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‘Hurt’: Ukrainians in Poland worried by rise of nationalists

For several months, Halyna Muliar watched Poland’s presidential campaign from home in Poznan, worried as candidates swerved further to the right and increasingly aimed nationalist slogans at Poland’s 1.5 million Ukrainians — war refugees and economic migrants.The 58-year-old arrived in Poland weeks before Moscow’s 2022 invasion of Ukraine and recalled, with emotion, the huge solidarity …

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Vol de la statue de Macron au musée Grévin: deux militants de Greenpeace présentés à un juge d’instruction

Deux militants de l’ONG Greenpeace seront présentés jeudi à un juge d’instruction qui se prononcera sur leur mise en examen, a indiqué le parquet de Paris, après le vol au musée Grévin lundi de la statue de cire d’Emmanuel Macron, qui avait été rendue le lendemain.Ces deux militants seront présentés à un magistrat instructeur dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire du chef de “vol en réunion d’un bien culturel exposé”, a précisé à l’AFP le parquet de Paris. Leur avocate, Me Marie Dosé, a dénoncé des “privations de liberté (…) +parfaitement disproportionnées+”.”Deux activistes de Greenpeace France, une femme et un homme, sont toujours privés de liberté, plus de 60 heures après leur interpellation lundi 2 juin. Ils ont passé trois nuits en cellule”, détaille l’avocate.Or, souligne-t-elle, “toutes les infractions ont pris fin avec la remise de la statue: le vol comme le recel aggravés retenus par le parquet. Et aucun préjudice ne découle de l’action non-violente menée par Greenpeace France. Il suffit de regarder la communication amusée du musée Grévin pour s’en convaincre”.Le musée, qui avait porté plainte lundi une fois le vol constaté, a ensuite pris cette affaire avec humour. “La contemplation des personnages se fait uniquement sur place”, indiquait ainsi son compte Instagram.La statue de cire du chef de l’Etat avait été subtilisée lundi par des militants de Greenpeace qui avaient réussi à s’en emparer en se faisant passer pour des artisans en charge de la maintenance.Ils avaient ensuite déposé la statue devant l’ambassade de Russie à Paris dans le cadre d’une brève action visant à dénoncer les liens économiques persistants entre Paris et Moscou malgré la guerre en Ukraine.Mardi soir, Greenpeace avait rendu la statue en la déposant devant le siège d’EDF à Paris devant une pancarte proclamant “Poutine-Macron Alliés radioactifs”, après avoir prévenu les autorités.Selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, les deux personnes interpellées lundi sont celles qui conduisaient le camion lors de l’action devant l’ambassade de Russie, et non celles qui ont “emprunté” la statue dans le musée Grévin.Me Marie Dosé a par ailleurs dénoncé les conditions de détention “déplorables”, des deux militants, “attachés pendant des heures à des bancs, trimballés de commissariat en commissariat”. Elle souligne que “l’une a passé la nuit sans couverture et n’a pas pu s’allonger car sa cellule était trop petite. L’autre a dû dormir au sol car sa cellule contenait trop de personnes”.”Ce traitement est inquiétant pour des activistes de Greenpeace et pose la question du glissement dangereux de la réponse pénale face aux actions de désobéissance civile”, s’inquiète-t-elle.Ces actions “relèvent du droit à la liberté d’expression et (…) l’action en question, totalement non-violente et à visage découvert, visait à alerter sur un sujet d’intérêt général majeur”, déclare encore Me Dosé.gd-nal-abe-jul/uh/gvy

Vol de la statue de Macron au musée Grévin: deux militants de Greenpeace présentés à un juge d’instruction

