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Cédric Jubillar face aux accusations de ses anciennes compagnes

Soumis aux coups de boutoir des témoignages accablants de sa mère et d’anciens codétenus, Cédric Jubillar ne devrait pas avoir de répit jeudi à son procès pour meurtre, où seront entendues des ex-compagnes, auxquelles il aurait également confié avoir tué sa femme Delphine.En ce 12e jour d’audience devant la cour d’assises du Tarn, les deux ex-petites amies du peintre-plaquiste de 38 ans seront les derniers témoins, très attendus, de ce procès médiatique, avant l’interrogatoire récapitulatif de l’accusé, vendredi.A Jennifer, sa dernière petite amie, Cédric aurait confié “à plusieurs reprises” cette année avoir “étranglé” sa femme, une fois sur le canapé et une autre fois derrière, à l’intérieur de la maison du couple à Cagnac-les-Mines.Interrogée en juillet dernier par les enquêteurs, la jeune femme, qui avait rencontré l’accusé avant son incarcération et avait ensuite entretenu une relation amoureuse au parloir de la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, a affirmé aux gendarmes que Cédric avait même mimé sur elle le geste de l’étranglement, en lui disant: “Si tu me trompes, tu vas finir à côté d’elle”.- Des confessions en question -L’ouvrier en bâtiment, accusé du meurtre de son épouse de 33 ans, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, a toujours nié être responsable de la disparition mystérieuse de l’infirmière. Son corps n’a jamais été retrouvé. Selon l’un de ses avocats, Alexandre Martin, il a nié avoir “fait quelque aveu que ce soit” à Jennifer, qui sera entendue jeudi après-midi. Cédric Jubillar avait néanmoins tenté d’appeler la trentenaire plusieurs fois le 4 septembre en lui laissant un message “réponds quand je t’appelle, tu as peur de quoi?” selon l’avocat de Jennifer. Le parquet a classé sans suite une enquête pour subornation de témoin.Sa petite amie précédente sera également auditionnée sur des révélations que Cédric Jubillar lui aurait faites.  Séverine, avec laquelle il s’était affiché sur Facebook peu de temps après la disparition, secouant son entourage, sera entendue dans la matinée.Mercredi, la mère de Cédric, Nadine, s’est dite “choquée” lorsqu’elle avait appris que son fils vivait aussi rapidement une “aventure” avec une autre femme. Cette quadragénaire, rencontrée lors d’une battue destinée à retrouver des traces de Delphine en avril 2021, a été longuement évoquée mercredi, lors de l’audition devant la cour d’un ancien codétenu de Cédric Jubillar, surnommé “Marco”.Placé à l’isolement à la maison d’arrêt de Seysses en 2021 dans une cellule voisine de celle du peintre-plaquiste, l’ancien prisonnier, désormais en liberté et résidant au Portugal, a dit avoir rencontré à plusieurs reprises Séverine. Selon ses propos, l’accusé lui aurait confié s’être “débarrassé” du corps de Delphine “à la ferme qui a brûlé”, près du village de Cagnac-les-Mines où résidait le couple.A l’occasion de la sortie de prison de Marco, Cédric Jubillar lui aurait, toujours selon cet ancien codétenu, transmis des courriers, dont certains à destination de sa petite amie de l’époque. Il aurait demandé à Marco d’aller s’assurer que l’emplacement du corps de Delphine était sûr, mais également d’incriminer l’amant de son épouse pour faire réorienter l’enquête vers lui.Marco a également affirmé que Séverine, au cours de leurs échanges, lui aurait rapporté une menace proférée par Cédric: “Elle m’a dit qu’il lui avait dit une fois: +je me suis débarrassé de la première, ça ne me coûte rien de me débarrasser de la deuxième+”.- “Des blagues” -Questionné sur les propos souvent décousus de son ancien codétenu, le mis en cause a assuré que “95% de ce qu’il dit est faux”, concédant toutefois avoir dit à Marco ainsi qu’à Séverine qu’il avait placé le corps de Delphine près de la ferme brûlée évoquée dans leurs témoignages. Des “blagues” selon lui. Les fouilles entreprises autour de cette ferme n’ont rien donné.Un temps placée en garde à vue pour recel de cadavre avant d’être relâchée sans être inquiétée, Séverine a déclaré aux enquêteurs qu’il lui “avait dit plusieurs fois qu’il avait fait disparaître son épouse, mais toujours sur le ton de la rigolade”, selon un document judiciaire.

