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“La démocratie gagne toujours”: dix ans après le 13-Novembre, François Hollande se souvient

Le 13 novembre 2015, François Hollande se trouve au Stade de France lorsque les premières explosions retentissent à l’extérieur, début d’une soirée d'”horreur” dont l’ex-président se souvient avec émotion, dans un entretien à l’AFP.De 2012 à 2017, son quinquennat “aura été marqué par la lutte contre le terrorisme islamiste”. Dix ans après les attentats de Saint-Denis et Paris, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, M. Hollande l’assure: à la fin, “la démocratie gagne toujours”.Question: Les cérémonies de commémoration des attentats du 13-Novembre s’adressent-elles d’abord à notre pays ou aux survivants et proches des victimes tuées?Réponse: “Elles s’adressent d’abord aux survivants et aux proches des victimes. C’est le devoir que nous avons à leur égard. Ne rien oublier, savoir que les cicatrices ne sont pas refermées, qu’il y a des blessures qui ne s’effaceront jamais et que nous sommes en dette à l’égard de cette partie de notre communauté nationale qui a été touchée. Pourquoi en dette? Parce que c’est la France qui était visée, toute la France, et ce sont certaines personnes qui sont tombées. Ensuite, elles s’adressent à la France et plus qu’à la France, au monde entier, pour montrer que les démocraties sont plus fortes que les barbares ou que les totalitarismes de toutes sortes, les fanatismes.”Q: Le 13 novembre 2015, peu avant minuit, vous prenez la parole depuis l’Elysée. “C’est une horreur”, dites-vous. On vous sent très ému. R: “Oui, je le suis encore au moment où je vous parle, quand je revois ces images, parce que cette intervention à la télévision est inédite. Le président de la République ne s’exprime pas devant les Français à minuit. S’il le fait, c’est parce qu’il y a des actes d’une très grande gravité qui viennent, et qui sont même en train de se commettre. Donc, je le fais parce que je mesure ce que ça représente, des dizaines de morts, des centaines de blessés. Et les mots +c’est une horreur+ me viennent spontanément. Ce discours, je ne l’ai pas écrit. Je l’ai prononcé avec trois, quatre phrases que j’avais la volonté de donner aux Français, pour à la fois marquer ce que nous vivions, la sidération qu’ils ressentaient, et aussi l’action que je devais engager.”  Q: Dix ans après le 13-Novembre, vous y pensez encore souvent? R: “Oui, j’y pense chaque fois que je passe devant les lieux. Il se trouve que je n’habite pas si loin à Paris, et donc je passe devant les terrasses, devant le Bataclan, et je me rends aussi parfois au Stade de France. (…) Mais je n’ai pas besoin d’être forcément sur les lieux pour y songer, parce que tout mon quinquennat aura été marqué par la lutte contre le terrorisme islamiste. (…) La France, durant toutes ces années, elle a fait bloc et elle a été capable de surmonter. Et la meilleure preuve, j’évoquais le procès (des attentats du 13-Novembre, en 2021-2022 ndlr), c’est que lorsque je me suis adressé, sans qu’ils aient à répondre, aux accusés, aux terroristes, ceux qui étaient les complices ou même ceux qui ont agi, je leur ai dit: +Vous voyez, la différence, c’est que vous, vous avez attaqué, vous avez tué, vous avez assassiné des personnes innocentes. Nous, on vous juge, vous avez des avocats, vous avez le droit, vous avez un procès, eh bien c’est ça, nous avons gagné la partie. Vous êtes des individus qui ont commis l’irréparable, nous, nous sommes la démocratie, elle gagne, elle gagne toujours à la fin+.”Q: L’extension de la déchéance de nationalité que vous proposez après les attentats, le regrettez-vous?R: J’avais reçu toutes les formations politiques et parmi les demandes qui étaient faites par l’opposition de l’époque, il y avait la déchéance de nationalité, qui existe dans notre droit et qui pouvait être étendue aux doubles nationaux, même si en l’occurrence ceux qui avaient commis ces actes horribles à Paris étaient des Français qui n’avaient pas de double nationalité. Donc j’ai pris cette mesure parce qu’elle pouvait réunir (…) puis ensuite il y a eu cette interrogation: même si cette déchéance existe -et qu’elle est prononcée encore aujourd’hui, bien plus que je ne l’avais fait durant mon quinquennat- est-ce qu’elle était comprise pour ce qu’elle était? Est-ce qu’il n’y avait pas un risque que les personnes qui ont la double nationalité par naissance (…) aient le sentiment qu’ils n’étaient pas des Français comme les autres. (…) Et comme il y avait cette crainte, en tout cas ce débat, j’ai pensé que c’était mieux de retirer la mesure. Elle était faite pour unir, elle commençait à diviser.Q: Avez-vous avez finalement des regrets sur cette période? R: “Non, je n’ai pas de regrets sauf celui, toujours, qui reste à l’esprit, même si ce n’était pas ma responsabilité, de dire +Est-ce que nous aurions pu déjouer ici, là?+, chaque fois qu’il se produisait un attentat. (…) Mais je pouvais aussi dire, +on en a déjoué beaucoup, d’attentats+, dont personne n’a entendu, et heureusement, parler. (…) Est-ce que j’ai des regrets pour avoir mené la politique internationale qui était la mienne contre le terrorisme islamiste? Non, je pense que c’était, et c’est encore le devoir de la France. (…) Pas de regrets non plus dans les lois que nous avons pu faire voter, parce que ça, c’était mon interrogation. (…) Est-ce que, finalement, pour protéger les Français, on n’allait pas mettre en cause nos libertés, nos principes fondamentaux? Non, j’ai tenu bon pour que l’on trouve cet équilibre.”Q: Certains des auteurs des attentats étaient Français. N’est-ce pas aussi un échec de la République? R: “Oui, on peut dire que c’est un échec collectif. Comment n’a-t-on pas pu leur donner l’amour de leur propre pays, l’amour de leurs propres concitoyens? Comment on n’a pas pu les amener à réfléchir à ce que représente l’idée de la France plutôt que cette idée fanatique d’aller tuer ses semblables? Pourquoi? Et comment on les a laissés s’échapper, d’une certaine façon, de la République? Oui, cette question-là, on doit se la poser à bien des égards encore aujourd’hui.”

