkwé s’apprête à retrouver la Côte d’Ivoire. La Parlement a autorisé lundi cette restitution, six ans après la demande officielle d’Abidjan.Mesurant trois mètres de long et pesant 430 kg, cet instrument sacré servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire. Saisi en 1916 par les autorités coloniales auprès de l’ethnie ébrié, il avait été envoyé en France en 1929, exposé au musée du Trocadéro puis à celui du quai Branly. Restauré en 2022, il est aujourd’hui conservé, dans l’attente de son retour.Sa restitution répond à un engagement pris par Emmanuel Macron en 2021.La proposition de loi adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, comme elle l’avait été au Sénat fin avril, doit permettre de “déclasser” ce bien culturel, en dérogeant au principe d’inaliénabilité des collections publiques.La Côte d’Ivoire avait officiellement formulé sa demande en 2019. “Mais les communautés locales le réclament depuis l’indépendance”, souligne Serge Alain Nhiang’O, fondateur de l’association Ivoire Black History Month, à Abidjan. C’est le premier objet d’une liste de 148 Å“uvres dont la Côte d’Ivoire a demandé la restitution à la France, et son retour “pourrait devenir un symbole très fort”, dit-il.Du côté français, cette restitution est perçue comme un acte de reconnaissance. “Le retour du tambour contribuera à la réparation d’une extorsion commise à l’époque coloniale, le témoin de notre prise de conscience”, a affirmé le député Bertrand Sorre (Renaissance), rapporteur du texte.Mais il met aussi en lumière la lenteur du processus français. À ce jour, seules 27 Å“uvres ont été officiellement restituées à des pays africains depuis une loi votée en décembre 2020, qui a permis le retour des 26 trésors d’Abomey au Bénin et du sabre d’El Hadj Omar au Sénégal.- “A la traîne” -Considérée comme pionnière, la France apparaît à présent à “la traîne” par rapport à d’autres pays occidentaux, estime l’anthropologue Saskia Cousin, professeure à l’université de Nanterre, citant par exemple l’Allemagne, qui a enclenché un vrai travail d’inventaire des Å“uvres dans les musées, contrairement à la France, où “il y a clairement une rétention d’informations”.En outre, les rapatriements se font au compte-gouttes, en l’absence d’une loi-cadre promise par le chef de l’Etat et devenue un “serpent de mer”, explique Mme Cousin. Elle permettrait d’éviter un texte spécifique à chaque restitution.En 2023, la France a adopté deux lois-cadres: l’une pour restituer les biens spoliés aux familles juives entre 1933 et 1945, l’autre pour encadrer le retour des restes humains issus des collections publiques. Mais la troisième loi, annoncée pour les objets pillés pendant la colonisation, n’a toujours pas vu le jour.”Je sais que l’essentiel des attentes se porte aujourd’hui vers la loi cadre”, a déclaré, à la tribune, la ministre de la Culture Rachida Dati, affirmant que le gouvernement présentera ce texte “d’ici la fin du mois de juillet”, avec un examen en première lecture au Parlement “dès l’automne”.Mme Dati, qui avait déclaré en mars ne pas souhaiter que ce texte serve de “repentance idéologique”, a redit lundi vouloir éviter “toute instrumentalisation des débats”.A la tribune, des députés de gauche ont au contraire appelé la France à ouvrir grand la porte sur son passé colonial.  “La domination ne s’efface pas avec le temps, et elle se perpétue tant qu’elle n’est pas reconnue, réparée”, a déclaré l’écologiste Sabrina Sebaihi.”Tout ce qui a été pillé et volé doit être restitué comme autant de preuves tangibles que la France sait regarder son passé en face”, a-t-elle ajouté. Le député Les Républicains Sébastien Martin, tout en appelant de ses voeux la restitution du tambour, a rappelé l’attachement de son groupe à ce que la “France demeure un carrefour universel de la culture”, avec des musées comme le Quai Branly ou le Louvre, où “le patrimoine mondial est rendu visible au plus grand nombre, où il est protégé et transmis”.