Lecornu écarte la dissolution, Macron promet un Premier ministre d’ici vendredi soir

Après deux jours de nouvelles tractations avec les partis signant la fin de sa “mission”, Sébastien Lecornu a écarté mercredi l’hypothèse d’une dissolution et Emmanuel Macron a promis de nommer un Premier ministre d’ici vendredi soir.Encore 48 heures maximum de sursis pour Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi, plongeant un peu plus le pays dans la crise politique. Interrogé au journal de 20H00 de France 2, au sortir d’un entretien d’une heure à l’Elysée avec le chef de l’Etat, M. Lecornu a fait le compte-rendu de ses consultations avec les forces politiques.”J’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient et que je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures”, a déclaré M. Lecornu sur la chaîne publique.Emmanuel Macron a confirmé ensuite qu’il nommerait un Premier ministre dans ce délai. Un de ses proches n’excluant pas que le gouvernement soit aussi connu d’ici vendredi soir, sans certitude.Interrogé sur la possibilité qu’il soit lui-même reconduit à Matignon, Sébastien Lecornu a dit qu’il ne courait “pas après le job” et que sa mission était mercredi soir “terminée”.”J’ai tout essayé”, a-t-il lâché en se présentant en “moine-soldat”, sans exclure totalement d’être renommé à son poste, dont il a démissionné lundi. Il a esquissé les contours d’une future équipe “complètement déconnectée des ambitions présidentielles”, comme lui-même, après avoir fustigé ces derniers jours “les appétits partisans” qui ont selon lui précipité sa chute.- “Trouver un chemin” -A propos de la réforme impopulaire des retraites, que même son auteure Elisabeth Borne a proposé de suspendre pour obtenir une non censure des socialistes, il a affirmé qu’il fallait “trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme”.Cette suspension coûterait en 2027 “pas moins de trois milliards d’euros”, a-t-il estimé, sans donner les chiffres pour la seule année 2026 qui sépare de l’élection présidentielle. Concernant cette ouverture sur ce totem macroniste, le camp présidentiel est loin d’être unanime. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa “gêne” de voir son camp “renoncer aux grandes réformes que nous avons faites”. Le parti Horizons d’Edouard Philippe – après avoir lancé une bombe mardi en réclamant une présidentielle anticipée – a manifesté une opposition catégorique à cette suspension.De son côté, la droite en fait une “ligne rouge”, selon l’entourage du patron des Républicains Bruno Retailleau.La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron, acculé de toutes parts depuis la démission précoce du gouvernement lundi, et dont une expression se fait toujours attendre. Jeudi soir, il présidera la cérémonie d’entrée au Panthéon de Robert Badinter, une parenthèse dans la crise actuelle.Interrogé sur les appels à la démission du président, y compris dans son propre camp, Sébastien Lecornu a estimé que ce n’était “pas le moment de changer”. “Cette institution présidentielle, elle doit être protégée, préservée”, a-t-il insisté.Il a promis qu’un projet de budget pour 2026 pourrait être présenté en Conseil des ministres lundi, date butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement. Mais il “ne sera pas parfait” et devra être débattu, a admis M. Lecornu, réitérant son renoncement à utiliser l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, pour redonner la main au Parlement.- “Plaisanterie” -Reçus dans la matinée à Matignon, les socialistes continuent de réclamer un Premier ministre de leur camp. Le PS a toutefois pris acte du renoncement au 49.3 et d’un “assouplissement de la trajectoire budgétaire”, avec un déficit 2026 pouvant aller jusqu’à 5% du PIB au lieu de 4,7%.Si le locataire de Matignon était de nouveau issu du camp présidentiel, il s’agirait d’une “ultime provocation”, a tonné la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.Evacuée par M. Lecornu, la dissolution est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. “Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution (…) La plaisanterie a assez duré”, a martelé Marine Le Pen depuis le Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).De son côté, la France insoumise s’indigne: “Si on lit entre les lignes on comprend qu’il n’y aura pas de Premier ministre de gauche”, a estimé son coordinateur Manuel Bompard. Les insoumis continuent de réclamer le départ du chef de l’Etat. Mais la motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’Assemblée, a été jugée irrecevable. pol-far-lum-ama-are/jmt/ib/jpa

Lecornu écarte la dissolution, juge possible la nomination d’un Premier ministre d’ici vendredi soir