Deux militants de l’ONG Greenpeace seront présentés jeudi à un juge d’instruction qui se prononcera sur leur mise en examen, a indiqué le parquet de Paris, après le vol au musée Grévin lundi de la statue de cire d’Emmanuel Macron, qui avait été rendue le lendemain.Ces deux militants seront présentés à un magistrat instructeur dans le cadre de l’ouverture d’une information judiciaire du chef de “vol en réunion d’un bien culturel exposé”, a précisé à l’AFP le parquet de Paris. Leur avocate, Me Marie Dosé, a dénoncé des “privations de liberté (…) +parfaitement disproportionnées+”.”Deux activistes de Greenpeace France, une femme et un homme, sont toujours privés de liberté, plus de 60 heures après leur interpellation lundi 2 juin. Ils ont passé trois nuits en cellule”, détaille l’avocate.Or, souligne-t-elle, “toutes les infractions ont pris fin avec la remise de la statue: le vol comme le recel aggravés retenus par le parquet. Et aucun préjudice ne découle de l’action non-violente menée par Greenpeace France. Il suffit de regarder la communication amusée du musée Grévin pour s’en convaincre”.Le musée, qui avait porté plainte lundi une fois le vol constaté, a ensuite pris cette affaire avec humour. “La contemplation des personnages se fait uniquement sur place”, indiquait ainsi son compte Instagram.La statue de cire du chef de l’Etat avait été subtilisée lundi par des militants de Greenpeace qui avaient réussi à s’en emparer en se faisant passer pour des artisans en charge de la maintenance.Ils avaient ensuite déposé la statue devant l’ambassade de Russie à Paris dans le cadre d’une brève action visant à dénoncer les liens économiques persistants entre Paris et Moscou malgré la guerre en Ukraine.Mardi soir, Greenpeace avait rendu la statue en la déposant devant le siège d’EDF à Paris devant une pancarte proclamant “Poutine-Macron Alliés radioactifs”, après avoir prévenu les autorités.Selon Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, les deux personnes interpellées lundi sont celles qui conduisaient le camion lors de l’action devant l’ambassade de Russie, et non celles qui ont “emprunté” la statue dans le musée Grévin.Me Marie Dosé a par ailleurs dénoncé les conditions de détention “déplorables”, des deux militants, “attachés pendant des heures à des bancs, trimballés de commissariat en commissariat”. Elle souligne que “l’une a passé la nuit sans couverture et n’a pas pu s’allonger car sa cellule était trop petite. L’autre a dû dormir au sol car sa cellule contenait trop de personnes”.”Ce traitement est inquiétant pour des activistes de Greenpeace et pose la question du glissement dangereux de la réponse pénale face aux actions de désobéissance civile”, s’inquiète-t-elle.Ces actions “relèvent du droit à la liberté d’expression et (…) l’action en question, totalement non-violente et à visage découvert, visait à alerter sur un sujet d’intérêt général majeur”, déclare encore Me Dosé.gd-nal-abe-jul/uh/gvy

