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Le procès du cimentier Lafarge pour financement du terrorisme s’ouvre sur des débats procéduraux

Le procès du groupe Lafarge et de huit anciens responsables, soupçonnés d’avoir payé des groupes jihadistes, dont le groupe Etat islamique, en Syrie jusqu’en 2014 dans le but d’y maintenir l’activité d’une cimenterie, s’est ouvert mardi à Paris, démarrant sur l’examen d’une flopée de questions procédurales.La société et les anciens cadres doivent comparaître devant le tribunal correctionnel jusqu’au 16 décembre pour financement d’entreprises terroristes, et pour certains aussi pour non-respect de sanctions financières internationales.Au côté de Lafarge, avalé en 2015 par le groupe suisse Holcim, sont jugés à Paris l’ancien PDG du cimentier français Bruno Lafont, cinq ex-responsables de la chaîne opérationnelle ou de la chaîne de sûreté et deux intermédiaires syriens, dont l’un est visé par un mandat d’arrêt international.La première journée d’audience a été consacrée à la défense de sept questions prioritaires de constitutionnalité, déposées aussi bien par des avocats des prévenus que des parties civiles. Le tribunal dira mercredi s’il décide de transmettre une ou plusieurs de ces questions à la Cour de cassation, qui pourrait ensuite les envoyer au Conseil constitutionnel. Cela mènerait de fait au renvoi du procès à une date ultérieure. Dans ce dossier, le groupe français est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), plusieurs millions d’euros à des groupes rebelles jihadistes – dont certains, comme l’organisation Etat islamique (EI) et Jabhat al-Nosra, ont été classés comme “terroristes” – afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie.La société avait investi 680 millions d’euros dans ce site, dont la construction avait été achevée en 2010. Alors que les autres multinationales avaient quitté le pays en 2012, Lafarge n’a évacué cette année-là que ses employés de nationalité étrangère, et maintenu l’activité de ses salariés syriens jusqu’en septembre 2014, date à laquelle l’EI a pris le contrôle de l’usine.Dans ce laps de temps, LCS aurait rémunéré des intermédiaires pour s’approvisionner en matières premières auprès de l’EI et d’autres groupes, et pour que ces derniers facilitent la circulation des employés et des marchandises.L’information judiciaire avait été ouverte à Paris en 2017 après plusieurs révélations médiatiques et deux plaintes en 2016, une du ministère de l’Economie pour violation d’embargo et l’autre des associations Sherpa, Centre européen pour les droits constitutionnels (ECCHR) et de onze anciens salariés de LCS pour financement du terrorisme.- Plaider-coupable -Le nouveau groupe issu de la fusion de 2015 – d’abord baptisé LafargeHolcim, puis renommé Holcim en 2021 -, qui a toujours pris soin de se désolidariser des faits antérieurs à cette opération, avait entretemps lancé une enquête interne, confiée notamment au cabinet d’avocats américain Baker McKenzie et qui avait conclu en 2017 à des “violations du code de conduite des affaires de Lafarge”.En octobre 2022, Lafarge SA avait plaidé coupable aux Etats-Unis d’avoir versé à l’EI et Jabhat Al-Nosra près de 6 millions de dollars et accepté d’y payer une sanction financière colossale de 778 millions de dollars.En France, Lafarge encourt jusqu’à 1,125 million d’euros d’amende pour le financement du terrorisme. Pour la violation d’embargo, l’amende encourue est plus lourde, allant jusqu’à 10 fois le montant de l’infraction qui pourra être retenu in fine par la justice.Pour Me Jacqueline Laffont, avocate de Bruno Lafont avec Me Quentin de Margerie, “Holcim a donc réussi, à travers cette histoire, à anéantir, en réalité, Lafarge”. S’exprimant face à la presse, elle a estimé que l’accord de plaider-coupable posait “des problèmes d’atteinte à la présomption d’innocence absolument fondamentaux”.Devant le tribunal, Me de Margerie a par ailleurs soulevé, à travers une QPC, le sujet du rôle des services secrets dans cette affaire, regrettant que trop peu d’éléments aient été déclassifiés, ce qui ne garantit selon lui pas un droit à un “procès équitable”.Du côté des parties civiles, cette affaire doit permettre de se pencher sur la “responsabilité des multinationales” opérant en zone de conflit.Un autre volet retentissant de ce dossier est toujours à l’instruction, le groupe ayant aussi été mis en examen pour complicité de crimes contre l’humanité en Syrie et en Irak. 