Après deux jours de nouvelles tractations avec les partis signant la fin de sa “mission”, Sébastien Lecornu a écarté l’hypothèse d’une dissolution, estimant que “la situation permet” à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre “dans les 48 prochaines heures”.Le chef du gouvernement démissionnaire, toujours en sursis, n’a pas annoncé de suspension de la réforme impopulaire des retraites, réclamée par la gauche et qui divise son camp, mais s’est dit favorable à un “débat” sur “la réforme” dont il reste cependant à trouver le “chemin”.Sébastien Lecornu s’exprimait au journal de 20H00 de France 2 après avoir rendu compte à Emmanuel Macron de ses consultations des forces politiques pour tenter de trouver une issue à la crise politique.”J’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient et que je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures”, a déclaré M. Lecornu sur la chaîne publique.Interrogé sur la possibilité qu’il soit lui-même reconduit à Matignon, il a dit qu’il ne courait “pas après le job” et que sa mission était mercredi soir “terminée”. “J’ai tout essayé”, a-t-il lâché en se présentant en “moine-soldat”, sans exclure totalement d’être renommé à son poste, dont il a démissionné lundi.- “Trouver un chemin” -A propos de la réforme impopulaire des retraites, que même son auteure Elisabeth Borne a proposé de suspendre pour obtenir une non censure des socialistes, il a affirmé qu’il fallait “trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme”.Cette suspension coûterait en 2027 “pas moins de trois milliards d’euros”, a-t-il estimé, sans donner les chiffres pour la seule année 2026 qui sépare de l’élection présidentielle. Concernant cette ouverture sur ce totem macroniste, le camp présidentiel est loin d’être unanime. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa “gêne” de voir son camp “renoncer aux grandes réformes que nous avons faites”. Le parti Horizons d’Edouard Philippe – après avoir lancé une bombe mardi en réclamant une présidentielle anticipée – a manifesté une opposition catégorique à cette suspension.De son côté, la droite en fait une “ligne rouge”, selon l’entourage du patron des Républicains Bruno Retailleau… La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron, acculé de toutes parts depuis la démission précoce du gouvernement lundi, et dont une expression se fait toujours attendre.Interrogé sur les appels à la démission du président, y compris dans son propre camp, Sébastien Lecornu a estimé que ce n’était “pas le moment de changer”. “Cette institution présidentielle, elle doit être protégée, préservée”, a-t-il insisté.Il a promis qu’un projet de budget pour 2026 pourrait être présenté en Conseil des ministres lundi, date butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement. Mais il “ne sera pas parfait” et devra être débattu, a admis M. Lecornu, réitérant son renoncement à utiliser l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, pour redonner la main au Parlement .- “Plaisanterie” -Reçus dans la matinée à Matignon, les socialistes continuent de réclamer un Premier ministre de leur camp. Si le locataire de Matignon était de nouveau issu du camp présidentiel, il s’agirait d’une “ultime provocation”, a tonné la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.Le PS a toutefois pris acte du renoncement au 49.3 et d’un “assouplissement de la trajectoire budgétaire”, avec un déficit 2026 pouvant aller jusqu’à 5% du PIB au lieu de 4,7%.Evacuée par M. Lecornu, la dissolution est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. “Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution (…). La plaisanterie a assez duré”, a martelé Marine Le Pen depuis le Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).De son côté, la France insoumise s’indige: “Si on lit entre les lignes on comprend qu’il n’y aura pas de Premier ministre de gauche”, a estimé son coordinateur Manuel Bompard. Les insoumis continuent de réclamer le départ du chef de l’Etat. Mais la motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’Assemblée, a été jugée irrecevable. pol-far-lum-ama-are/jmt/ib

“Ma mission est terminée”: ce qu’il faut retenir de l’interview de Lecornu

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a déclaré mercredi soir que sa mission de négociateur était “terminée”, et que cela devrait permettre à Emmanuel Macron de nommer un chef de gouvernement d’ici vendredi soir.Ce qu’il faut retenir de son interview au 20H00 de France 2.- “Un Premier ministre dans les 48 prochaines heures” -A l’issue de deux jours d'”ultimes négociations” menées à la suite de sa démission, Sébastien Lecornu a jugé qu'”il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution”.”Je sens qu’un chemin est possible encore, il est difficile et j’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient”, “je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures.”- Vers un débat sur les retraites -Le Premier ministre démissionnaire n’a pas éclairci quelles avancées permettent de lui dire qu’un compromis est possible alors que les partis ont multiplié les lignes rouges contradictoires.”Je vois bien que, en tout cas je l’ai dit au président de la République, il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites”, a-t-il dit. Face à la demande de la gauche qui demande a minima la suspension de la retraite à 64 ans, “vous aurez du mal à siffler en disant +non, non, circulez, y a rien à voir+”.Une suspension coûterait aux finances publiques “pas moins de trois milliards d’euros en fonction du périmètre” en 2027.- Un budget prêt pour lundi -Un projet de budget pour 2026 pourra être présenté en conseil des ministres lundi, date-butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement, mais il “ne sera pas parfait”.”C’est un budget dans lequel même il y a beaucoup à débattre parce que c’est un budget qui avait été plutôt imaginé aussi pour que le débat ait lieu”, a expliqué Sébastien Lecornu qui, démissionnaire, n’a pas voulu en commenter le contenu.- “Je ne cours pas après le job” -Emmanuel Macron pourrait-il le renommer à Matignon ? “Je ne cours pas après le job”, a répondu ce fidèle soutien du président.”Je suis un moine soldat, ce soir ma mission est terminée”, a-t-il ajouté, en référence aux ultimes négociations que lui avait confié le chef de l’Etat lundi après sa démission. “J’ai tout essayé”, mais pas tout réussi “de toutes les évidences”, a-t-il lâché.Il n’a toutefois pas totalement exclu de se succéder à lui-même.Celui qui est tombé juste après la formation de ses ministres en raison de divisions internes a aussi dit: “Si j’ai un regret sur la composition du gouvernement, c’est que j’ai désormais l’intime conviction que l’équipe qui devra prendre les responsabilités dans les temps à venir, quelle qu’elle soit (…), devra être une équipe qui est complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”.Et il a pris soin de préciser que lui n’était “pas” candidat à l’Elysée.

