AFP Top News

Soupçons de viol au dépôt du tribunal de Bobigny: deux policiers mis en examen et écroués

Deux policiers accusés de viol par une femme dans une geôle du tribunal de Bobigny ont été mis en examen et placés en détention provisoire samedi, une affaire qui a suscité une vive condamnation du ministre de l’Intérieur.Ils sont poursuivis pour viols et agressions sexuelles par personnes abusant de l’autorité conférées par leurs fonctions, a détaillé la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué.”Après débats contradictoires, les intéressés ont été placés en détention provisoire par ordonnances du juge des libertés et de la détention, sur réquisitions conformes du parquet”, a-t-elle ajouté.Les deux policiers ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, tout en affirmant qu’elles étaient consenties, avait expliqué vendredi à l’AFP une source proche du dossier.Une autre source proche du dossier a précisé que la jeune femme était âgée de 26 ans et que les policiers avaient eux 35 et 23 ans.Xavier Nogueras, avocat du policier le plus âgé, a fait état lui aussi d’une “relation consentie”. Le policier qu’il défend “a huit ans d’expérience”, “est aguerri, expérimenté, passionné par son métier”, et “se retrouve en face de quelqu’un qui porte des accusations, alors qu’elle-même est particulièrement habituée aux locaux de garde à vue, de ses propres aveux”, a-t-il pointé.Après avoir “vu trois magistrats, puisqu’elle a été condamnée à une peine de 18 mois d’emprisonnement”, cette femme “va très opportunément déclarer que l’acte, qui est reconnu par ailleurs par mon client comme étant un acte parfaitement consenti, aurait été commis sous la contrainte, sous prétexte que celui-ci est en uniforme”, a déclaré l’avocat à des journalistes au palais de justice de Paris.- Fuites dans la presse -“Il y a un volet évidemment disciplinaire, il y a un volet moral, mais on n’est pas ici pour faire ni de la morale ni de la déontologie des policiers: on est sur un volet pénal et le seul port d’un uniforme ne nous permet pas d’affirmer que celui-ci exerçait une quelconque contrainte sur une personne qu’il dit être seule à l’initiative de ce qu’il s’est passé”, a encore affirmé le conseil.”C’est très consternant pour nous de constater qu’un dossier a autant fuité dans la presse”, avant même que “nous puissions y avoir accès”, a par ailleurs affirmé Me Nogueras.”Ce qu’on souhaiterait, c’est que le secret soit respecté le plus longtemps possible pour permettre à ce policier (…) de pouvoir parler librement et que ce ne soit pas sous pression”, a encore dit cet avocat.La jeune femme était, au moment des faits qu’elle dénonce, “déférée au parquet de Bobigny pour des faits de soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant”, avait indiqué le procureur Éric Mathais dans un communiqué.Mercredi en fin d’après-midi, elle “a révélé avoir fait l’objet de deux viols durant la nuit du 28 au 29 octobre par deux fonctionnaires”, avait-il expliqué, en précisant que les policiers avaient été placés en garde à vue jeudi matin.Le tribunal de Bobigny, géographiquement compétent, s’est depuis dessaisi au profit du parquet de Paris.- “Immédiatement suspendus” -“S’ils sont avérés, ces agissements sont extraordinairement graves et inacceptables”, avait réagi jeudi le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez dans une déclaration à l’AFP, en expliquant que les deux agents avaient “été immédiatement suspendus”.L’Inspection générale de la police nationale a été saisie de l’enquête.Si celle-ci “conclut que des faits criminels ont été commis, et que l’honneur des policiers a été sali, il va de soi que des sanctions seront prises”, a ajouté M. Nuñez, assurant que sa “fermeté sera totale”.Le dépôt de Bobigny est l’antichambre d’un des tribunaux les plus importants de France, le deuxième après Paris. Situé au sous-sol du palais de justice, il est réputé pour être perclus de problèmes mais doit bénéficier des prochains travaux d’extension du tribunal, qui prévoit l’aménagement d’un nouveau dépôt. 

