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Lancement officiel du premier parc éolien flottant en France, sur les côtes des Bouches-du-Rhône

A 17 km des côtes les plus proches, invisibles malgré le ciel bleu, les trois éoliennes flottantes de “Provence Grand large”, gigantesques structures de 174 m au dessus des flots, sont les premières officiellement mises en service en France, au large de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône). “C’est le premier parc éolien flottant en France, et le plus puissant”, a affirmé lundi Christine de Jouette, directrice de cette ferme d’éoliennes pour EDF Power Solutions, ex-EDF Renouvelables, porteur de ce programme avec le Canadien Enbridge.Puissant donc, sauf lundi, pour le lancement officiel de la production de cette ferme éolienne: en cette journée de canicule, les pales des trois monstres étaient désespérément immobiles, privées de la moindre brise.”Chaque éolienne pourra tourner en moyenne à 8,3 mégawatts”, soit 25 mégawatts à elles trois, de quoi fournir une ville de 45.000 habitants (équivalent à celle de Martigues) pendant une année en électricité, a précisé la dirigeante de la filiale d’EDF.  “C’est une technologie qui permet une très bonne stabilité” malgré le vent et la houle, “les flotteurs fonctionnent comme un pendule inversé”, poursuit Mme de Jouette, schématisant avec ses mains l’éolienne derrière elle, à plusieurs centaines de mètres.D’un poids total de 3.500 tonnes, tenue par deux lignes d’ancrage, chaque éolienne est équipée d’un système de flotteurs qui permet d’éloigner le parc éolien des côtes, préservant ainsi les fonds marins des forages de maintien des éoliennes classiques.Contrairement à celles dont le mât est planté dans le sol marin, qui représentent la majorité des éoliennes en mer en France, celles flottantes peuvent être installées dans des zones profondes et plus venteuses. Une nécessité en Méditerranée, où le sol marin atteint rapidement les 100 mètres de profondeur.- “Pays béni des dieux” -“Le vent en mer est de très bonne qualité, il n’est pas gêné par les montagnes ou les arbres. Il y a un très beau flux aérodynamique, un vent fort pour faire tourner les pales. Le rotor se met en rotation a partir de 25 m/s” (10 km/h), a commenté la directrice. “On est dans un pays béni des dieux. Un pays très venteux, des vents de 10 m/s du nord-ouest avec le mistral, et du sud-est. Et on a un sol marin béni pour les ancrages, qui n’est pas très dur”, poursuit-elle: grâce à cela, il sera possible de produire “de façon prévisible, c’est-à-dire qu’en fonction de la météo on pourra prévoir notre production”.Cette ferme, dont la concession est réservée pour les 40 prochaines années, a une durée de vie prévue de 20 ans, pour un investissement total de 300 millions d’euros financés pour un tiers par des fonds propres, un tiers par des subventions (nationales, européennes et locales) et un tiers par des banques, a précisé EDF Power solutions.Lauréat d’un appel d’offres national en 2016, l’énergéticien a testé ce système flottant depuis novembre 2024: sur cette période, il a déjà injecté 30 gigawatts/heure sur le réseau électrique vers le continent.EDF Power Solutions a depuis remporté deux autres appels d’offres, notamment pour un parc de 19 éoliennes flottantes produisant 250 mégawatts à l’horizon 2031, également dans le golfe de Fos.Avec ses 2.800 km de côtes, la France avait décidé de se lancer dans l’éolien en mer dès 2009. Les éoliennes flottantes, technologie encore immature mais dont l’Europe est pionnière, s’imposent en Méditerranée où le plancher marin descend vite. Après Provence Grand Large, deux autres fermes d’éoliennes flottantes sont attendues très prochainement en Méditerranée: le projet EolMed au large de Gruissan (Aude), promu par le producteur indépendant Quair, avec une participation de 20% de Total ; et celui des Eoliennes flottantes du Golfe du Lion, au large de Leucate (Aude) et de Barcarès (Pyrénées-Orientales), porté par Ocean Winds, coentreprise dédiée à l’éolien en mer détenue par Engie et le groupe portugais EDPR.