Vingt ans de prison requis contre le “parrain” d’un réseau prostituant des mineures

Treize condamnations à de la prison ferme ont été requises mercredi devant le tribunal correctionnel de Toulouse contre de jeunes proxénètes qui exploitaient des adolescentes de 14 à 16 ans, dont une peine de vingt ans contre le cerveau de cette “industrie de la souffrance”.Dans un dossier où comparaissent jusqu’à vendredi quatorze prévenus, et avant que huit mineurs ne soient jugés ultérieurement par le tribunal pour enfants, le procureur Tristan Lamouille n’a requis qu’une seule relaxe, à l’encontre d’un prévenu accusé d’avoir été un “prête-nom” sans qu’il soit démontré sa réelle implication.A l’opposé, il a requis vingt ans d’emprisonnement, maximum de la peine encourue devant un tribunal correctionnel en état de récidive, contre Olivier Habchi Hamadouche, 29 ans. Déjà condamné dans une autre affaire à 25 ans de réclusion pour des faits d’enlèvement et séquestration suivis de mort, il opérait depuis sa cellule de prison à Béziers. Cette peine doit être assortie d’une période de sûreté de dix ans et d’une amende de 150.000 euros, a-t-il également requis, compte tenu du caractère “extrêmement lucratif” du réseau de proxénétisme dans lequel il exerçait un “rôle central” et un “mode de contrôle rigide” qui justifient, selon le magistrat, qu’on puisse le qualifier de “parrain”.L’enquête de gendarmerie qui l’a mené devant le tribunal a permis de montrer qu’un premier réseau, créé depuis sa cellule par M. Habchi Hamadouche, a exploité plusieurs mineures, parfois âgées de 14 ans, avant qu’un deuxième réseau mené par d’anciens complices prenne son indépendance en utilisant le même mode opératoire, au cours des années 2023 et 2024.- “Entreprise” -Des peines allant d’un à sept ans de prison ferme ont été requises pour douze des hommes jugés, pour la plupart âgés d’une vingtaine d’années, en fonction de leur degré d’implication et de leur rôle dans l’un ou l’autre réseau.Même si certains d’entre eux ont dit à l’audience avoir pris conscience des souffrances infligées aux victimes, d’autres se sont présentés en protecteurs ou ont minimisé leur rôle, tandis que le principal prévenu, surnommé “Mowgli”, a parlé d’une “entreprise” faisant appel à des “personnes consentantes”.Le représentant du ministère public a dénoncé dans son réquisitoire une “industrie de la souffrance”, exploitant de très jeunes filles, le plus souvent suivies par l’Aide sociale à l’enfance, “justement parce qu’elles sont vulnérables”.Il a rappelé qu’il s’agissait d’adolescentes âgées de 14 à 16 ans, parfois “polytraumatisées” et “en difficulté psychologique” du fait de leur parcours personnel, des victimes que l’on retrouve désormais dans de nombreux dossiers du même type, a expliqué M. Lamouille, égrainant pour en témoigner plus de 80 prénoms cités dans des procédures similaires, rien qu’en région toulousaine, ainsi que leur âge, de 12 à 17 ans.- Forcées à continuer -“Il est difficile de se représenter les dégâts que peut produire la succession de trente rapports sexuels en 24h pour des adolescentes, difficile également de se représenter le désespoir de celles qui veulent arrêter” et que l’on force à continuer, a déclaré M. Lamouille, évoquant la peur qui irrigue ce dossier avec “onze victimes potentielles, mais seulement cinq parties civiles”.Du côté de ces dernières, Me Jonathan Bomstain, mandaté par une administratrice ad hoc désignée pour s’occuper des intérêts d’une des jeunes filles victimes, a décrit l’état de “dissociation de la personnalité” de cette dernière. Entrée dans un des deux réseaux à 14 ans, elle a retrouvé sa famille, “maigre, sale, désorientée, des piercings sur les tétons”, avec d’un côté “aucune pudeur” et de l’autre des “comportements d’enfant” comme “reprendre la tétine” ou “mettre ses pyjamas” de petite fille.”Votre décision est attendue”, a lancé en guise de conclusion le procureur, évoquant les services sociaux souvent dépassés qui guettent la réponse de la justice face à un phénomène en pleine croissance mais aussi les réseaux criminels qui veulent savoir s’il “est plus rentable de trafiquer de la drogue ou des mineures”.Jugement attendu vendredi. 

