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La France pourrait reconnaître l’Etat palestinien “en juin”, dit Macron

Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un Etat palestinien “en juin” à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par un certain nombre de pays.”On doit aller vers une reconnaissance (de l’Etat palestinien, ndlr) et donc dans les prochains mois on ira”, a déclaré le président français dans une interview à l’émission “C’est à vous” sur France 5 donnée à son retour d’Egypte mardi et diffusée mercredi.”Notre objectif c’est, quelque part en juin, avec l’Arabie saoudite de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs”, a-t-il ajouté.La conférence vise à la création d’un Etat palestinien. Les appels à une “solution à deux Etats”, palestinien au côté de celui d’Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza. Près de 150 pays reconnaissent l’Etat palestinien. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont ainsi franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. La solution à deux Etats reste rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.”Je le ferai (…) parce que je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre aussi à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas”, a poursuivi le chef de l’Etat.- “Pas un centime” –  Cela permettra également “d’être clair pour lutter contre ceux qui nient le droit d’Israël à exister, ce qui est le cas de l’Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région”, a-t-il insisté.Emmanuel Macron a apporté lundi au Caire son soutien au plan arabe pour Gaza, s’opposant “fermement aux déplacements de populations” face aux ambitions de Donald Trump, mais a aussi donné des gages aux Etats-Unis en rejetant tout rôle futur du Hamas dans le territoire palestinien.L’initiative arabe se veut une réponse au plan du président américain qui prévoit de prendre le contrôle du territoire palestinien et d’en expulser ses habitants.Préparée par l’Egypte, elle prévoit de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer ses 2,4 millions d’habitants. Le plan met de facto à l’écart le mouvement islamiste palestinien et prévoit un retour de l’Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le Hamas.Interrogé mardi sur le projet de Donald Trump d’en faire la “Riviera du Moyen-Orient”, Emmanuel Macron a répondu que la bande de Gaza n’était “pas un projet immobilier”.”Le simplisme parfois n’aide pas. Je dis au président Trump (..) +c’est  vrai que c’est trop lent tout ça, je comprends ton impatience, peut-être ce serait formidable si un jour ça se développait de manière extraordinaire, mais là notre responsabilité c’est de sauver des vies, de retrouver la paix et de négocier un cadre politique”, a souligné le président français.”Si tout cela n’existe pas, personne n’investira. Aujourd’hui personne ne mettra un centime à Gaza”, a-t-il martelé.

La justice française refuse la remise du militant antifasciste “Gino” à la Hongrie