Shein s’installe à Paris sous haute tension

Malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique Shein ouvre mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris.Symbole de la portée hautement polémique de cette ouverture à 13h, au 6e étage du BHV, des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l’événement avec une “attention toute particulière”.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère.Visée par une proposition de loi anti fast-fashion, l’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Depuis son annonce début octobre, le gouvernement, la mairie de Paris, des élus, des associations et des acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Cela avant même la révélation samedi par la Répression des fraudes (DGCCRF) de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des fillettes. Shein est visé depuis lundi par une enquête du parquet de Paris et sera auditionnée par une mission d’information de l’Assemblée nationale.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et par n’importe où : dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville.- Six magasins -C’est au 6e étage que les adeptes de Shein ont rendez-vous à l’heure du déjeuner pour découvrir un espace de 1.200 m2.Frédéric Merlin, patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du  BHV depuis 2023, a assuré que les produits vendus dans ce magasin ne sont pas ceux de la “marketplace” de Shein et qu’ils répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Reste à voir si les consommateurs répondront présent. Pour les attirer, et pour tenter de juguler le mécontentement des autres marques partenaires, les achats effectués mercredi dans le magasin Shein donneront lieu à un bon d’achat d’un même montant ailleurs au BHV.La marque, qui revendique 25 millions de clients en France, est loin d’être inconnue des consommateurs : elle était en 2024 l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus, selon une étude de l’application de shopping Joko. Cinq autres magasins Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims. Les grands magasins qui les accueilleront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.Le secteur du textile et les petits commerces sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.