Olivier Marleix, nostalgique du gaullisme et fervent antimacroniste

Nostalgique du gaullisme et souverainiste assumé, le député LR Olivier Marleix, qui a mis fin à ses jours lundi à l’âge de 54 ans, s’était illustré par son opposition au macronisme, dont il avait fait une critique virulente dans un livre.Père de deux filles, le député était aussi le fils du ministre Alain Marleix, qui avait occupé des postes ministériels sous Nicolas Sarkozy et était un des plus fins connaisseurs de la carte électorale.  Soutien d’Edouard Balladur en 1995, Olivier Marleix était un homme plutôt discret à l’élégance classique. Il a été élu pour la première fois en 2012 à l’Assemblée nationale en Eure-et-Loir, loin de la circonscription du Cantal de son père.Pince sans rire, cet homme à la haute stature et au crâne dégarni, avait paradoxalement bénéficié des défaites de son parti pour atteindre d’importantes responsabilités parlementaires.En 2022, après la déroute électorale de Valérie Pécresse à la présidentielle avec moins de 5% des voix, il avait été propulsé à la tête d’un groupe réduit à une soixantaine de députés qui avaient pour la plupart sauvé leur peau beaucoup plus grâce à leur ancrage local qu’à l’appartenance à un parti complètement groggy.Sa tâche n’a pas été aisée: le groupe LR se montrait souvent divisé, tout particulièrement lors de la réforme des retraites en 2023, où près d’un tiers de ses députés avaient désobéi aux consignes de la direction du parti dirigé alors par Eric Ciotti et avaient voté la censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne. L’influent sénateur LR Roger Karoutchi avait alors accordé à Olivier Marleix le mérite “considérable” d’avoir fait au mieux pour conserver l’unité d’un groupe aussi disparate.Quelques mois plus tard, Olivier Marleix avait toutefois connu un succès personnel avec l’approbation en novembre 2023 de la motion de rejet de la loi sur l’immigration portée par son rival Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, grâce au soutien de 40 de ses députés.- Contre les “liquidateurs” -Lors des législatives anticipées de 2024, il s’était retrouvé à l’issue du premier tour en ballottage défavorable face au candidat du Rassemblement national Olivier Dubois, s’imposant au second avec 57% des voix. A son retour à l’Assemblée, il a toutefois été contraint de céder sa place de patron des députés LR à Laurent Wauquiez, qui avait effectué à cette occasion son retour à l’Assemblée nationale.Lors de l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de la chambre basse le 18 juillet 2024, il s’était présenté ostensiblement avec un livre sous le bras: “La Grande Peur de juillet 1789” de l’historien Jean-Clément Martin. “Il y a dedans tous les éléments d’un moment d’instabilité”, sourit-il. Lorsque le nom de Michel Barnier a commencé à circuler en septembre dernier pour Matignon, il avait défendu l’entrée de LR au gouvernement et s’était aussi chargé de modérer l’enthousiasme des membres de son parti qui exigeaient de nombreux postes au sein de l’exécutif “comme si on avait gagné les législatives”.Depuis 2017, Olivier Marleix s’est souvent érigé en un anti-macroniste farouche, saisissant la justice en 2019 après avoir présidé la commission d’enquête sur le rachat controversé de la branche énergie d’Alstom par l’américain GE, finalisé alors que le chef de l’Etat était ministre de l’Economie.”Il a une véritable haine pour Emmanuel Macron”, mais aussi pour les ex-LR partis rejoindre la majorité, tels Gérald Darmanin qu’il accuse régulièrement de mentir, ou l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, explique un proche du parti.Il avait d’ailleurs publié un livre en 2021 intitulé “Les liquidateurs” et sous-titré “Ce que que le macronisme inflige à la France et comment s’en sortir”.