Lancement officiel du premier parc éolien flottant en France, sur les côtes des Bouches-du-Rhône

A 17 km des côtes les plus proches, invisibles malgré le ciel bleu, les trois éoliennes flottantes de “Provence Grand large”, gigantesques structures de 174 m au dessus des flots, sont les premières officiellement mises en service en France, au large de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône). “C’est le premier parc éolien flottant en France, et le plus puissant”, a affirmé lundi Christine de Jouette, directrice de cette ferme d’éoliennes pour EDF Power Solutions, ex-EDF Renouvelables, porteur de ce programme avec le Canadien Enbridge.Puissant donc, sauf lundi, pour le lancement officiel de la production de cette ferme éolienne: en cette journée de canicule, les pales des trois monstres étaient désespérément immobiles, privées de la moindre brise.”Chaque éolienne pourra tourner en moyenne à 8,3 mégawatts”, soit 25 mégawatts à elles trois, de quoi fournir une ville de 45.000 habitants (équivalent à celle de Martigues) pendant une année en électricité, a précisé la dirigeante de la filiale d’EDF.  “C’est une technologie qui permet une très bonne stabilité” malgré le vent et la houle, “les flotteurs fonctionnent comme un pendule inversé”, poursuit Mme de Jouette, schématisant avec ses mains l’éolienne derrière elle, à plusieurs centaines de mètres.D’un poids total de 3.500 tonnes, tenue par deux lignes d’ancrage, chaque éolienne est équipée d’un système de flotteurs qui permet d’éloigner le parc éolien des côtes, préservant ainsi les fonds marins des forages de maintien des éoliennes classiques.Contrairement à celles dont le mât est planté dans le sol marin, qui représentent la majorité des éoliennes en mer en France, celles flottantes peuvent être installées dans des zones profondes et plus venteuses. Une nécessité en Méditerranée, où le sol marin atteint rapidement les 100 mètres de profondeur.- “Pays béni des dieux” -“Le vent en mer est de très bonne qualité, il n’est pas gêné par les montagnes ou les arbres. Il y a un très beau flux aérodynamique, un vent fort pour faire tourner les pales. Le rotor se met en rotation a partir de 25 m/s” (10 km/h), a commenté la directrice. “On est dans un pays béni des dieux. Un pays très venteux, des vents de 10 m/s du nord-ouest avec le mistral, et du sud-est. Et on a un sol marin béni pour les ancrages, qui n’est pas très dur”, poursuit-elle: grâce à cela, il sera possible de produire “de façon prévisible, c’est-à-dire qu’en fonction de la météo on pourra prévoir notre production”.Cette ferme, dont la concession est réservée pour les 40 prochaines années, a une durée de vie prévue de 20 ans, pour un investissement total de 300 millions d’euros financés pour un tiers par des fonds propres, un tiers par des subventions (nationales, européennes et locales) et un tiers par des banques, a précisé EDF Power solutions.Lauréat d’un appel d’offres national en 2016, l’énergéticien a testé ce système flottant depuis novembre 2024: sur cette période, il a déjà injecté 30 gigawatts/heure sur le réseau électrique vers le continent.EDF Power Solutions a depuis remporté deux autres appels d’offres, notamment pour un parc de 19 éoliennes flottantes produisant 250 mégawatts à l’horizon 2031, également dans le golfe de Fos.Avec ses 2.800 km de côtes, la France avait décidé de se lancer dans l’éolien en mer dès 2009. Les éoliennes flottantes, technologie encore immature mais dont l’Europe est pionnière, s’imposent en Méditerranée où le plancher marin descend vite. Après Provence Grand Large, deux autres fermes d’éoliennes flottantes sont attendues très prochainement en Méditerranée: le projet EolMed au large de Gruissan (Aude), promu par le producteur indépendant Quair, avec une participation de 20% de Total ; et celui des Eoliennes flottantes du Golfe du Lion, au large de Leucate (Aude) et de Barcarès (Pyrénées-Orientales), porté par Ocean Winds, coentreprise dédiée à l’éolien en mer détenue par Engie et le groupe portugais EDPR.

La justice fait le lien entre les algues vertes et le décès d’un joggeur et condamne l’Etat