En Australie, des gamètes cryogénisées pour sauver la Grande Barrière de corail

Dans un zoo de Sydney, en Australie, des rangées de réservoirs remplies d’azote liquide forment le plus grand entrepôt mondial de coraux conservés cryogéniquement: des milliers de milliards de cellules collectées chaque année sur la Grande Barrière de corail doivent permettre de la régénérer.”J’espère que nos efforts collectifs permettront de préserver la belle diversité du récif”, témoigne auprès de l’AFP Justine O’Brien, responsable des sciences de la conservation à la Taronga Conservation Society Australia, en charge du parc animalier éponyme.Depuis le lancement du programme en 2011, la biobanque “CryoDiversity” de la Taronga Conservation Society Australia, intervient chaque année pendant la période de reproduction du récif, lorsque les coraux libèrent simultanément leurs oeufs et leurs spermatozoïdes dans l’eau.Les scientifiques collectent les gamètes des coraux et y ajoutent des cryoprotecteurs, qui empêchent l’eau de geler à l’intérieur des cellules, ce qui protège leur structure.Les oeufs contiennent trop d’eau et de graisse pour être congelés sans les abîmer avec les techniques actuelles, et ne peuvent donc pas encore être stockés. Mais d’autres types de cellules sont toutefois prélevées et conservées pour de la recherche.Tous les échantillons sont plongés dans de l’azote liquide à -196 degrés Celsius, dans des conditions très contrôlées pour éviter toute variation de température.”En fait, on a appuyé sur le bouton pause de leur horloge biologique”, raconte Mme O’Brien.”Vous pourriez les décongeler dans quelques années, quelques décennies ou des centaines d’années et ils auront conservé le même potentiel de fertilisation qu’ils avaient lorsqu’ils ont été initialement collectés et congelés”, ajoute-t-elle.- Blanchissement massif -A ce jour, la biobanque conserve des échantillons de 34 espèces de coraux sur les quelque 400 présentes dans la Grande Barrière de Corail. Elle donne la priorité aux espèces les plus importantes pour la structure et le bon fonctionnement du récif, avec l’objectif d’en stocker davantage à l’avenir.Ces échantillons ne servent pas seulement à la reproduction: ils permettent aussi de mener des recherches et de suivre l’impact du réchauffement des océans, de la surpêche et de la pollution — des menaces majeures pour les récifs coralliens dans le monde entier.Les scientifiques estiment que si la température mondiale augmente de 1,5 degré Celsius, entre 70 et 90% des récifs coralliens pourraient disparaître, ce qui serait désastreux pour les hommes et la planète.La surchauffe et l’acidification des mers, provoquées par les émissions de gaz à effet de serre, entraînent depuis deux ans un blanchissement massif des coraux, ce qui entraine leur mort.Près de 84% des récifs de la planète sont désormais endommagés.”Nous savons que la fréquence et la gravité des impacts actuels ne laissent pas suffisamment de temps au récif pour se rétablir”, souligne Mme O’Brien.Les récifs coralliens soutiennent non seulement la vie marine, mais aussi des centaines de millions de personnes vivant dans les communautés côtières, en leur fournissant de la nourriture, une protection contre les tempêtes et des moyens de subsistance grâce à la pêche et au tourisme.La semaine prochaine, 70 dirigeants mondiaux, dont le président brésilien Lula, et des milliers de délégués, scientifiques et représentants d’ONG convergeront vers Nice pour la troisième conférence de l’ONU sur les océans.Un consensus est difficile à atteindre, en raison de profonds désaccords entre les parties sur l’exploitation minière en eaux profondes, les déchets plastiques ou encore la surexploitation des ressources halieutiques.De rares initiatives comme celle de Sydney apportent néanmoins une lueur d’espoir.- “Petite partie de la solution” -L’année dernière, des chercheurs de Taronga et de l’Australian Institute of Marine Science ont réussi à décongeler du sperme corallien pour fertiliser des oeufs frais, produisant ainsi des larves coralliennes viables qui ont été replacées sur le récif.Il s’agissait d’une première mondiale pour la Grande Barrière de Corail, et des études préliminaires montrent que les greffes ont bien poussé.Ces efforts, qui s’inscrivent dans le cadre d’un programme plus vaste allant de l’ombrage des coraux à la transplantation de variétés plus tolérantes à la chaleur, constituent une “petite partie de la solution à la crise mondiale des récifs coralliens”, selon Richard Leck, responsable des océans à WWF Australie.Mais il a prévenu qu’il fallait faire plus pour assurer la survie à long terme des coraux.”Les récifs sont incroyablement résistants, et ils s’en remettent remarquablement vite après des perturbations majeures”, a-t-il développé auprès de l’AFP.Et s'”il y a certainement une fenêtre pour sauver les récifs”, il est toutefois clair qu’elle “est en train de se refermer”.

Peines minimales: “Il faut laisser les juges faire leur travail”, dit le procureur général près la Cour de cassation

“Il faut laisser les juges faire leur travail dans la sérénité”, a estimé jeudi Rémy Heitz, le procureur général près la Cour de cassation, en réponse à la volonté du gouvernement d’instaurer dans la loi des “peines minimales” après les violences en marge du sacre du PSG ce week-end en Ligue des champions. “Je voudrais quand même m’inscrire en faux, de manière très catégorique, par rapport au prétendu laxisme des juges”, a ajouté l’un des deux plus hauts magistrats de France, sur France Inter. “Les juges font leur travail. (…) Il y a eu des sanctions, des sanctions individualisées”. Alors que la grande fête après la victoire du PSG samedi a été assombrie par de nombreux incidents et dégradations à Paris et en régions, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a proposé mardi de “faire évoluer radicalement la loi” en supprimant notamment les aménagements de peine obligatoires et le sursis.”Les juges comprennent et entendent ce besoin de fermeté. Et en l’espèce, les peines qui ont été prononcées ne sont pas des peines légères”, a dit Rémy Heitz.Quatre personnes ont été condamnées lundi soir à des peines de deux à huit mois d’emprisonnement avec sursis, assorties de 500 euros d’amende, selon le parquet de Paris. Mardi, huit ont été condamnés à des peines de prison, allant de cinq mois avec sursis à 15 mois ferme avec mandat de dépôt. “La difficulté dans ce type d’affaires (…) c’est qu’il y a un décalage très fort entre les images de ces violences vues à la télévision et parfois la réalité des faits que l’on reproche”, a expliqué le plus haut magistrat du parquet. “Ce qu’on juge, c’est une personne, un homme ou une femme qui se trouve dans le box et à qui on impute un fait ou des faits précis, parfois d’ailleurs avec des difficultés de preuves, parce que les enquêtes sont conduites dans des délais très courts et parfois les preuves sont relativement légères”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, Rémy Heitz a souligné que “la majorité des personnes condamnées à des peines d’emprisonnement avec sursis”, une peine “importante” selon lui, ne récidivent pas”, ce qui en fait une sanction “utile dans quand même beaucoup de situations”.”Si l’on supprime aujourd’hui le sursis, il faut pouvoir le remplacer”, a-t-il également rappelé, or “si on le remplace par des peines d’emprisonnement, là on serait dans une situation (…) totalement impossible”, faisant notamment référence à la surpopulation carcérale. 