Décès de Tchéky Karyo, acteur à la longue carrière française et internationale

L’acteur franco-turc Tchéky Karyo, qui a joué dans environ 80 films dont les grands succès “L’Ours” de Jean-Jacques Annaud et “Nikita” de Luc Besson, est décédé vendredi à l’âge de 72 ans.”Valérie Keruzoré, son épouse, et leurs enfants ont la douleur de faire part de la disparition de Tchéky Karyo emporté par un cancer ce vendredi 31 octobre”, indique sa famille dans un communiqué transmis à l’AFP.Selon son agente, Elisabeth Tanner, l’acteur à la longue et prolifique carrière en France comme à l’étranger est décédé en Bretagne.Né à Istanbul en 1953, Tchéky Karyo s’était fait connaître du grand public à la fin des années 1980 en tenant le premier rôle dans “L’Ours”, grand succès en salles avec près de neuf millions d’entrées, où il campait un chasseur de plantigrades pris de remords.En 1990, le comédien au regard perçant et à la mâchoire carrée avait enchaîné avec un autre succès en jouant le rôle ambigu de l’agent recruteur de “Nikita”, redoutable tueuse à gages incarnée par Anne Parillaud devant la caméra de Luc Besson.Un réalisateur qu’il retrouvera pour “Jeanne d’Arc” en 1999 et dans une de ses productions “Le baiser mortel du dragon”, où il incarne un inspecteur de police corrompu.Dans le western urbain “Dobermann” (1997) de Jan Kounen, il ajoutait une touche de sadisme à un personnage de flic dopé à la violence.La carrière de ce polyglotte maîtrisant le français, l’anglais, l’espagnol et l’arabe avait débuté dans le cinéma d’auteur français, notamment en 1982 devant la caméra de Chantal Akerman pour “Toute une nuit” et devant celle d’Eric Rohmer en 1984 dans “Les Nuits de la pleine lune”.En 1983, il avait été nommé pour le César du meilleur espoir masculin pour son rôle de truand dans le film “La Balance” du réalisateur Bob Swain.Sa filmographie éclectique l’a fait côtoyer Jean-Pierre Jeunet dans “Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain” (2001), un des plus grands succès du cinéma français dans lequel il tient un des plus petits rôles du 7e art… et apparaît sur une des photos d’identité collectionnées par un personnage.- Rôles de méchants -Il a également tourné avec des cinéastes étrangers, notamment le Brésilien Walter Salles (“Terra Estrangeira”, 1995) ou le Britannique Ridley Scott dans “1492: Christophe Colomb” aux côtés de Gérard Depardieu. Mais ce sont ses seconds rôles de méchants dans des films à succès — un ministre russe dans le James Bond “GoldenEye” (1995) ou un criminel dans “Bad Boys” (1995) avec Will Smith — qui ont fait sa renommée à l’international.Saluant “un artiste complet, un homme généreux et discret”, la ministre de la Culture Rachida Dati a estimé dans un communiqué que Tchéky Karyo “appartenait à cette famille d’acteurs qui donnent au cinéma français sa force et sa diversité”.”Tchéky Karyo laisse le souvenir d’un comédien sur qui on peut compter derrière un sourire d’homme tranquille”, a déclaré à l’AFP Gilles Jacob, ancien président du Festival de Cannes, évoquant sa “douceur dans la voix sous un physique de costaud mal rasé”.L’acteur était également connu du public anglo-saxon pour avoir joué un inspecteur enquêtant sur des disparitions dans des séries de la BBC, à partir de 2014.”C’était un acteur vraiment brillant et très apprécié, et les téléspectateurs de la BBC se souviendront avec émotion de ses rôles dans +The Missing+, +Baptiste+ et, plus récemment, +Boat Story+”, a réagi Lindsay Salt, de BBC Drama, sur le site du groupe audiovisuel.Sur le petit écran toujours, il était apparu dans plusieurs épisodes de “Kaamelott” d’Alexandre Astier, relecture humoristique de la quête du Graal et des chevaliers de la Table ronde, prêtant ses traits à un chef de guerre. L’acteur a également eu une longue carrière sur les planches et s’était notamment produit au Festival d’Avignon au début des années 1980.”Ce métier m’a aidé à devenir un homme meilleur. L’art dramatique est un moyen d’aller sur un espace réservé et magique dans lequel on entre en compagnie d’autres personnes qui ont besoin aussi de cette pulsion et peut-être de prendre du recul par rapport à eux-mêmes”, déclarait-il en 2017 dans les colonnes du journal Midi Libre.