La cour administrative d’appel de Nantes a condamné mardi l’État à indemniser la famille d’un joggeur décédé en 2016 dans une vasière envahie d’algues vertes à l’embouchure du Gouessant (Côtes-d’Armor), reconnaissant pour la première fois le lien entre le décès d’un humain et ces algues causées par l’élevage industriel.La cour “retient la responsabilité pour faute de l’État, en raison de ses carences dans la mise en Å“uvre de la réglementation européenne et nationale destinée à protéger les eaux de toute pollution d’origine agricole”, explique-t-elle dans un communiqué.”La pollution par les nitrates présents dans les engrais et dans les déjections animales issues de l’élevage constitue en effet la cause principale de la prolifération des algues vertes en Bretagne”, poursuit la cour.L’État devra verser à l’épouse du joggeur la somme de 277.343 euros, assortie d’intérêts, aux trois enfants de la victime 15.000 euros chacun et 9.000 euros à son frère. Âgé de 50 ans et adepte du trail, Jean-René Auffray avait été retrouvé mort à Hillion le 8 septembre 2016, dans la vase de l’estuaire du Gouessant, qui se jette dans la baie de Saint-Brieuc.En apprenant le lieu du décès, fréquemment sujet aux marées vertes, des associations s’étaient immédiatement interrogées sur le lien avec les algues vertes qui, en se décomposant, émettent du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel à forte dose.Sa famille avait saisi la justice administrative en juillet 2019 pour demander réparation auprès de la commune d’Hillion, de l’agglomération de Saint-Brieuc et de l’État, réclamant près de 600.000 euros d’indemnisation.- “Loi Duplomb” -En novembre 2022, le tribunal administratif de Rennes avait rejeté en bloc les demandes d’indemnisation de la famille.Ses proches avaient fait appel du jugement “en demandant uniquement la condamnation de l’État à les indemniser”, rappelle la cour dans son communiqué. La cour administrative d’appel de Nantes, “en se fondant notamment sur plusieurs pièces qui n’avaient pas été présentées au tribunal administratif de Rennes”, a estimé que “le décès de la victime qui est survenu instantanément et a été causé par un Å“dème pulmonaire massif et fulgurant, ne pouvait s’expliquer autrement que par une intoxication mortelle par inhalation d’hydrogène sulfuré à des taux de concentration très élevés”.Contacté par l’AFP, le ministère de la Transition écologique n’a pas souhaité réagir “à ce stade”. Le préfet des Côtes d’Armor “prend acte de la décision de justice”, a-t-il fait savoir.”Pour la première fois, une juridiction française retient le lien entre le décès d’une personne et la faute de l’État dans ces affaires d’algues vertes”, a salué l’avocat de la famille, Me François Lafforgue. “Nous sommes très contents et très émus”, “on est aussi surpris”, a réagi la femme de la victime, Roswitha Hertel-Auffray, auprès de l’AFP. “C’est une victoire collective de ceux qui ont combattu avec nous”, a poursuivi Mme Hertel-Auffray.”On espère que ça va faire bouger un peu les lignes maintenant”, a-t-elle ajouté.Le préjudice subi par les proches du défunt sera partiellement indemnisé, à hauteur de 60%, la cour estimant que le quinquagénaire avait pris un risque en allant courir dans cet estuaire.”En plein débat sur la loi Duplomb (…), cette décision de justice vient rappeler à nos élus (…) que c’est bien le modèle productiviste agricole qui s’oppose au développement de la Bretagne”, a réagi Arnaud Clugery, porte-parole de l’association Eau et Rivières de Bretagne, dans un communiqué.”Face à cette crise environnementale doublée d’un scandale sanitaire, il est impératif d’ouvrir une commission d’enquête indépendante”, a réclamé la députée LFI des Côtes d’Armor Murielle Lepvraud.Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. Selon la Cour des comptes en 2021, cette prolifération d’algues vertes est “à plus de 90% d’origine agricole” dans cette région où le recours aux engrais azotés a fortement progressé depuis les années 1960, et qui compte aujourd’hui 140.000 emplois dans l’agroalimentaire.Dans l’estuaire de Gouessant, “rien n’a changé”, affirment les associations Défense des Victimes des Marées Vertes, Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre et Force 5.

La justice fait le lien entre les algues vertes et le décès d’un joggeur et condamne l’Etat