L’ultime bataille de villageois sierra-léonais contre la déforestation massive de leurs régions

En plein cÅ“ur d’un parc national et d’une forêt tropicale censée être protégée près de Freetown, Aminata Sankoh, veuve et mère de sept enfants, s’apprête sans état d’âme à mettre le feu à des dizaines de troncs pour produire du charbon de bois, une des activités illégales menaçant de manière dramatique ce pays déjà très vulnérable au réchauffement climatique.Face à elle, Caesar Senesie, à la tête d’une unité de villageois déployée pour surveiller leurs forêts, initiative inédite, s’époumone: “Tu dis que ça ne t’affecte pas, que les arbres seront replantés, mais cette déforestation, c’est tes arrière-petits-enfants qui vont en payer le prix !”   A perte de vue, l’ampleur de cette déforestation dans la précieuse forêt tropicale humide et dans ce qui reste de forêt primaire est édifiante, comme dans toute la zone du Parc national de la péninsule de la région ouest bordant la capitale Freetown. Le parc est aussi déforesté par des plantations de marijuana – le pays est gangréné par les problèmes de drogue – et l’accaparement de terres à cause de la pression démographique. Sur les 18.000 hectares de forêt du parc, presque un tiers (5.600 hectares) ont été perdus ou gravement dégradés depuis 2012. Le parc subit une “déforestation intensive: 715 hectares – l’équivalent de 1.330 terrains de foot – ont disparu ou ont été gravement dégradés” en 2024, s’alarme le Programme alimentaire mondial (PAM). Il abrite pourtant 80 à 90% de la biodiversité de Sierra Leone, selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). La Sierra Leone est en outre le 11e pays au monde le plus vulnérable au changement climatique, selon l’Indice mondial d’adaptation Notre-Dame.  Il faut s’enfoncer dans le parc et la montagne pour trouver les sites illégaux de fabrication de charbon de bois, un combustible bon marché, seule façon pour nombre de Sierra-Léonais de faire la cuisine face aux coupures d’électricité et à la cherté de l’énergie. Une équipe de l’AFP a pu exceptionnellement s’y rendre. – Survie -Des groupes d’hommes, sous 35°C de chaleur humide, s’épuisent à ce travail de forçat. Les troncs d’arbres sont empilés, recouverts de pierres, consumés pendant des jours et nuits.Près d’Aminata Sankoh, une meule de plusieurs mètres d’envergure commence à fumer. Pour elle comme pour les autres personnes du site, toutes très pauvres, c’est une activité de survie.  Les traits épuisés, Mme Sankoh, 45 ans, évoque le décès de son mari il y a quatre ans. Pour nourrir ses enfants et payer des frais de scolarité, elle a dû exercer un métier informel: casser des pierres dans le bâtiment. “C’était devenu trop dur… j’ai décidé de venir dans la forêt pour faire du charbon de bois”, il y a deux ans, raconte-t-elle. “Je n’ai pas d’autre choix…” Face aux défaillances en matière de protection contre ces activités et contre les incendies pour déforester et s’accaparer la terre, des unités d’une quarantaine de villageois volontaires ont été mobilisées.”Même la nuit, si un feu se déclenche, j’appelle mes gars et on s’y rend”, lance Caesar Senesie. “On a reçu des outils et des bottes, on les utilise pour contenir l’incendie”. Cette initiative est menée par l’ONG Environmental Foundation for Africa (EFA), missionnée depuis un an et jusqu’en 2028 par le gouvernement et le Programme des Nations unies pour le développement pour restaurer 2.000 hectares dans le parc.”Les gens continuent ces activités illégales parce qu’ils pensent pouvoir le faire impunément”, déplore Tommy Garnett, activiste réputé et fondateur de l’EFA. Il pointe “la pauvreté, l’ignorance et la cupidité”, ajoutant: “Toute cette situation conduit à la destruction de notre héritage environnemental à une vitesse alarmante…” – “Déforestation massive” -Face à l’inefficacité et la corruption présumée d’une partie des gardes forestiers qui, sous-équipés et sous-payés, ferment parfois les yeux, l’EFA fait le pari d’impliquer les communautés qui sont les premières à souffrir de cette déforestation. “Depuis le 7 février, nous rémunérons ces villageois pour patrouiller quotidiennement. Nous en avons appris tellement plus ces derniers mois sur ce qui se passe dans la forêt qu’en 10 ans que ces gardes forestiers patrouillent…”, relève Tommy Garnett. L’ONG a aussi replanté 103.000 arbres depuis un an, l’objectif étant 500.000 de plus d’ici 2028. Les volontaires font des rapports, recueillent des preuves et des photographies qui permettent l’organisation de raids par les autorités. “Nous les villageois, nous sommes la solution pour protéger la forêt”, assure Caesar Senesie, en contemplant les canopées vert émeraude en haut des montagnes. A une dizaine de kilomètres de là, une seconde unité de villageois, ulcérés par la forêt partant en fumée dans leur localité de Mile 13, participe au projet avec à sa tête Sulaiman Barrie.Derrière lui, le feu couve encore: par deux fois fin avril, des individus ont déclenché des incendies. “Nous sommes ici dans une zone protégée et où de nombreux animaux vivent”, se lamente-t-il.A 22 ans, Savana Beah a rejoint le groupe de volontaires en février. “Quand j’étais enfant, on venait ici ramasser des mangues. Maintenant la zone est presque totalement déforestée…”, déplore-t-elle.”On patrouille tous les soirs”, dit-elle. “Je dois participer à protéger ma communauté et ma forêt”. Tamba Dauda, haut responsable au ministère des Terres, dit à l’AFP être “conscient de la déforestation massive” de cette région. Il pointe des pratiques opaques d’attribution des terres par de précédentes autorités et met en avant les efforts du gouvernement, le vote de lois plus sévères et la mise en place d’une unité de police spécialisée dans ces crimes fonciers.Pour sa part, Joseph Rahall, expert environnemental et fondateur de l’ONG Green Scenery, est catégorique: “On a dépassé le stade de l’urgence…”. “Au rythme auquel la déforestation est pratiquée et si on ne gère pas mieux cette région de la péninsule ouest, dans 10 à 15 ans, il n’y aura plus de forêt”, assène-t-il.