Jean-Marc Aveline s’inquiète de “crispations identitaires” dans son premier discours à la tête de l’Eglise de France

Le cardinal Jean-Marc Aveline, qui vient de prendre la tête de l’Eglise de France, s’est inquiété mardi dans son premier discours de “crispations identitaires” traversant le pays et il a jugé “impératif” de continuer à travailler avec les victimes de violences sexuelles.”Notre pays traverse une période d’instabilité politique inhabituelle” et “la démocratie elle-même semble être en danger, comme le révèle la recrudescence de l’antisémitisme et l’attraction exercée par des populismes devenus menaçants grâce à des propagandes savamment orchestrées”, a affirmé l’archevêque de Marseille à l’ouverture de l’assemblée d’automne de la Conférence des évêques de France (CEF) à Lourdes.Citation d’Albert Camus à l’appui, le nouveau président (depuis juillet) de la CEF a estimé que “si le désir d’identité est parfaitement légitime, l’extrémisme identitaire en est une caricature dangereuse”. Et il faut, selon lui, veiller à ce “qu’il ne soit pas récupéré pour servir d’alibi à de dangereuses crispations identitaires”.Ce contexte d’instabilité “s’inscrit sur fond de difficultés économiques et sociales” qui sont “pour nous sans doute l’une des plus grandes priorités dans les années qui viennent”.Cette réunion d’automne faisait office de baptême du feu pour le cardinal, qui prend les rênes d’une institution en crise, malgré quelques signes de regain chez les jeunes, et très scrutée par les médias.Connu pour sa retenue, peu friand des interviews malgré sa notoriété et partageant son temps entre Marseille, Paris et Rome où il est membre de trois dicastères (l’équivalent de ministères au Vatican), le cardinal Aveline a ainsi promis dans son discours de continuer à agir sur le front des violences sexuelles qui pèsent sur l’Eglise, avec récemment une multiplication des révélations au sein de l’enseignement catholique.Deux sessions seront consacrées mercredi à cet enseignement catholique et “nous serons attentifs à encourager (son) l’engagement dans la lutte et la prévention contre les abus”, a assuré Jean-Marc Aveline.La CEF avait nommé en avril l’évêque de Nanterre Matthieu Rougé au poste de président du Conseil pour l’enseignement catholique, et Guillaume Prévost à celui de secrétaire général de l’enseignement catholique.- “sursaut” -Travailler avec les victimes de violences sexuelles est “impératif”, a assuré Mgr Aveline, alors que les évêques se pencheront jeudi sur les suites à donner à l’Inirr, une instance de réparation créée par l’Eglise il y a quatre ans.Autre sujet au programme jeudi: les victimes à l’âge adulte. La CEF avait décidé en avril un “processus” d’accompagnement, jugé insuffisant par plusieurs collectifs de victimes.Ce premier discours était très attendu alors que Jean-Marc Aveline, 66 ans, s’est lui même retrouvé mis en cause dans la presse sur la gestion des violences sexuelles dans son diocèse de Marseille.Mi-septembre, l’hebdomadaire Paris Match a dénoncé “des cas d’emprise ou d’agressions gérés de façon erratique, voire complaisante” dans ce diocèse, en évoquant quatre affaires distinctes, dont certaines déjà connues, et contestées point par point du côté de Mgr Aveline.Pour l’archevêché de Marseille, les auteurs de l’article “semblent mettre sur le même plan des faits avérés qui ont été traités et des insinuations non fondées”.L’assemblée bi-annuelle, organisée essentiellement à huis clos, s’était ouverte avec une intervention du patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, qui a déploré en Ukraine “une guerre injuste, d’une cruauté insensée, et qui précipite malheureusement la Russie, pourtant si pieuse, dans un abîme d’impiété”. “C’est une chose de reconnaître la nature singulière des nations (…), mais autre chose de sacraliser l’appartenance à un peuple au point d’en faire un tribalisme ethnique et une arme conquérante”, a-t-il ajouté, en dénonçant une “nouvelle alliance entre le trône et l’autel” qui est “fondamentalement contraire à l’évangile”.Il a toutefois vu un “sursaut” dans le fait que “l’Etat, l’Eglise et l’opinion en France comprend que se joue là l’avenir de l’Europe, son intégrité non seulement territoriale mais aussi morale”.En ouverture également, les responsables des différents cultes ont publié une déclaration commune sur l'”urgence” climatique, en amont de la COP30 qui commence le 10 novembre à Belem au Brésil.