La justice française a refusé mercredi de remettre à la Hongrie le militant antifasciste Rexhino Abazaj, alias “Gino”, invoquant “des risques” d’un “traitement inhumain” en prison et l’incertitude de lui garantir un procès équitable dans ce pays de l’Union européenne.Militant pour le droit au logement, Gino est accusé par la Hongrie, comme une dizaine d’autres personnes, d’avoir “brutalement attaqué des néonazis” à Budapest en février 2023 alors qu’une commémoration était organisée par des néonazis dans la capitale hongroise.La Hongrie avait ensuite émis, en novembre 2023, un mandat d’arrêt européen à son encontre.Arrêté à Paris en novembre 2024, Gino avait été incarcéré puis remis en liberté sous contrôle judiciaire le 26 mars.Avant de se prononcer sur une remise ou non, la justice française avait demandé davantage d’informations aux autorités hongroises. La réponse détaillée de la Hongrie n’a pas satisfait la cour d’appel de Paris, qui a “refusé la remise”, a annoncé le président de la chambre des extraditions lors du délibéré mercredi.- “Vidéosurveillance en continu” -Ainsi, la Hongrie a admis que Gino serait placé à l’isolement “pour sa protection personnelle”, d’après la décision dont l’AFP a eu connaissance.Sauf qu’il n’existe pas aujourd’hui de différence entre l’isolement disciplinaire et sécuritaire, souligne la cour d’appel dans son arrêt, citant des observations du Conseil de l’Europe.A l’isolement, la prison hongroise peut notamment avoir recours à “la vidéosurveillance en continu” pendant “une longue durée”. Ces conditions constituent “un risque de traitement inhumain et dégradant” pour Gino, qui encourt 24 ans d’emprisonnement, estime la cour.Concernant le droit à un procès équitable, la cour a souligné “un contexte de défaillance systémique”, questionnant notamment le mode de désignation des juges, bien que Budapest a assuré avoir “un parquet indépendant”.La cour d’appel a, entre autres, relevé “les prises à partie politiques virulentes de personnes poursuivies par le porte-parole du gouvernement” hongrois.Mercredi, la chambre des extraditions a aussi levé le contrôle judiciaire du militant. Mais “si vous franchissez les frontières”, “un autre pays peut mettre à exécution le mandat européen qui est toujours diffusé”, a prévenu le président en s’adressant à Rexhino Abazaj.”C’est une décision courageuse”, a salué Me Youri Krassoulia, l’un des avocats de Gino. “Dans cette affaire, l’indépendance des juges hongrois n’est pas assurée tant la dimension est politique”, a ajouté Me Laurent Pasquet-Marinacce, son autre conseil.- “Suivre l’exemple” – Crâne rasé, lunettes, costume foncé et cravate rouge, Gino est sorti de la salle d’audience accompagné de sa famille, sous les applaudissements de ses soutiens.”Je peux rester en France, je suis protégé du régime hongrois”, a réagi auprès de l’AFP l’Albanais qui a grandi en Italie et passé plusieurs années en Finlande, avant d’arriver en France en 2024.Le trentenaire a salué “une décision très positive” pour lui, mais également pour les autres militants.”Il y a d’autres antifascistes recherchés par la Hongrie, d’autres en prison, mais la France a montré aujourd’hui qu’elle ne doit pas être soumise à la demande d’un pays autoritaire et néofasciste”, a-t-il estimé.Les autres pays européens “peuvent décider de suivre l’exemple des juges français”, a espéré le militant, qui a reçu le soutien de plusieurs centaines de personnalités.Le groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale s’est félicité d'”une grande victoire (…) pour l’état de droit et l’antifascisme”. Il a aussi appelé, dans un communiqué, à ce que Gino soit “désormais protégé sur le territoire français”.D’autres militants avaient été arrêtés en février 2023. Comme Ilaria Salis, enseignante italienne, incarcérée plus d’un an en Hongrie, puis assignée à résidence, avant d’être libérée après son élection au Parlement européen.A l’instar de Gino, la justice italienne a refusé de remettre Gabriele Marchesi, Italien de 24 ans arrêté en novembre 2023 à Milan, à la Hongrie.Au contraire, Maja T., activiste allemand de 24 ans qui se considère non-binaire, a été remis par l’Allemagne à la Hongrie à l’été 2024.Depuis son retour à la tête du pays en 2010, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a renforcé son emprise tout en mettant au pas les contre-pouvoirs, une dérive autoritaire condamnée à plusieurs reprises par la Commission européenne et sanctionnée par la justice européenne.

Turkey opposition to fight Erdogan ‘until the end’: leader tells AFP

The Turkish opposition will fight “until the end” against President Recep Tayyip Erdogan, the leader of the opposition CHP party told AFP in an interview Wednesday, accusing the head of state of staging a “coup” with the arrest of Istanbul’s opposition mayor.Republican People’s Party (CHP) leader Ozgur Ozel demanded snap polls that would show the …

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Perrier: l’appellation “eau minérale naturelle” en jeu après l’avis “défavorable” d’experts