Seconde vie à Marseille pour le tapis rouge du festival de Cannes

Foulé pendant quinze jours par les stars du cinéma mondial, le mythique tapis rouge du festival de Cannes va désormais trouver une seconde vie, à Marseille, entre les mains de stylistes, de troupes de théâtre ou pour des défilés de mode. “On la vend comme une +moquette feutrée simple fine rouge+, et non pas comme +le tapis de Cannes+”, a expliqué à l’AFP mercredi Jeanne Ré, coordinatrice de la Réserve des arts, association “opératrice de gestion de déchets du monde créatif” que le festival paye pour “revaloriser” ses tapis.”On ne vend pas ce tissu en jouant sur le côté marketing, puisque quoi qu’il en soit, il sera vendu au même prix. L’objectif, c’est qu’il soit accessible à un maximum d’adhérents”, poursuit-elle: “Ce sont des éléments qui n’étaient pas destinés à être réutilisés. En les reconditionnant, on participe à faire baisser l’impact environnemental de l’événement, dont le festival est bien conscient”.La moquette rouge cannoise sera ainsi revendue un euro le kilogramme, “soit 33 centimes le mètre carré, c’est imbattable !”, affirme-t-elle.Dans l’entrepôt de 300 mètres carrés, dans les quartiers populaires du nord de Marseille, l’association remet en état tout type de produits récupérés auprès de théâtres, d’agences de production, mais aussi de mises en scène de défilés de mode, avant de les revendre “à des prix trois fois inférieurs à ceux du marché”, précise Bonnie Guespin, la responsable des ventes.”Avec ce tapis cannois, on fait des sacs à main classiques mais aussi des sacs pour bouteilles de vins, des bobs, des étuis à lunettes, des pièces assez uniques”, explique Elsa Ramouni-Yordikian, cliente de la Réserve des arts et secrétaire de l’association Les Nippones, qui exploite des mètres de la célèbre moquette depuis plus de quatre ans.- “Comme une star de cinéma” -Dans une exposition intitulée “S’habiller comme une star de cinéma”, l’artiste vient d’ailleurs d’exposer à Marseille ses créations faites avec le tapis 2024.”Le fait que ça vienne d’un fameux festival et que ce soit recyclé dans la région, pour nous, ça a du sens”, explique-t-elle, “ce n’est pas forcément une qualité incroyable ce tapis, mais c’est justement pour ça qu’on l’utilise”. Selon la trentenaire, la production de “ce genre de matières synthétiques” ne “s’arrêtera jamais, il y en aura toujours, tout autant que de festivals, de salons, il faut donc trouver des moyens de les revaloriser”.Du dernier festival de Cannes, du 13 au 24 mai, ont ainsi été récupérés 1,5 tonne de ces tapis remplacés quotidiennement, mais aussi plusieurs mètres de tasseaux de bois, des affiches, des bâches plastiques.Dans un coin du dépôt, plusieurs palettes du tapis rouge attendent leur sort, emballées dans des sacs poubelles noirs. Troué, marqué par les marches ou les traces de chaussures, agrafé, scotché, avec parfois une odeur d’humidité, il a déjà beaucoup subi. Mais l’antenne de Marseille de la Réserve des arts s’emploie, avec cinq salariés, à lui “donner une seconde vie”, explique la coordinatrice, qui s’affaire d’abord à le nettoyer.”En travaillant avec nous, Cannes accepte que son budget soit un petit peu revu à la hausse, parce que nous, notre action et notre savoir-faire vaut plus cher que des machines de recyclage”, plaide la coordinatrice de la Réserve des arts: “Si nous n’étions pas là, elles auraient juste décomposé et déchiqueté la moquette pour en refaire des matières plastiques derrière”.