Le diocèse de Toulouse promeut un prêtre condamné pour viol sur mineur

L’archevêque de Toulouse a nommé début juin un prêtre condamné pour viol sur mineur en 2006 comme chancelier, poste à haute responsabilité au sein du diocèse, selon un décret publié sur son site internet, rendu public lundi par le quotidien régional La Dépêche du Midi.Dominique Spina a été condamné en 2006 en appel à Tarbes (Hautes-Pyrénées) alors qu’il était prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993.Dans un communiqué transmis lundi à l’AFP, l’archevêque de Toulouse, Monseigneur Guy de Kérimel, a expliqué avoir “pris le parti de la miséricorde” “en choisissant de nommer l’abbé Spina chancelier de la curie diocésaine”, alors qu’il était depuis cinq ans employé aux archives, a-t-il précisé.Selon le site internet du diocèse, un chancelier est notamment en charge de l’établissement et de la conservation des actes officiels de l’archevêque, il apporte également aide et conseil sur l’administration des sacrements aux prêtres et aux paroisses.”Il est vrai que l’abbé Spina a accompli une peine de 5 ans de prison dont un avec sursis pour des faits très graves qui se sont déroulés il y a près de 30 ans”, poursuit l’archevêque dans son communiqué. Mais, fait-il remarquer, “il n’exerce plus de charge pastorale, sinon celle de célébrer l’Eucharistie, seul ou exceptionnellement pour des fidèles. Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces trente dernières années pour faits susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative”, indique encore Mgr de Kérimel.En 2016, le prédécesseur de Mgr de Kérimel, Robert Le Gall, avait relevé de ses fonctions Dominique Spina qui avait à l’époque repris un office de prêtre en charge de l’ensemble paroissial Fronton-Bouloc-Castelnau d’Estrétefonds, près de Toulouse.La nomination de M. Spina au poste de chancelier et de délégué épiscopal aux mariages à compter du 1er septembre “suscite l’incompréhension”, a réagi le média Tribune chrétienne son site internet.Cette “récente promotion à la chancellerie, organe central de l’administration canonique du diocèse, surprend par son contraste avec les engagements affichés par l’Église de France depuis la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE) en 2021”, souligne le média.

Un feu parcourt 450 hectares près de Narbonne, habitants confinés et A9 fermée

Les habitants de plusieurs quartiers de Narbonne ont été appelés préventivement à se confiner, lundi, après la propagation rapide d’un incendie qui a déjà parcouru 450 hectares, a indiqué la préfecture de l’Aude dans un communiqué, et l’autoroute A9 a été fermée en conséquence.Le feu s’est déclaré en début d’après-midi au domaine viticole de Saint-Julien de Septime, près de la route départementale D613, et 350 sapeurs-pompiers et une dizaine d’aéronefs dont quatre canadairs ont été déployés.L’autoroute A9, qui relie la France à l’Espagne en longeant la Méditerranée, a été fermée dans les deux sens “à la demande de la préfecture” à hauteur de la bifurcation vers l’A61, a indiqué à l’AFP Vinci Autoroutes, et les aires de repos à proximité ont été évacuées.Deux routes départementales avaient été fermées plus tôt dans l’après-midi, selon la préfecture.La zone avait déjà été touchée par les flammes le 29 juin, lorsque plusieurs départs de feu avaient consumé 400 hectares sur la commune voisine de Bizanet, et un nouveau feu a emporté dans l’Aude 430 hectares samedi à Douzens, déclenché par une voiture en flammes le long de l’A61 Toulouse-Narbonne.

