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Île d’Oléron: un conducteur blesse 10 personnes, enquête pour tentatives d’assassinats

Dix personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, percutées “volontairement” mercredi sur l’île d’Oléron par un conducteur ayant crié “Allah Akbar” au moment de son interpellation, a annoncé le parquet qui a ouvert une enquête pour “tentatives d’assasinats”.Le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pas saisi de l’affaire “à ce stade”, a précisé à l’AFP Arnaud Laraize, procureur de la République à La Rochelle, selon qui le mobile du mis en cause reste à confirmer.Les faits se sont produits vers 08H45 entre les communes de Dolus d’Oléron et Saint-Pierre d’Oléron, lorsque l’homme de nationalité française, âgé de 35 ans, a “fauché volontairement” les victimes “sur plusieurs kilomètres”, a déclaré une source proche de l’enquête.Cet “habitant d’Oléron a percuté volontairement plusieurs piétons et vélos (10 blessés dont quatre en urgence absolue) sur une route entre Dolus d’Oléron et Saint-Pierre d’Oléron”, a précisé Arnaud Laraize.Au moment de son interpellation, le trentenaire a “crié Allah Akbar” (Dieu est le plus grand, NDLR), a précisé le magistrat. “Néanmoins le mobile n’est pas confirmé et l’enquête devra le déterminer”, a-t-il insisté.- Connu pour des délits de droit commun -Le procureur attend “des éléments plus consolidés et détaillés” sur le profil du suspect avant de communiquer plus amplement sur l’affaire en fin de journée.Parmi les personnes grièvement blessées, figure la collaboratrice du député du Rassemblement national de Charente-Maritime, Pascal Markowsky, selon des parlementaires du RN.Emma Vallain, âgée de 21 ans, a été renversée alors qu’elle faisait son jogging seule, a précisé M. Markowsky sur BFMTV.Connu pour des délits de droit commun, le suspect a été placé en garde à vue pour “tentatives d’assassinats”. L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Poitiers, épaulée par les brigades de recherches de Rochefort et La Rochelle.Au moment de l’interpellation, les gendarmes ont fait usage d’un pistolet à impulsion électrique pour neutraliser le suspect, dont le véhicule venait de faire l’objet d’un incendie, a précisé une autre source proche de l’enquête.C’est un résident de Saint-Pierre d’Oléron, a indiqué à une correspondante de l’AFP le maire de Dolus d’Oléron, Thibault Brechkoff, qui a évoqué sur Facebook des accidents provoqués “délibérément” sur ces deux communes voisines. Selon le maire de Saint-Pierre d’Oléron, Christophe Sueur, cité par le quotidien Le Parisien, le trentenaire, résident du petit port de La Cotinière sur la commune, était connu pour de “nombreux dérapages”, “notamment en raison de sa consommation régulière de drogues et d’alcool”.Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a annoncé se rendre sur place “à la demande du Premier ministre” Sébastien Lecornu. Il est arrivé peu après 14H00 dans une gendarmerie de l’île, où il doit parler à la presse vers 14H30.En face de la gendarmerie, une cellule d’urgence médico-psychologique a été ouverte dans un complexe sportif pour accueillir des victimes, a constaté une correspondante de l’AFP.  