Au procès de Cédric Jubillar, le témoignage incriminant de sa mère

Malgré son amour pour son fils, la mère de Cédric Jubillar, parfois en larmes, a livré mercredi un témoignage incriminant pour l’accusé, exprimant ses doutes sur la culpabilité du peintre-plaquiste et regrettant de “ne pas avoir pris plus au sérieux” les menaces de mort qu’il avait proférées à l’encontre de Delphine avant la disparition de l’infirmière.Au onzième jour du procès, au cours d’une longue audition marquée par de nombreuses hésitations et des soupirs, Nadine Jubillar a été amenée à raconter cette matinée de décembre 2020, quelques semaines avant la disparition de sa belle-fille, où son fils lui aurait dit: “J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver.””Si j’avais pris plus au sérieux cette phrase, on n’en serait pas là”, a lâché Nadine Jubillar, évoquant sa “culpabilité”, d’abord de “ne pas avoir été capable” de s’occuper de Cédric enfant, qu’elle a eu à l’âge de 16 ans et qui a été placé à plusieurs reprises, puis de ne pas avoir “donné plus d’importance” à cette déclaration.”Je n’ai pas compris la portée de ses mots au départ, j’ai mis ça sur le ton de la colère”, a-t-elle dit, ajoutant: “aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir donné plus de sens à cette phrase”, qu’elle avait déjà livrée aux enquêteurs.”Qu’auriez-vous fait de plus ? Vous auriez tout fait pour l’empêcher de la tuer ?”, a demandé Me Laurent Nakache-Haarfi, avocat de parties civiles. “Ce sont vos mots, pas les miens”, a-t-elle répliqué.- “J’étais en colère” -“J’étais en colère mais c’est pas pour autant que j’ai tué Delphine”, a déclaré en fin de journée le peintre-plaquiste de 38 ans, qui a toujours nié être l’auteur du meurtre dont il est accusé devant les assises du Tarn. Le corps de l’infirmière n’a pas été retrouvé, en plus de quatre ans de recherches.Vêtu d’un pull noir, qu’il a retiré pendant l’audience, Cédric Jubillar avait conservé le silence pendant l’audition de sa mère mais a répondu aux questions après le témoignage d’un ancien codétenu qui a affirmé qu’en prison, l’accusé lui avait confié avoir “pété les plombs”, “vrillé”, et s’être “débarrassé” de son épouse.”Ça reste de l’ironie, certes de mauvais augure mais c’était une blague”, a-t-il insisté après ce témoignage, agité de tremblements nerveux. Selon ses avocats, il leur avait “demandé” de ne pas poser de questions à sa mère.- En quête de “vérité” -Nadine Jubillar, 54 ans, a été plongée dans l’affaire judiciaire et médiatique dès l’annonce de la disparition de sa belle-fille de 33 ans, quand Cédric lui a demandé, le 16 décembre 2020 au matin, de venir s’occuper des enfants au domicile du couple.Elle s’est depuis portée partie civile, “pas en tant que maman de Cédric mais en tant que mamie de Louis et Elyah”, les enfants du couple Jubillar, âgés de 11 et six ans. “Aujourd’hui, tout ce qui compte, c’est le bien-être de ces petits et la vérité”, a-t-elle déclaré.Cherchant d’abord fréquemment ses mots, essuyant une larme au moment d’évoquer l’enfance chaotique de son fils, qui le fixait, Nadine Jubillar a reconnu avoir eu “un doute”, peu après la disparition. Dès le lendemain, la belle-mère de l’infirmière avait déclaré aux gendarmes: “J’espère juste que mon fils ne lui a rien fait.”Vêtue d’un ensemble bleu roi, la quinquagénaire a aussi parlé de sa “tristesse” lorsqu’elle a appris que l’accusé avait proféré auprès d’autres personnes des menaces similaires à l’encontre de sa femme, avant la nuit de la disparition. “Je croyais que j’étais la seule”, a ajouté cette mère qui se “serait bien passée” de porter le même nom que son fils.Questionnée par les avocats généraux à propos d’une confrontation avec son fils, la quinquagénaire a raconté que Cédric n’avait pas “vacillé” à l’évocation de ces menaces: “J’étais pratiquement à genoux devant lui, à le supplier” mais il a répété “j’ai rien fait, c’est pas moi”.Face aux enquêteurs, et à nouveau au procès, Cédric Jubillar a parlé de plusieurs pistes pour expliquer la disparition de sa compagne, évoquant un départ “en Syrie” pour rejoindre le groupe Etat islamique. Des théories abandonnées par les enquêteurs et qu’il utilise “pour se couvrir”, a estimé sa mère, la voix étranglée.