Perrier pourra-t-il garder l’appellation “eau minérale naturelle”? Des hydrogéologues mandatés par la préfecture du Gard ont rendu un “avis défavorable” pour la production de la célèbre eau sous cette dénomination, a-t-on appris mercredi lors de l’audition du directeur général de Nestlé au Sénat.Ce rapport d’experts doit contribuer à nourrir la décision de la préfecture et de l’Agence régionale de santé sur le renouvellement de l’autorisation d’exploitation de la source de Vergèze (Gard) sous l’appellation eau minérale.”Je viens de prendre connaissance de l’avis défavorable rendu par les hydrogéologues et de leurs recommandations concernant la poursuite de l’exploitation des puits pour la production d’eau minérale naturelle”, a annoncé Laurent Freixe devant la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille, ajoutant que “Nestlé Waters [était] en désaccord avec certaines des conclusions de ce rapport”.Le rapporteur de la commission, Alexandre Ouizille (PS), a ensuite lu un extrait du rapport qui indique que les hydrogéologues ont émis “un avis sanitaire défavorable pour une exploitation en tant qu’eau minérale naturelle”.Pour être étiquetée eau minérale naturelle, la pureté de l’eau doit être garantie à l’émergence et celle-ci ne doit pas subir de traitement qui modifie la flore microbienne de l’eau.La filiale eaux du géant suisse fait l’objet d’une polémique concernant son usage, par le passé, de traitements de désinfection de ses eaux, non dangereux mais interdits pour les eaux minérales.Le rapporteur s’est étonné que les dirigeantes de Nestlé Waters, Muriel Lienau, et Nestlé France, Sophie Dubois, aient assuré lors d’auditions précédentes que “toutes les eaux” de l’entreprise étaient “pures à la source”.Le groupe a remplacé ces traitements par une microfiltration dans le cadre d’un plan de transformation validé par le gouvernement, mais les seuils de filtration retenus font débat quant à leur caractère désinfectant ou non, ce qui ferait aussi perdre à l’eau son appellation “minérale naturelle”.Tout au long de la commission d’enquête, au cours de laquelle plus d’une centaine de personnes, dont trois ministres, ont été auditionnées, Nestlé a défendu la conformité de sa microfiltration.- “Rassurer sur l’avenir” -“Les conclusions des hydrogéologues doivent être intégrées par les autorités régionales et rien n’a été encore décidé”, a indiqué M. Freixe mercredi. “Mais le message que je veux [faire] passer très clairement, c’est que nous souhaitons continuer à opérer dans la conformité, quel que soit le scénario”.Les hydrogéologues “donnent des perspectives ou des pistes pour améliorer la qualité de la ressource”, a-t-il affirmé, précisant que Nestlé Waters n’avait pas encore eu de “discussion approfondie” à ce sujet mais que le groupe était “prêt” à prendre les mesures nécessaires.La direction de Nestlé Waters a dans la foulée tenu une conférence de presse, indiquant avoir reçu ce rapport de plus de 150 pages “il y a trois jours”.”Il reconnaît d’abord la stabilité chimique de tous les forages, mais il pointe l’évidence de déviations microbiologiques très ponctuelles et, sur cette base, il émet un avis défavorable”, a déclaré Muriel Lienau, depuis Vergèze où elle est allée présenter le rapport “aux équipes et les rassurer sur l’avenir”.”Nous nous tenons bien sûr à disposition de l’ARS d’Occitanie et des préfets du Gard pour comprendre les suites qu’ils entendent donner à cet avis, afin de pouvoir envisager de notre côté l’adaptation de la stratégie industrielle de notre site de Vergèze”, a-t-elle ajouté, indiquant ne pas connaître la date de décision, mais réitérant la “conviction que ces forages [étaient] conformes à la classification +eau minérale naturelle+”.L’ARS avait invité en août Nestlé Waters à “s’interroger” sur un autre “usage alimentaire” de son site de conditionnement de Perrier.Le groupe a lancé récemment la marque Maison Perrier, qui ne s’appelle pas “eau minérale” et peut donc faire l’objet de traitements de désinfection.Devant les sénateurs mercredi, le DG de Nestlé a par ailleurs annoncé le lancement d’une “revue interne en France sur ses pratiques passées”.”Au nom du groupe Nestlé, je souhaite réitérer mes plus sincères regrets pour cette situation du passé”, a-t-il dit.Les sénateurs s’étaient plusieurs fois étonnés de l’absence d’enquête interne.Le DG de Nestlé a enfin assuré que le groupe ne comptait pas sortir de l’activité des eaux: “nous croyons au potentiel de cette activité. Nous cherchons un partenaire, mais il n’est en aucune sorte question d’une vente à 100% et de sortir de l’activité, absolument pas”.