“C’est moins cher”: Shein accueille ses premiers clients au BHV

Par “curiosité” ou parce que “c’est moins cher”, de nombreux clients se pressaient dans le calme mercredi devant le BHV à Paris où Shein a ouvert son premier magasin en début d’après-midi, malgré les polémiques sur les pratiques du géant asiatique.”Mon mari ne sait pas que je suis venue, on est venu en cachette”: sous les oriflammes noir et blanc affublées des cinq lettres de la marque asiatique, Marie, femme de ménage parisienne de 43 ans, pensait que le magasin Shein ouvrirait à 10h.Elle confie venir “régulièrement” au BHV et avoir été “attirée” par Shein “parce que c’est moins cher”. Plus de 200 personnes patientaient peu après midi à l’entrée principale du grand magasin, avant que la file ne grossise pour longer toute la façade du BHV avenue de Rivoli. “Une dinguerie”, lance une passante. C’est là, face à l’hôtel de ville de Paris, que les clients doivent retirer au compte-goutte un ticket pour accéder au magasin, qui se situe au 6e étage.Des forces de polices et de gendarmerie étaient présentes pour sécuriser les lieux, assaillis par les médias dont certains étrangers et où avaient lieu des actions ponctuelles d’opposants. L’association des droits de l’enfance Mouv’enfants a notamment manifesté à renfort de pancartes “BHV ta vitrine ne doit pas cacher la honte” brandies.Une prise de parole d’élus parisiens a eu lieu également, la mairie de Paris se disant en guerre contre Shein, ainsi qu’un rassemblement du parti Les écologistes. “Honte à vous qui faites la queue”, a hurlé Kadija, militante de 33 ans contre les violences faites aux femmes, contrainte par les forces de l’ordre de passer de l’autre côté de la route, où se massent les curieux derrière des rembardes de sécurité.Vêtue d’un t-shirt blanc sur lequel elle a écrit “LA HONTE”, Patricia, 63 ans, espère aussi faire comprendre aux gens “que l’alliance BHV-Shein c’est absolument scandaleux”.- “Je suis pauvre” Diarra Younouss, 19 ans, étudiant en événementiel, est lui venu du 13e arrondissement par “curiosité” avec “toute” sa classe: “C’est important, c’est une inauguration mondiale”. Venu également trop en avance, il ne patientera finalement pas jusqu’à l’ouverture: “la flemme d’attendre”. D’autres attendront et achèteront, malgré les polémiques que soulèvent Shein, régulièrement accusé par les associations de défense de l’environnement et des droits humains, qui condamnent les conditions de fabrication, de transport des produits et de travail des sous-traitants.Face à ces controverses, et l’enquête judiciaire désormais ouverte après la vente de poupées sexuelles à l’effigie d’enfant, les clients rétorquent souvent pouvoir d’achat.”C’est vrai qu’il faut acheter français, mais ça coûte cher et les salaires n’augmentent pas, on n’est pas riche”, explique Marie. “J’ai commandé plusieurs fois sur Shein parce que je suis pauvre et je suis contente”, a ajouté Yamina, venue du 93 pour la première fois au BHV, à bientôt 60 ans. Ses “six soeurs achètent toutes sur Shein”, ajoute cette dame en invalidité.A l’inverse, Antoinette, 79 ans, retraitée parisienne et l’une des premières dans la queue, n’a jamais commandé sur Shein. La polémique des poupées ? “Ca doit exister ailleurs”, déplore-t-elle.”Je voudrais commencer mes cadeaux de Noël, j’ai vu que Shein allait ouvrir, je vais regarder autre chose au BHV”, dit-elle alors qu’exceptionnellement, tout achat chez Shein donnera droit mercredi à un bon d’achat du même montant ailleurs au BHV.Selon elle, le BHV, repris en 2023 par la société SGM de Frédéric Merlin, s’est dégradé ces dernières années: “les prix ont augmenté, c’est moins bien, on trouve moins de choses”.Plusieurs marques ont quitté le BHV, soit pour des divergences avec la SGM et des impayés, comme le Slip Français, soit dernièrement en réaction au partenariat avec Shein – comme la maison de mode agnès b. mardi. En quête d’un cadeau d’anniversaire à l’intérieur du BHV, Mila Moukbeul, auto-entrepreneure parisienne de 61 ans, ne “cautionne pas” Shein. “Mais peut-être que j’irai regarder, par curiosité, comme tout le monde”.