Tanzania president wins 98% in election as opposition says hundreds killed

Tanzanian President Samia Suluhu Hassan condemned protests around the election in which she was declared winner on Saturday with almost 98 percent of the vote, while the opposition said hundreds have been killed by security forces. The electoral commission said Hassan won 97.66 percent of the vote, with turnout at 87 percent, despite reports from AFP …

Tanzania president wins 98% in election as opposition says hundreds killed Read More »

Soupçons de viol au dépôt du tribunal de Bobigny: un des policiers interpellés mis en examen, selon son avocat

Un des deux policiers interpellés après avoir été accusés de viol par une femme au dépôt du tribunal de Bobigny a été mis en examen samedi pour viol aggravé, a indiqué son avocat Xavier Nogueras à des journalistes au palais de justice de Paris.Le parquet a requis son placement en détention provisoire, a-t-il précisé.Aucune information n’a encore pu être obtenue concernant le second policier mis en cause.Les deux policiers ont reconnu avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, tout en affirmant qu’elles étaient consenties, avait expliqué vendredi à l’AFP une source proche du dossier.Me Nogueras a fait état lui aussi d’une “relation consentie”.Selon l’avocat, le policier qu’il défend, “a huit ans d’expérience”, “est aguerri, expérimenté, passionné par son métier” et “se retrouve en face de quelqu’un qui porte des accusations, alors qu’elle-même est particulièrement habituée aux locaux de garde à vue, de ses propres aveux”.Après avoir “vu trois magistrats, puisqu’elle a été condamnée à une peine de 18 mois d’emprisonnement”, cette femme “va très opportunément déclarer que l’acte, qui est reconnu par ailleurs par mon client comme étant un acte parfaitement consenti, aurait été commis sous la contrainte, sous prétexte que celui-ci est en uniforme”, a déclaré l’avocat.”Il y a un volet évidemment disciplinaire, il y a un volet moral, mais on n’est pas ici pour faire ni de la morale ni de la déontologie des policiers: on est sur un volet pénal et le seul port d’un uniforme ne nous permet pas d’affirmer que celui-ci exerçait une quelconque contrainte sur une personne qu’il dit être seule à l’initiative de ce qu’il s’est passé”, a encore affirmé le conseil.La qualification retenue est viol aggravé par personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions.”C’est très consternant pour nous de constater qu’un dossier a autant fuité dans la presse”, avant même que “nous puissions avoir accès au dossier”, a par ailleurs déploré Me Nogueras.”Ce qu’on souhaiterait, c’est que le secret soit respecté le plus longtemps possible pour permettre à ce policier, que nous avons l’honneur de défendre, de pouvoir parler librement et que ce ne soit pas sous pression”, a-t-il ajouté.

Casse du musée du Louvre: des suspects interpellés mercredi en cours de défèrement