La cour administrative d’appel de Nantes a condamné mardi l’État à indemniser la famille d’un joggeur décédé en 2016 dans une vasière envahie d’algues vertes à l’embouchure du Gouessant (Côtes-d’Armor), reconnaissant pour la première fois le lien entre le décès d’un humain et ces algues causées par l’élevage industriel.La cour “retient la responsabilité pour faute de l’État, en raison de ses carences dans la mise en Å“uvre de la réglementation européenne et nationale destinée à protéger les eaux de toute pollution d’origine agricole”, explique-t-elle dans un communiqué.”La pollution par les nitrates présents dans les engrais et dans les déjections animales issues de l’élevage constitue en effet la cause principale de la prolifération des algues vertes en Bretagne”, poursuit la cour.L’État devra verser à l’épouse du joggeur la somme de 277.343 euros, assortie d’intérêts, aux trois enfants de la victime 15.000 euros chacun et 9.000 euros à son frère. Âgé de 50 ans et adepte du trail, Jean-René Auffray avait été retrouvé mort à Hillion le 8 septembre 2016, dans la vase de l’estuaire du Gouessant, qui se jette dans la baie de Saint-Brieuc.En apprenant le lieu du décès, fréquemment sujet aux marées vertes, des associations s’étaient immédiatement interrogées sur le lien avec les algues vertes qui, en se décomposant, émettent du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz potentiellement mortel à forte dose.Sa famille avait saisi la justice administrative en juillet 2019 pour demander réparation auprès de la commune d’Hillion, de l’agglomération de Saint-Brieuc et de l’État, réclamant près de 600.000 euros d’indemnisation.- “Loi Duplomb” -En novembre 2022, le tribunal administratif de Rennes avait rejeté en bloc les demandes d’indemnisation de la famille.Ses proches avaient fait appel du jugement “en demandant uniquement la condamnation de l’État à les indemniser”, rappelle la cour dans son communiqué. La cour administrative d’appel de Nantes, “en se fondant notamment sur plusieurs pièces qui n’avaient pas été présentées au tribunal administratif de Rennes”, a estimé que “le décès de la victime qui est survenu instantanément et a été causé par un Å“dème pulmonaire massif et fulgurant, ne pouvait s’expliquer autrement que par une intoxication mortelle par inhalation d’hydrogène sulfuré à des taux de concentration très élevés”.Contacté par l’AFP, le ministère de la Transition écologique n’a pas souhaité réagir “à ce stade”. Le préfet des Côtes d’Armor “prend acte de la décision de justice”, a-t-il fait savoir.”Pour la première fois, une juridiction française retient le lien entre le décès d’une personne et la faute de l’État dans ces affaires d’algues vertes”, a salué l’avocat de la famille, Me François Lafforgue. “Nous sommes très contents et très émus”, “on est aussi surpris”, a réagi la femme de la victime, Roswitha Hertel-Auffray, auprès de l’AFP. “C’est une victoire collective de ceux qui ont combattu avec nous”, a poursuivi Mme Hertel-Auffray.”On espère que ça va faire bouger un peu les lignes maintenant”, a-t-elle ajouté.Le préjudice subi par les proches du défunt sera partiellement indemnisé, à hauteur de 60%, la cour estimant que le quinquagénaire avait pris un risque en allant courir dans cet estuaire.”En plein débat sur la loi Duplomb (…), cette décision de justice vient rappeler à nos élus (…) que c’est bien le modèle productiviste agricole qui s’oppose au développement de la Bretagne”, a réagi Arnaud Clugery, porte-parole de l’association Eau et Rivières de Bretagne, dans un communiqué.”Face à cette crise environnementale doublée d’un scandale sanitaire, il est impératif d’ouvrir une commission d’enquête indépendante”, a réclamé la députée LFI des Côtes d’Armor Murielle Lepvraud.Depuis 1971, des tonnes d’algues vertes s’échouent chaque année sur les plages bretonnes. Selon la Cour des comptes en 2021, cette prolifération d’algues vertes est “à plus de 90% d’origine agricole” dans cette région où le recours aux engrais azotés a fortement progressé depuis les années 1960, et qui compte aujourd’hui 140.000 emplois dans l’agroalimentaire.Dans l’estuaire de Gouessant, “rien n’a changé”, affirment les associations Défense des Victimes des Marées Vertes, Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre et Force 5.

