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En Suisse, des fours solaires pour recycler les métaux dans l’horlogerie

Une société suisse a inauguré vendredi deux fours à concentration solaire dans la cité horlogère de la Chaux-de-Fonds, dans le Jura suisse, avec pour ambition de mettre en place une filière de recyclage des métaux fonctionnant à l’énergie verte. La région du Jura compte de nombreuses entreprises horlogères et fabricants d’instruments médicaux qui utilisent de l’acier de très haute qualité. L’objectif est de récupérer leurs déchets de production pour les refondre sous forme de lingots à l’aide de la concentration de l’énergie solaire et pouvoir ensuite réapprovisionner les entreprises de part et d’autre de la frontière entre la France et la Suisse, en circuit court.  “Cela fait 10 ans que je rêve de ce moment”, s’est réjoui devant la presse Raphaël Broye, le directeur général de Panatère, PME spécialisée dans la transformation et le recyclage de matières premières métalliques.La Chaux-de-Fonds est connue comme le berceau de l’horlogerie helvétique, où Panatère va encore mener des tests avec les entreprises locales avant l’ouverture d’une usine en 2028, sur place ou dans les montagnes du Valais. L’entreprise espère pouvoir y produire chaque année 1.000 tonnes d’acier recyclé à l’aide de l’énergie solaire, ce qui serait sans précédent à cette échelle – grâce à des fours où la température peut approcher de 2.000 degrés Celsius.Ce site inauguré vendredi n’est donc “qu’une étape”, a expliqué M. Broye, qui entend cependant démontrer que cette technologie solaire n’est pas seulement “un concept” mais bien un procédé utilisable dans l’industrie.Quelque 148 scientifiques et professionnels ont travaillé sur premier prototype composé d’un héliostat couvert de miroirs mobiles de 140 mètres carrés et d’une parabole de 10 mètres de diamètre qui concentre les rayons vers un creuset où sont fondus les métaux.Pour concevoir ces prototypes, l’entreprise à dû apprendre à gérer les vents qui font bouger les miroirs, les poussières de sable du Sahara qui gagnent parfois les montages suisses et obstruent les panneaux ou encore les températures qui peuvent descendre jusqu’à -20 degrés en hiver et dépasser les 30 degrés en été. “Aujourd’hui il y a un vrai modèle économique à développer”, souligne par ailleurs M. Broye. “Avec les niveaux de prix et la rareté des métaux, on arrive à trouver un positionnement pour rentabiliser ces projets”, “même avec des salaires suisses”, explique-t-il en manipulant des copeaux de cuivre dont les prix explosent.”Cela redonne leurs lettres de noblesse aux circuits courts”, estime-t-il, ces prix élevés amenant les horlogers et industriels à réaliser qu’ils ont “un trésor à l’arrière de leur usine” avec leurs déchets de production. 

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Fusées contre biodiversité: en Guyane, le centre spatial poursuivi pour “atteintes environnementales”