Présidence LR: Wauquiez et Retailleau à droite toute

Laurent Wauquiez veut envoyer les étrangers sous OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, Bruno Retailleau attaque les “juges rouges” : à plus d’un mois du congrès qui désignera le nouveau président des Républicains, la campagne des deux candidats vire très à droite pour séduire les militants.Provocation, surenchère, voire une “tentative désespérée” de se relancer face à des sondages défavorables comme l’insinue un soutien de son rival ? L’idée controversée de Laurent Wauquiez de miser sur le climat “dissuasif” de Saint-Pierre-et-Miquelon pour convaincre les étrangers frappés d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) de rentrer dans leur pays consterne le politologue Jean-Yves Camus.”C’est à côté de la plaque. Une façon de ne pas traiter sérieusement le problème”, affirme-t-il à l’AFP, déplorant que “40 ans après, la droite n’ait toujours pas compris comment on combattait le Rassemblement national”. On y parvient “en ayant une approche de fond, une panoplie de mesures qui tiennent la route et non pas en lâchant une petite phrase qui ne trompe absolument personne, car on sait bien que ça ne se fera pas”, regrette-t-il.Ce virage à droite d’une campagne où le patron des députés LR revendiquait jusqu’alors l’héritage de Jacques Chirac en allant à la rencontre des militants, sème doute ou désarroi, parfois auprès de certains de ses soutiens.Il a en tout cas provoqué la colère du groupe indépendant Liot à l’Assemblée nationale, dans lequel siège notamment le député Saint-Pierrais Stéphane Lenormand, qui a réclamé “des excuses sincères aux habitants” de la collectivité ultramarine.”Vu les réactions, l’idée est mauvaise, le buzz aussi”, regrette un cadre du parti qui aurait préféré que son candidat profite de la campagne “pour se démarquer du RN en défendant une droite moderne et non celle beaucoup plus rance”.- Le “petit manuel” de Ciotti -Une opinion que ne partage pas un conseiller de l’Union de la droite républicaine (UDR), le parti fondé par Eric Ciotti qui avait lui-même conquis en 2021 la présidence de LR face à Bruno Retailleau, avant de s’allier au RN l’été dernier lors des législatives. A l’en croire, Laurent Wauquiez aurait puisé son idée dans ce qu’il présente comme le “petit manuel pour gagner les élections internes”, en d’autres termes la campagne victorieuse du député des Alpes-Maritimes qui avait proposé dans la dernière ligne droite la création “d’un Guantanamo à la française”.   “C’est habile, car si Bruno Retailleau réagit de manière trop modérée il va déplaire aux adhérents et s’il va plus loin il se mettra en porte-à-faux avec le gouvernement”, souligne cette source, justifiant ainsi le refus du ministre de l’Intérieur de commenter les propos de son rival.”La base de LR est plus radicale que la tête”, explique un soutien du député de Haute-Loire, rappelant que l’élection du président les 17 et 18 mai est limitée aux adhérents.Pas de quoi convaincre Jean-Yves Camus pour autant: “Quand on lance une mesure qui ne se fait pas, on ajoute du carburant au moteur de Marine Le Pen qui passe son temps à attaquer Les Républicains en disant qu’ils promettent la lune en période électorale” et ne tiennent pas leurs promesses une fois au pouvoir. Pour le spécialiste de communication politique Philippe Moreau-Chevrolet, Laurent Wauquiez espère “capter l’attention sur soi, être un marqueur d’extrême droite, de droite dure”, tout en soulignant que son rival vendéen “s’est d’ailleurs positionné bien avant lui” sur ce terrain-là.Le ministre de l’Intérieur, qui a le vent en poupe dans les sondages, a également multiplié les déclarations polémiques ces dernières semaines.Dans les jours qui ont suivi la condamnation à 5 ans d’inéligibilité de Marine Le Pen, il s’en est pris au Syndicat de la magistrature, classé à gauche, évoquant des “juges rouges”.  “Vive le sport, et donc à bas le voile”, a-t-il également déclaré fin mars lors d’un rassemblement intitulé “Pour la République, la France contre l’islamisme”.La justice ayant peut-être mis hors course Marine Le Pen pour la présidentielle, “il y a une course (pour) conquérir la légitimité à droite, faire l’union des droites derrière soi et espérer l’emporter en 2027”, analyse Philippe Moreau-Chevrolet.Le soutien du ministre de l’Intérieur dément toutefois un virage : “Il dit ce qu’il a toujours dit. Il est bien à droite, une droite assumée qui n’est pas honteuse”.