Russian forces claim first foothold in new Ukraine region

Russia said Monday it captured its first village in Ukraine’s central Dnipropetrovsk region after grinding towards the border for months, dealing a psychological blow to Kyiv as its worries mount.Moscow launched a fresh large-scale drone and missile barrage before the announcement, including on Ukraine’s army recruitment centres, as part of an escalating series of attacks …

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Vélo de fonction: la filière veut séduire les employeurs

La filière française du vélo a appelé lundi le gouvernement à faciliter le développement du vélo de fonction en entreprise, sur les modèles allemand ou belge.La France a pris beaucoup de retard sur ses voisins comme l’Allemagne ou la Belgique, où beaucoup d’entreprises facilitent l’accès de leurs salariés à des vélos sur abonnement, souligne France Vélo dans un rapport présenté lundi au salon Pro Days à Paris.En France, la poignée d’employeurs qui financent déjà des vélos (à hauteur du coût de l’abonnement de 70% en général) doivent pour le moment prélever le reste à charge chaque mois sur le salaire net du salarié. Ils bénéficient ensuite d’une déduction fiscale de 25% du coût d’achat ou de location des vélos.La filière vélo demande au gouvernement d’officialiser la “conversion de salaire”: celle-ci, pratiquée en Allemagne ou en Belgique, permet de prélever le coût du vélo sur le salaire brut du salarié, rendant l’abonnement plus avantageux pour lui, et moins cher pour l’entreprise.La filière demande également que le Forfait mobilités durables (jusqu’à 900 euros par an et par salarié) soit cumulable avec cette conversion de salaire.Ces mesures, doublées de campagnes de promotion, pourraient permettre d’accompagner 400.000 salariés d’ici 2030, selon la filière, et de créer 10.000 emplois alors que le secteur a fortement ralenti après de folles années pendant l’épidémie de Covid.La conversion de salaire aurait un coût pour les finances publiques estimé à 40 millions d’euros par an, largement compensé, selon la filière, par les bénéfices pour l’environnement et la santé des salariés.En Allemagne, où la conversion de salaire est en place depuis 2012, deux millions de vélos de fonction circulent actuellement, représentant 50% des ventes de vélos électriques chaque année. Et 200.000 circulent en Belgique, alors qu’ils ne sont que 20.000 en France.Après deux ou trois ans de location, le salarié peut généralement choisir de racheter son vélo à prix réduit.”Pour introduire  une démarche vélo dans une entreprise, il faut un +sponsoring+ hyper fort, et de l’exemplarité. Quand tout le comité exécutif dit qu’il faut développer le vélo et que pas un seul ne quitte son véhicule, ça fait tache”, a témoigné lundi Barbara Blanc, directrice de la mobilité pour la banque BNP Paribas, soulignant que certains cadres avaient pris le mouvement en marche.”Et il faut des règles hyper simples pour les ressources humaines”, a-t-elle précisé.

Du jamais vu depuis 30 ans : le taux de pauvreté atteint un niveau record en France