Le gestionnaire de la base spatiale de Kourou, en Guyane, est poursuivi en justice pour des destructions d’espèces protégées lors de travaux réalisés sans autorisation. Des documents obtenus par l’AFP révèlent la mansuétude des services de l’État pour lui permettre de rapidement régulariser sa situation.L’affaire poursuit le Cnes depuis 2022. Il est reproché à l’agence spatiale française des “atteintes illicites (…) à la conservation d’un habitat naturel et d’espèces protégées”, lors de la réhabilitation non autorisée du pas de tir “Diamant”.Entre 1968 et 1976, les premières fusées françaises partaient de ce site. Mis en sommeil, il a été reconverti à partir de 2019 pour accueillir Callisto, une fusée expérimentale réutilisable, et cinq nouvelles plateformes pour des petites fusées privées, au cœur de la tentaculaire base spatiale guyanaise.Au moins quatre espèces protégées et leur habitat ont été détruits lors des travaux de terrassement débutés en mars 2022. Parmi celles-ci, une grenouille rare, le leptodactyle ocellé, protégée depuis 2020 par un arrêté ministériel.Le parquet soupçonne le Centre national d’études spatiales d’avoir eu connaissance de sa présence avant les travaux sans modifier ses plans. Quant aux autorisations de chantier, l’agence ne les avait pas encore obtenues, selon les éléments obtenus par l’AFP.Des impératifs économiques auraient justifié le choix de passer outre. “Les activités de terrassement démarrent. Tout arrêt industriel aurait un impact financier. Sauf demande explicite, nous maintenons ces travaux”, écrit une responsable du projet Callisto dans un mail du 22 mars 2022.Plusieurs fois, la Direction générale des territoires et de la mer (DGTM), un service sous l’autorité du préfet, avertit pourtant le Cnes que les travaux “ne peuvent démarrer en l’état”.L’agence spatiale passe outre: ce n’est qu’en septembre 2022 que la préfecture fait stopper le chantier avec un projet d’arrêté de mise en demeure de régularisation, après plusieurs contrôles de l’Office français de la biodiversité (OFB) et de la DGTM.Lors d’un de ces contrôles, le 4 août, la DGTM découvre un autre chantier démarré sans autorisation: l’aménagement d’un parc photovoltaïque, malgré la présence d’espèces protégées signalée dès novembre 2021.Selon l’OFB, 2,11 hectares d’habitats abritant huit espèces protégées ont été détruits.- “Sanctuaire environnemental” – Avec ses 650 km2 – six fois la surface de Paris -, le centre spatial guyanais, à l’accès strictement encadré, se présente pourtant comme un “sanctuaire environnemental”.Situé sur une savane littorale constituée d’herbes hautes et de petits arbustes, écosystème qui concentre 16% de la biodiversité de Guyane pour 0,3% du territoire, le site abrite plusieurs espèces endémiques et même une concentration inédite de jaguars.Ce n’est pas la première fois que le Cnes est épinglé. En 2019, pour le projet Callisto, il avait lancé des travaux de défrichage sans déclaration préalable, bouleversant une zone où un bureau d’études devait recenser la faune et la flore. Résultat: des inventaires faussés car le milieu naturel avait déjà été altéré.La crise du spatial européen à l’époque, découlant de l’invasion russe de l’Ukraine, semble avoir pesé sur cette précipitation. Notamment pour la réhabilitation du pas de tir “Diamant”, évaluée à 50 millions d’euros, selon des éléments de l’enquête dont l’AFP a eu connaissance.Financés par le plan France Relance 2030, les projets sont soumis à un calendrier serré. Ainsi, le parc photovoltaïque a reçu une subvention de cinq millions d’euros à condition que les travaux soient réalisés avant fin 2023.- “Retenir l’OFB” -Bien conscient des enjeux, l’Etat a pu faire preuve de clémence. En septembre 2022, le secrétaire général de la préfecture d’alors, Mathieu Gatineau, et la DGTM élaborent une stratégie pour aligner les procédures de régularisation en cours avec le calendrier de France Relance.Dans un échange dont l’AFP a pris connaissance, le responsable préfectoral demande au directeur de la DGTM, Ivan Martin, de “tâcher de retenir l’OFB, s’agissant d’un projet d’intérêt régional majeur”.Ce dernier le rassure: ses agents n’iront “pas contrôler” le site après sa mise en demeure pour éviter toute “sanction administrative”.Aujourd’hui, la base spatiale dispose de toutes les autorisations nécessaires pour la réhabilitation de Diamant, reconnu en mai 2024 “d’intérêt général majeur”.Une expertise judiciaire chiffre le préjudice écologique à 9,7 millions d’euros et la durée de restauration des sites abimés à plusieurs décennies. Saisi après un signalement de l’association guyanaise Cerato, le parquet de Cayenne a proposé au Cnes une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP): l’abandon des poursuites contre 10.000 euros d’amende, 20.000 euros de dommages et intérêts et des mesures compensatoires sur trois ans.Solution insuffisante, a jugé le tribunal, qui l’a invalidée en juillet 2024. Le dossier Callisto a alors été joint à celui du champ photovoltaïque PV2 dans une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française.Après plusieurs reports, l’audience de CRPC à Cayenne pourrait se tenir le 1er décembre, selon une source proche du dossier. La partie civile plaide pour une requalification en délit d’écocide, qui ouvrirait la voie à un procès correctionnel.Sollicités par l’AFP, ni les services préfectoraux, ni Mathieu Gatineau, ni l’ancienne substitut du procureur à l’origine de la CJIP n’ont donné suite. Le parquet n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience. La direction du Cnes ne fait “aucun commentaire” et s’en remet “à la décision de la justice”.

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Typhon Bualoi au Vietnam: le bilan monte à 51 morts

Le bilan des victimes du typhon Bualoi au Vietnam s’élève désormais à 51 morts, a annoncé vendredi le ministère vietnamien de l’Environnement, et 14 personnes sont toujours portées disparues plusieurs jours après que la tempête a causé de lourds dégats et inondations.Le ministère a également estimé que les dégâts causés par Bualoi pourraient coûter jusqu’à 600 millions de dollars (512 millions d’euros), dans un communiqué.Bualoi a touché terre dans le centre du Vietnam dimanche soir, avec des vents soufflant à 130 km/h, et sévi pendant près de 12 heures. Les fortes pluies causées par la tempête ont notamment inondé la capitale Hanoï cette semaine. Inondations et glissements de terrain ont endommagé plus de 200.000 maisons, infrastructures publiques et terres agricoles à travers le pays, selon la même source.Plusieurs personnes ont trouvé la mort dans des glissements de terrain dans les régions montagneuses du nord du pays, qui ont aussi perturbé l’accès aux attractions touristiques, notamment Sapa et Mu Cang Chai.Les prévisionnistes météorologiques ont indiqué que l’eau des crues avait commencé à se retirer, mais ont averti que le typhon Matmo, qui approche actuellement le nord des Philippines, pourrait toucher le nord du Vietnam au début de la semaine prochaine. Si Matmo frappe effectivement le pays, elle sera la onzième tempête à frapper le Vietnam cette année, un pays qui en enregistre généralement jusqu’à 10 par an. Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde.