Seconde vie à Marseille pour le tapis rouge du festival de Cannes

Foulé pendant quinze jours par les stars du cinéma mondial, le mythique tapis rouge du festival de Cannes va désormais trouver une seconde vie, à Marseille, entre les mains de stylistes, de troupes de théâtre ou pour des défilés de mode. “On la vend comme une +moquette feutrée simple fine rouge+, et non pas comme +le tapis de Cannes+”, a expliqué à l’AFP mercredi Jeanne Ré, coordinatrice de la Réserve des arts, association “opératrice de gestion de déchets du monde créatif” que le festival paye pour “revaloriser” ses tapis.”On ne vend pas ce tissu en jouant sur le côté marketing, puisque quoi qu’il en soit, il sera vendu au même prix. L’objectif, c’est qu’il soit accessible à un maximum d’adhérents”, poursuit-elle: “Ce sont des éléments qui n’étaient pas destinés à être réutilisés. En les reconditionnant, on participe à faire baisser l’impact environnemental de l’événement, dont le festival est bien conscient”.La moquette rouge cannoise sera ainsi revendue un euro le kilogramme, “soit 33 centimes le mètre carré, c’est imbattable !”, affirme-t-elle.Dans l’entrepôt de 300 mètres carrés, dans les quartiers populaires du nord de Marseille, l’association remet en état tout type de produits récupérés auprès de théâtres, d’agences de production, mais aussi de mises en scène de défilés de mode, avant de les revendre “à des prix trois fois inférieurs à ceux du marché”, précise Bonnie Guespin, la responsable des ventes.”Avec ce tapis cannois, on fait des sacs à main classiques mais aussi des sacs pour bouteilles de vins, des bobs, des étuis à lunettes, des pièces assez uniques”, explique Elsa Ramouni-Yordikian, cliente de la Réserve des arts et secrétaire de l’association Les Nippones, qui exploite des mètres de la célèbre moquette depuis plus de quatre ans.- “Comme une star de cinéma” -Dans une exposition intitulée “S’habiller comme une star de cinéma”, l’artiste vient d’ailleurs d’exposer à Marseille ses créations faites avec le tapis 2024.”Le fait que ça vienne d’un fameux festival et que ce soit recyclé dans la région, pour nous, ça a du sens”, explique-t-elle, “ce n’est pas forcément une qualité incroyable ce tapis, mais c’est justement pour ça qu’on l’utilise”. Selon la trentenaire, la production de “ce genre de matières synthétiques” ne “s’arrêtera jamais, il y en aura toujours, tout autant que de festivals, de salons, il faut donc trouver des moyens de les revaloriser”.Du dernier festival de Cannes, du 13 au 24 mai, ont ainsi été récupérés 1,5 tonne de ces tapis remplacés quotidiennement, mais aussi plusieurs mètres de tasseaux de bois, des affiches, des bâches plastiques.Dans un coin du dépôt, plusieurs palettes du tapis rouge attendent leur sort, emballées dans des sacs poubelles noirs. Troué, marqué par les marches ou les traces de chaussures, agrafé, scotché, avec parfois une odeur d’humidité, il a déjà beaucoup subi. Mais l’antenne de Marseille de la Réserve des arts s’emploie, avec cinq salariés, à lui “donner une seconde vie”, explique la coordinatrice, qui s’affaire d’abord à le nettoyer.”En travaillant avec nous, Cannes accepte que son budget soit un petit peu revu à la hausse, parce que nous, notre action et notre savoir-faire vaut plus cher que des machines de recyclage”, plaide la coordinatrice de la Réserve des arts: “Si nous n’étions pas là, elles auraient juste décomposé et déchiqueté la moquette pour en refaire des matières plastiques derrière”.