Energie: l’Assemblée nationale rejette le texte Gremillet

L’Assemblée nationale a largement rejeté mardi en première lecture la proposition de loi Gremillet sur la trajectoire énergétique de la France, profondément remaniée par le RN et la droite lors de son examen dans l’hémicycle la semaine dernière.L’épisode est une nouvelle illustration du cheminement chaotique des textes à l’Assemblée, des divisions de la coalition gouvernementale et du parti LR, et du rapprochement de LR et du RN sur les questions environnementales, faisant dire à l’ancien Premier ministre Gabriel Attal qu’un “axe anti-écologie” s’est formé.142 députés ont voté pour, 377 contre. Le RN et son allié l’UDR ont fait face au front uni de la gauche et des groupes de l’ancienne majorité présidentielle (Ensemble pour la République, MoDem, Horizons). Ces derniers avaient annoncé lundi voter contre le texte d’origine sénatoriale, fustigeant notamment l’inscription d’un moratoire sur les énergies éolienne et solaire, à l’initiative de LR et du RN. LR s’est de son côté très majoritairement abstenu.Le texte, dont l’ambition est de dessiner le futur énergétique de la France à l’horizon 2035, proposait dans sa version sortie de la chambre haute en octobre une relance ambitieuse du nucléaire, et des objectifs en matière d’énergies renouvelables.Mais son examen a déraillé à l’Assemblée, en commission puis dans l’hémicycle. Après avoir voté dès l’entame des débats pour la “sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”, les députés ont approuvé la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), puis le fameux moratoire, qui a suscité l’indignation de toute la filière électrique mais aussi du principal syndicat agricole, la FNSEA.Le texte partira pour une deuxième lecture au Sénat, les 8 et 9 juillet.Mais le gouvernement pourrait publier sans attendre la fin de la navette parlementaire le décret sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3), attendue par les acteurs de la filière, comme l’a dit à plusieurs reprises le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.- “Bon sens” -Les explications de vote ont spectaculairement démontré les divergences entre les groupes macronistes et la Droite républicaine de Laurent Wauquiez.M. Ferracci a affirmé “prendre acte” au nom du gouvernement d’un rejet du texte “nécessaire”, après l’adoption de mesures “industriellement absurdes” et d’autres “dévastatrices pour nos territoires”.Auteur de l’amendement de la discorde sur le moratoire, Jérôme Nury (LR) a assumé la position de son groupe. “Le bon sens, c’est (…) se préoccuper de la souveraineté de notre électricité et de sa robustesse, tout en veillant au montant de la facture d’électricité des Français et des entreprises”, a-t-il défendu, raillant les “cris d’orfraie” de ses contradicteurs.La gauche elle a fustigé un texte d’inspiration RN, et la “désertion” des macronistes.Alors que Gabriel Attal avait fustigé lundi “un nouveau recul” pour l’écologie, accusant les groupes LR et RN d’avoir soutenu ces derniers mois “tous les retours en arrière majeurs sur l’environnement”, l’écologiste Julie Laernoes s’en est prise avec virulence à l’ancien Premier ministre.”Vous annoncez voter contre ce texte. (…) sachez que ce vote ne vous absoudra pas. Depuis trois ans, vous avez gommé tout ce qui s’apparente de près ou de loin au climat et à l’écologie”, a-t-elle tempêté.Le député communiste Julien Brugerolles a lui pointé les “conditions” du débat, avec un texte mis à l’agenda tardivement et sous pression du RN, et n’ayant pas été précédé d’une “étude d’impact” comme le sont les projets de loi.Mobilisé comme jamais sur ce texte, le RN peinait à cacher son amertume, après avoir engrangé des victoires la semaine passée. “La victoire idéologique de Marine Le Pen est à la hauteur des aveux de tous nos adversaires défaits, ici réunis”, a fustigé le député Jean-Philippe Tanguy.Devant la presse, il a rappelé son souhait que les débats parlementaires puissent aller à leur terme avant la publication du décret. Au cas contraire, le RN agite la menace d’une censure, comme l’a rappelé mardi le patron du parti Jordan Bardella.Mardi toujours, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a dit à l’AFP “espére(r) que le gouvernement attendra la conclusion de ce débat pour publier son décret”. “Sans quoi ce décret sera fragile”, a-t-il prévenu.Il a également qualifié d'”erreur”, l’adoption à l’Assemblée de l’amendement LR instaurant le moratoire sur le solaire et l’éolien, estimant que la version sénatoriale était “équilibrée, entre nucléaire et énergies renouvelables”.