“Assumez votre acte”, lance Gisèle Pelicot à l’accusé dans le déni

“A quel moment je vous ai donné le consentement ? Jamais !”, a lancé Gisèle Pelicot à Husamettin Dogan. Avant d’ajouter, face à un accusé qui s’enfonce dans le déni malgré des preuves vidéos accablantes: “Assumez votre acte, j’ai honte pour vous !”.Depuis un an et le verdict d’Avignon où 51 hommes dont son ex-mari avaient été condamnés, celle qui est devenue un symbole des violences sexuelles faites aux femmes n’avait plus pris la parole.Depuis lundi, ses entrées et sorties de la cour d’assises d’appel du Gard sont couvertes d’applaudissements, hommage populaire à une femme qui a redit mercredi: “Que les victimes n’aient jamais honte de ce qu’on leur a imposé par la force”.Chemisier blanc, gilet noir et blanc, Gisèle Pelicot, bien droite, la parole posée et affirmée, commence: “J’ai le sentiment d’être allée au bout de cette épreuve qui a duré cinq ans, je souhaite ne jamais retourner dans un tribunal de ma vie. Moi, le mal est fait, il va falloir que je me reconstruise sur cette ruine. Je suis en bonne voie”.”Bien évidemment, Monsieur Pelicot est responsable de ma souffrance, mais Monsieur Dogan et les 50 autres aussi”, a ajouté cette femme de 72 ans aujourd’hui. “La seule victime, c’est moi ! En aucun cas vous n’êtes victime de monsieur Pelicot, assumez votre acte, j’ai honte pour vous !”- Icône “malgré” elle -Elle a aussi évoqué le “tsunami” familial qu’a déclenché l’affaire et dit “comprendre la souffrance” de sa fille Caroline Darian. Cette dernière a porté plainte contre son père qu’elle accuse de l’avoir agressée sexuellement et a publiquement reproché à sa mère de ne pas la soutenir, remettant en cause son statut “d’icône” des luttes féministes.A ce sujet, “arrêtez de dire que je suis une icône. C’est malgré moi. Je suis une femme ordinaire qui a levé le huis clos”, a lancé Gisèle Pelicot.Depuis lundi Husamettin Dogan, le seul à avoir fait appel de sa condamnation en première instance à neuf ans de prison, continue de nier toute intention de la violer.Même après la diffusion mercredi matin d’une douzaine de courtes vidéos tournées par Dominique Pelicot ce fameux 28 juin 2019 où l’accusé s’est rendu à leur domicile de Mazan.On y voit l’accusé réaliser plusieurs actes sexuels sur une Gisèle Pelicot en sous-vêtements, portant des sandales et parfois un bandeau sur les yeux, totalement inerte et ronflant parfois fortement. Husamettin Dogan et Dominique Pelicot chuchotent pour éviter de la réveiller. A aucun moment, la victime ne manifeste la moindre activité.Interrogé par la cour, l’accusé, un ex-ouvrier de 44 ans, a fermement maintenu: “J’ai fait un acte sexuel, j’ai jamais violé personne”, “c’est lui le manipulateur, c’est pas moi. C’est lui qui m’a attiré là-bas”. Disant avoir été “sous l’emprise” de Dominique Pelicot, il explique être resté car il se sentait menacé.Ses avocats ont ensuite tenté d’appuyer sur le point central de leur défense, l’intentionnalité: “Vous aviez conscience de commettre un viol ?”. “S’il avait dit: +Viens, je vais te filmer, on va la violer+, je serais jamais allé là-bas.”- Peine alourdie ? -Mais pour Gisèle Pelicot: “Toute sa vie, il sera violeur” et il n’a ni fait demi-tour ni dénoncé la situation.”Ce procès doit être un procès ordinaire. C’est celui d’Husamettin Dogan”, a ensuite plaidé Stéphane Babonneau, l’un de ses avocats, assurant qu’il “n’a jamais été question pour Gisèle Pelicot de réclamer vengeance, la tête d’un homme”. Mais “juste qu’on reconnaisse ce dont elle a été victime. Qu’on ne remette plus en cause son vécu” comme cela est trop souvent le cas pour les victimes de viol.Puis son autre avocat, Antoine Camus, s’est adressé aux neuf jurés populaires et aux trois magistrats: “La peine est à revoir”, sous-entendant qu’il fallait, selon lui, alourdir celle prononcée à Avignon. Car, “une victime endormie, on n’y touche pas”.Jeudi matin, le procès se terminera avec le réquisitoire puis les plaidoiries de la défense et enfin le verdict. En première instance, 12 ans de prison avaient été requis contre l’accusé qui, poursuivi pour “viols aggravés”, risque un maximum de 20 ans de réclusion.