Des défèrements de suspects ayant été interpellés mercredi dans le cadre de l’enquête sur le casse du Louvre, dont le butin a été estimé à 88 millions d’euros, étaient en cours samedi devant des magistrats du tribunal judiciaire de Paris.”Il y a des défèrements sur commission rogatoire”, a indiqué le parquet de Paris sollicité par l’AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.Un des cinq suspects a en revanche été remis en liberté vendredi à l’issue de sa garde à vue, sans poursuites à son encontre, ont indiqué à l’AFP ses avocates, Mes Sofia Bougrine et Noémie Gorin.”Dans ces affaires de grande criminalité, nous constatons que les vagues d’interpellation ressemblent davantage à des filets dérivants”, ont-elles déploré.Ces cinq nouvelles interpellations liées à ce cambriolage spectaculaire avaient été annoncées jeudi matin par la procureure de Paris Laure Beccuau qui avait précisé que les bijoux volés restaient introuvables.Elles se sont ajoutées à celles de deux trentenaires arrêtés il y a une semaine et qui sont soupçonnés d’avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place.Ces deux habitants d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire mercredi soir.En garde à vue, ces deux hommes – un arrêté à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie, l’autre à Aubervilliers – “se sont livrés à des déclarations (…) minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier”, avait indiqué Laure Beccuau.Parmi les nouveaux interpellés se trouve un autre membre présumé du commando ayant commis le 19 octobre en moins de huit minutes ce casse qui a fait le tour de la planète, avait précisé la procureure. “Des traces ADN” le lient au vol, avait-elle noté.Les autres personnes interpellées “peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits”, avait éclairé la procureure, sans vouloir en dire plus sur leur profil.Ces nouvelles interpellations “n’ont pas été du tout liées aux déclarations” des deux mis en examen, mais “à d’autres éléments dont nous disposons au dossier”, les traces ADN, la vidéosurveillance ou encore l’examen de la téléphonie, avait-elle ajouté.Les nouvelles interpellations ont eu lieu à Paris et dans son agglomération, notamment en Seine-Saint-Denis, avait-elle indiqué.- “Faille sécuritaire majeure” -Mme Beccuau avait souligné sa “détermination”, comme celle de la centaine d’enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l’ensemble des malfaiteurs impliqués.Concernant les bijoux, la procureure avait expliqué que l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) explorait “un certain nombre de marchés parallèles” car ce n’est vraisemblablement pas sur le marché légal des œuvres d’art qu’ils surgiront.Parmi les hypothèses des enquêteurs: celle que ces joyaux puissent “être une marchandise de blanchiment, voire de négociation dans le milieu”, a-t-elle pointé.L’affaire a provoqué des débats-fleuves sur la sécurité du Louvre, musée d’art le plus visité du monde.La ministre de la Culture Rachida Dati a dévoilé vendredi les premières conclusions de l’enquête de l’Inspection générale des affaires culturelles, avec un bilan très critique: “une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol” par le Louvre, “un sous-équipement des dispositifs de sécurité”, une gouvernance “pas adaptée” et des protocoles de réaction aux vols et intrusions “totalement obsolètes”.”On ne peut pas continuer comme ça”, a martelé Rachida Dati.Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion-élévateur au pied du musée, permettant à deux d’entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu’à la galerie d’Apollon où sont conservés les joyaux de la Couronne.Tout en réaffirmant que les dispositifs de sécurité à l’intérieur du Louvre avaient fonctionné, Mme Dati a annoncé des mesures pour répondre à une “faille sécuritaire majeure” à l’extérieur du musée.”Nous allons mettre des dispositifs anti-voiture-béliers, anti-intrusion”, a-t-elle annoncé, assurant que ces nouvelles installations seraient en place “avant la fin de l’année”.