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Dossiers MaPrimeRénov’ reportés à 2026, risque d’embolie du système et de découragement

Malgré la réouverture du guichet MaPrimeRénov’ mardi, des milliers voire des dizaines de milliers de dossiers de demande d’aide à la rénovation énergétique vont être reportés sur le budget de 2026, au risque d’une embolie du dispositif.Après trois mois de pause, les ménages peuvent à nouveau déposer leurs demandes de subvention pour des projets cumulant plusieurs types de travaux de rénovation énergétique de leur logement. Du moins, ils le pourront quand le bug de la plateforme sera résolu. Mais leurs dossiers ne seront instruits et financés qu’en 2026, car pour cette année l’enveloppe globale de 3,6 milliards d’euros pour MaPrimeRénov’ devrait assurément être consommée par les dossiers déjà déposés avant juin. Au 12 septembre 2025, 71.828 rénovations d’ampleur ont été engagées, selon le ministère chargé du Logement, pour une enveloppe calibrée pour 62.000 rénovations (hors travaux isolés dits “gestes” et rénovation de copropriétés).La ministre du logement Valérie Létard avait prévenu, dès juillet, s’attendre à terminer 2025 avec l’équivalent d’une demi-année de dossiers MaPrimeRénov’ en trop, soit potentiellement 30.000 dossiers qui grignoteront l’enveloppe budgétaire 2026, encore indéterminée.S’ajoutent les 13.000 dossiers que les ménages peuvent déposer depuis le 30 septembre et jusqu’à la fin d’année, mais qui ne seront pas financés avant 2026. Chez les professionnels, on craint que “l’entièreté du budget 2026 soit dépensée avec les dossiers de 2025”, comme le rapporte Camille Thomas, présidente de l’association Rénomar qui réunit des “Accompagnateurs Rénov'”, des conseillers obligatoires pour établir un dossier de demande de subvention. Effy, conseil en rénovation énergétique pour les particuliers, demande de la transparence au gouvernement “sur le niveau de pré-consommation du futur budget 2026 de MaPrimeRénov’ par les dossiers déposés en 2025”.Ce manque de visibilité déstabilise “ménages et professionnels, qui n’ont pas de vision claire de ce que sera la politique de rénovation énergétique dans plusieurs mois”, estime Maxime Ledez, chercheur en économie du climat de l’institut I4CE.- Plus “aucun intérêt” -“Le principal risque est de décourager les ménages”, ajoute Maxime Ledez, tandis que “la filière qui a recruté et a formé du personnel” pour suivre la croissance de la rénovation énergétique reste dans le flou.Remettre au pot pour financer tous les projets de rénovation auraient pu éviter toutes ces incertitudes, mais “le contexte politique actuel rend impossible un projet de loi de finances rectificatif”, balaye une source gouvernementale rappelant “le principe de réalité qui s’impose face au succès de cette politique dont on doit aussi se féliciter”.Camille Thomas voit les octrois de subventions arriver au “compte-gouttes” et des dossiers déposés en mai ou juin toujours en attente.Hugues Sartre, cofondateur de l’entreprise de rénovation globale Homyos, relate le cas d’une de ses clientes: “propriétaire bailleur dans le 17e arrondissement de Paris, elle a un logement G”, au diagnostic de performance énergétique (DPE), ce qui l’oblige à faire des travaux si elle veut louer son appartement.Après estimation, elle pourrait toucher 6.000 euros d’aides, mais vu le délai d’instruction, “elle a conclu qu’elle n’a aucun intérêt à faire la demande car ça va prendre trop de temps” et lui faire perdre encore plus de revenus locatifs, raconte-t-il.Quant aux objectifs climatiques de 700.000 rénovations de logements par an en 2030, “on en est à des années-lumière”, alerte Bernard Coloos, membre du groupe logement du centre de réflexion Terra Nova.Les reports d’une année sur l’autre sont réguliers pour certaines politiques, dont le fonds chaleur (soutien à la production renouvelable de chaleur dans les collectivités locales et les entreprises) et le leasing social, qui étaient cependant soumis à un quota dès le début. MaPrimeRénov’ était censée être ouverte à tous, mais le “guichet ouvert” n’est plus d’actualité. L’Etat fixera chaque année un quota.”On ne peut pas nier la période budgétairement difficile, mais ça ne peut pas être la question budgétaire qui dicte une politique publique”, estime Bernard Coloos. Le gouvernement “cherche volontairement à freiner le dispositif qu’il a lancé” et ce “pour des raisons budgétaires”, estime Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés.L’habitat représentait 23% de l’empreinte carbone des Français en 2023. 