Malgré les polémiques, Shein a ouvert à Paris son premier magasin pérenne au monde

Shein s’est installé à Paris: malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique a inauguré mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde au BHV.C’est sous la vigilance d’un important dispositif policier que les premiers clients sont entrés dans le BHV avant d’inaugurer, peu après 13h, le magasin Shein au 6e étage de ce grand magasin au coeur de la capitale française. Plusieurs dizaines de personnes avaient fait la queue dans la matinée devant l’entrée principale du BHV, par “curiosité” ou parce que “c’est moins cher”. C’est là, face à l’hôtel de ville de Paris, que les clients ont retiré un ticket pour accéder à l’espace Shein de plus de 1.000 m2, premier magasin physique et pérenne au monde pour la marque de fast-fashion.”Shein non merci”, peuvent lire les passants de l’autre côté de la rue: en haut de l’Hôtel de Ville, sous la fenêtre de l’élu écologiste – et candidat à la mairie de Paris – David Belliard, une affiche hostile à Shein a été déployée.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère. Élus, associations et acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Dernier épisode en date: la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire. Shein a depuis assuré avoir mis en place une interdiction totale des produits de type “poupées sexuelles”. L’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et pas n’importe où: dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville.”Une erreur stratégique” et “un danger”, a déploré mercredi le ministre de la Ville, Vincent Jeanbrun, sur TF1.Son collègue à l’Industrie, Sébastien Martin, a lui dénoncé sur Public Sénat chez Shein “une stratégie (…) d’agressivité qui est aussi une politique d’attaque de nos valeurs”, avant de pointer du doigt en creux le BHV.”Le BHV fait entrer le loup dans la bergerie”, s’est alarmé le co-président de l’organisation patronale Impact France, Pascal Demurger, sur Franceinfo, pour qui “le low-cost, c’est le chômage”.  Frédéric Merlin, le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du BHV depuis 2023, a rétorqué que “Shein, c’est 25 millions de clients en France”, mercredi sur RTL, opposant la popularité du géant asiatique aux griefs des responsables politiques. – Bientôt cinq autres magasins Shein -Si Shein est autant décrié, outre les accusations de recours à des sous-traitants sous-payés et des pratiques supposées néfastes pour l’environnement, c’est aussi parce qu’il est accusé de causer la ruine du secteur du textile et des petits commerces.Ces derniers sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.Frédéric Merlin assure que les produits vendus dans ce magasin répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Cinq autres boutiques Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims.Les grands magasins qui les hébergeront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.

Dénoncer son marchand de sommeil contre une régularisation: le calvaire des sans-papiers