Le maire de Lyon défend, en garde à vue, l’emploi de chargés de mission de la Ville

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a défendu mercredi, lors d’une longue garde à vue, l’emploi de chargés de mission par sa municipalité, assurant qu’il s’agit “bien d’agents administratifs” et non de postes politiques.A un an des élections municipales, lors desquelles il briguera un second mandat, Grégory Doucet a été convoqué à 08H00 à l’hôtel de police de Lyon dans le cadre d’une enquête pour détournements de fonds publics.La mesure de garde à vue a été levée en fin d’après-midi, mais “les investigations se poursuivent sous l’autorité des juges d’instruction”, a déclaré le parquet à l’issue de son audition.Pendant une dizaine d’heures, l’édile a été interrogé sur 24 chargés de mission payés par la ville et qui, selon la Chambre régionale des comptes (CRC), exercent des taches de nature politique, en violation de la loi.”Nous défendons que ces emplois sont bien des agents administratifs parce qu’ils travaillent pour la collectivité, au service des Lyonnaises et des Lyonnais. Ce sont des vrais emplois avec des vraies personnes”, a assuré aux médias Grégory Doucet en sortant du commissariat. Même si l’interrogatoire était “épuisant”, le maire s’est dit “très heureux” d’avoir eu le temps de présenter sa version aux enquêteurs. “Je considère que mon rôle, c’est aussi de contribuer à la justice”, a-t-il dit.- 1,4 million -Le parquet de Lyon a confié début 2024 une information judiciaire à trois magistrats instructeurs, à la suite d’un signalement de la Chambre régionale des comptes, elle-même saisie par un opposant au maire.La CRC a poursuivi en parallèle ses investigations et a conclu, dans un rapport publié en septembre, que depuis 2016, le système des chargés de mission de la Ville de Lyon viole la loi, qui l’autorise à recruter uniquement douze personnes sur des fonctions politiques.Outre ces 12 collaborateurs de cabinet, une vingtaine d’agents, contractuels ou fonctionnaires de la mairie, exercent aussi “des missions clairement politiques”, estime la CRC qui évalue la “masse salariale concernée” à “environ 1,4 million d’euros en 2022”.Ces chargés de mission “sont souvent recrutés hors du cadre légal”, “sans publication de l’offre de recrutement”; ils sont choisis directement par les adjoints et non par la hiérarchie administrative et ont été “pour partie recrutés à la suite de l’alternance”, pointe la chambre dans son rapport.Les faits couvrent les mandats du maire socialiste Gérard Collomb (décédé en 2023), de son ancien adjoint Georges Képénékian qui l’a remplacé en 2017 et 2018 quand il est entré au gouvernement d’Emmanuel Macron, puis de Grégory Doucet, élu en 2020.- “La limite” -Georges Képénékian, qui compte se présenter en 2026, a déclaré à l’AFP qu’il avait lui aussi été interrogé mardi pendant deux heures et demie, sous le régime de la garde à vue, dans le cadre de cette enquête. “J’ai eu à expliquer comment fonctionnaient les chargés de mission et le cabinet du maire (…) j’ai dit que jusqu’en 2020, on n’avait jamais franchi la limite des 12” postes politiques, a-t-il relaté, en niant lui aussi toute irrégularité. Selon le Journal du Dimanche, d’autres cadres municipaux, dont des directeurs de cabinet, ont également été entendus mais en audition libre.Le 13 mars 2024, une vingtaine de policiers avaient déjà mené une perquisition à l’Hôtel de Ville et questionné plusieurs chargés de mission.A la suite de la publication du rapport de la CRC, la Ville a supprimé 24 postes de chargés de mission, tout en soulignant ne pas “partager l’analyse juridique” de la chambre.Ces chargés de mission “thématique, à l’interface entre les services et les élus, sont nécessaires pour la bonne mise en Å“uvre des grandes politiques publiques de la collectivité” et “sont essentiels à l’action municipale”, défendait-elle alors dans un communiqué.