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Climat: l’Europe en quête d’un compromis de dernière minute avant la COP

Pour éviter une “catastrophe diplomatique”, les Européens vont tenter d’arracher un accord mardi soir à Bruxelles sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2035 et 2040, juste avant la conférence de l’ONU sur le climat au Brésil.”C’est une journée cruciale”, a lancé avant la réunion la ministre française de la Transition écologique Monique Barbut, et ce serait un “désastre” si les Européens ne parvenaient pas à conclure un accord sur 2035 avant la COP30. Les ministres de l’Environnement des Vingt-sept doivent s’accorder à l’unanimité sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2035 – un chiffre que l’ONU leur réclame depuis des mois pour la COP – et à la majorité qualifiée sur leur loi climat en 2040.A ce stade, ils n’ont pas endossé l’objectif proposé par la Commission européenne de baisser de 90% les émissions en 2040 par rapport à 1990 – l’UE en était à -37% en 2023 – , avec à la clé des transformations majeures pour l’industrie et le quotidien des Européens.”Les discussions sont très difficiles”, reconnaissait une source diplomatique en fin d’après-midi. Le Danemark, qui occupe la présidence tournante de l’Union européenne, s’efforce notamment de convaincre l’Italie, l’un des pays réticents.La décision “doit être prise aujourd’hui”, a martelé de son côté le ministre allemand Carsten Schneider. “Je souhaite que nos chefs d’État et de gouvernement se rendent au Brésil avec un mandat très fort, un rôle de leader clair pour l’Europe”.Le bras de fer est tendu dans une Europe qui a relégué les questions climatiques derrière les enjeux de défense et de compétitivité ces derniers mois.L’Espagne, les pays scandinaves et l’Allemagne soutiennent l’objectif de la Commission.Mais pas la Hongrie, ni la Pologne, la République Tchèque ou l’Italie, qui y voient une menace pour leur industrie.La France a quant à elle entretenu le suspense jusqu’au bout, s’attirant les foudres des organisations environnementales. Paris a successivement réclamé des garanties sur le nucléaire, le financement des industries propres, puis un “frein d’urgence” pour prendre en compte les incertitudes sur la capacité des puits de carbone (forêts, sols…) à absorber du CO2, au moment où l’état des forêts se dégrade en Europe.- “Echappatoires inutiles” -Pour rassurer les plus réticents, les négociations portent sur ces “flexibilités” accordées aux Etats, dont la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe.La Commission européenne a fait un geste début juillet en proposant d’intégrer jusqu’à 3% de ces crédits carbone dans la baisse des émissions de 90%. Insuffisant pour une série de pays, dont l’Italie ou la France, qui fixe désormais comme condition une part de 5% de crédits internationaux pour adopter l’objectif 2040.Des Etats ont aussi poussé pour inscrire dans cette loi climat une clause de révision tous les deux ans, qui permettrait d’ajuster l’objectif s’il s’avérait trop difficile à atteindre.Autant de concessions qui hérissent les organisations environnementales. “Les Etats membres ne devraient pas affaiblir” davantage les ambitions européennes avec “des échappatoires inutiles tels que les crédits carbones internationaux”, critique Sven Harmeling, du réseau d’ONG CAN Europe.Un diplomate relativise. Le compromis que l’UE pourrait adopter mardi soir “ne sera pas forcément très joli”, mais “nous essayons de faire quelque chose de bien” dans le “monde réel et désordonné tel qu’il est”.Le leadership de l’Europe en matière climatique est “reconnu” par le reste du monde, a aussi assuré le commissaire européen Wopke Hoekstra, alors que l’UE vise la neutralité climatique en 2050.Sur l’échéance 2035, les pays européens avaient tenté de déminer le terrain au mois de septembre en mettant en avant une fourchette de réduction des émissions comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990.Il leur appartient désormais de formaliser cette dernière pour qu’elle devienne l’objectif contraignant qu’attend l’ONU, la “NDC” dans le jargon onusien.Pour la France, il serait “impensable que l’Union européenne n’adopte pas de +NDC+ avant d’arriver à Belem. Ce serait une catastrophe diplomatique”.Très loin derrière la Chine, l’Union européenne est le quatrième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, après les Etats-Unis et l’Inde.

