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En prison, une boulangerie pour “trouver un sens” et “préparer l’après”

Des effluves de pains, de la farine qui vole et des baguettes qui sortent du four: située en plein coeur du centre de détention de Châteaudun (Eure-et-Loir), cette boulangerie ressemble à toutes les autres. Mais en charge du fournil, des détenus néo-boulangers, qui préparent leur réinsertion.”Chaque jour, entre 07H30 et 11h30, ils sont moins d’une dizaine de détenus parés de blanc à se relayer aux différents postes de la boulangerie”, située à l’écart des cellules et près des ateliers, présente le chef de cet établissement, Ruddy Francius.D’abord au pétrissage, au façonnage, puis à la division et à la cuisson, ils produisent ainsi 700 baguettes, à destination des 548 détenus et du restaurant des personnels pénitentiaires.”Ca change du pain surgelé des autres prisons…”, soupire l’un d’eux, l’air rieur.Récompense de plusieurs mois d’apprentissage, ces apprentis boulangers valident ce matin-là un certificat de qualification professionnelle (CQP) en boulangerie, censé faciliter leur réinsertion une fois leur peine purgée.Reconnu par la fédération des entreprises de boulangerie (FEB) dont le secteur, en tension, cherchait à pourvoir 3.550 postes en 2024, ce diplôme a été décroché par 71 détenus en France, 18 d’entre eux ayant intégré le marché du travail après leur incarcération.- “Seconde chance” -Morgan (les prénoms des détenus ont été modifiés), lunettes sur le visage et cheveux longs cachés sous la charlotte, devrait être un des tout prochains diplômés. Entré en détention à 13 ans, il a enchaîné les prisons avant d’atterrir à Châteaudun.”Sans la boulangerie, j’avais du mal à trouver ma place. J’ai appris de A à Z ce métier, dans lequel j’ai trouvé un sens. C’est tellement important de se sentir utile”, confie-t-il, les mains recouvertes de farine.Avant sa sortie de détention, prévue pour les toutes prochaines semaines, il affirme avoir trouvé “une forme de discipline” et appris à avoir “confiance en lui”.”Quand les collègues voient notre travail, ça fait du bien d’avoir des compliments. Ca n’a pas toujours été le cas”, enchaîne-t-il.Avec ses camarades incarcérés, il est encadré par un boulanger professionnel, censé leur apprendre les gestes, les règles d’hygiène et leur accompagnement.Le développement de structures d’insertion par l’activité économique, comme SAS Formation à Châteaudun qui emploie les détenus et leur référent, découle notamment d’une réforme du travail carcéral pour permettre aux détenus de se projeter dans une vie professionnelle.Après avoir lui-même pétri pendant 25 ans, Jérôme Galerne chapeaute à présent ces élèves pas comme les autres, qu’il mène à la baguette jusqu’à la qualification.”Ici, on ne juge pas, on apprend à de nouveau respecter le travail et les horaires. On met tout en oeuvre pour que ces gars aient une seconde chance”, explique-t-il, alors que 52% des personnes entrées en détention en 2020 ne disposaient d’aucun diplôme.- “Exutoire” -Celui que l’on appelle ici “LK”, la trentaine et la barbe touffue, adhère au discours. “Pour l’instant, on est enfermés, mais grâce à la boulangerie, on prépare l’après et, en sortant, on n’aura plus d’excuses”, raconte ce fils de boulanger au sourire espiègle, pas peu fier de ces galettes de frangipane préparées pour l’épiphanie.Au travail, il a renoué avec son “rêve” de “monter une boulangerie qui ferait travailler des anciens détenus. En sortant, j’ai envie d’aider comme on m’a aidé”. “Les gens ont une certaine image de la prison, mais il y en a beaucoup qui ont envie de s’en sortir”, conclut-il.Face à lui, Romain acquiesce. “En sortant, je veux même continuer de me former avec un CAP”. Selon Laurent Jegot, premier surveillant en charge de l’activité travail et formation et clés à la ceinture, cette boulangerie est un “exutoire pour les détenus”.”Quand une place se libère, 300 candidatures arrivent sur mon bureau”, poursuit-il, précisant que les détenus restent en moyenne huit mois dans cette boulangerie, inaugurée en juillet 2022.Pour Omar, “travailler ici, permet de moins penser”. “Il n’y a pas de triche: si tu fais mal ton travail, le résultat du four n’est pas bon”. Lui-même boulanger pendant 17 ans, il aimerait aussi ouvrir sa propre boutique. “Peut-être qu’en gérant mon commerce, ça m’évitera de refaire des conneries…”