L’incendie d’un McDonald’s près de Toulouse d’origine “criminelle”, selon le parquet

L’incendie d’un restaurant McDonald’s en construction près de Toulouse, qui n’a pas fait de victimes dans la nuit de lundi à mardi et a été revendiqué par un groupe jusque-là inconnu, est bien “d’origine criminelle”, a indiqué mercredi le parquet de Toulouse.L’enquête a été “ouverte du chef de destruction en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes”, des “faits passibles de 20 ans de réclusion criminelle”, précise le parquet dans un communiqué.L’implantation de ce restaurant dans la commune de Montrabé (Haute-Garonne), près de Toulouse, était contestée sans incident jusqu’à l’incendie.Un groupe inconnu, les “Frites Insoumises”, a revendiqué l’incendie, dans un communiqué transmis à l’AFP, au nom du “soutien au peuple palestinien, et contre la nouvelle stratégie d’expansion de la firme, qui souhaite ouvrir 50 nouveaux restaurants cette année et imposer sa présence dans tout le territoire français afin de compenser les pertes financières dues au boycott” du groupe américain.Selon un communiqué de la direction du futur McDonald’s condamnant les dégradations, le feu n’aurait “que partiellement impacté le chantier” et les travaux reprendront dès que possible.

Incendies et pollution au Népal avec le changement climatique

Le dérèglement climatique et la sécheresse intensifient les feux de forêts au Népal, ont souligné des experts mercredi, alors que Katmandou, prise dans la fumée, souffre de la pollution atmosphérique.Le Népal a vu une importante diminution des précipitations post-mousson depuis octobre dernier, avec près de 80% de précipitations en moins durant l’hiver, a indiqué le Département d’hydrologie et météorologie dans un communiqué mardi.Plus de 1.800 feux de forêt ont été observés dans le pays depuis le début de l’année, et plus d’un tiers sont survenus le mois dernier.”Les feux de forêt ont augmenté de manière significative à cause d’une saison sèche. Il y a abondance de bois sec dans la forêt, ce qui fait que le moindre petit feu peut devenir incontrôlable”, a indiqué à l’AFP Prakash Malla, un membre des services forestiers népalais. “C’est un défi. Les autorités locales ont des moyens limités, et le terrain est difficile”, a-t-il ajouté.La qualité de l’air dans la capitale népalaise a pour sa part été classée au dernier rang mondial depuis une semaine, selon le site spécialisé IQAir, et certains vols internationaux ont été reportés en raison de l’épaisse fumée qui couvre la ville.Les niveaux de microparticules PM2,5 – qui pénètrent le système sanguin par les poumons et sont susceptibles de causer des cancers – a été mesuré à plus de 175 microgrammes par mètre cube mercredi, selon ce site suisse.Un niveau supérieur à 15 sur une période de 24 heures est considéré comme néfaste par l’OMS.Les experts du centre international pour le développement durable de la région de l’Himalaya (Icimod) basé à Katmandou ont attribué dans un communiqué la semaine dernière le pic de pollution aux feux de forêt, en particulier dans l’ouest “où beaucoup de districts sont en situation de sécheresse modérée à extrême”.”Notre analyse montre que l’air de Katmandou n’était pas sain même avant. Mais les feux de forêt et une masse d’air stagnante ont accru la pollution préexistante”, a déclaré l’expert Sagar Adhikari à l’AFP. Il a ajouté que des pluies étaient attendues dans les semaines à venir.Le Népal a connu le plus d’incendies de forêt en 2021, avec plus de 6.500 foyers observés. Cette année-là, les écoles avaient été fermées quatre jours en raison des niveaux de particules fines.Malgré une amélioration en 2022, la situation a continué de se détériorer depuis.Le ministère de la Santé a “d’éviter les déplacements superflus” et de porter un masque respiratoire à l’extérieur.