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Philippines: le bilan du séisme atteint 72 morts, vers la fin des recherches

Les secours ont relevé jeudi le bilan d’un violent séisme qui a frappé le centre des Philippines cette semaine à 72 morts et ont commencé à réduire les recherches de survivants pour donner la priorité aux blessés et aux milliers de sans-abri.Les corps de trois nouvelles victimes ont été extraits des décombres d’un hôtel effondré dans la ville de Bogo, sur l’île de Cebu, près de l’épicentre du tremblement de terre de magnitude 6,9 qui a frappé l’archipel mardi soir. Un précédent bilan faisait état de 69 morts.”Nous n’avons aucun disparu, donc l’hypothèse est que tout le monde est comptabilisé”, a déclaré jeudi Junie Castillo, porte-parole du Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophes, ajoutant que certaines unités de secours ont été invitées à “se démobiliser”.Le président philippin Ferdinand Marcos s’est rendu à Bogo jeudi, promettant de mettre en place un grand campement pour héberger temporairement les sans-abri. Quelque 600 logements ont été détruits par le séisme, contraignant les habitants à dormir dehors et des milliers de maisons ont vu leur structure endommagée par la secousse alors que les répliques continuent d’affecter la région.Le gouvernement a recensé 294 blessés et estime qu’environ 20.000 personnes ont dû évacuer leur domicile. “Le principal impact du tremblement de terre est les dommages aux infrastructures”, a déclaré le président Marcos à des journalistes. “Nous n’avons rien pour loger les familles déplacées car nous ne sommes pas sûrs de l’état des centres d’évacuation. Nous allons construire une ville de tentes qui pourra être montée rapidement et protégera les gens de la pluie”, a-t-il annoncé, s’engageant à fournir nourriture, eau et électricité aux évacués.Il a également promis de rétablir l’électricité dans la ville de 90.000 habitants et de fournir une somme symbolique de 10.000 pesos (154 euros) à chaque famille ayant perdu sa maison.M. Marcos a également visité un complexe de logements endommagés à Bogo, abritant des rescapés du super typhon Haiyan de 2013, l’une des catastrophes naturelles les plus meurtrières qui a frappé les Philippines. Huit corps ont été “récupérés des maisons effondrées” dans ce complexe après le tremblement de terre, selon un communiqué du gouvernement local.Une petite chapelle de Bogo sert de refuge à Diane Madrigal, une adolescente, et 14 autres voisins après le séisme, leurs vêtements et leur nourriture éparpillés sur les bancs du lieu de prière. “Un mur entier (de ma maison) est tombé donc je ne sais vraiment pas comment ni quand nous pourrons revenir”, a-t-elle confié à l’AFP, disant encore craindre de nouvelles répliques.Lucille Ipil, une mère de quatre enfants âgée de 43 ans, a ajouté sa bombonne à une file longue de 10 mètres au bord de la route à Bogo, attendant désespérément qu’un camion apporte de l’eau. “Le tremblement de terre a vraiment ruiné nos vies”, dit-elle à l’AFP. “L’eau est importante pour tout le monde. Nous ne pouvons pas manger, boire ou nous laver correctement”.”Nous voulons vraiment retrouver notre vie d’avant le séisme, mais nous ne savons pas quand cela arrivera (…) Reconstruire prend beaucoup de temps”, craint-elle.De nombreuses zones du nord de l’île de Cébu restent sans électricité ou eau deux jours après le séisme, et des dizaines de patients sont toujours abrités sous des tentes devant l’hôpital provincial à Bogo, qui a subi des dommages.Les tremblements de terre sont quasi quotidiens aux Philippines, situées sur la Ceinture de feu du Pacifique, un arc de forte activité sismique qui s’étend de l’Asie du Sud-Est au Japon, et à travers le bassin pacifique jusqu’aux côtes ouest des Amériques, du nord au sud. 

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Micropolluants dans l’eau: jusqu’à un milliard d’euros à investir pour l’agglomération parisienne