Du jamais vu depuis au moins trente ans: le taux de pauvreté a battu un record en 2023 en France métropolitaine où les inégalités se creusent selon l’Insee. Des chiffres loin d’être “surprenants” pour les associations, qui exhortent l’Etat à passer aux actes. Entre 2022 et 2023, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point, passant de 14,4% à 15,4%, précise l’Institut national de la statistique et des études économiques dans son étude annuelle parue lundi. Il s’agit du taux le plus élevé depuis le lancement de l’indicateur Insee en 1996.Concrètement, 9,8 millions de personnes se trouvaient en 2023 en situation de pauvreté monétaire, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60% du revenu médian, soit 1.288 euros pour une personne seule. En un an, 650.000 personnes ont basculé dans la pauvreté. “C’est un niveau inégalé depuis près de 30 ans” relève auprès de l’AFP Michel Duée, chef du département ressources et conditions de vie des ménages à l’Insee. “Si on veut remonter encore plus loin, il faut revenir au début des années 1970 pour avoir des niveaux de pauvreté à peu près comparables”.”Cette hausse s’explique par l’arrêt des aides exceptionnelles, notamment l’indemnité inflation et la prime exceptionnelle de rentrée, qui avaient été mises en place en 2022 pour soutenir le pouvoir d’achat”, ajoute-t-il. “L’autre élément d’explication, c’est la hausse, parmi les non-salariés, de la part des micro-entrepreneurs dont les revenus sont faibles”.Les inégalités des niveaux de vie ont également “fortement” augmenté en 2023, conséquence de la baisse du niveau de vie des plus modestes concomitante à la hausse de celui des plus aisés.”Les inégalités atteignent des niveaux parmi les plus élevés depuis 30 ans”, note Michel Duée. “Le niveau de vie des plus modestes a augmenté moins rapidement que l’inflation tandis que le niveau de vie des plus aisés a été dynamique, notamment grâce à la bonne situation sur le marché du travail et au rendement des produits financiers”.Le profil des personnes pauvres reste quant à lui globalement inchangé, avec une forte représentation des familles monoparentales – dont le taux de pauvreté augmente de 2,9 points – et des personnes au chômage, en hausse de 0,8 point. Autre enseignement de l’étude de l’Insee, une hausse de la pauvreté moins marquée chez les retraités (11,1%, +0,3 point contre +0,9 point pour l’ensemble de la population), sous l’effet notamment de la revalorisation du minimum contribution prévue dans le cadre de la réforme des retraites. – “Inaction” politique -Contactée par l’AFP, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) évoque des chiffres “alarmants” mais “loin d’être étonnants” au vu de la situation sur le terrain et de la fin des mesures en faveur du pouvoir d’achat.”Les coupures d’électricité et de gaz pour impayés explosent, le nombre de personnes qui disent avoir froid chez eux a presque doublé et on voit une montée très forte des expulsions locatives”, souligne Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation. “On est sur une dynamique qui est très inquiétante de l’action politique ou plutôt de l’inaction politique”, ajoute-t-il. “L’heure n’est plus aux mesures ponctuelles, il faut des mesures structurelles”.”Nous avons rencontré le Premier ministre François Bayrou la semaine dernière, il a évoqué un objectif de réduction de la pauvreté à 10 ans. En soi c’est une bonne chose mais avec quels moyens ?”, s’interroge de son côté Delphine Rouilleault, présidente du collectif Alerte qui réunit 37 associations de lutte contre la pauvreté.”Derrière les paroles d’humanité et l’affichage d’un soutien au secteur associatif on attend du gouvernement des mesures ambitieuses et une prise de conscience”, ajoute-t-elle. “On entend des rumeurs sur l’idée d’une année blanche de non-revalorisation des prestations sociales: ce serait inadmissible vu le contexte”. L’étude annuelle de l’Insee sur la pauvreté ne comprend pas les habitants des départements d’outre-mer, les personnes sans abri et les personnes vivant en institution. La dernière enquête menée sur la totalité de la population française avait estimé à 11,2 millions le nombre de personnes en situation de pauvreté en 2021. 