Protection des océans: l’UE veut afficher son “leadership”, avant le sommet de l’ONU

L’Union européenne va présenter jeudi sa stratégie pour mieux protéger les océans du réchauffement climatique ainsi que de la pollution et afficher ses ambitions avant un grand sommet de l’ONU à Nice la semaine prochaine.”L’océan se réchauffe. Son niveau s’élève. Il s’acidifie. La pollution par les plastiques, les produits chimiques et le bruit altère les écosystèmes marins (…). Il est urgent d’agir”, souligne le commissaire européen Costas Kadis.Mais une première ébauche de ce “pacte” européen pour les océans avait fuité mi-mai et profondément déçu les organisations environnementales, en l’absence de mesures fortes.L’exécutif européen y reconnaissait la nécessité d’augmenter et de diversifier les financements, sans prendre d’engagements concrets.- Pas de big bang -Malgré “des avancées en matière d’application des lois existantes”, cette feuille de route “ne contient pas d’actions concrètes pour répondre aux menaces les plus urgentes”, avaient déploré les ONG Surfrider, WWF, ClientEarth ou Oceana.Dans les aires marines protégées, ces organisations réclament notamment l’interdiction immédiate du chalutage de fond, une technique de pêche critiquée pour son impact écologique destructeur.Mais ce sujet, sensible pour de nombreux Etats membres, divise les forces politiques, la droite et le centre plaidant pour une approche au “cas par cas”.Dans le document provisoire dévoilé mi-mai par le média Contexte, la Commission ne promettait pas de big bang en matière de protection de l’océan mais une série de mesures pour renforcer ou mieux appliquer la loi.L’exécutif européen voudrait par exemple réviser une “directive-cadre” sur les milieux marins, vieille de plus de 15 ans, et qui harmonise les règles concernant la protection de la biodiversité dans les 27 Etats membres.Bruxelles évoquait aussi pour 2026 un plan d’action sur le carbone bleu, afin de cartographier et d’étendre des écosystèmes marins capables de davantage capter le CO2.- 70% d’importations -La Commission promettait également de rendre plus efficace le système de surveillance par satellite CleanSeaNet, qui scrute les mers afin de détecter le plus vite possible des épisodes de pollution.Un récent rapport de la Cour des comptes européenne en a démontré les considérables lacunes.Au cours de la période 2022-2023, CleanSeaNet a repéré plus de 7.700 déversements potentiels d’hydrocarbures dans les mers européennes, notamment en Espagne (1.462), en Grèce (1.367) et en Italie (1.188).Mais selon cet audit, les Etats membres ont donné suite à moins de la moitié de ces alertes et n’ont confirmé la pollution que dans 7% des cas. En cause bien souvent, le décalage entre le moment où l’image satellite est prise et celui où le contrôle en mer est effectué.Mi-mai, la Commission avait insisté sur la version très provisoire du document de travail.Avec sa nouvelle stratégie, l’Union européenne promet d’accorder une attention particulière aux “petits pêcheurs” et aux “communautés côtières vulnérables”.Bruxelles souligne la place de la mer dans le quotidien des Européens. Environ 40% d’entre eux vivent à moins de 50 kilomètres des côtes. L’économie bleue” représente près de cinq millions d’emplois et contribue à hauteur de plus de 250 milliards d’euros au PIB annuel de l’UE.Mais paradoxalement, l’UE demeure encore dépendante : ses habitants importent 70% des produits de la mer qu’ils consomment.Le tout dans un monde où l’océan est confronté à la pression sans cesse grandissante du réchauffement climatique et de la pollution.Après la présentation à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ira défendre ce “pacte” lundi à Nice, dans le sud de la France, à la troisième conférence de l’ONU sur les océans.Les océans, qui couvrent 70,8% du globe, ont été victimes ces deux dernières années de canicules inédites qui menacent la survie des espèces marines. La conférence permettra “soit d’inverser le déclin des océans d’ici à 2030, soit de documenter l’échec de l’humanité à agir”, a prévenu Maritza Chan, l’ambassadrice à l’ONU du Costa Rica, le pays coorganisateur avec la France. Mme Chan dit attendre 100 milliards de dollars de nouveaux financements publics et privés en faveur du développement durable de l’océan. “C’est ce qui est différent cette fois-ci : zéro rhétorique, maximum de résultats”, veut-elle croire.