Le retour prometteur mais fragile du gypaète barbu dans le Vercors

Dans une clairière perchée du Vercors, Spirale ouvre grand son bec et tape le sol, apeuré: ce poussin vautour né en captivité subit les derniers préparatifs avant sa mise en liberté, inconscient de participer au fragile succès du plus vaste programme européen de réintroduction d’espèce, celui des gypaètes barbus.Malgré ses plus de cinq kilos et ses serres déjà bien acérées, ce gypaète né dans un zoo en Bavière, n’est encore qu’un poussin de trois mois, aux mêmes petits cris de détresse que n’importe quel oisillon.Sa mission? Repeupler ces massifs des Préalpes d’où il a disparu depuis plus d’un siècle à cause de l’homme, après le succès de sa réintroduction dans les Alpes, entamée en 1986. Avec l’espoir de stabiliser un jour l’espèce du Maroc jusqu’aux Balkans.À quelques mètres de la cavité rocheuse où Spirale va être déposée avec Troubadour, son congénère du même âge arrivé du parc du Puy-du-fou (Vendée), une vingtaine d’enfants, bénévoles et gardiens de la réserve naturelle assistent médusés aux préparatifs.Sur l’herbe, Pascal Orabi, le coordinateur en France du programme européen LIFE Gyp’Act, tient fermement l’animal: deux bagues clipsées aux pattes, un boîtier GPS sur le dos et un coup de pinceau de décolorant sur quelques plumes.”Ça nous permet de reconnaître l’oiseau lors de son envol sur les premières périodes de sa vie”, explique le spécialiste des vautours au sein de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).Au-dessus de lui, une dizaine de vautours moines et fauves ainsi qu’un gypaète adulte virevoltent, intrigués. Seul le percnoptère, la quatrième espèce de vautour vivant en France, manque à l’appel.”Si tu n’avais pas les autres vautours, il n’y aurait pas de gypaète”, dit Pascal Orabi. Car ce rapace protégé, toujours classé “en danger” d’extinction en France, ne se nourrit que d’os, grâce à son estomac très acide, mais nécessite que les autres nécrophages lui préparent la carcasse.À l’avenir, Spirale fera peut-être comme Adonis, un de ses prédécesseurs ayant parcouru 22.000 km en Europe en un an, la moitié de la circonférence de la Terre, atteignant la Roumanie avant de revenir nicher en France.- Maillon pastoral -Pour l’heure, les deux poussins sont remis dans leurs cages, chargés sur le dos de deux volontaires et conduits le long d’un sentier escarpé vers la falaise.”On va effectuer une surveillance en continu de 6H00 à 21H00″, dit Nicolas Renous, agent de la Réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors, non loin de la cabane où se relaiera l’équipe et leurs jumelles, à 100 m de la cavité.”On note les comportements, les battements d’ailes, on regarde s’ils se nourrissent, (…) s’ils se bataillent pas trop”, détaille-t-il, jusqu’au jour où ils prendront leur envol dans un mois environ.La méthode a fait ses preuves mais requiert de la patience: dans les Alpes, “il a fallu lâcher 72 oiseaux pour assister à la première reproduction, réussie en 1996, dix ans plus tard”, raconte Pascal Orabi. Au total, ce premier programme aura permis le retour de 260 gypaètes “qui ont produit 522 oiseaux”.Fort du succès, un deuxième programme a été financé par l’Union européenne, qui court jusqu’en 2028, et vise cette fois à peupler le Vercors et les Grandes Causses, dans l’Aveyron, afin de créer un couloir jusqu’à la population des Pyrénées.Dans le Vercors, Spirale et Troubadour sont les 22e et 23e gypaètes réintroduits depuis 15 ans. “C’est une réussite parce qu’on a deux couples qui nichent sur des falaises là-derrière et un troisième couple commence à traîner”, raconte Benoît Petton, conservateur de la réserve.”Le gypaète barbu était présent en Europe il y a 1,5 million d’années, il a fallu qu’il rencontre Homo Sapiens pour être précipité vers une phase d’extinction, donc c’est la moindre des choses” de le réintroduire, justifie Pascal Orabi.Si cet argument ne suffisait pas, rappelle-t-il, sa réintroduction “a restauré un maillon essentiel de l’écosystème pastoral”, évitant aux éleveurs de redescendre chez l’équarrisseur de lourds cadavres de brebis ou de vaches. Le rapace joue aussi un rôle sanitaire, éliminant les risques de foyers pathogènes issus d’animaux en putréfaction, ajoute-t-il, citant l’anthrax ou la brucellose.Mais le succès reste fragile car les dangers persistent: outre celle, historique, des lignes à haute tension, “la deuxième menace en Europe et en France, c’est les tirs et les empoisonnements”, suivi par le péril émergent des éoliennes.