Logé dans un appartement insalubre et dangereux, Alphonse s’est résolu à porter plainte contre son marchand de sommeil en dépit de sa situation irrégulière en France. Après un long combat, l’Ivoirien est en voie de régularisation en vertu de la dernière loi immigration. Un cas rare.Les fils électriques qui serpentaient sur les murs suintants, les cafards et les rats qui tenaient compagnie à Alphonse et le filet d’eau qu’il devait partager avec les autres locataires appartiennent au passé. Désormais, l’Ivoirien, employé en CDI dans un restaurant, dit marcher la “tête haute”. En novembre 2024, Alphonse pourtant habitué à raser les murs, a osé dénoncer à la police ses conditions de vie dans l’un des nombreux “hôtels” insalubres situé à quelques mètres du touristique Vieux-Port de Marseille où il vivait depuis près de trois ans. Son propriétaire, visé par une vaste enquête notamment pour “soumission de personnes vulnérables à des conditions d’hébergement indignes” a été placé en détention provisoire. Et Alphonse dort désormais dans un studio confortable. Sans papier, Alphonse qui ne connaissait personne, n’a pas hésité quand, à son arrivée en janvier 2022, on lui a proposé un toit en échange du paiement d’un droit d’entrée de plusieurs centaines d’euros et d’un loyer mensuel de 300 euros. Payés cash, mais sans autres formalités administratives. Certes les WC sont dans un tel état que “c’est compliqué” de les utiliser, certes il doit se résoudre à faire 45 minutes de transport en commun pour se doucher chez un compagnon d’infortune en raison des coupures d’eau, certes c’est dangereux, énumère-t-il pudiquement à l’AFP, mais c’est “toujours mieux que la rue”.C’est finalement un arrêté municipal pour péril imminent, provoquant son évacuation de force, qui l’incitera quelques mois plus tard, avec l’aide d’associations, à sortir de l’ombre.- “Conflit de loyauté” -Outre la peur de se jeter dans la gueule du loup et de se faire arrêter au commissariat en raison de leur situation irrégulière, les sans-papiers sont en proie à “un conflit de loyauté et beaucoup ne veulent pas porter plainte car leur logeur est la seule personne à leur avoir proposé un toit”, explique Cyrille Guiraudou dont l’association locale œuvre à l’accompagnement aux Droits liés à l’habitat.Inscrit dans la loi de janvier 2024, à la suite d’un amendement déposé par le sénateur communiste Ian Brossat, le dispositif prévoit de délivrer une carte de séjour pendant la durée de la procédure pénale, aux étrangers victimes de “marchands de sommeil” ayant déposé plainte, afin “justement de rassurer les victimes face à ces peurs”, relève l’avocate d’Alphonse, Clara Merienne. Mais pour son client comme pour la trentaine d’autres dossiers défendus par les associations à Marseille, ville gangrénée par le mal logement, force est de constater que la loi peine à être appliquée.  Seuls de “fragiles” récépissés leur permettant de rester sur le territoire ont été délivrés par la préfecture des Bouches-du-Rhône après des recours devant le tribunal administratif, au lieu d’un titre de séjour, déplorent l’avocate et les associations.La situation ne semble pas meilleure ailleurs: en Seine-Saint-Denis, où réside une population particulièrement précaire, quinze personnes ont obtenu un titre de séjour, selon la préfecture. Sur l’ensemble du territoire, leur nombre demeure inconnu, l’organe statistique du ministère de l’Intérieur, la DGEF, refusant de communiquer des chiffres. La préfecture des Bouches-du-Rhône n’a également pas répondu à l’AFP.- “Terreur” -Les étrangers en situation irrégulière sont pourtant les proies toutes désignées des loueurs sans scrupules: “si les locataires se rebellent contre leur propriétaire pour se plaindre, des gros bras leurs sont envoyés. Ils ne peuvent que se soumettre, conscients que des dizaines d’autres personnes attendent dehors leur place”, confie sous anonymat une source familière de ces dossiers”Il règne une atmosphère de terreur”, à la manière d’un “système mafieux avec un fort sentiment d’impunité des marchands de sommeil”, poursuit cette source.”La loi devait permettre de diminuer le pouvoir de nuisance des marchands de sommeil, mais ce que l’on constate c’est qu’il ne se passe rien ou presque. Les récépissés que l’on a obtenus, on les a arrachés”, s’insurge Margot Bonis juriste au Réseau hospitalité à Marseille.Des agents en préfecture qui ignorent l’existence même de la loi, ne savent pas comment procéder ou encore qui demandent de nouveaux documents à chaque rendez-vous, des policiers qui refusent de prendre les plaintes: la responsable d’association a essuyé en près de deux ans de nombreux revers. Interrogé, le ministère indique pourtant avoir “mis en place des formations à destination de toutes les préfectures” sur la mise en oeuvre de ces dispositions.”L’avantage des migrants, pour les marchands de sommeil, comme pour l’Etat, c’est qu’ils ne se plaignent pas et ne connaissent pas leurs droits”, relève sarcastique Margot Bonis.