Lecornu promet de “protéger” Exaion, une pépite d’EDF lorgnée par l’américain Mara

Sébastien Lecornu a promis mardi de “protéger” l’entreprise Exaion, pépite technologique du groupe public EDF qui doit être vendue au groupe américain Mara.”On va protéger cette entreprise. EDF va rester dedans. La procédure IEF (de contrôle des investissements étrangers, NDLR) qui est une bonne procédure, va fonctionner”, a affirmé le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Il répondait au chef de file des députés UDR, Eric Ciotti, allié du Rassemblement national (RN).Le ministère français de l’Economie avait demandé fin août à EDF de “rouvrir” le dossier de cette vente, officialisée le 11 août par la signature d’un accord prévoyant l’acquisition par Mara de 64% d’Exaion pour 168 millions d’euros.Ce qui avait soulevé des critiques sur la vente d’actifs stratégiques français à des pays étrangers.La société, filiale de l’énergéticien français, développe des centres de données de calcul de haute performance.EDF, détenu par l’Etat à 100%, “va rester au capital” d’Exaion, a assuré de nouveau M. Lecornu, en ajoutant que “même un actionnaire minoritaire (…) peut avoir des conditions de blocage et de protection”. Il a aussi précisé que la procédure dite IEF de contrôle des investissements étrangers, mise en oeuvre en septembre, allait “permettre aux services de Bercy, au secrétariat national de la défense nationale, à celles et ceux qui ont à connaître aussi des questions numériques et énergétiques, d’émettre un avis et des conditions sur cette augmentation de capital”.Il a dit s’attendre à une “réponse d’ici la fin de l’année”, alors que cette procédure dure habituellement deux mois.”Un certain nombre de choses doivent être objectivées. Déjà, le caractère réellement critique de ce que fait cette entreprise” et “évidemment, les conditions qui vont nous permettre de le faire” (l’augmentation de capital), a-t-il développé.M. Lecornu a néanmoins souhaité “traiter aussi le mal à la racine”, c’est-à-dire “la question de la disponibilité” des capitaux français ou européens pour ce type de rachat.”Un des gros problèmes de l’Europe et de la France, c’est le manque de disponibilité de ces capitaux qui créent donc des vulnérabilités, et qui font que les capitaux étrangers, tantôt chinois, tantôt du Golfe, tantôt américains, peuvent venir au secours de certaines de nos entreprises qui n’ont pas spécialement envie de se donner à ces fonds”, a-t-il pointé.