Les investissements liés au traitement des micropolluants dans les eaux usées pourraient totaliser dans les 20 prochaines années jusqu’à un milliard d’euros pour l’agglomération parisienne, selon le Siaap, syndicat d’assainissement qui traite les eaux usées de plus de 9 millions de Franciliens.La nouvelle mouture de la directive européenne pour les eaux résiduaires urbaines, dite “Deru 2″, qui vise à renforcer la protection de l’environnement contre l’impact des rejets d’eaux usées des collectivités, est en cours de transposition au niveau des Etats : elle prévoit, pour les grandes agglomérations, l’élimination des micropolluants, ces substances indésirables détectables dans l’environnement à très faible concentration, généralement dues à l’activité humaine.”On estime entre 800 millions et 1 milliard d’euros qui devront être consacrés, (…) dans les 20 prochaines années, au traitement des micropolluants”, a déclaré François-Marie Didier, président du Siaap, lors d’une conférence de presse consacrée au plan d’investissement de la structure pour les dix prochaines années, dévoilé jeudi.Au total, 4,15 milliards d’euros d’investissements sont programmés entre 2024 et 2034 à l’échelle de l’agglomération, pour construire de nouvelles installations et maintenir et moderniser l’existant.Ce budget, voté en fin d’année dernière, n’intègre pas les surcoûts liés à la “Deru 2”, lesquels devront être discutés lors d’un conseil d’administration prévu au mois de novembre.Outre la lutte contre les micro-polluants, la nouvelle directive prévoit également l’élimination de l’azote et du phosphore d’ici 2039. Au total, le Siaap estime entre 1,5 et 2 milliards d’euros les investissements nécessaires pour se mettre en conformité avec ce texte, même si la lutte contre les micropolluants doit être financée à hauteur de 80% par les industriels selon le principe pollueur-payeur, selon le texte européen.Les entreprises des cosmétiques et des médicaments sont principalement pointées du doigt par Bruxelles.Enfin, Deru 2 prévoit l’obligation pour les stations d’épuration d’être autosuffisantes en énergie. Sur ce point, “très concrètement, je ne sais pas comment on fait”, assure François-Marie Didier, qui revendique pourtant le statut de “premier producteur de biogaz” de France, grâce à l’exploitation des boues d’épuration issues de ses usines.Dans tous les cas, la redevance de l’assainissement, “qui a déjà flambé ces dernières années (+45% en dix ans) et représente environ 40% de la facture d’eau, “continuera d’augmenter”, avertit M. Didier.

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La “Grande muraille verte” de Chine: un pari écologique massif, mais à quel prix ?

Dorj, éleveur d’ethnie mongole, regrette le temps où ses bêtes paissaient librement dans les immenses steppes entourant un désert de dunes dans le nord de la Chine.Son troupeau, réduit à une vingtaine de moutons, est aujourd’hui confiné à un lopin clôturé autour de son habitation en briques. Ces terrains sont “trop petits”, dit l’homme d’une soixantaine d’années devant une yourte à l’abandon près du désert de Kubuqi, en Mongolie intérieure.L’interdiction du libre pâturage est une des mesures clés d’un projet colossal lancé par la Chine en 1978, surnommé la “Grande muraille verte”. Le plan visait à créer une ceinture végétale pour contenir les déserts et réduire les tempêtes de sable soufflant jusqu’à Pékin. Ses objectifs ont évolué pour inclure la création de terres cultivables sur des zones arides.Pékin veut en faire la vitrine de son engagement pour le climat. Le président Xi Jinping a énoncé l’extension de la couverture forestière parmi les engagements de son pays contre le changement climatique, en septembre à l’ONU.Autour et dans le désert de Kubuqi, la plantation de l’équivalent de 840.000 terrains de football de champs et de végétation a permis de créer des dizaines de milliers d’emplois dans l’agriculture et de réduire la pauvreté, saluait une agence onusienne dans un rapport en 2015.- “Montagnes d’or” -A l’ouest du Kubuqi, Bai Lei – d’ethnie Han, majoritaire en Chine -, tire sur un tubercule de cistanche enfoui dans le sable, un ingrédient prisé en médecine chinoise pour ses effets tonifiants.”Ici, tout n’était que désert”, explique-t-elle fièrement, montrant une zone de 300 hectares couverte de maïs et de tournesol.Son entreprise fait partie des dizaines à avoir suivi les incitations du gouvernement à cultiver la cistanche dans le comté.”La cistanche pousse sur les racines du saxaul (un arbuste adapté aux milieux arides), et contribue en retour à la stabilité du sol”, dit Madame Bai.Alentour, d’imposants panneaux affichent un slogan de Xi Jinping proclamant: “Les eaux claires et les montagnes verdoyantes sont des montagnes d’or et d’argent”.Mais ces transformations ont impacté les modes de vie traditionnels des éleveurs d’ethnie mongole. Les Mongols représentent environ 17% de la population de Mongolie intérieure.Pour protéger les jeunes pousses, le gouvernement a restreint drastiquement les zones de pâturage. Des patrouilles veillent au respect des règles.Les éleveurs paient les conséquences de dégradations dont ils ne sont pas responsables, dénonce auprès de l’AFP Enghebatu Togochog, militant d’ethnie mongole exilé aux Etats-Unis.- Contestation -Le projet a “forcé les éleveurs à quitter leurs terres et perturbé les pratiques durables qui maintenaient depuis des millénaires l’équilibre fragile des steppes”, dit-il.Le nomadisme a totalement disparu en Mongolie intérieure il y a dix ans, assure-t-il.Des chercheurs chinois ont reconnu dans un article paru en 2017 que la responsabilité du pâturage dans la désertification pourrait avoir été surestimée par rapport à d’autres facteurs: persistance de l’exploitation du charbon, agriculture intensive, changement climatique.Les entraves au pâturage ont provoqué des manifestations de bergers et des heurts conduisant à de nombreuses arrestations, selon des rapports d’ONG.L’entreprise de verdissement “vise en réalité à transformer complètement le paysage mongol”, y compris social, affirme M. Togochog; “les seuls véritables bénéficiaires sont l’Etat chinois et les entreprises”.Des journalistes de l’AFP ont été suivis par des voitures non identifiées pendant leur reportage, et des hommes se présentant comme des fonctionnaires locaux ont systématiquement tenté d’interrompre les interviews.Nombre d’interlocuteurs de l’AFP ont refusé de partager leur identité complète.- La tête haute -Ni l’entreprise Elion Resources Group, à la tête du programme de verdissement du Kubuqi, ni la municipalité locale d’Ordos n’ont répondu aux sollicitations.L’impact sur les modes de vie n’est pas la seule objection. Au niveau national, des articles scientifiques déplorent le choix de variétés de plantations non indigènes ou voraces en eau, avec un faible taux de survie, ainsi que l’absence de diversité des plants.”Une plante qui consomme trop d’eau peut appauvrir la nappe et entraîner une nouvelle dégradation”, note la jeune doctorante Zhang Yanping, au cours de prélèvements sur des peupliers et des pins plantés dans le sable du Kubuqi il y a plus de dix ans et visiblement fragiles.Plus globalement, la question de préserver les déserts est posée, dit Wang Shuai, universitaire géographe à Pékin. “Les déserts ont d’importantes fonctions écologiques, comme la conservation de l’eau et la biodiversité”, rappelle-t-il. Plutôt que de les faire disparaître, il suffirait d’en empêcher l’extension, dit-il.Devant une parcelle en cours de verdissement du Kubuqi, Monsieur Feng réfute les critiques. Cet ancien agriculteur d’ethnie Han s’est reconverti dans la location de quads dans un secteur qui attire les touristes. Il assure que le pâturage reste autorisé après la récolte et invoque les retombées favorable du verdissement.”Les ressources sont devenues plus abondantes et nos vies plus prospères”, dit-il.”On a pu relever la tête, fièrement”.