Désarmer toutes les polices municipales? La proposition de LFI provoque un tollé

Faut-il désarmer les polices municipales? À moins d’un an des élections municipales de 2026, la proposition de la cheffe des députés de La France insoumise Mathilde Panot créé la polémique – et reste loin de refléter l’état d’esprit des possibles candidats insoumis sur le terrain.”Une police municipale de proximité n’a pas besoin d’être armée”, a déclaré Mathilde Panot dimanche sur BFMTV, rappelant que La France insoumise souhaitait que la police municipale soit réintégrée dans la police nationale “avec une police de proximité”.”Une police de proximité, ça a existé, ça fonctionnait extrêmement bien et nous regrettons qu’elle ait été démantelée”, a-t-elle insisté, rappelant qu’une présence de la police nationale armée restait la règle.”Traduction: avec cette gauche, vous n’aurez plus le droit à la sécurité. La gauche sans le peuple”, a rapidement réagi sur X le ministre de la Justice Gérald Darmanin (Renaissance).”LFI fait le choix de l’insécurité dans nos communes!”, a pour sa part accusé la présidente (LR) de la région ÃŽle-de-France Valérie Pécresse.À gauche, pas vraiment de soutien non plus pour cette proposition.”Je ne me mettrais pas derrière un maire insoumis qui annoncerait qu’il va supprimer la vidéoprotection ou qu’il va supprimer l’armement des policiers. Ça n’a aucun sens. Comment peut-on même l’imaginer?”, a critiqué de son côté le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.Car Mathilde Panot a également estimé que les caméras de surveillance “n’ont jamais prouvé leur utilité”.Interrogé lundi sur TF1, le coordinateur du mouvement Manuel Bompard n’a pas franchement répondu sur un possible désarmement des policiers municipaux dans les communes qui passeraient sous pavillon insoumis au printemps 2026, se concentrant sur sa “préférence pour de la présence humaine” par rapport à la vidéosurveillance.”C’est beaucoup plus efficace pour lutter contre les problèmes d’insécurité”, a-t-il insisté.Car le sujet du désarmement de la police municipale ne fait pas l’unanimité dans le mouvement de gauche radicale, où une dizaine de députés se préparent à être têtes de liste l’année prochaine.- “Chacun se positionnera” -“Il faut des gages de sérieux. Il y a une demande de bonne gestion de la ville de la part des habitants. Moi je ne pourrais pas désarmer ma municipale par exemple”, indiquait récemment l’un d’eux à l’AFP.”Ça ne sera pas un tabou la délinquance, loin de là. Je ne proposerais pas de désarmer la municipale”, ajoutait un autre.”La réalité locale impose de ne pas désarmer la police municipale de Roubaix, compte tenu de l’augmentation de ses missions et de ses responsabilités”, précise pour sa part à l’AFP David Guiraud, candidat dans la ville du Nord, en précisant que “les policiers municipaux font un usage de leur arme nettement inférieur à celui des policiers nationaux”.Cet hiver le député et cadre insoumis Louis Boyard, candidat à une municipale partielle à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), ne proposait pas de désarmer la police municipale en cas de victoire.Au même moment, les Insoumis publiaient leur “boîte à outils programmatique”, une longue série de propositions, pour les élections de 2026, sur lesquelles ils comptent pour améliorer leur implantation locale à un an de la présidentielle.Parmi ces idées, figurait la volonté de “refuser l’armement létal des policiers municipaux”. Ce qui pour les Insoumis inclut les armes à feu et les lanceurs de balles de défense (LBD).”On veut retirer des armes létales, ça ne veut pas dire empêcher les policiers municipaux de se défendre”, explique pour l’AFP le député et co-responsable du programme de LFI, Hadrien Clouet.”Mathilde Panot a repris une des propositions de la boîte à outils. Après chacun se positionnera, il faudra des délibérations locales”, nuance-t-il également.Les Insoumis ne sont pas le seul parti à être traversé par des hésitations sur cette question, alors que la gauche fait régulièrement face aux accusations de laxisme, venues de la droite et de l’extrême droite, sur la question de la sécurité.Les Écologistes, qui ont remporté plusieurs grandes villes lors des dernières élections de 2020, sont eux-mêmes partagés.À Grenoble, le maire et porte-parole du parti vert Éric Piolle refuse d’armer sa police municipale. À l’inverse à Bordeaux, le maire Pierre Hurmic a annoncé l’année dernière qu’un quart de ses 200 agents seraient dorénavant dotés d’armes à feu.