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Philippines: le typhon Kalmaegi tue plus de 90 personnes

Le bilan du typhon Kalmaegi aux Philippines a dépassé les 90 morts mercredi, selon des chiffres officiels compilés par l’AFP sur cette catastrophe qui a provoqué des inondations d’une rare violence.Des villes entières de la province de Cebu (centre), la plus durement frappée, ont été inondées la veille, les habitants grimpant sur les toits pour échapper aux eaux boueuses qui emportaient voitures, camions, et même d’énormes conteneurs de marchandises.Le porte-parole de Cebu, Rhon Ramos, a indiqué mercredi à l’AFP que 35 corps avaient été découverts à Liloan, municipalité de la zone métropolitaine de la capitale locale, portant le bilan régional à 76 morts.Dans la matinée, Rafaelito Alejandro, un responsable de la défense civile nationale, avait fait état de 17 morts dans le reste du pays.Le bilan total s’élève à ce stade à au moins 93 victimes.”Ce sont les grandes villes qui ont été touchées, les zones très urbanisées”, a indiqué M. Alejandro à la radio, précisant que 26 personnes étaient portées disparues.Près de 400.000 personnes avaient été préventivement éloignées de la trajectoire du typhon.Mercredi matin, l’AFP a rencontré des habitants en train de nettoyer les rues, submergées la veille. “La rivière a débordé. C’est de là que l’eau est venue”, a témoigné Reynaldo Vergara, 53 ans.”Vers 4 ou 5 heures du matin, le flot des eaux était si fort qu’on ne pouvait pas faire un pas dehors (…) rien de tel n’était jamais arrivé. Les eaux étaient déchaînées”, a-t-il dit, expliquant que le courant avait tout emporté dans sa boutique.- “Sans précédent” -Kalmaegi est arrivé par l’est du pays lundi peu avant minuit (15H00 GMT), touchant terre au niveau de la province des îles Dinagat, d’après le service météorologique national.Sur les 24 heures précédentes, 183 millimètres de précipitations s’étaient abattus sur la zone autour de la ville de Cebu, bien au-dessus de la moyenne mensuelle de 131 millimètres, a souligné auprès de l’AFP la météorologue Charmagne Varilla.La gouverneure de la province, Pamela Baricuatro, a évoqué une situation “sans précédent”.”Nous nous attendions à ce que les vents soient dangereux, mais (…) l’eau est ce qui met véritablement notre population en danger”, a-t-elle dit aux journalistes, qualifiant les inondations de “dévastatrices”.Mercredi vers 11H00 locales (03H00 GMT), Kalmaegi progressait vers l’ouest et les sites touristiques de la région de Palawan, soufflant des vents de 130 km/h, avec des pics à 180 km/h. Chaque année, une vingtaine de tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus gravement touchées.En comptant Kalmaegi, l’archipel d’Asie de l’Est a déjà atteint cette moyenne annuelle, a affirmé Mme Varilla. Et au moins “trois à cinq autres” de ces phénomènes pourraient survenir d’ici à décembre, a-t-elle prévenu.Le typhon Ragasa et la tempête Bualoi, tous deux meurtriers, avaient déjà balayé les Philippines en septembre.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.

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Climat: l’Europe prolonge le suspense avant la COP