Dernières balades entre les morts avant travaux aux Catacombes de Paris

Le plafond suinte à grosses gouttes sur ce qui reste des dépouilles de millions de Parisiens entassés ici depuis deux siècles et demi. Dans quelques jours, le musée des Catacombes de Paris doit fermer pour six mois de travaux de restauration.”C’est mauvais pour conserver la matière osseuse… et pour mes cheveux”, relève en plaisantant Isabelle Knafou, les yeux tournés vers de larges bassines discrètement posées sur un mur d’ossements humains.L’incroyable typologie du lieu, des galeries creusées à 20 mètres sous terre, oblige parfois à “bricoler” pour conserver cet endroit “fragile”, résume l’administratrice du plus célèbre musée-cimetière parisien.Un tuyau chemine entre les crânes et les fémurs pour déverser l’eau dans un seau, bientôt relayé par des caniveaux. Un “système à l’ancienne”, inspiré des techniques médiévales des châteaux forts, où des drains intégrés aux murs permettaient d’évacuer l’eau de pluie.Dans ce réseau de galeries creusées dès le XIIe siècle pour en extraire du calcaire pour le bâtiment devenu ossuaire municipal, ont été entreposés les restes de plusieurs millions de personnes mortes dans la capitale entre le Xe et le XVIIIe siècles, en provenance de différents cimetières parisiens.Dans ces galeries, l’humidité favorise le développement de micro-organismes qui se déposent progressivement sur les ossements. L’atmosphère des Catacombes se transforme aussi sous l’effet des bactéries et du CO2 dégagés par ses 600.000 visiteurs annuels.À partir de lundi, le musée ferme son souterrain au public pendant six mois environ, le temps d’importants travaux de “conservation”. La balade “méditative et spirituelle” entre les morts reprendra au printemps 2026. “Si on ne veut pas devenir une grotte de Lascaux (fermée au public, NDLR), on doit prendre des mesures drastiques”, explique Mme Knafou.Au-delà de la refonte des installations techniques -électricité, système d’aération, etc.- , une “scénographie renouvelée” sera proposée aux visiteurs, se réjouit Hélène Furminieux, chargée de communication et des publics. Sans pour autant trahir l’esprit “authentique” et même “un peu brut” du lieu, ajoute Isabelle Knafou. Les matériaux nécessaires aux travaux seront acheminés par les mêmes puits qui ont servi à remonter les pierres au Moyen Âge ainsi qu’à descendre les ossements aux XVIIIe et XIXe siècles. Au total, le coût des travaux est estimé à 5,5 millions d’euros. Les tags griffonnés un peu partout vont être ôtés. Beaucoup “écrivait sur les murs au XIXe siècle”, explique l’administratrice, en longeant les gaines électriques toutes crayonnées d’un étroit couloir. “Ça fait presque partie de la culture, même si on lutte contre ça.”Un registre, l’ancêtre du livre d’or, avait pourtant été mis en place dès le premier jour de l’ouverture des Catacombes en 1809, “pour que les gens puissent y écrire dedans plutôt que sur les murs”, ajoute Hélène Furminieux.- Eviter les vols -Sur près de 800 mètres, les visiteurs cheminent à quelques centimètres seulement des ossements, sans qu’aucune barrière ne les sépare de leurs lointains ancêtres, des restes humains datant du Moyen Âge jusqu’à la Révolution française.Les hagues, nom donné aux plus de 200 murs d’ossements humains sur le site, sont formées de fémurs et tibias empilés les uns sur les autres. Les crânes, eux, servent uniquement à l’aspect décoratif, trop fragiles pour soutenir la structure. Seuls quelques panneaux précisent qu’il est interdit de les toucher. Mais la tentation de s’emparer d’un cubitus ou d’écrire sur un crâne est parfois trop forte pour une poignée de visiteurs. “Pour éviter les vols”, les os sont cimentés, “car le grand sport national était de repartir avec un cadeau souvenir”, détaille Mme Knafou.”Des visiteurs, Américains notamment, viennent un peu pour se faire peur, sans avoir conscience que ce sont de vrais ossements”, raconte-t-elle. “Ce sont nos aïeux, on explique que personne n’aimerait qu’on aille tripoter ou jouer avec le crâne de sa grand-mère.”Sans comprendre les citations philosophiques gravées en français le long du circuit, Ricardo et Cintia Morales ont parfaitement saisi la solennité du lieu. “Nous organisons une messe ou une fête (pour le jour des morts, NDLR)” pour nos ancêtres, explique le couple d’Américains d’origine mexicaine pour qui “préserver” leur mémoire est une longue tradition.