Conférence Travail et Retraites: le Medef claque la porte, la CFDT veut y croire

Le lancement mardi de la conférence sociale Travail et Retraites a été marqué par le départ de la première organisation patronale, le Medef, et l’accueil positif de la CFDT, satisfaite que le débat sur les pensions soit enfin lié à celui sur le travail et l’emploi. Cette conférence qui réunit syndicats, patronat et gouvernement, voulue par le Premier ministre après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023, “est un lieu de débat et pas de négociation”, a expliqué le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, qui a reçu avec son homologue de la Fonction publique David Amiel toutes les organisations à l’exception de la CGT, absente pour une incompatibilité d’agenda.Il s’agit pour M. Farandou d'”une démarche de dialogue social qu’on souhaite mettre à côté du débat politique”, qui se terminera vers la fin de l’été 2026, “pas très loin du début de la campagne pour l’élection présidentielle”.”Les écuries présidentielles, si elles le souhaitent, auront un matériau sur un sujet central pour le pays dont elles pourront s’emparer”, selon le ministre qui veut également davantage que par le passé lier les sujets travail et retraites.Face à l’impopularité du relèvement programmé de l’âge de départ à 64 ans, il s’est interrogé: “Ces deux ans de travail, qu’est-ce qu’il y a derrière qui font qu’ils apparaissent aussi compliqués à accepter pour les salariés ?”Les débats se dérouleront au Conseil économique, social et environnemental (Cese) en présence des partenaires sociaux et d’experts, avec une première session plénière avant la fin de l’année suivie de trois ateliers qui se tiendront tous les mois ou mois et demi. Les retraites du privé et celles du public seront abordées séparément.Les débats seront coordonnés par Jean-Denis Combrexelle, conseiller d’Etat honoraire et auteur d’un rapport en 2015 sur l’importance de la négociation collective dans les entreprises. Il sera assisté de deux garants, Pierre Ferracci, fondateur d’un cabinet de conseil en relations sociales et Anne-Marie Couderc, ministre chargée de l’Emploi de 1995 à 1997.- “Revivre le conclave” -“Le Medef a signifié qu’il ne participerait pas” à cette nouvelle conférence, a fait savoir l’organisation à l’AFP à l’issue de la réunion mardi, précisant que “c’est une décision unanime de (ses) instances”.”Il y a un agenda social autonome qui a été défini par les partenaires sociaux” et “dans ce cadre, on souhaite traiter de sujets comme le financement de la protection sociale ou du modèle productif”, a poursuivi l’organisation, estimant que cet agenda “n’est pas indexé sur des échéances politiques”.En outre, “le débat budgétaire qui conduit à augmenter très fortement les prélèvements sur les entreprises n’est pas de nature à installer la confiance”, juge le Medef.”J’ai l’impression de revivre le conclave où on a eu pendant des mois le Medef qui ne participait pas, qui ne voulait pas échanger, qui ne voulait pas être là”, a commenté la représentante du syndicat des cadres CFE-CGC, Christelle Thieffinne.”Ce n’est pas une surprise, ça fait des années que le Medef n’a rien à dire sur les questions de travail mais je trouve ça incompréhensible (…) dans une période de crise”, a jugé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.”La CFDT utilisera cet espace pour faire valoir les attentes et les engagements qui ont pu être pris précédemment”, a-t-elle ajouté, estimant que la conférence va permettre de “remettre le sujet du travail, de l’emploi et des retraites dans le bon sens”.”J’espère que la suspension sera actée dans le cadre du PLFSS, c’est extrêmement important, justement pour que nos discussions puissent se dérouler et qu’ensuite on fasse des propositions”, a poursuivi la cheffe de file du premier syndicat.Absente mardi, la CGT a prévenu qu’elle refusera de “tenir les chandelles entre celles et ceux qui veulent un système à points (prôné par la CFDT) et ceux qui veulent la capitalisation”, notamment au sein des organisations patronales, a prévenu sa cheffe de file Sophie Binet.”C’est sûr qu’on n’ira pas discuter de régime de capitalisation ou d’un régime de retraite à points”, a également dit à la sortie de la réunion la numéro deux de FO, Patricia Drevon.boc-tg-bat-od-lby/rap/rl