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Grèce: une attaque relance les appels pour un contrôle du nombre de loups

L’attaque récente d’une fillette de 5 ans par un loup sur une plage en Grèce a relancé les appels pour un contrôle du nombre de ces animaux dans le pays, des chasseurs et agriculteurs réclamant le droit de pouvoir en abattre.L’animal a attrapé la petite fille à la taille alors qu’elle jouait dans le sable dans une station balnéaire de la péninsule de Chalcidique, dans le nord de la Grèce, a raconté sa mère, originaire de Serbie, à la chaîne de télévision Skai.Un passant a chassé le loup en lui lançant des pierres, mais celui-ci a suivi l’enfant et sa mère jusqu’à la cour de leur logement de vacances, a-t-elle ajouté.Les chasseurs grecs affirment depuis longtemps que la population des loups en Grèce est bien plus élevée que les estimations officielles, ce qui accroît la menace pour les chiens de chasse et le bétail.Des responsables locaux ont décidé de poser des pièges pour tenter de capturer le loup mais si l’animal ne peut pas être attrapé, il sera tué, ont-ils assuré.- Peur -“Là où je vais chasser, nous observons des loups presque tous les jours”, affirme Stelios Thomas, un sexagénaire de Thessalonique (nord) qui s’aventure à environ 50 kilomètres à l’est de la deuxième ville du pays. “J’ai maintenant peur d’aller me balader en montagne. Ils ont mangé de nombreux chiens et animaux ces derniers temps, il y a des attaques presque tous les jours,” affirme-t-il aussi, dans un entretien avec l’AFP.Yorgos Iliopoulos, biologiste et expert des loups auprès de l’ONG Callisto, appelé pour intervenir après l’attaque sur la plage, explique que ce loup était étrangement habitué à la présence humaine. “Cet animal a manifestement trouvé de la nourriture dans cette zone ou a été nourri par erreur par un humain étant jeune,” a-t-il souligné. “On ne peut pas lui faire changer de comportement et il est préférable de le capturer,” a-t-il ajouté. Début 2024, Callisto a aidé à saisir un jeune loup retrouvé dans les locaux de l’académie de police grecque à Amygdaleza, près d’Athènes. Le jeune mâle avait été équipé d’un collier et relâché au pied du mont Parnès, où les loups sont revenus après une absence de six décennies. Grâce à ses études sur les loups du mont Parnès, M. Iliopoulos affirme que les meutes de la région “sont attirées par les cadavres des animaux d’élevage ou de chiens.” – Résurgence – Selon une étude récente de Callisto sur la population de loups en Grèce, leur nombre est évalué à 2.075. Et la répartition des loups sur le territoire s’élargit, affirme M. Iliopoulos. “Les loups sont maintenant en Attique”, la région qui entoure Athènes, détaille-t-il, ainsi que dans la péninsule du Péloponnèse depuis deux ou trois ans.L’abandon de l’agriculture en montagne et la multiplication des proies disponibles, comme les sangliers et les cerfs, ont favorisé le retour du loup, souligne l’expert. “Des tendances similaires sont observées pour l’ensemble des grands mammifères en Grèce et en Europe”, ajoute-t-il.Les signalements d’ours dans des zones habitées se multiplient également dans la campagne grecque. La semaine dernière, un homme de 80 ans a été blessé à Zagori, dans le nord-ouest du pays, par un ours brun entré dans son jardin à la recherche de nourriture.Selon l’ONG Arcturos, la Grèce abrite aujourd’hui entre 550 et 900 ours, un chiffre en hausse par rapport aux deux dernières décennies mais qui reste insuffisant pour lever l’interdiction de chasse. Les ours ont commencé à s’approcher des zones habitées il y a une dizaine d’années mais les autorités n’ont jamais mis en place d’équipes d’intervention rapide, déplore l’organisation dans un communiqué.”La campagne grecque n’est plus celle d’il y a 20 ans, il est donc impossible que les ours soient restés les mêmes”, souligne Alexandros Karamanlidis, directeur général d’Arcturos.