“Je censure tout”, “la plaisanterie a assez duré”, juge Marine Le Pen

La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a déclaré mercredi qu’elle “censurerait” le gouvernement, même si elle est favorable à une suspension de la réforme des retraites.”Je suis heureuse de cette suspension (de la réforme des retraites) si elle intervient”, a-t-elle déclaré à la presse, en marge d’une visite au sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).Pour autant, “je censure tout. Là, maintenant, stop. La plaisanterie a assez duré”, a ajouté Mme Le Pen. “On fait courir les Français derrière des ba-balles, tout ça pour gagner du temps. C’est inadmissible”.”Je censurerai tous les gouvernements, jusqu’à obtenir la dissolution”, a-t-elle précisé plus tard lors d’une conférence de presse, assurant qu'”aucun” scénario ne la ferait changer d’avis.Au sujet de la réforme des retraites, “elle sera suspendue, le problème ne se pose plus”, a-t-elle affirmé.”Je suis un peu étonnée de la manière dont cette suspension est annoncée” par l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne, a-t-elle souligné peu avant dans les allées du sommet, y voyant le signe que “la fébrilité semble avoir saisi l’intégralité des membres de ce gouvernement.”Quant au Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, il est “bien optimiste” quand il prédit que la perspective d’une dissolution de l’Assemblée nationale s’éloigne, a-t-elle encore estimé, jugeant un retour aux urnes “tout à fait inévitable”.”J’attends une dissolution (de l’Assemblée nationale). Ou une démission (du président), ça m’irait bien aussi. Je ne suis pas trop exigeante, mais c’est ou l’un ou l’autre au choix du président” Emmanuel Macron, a poursuivi la présidente des députés RN. “Maintenant, on siffle la fin de la récréation. Et le début de la campagne.””Je pense que nous pourrons faire, s’il y a des élections, un excellent résultat”, a-t-elle assuré lors de la conférence de presse.Si le RN n’a pas de majorité absolue, “à ce moment-là, eh bien, on constituera cette majorité. Il peut y avoir des chances pour qu’il y ait un certain nombre de ces élus qui viennent de LR”, a déclaré Mme Le Pen, écartant les “LR macronisés”, dont Bruno Retailleau.”Il y a incontestablement des LR qui sont totalement macronisés, qui sont prêts à tout pour pouvoir rester au gouvernement pour ne rien y faire, d’ailleurs”, a-t-elle estimé.Pour elle, “il y a ceux qui disent: +Jamais d’accord avec le RN+. Et puis, il y a ceux qui disent: +Ecoutez, à un moment donné, on est dans une situation où, honnêtement, on se sent plus près du RN que du PS ou de Macron+”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Bretagne: une association alerte sur la pollution des plages en hiver

“La pollution continue l’hiver”: l’association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) a alerté mercredi sur la pollution aux bactéries des plages bretonnes, au-delà de la saison estivale, estimant qu’il s’agissait d’un “enjeu de santé publique”.De novembre 2024 à juin 2025, l’association a mené un “programme de sciences participatives”, baptisé Qualiplage, qui a suivi neuf plages à travers quatre départements bretons.Les prélèvements ont été réalisés par des bénévoles selon un protocole identique à celui des autorités sanitaires, afin de vérifier si la pollution aux bactéries indicatrices d’une pollution fécale (Escherichia coli, entérocoques intestinaux) perdurait au-delà de la période surveillée par l’Agence régionale de santé (ARS) qui mène des prélèvements entre fin mai et septembre. “Des plages ont montré toute l’année des niveaux de pollution importants”, a souligné Maëlle Turriès, chargée de mission mer et littoral de l’association, lors d’une conférence de presse sur la plage de Lerret à Kerlouan (côte nord du Finistère), où la baignade est interdite depuis dix ans.Certaines plages sont même plus polluées l’hiver que pendant la saison estivale, selon l’association, qui souligne “une corrélation” avec la pluviométrie.Cette corrélation pointe “très probablement vers une pollution d’origine agricole”, explique Christophe Le Visage, vice-président d’ERB, alors que la Bretagne concentre 6,5 millions de porcs et plus de 80 millions de volailles sur ses terres.”Si la pollution venait des stations d’épuration, elle serait continue”, estime M. Le Visage, qui fait l’hypothèse d’un lessivage des terres agricoles sur lesquelles sont épandues lisier et fumier.Les bénévoles ont d’ailleurs mené des prélèvements dans les cours d’eau, en amont des stations d’épuration, où ils ont trouvé des niveaux de pollutions importants.”En termes de bactéries, un cochon c’est l’équivalent de trente humains”, rappelle M. Le Visage.  Sur les plages les plus fréquentées l’hiver par les adeptes de sports nautiques (surf, longe-côte, paddle, etc.), ERB plaide pour que les collectivités locales prolongent la surveillance de la qualité de l’eau de baignade, au-delà de l’été.”Il y une préoccupation de santé publique”, souligne Mme Turriès.ERB diffuse depuis l’an dernier son propre classement des plages françaises sur le site www.labelleplage.fr. Ce classement “n’est pas représentatif de la qualité des eaux de baignade” et “ne doit en aucun cas être considéré comme un classement valide et officiel”, avait critiqué l’ARS Bretagne en avril 2025.