Claude Bébéar, figure du capitalisme français et fondateur de l’assureur Axa, est décédé

Claude Bébéar, figure du capitalisme français et fondateur de l’assureur Axa, est décédé à l’âge de 90 ans, a annoncé mardi l’assureur dans un communiqué.Après avoir façonné pendant des décennies la compagnie Axa, aujourd’hui géant mondial de l’assurance, Claude Bébéar avait quitté en 2013 ses fonctions au sein du groupe, dont il était resté président d’honneur.”Avec la disparation de Claude Bébéar, c’est une page importante de l’histoire du capitalisme français qui se tourne. Il a été un leader visionnaire et conquérant, mais aussi un mentor généreux et exigeant pour plusieurs générations de dirigeants”, a déclaré Henri de Castries, ancien président-directeur général d’Axa, cité dans le communiqué.Les obsèques auront lieu dans la plus stricte intimité. La famille de Claude Bébéar “partagera prochainement, en lien avec Axa et l’Institut Montaigne, ses volontés à l’intention des personnes qui souhaiteraient adresser des messages” et saluer sa mémoire, selon le communiqué d’Axa.Claude Bébéar est né le 29 juillet 1935 à Isaac en Dordogne. Diplômé de l’Ecole Polytechnique (Promotion 1955) et de l’Institut des actuaires de Paris, il est recruté en 1958 par André Sahut d’Izarn, qui dirige le groupe des Anciennes Mutuelles d’assurance à Rouen, et cherche un futur successeur.Il en devient le directeur général en 1975, après le décès d’André Sahut d’Izarn et une grève très dure, avant de prendre en 1982 la présidence du groupe, qui deviendra Axa en 1985.Au fil des ans, la méthode Bébéar pour faire croître le groupe sera faite d’une série d’acquisitions, dont plusieurs au terme de négociations musclées, comme dans le cas de l’Union des assurances de Paris (UAP). En mai 2000, Claude Bébéar laisse la présidence du directoire d’Axa à Henri de Castries et devient président du conseil de surveillance, un poste qu’il conservera jusqu’en 2013. Il est ensuite devenu président d’honneur d’Axa et était également président d’honneur de l’Institut Montaigne, institut de réflexion politique indépendant qu’il a créé et présidé.

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Le typhon Kalmaegi fait au moins une quarantaine de morts aux Philippines