Des heures et des heures de négociations sans fumée blanche. Les Européens n’ont pas encore scellé de compromis sur leur trajectoire climatique et une nouvelle réunion est prévue mercredi matin pour tenter d’arracher un accord avant la COP au Brésil.Les négociations se sont poursuivies quasiment toute la nuit. “Nous pensons disposer des bases nécessaires à un accord politique. Nous espérons conclure officiellement un accord” dans la matinée, a indiqué le Danemark, qui occupe la présidence tournante de l’Union européenne.Les ministres de l’Environnement des Vingt-sept doivent s’accorder à l’unanimité sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2035 – un chiffre que l’ONU leur réclame depuis des mois – et à la majorité qualifiée sur leur loi climat en 2040.La pression monte encore alors que des dirigeants du monde entier sont attendus au Brésil jeudi et vendredi, en prélude à la COP30 qui démarre le 10 novembre à Belem.Ne pas s’accorder sur 2035 avant Belem serait un “désastre” diplomatique pour l’Europe, a averti la ministre française de la Transition écologique Monique Barbut.”Les discussions sont très difficiles”, reconnaissait un diplomate mardi soir. Le Danemark s’efforce notamment de convaincre l’Italie, l’un des pays réticents.A ce stade, les Vingt-Sept n’ont pas endossé l’objectif proposé par la Commission européenne de baisser de 90% les émissions en 2040 par rapport à 1990 – l’UE en était à -37% en 2023 – , avec à la clé des transformations majeures pour l’industrie et le quotidien des Européens.La décision “doit être prise”, a martelé de son côté le ministre allemand Carsten Schneider. “Je souhaite que nos chefs d’État et de gouvernement se rendent au Brésil avec un mandat très fort, un rôle de leader clair pour l’Europe”.Le bras de fer est tendu dans une Europe qui a relégué les questions climatiques derrière les enjeux de défense et de compétitivité ces derniers mois.L’Espagne, les pays scandinaves et l’Allemagne soutiennent l’objectif de la Commission.Mais pas la Hongrie, ni la Pologne, la République Tchèque ou l’Italie, qui y voient une menace pour leur industrie.La France a quant à elle entretenu le suspense jusqu’au bout, s’attirant les foudres des organisations environnementales. Paris a successivement réclamé des garanties sur le nucléaire, le financement des industries propres, puis un “frein d’urgence” pour prendre en compte les incertitudes sur la capacité des puits de carbone (forêts, sols…) à absorber du CO2, au moment où l’état des forêts se dégrade en Europe.- “Echappatoires inutiles” -Pour rassurer les plus réticents, les négociations portent sur ces “flexibilités” accordées aux Etats, dont la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe.La Commission européenne a fait un geste début juillet en proposant d’intégrer jusqu’à 3% de ces crédits carbone dans la baisse des émissions de 90%. Insuffisant pour une série de pays, dont l’Italie ou la France, qui fixe désormais comme condition une part de 5% de crédits internationaux pour adopter l’objectif 2040.Des Etats ont aussi poussé pour inscrire dans cette loi climat une clause de révision tous les deux ans, qui permettrait d’ajuster l’objectif s’il s’avérait trop difficile à atteindre.Autant de concessions qui hérissent les organisations environnementales. “Les Etats membres ne devraient pas affaiblir” davantage les ambitions européennes avec “des échappatoires inutiles tels que les crédits carbone internationaux”, critique Sven Harmeling, du réseau d’ONG CAN Europe.Un diplomate relativise. Le compromis que l’UE pourrait adopter mercredi “ne sera pas forcément très joli”, mais “nous essayons de faire quelque chose de bien” dans le “monde réel et désordonné tel qu’il est”.Le leadership de l’Europe en matière climatique est “reconnu” par le reste du monde, a aussi assuré le commissaire européen Wopke Hoekstra, alors que l’UE vise la neutralité climatique en 2050.Sur l’échéance 2035, les pays européens avaient tenté de déminer le terrain au mois de septembre en mettant en avant une fourchette de réduction des émissions comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990.Il leur appartient désormais de formaliser cette dernière pour qu’elle devienne l’objectif contraignant qu’attend l’ONU, la “NDC” dans le jargon onusien.Très loin derrière la Chine, l’Union européenne est le quatrième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, après les Etats-Unis et l’Inde.

King Tut’s collection displayed for first time at Egypt’s grand museum

Thousands of visitors streamed through the Grand Egyptian Museum on Tuesday as almost the entire collection of King Tutankhamun’s treasures — over 4,500 artefacts — was displayed together for the first time since the young pharaoh’s tomb was discovered in 1922.Curated and conserved over nearly two decades, the collection was unveiled to the public two …

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Retraites, économies: l’Assemblée démarre l’autre marathon budgétaire pour la Sécurité sociale