Europe, Asie, Afrique équatoriale : un mois de juin exceptionnellement chaud

Du Nigeria au Japon, du Pakistan à l’Espagne, le mois de juin a enregistré une chaleur record dans 12 pays et exceptionnellement chaude dans 26 autres, d’après des calculs de l’AFP à partir des données du programme européen Copernicus.Quelque 790 millions d’habitants au total, dans 12 pays en Europe, Asie et Afrique ont subi des températures jamais enregistrées auparavant en juin. Pour 26 autres pays, le mois écoulé a été le deuxième plus chaud, comme en Chine, en France, au Royaume-Uni mais aussi en République démocratique du Congo et en Ethiopie. Tour du monde de ces chaleurs précoces et extrêmes, conséquences du réchauffement climatique qui augmente l’intensité et la fréquence des canicules.- Europe : 3°C au-dessus des normales -Les habitants du sud et de l’ouest de l’Europe ont connu fin juin une vague de chaleur précoce, mettant à l’épreuve des populations encore peu habituées à de telles chaleurs extrêmes comme dans la région parisienne en France, en Belgique et aux Pays-Bas.Une quinzaine de pays dont la Suisse, l’Italie ou l’ensemble des Balkans ont subi des températures 3°C au-dessus de leurs normales de saison. L’Espagne, la Bosnie et le Monténégro ont même connu leur mois de juin le plus chaud jamais enregistré. Respectant une tradition annuelle, la télévision andalouse Canal Sur a déjà réussi à cuire un Å“uf dans la rue à Séville directement sur une poêle.- Asie-Pacifique : records sur terre et sur mer -Avant l’Europe, le Japon a connu une vague de chaleur dès la mi-juin et son mois de juin le plus chaud depuis le début des relevés en 1898. La température des eaux côtières autour de l’archipel a été supérieure de 1,20°C à la normale, égalant le record de juin 2024.Ces records surviennent alors que le pays a déjà connu son été le plus chaud en 2024, à égalité avec 2023, et suivi de l’automne le plus chaud jamais enregistré. L’iconique calotte neigeuse du mont Fuji n’est ainsi apparue que début novembre, un mois plus tard qu’en moyenne.En Asie-Pacifique, la Corée du Sud et la Corée du Nord ont aussi connu le mois de juin le plus chaud depuis l’existence des données de températures, presque 2°C au-dessus de leurs normales de saison. En Chine, 102 stations météorologiques ont enregistré des records absolus pour une journée de juin, dont certaines au-dessus de 40°C, selon les médias d’Etat.- Asie centrale : le printemps le plus chaud -Le Pakistan, 250 millions d’habitants, et le Tadjikistan, 10 millions, ont aussi battu des records de températures pour un mois de juin. Cela s’inscrit dans un printemps exceptionnellement chaud sur l’ensemble de l’Asie centrale, puisque outre ces deux pays, l’Iran, l’Afghanistan, l’Ouzbékistan et le Kirghizstan, viennent d’achever leur printemps (avril-juin) le plus chaud jamais enregistré. Selon les pays, le thermomètre est monté 2 à 4°C au-dessus de la moyenne des printemps des années 1981-2010. Avec des pics ponctuels au-delà de 50°C dans certaines régions arides. – Afrique équatoriale : presque aussi chaud que 2024 -Le Nigeria, sixième pays le plus peuplé du monde avec 230 millions d’habitants, a égalé son record de température pour un mois de juin, qui date de 2024.Dans d’autres pays du Sahel et d’Afrique équatoriale comme la Centrafrique, le Soudan du Sud, le Cameroun, la République démocratique du Congo et l’Ethiopie, ce mois de juin est le deuxième plus chaud sur l’ensemble des données disponibles, juste derrière juin 2024.Le Soudan du Sud, où les températures étaient 2,1°C au-dessus des normales pour un mois de juin, avait déjà connu une première vague de chaleur en mars, habituellement le mois le plus chaud de l’année. La chaleur avait alors poussé le gouvernement à fermer les écoles, une mesure inédite dans ce pays instable et extrêmement pauvre. “Les températures extrêmes et les conséquences du réchauffement climatique affectent tous les aspects du développement socio-économique de l’Afrique et aggravent les famines, l’insécurité et les mouvements de population”, avertissait en mai l’Organisation météorologique mondiale (OMM), agence de l’Onu.