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Jane Goodall, l’ambassadrice des chimpanzés

Ambassadrice des chimpanzés, la primatologue britannique Jane Goodall, décédée mercredi à l’âge de 91 ans, a changé le regard de l’homme sur sa place dans la nature et a inlassablement défendu la cause environnementale.Infatigable, Jane Goodall parcourait encore la planète pour défendre la cause des chimpanzés, ces grands singes qu’elle était venue étudier en Tanzanie, il y a plus de 60 ans dans ce qui était encore le protectorat britannique du Tanganyika.A chaque conférence, le visage dégagé, ses longs cheveux argentés attachés, elle accueillait son public avec une imitation très juste du cri du chimpanzé.Messagère de la paix des Nations Unies depuis 2002, elle ne passait plus que quelques semaines par an dans le parc national tanzanien de Gombe, là où avait débuté sa longue carrière scientifique.Jane Goodall est née à Londres le 3 avril 1934, deux ans après l’Américaine Dian Fossey, qui avait consacré, elle, sa vie aux gorilles des massifs congolais et rwandais.Secrétaire de formation et naturaliste autodidacte, la jeune femme se rend pour la première fois en Afrique invitée par des amis propriétaires d’une ferme au Kenya.En 1957, elle y rencontre le conservateur du Musée national kényan, le célèbre paléoanthropologue Louis Leakey. Il lui fait une incroyable proposition: aller observer des chimpanzés au bord du lac Tanganyika, un environnement proche de celui de nos lointains ancêtres.Grâce à sa persévérance, Jane Goodall réussit à se faire accepter par ses discrets habitants, devenant quasiment l’une des leurs. Les scientifiques de la vieille école sont choqués à la lecture de ses premiers rapports où elle parle de David Barbe-Grise, Flo, Mike, Mac Gregor et d’autres, au lieu d’individus identifiés par des sigles et des numéros. Elle décrit dans le détail leur société aux rapports complexes et découvre qu’ils ne sont pas végétariens, mais omnivores. – Lien mère-enfant -En observant un chimpanzé utiliser une tige pour attraper des termites, elle est la première à révéler que ces grands singes savent fabriquer des outils, une capacité jusque-là considérée comme l’apanage de l’Homme.”Il faut désormais redéfinir l’Homme, redéfinir l’outil, ou accepter le chimpanzé comme humain”, lui écrit Louis Leakey, qui l’envoie à l’université de Cambridge où elle obtient un doctorat en éthologie (1965).Jane Goodall n’a pourtant aucun diplôme universitaire en poche. Avant elle, seules sept personnes ont, de la sorte, sauté les étapes dans le prestigieux établissement.En 1964, elle épouse le photographe néerlandais Hugo van Lawick, qui immortalise son travail pour les magazines américains Life et National Geographic. La couple a un fils, Hugo, qu’elle surnomme “Grub” (“asticot”).”Chez les chimpanzés, il y a un lien extrêmement étroit entre la mère et l’enfant”, explique-t-elle. “La mère est constamment avec l’enfant, et j’ai élevé +Grub+ de cette façon. Jusqu’à ses trois ans, je ne l’ai jamais laissé seul une journée entière.”Son deuxième mari, Derek Bryceson, directeur des parcs nationaux tanzaniens, entre dans sa vie en 1973. Il meurt sept ans plus tard d’un cancer.- “Pensée à court terme” -Grande figure de la science du XXe siècle, maintes fois distinguée, Jane Goodall devient dès les années 1970 une activiste de la nature. Dès 1977, elle crée son institut pour gérer en Afrique des centres d’accueil de chimpanzés issus du braconnage, puis le “ChimpanZoo”, programme destiné à améliorer les conditions de vie des primates captifs ou encore le “Roots and Shoots” (“Racines et pousses”) en 1991, un programme de sensibilisation des jeunes à l’environnement. En 2022, Mattel sort une Barbie à son effigie: “Je suggère depuis longtemps que les filles ne veulent pas seulement être des stars de cinéma. Beaucoup d’entre elles, comme moi, veulent être dans la nature à étudier les animaux.”Dans une tribune du Monde pendant le Covid-19, elle établit un lien entre la pandémie et “notre manque de respect pour le monde naturel”.Végétarienne convaincue, elle dénonce sans relâche les atteintes à la biodiversité. “Nous savons ce que nous devons faire. Nous avons les outils nécessaires. Mais nous nous heurtons à la pensée à court terme du gain économique, contraire à la protection à long terme de l’environnement.””Je ne prétends pas être capable de résoudre les problèmes”, déclarait-elle à l’AFP en 2024. “Mais si nous regardons l’alternative, qui est de continuer à détruire l’environnement, nous sommes condamnés.”