Léger coup de pouce du “leasing social” au marché automobile en France

Les aides au “leasing social” ont donné un coup de pouce en octobre au marché automobile français, sans lui permettre de repartir vraiment puisqu’il devrait s’être contracté en 2025, loin des objectifs des constructeurs.Sur les dix premiers mois de l’année, les ventes de voitures neuves ont reculé de 5,4% par rapport à la même période de 2024.Pour égaler les 1,718 million voitures vendues sur l’année 2024, il faudrait en vendre près de 200.000 en novembre puis en décembre, un rythme que le marché français ne connaît plus depuis son année record en 2009.En octobre, les ventes n’ont connu qu’une très légère amélioration en France (+2,9% sur un an), avec 139.513 nouvelles voitures particulières immatriculées, selon les chiffres publiés samedi par la Plateforme automobile (PFA), l’association des constructeurs et équipementiers. Cette hausse se fait avec le même nombre de jours ouvrés qu’en octobre 2024.”C’est un marché marqué par l’attentisme des consommateurs, quand on repense à octobre 2024, où il avait chuté de 11% sur un an”, a commenté une porte-parole de l’association professionnelle, interrogée par l’AFP.”Il n’y a malheureusement pas de signaux qui laissent penser que la conjoncture va s’améliorer, alors que le marché était de 170.000 voitures par mois avant le Covid”, a-t-elle ajouté.- “Loin des objectifs” -Les constructeurs attendaient un certain rebond grâce au “leasing social”, la location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec aide de l’État. Il s’est peu fait sentir.”Stimulées par les aides gouvernementales, les immatriculations de voitures électriques bondissent de 63% et atteignent une part de marché record de 24%”, relève le cabinet AAA Data.”L’électrique représente 24% du marché sur le mois, 19% depuis le début de l’année. C’est loin des objectifs espérés”, a tempéré la porte-parole de la PFA.Mercredi, le ministère des Transports faisait état de 41.500 bénéficiaires du “leasing social” au bout d’un mois, sur les 50.000 possibles.L’État a doté ce dispositif d’environ 370 millions d’euros. Comme le bonus écologique qui abaisse le prix d’achat d’une voiture neuve, il est financé par des certificats d’économie d’énergie (CEE), sur le principe du pollueur-payeur visant les fournisseurs d’énergie.La voiture rechargeable sur secteur séduit d’abord les entreprises, tandis qu’elle a plus de mal à convaincre les particuliers. “Les flottes restent le principal moteur de la conversion du marché à l’électrique, mais les aides à l’achat destinées aux particuliers commencent à produire leurs effets”, selon AAA Data.Les groupes Stellantis et Renault se partagent en octobre la moitié du marché français, avec 25,4% et 24,5% respectivement. Renault connaît une meilleure dynamique, avec des ventes en hausse de 2,5% sur les dix premiers mois de l’année, tandis que celles de Stellantis reculent de 8,3%. Cette contraction est principalement due à Peugeot et Fiat, tandis que Citroën se maintient.Le marché des véhicules utilitaires légers neufs va mal lui aussi, en baisse de 7,0% sur un an lors des dix premiers mois de 2025, indiqué la PFA.L’occasion représente quant à elle près de 500.000 transactions mensuelles en France, dont plus de la moitié pour des véhicules de plus de dix ans.

Inquiétudes autour de la vente d’une machine à calculer de Pascal

Des personnalités scientifiques ont appelé samedi la France à revenir sur l’autorisation de sortie de territoire accordée pour la vente aux enchères, prévue en novembre, d’un rare exemplaire de Pascaline, machine à calculer inventée en 1642 par Blaise Pascal.Blaise Pascal et sa pascaline doivent demeurer “au cœur de nos collections”, ont estimé les signataires de cette tribune publiée sur le site du Monde, parmi lesquels figurent Barbara Cassin, membre de l’Académie française, Jean-Francois Le Gall, membre de l’Académie des sciences ou encore Hugo Duminil-Copin, mathématicien et médaille Fields 2022.L’objet, “à l’origine de l’informatique moderne”, constitue “un des principaux fleurons du patrimoine intellectuel et technique français”, estiment-ils dans ce texte.Fabriquée par le savant français Blaise Pascal à 19 ans, cette machine avait initialement été imaginée pour aider son père, président de la cour des aides de Normandie, à remettre de l’ordre dans les recettes fiscales du territoire.Sur la vingtaine d’exemplaires créées par Pascal, seuls neuf “subsistent dans le monde”, dont plusieurs conservés au musée des Arts et métiers à Paris et au muséum Henri-Lecoq, à Clermont-Ferrand.De trois types, les machines à calculer Pascaline sont soit décimales (pour les additions, soustractions, multiplications et divisions), soit comptables (pour les calculs monétaires), soit réservées au calcul des distances et dites d’arpentage.Le modèle qui sera mis aux enchères le 19 novembre à Paris par Christie’s, est le seul connu parmi les existants consacré au calcul des arpentages.”Il est capital que cet objet, peu connu jusqu’ici (…) entre dans une collection publique, afin qu’il puisse être étudié par la communauté scientifique internationale et que le pays où il a été créé dispose d’un échantillon complet de cet instrument”, soulignent les auteurs de la tribune, parmi lesquels figurent aussi des écrivains comme Erik Orsenna ou le prix Goncourt Eric Vuillard.Estimée entre deux et trois millions d’euros, la Pascaline a été exposée à Paris, à New York et à Hong Kong en vue de la vente.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Aux Etats-Unis, la paralysie budgétaire met le parc de Yosemite “à rude épreuve”