Pour protéger les oiseaux, la justice met à l’arrêt un deuxième parc éolien en trois jours

Pour la deuxième fois cette semaine, le tribunal correctionnel de Montpellier a ordonné l’arrêt d’un parc éolien responsable de la mort d’oiseaux protégés, un nouveau point marqué par les associations de défense de l’environnement face à cette source d’énergie renouvelable souvent critiquée.Dans une première sur le plan pénal, le tribunal avait ordonné lundi l’arrêt pour quatre mois des 31 éoliennes du parc d’Aumelas, dans le centre de l’Hérault, soit la période de présence sur le site du faucon crécerellette, et infligé de lourdes amendes à la société EDF Renouvelables, son ex-PDG et neuf de ses filiales, jugés responsables de la mort de 160 oiseaux d’espèces protégées.Rebelote mercredi: une autre chambre correctionnelle du même tribunal a ordonné l’arrêt pour un an du parc éolien de Bernagues, dans le nord du même département, jugeant ses exploitants responsables de la mort d’un aigle royal.La société Energie Renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, qui exploite ces sept éoliennes sur le massif de l’Escandorgue, sur les contreforts du Massif central, a aussi été condamnée à 200.000 euros d’amende, dont 100.000 avec sursis, son dirigeant, François Daumard, écopant d’une amende de 40.000 euros, dont 20.000 avec sursis.Comme dans le cas d’Aumelas, le tribunal a ordonné l'”exécution provisoire” de ses décisions “pour éviter la réitération de l’infraction”.Et comme pour EDF Renouvelables, qui avait immédiatement annoncé faire appel de sa condamnation, l’avocat d’ERL, Me Philippe Bouchez-El Ghozi, a déclaré à l’AFP qu’un “appel s’impose”.Le 10 janvier 2023, un aigle royal muni d’un GPS et volant à 50 km/h avait percuté une pale d’une éolienne de Bernagues, selon l’enquête sur cet incident de l’Office français de la biodiversité (OFB).L’OFB avait mis en évidence un “dysfonctionnement du système de détection des oiseaux” lors de l’approche de l’aigle, qui avait, après avoir été percuté, “chuté lourdement” au pied de l’éolienne, où il sera retrouvé six jours plus tard.- Démolition -L’oiseau, espèce protégée, était le mâle reproducteur d’un couple ayant installé son nid dès 2008 à trois kilomètres du lieu où ERL a construit ses éoliennes en 2016, selon France Nature Environnement (FNE), l’une des six associations parties civiles dans cette affaire.Le tribunal a condamné ERL et son dirigeant à verser un total de 35.000 euros à ces six associations au titre de dommages et intérêts, ainsi que 3.000 euros au titre du préjudice écologique et 1.000 à chacune pour les frais de justice.Lors de l’audience en janvier, le parquet avait réclamé 750.000 euros d’amende, dont 500.000 avec sursis, contre ERL, assortie d’une suspension d’activité avec exécution provisoire, ainsi que 150.000 euros d’amende (dont 100.000 avec sursis) contre le gérant.”Les condamnations financières, c’est une chose, et elles sont bien sévères, mais la suspension de l’activité du parc pendant un an nous remplit bien plus de joie, parce qu’il n’y aura pas d’oiseaux et de chiroptères (chauve-souris) qui vont mourir pendant cette période-là”, a réagi auprès de l’AFP Marjolaine Villey-Migraine, de la Fédération Environnement Durable (FED), en pointe dans cette affaire.”Ca va servir d’exemple, de sorte que les sociétés n’implantent pas des éoliennes n’importe où, en particulier dans les parcs naturels régionaux et dans les montagnes”, a-t-elle ajouté.”La justice vient de rappeler qu’aucun projet ne peut s’exonérer du respect du vivant. Les énergies renouvelables sont un outil essentiel de la transition énergétique mais leur déploiement doit s’effectuer sans précipitation et avec précaution,” a renchéri Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.Avocat spécialisé en environnement, Arnaud Gossement avait jugé lundi “assez triste” que partisans de l’éolien et défenseurs de la biodiversité s’affrontent devant les tribunaux, appelant à un “débat de société” sur cette question.Toujours dans ce dossier, la cour d’appel de Nîmes avait ordonné le 7 décembre 2023 la démolition des éoliennes de Bernagues pour défaut de permis de construire valide. ERL a formé un pourvoi devant la Cour de cassation, dont la décision est attendue fin avril.