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Climat: le pape et Schwarzenegger appellent les citoyens à faire pression sur les gouvernements

“Pas de place pour l’indifférence”: le pape Léon XIV a exhorté mercredi les citoyens à “faire pression sur les gouvernements” pour tenter d’endiguer le réchauffement climatique, lors d’un sommet sur le climat près de Rome aux côtés de la star de “Terminator” Arnold Schwarzenegger.”Les citoyens doivent participer activement à la prise de décision politique aux niveaux national, régional et local”, a souligné le pape américain lors de ce sommet à Castel Gandolfo, en présence d’experts de l’environnement et de militants du monde entier.Cet événement de trois jours marque le dixième anniversaire du manifeste historique sur le climat du défunt pape François, “Laudato Si'”, un appel à l’action contre le réchauffement climatique causé par l’Homme.Elu en mai après le décès de François, Léon XIV a repris le flambeau de son prédécesseur, insistant sur le fait qu’il est temps de passer des paroles à “une action climatique décisive et coordonnée”. Le temps presse: les émissions mondiales responsables du changement climatique ont augmenté, alors qu’elles doivent être réduites de près de moitié d’ici la fin de la décennie pour limiter le réchauffement climatique à des niveaux plus sûrs, conformément à l’accord de Paris de 2015. Le sujet sera au centre de la COP30, le prochain sommet des Nations unies sur le climat qui se tiendra au Brésil en novembre.Le chef des 1,4 milliard de catholiques a dit espérer qu’elle “écoutera le cri de la Terre et le cri des pauvres, des familles, des peuples autochtones, des migrants involontaires et croyants du monde entier.” “Il n’y a pas de place pour l’indifférence ni pour la résignation”, a-t-il lancé.La conférence “Raising Hope for Climate Justice” (“Donner de l’espoir pour la justice climatique”), qui a lieu à Castel Gandolfo, commune abritant la résidence d’été des papes, examine les progrès réalisés et les “mesures urgentes” nécessaires, ont expliqué les organisateurs.Dans un discours engagé, l’acteur devenu militant écologiste Arnold Schwarzenegger a renouvelé son appel à stopper (“terminate” en anglais) la pollution et rappelé son action face au gouvernement Bush lorsqu’il était gouverneur de Californie.”Arrêtons de nous plaindre et mettons-nous au travail! Chacun a le pouvoir. Le gouvernement fédéral n’a pas le pouvoir ultime”, a-t-il lancé dans une critique voilée à l’administration Trump, ouvertement climatosceptique.L’ancien culturiste a qualifié le pape de “héros de film d’action” pour tenter de faire du Vatican le premier État neutre en carbone au monde, notamment à travers un accord visant à transformer un vaste terrain en ferme solaire.”Vous riez parce qu’il n’en a peut-être pas l’air, comme on le voit dans les films avec les muscles, les armes et tout ce genre de choses”, a-t-il plaisanté.- “Moment crucial” -Le pape de 70 ans a invité à dépasser l’utilisation des chiffres, “aussi effrayants soient-ils” pour passer “du discours environnemental à une conversion écologique qui transforme les modes de vie personnels et collectifs”.Avant son élection à la tête de l’Église catholique, Robert Francis Prevost a passé une vingtaine d’années comme missionnaire au Pérou, où il s’était engagé face aux effets du changement climatique sur les communautés vulnérables, frappées notamment par de graves inondations.Lorna Gold, responsable du mouvement “Laudato Si'” qui organise la conférence, a indiqué que les participants prendraient un nouvel engagement en mémoire du pape François “pour concrétiser la vision” de son appel à agir pour le climat, lequel serait ensuite présenté à la COP30.”C’est un moment crucial”, a déclaré à l’AFP Allen Ottaro, fondateur et directeur exécutif du Catholic Youth Network for Environmental Sustainability in Africa, basé à Nairobi.Malgré “des phénomènes météorologiques extrêmes”, “certaines grandes puissances, en l’occurrence les États-Unis, montrent clairement qu’elles ne sont plus intéressées par l’orientation que le monde devrait prendre”, a-t-il ajouté.Les experts ont reconnu que François avait influencé les accords historiques de Paris sur le climat de 2015 grâce à son encyclique “Laudato Si'”, qui affirmait que les économies développées étaient responsables d’une catastrophe environnementale imminente.Près de dix ans plus tard, en 2023, François avait averti que certains dommages étaient “déjà irréversibles”.ide-ljm-jra-cmk/jra/ial/