L’Assemblée nationale a entamé mardi l’examen du budget de la Sécurité sociale, qui contient la suspension de la réforme des retraites mais aussi plusieurs mesures explosives, et dont l’adoption la semaine prochaine est encore très incertaine.Franchises médicales, durée des arrêts de travail,… Les discussions sur le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) s’annoncent inflammables. La gauche dénonce “un musée des horreurs”, et le RN un “copier-coller mal fagoté” d’un projet initial de François Bayrou.Le gouvernement a prévu des économies massives pour réduire le déficit de la Sécu à 17,5 milliards en 2026, contre 23 cette année.”Sans maîtrise, le système finirait par se consumer de lui-même”, a déclaré la ministre de la Santé Stéphanie Rist.Mardi soir, les députés ont entamé les débats sur le fond en supprimant l’article liminaire, tableau obligatoire des prévisions de dépenses et recettes de la Sécu pour 2025 et 2026.Un premier vote par essence politique, mais serré. Le RN, les Insoumis, les ciottistes et les communistes ont voté sa suppression, les socialistes ont majoritairement voté pour le maintenir, et les écologistes se sont abstenus.Les députés ont aussi écarté dans un vote plus large l’objectif de dépenses de l’Assurance maladie (ONDAM) 2025, la quasi-intégralité des députés PS et écologistes ayant cette fois voté la suppression.Un net coup de frein en 2026 sur ces mêmes dépenses d’assurance maladie, qui n’augmenteraient que de 1,6%, est au coeur des débats, car il supposerait 7,1 milliards d’euros d’économies par rapport à l’évolution naturelle.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a estimé que l’objectif réel de dépenses était plus élevé une fois certains transferts opérés, et assuré que le gouvernement allait débloquer “un milliard de plus à répartir entre l’hôpital, le médicosocial et France Santé”.- La CSG clé ? -Les débats sur les articles sont programmés jusqu’à dimanche soir, avant un vote sur l’ensemble du texte le 12, après deux journées de relâche en raison de l’Armistice du 11-Novembre.Selon plusieurs sources parlementaires et gouvernementale, la discussion sur la suspension de la réforme des retraites, condition de la non-censure du PS, pourrait toutefois être renvoyée au 12 novembre, avant le vote, pour permettre au maximum de députés d’être présents.Mais il faudrait pour cela les députés adoptent la partie “recettes”, dont l’examen a commencé mardi soir, et qu’ils avaient rejeté en commission. S’ils la repoussent à nouveau, l’ensemble du texte sera rejeté sans aborder la partie “dépenses” et donc la suspension de la réforme des retraites.Le budget sera quoi qu’il en soit remanié.”C’est sur le PLFSS que le sort du gouvernement se joue dans les jours qui viennent”, a résumé à l’AFP le socialiste Jérôme Guedj.Sébastien Lecornu a lui-même déclaré être prêt à certains compromis, notamment pour renoncer au gel des pensions de retraite, – casus belli pour de nombreux groupes -, et des minimas sociaux. Mais “on ne va pas mettre l’économie à terre”, a-t-il prévenu devant les députés Renaissance.Des incertitudes planent sur le financement de la suspension de la réforme des retraites (au moins 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027). Les propositions gouvernementales d’une surtaxe sur les complémentaires santé, ou d’une sous-indexation des retraites, ont été fustigées en commission.Pour remplir les caisses, le PS propose une hausse de la CSG sur les revenus du capital, mécanisme auquel Sébastien Lecornu semble ouvert, comme certains députés Renaissance ou MoDem.Le débat sur cette mesure devrait avoir lieu mercredi.Thibault Bazin (LR), rapporteur général du budget est contre, estimant qu’elle pèsera sur “les produits d’épargne de millions de Français”.”Le sujet n’est pas ce que le gouvernement accepte (…) c’est ce que vous votez entre vous”, a insisté plus largement Amélie de Montchalin, invoquant la promesse gouvernementale de renoncer à l’arme du 49.3.Les députés devront se hâter avec près de 2.500 amendements déposés (une partie sera irrecevable). Le 12 novembre, le texte sera transmis au Sénat en raison des délais constitutionnels.Si le vote a lieu, l’adoption du texte dépendra en grande partie des abstentions. A gauche d’abord, alors que le PS a pour l’instant exclu de voter.Au RN aussi éventuellement, Marine Le Pen n’ayant pas exclu la possibilité d’une abstention – tout comme celle d’un vote contre.