Pour protéger les oiseaux, la justice met à l’arrêt un deuxième parc éolien en trois jours

Pour la deuxième fois cette semaine, le tribunal correctionnel de Montpellier a ordonné l’arrêt d’un parc éolien responsable de la mort d’oiseaux protégés, un nouveau point marqué par les associations de défense de l’environnement face à cette source d’énergie renouvelable souvent critiquée.Dans une première sur le plan pénal, le tribunal avait ordonné lundi l’arrêt pour quatre mois des 31 éoliennes du parc d’Aumelas, dans le centre de l’Hérault, soit la période de présence sur le site du faucon crécerellette, et infligé de lourdes amendes à la société EDF Renouvelables, son ex-PDG et neuf de ses filiales, jugés responsables de la mort de 160 oiseaux d’espèces protégées.Rebelote mercredi: une autre chambre correctionnelle du même tribunal a ordonné l’arrêt pour un an du parc éolien de Bernagues, dans le nord du même département, jugeant ses exploitants responsables de la mort d’un aigle royal.La société Energie Renouvelable du Languedoc (ERL), filiale du groupe Valeco, qui exploite ces sept éoliennes sur le massif de l’Escandorgue, sur les contreforts du Massif central, a aussi été condamnée à 200.000 euros d’amende, dont 100.000 avec sursis, son dirigeant, François Daumard, écopant d’une amende de 40.000 euros, dont 20.000 avec sursis.Comme dans le cas d’Aumelas, le tribunal a ordonné l'”exécution provisoire” de ses décisions “pour éviter la réitération de l’infraction”.Et comme pour EDF Renouvelables, qui avait immédiatement annoncé faire appel de sa condamnation, l’avocat d’ERL, Me Philippe Bouchez-El Ghozi, a déclaré à l’AFP qu’un “appel s’impose”.Le 10 janvier 2023, un aigle royal muni d’un GPS et volant à 50 km/h avait percuté une pale d’une éolienne de Bernagues, selon l’enquête sur cet incident de l’Office français de la biodiversité (OFB).L’OFB avait mis en évidence un “dysfonctionnement du système de détection des oiseaux” lors de l’approche de l’aigle, qui avait, après avoir été percuté, “chuté lourdement” au pied de l’éolienne, où il sera retrouvé six jours plus tard.- Démolition -L’oiseau, espèce protégée, était le mâle reproducteur d’un couple ayant installé son nid dès 2008 à trois kilomètres du lieu où ERL a construit ses éoliennes en 2016, selon France Nature Environnement (FNE), l’une des six associations parties civiles dans cette affaire.Le tribunal a condamné ERL et son dirigeant à verser un total de 35.000 euros à ces six associations au titre de dommages et intérêts, ainsi que 3.000 euros au titre du préjudice écologique et 1.000 à chacune pour les frais de justice.Lors de l’audience en janvier, le parquet avait réclamé 750.000 euros d’amende, dont 500.000 avec sursis, contre ERL, assortie d’une suspension d’activité avec exécution provisoire, ainsi que 150.000 euros d’amende (dont 100.000 avec sursis) contre le gérant.”Les condamnations financières, c’est une chose, et elles sont bien sévères, mais la suspension de l’activité du parc pendant un an nous remplit bien plus de joie, parce qu’il n’y aura pas d’oiseaux et de chiroptères (chauve-souris) qui vont mourir pendant cette période-là”, a réagi auprès de l’AFP Marjolaine Villey-Migraine, de la Fédération Environnement Durable (FED), en pointe dans cette affaire.”Ca va servir d’exemple, de sorte que les sociétés n’implantent pas des éoliennes n’importe où, en particulier dans les parcs naturels régionaux et dans les montagnes”, a-t-elle ajouté.”La justice vient de rappeler qu’aucun projet ne peut s’exonérer du respect du vivant. Les énergies renouvelables sont un outil essentiel de la transition énergétique mais leur déploiement doit s’effectuer sans précipitation et avec précaution,” a renchéri Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.Avocat spécialisé en environnement, Arnaud Gossement avait jugé lundi “assez triste” que partisans de l’éolien et défenseurs de la biodiversité s’affrontent devant les tribunaux, appelant à un “débat de société” sur cette question.Toujours dans ce dossier, la cour d’appel de Nîmes avait ordonné le 7 décembre 2023 la démolition des éoliennes de Bernagues pour défaut de permis de construire valide. ERL a formé un pourvoi devant la Cour de cassation, dont la décision est attendue fin avril.