Au moins une quarantaine de personnes ont été tuées et des centaines de milliers déplacées aux Philippines touchées par le puissant typhon Kalmaegi qui a entraîné mardi de violentes inondations dans une large partie du centre du pays. Des villes entières de l’île de Cebu (centre) ont été inondées, les habitants tentant de trouver refuge sur les toits pour échapper aux eaux boueuses qui emportent voitures, camions et même d’énormes conteneurs de transport de marchandises, comme le montrent des vidéos vérifiées par l’AFP.Rien que dans la province de Cebu, 39 personnes ont trouvé la mort, a déclaré Ainjeliz Orong, officier de communication de la province, un chiffre qui n’inclut pas la ville de Cebu City.Selon Ethel Minoza, responsable locale de la gestion des catastrophes, interrogé par l’AFP, les corps de deux enfants ont été retrouvés à Cebu City, capitale provinciale, où les secouristes tentaient toujours d’évacuer les habitants piégés par les inondations.La gouverneure provinciale Pamela Baricuatro a qualifié la situation de “vraiment sans précédent”, dans un message sur Facebook: “Les inondations sont tout simplement dévastatrices”.Au moins cinq décès ont été enregistrés dans d’autres provinces, dont celui d’une personne âgée qui s’est noyée à l’étage de sa maison dans la province de Leyte et celui d’un homme tué par la chute d’un arbre à Bohol.Sur l’île de Midanao, également touchée, un hélicoptère militaire déployé dans le cadre d’une mission de “soutien aux opérations de secours” s’est écrasé mardi, a annoncé l’armée.Deux pilotes et quatre membres d’équipage se trouvaient à bord. Six corps ont été retrouvés mais des analyses sont en cours pour les identifier, a indiqué la porte-parole de l’armée de l’air, la colonelle Maria Christina Basco.- Incontrôlable -Le typhon se déplace maintenant vers l’ouest à travers la chaîne d’îles des Visayas, s’affaiblissant légèrement avec des vents de 120 kilomètres/heure et des rafales de 165 km/h.”L’eau est montée si vite (…) A 04H00, la situation était déjà incontrôlable, les gens ne pouvaient plus sortir (de leurs maisons)”, témoigne Don del Rosario, 28 ans, habitant de Ceby City. Comme beaucoup d’autres habitants, il a cherché refuge dans les étages supérieurs de son habitation alors que la tempête faisait rage. “Je vis ici depuis toujours et c’est de loin la pire catastrophe que nous ayons connue”, assure-t-il.Des centaines de personnes qui vivaient dans des tentes dans des camps installés après le séisme de magnitude 6,9 qui a secoué l’île fin septembre ont également été “évacuées de force pour leur sécurité”, a déclaré par téléphone à l’AFP Rhon Ramos, responsable de l’information à Cebu.Au total, près de 400.000 personnes ont été préventivement évacuées de la trajectoire du typhon, a déclaré mardi lors d’une conférence de presse Rafaelito Alejandro, administrateur adjoint du Bureau de la défense civile.- D’autres tempêtes attendues -Kalmaegi est entré par l’est de l’archipel lundi peu avant minuit (15H00 GMT), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, dans l’archipel des îles Visayas, d’après le service météorologique national.Après Kalmaegi, la météorologue Charmagne Varilla s’attend à ce que “trois à cinq” autres tempêtes frappent le pays asiatique d’ici la fin de l’année.Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées.Les Philippines ont été frappées en septembre par le typhon Ragasa et la tempête Bualoi, tous deux meurtriers.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.

“Moi je n’ai pas vécu ça” : Macron échange avec des jeunes sur leur pratique des réseaux sociaux

“A quel âge tu es allé sur les réseaux” ? “Tu arrives à réguler?”, “Qui a déjà été harcelé ici sur les réseaux ? : Emmanuel Macron a échangé une heure durant mardi avec collégiens et lycéens sur l’impact d’internet, ouvrant ainsi un débat qu’il souhaite national.Après un premier rendez-vous avec experts et acteurs de terrain le 28 octobre à l’Elysée, le chef de l’Etat a rencontré une dizaine de collégiens et lycéens à Rochefort (Charente-Maritime) dans un cadre plus informel.Les jeunes, assis en cercle autour de lui, à l’abri des caméras, ont répondu à une multitude de questions dans le décor feutré d’un centre de documentation au collège La Fayette.La discussion tourne rapidement sur les temps d’écran, le rôle des parents et les risques potentiels sur les réseaux sociaux.Martin D., 17 ans, raconte comment, en “dépression scolaire”, il est devenu “addict” en première, jusqu’à passer six à sept heures par jour sur son téléphone, avant de se décider à demander de l’aide à un professeur et à “payer une application pour se bloquer”.La plupart rejettent toutefois toute idée d’interdiction, alors que le chef de l’Etat plaide pour une majorité numérique à 15 ans.”Au collège j’étais sur les réseaux  à longueur de journée. Mais au lycée je m’en suis plus servie comme une aide qu’une addiction”, dit une lycéenne. Tout comme l’IA, ils peuvent aider pour révisions et devoirs, renchérit une camarade.”On ne peut pas fermer tout mais est-ce qu’on assume de faire courir un risque ?”, interroge le chef de l’Etat. Il faut aussi une “sensibilisation de vos parents et profs”, souligne-t-il.Un enseignant du lycée, Patrick Amice-Nocquet, qui avait interpellé Emmanuel Macron sur les réseaux, déplore les “retours négatifs de la part des parents qui ne souhaitent pas que les enfants soient désolidarisés de leur smartphone”.Lui-même a pris l’initiative d’acheter des “phone-boxes” où les jeunes peuvent laisser leur téléphone le temps des cours.”Moi je ne suis pas une génération qui a vécu ça”, concède le président. Mais “j’ai pas envie de donner du temps de cerveau disponible, des émotions de nos ados à des gens qui veulent d’abord placer des produits”, assène-t-il en visant les plateformes.Le chef de l’Etat, qui a prévu d’autres échanges du même type dans les prochaines semaines, espère arriver à de premières propositions pour lutter contre l’impact négatif des réseaux sur la santé mentale des jeunes et la démocratie d’ici la fin de l’année.Une manière aussi pour lui de rester présent sur la scène intérieure et de défendre son bilan, alors qu’il est au plus bas dans les sondages, à 18 mois de la fin de son mandat, et contraint à plus de réserve depuis la dissolution manquée en 2024.