Décollage réussi pour la fusée européenne Ariane 6 en Guyane

Le lanceur lourd européen Ariane 6 a décollé mardi soir du centre spatial de Kourou en Guyane française avec à son bord un nouveau satellite destiné à la surveillance de l’environnement, a constaté sur place un correspondant de l’AFP.Le décollage a eu lieu à 18H02 locales (21h02 GMT), suivi de la séparation du lanceur et du satellite, 33 minutes et 51 secondes après le décollage. Il s’agit de la première étape de la mise en orbite héliosynchrone de ce satellite qui pèse plus de deux tonnes, laquelle interviendra à 693 km d’altitude. Ce type d’orbite permet au satellite de passer près des pôles et de survoler chaque point de la Terre à la même heure solaire, ce qui facilite la comparaison des images dans le temps. Cette mission est le troisième vol commercial d’Ariane 6 depuis sa mise en service l’an dernier.Nouveau lanceur lourd européen, Ariane 6 avait réalisé un vol inaugural en juillet 2024, marquant le retour d’un accès autonome à l’espace pour l’Europe, malgré l’échec de la rentrée atmosphérique de l’étage supérieur en fin de mission. Ensuite la fusée européenne a effectué deux vols commerciaux cette année : le 6 mars avec un satellite militaire et le 13 août avec un engin météorologique.Cette fois, la fusée emporte à son bord le satellite Sentinel-1D, fabriqué par Thales Alenia Space, dans le cadre du programme Copernicus, composante d’observation de la Terre du programme spatial de l’Union européenne. Il comprend un instrument radar avancé qui lui permet d’acquérir des images de la surface terrestre quelles que soient les conditions météorologiques y compris au travers des nuages. Il pourra ainsi envoyer des données d’observation de la Terre à toute heure du jour et de la nuit.Il livrera ainsi des données essentielles et précieuses aux scientifiques, autorités et institutions à travers le monde pour suivre l’évolution de la glace de mer, des icebergs et des glaciers, et pour détecter les déversements d’hydrocarbures, les déforestations et les effets du changement climatique tels que les inondations, les glissements de terrain, etc.La durée de vie prévue de Sentinel-1D est de sept ans et demi. Il doit rejoindre Sentinel-1C, lancé en décembre 2024, et remplacer Sentinel-1A, lancé en 2014 et qui approche de sa fin de vie opérationnelle.Au moins un quatrième vol commercial d’Ariane 6 est prévu d’ici la fin de l’année.A la mi-septembre, Arianespace avait révisé en baisse, à quatre contre cinq auparavant, le nombre de lancements commerciaux d’Ariane 6 en 2025, mais promis d’à peu près doubler ce chiffre en 2026.Avec ces lancements d’Ariane 6, l’Europe a retrouvé son autonomie d’accès à l’espace, crucial dans un contexte de rapprochement entre les Etats-Unis et la Russie. 

Le RN va lancer une commission d’enquête sur les comptes de la Sécu

Le Rassemblement national va lancer une commission d’enquête à l’Assemblée nationale pour “contrôler les flux financiers et la gestion interne de la Sécurité sociale”, a annoncé mardi la députée Joëlle Mélin, lors des débats budgétaires dans l’hémicycle.”Il faut contrôler les dépenses et les recettes, mais il faut aussi, et il est grand temps de le faire, contrôler les flux financiers et la gestion interne de la Sécurité sociale. Cela n’a jamais été fait”, a lancé depuis la tribune de l’hémicycle la députée des Bouches-du-Rhône, à l’occasion des débat sur le budget de la Sécu pour 2026. Elle a annoncé que le groupe présidé par Marine Le Pen ferait usage de son droit de tirage, permettant à chaque formation politique de lancer une fois par session ordinaire de l’Assemblée la commission d’enquête de son choix.”Nous ferons expliquer pourquoi la caisse famille a perdu 16 milliards d’euros en trois ans” et “pourquoi les rapports de certification font état de 30 milliards de cotisations non recouvrées au 31 décembre 2024”, a énuméré la députée. Elle a également appelé à ce que les travaux mettent en lumière “combien coûte l’immigration directement et indirectement à notre pays”, “les sommes réellement recouvrées auprès des pays étrangers dont nous soignons les ressortissants” et “pourquoi 150 milliards d’aides non contributives indispensables pour nos concitoyens les plus précaires, sont soumis à si peu de contrôles”.”Nous répondrons à toutes les questions qui seront posées dans ce cadre”, a répondu dans la soirée dans l’hémicycle la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.”Contrôler les flux financiers, la gestion interne de la Sécurité sociale, c’est effectivement une très bonne mission, c’est la mienne (…) c’est aussi la responsabilité du conseil d’administration des Urssaf (…) et c’est aussi le rôle de la Cour des comptes”, a toutefois rétorqué la ministre, arguant qu'”il n’y a pas de choses cachées”.