Mort de Geneviève Callerot, l’une des plus anciennes résistantes françaises, à l’âge de 108 ans

Geneviève Callerot, l’une des plus anciennes résistantes françaises, est morte jeudi soir à l’âge de 108 ans dans une maison de retraite de Dordogne, a-t-on appris vendredi auprès du maire de Saint-Aulaye-Puymangou, confirmant une information d’Ici Périgord.Née à Paris en 1916, la doyenne de Dordogne avait reçu la Légion d’honneur à l’âge de 102 ans pour avoir fait passer avec sa famille “plus de 200 personnes” en zone libre dans la Dordogne occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, selon le maire Yannick Lagrenaudie. Juifs et autres clandestins faisaient halte dans leur maison près de la ligne de démarcation.En 2018, dans sa ferme où elle a encore vécu plusieurs années après, elle avait expliqué à l’AFP qu’elle ne voulait initialement pas recevoir cette récompense “parce qu’il y a des tas d’autres gens qui la méritaient beaucoup plus”, avant d’accepter de “la prendre en association avec (s)es parents, (s)es frères et soeurs”.Après la guerre, elle s’installa dans une ferme en polyculture avec son époux et éleva trois enfants. Et quand sonna l’heure de la retraite, elle se mit à l’écriture et publia six romans paysans. Le dernier s’intitulait “Deux filles sous la botte, chronique d’une famille pendant l’occupation”.”A 95 ans, elle allait encore labourer avec son tracteur”, relate M. Lagrenaudie, qui évoque une “personnalité forte, aux yeux rieurs et curieux des autres”. Se suffisant de peu, elle mena “une vie de labeur”, souvent “les pieds nus dans la terre”.”C’était une personne très cultivée et très sage qui faisait un bilan de sa vie sans acrimonie, ni amertume. Elle était intarissable et aimait partager son histoire avec les collégiens de la commune”, ajoute l’édile.