Congrès du PS: entre Faure et Mayer-Rossignol, les militants à l’heure du choix

Les militants du Parti socialiste tranchent jeudi le duel incertain entre les deux prétendants au poste de premier secrétaire, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, le premier partant légèrement favori depuis que Boris Vallaud, le troisième homme, a fait savoir qu’il voterait à titre personnel pour lui.Après le congrès de Marseille il y a deux ans, qui avait fracturé le congrès entre les pro et les anti-Nupes, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol se retrouvent pour un nouveau duel, cette fois sur leur stratégie pour la présidentielle.Les adhérents (quelque 40.000 comptabilisés, et 24.701 votants au premier tour) sont invités à voter dans les sections de 17H00 à 22H00, pour un résultat attendu tard dans la nuit. Une commission de récolement validera le scrutin vendredi.Avantage Faure? L’incertitude demeure mais le député de Seine-et-Marne, qui tient les rênes du parti depuis 2018, est arrivé en tête du premier tour (42,21%) devant le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol (40,38%).M. Faure, partisan d’une large union de la gauche non-mélenchoniste pour la présidentielle de 2027, du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin, en vue d’une candidature commune, bénéficie du soutien du chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud, qui votera pour lui à titre personnel et se dit en phase avec cette ligne stratégique.Le député des Landes avait créé la surprise en se lançant dans la bataille et a obtenu 17,41% des voix la semaine dernière. Il n’a pas, pour ce second tour, donné de consigne de vote à ses troupes, partagées entre pro-Faure et pro-Mayer-Rossignol.Et il a prévenu que son choix n’était “ni un chèque en blanc ni une ardoise magique” pour Olivier Faure, qu’il soutenait pourtant en 2023, mais à qui il reproche un manque de travail interne et la division du parti.M. Vallaud dit avoir obtenu “des engagements fermes” du premier secrétaire pour remettre le parti au travail, instaurer une gouvernance élargie et reprendre plusieurs de ses propositions, comme la création d’un institut de formation.”Il faut que Boris discute avec Vallaud”, a ironisé un opposant au premier secrétaire. “Il disait qu’il voulait le changement, et il choisit Faure. Où est la cohérence?”- “Aucun regret” -Lors d’un dernier meeting numérique mardi soir, M. Faure a dit craindre “la démobilisation”, appelant ses partisans à “continuer de convaincre” les militants.Pour la députée Dieynaba Diop, une de ses proches, “il faut que ce soit tranché de manière nette, pour qu’il n’y ait pas de contestation possible”, comme ce fut le cas à Marseille, où les deux camps se sont déchirés pendant plusieurs jours, sur fond d’accusations de fraude.Nicolas Mayer-Rossignol assure, lui, que le résultat sera “serré”, appelant les militants qui n’ont pas voté au premier tour à se mobiliser pour “le changement”.Celui qui a déploré jeudi sur franceinfo un PS victime d'”un affaiblissement et d’un rétrécissement”, prône pour 2027 “un grand parti socialiste” réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Raphaël Glucksmann ou Bernard Cazeneuve. Le maire de Rouen a rassemblé autour de lui une coalition d’anti-Faure -il récuse ce terme-, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d’Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l’Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.Tous accusent Olivier Faure d’une gestion “clanique” du parti, et d'”ambiguïté” vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise, même si le premier secrétaire sortant s’est détaché depuis plusieurs mois de celui avec qui il avait fait alliance en 2022 avec la Nupes et en 2024 avec le Nouveau Front populaire.”Je n’ai aucun regret sur ce que nous avons fait” a répondu Olivier Faure mardi soir, soulignant que lorsque que le NFP est arrivé en tête des législatives anticipées en 2024, “Nicolas Mayer-Rossignol ne le considérait pas comme une ineptie”.Son rival lui reproche aussi de se servir du congrès comme d’un tremplin pour la présidentielle. “Ce congrès n’a pas vocation à désigner un candidat pour 2027”, répond Olivier Faure. Même si certains de ses proches l’imaginent déjà candidat.