Le parquet de Paris enquête sur une possible “promotion du suicide” par TikTok

TikTok fait-il la promotion du suicide ? Le parquet de Paris a ouvert une enquête après le signalement d’un député pointant l’influence néfaste sur les jeunes de l’algorithme de la plateforme, qui rejette “fermement” ces accusations.L’ouverture de cette enquête intervient après la publication, en septembre, des conclusions d’une commission d’enquête parlementaire. La plateforme ultrapopulaire chez les jeunes propose un “océan de contenus néfastes”, de la violence “sous toutes ses formes”, condamnait alors la rapporteure de cette commission Laure Miller (EPR) en conférence de presse.Son président, le député Arthur Delaporte (PS), avait saisi le 11 septembre la procureure de Paris, estimant que “TikTok a délibérément mis en danger la santé, la vie de ses utilisateurs”. Ce signalement dénonce “notamment” ce qui est “considéré comme une modération insuffisante de TikTok, sa facilité d’accès par des mineurs, son algorithme élaboré susceptible de pousser les personnes vulnérables vers le suicide en les enfermant très rapidement dans une boucle de contenu dédié”, a synthétisé la procureure dans un communiqué mardi.Une enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) de la préfecture de police de Paris, a précisé Laure Beccuau.”Nous réfutons fermement les accusations”, a répliqué TikTok dans un communiqué transmis à l’AFP, en assurant proposer “plus de 50 fonctionnalités et paramètres prédéfinis spécialement conçus pour assurer la sécurité et le bien-être des adolescents”.Pour sa part, Arthur Delaporte a salué dans un communiqué “l’ouverture de cette enquête, indispensable pour approfondir et potentiellement sanctionner les multiples défaillances de la plateforme”. – “Business du sordide” -Les investigations de la BL2C portent sur plusieurs infractions possibles. Il y a dans le collimateur des enquêteurs la “propagande en faveur de produit, objet ou méthode préconisés comme moyens de se donner la mort”, délit faisant encourir la peine de 3 ans d’emprisonnement et une amende de 45.000 euros, selon la procureure.Sont aussi visées la “fourniture de plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée” (10 ans d’emprisonnement et une amende de 1 million d’euros encourus) et l'”altération du fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée” (10 ans d’emprisonnement et une amende de 300.000 euros encourus).  Les investigations concernent donc notamment “l’édition de contenus consistants notamment à la promotion du suicide”, développe Laure Beccuau.Dans une réaction à l’AFP en septembre, TikTok avait “catégoriquement” rejeté “la présentation trompeuse” de la commission, “qui cherche à faire de notre entreprise un bouc émissaire face à des enjeux qui concernent l’ensemble du secteur et de la société”.- “Contenus dangereux” -La “modération y demeure largement insuffisante, tout comme le contrôle de l’âge des utilisateurs”, insiste mardi Arthur Delaporte.”Chargé, avec Stéphane Vojetta (Renaissance), d’une mission par le gouvernement sur les enjeux émergents du numérique, nous rendrons nos conclusions au début du mois de décembre”, ajoute-t-il.La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris s’est appuyée pour lancer l’enquête sur l’analyse de la commission d’enquête parlementaire, ainsi que sur différents rapports sur la plateforme. Un rapport du Sénat en 2023 a ainsi “souligné un risque en matière de liberté d’expression, de collecte des données, et d’algorithmes offensifs dans la consultation de contenus dangereux”, rappelle Mme Beccuau. Celui d’Amnesty International en 2023 a alerté “sur les dangers de l’algorithme, jugé addictif et faisant courir des risques de passages à l’acte auto agressif chez les jeunes”, déroule la procureure de Paris. Le rapport de Viginum (service de l’État luttant contre les ingérences numériques étrangères) en février 2025 a fait état “d’un risque critique de manipulation de l’opinion publique notamment dans un contexte électoral”, pointe encore Mme Beccuau. Le parquet travaille en coopération étroite avec les différents services de l’État impliqués sur ces sujets, “notamment l’Arcom (régulateur de l’audiovisuel et du numérique) et Viginum”.Laure Miller, rapporteure de la commission d’enquête parlementaire, préconisait en septembre d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans et un “couvre-feu numérique” pour les 15-18 ans.”Il est temps que les réseaux sociaux proposent une offre distincte pour les mineurs. Et avec vérification d’âge”, a réagi Justine Atlan, directrice générale de l’association e-Enfance. pgr-sac-cac-pr/jlo/cbn