A Los Angeles, les pompiers privés des ultra-riches font scandale

D’un côté de la rue, des maisons en ruine dont seule la cheminée a survécu aux flammes. De l’autre, un petit village de boutiques encore intactes, protégées par des camions citernes et des pompiers privés.Plus d’une semaine après le début des incendies qui martyrisent Los Angeles, le contraste est encore saisissant à Pacific Palisades. Dans ce quartier huppé de la mégapole américaine, les pompiers de la ville ont échoué à protéger les habitations, mais le milliardaire Rick Caruso a sauvé son centre commercial en engageant des sociétés privées.”Nous avons été embauchés et nous avons reçu l’ordre de rester ici. Je n’ai pas le droit de vous en dire plus”, glisse à l’AFP un homme en uniforme jaune et vert, avant son briefing avec une vingtaine de collègues.Dans leurs pick-ups immatriculés en Oregon, Etat voisin de la Californie, ces gros bras la jouent profil bas. Car au milieu d’une catastrophe ayant tué au moins 27 personnes et détruit plus de 16.000 hectares, leur présence pour protéger des enseignes de luxe comme Saint-Laurent ou Isabel Marant fait scandale.”C’est dommage que ça devienne aussi politique”, souffle l’un d’eux. “Nous voulons simplement faire notre travail et aider autant que nous le pouvons.”Ex-candidat malheureux à la mairie de Los Angeles, le promoteur immobilier Rick Caruso n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Mais à Pacific Palisades, repaire de célébrités hollywoodiennes et d’ultra-riches, il n’est pas le seul à avoir tout tenté contre les flammes.D’autres pompiers privés montent la garde devant certaines villas au faste princier, elles aussi indemnes.- “N’importe quel montant” -Le secteur avait déjà défrayé la chronique en 2018, lorsque Kim Kardashian et son ex-mari Kanye West avaient engagé des pompiers privés lors d’un incendie, pour préserver leur manoir dans la communauté cossue de Hidden Hills, au nord de la ville.En ravageant des endroits opulents comme Pacific Palisades aussi bien qu’Altadena, une ville de banlieue plus modeste, les feux des derniers jours ont remis sous les projecteurs les inégalités de la société américaine.Un autre promoteur immobilier, Keith Wasserman, s’est attiré une avalanche de critiques en passant une annonce directement sur X.”Quelqu’un a-t-il accès à des pompiers privés pour protéger sa maison?”, a lancé ce multimillionnaire de Pacific Palisades, prêt à payer “n’importe quel montant.” Ces services coûtent généralement entre 2.000 et 15.000 dollars par jour, selon plusieurs entreprises interrogées par les médias américains.Mais même pour ceux disposant de tels moyens, faire appel à des pompiers privés n’est pas si simple: le secteur reste principalement employé par des villes, des services gouvernementaux ou des compagnies d’assurance.En Californie, une loi de 2018 limite leurs marges de manoeuvre. Ils n’ont pas le droit d’utiliser des gyrophares ou des insignes similaires à ceux des pompiers publics, et ont l’obligation de se coordonner avec eux. Depuis ce texte, certaines entreprises refusent de servir les particuliers.-  “Protéger notre communauté” -Privés ou publics, les soldats du feu accomplissent la même mission, “protéger notre communauté”, rappelle à l’AFP Jake Heflin, un capitaine de Long Beach, porte-parole sur l’incendie de Pacific Palisades. S’ils travaillent “correctement et en partenariat, cela peut être très efficace.”Mais cela peut aussi engendrer des problèmes: le service public “n’a certainement pas besoin d’un défi supplémentaire (…) parce qu’ils sont mal équipés ou mal préparés et qu’ils se sont mis dans une situation difficile”, souligne-t-il.Le porte-parole reste toutefois incapable d’expliquer si les pompiers publics se sont coordonnés avec leurs homologues privés pour lutter contre le feu à Pacific Palisades.Un flou très critiqué par les Californiens, qui réclament des comptes sur la gestion des incendies. Pour certains, l’intervention de sociétés privées nourrit les accusations de négligence envers la maire démocrate, Karen Bass, accusée d’avoir réduit le budget des pompiers publics. D’autres réclament une véritable transparence sur l’approvisionnement en eau de ces entreprises, alors que des bouches incendies – financées par les impôts de tous – ont été rapidement asséchées.”J’espère vraiment qu’ils ont apporté leur propre eau”, soupire Jeff Ridgway, parmi les ruines de Pacific Palisades. “Il sera très intéressant de savoir s’ils ont utilisé les bornes incendies.”

Aurore Bergé veut publier un répertoire des professionnels pratiquant l’IVG

Aurore Bergé, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’est dite favorable vendredi sur Sud Radio à la publication d’un répertoire des professionnels pratiquant l’interruption volontaire de grossesse (IVG).”C’est déjà (dans) la loi. Il faut qu’on garantisse tout simplement son application, parce qu’une femme qui veut avorter, elle doit pouvoir savoir comment faire le plus proche possible d’elle”, a-t-elle déclaré, cinquante ans après la promulgation de loi dépénalisant l’IVG.Si cette loi n’est aujourd’hui pas appliquée c’est parce que certains professionnels de santé “se font menacer et harceler parce qu’ils pratiquent” des IVG, a expliqué la ministre.”L’entrave à l’avortement, ce sont aussi des militants anti-choix, anti-droits qui continuent à taguer des lieux qui pratiquent l’IVG, à menacer des associations. Malheureusement, il y a encore ça”, a-t-elle regretté.La ministre a aussi cité des obstacles “techniques” qui compliquent encore une cartographie complète de ces médecins ou sage-femmes.”Est-ce que ce sera une carte ? une liste ? En tout cas, l’idée, c’est de (…) donner accès à l’information”, a déclaré Mme Bergé, promettant l’application prochaine de cette disposition contenue dans la loi.Elle a par ailleurs dit soutenir la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, qui appelle, avec un collectif, à la réhabilitation des femmes condamnées pour avoir avorté avant la fameuse loi portée par Simone Veil.”C’est une démarche symbolique qui est extrêmement importante. Quand on se replonge plus de 50 ans en arrière, on se replonge dans des souffrances qui étaient épouvantables, (…) c’était la clandestinité, c’était le secret, c’était la honte, c’était s’exposer à la mort, c’était s’exposer à de la prison”, a rappelé Aurore Bergé.