Temple mondialement connu de l’escalade, le parc naturel de Yosemite traverse une de ses plus grandes épreuves à cause de la paralysie budgétaire qui règne aux Etats-Unis. Privé de ressources, il continue pourtant d’être fréquenté par des milliers d’accros à l’adrénaline.Depuis le 1er octobre, le personnel a été grandement réduit, la faute au tarissement des fonds fédéraux provoqué par les désaccords budgétaires entre démocrates et républicains au Congrès.Et l’immense paroi de granit de 914 mètres qui fait la réputation du parc, la formation rocheuse d’El Capitan, est désormais vulnérable aux abus potentiels.”Nous sommes mis à rude épreuve”, confie à l’AFP un garde du parc, sous le couvert de l’anonymat. “Nous avons perdu de nombreux employés qui ont été renvoyés chez eux sans salaire, y compris des scientifiques, des chercheurs, des personnels gérant les entrées, des guides.”Pour ceux qui restent, pas facile d’assurer la sécurité de ce parc naturel mythique, qui accueille 4 millions de visiteurs par an. Il n’y a plus personne pour contrôler les entrées et ce mois-ci, des base-jumpers ont fait le buzz sur les réseaux sociaux en sautant en parachute depuis le sommet d’El Capitan.Illégale, cette pratique n’est pas nouvelle à Yosemite. Mais les autorités semblent craindre qu’elle ne prenne de l’ampleur par effet d’aubaine. Peter Zabrok, un grimpeur qui compte plusieurs dizaines d’ascensions d’El Capitan à son actif, a aperçu récemment huit base-jumpers s’élancer depuis le sommet, pour survoler le parc avec leurs combinaisons aérodynamiques.”Je n’en avais jamais vu autant !”, s’exclame le Canadien de 66 ans.Beaucoup de grimpeurs estiment qu’il s’agit d’un événement isolé, mais les autorités ont voulu affiché leur fermeté en communiquant sur la condamnation de trois parachutistes coupables d’infractions similaires ces dernières années.- “Inquiétant” -Dans le parc, où la haute saison d’escalade bat encore son plein, le garde anonyme redoute que l’exploit dangereux des base-jumpers ne soit que l’arbre qui cache la forêt. Derrière un vernis de normalité – les campings restent pleins, toilettes et boutiques privées sont ouvertes – les infractions se multiplient, selon lui. Certains petits malins profitent de l’occasion pour escalader des voies ou camper le long de sentiers qui nécessitent habituellement un permis, ou polluent des sites protégés.”Avec ou sans paralysie budgétaire, il y a toujours un certain degré d’activité illégale dans le parc, mais je pense qu’il est très faible”, tempère le grimpeur Alex Honnold, mondialement connu pour avoir escaladé El Capitan à mains nues, sans corde ni harnais de sécurité.Au-delà de quelques incidents défrayant la chronique, l’Américain est davantage préoccupé par l’impact à long terme des éventuelles coupes budgétaires proposées par l’administration Trump sur la préservation du parc. “En tant que visiteur qui vient juste pour une semaine, (…) vous ne voyez pas que personne ne s’occupe de l’infrastructure, ni qu’il y a moins de personnel de surveillance, de recherche et de sauvetage”, explique-t-il. Pourtant, “c’est ce qui compte le plus lorsque des accidents se produisent”.”C’est vraiment inquiétant pour les parcs en général”, abonde Julia Lackey, une grimpeuse qui a travaillé pendant deux saisons à Yosemite.”On voit plein de ressources déjà exploitées à leur maximum, et maintenant elles le sont encore plus”, lâche-t-elle, en se lançant dans sa quatrième ascension d’El Capitan.Les vrais amoureux du parc comme Jack Taylor regrettent, eux, de ne pas pouvoir payer leur entrée.”Cet argent sert à entretenir le parc”, s’inquiète ce grimpeur de 29 ans. “Ils offrent tous les services sans percevoir les droits d’entrée, donc ils perdent de l’argent”.