Orages: 13 départements en vigilance orange mercredi

Treize départements seront mercredi en vigilance orange dès 16H00 pour les orages, a annoncé mardi Météo-France qui prévoit “une franche dégradation orageuse” par le sud-ouest et l’ouest.En plus du Rhône et de l’Isère en vigilance orange pour canicule mardi et mercredi, treize départements, principalement du Massif central et de la Normandie, ont été placés en vigilance orange pour des “orages localement violents attendus en fin d’après-midi et soirée” mercredi: Allier, Calvados, Cantal, Corrèze, Creuse, Eure, Loire, Lot, Mayenne, Orne, Puy-de-Dôme, Sarthe et Seine-Maritime.Les premiers orages circuleront dans la soirée de mardi et dans la nuit de mardi à mercredi le long de la façade atlantique, sans sévérité particulière, selon Météo-France. Ils se renforceront mercredi en début d’après-midi puis s’étendront rapidement sur un axe Quercy – Limousin – Auvergne en gagnant en intensité.Météo-France prévoit ainsi de fortes pluies (30 à 50 mm en une à deux heures), localement des chutes de grêle de taille moyenne à grosse (jusqu’à deux à cinq cm), et des rafales pouvant atteindre 100 km/h.D’autres orages se développeront en fin d’après-midi et soirée sur la Normandie et le nord des Pays de la Loire, parfois associés à de fortes rafales, à de la grêle et de fortes pluies.Ce mardi après-midi, les températures maximales affichent de 30 à 32°C sur les trois quarts sud et est du pays avec des pointes à 35/38°C dans le Sud-Ouest et le Midi méditerranéen.Pour la première fois de l’année en France métropolitaine, “les 40 °C ont été atteints dans le Languedoc au pied des Cévennes à Moulès-et-Baucels (Hérault, NDLR) où on a relevé 40,2 °C”, a annoncé Météo-France mardi en fin de journée.Cette barre symbolique avait été franchie pour la première fois mi-juillet l’année précédente.La nuit de mardi à mercredi reste chaude avec des températures minimales assez fréquemment supérieures à 20°C dans le Sud.Mercredi, des pointes à 35/38°C sont attendues en Bourgogne, sur le Centre, aux portes du Bassin parisien.Un rafraîchissement s’opèrera par l’ouest avec l’arrivée des orages avant une baisse notable généralisée jeudi sauf sur le pourtour méditerranéen.La France est traversée depuis le 21 juin par sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, dont la moitié ont été subies au 21e siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augemente l’intensité et la fréquence des canicules.

Orages: 13 départements en vigilance orange mercredi

Treize départements seront mercredi en vigilance orange dès 16H00 pour les orages, a annoncé mardi Météo-France qui prévoit “une franche dégradation orageuse” par le sud-ouest et l’ouest.En plus du Rhône et de l’Isère en vigilance orange pour canicule mardi et mercredi, treize départements, principalement du Massif central et de la Normandie, ont été placés en vigilance orange pour des “orages localement violents attendus en fin d’après-midi et soirée” mercredi: Allier, Calvados, Cantal, Corrèze, Creuse, Eure, Loire, Lot, Mayenne, Orne, Puy-de-Dôme, Sarthe et Seine-Maritime.Les premiers orages circuleront dans la soirée de mardi et dans la nuit de mardi à mercredi le long de la façade atlantique, sans sévérité particulière, selon Météo-France. Ils se renforceront mercredi en début d’après-midi puis s’étendront rapidement sur un axe Quercy – Limousin – Auvergne en gagnant en intensité.Météo-France prévoit ainsi de fortes pluies (30 à 50 mm en une à deux heures), localement des chutes de grêle de taille moyenne à grosse (jusqu’à deux à cinq cm), et des rafales pouvant atteindre 100 km/h.D’autres orages se développeront en fin d’après-midi et soirée sur la Normandie et le nord des Pays de la Loire, parfois associés à de fortes rafales, à de la grêle et de fortes pluies.Ce mardi après-midi, les températures maximales affichent de 30 à 32°C sur les trois quarts sud et est du pays avec des pointes à 35/38°C dans le Sud-Ouest et le Midi méditerranéen.Pour la première fois de l’année en France métropolitaine, “les 40 °C ont été atteints dans le Languedoc au pied des Cévennes à Moulès-et-Baucels (Hérault, NDLR) où on a relevé 40,2 °C”, a annoncé Météo-France mardi en fin de journée.Cette barre symbolique avait été franchie pour la première fois mi-juillet l’année précédente.La nuit de mardi à mercredi reste chaude avec des températures minimales assez fréquemment supérieures à 20°C dans le Sud.Mercredi, des pointes à 35/38°C sont attendues en Bourgogne, sur le Centre, aux portes du Bassin parisien.Un rafraîchissement s’opèrera par l’ouest avec l’arrivée des orages avant une baisse notable généralisée jeudi sauf sur le pourtour méditerranéen.La France est traversée depuis le 21 juin par sa 50e vague de chaleur nationale depuis 1947, dont la moitié ont été subies au 21e siècle, conséquence du réchauffement climatique qui augemente l’intensité et la fréquence des canicules.