Sous haute tension, Shein ouvre à Paris son premier magasin pérenne au monde

Malgré les sanctions administratives et l’enquête judiciaire ouverte pour la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le géant de l’e-commerce asiatique Shein ouvre mercredi son premier magasin physique et pérenne au monde à Paris.Signe de la portée hautement polémique de cette ouverture à 13H, au 6e étage du BHV dans le centre de la capitale française, des forces de police étaient présentes dès mardi soir autour du magasin, la préfecture de police suivant l’événement avec une “attention toute particulière”.L’arrivée de la plateforme, fondée en 2012 en Chine et désormais basée à Singapour, cristallise les tensions autour de la régulation du commerce en ligne et de la mode jetable ultra-éphémère.Dernier épisode en date: la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur son site internet constatée par la Répression des fraudes, qui a déclenché un tollé politique et l’ouverture d’une enquête judiciaire. Shein a depuis assuré qu’elles avaient été retirées de la plateforme et avoir mis en place une interdiction totale des produits de type “poupées sexuelles”. Visée par une proposition de loi anti fast-fashion, l’entreprise a déjà écopé cette année en France de trois amendes pour un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies, fausses promotions, informations trompeuses et non-déclaration de microfibres plastiques.Depuis son annonce début octobre, le gouvernement, la mairie de Paris, des élus, des associations et des acteurs du secteur textile français ont fustigé son implantation en France.Jusqu’ici exclusivement disponible en ligne et dans des magasins éphémères, l’entreprise franchit mercredi une étape stratégique avec son implantation durable. Et pas n’importe où: dans un emblématique symbole du commerce parisien, le BHV, un joyau art déco situé face à l’hôtel de ville parisien.”Une erreur stratégique” et “un danger”, a déploré mercredi le ministre de la Ville, Vincent Jeanbrun, sur TF1.  Son collègue à l’Industrie, Sébastien Martin, a lui dénoncé chez Shein “une stratégie (…) d’agressivité qui est aussi une politique d’attaque de nos valeurs”, avant de pointer du doigt en creux le BHV: “certains acteurs économiques devraient remettre un petit peu de morale dans leur action, y compris les magasins qui décident d’accueillir ces rayons-là”, a-t-il dit sur Public Sénat.”Le BHV fait entrer le loup dans la bergerie”, s’est alarmé le co-président de l’organisation patronale Impact France, Pascal Demurger, sur Franceinfo, pour qui “le low-cost, c’est le chômage”.  Frédéric Merlin, le patron de la Société des grands magasins (SGM), propriétaire du  BHV depuis 2023, a rétorqué que “Shein, c’est 25 millions de clients en France”, mercredi sur RTL, opposant la popularité du géant asiatique aux griefs des responsables politiques. – Bientôt cinq autres magasins Shein -Si Shein est autant décrié, outre les accusations de recours à des sous-traitants sous-payés et des pratiques supposées néfastes pour l’environnement, c’est aussi parce qu’il est accusé de causer la ruine du secteur du textile et des petits commerces.Ces derniers sont particulièrement touchés par la déferlante de produits conçus en Asie, majoritairement en Chine. En 2024, 4,6 milliards de colis à moins de 150 euros ont été importés dans l’UE. Le nombre de ces colis, exemptés de droits de douane, double tous les deux ans au rythme actuel.Frédéric Merlin a déjà assuré que les produits vendus dans ce magasin ne sont pas ceux de la “marketplace” de Shein et qu’ils répondent aux normes européennes.Avant même l’arrivée de Shein au BHV, plusieurs marques françaises ont fui le grand magasin, dénonçant un partenariat en contradiction avec leurs valeurs et leurs intérêts. L’intersyndicale des salariés y est également opposée.Reste à voir si les consommateurs répondront présent. Selon une étude de l’application de shopping Joko, Shein était en 2024 l’enseigne de mode où les Français ont dépensé le plus. Cinq autres boutiques Shein ouvriront en province prochainement à Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims. Les grands magasins qui les hébergeront ne seront plus des Galeries Lafayette mais des “BHV”, le groupe Galeries Lafayette ayant rompu son contrat avec la SGM pour ne pas être associé à Shein.