80 ans après, un récit sur le procès de Nuremberg salué par le prix Renaudot

L’écrivain, réalisateur et grand reporter Alfred de Montesquiou a créé la surprise mardi en remportant le prix Renaudot de l’essai, avec son récit “Le crépuscule des hommes” qui raconte, 80 ans après, le procès de Nuremberg par les journalistes l’ayant couvert.Le jury du prix Renaudot a récompensé ce livre alors qu’il n’était pas dans les quatre ouvrages de la dernière sélection de ce prix littéraire.Alfred de Montesquiou n’a pas pu assister à la remise du prix puisqu’il était mardi “à la prison de Villepinte pour rencontrer des prisonniers participant au prix Goncourt des détenus”, a expliqué Alice d’Andigné, directrice générale adjointe de Robert Laffont, l’éditeur du livre.Né en 1978, Alfred de Montesquiou a été tour à tour écrivain, réalisateur et grand reporter, ayant remporté le prix Albert Londres pour sa couverture de la guerre en Libye. Son premier roman, “L’étoile des frontières” (Stock), a été publié en 2021. Dans “Le crépuscule des hommes”, il fait revivre, jour après jour, le long procès de Nuremberg, qui a débuté le 20 novembre 1945, pour juger 24 des principaux responsables nazis.”Le livre bénéficie d’un très bon bouche à oreille et marche bien en librairie puisqu’on en est à 15.000 exemplaires”, a précisé Alice d’Andigné.L’auteur met en scène les journalistes qui ont couvert le procès, dont Joseph Kessel, John Dos Passos, Rebecca West ou Elsa Triolet, sur fond de course au scoop et de camaraderie entre collègues. Alfred de Montesquiou présente son livre comme “un roman vrai”. “Tout est véridique: les dates, les scènes publiques et même certains dialogues. Les personnages réels sont en situation”, avait-il expliqué lors d’un entretien avec l’AFP.Le grand reporter indique s’être plongé dans le procès de Nuremberg après s’être intéressé de près à la justice internationale, “le seul vrai outil dont disposent les démocraties”, notamment lors de missions en Afrique, dont le Soudan.Pour lui, le procès de Nuremberg est, malgré les difficultés, “un immense succès juridique, mais aussi conceptuel et moral”.Alfred de Montesquiou dit s’être inspiré de l’œuvre de Joseph Kessel, un écrivain qu’il “adore”. “Je me suis dit que, à ma modeste échelle, je pouvais m’inscrire dans cette trajectoire. C’est-à-dire restituer un événement, à la fois en étant dans la vérité et dans le roman”.

Typhoon flooding kills over 40, strands thousands in central Philippines

More than 40 people have been killed and hundreds of thousands displaced as rains driven by Typhoon Kalmaegi flooded swathes of the central Philippines on Tuesday.Entire towns on the island of Cebu have been inundated, while cars, trucks and even massive shipping containers could be seen swept along by muddy floodwaters in videos verified by …

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