“Préparer” sa peau au soleil : de nombreuses idées fausses et des risques

Cabines UV, compléments alimentaires, auto-bronzants : de nombreuses idées fausses persistent autour du soleil et du bronzage, et les conseils pour “préparer” sa peau à l’exposition aux rayons UV, principal facteur des cancers cutanés, alimentent toujours des comportements à risques.”Il n’existe aucun moyen de préparer la peau aux effets du soleil”, assure à l’AFP le Pr Claude Linassier, directeur du pôle prévention, organisation et parcours de soins à l’Institut national du cancer (INCa).Chaque année, en France, de 141.200 à 243.500 cancers de la peau sont diagnostiqués, dont 112.960 à 194.800 provoqués par une exposition excessive aux UV, selon Santé publique France.Sur les réseaux sociaux, dans des magazines ou dans l’imaginaire collectif, de nombreuses idées erronées perdurent.La plus inquiétante : 20% des Français pensent que des séances en cabines UV artificiels, avant l’été, diminuent les dangers d’attraper des coups de soleil, selon un sondage Ipsos de 2023 pour le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV).Or, “ces pratiques augmentent considérablement les risques de cancer cutané”, alerte le syndicat, alors que 33% des jeunes de 25 à 34 ans y ont recours.”20 minutes de bronzage en cabine, c’est une journée de soleil tropical sur la peau ! Cette pratique est encore plus dangereuse que l’exposition au soleil sans protection”, souligne à l’AFP Catherine Olivérès Ghouti, membre du SNDV.Les rayonnements UV artificiels sont d’ailleurs classés “cancérogènes certains pour l’homme” par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 2009 et ces cabines sont interdites dans plusieurs pays, comme l’Australie.Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les personnes ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans “augmentent de 59% le risque de développer un mélanome cutané”.Chaque année, environ “380 nouveaux cas de mélanomes” sont liés à ces cabines auto-bronzantes, complète le Pr Linassier, qui les déconseille vivement.- “Pas de bronzage sain” -Autre option souvent plébiscitée : foncer sa carnation avant de s’exposer, en prenant des compléments alimentaires ou grâce à de l’auto-bronzant, afin d’être mieux protégé.Les peaux foncées produisant davantage de mélanine protectrice contre le soleil, l’idée pourrait sembler tentante, mais ce raccourci est trompeur.En effet, les compléments alimentaires ne sont souvent que “de simples colorants à base de carotène”, qui vont donner un teint hâlé, “mais ne remplacent pas la mélanine et ne confèrent donc aucune protection contre les rayons ultraviolets”, insiste le Pr Linassier.A fortes doses, certains compléments alimentaires à base de bêta-carotène ont même un effet néfaste sur la santé, prévient l’oncologue, car ils “représentent un surrisque de cancers du poumon pour les fumeurs ou ex-fumeurs, et les personnes qui ont été exposées à l’amiante”.En donnant l’illusion d’être déjà bronzé, ces produits peuvent même pousser à s’exposer plus longtemps, voire sans protection.Mais, même à petite dose, “il n’existe pas de bronzage sain”, rappelle l’INCa.”Ce dernier constitue une agression pour la peau, signe d’une réaction qui s’enclenche contre les dommages provoqués par les UV, naturels ou artificiels. Une peau bronzée indique donc que l’ADN a subi des dommages”, souligne l’Institut.En cas d’exposition au soleil, l’utilisation de crème solaire est indispensable et à renouveler toutes les deux heures, mais même les produits solaires les plus efficaces – indice 50 – ne filtrent pas la totalité des UV.La protection solaire doit donc être multiple : port de vêtements avec un tissage serré ou traités anti-UV, chapeau à larges bords, lunettes de soleil et limitation de l’exposition aux heures les plus chaudes.Et pour ceux soucieux de faire leur stock de vitamine D, seules quelques minutes d’exposition suffisent en réalité à couvrir les besoins physiologiques. L’INCa recommande ainsi d’exposer quotidiennement mains, avant-bras et visage d’avril à septembre, “de 5 à 10 minutes pour les peaux claires et de 15 à 30 minutes pour les peaux foncées ou noires”.De son côté, la Ligue contre le cancer a lancé mi-juin une campagne de prévention appelant à ne pas “griller au soleil” cet été, car “on n’est pas des saucisses”, rappelant que les cancers cutanés font partie des “40% de cancers évitables”.