“En colère”, la présidente de l’Office de la biodiversité réclame le soutien du gouvernement

“Nous en avons assez”: Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente du conseil d’administration de l’Office français de la biodiversité (OFB), se dit “en colère” face aux attaques visant l’établissement public.Dans un entretien à l’AFP, la responsable politique, également vice-présidente de la Région Guadeloupe, demande au gouvernement de “soutenir” l’OFB et ses agents.QUESTION: François Bayrou évoquant la “faute” des agents de l’OFB, Laurent Wauquiez réclamant sa suppression… Comment réagissez-vous aux débats de ces derniers jours?REPONSE: “Nous en avons assez de ce qui se passe depuis plus d’un an et demi à l’encontre de l’OFB et des agents. Lorsque les agents de l’OFB vont au contact des agriculteurs, c’est pour exercer des missions de contrôle et assurer la qualité des sols, de l’air, de l’eau… Et on sait bien aujourd’hui que préserver la planète c’est préserver notre santé, nos modes de vie. Et aujourd’hui l’établissement et les agents sont pris à partie parce qu’ils exercent ces missions.Seuls 7,5% des contrôles annuels exercés par l’OFB ont un rapport avec le monde agricole. La probabilité pour qu’une exploitation agricole soit contrôlée par les 1.700 inspecteurs de l’environnement, c’est (une fois tous les) 120 ans.Lorsque le Premier ministre prend directement à partie l’OFB sans avoir pris la peine de s’intéresser à nos missions, à ses enjeux, c’est inconcevable, c’est une faute.(…)Aujourd’hui je demande à ce gouvernement de nous soutenir, de nous appuyer et de reconnaître les missions que nous exerçons”.Q: Que ressentez-vous?R: “Je suis une présidente qui est très en colère puisqu’en 2023 nos agents ont subi l’incendie du siège de Brest; depuis 2024 et la crise agricole c’est plus de 55 agressions vis-à-vis de l’établissement et des agents; on a même eu un agent qui voit sa vie mise en danger parce qu’on lui a déboulonné les pneus de sa voiture.Et nous avons des réactions timides de nos ministères (de tutelle, Agriculture et Environnement). Où est-ce qu’on a déjà vu une police attaquée de la sorte sans que les autorités compétentes prennent sa défense?”Q: Un syndicaliste a comparé les demandes de certains agriculteurs à des “dealers” demandant “aux policiers de ne plus venir dans les cités”. Comprenez-vous l’émoi qu’ont pu susciter ces propos?R: “Je regrette et je condamne la récente déclaration de ce responsable syndical. Non les agriculteurs ne sont pas des dealers. Mais la déclaration isolée d’un syndicaliste ne doit pas non plus remettre en cause ses collègues, 1.700 autres inspecteurs de l’environnement et 3.000 collègues pour l’ensemble de l’OFB. On doit chercher des voies d’apaisement et de non-instrumentalisation. Nous avons des propositions sur la table pour faire avancer le contrôle auprès des agriculteurs. Et ces propositions, notamment la caméra piéton, c’est un travail qui doit être discuté avec nos ministères de tutelle.Les petites phrases, les tweets trop rapides, ont des conséquences et participent à l’hystérisation du débat. J’aimerais que nos deux ministres défendent davantage encore l’établissement et aillent à la rencontre de nos agents pour mieux les connaître…”Q : Le Premier ministre a critiqué les contrôles “une arme à la ceinture” dans les fermes. Y a-t-il une autre façon de faire?R: “Qu’un gendarme ou un policier soit armé, c’est intégré dans la conscience collective. Mais la police de l’environnement est une jeune police. Nos inspecteurs sont habilités à ce port d’arme et lorsqu’ils exercent des contrôles, ils le font dans le cadre des missions : soit une procédure administrative diligentée par le préfet, soit dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée par le procureur. On ne sait jamais à qui l’on a affaire dès lors qu’on est dans une mission de contrôle.Nous avons commencé à travailler avec nos deux ministères de tutelle pour un port d’arme discret. Néanmoins on ne peut pas désarmer la police de l’environnement. Tous les troisièmes jeudis de septembre, je m’incline devant la stèle des agents qui sont tombés dans l’exercice de leur fonction.La police de l’environnement c’est encore une fois 7,5% de contrôles agricoles. Pour tout le reste – du braconnage, la lutte contre le trafic illégal d’animaux – nous avons affaire à des gens qui peuvent être dangereux”.