Sur le chantier de l’A69, reprise des travaux timide et sous surveillance policière

Des ouvriers s’activent autour d’une pile de pont, quelques pelleteuses remodèlent des fossés: sur le chantier de l’autoroute A69 Toulouse-Castres, interrompu depuis fin février, les travaux reprennent timidement et sous surveillance policière, à quelques jours d’une nouvelle mobilisation des opposants.Sous un chaud soleil, une dizaine d’uniformes orange casqués s’affairent autour des structures grises d’un pont en construction, une grue déplace des blocs de béton et des camions-bennes sillonnent la large bande de terre qui coupe en deux Saint-Germain-des-Près, petite commune du Tarn.”Aujourd’hui, ils ont refait des talus, nettoyé, ça a l’air de vouloir reprendre, il nous tarde que ce soit fait”, a indiqué à l’AFP Raymond Frède, le maire du village.Sur d’autres points du tracé, des pelleteuses travaillent des fossés de terre sous le regard de quelques ouvriers, ont également constaté des journalistes de l’AFP, qui ont croisé de nombreux véhicules de gendarmerie et de CRS sur la route nationale qui serpente entre les morceaux de l’autoroute en construction.Une colonne de fourgons des forces de l’ordre était également stationnée, non loin du siège provisoire d’Atosca, le futur concessionnaire de l’autoroute et actuel maître d’oeuvre du chantier.- assainissement -Le 28 mai, la cour administrative d’appel de Toulouse a autorisé une reprise des travaux, interrompus par un jugement du tribunal administratif qui avait annulé fin février l’autorisation environnementale accordée à ce projet controversé d’autoroute.Dans la foulée de la décision des juges d’appel, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait évoqué une reprise du chantier à la mi-juin, sans qu’elle soit véritablement perceptible jusque-là sur le terrain.Contacté par l’AFP, le ministère a confirmé en ce début de semaine qu’elle était effective depuis le 17 juin mais qu’elle se faisait progressivement.”Ça redémarre avec les mesures d’aménagement environnemental, notamment tout ce qui a trait à l’assainissement”, a-t-on ainsi expliqué au ministère.”Il nous faut le temps, maintenant, de nous remettre en marche”, avait déclaré dans un entretien à l’AFP début juin, Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.A la mi-juin, avait-il précisé, devaient ainsi démarrer “l’état des lieux, y compris environnemental, de l’ensemble du tracé dans sa configuration actuelle”, une évaluation de “la situation des équipements de protection de l’environnement” et des équipements d’assainissement.- nouvelle procédure -Les opposants à l’A69 constataient également plus de mouvements sur le chantier ces derniers jours mais y voyaient une reprise plus “symbolique” que réelle.”Depuis cette semaine, il y a peut-être une dizaine de pelleteuses qui sont arrivées mais de toute façon, il y a de telles mises en conformité à faire qu’avec l’effectif actuel, il leur faudra des mois avant de revenir à l’état du chantier de février”, a expliqué à l’AFP Geoffrey Tarroux, membre du groupe d’opposants La Voie est libre (LVEL).Sur le terrain juridique, en dépit de l’autorisation de reprise, ce collectif n’entend pas désarmer et a annoncé le dépôt lundi d’une citation directe devant le tribunal correctionnel de Toulouse, mettant en cause Atosca pour son “cortège d’atteintes illégales à l’environnement” sur le chantier.La procédure s’ajoute à celle engagée devant la cour administrative d’appel de Toulouse, qui doit se prononcer sur le fond en fin d’année, et à la bataille qui se joue au Parlement, où un texte validant le projet d’autoroute -sans attendre cette décision sur le fond de la justice administrative- doit être examiné mercredi soir en commission mixte paritaire (CMP).Dans ce contexte, des mouvements d’opposition à l’autoroute, dont les Soulèvements de la Terre, ont appelé à une grande “fête d’enterrement” de l’A69 les 4, 5 et 6 juillet dans le Tarn.Trois grands rassemblements contre ce projet de création de 53 km d’autoroute entre Castres et Toulouse ont déjà réuni localement plusieurs milliers d’opposants: en avril puis octobre 2023 et enfin, en juin 2024, les deux derniers étant marqués par des affrontements avec les forces de l’ordre.