Death toll tops 100 as Philippines digs out after typhoon

The death toll from Typhoon Kalmaegi in the central Philippines climbed past 100 on Wednesday as the devastating impact on Cebu province became clearer after the worst flooding in recent memory.Floodwaters described as unprecedented had rushed through the province’s towns and cities a day earlier, sweeping away cars, riverside shanties and even massive shipping containers. Cebu …

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Dix ans après, la lente reconstruction des survivants et proches de victimes du 13-Novembre

Le soir du 13 novembre 2015, leur vie a basculé. Eva et Bilal ont été grièvement blessés. Stéphane, Eric, Aurélie, Sophie ont perdu un fils, une fille, un compagnon, un père. Une décennie après ces attentats, ils se confient.”J’ai une énorme cicatrice au bras”, décrit Eva, 35 ans, pull rouge à manches longues sur les épaules. L’été, la Parisienne sent les regards “inquisiteurs” et a songé à la chirurgie réparatrice, mais “sur les peaux noires, c’est un peu compliqué”. “Ca fait dix ans, elle fait aussi partie de moi”, juge la trentenaire, qui raconte publiquement son histoire pour la première fois.  Le vendredi 13 novembre 2015, Eva fête l’anniversaire de sa meilleure amie au bar La Belle Equipe. Elle fume en terrasse avec trois copines lorsque les jihadistes sèment la mort. Le souvenir du “silence effroyable” entre les deux rafales est toujours présent. Les commandos du groupe Etat islamique abattent 21 personnes, dont leur ami, Victor Muñoz. Elle prend “entre 4 et 5” balles sur la partie gauche du corps, son pied notamment est touché, sa jambe amputée en-dessous du genou.Aujourd’hui, Eva, qui porte une prothèse, va “plutôt bien” même si “la vie n’est pas facile tous les jours”. “C’est compliqué d’avoir confiance en son corps, en soi, aussi bien pour le travail que pour trouver quelqu’un”, explique cette jeune femme qui suit une formation pour un projet d’entrepreneuriat au Sénégal.Elle retourne boire des verres en terrasse. Mais “plus jamais de dos”. – “Encore très fragile” -A l’approche du 13 novembre 2025, l’AFP s’est entretenue avec une dizaine de rescapés ou proches de victimes de ces attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés près du Stade de France à Saint-Denis, sur les terrasses et au Bataclan à Paris. Pour se reconstruire, certains ont trouvé refuge dans l’écriture, ont témoigné dans des écoles, des liens entre victimes se sont tissés. Souvent, ils appréhendent la date anniversaire.   “Elle nous hante tout le temps”, explique Bilal Mokono, précisant avoir “toujours très mal dormi” depuis ce soir-là. Blessé par un kamikaze près du Stade de France, ce quinquagénaire reçoit chez lui, en banlieue parisienne, dans son fauteuil roulant. Il raconte avoir perdu l’usage de ses jambes après l’attentat car son “cerveau ne reconnaît plus” qu’il a des jambes, “comme un appareil connecté, la connexion Internet s’est barrée”. Il n’entend toujours “plus rien” de l’oreille gauche, avec un bras droit “toujours très fragilisé”.Au Stade de France, la seule personne tuée s’appelait Manuel Dias, 63 ans. “Je trouve que c’est important de marquer les 10 ans”, témoigne sa fille, Sophie Dias. “L’absence est là tous les jours et la difficulté, on la vit au quotidien. Et ça, il ne faut vraiment pas l’oublier”, exhorte celle qui parle longuement de ce “papa unique”.”Je suis encore très fragile”, confie la quadragénaire, pour qui il est “impossible de prendre les transports en commun, de [s]e rendre au cinéma par exemple, de manger sur une terrasse”.Vous avez peur que votre père soit oublié? “Complètement”, répond-elle, sans hésiter.A l’inverse, Fabien Petit, beau-frère de Nicolas Degenhardt, fauché à 37 ans par 13 balles de fusils d’assaut sur la terrasse de la Bonne Bière, comme quatre autres personnes, anticipe l’oubli. “On ne va pas vivre que sur le 13 novembre”, estime-t-il, évoquant notamment “plein d’actes de barbarie” qui se sont déroulés depuis en France. Fabien pense aller “mieux” même si “les larmes” montent en parlant de ce drame. “On a été suivis par un psychologue, psychiatre, pour moi. Il y a un moment donné, ça n’allait pas du tout, j’avais des idées noires”, se remémore-t-il. “Le procès nous a fait du bien aussi”.  – “Je vais bien” -Les dix mois de procès, en 2021-2022, aboutissant notamment à la condamnation à la perpétuité incompressible de Salah Abdeslam, seul membre vivant des commandos, Aurélie Silvestre les a racontés de manière “assez intime” dans “Déplier le coeur” (Editions du Seuil), son deuxième livre sur le 13-Novembre.Son compagnon, Matthieu Giroud, a été tué au Bataclan, comme 89 autres personnes.  “Quand on est impacté par un attentat, il y a une déflagration qui est telle que tout s’envole. J’ai l’impression qu’écrire, ça me permet de récupérer un peu les débris et de les mettre ensemble”, développe-t-elle.”Dans les circonstances qui sont les miennes, je vais bien, je vais très bien. Après, ce n’est évidemment pas simple. J’élève seule deux enfants dont le père a été assassiné”, assène-t-elle, le regard vif.  “Ma petite fille qui est là ne le connaîtra jamais puisqu’il est mort quand j’étais enceinte d’elle”, ajoute Aurélie.Ce soir d’octobre, dans une librairie du 13e arrondissement, elle est venue assister au lancement du livre d’Arthur Dénouveaux, “Vivre après le Bataclan” (Editions Cerf).Aujourd’hui, “80% de mon paysage affectif est composé de victimes”, avec qui “on peut rire très fort, on peut pleurer aussi”, souligne Aurélie. Elle raconte son histoire dans des classes et en prison.    – “+Vous serez seul+” -Quand la fille d’Eric Ouzounian, Lola, 17 ans, est morte au Bataclan, un psy l’a prévenu: “Vous ne ferez pas le deuil et vous serez seul”. “Dix ans après, c’est toujours aussi juste. On ne fait pas le deuil d’un enfant”, constate, autour d’un café et d’une cigarette, ce journaliste de 60 ans.En 2015, il avait refusé de se rendre à l’hommage aux Invalides, critiquant, dans une tribune au Huffington Post, la “lourde responsabilité” de l’Etat, qui avait laissé se développer, affirmait-il, des “zones de désespoir”, des “+quartiers sensibles+”, d’où étaient originaires certains jihadistes, et mené une “politique désastreuse” au Moyen-Orient, notamment en Syrie.Aujourd’hui, il estime que les conditions de vie dans ces quartiers ne se sont pas améliorées et leur population “toujours” aussi “méprisée par la République”. Et Eric de déplorer que “ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande” n’aient admis avoir “mis le pays en danger” par “des actions de politique étrangère inconsidérées”.    Interrogé par l’AFP, François Hollande lui a répondu, rappelant que ces jihadistes n’avaient pas visé “n’importe quel lieu”: un stade, des terrasses de café, une salle de spectacle. “Nous sommes la liberté, la vie en commun, le pluralisme. C’est ça qui est insupportable pour les terroristes”, estime l’ancien président. Rescapé de La Belle Equipe, Roman témoigne notamment pour que, dans la mémoire collective, on ne se souvienne pas uniquement du massacre au Bataclan.”Parfois, on se sent oublié”, regrette cet homme de 34 ans, assis en terrasse d’un café parisien.Le programme de recherche “13-Novembre” a mis en évidence un “effondrement des références au Stade de France et aux terrasses” comme lieux des attentats du 13-Novembre identifiés par la population française, au fil des années, rappelle l’historien Denis Peschanski et le Bataclan reste le lieu le plus cité, malgré une forte baisse.      Quelques années après, Roman, lui, est devenu prof. “Je me suis dit qu’enseigner l’histoire-géo, c’était important pour ne pas que ça se reproduise et transmettre aux jeunes ce qui nous est arrivé aussi à travers l’Histoire.” 

‘No one could stop it’: Sudanese describe mass rapes while fleeing El-Fasher

Sudanese mother Amira wakes up every day trembling, haunted by scenes of mass rapes she saw while fleeing the western city of El-Fasher after it was overrun by paramilitaries.Following an 18-month siege marked by starvation and bombardment, El-Fasher — the last army stronghold in the western Darfur region — fell on October 26 to the …

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