“En colère”, la présidente de l’Office de la biodiversité réclame le soutien du gouvernement

“Nous en avons assez”: Sylvie Gustave-dit-Duflo, présidente du conseil d’administration de l’Office français de la biodiversité (OFB), se dit “en colère” face aux attaques visant l’établissement public.Dans un entretien à l’AFP, la responsable politique, également vice-présidente de la Région Guadeloupe, demande au gouvernement de “soutenir” l’OFB et ses agents.QUESTION: François Bayrou évoquant la “faute” des agents de l’OFB, Laurent Wauquiez réclamant sa suppression… Comment réagissez-vous aux débats de ces derniers jours?REPONSE: “Nous en avons assez de ce qui se passe depuis plus d’un an et demi à l’encontre de l’OFB et des agents. Lorsque les agents de l’OFB vont au contact des agriculteurs, c’est pour exercer des missions de contrôle et assurer la qualité des sols, de l’air, de l’eau… Et on sait bien aujourd’hui que préserver la planète c’est préserver notre santé, nos modes de vie. Et aujourd’hui l’établissement et les agents sont pris à partie parce qu’ils exercent ces missions.Seuls 7,5% des contrôles annuels exercés par l’OFB ont un rapport avec le monde agricole. La probabilité pour qu’une exploitation agricole soit contrôlée par les 1.700 inspecteurs de l’environnement, c’est (une fois tous les) 120 ans.Lorsque le Premier ministre prend directement à partie l’OFB sans avoir pris la peine de s’intéresser à nos missions, à ses enjeux, c’est inconcevable, c’est une faute.(…)Aujourd’hui je demande à ce gouvernement de nous soutenir, de nous appuyer et de reconnaître les missions que nous exerçons”.Q: Que ressentez-vous?R: “Je suis une présidente qui est très en colère puisqu’en 2023 nos agents ont subi l’incendie du siège de Brest; depuis 2024 et la crise agricole c’est plus de 55 agressions vis-à-vis de l’établissement et des agents; on a même eu un agent qui voit sa vie mise en danger parce qu’on lui a déboulonné les pneus de sa voiture.Et nous avons des réactions timides de nos ministères (de tutelle, Agriculture et Environnement). Où est-ce qu’on a déjà vu une police attaquée de la sorte sans que les autorités compétentes prennent sa défense?”Q: Un syndicaliste a comparé les demandes de certains agriculteurs à des “dealers” demandant “aux policiers de ne plus venir dans les cités”. Comprenez-vous l’émoi qu’ont pu susciter ces propos?R: “Je regrette et je condamne la récente déclaration de ce responsable syndical. Non les agriculteurs ne sont pas des dealers. Mais la déclaration isolée d’un syndicaliste ne doit pas non plus remettre en cause ses collègues, 1.700 autres inspecteurs de l’environnement et 3.000 collègues pour l’ensemble de l’OFB. On doit chercher des voies d’apaisement et de non-instrumentalisation. Nous avons des propositions sur la table pour faire avancer le contrôle auprès des agriculteurs. Et ces propositions, notamment la caméra piéton, c’est un travail qui doit être discuté avec nos ministères de tutelle.Les petites phrases, les tweets trop rapides, ont des conséquences et participent à l’hystérisation du débat. J’aimerais que nos deux ministres défendent davantage encore l’établissement et aillent à la rencontre de nos agents pour mieux les connaître…”Q : Le Premier ministre a critiqué les contrôles “une arme à la ceinture” dans les fermes. Y a-t-il une autre façon de faire?R: “Qu’un gendarme ou un policier soit armé, c’est intégré dans la conscience collective. Mais la police de l’environnement est une jeune police. Nos inspecteurs sont habilités à ce port d’arme et lorsqu’ils exercent des contrôles, ils le font dans le cadre des missions : soit une procédure administrative diligentée par le préfet, soit dans le cadre d’une procédure judiciaire diligentée par le procureur. On ne sait jamais à qui l’on a affaire dès lors qu’on est dans une mission de contrôle.Nous avons commencé à travailler avec nos deux ministères de tutelle pour un port d’arme discret. Néanmoins on ne peut pas désarmer la police de l’environnement. Tous les troisièmes jeudis de septembre, je m’incline devant la stèle des agents qui sont tombés dans l’exercice de leur fonction.La police de l’environnement c’est encore une fois 7,5% de contrôles agricoles. Pour tout le reste – du braconnage, la lutte contre le trafic illégal d’animaux – nous avons affaire à des gens qui peuvent être dangereux”.