Macron ne nommera pas de Premier ministre mercredi, le PS exige des garanties sur les retraites

Le futur Premier ministre ne sera pas connu mercredi: Emmanuel Macron laissera le démissionnaire Sébastien Lecornu s’exprimer à 20H pour rendre compte des ultimes négociations menées avec les partis dont le PS, qui dit n’avoir reçu “aucune assurance” sur la suspension de la réforme des retraites.La “seule expression de l’exécutif” attendue mercredi soir sera celle du Premier ministre démissionnaire au JT de France 2, a-t-on affirmé à l’AFP dans l’entourage du chef de l’Etat.Le président de la République, acculé de toutes parts depuis la démission précoce du gouvernement lundi, n’entend donc pas prendre la parole ni publier de communiqué dès mercredi pour tirer les conclusions de ces consultations, voire nommer un Premier ministre.Qui sera le futur chef du gouvernement ? M. Lecornu souhaite que “cessent les rumeurs et les fausses informations” sur son éventuelle reconduction, a fait savoir son entourage dans l’après-midi, alors qu’il recevait les dirigeants des groupes parlementaires du socle commun.Plusieurs médias évoquaient notamment l’hypothèse de voir ce fidèle du président renommé à son poste, dans le cadre d’un potentiel accord de non-censure avec le PS. Une option immédiatement démentie par le premier secrétaire du parti Olivier Faure, qui l’a qualifiée sur X “d’intox” venue de l’Elysée.Reçus dans la matinée à Matignon, les socialistes continuent d’orienter leurs exigences sur la suspension de la réforme des retraites. “Au moment où nous parlons, nous n’avons aucune assurance sur la réalité de cette suspension”, a déclaré M. Faure. De quoi tempérer l’optimisme affiché un peu plus tôt par Sébastien Lecornu, avant le début de ses rencontres avec les socialistes, communistes et écologistes.Sur le perron de Matignon, il avait estimé que la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale s'”éloign(ait)” grâce à une “volonté” des partis de s’entendre sur un budget avant la fin de l’année. – “Un leurre” -Mais si le PS a pris acte du renoncement du Premier ministre à recourir au 49.3 et d’un “assouplissement de la trajectoire budgétaire” – avec un déficit 2026 pouvant aller jusqu’à 5% du PIB au lieu des 4,6% voulus par François Bayrou- , ils font de la suspension de la réforme des retraites une exigence non négociable.Afin que ce ne soit pas un “leurre”, Olivier Faure a aussi demandé que la suspension comprenne à la fois l’âge légal (actuellement à 62 ans et neuf mois, et qui doit être porté à 64 ans) et l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation de 42 à 43 ans pour pouvoir partir à la retraite à taux plein.Toute la question est de savoir si cette ouverture sur ce totem macroniste, faite mardi soir par Elisabeth Borne qui avait elle-même fait adopter la réforme en 2023 lorsqu’elle dirigeait le gouvernement, engage l’ensemble de l’exécutif.D’autant que le camp présidentiel est loin d’être unanime : le ministre démissionnaire des Finances, Roland Lescure, a rappelé qu’une telle suspension coûterait “des centaines de millions (d’euros) en 2026 et des milliards en 2027”. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé sa “gêne” de voir son camp “renoncer aux grandes réformes que nous avons faites” alors que le parti Horizons d’Edouard Philippe – après avoir lancé une bombe mardi en réclamant une présidentielle anticipée – a manifesté une opposition catégorique à cette suspension.De son côté, la droite en fait une “ligne rouge”, selon l’entourage du patron des Républicains Bruno Retailleau… Mais plusieurs députés LR ont regretté publiquement cette prise de position, indiquant que la question de la censure leur revenait à eux seuls.- Le RN “censure tout” -Quant au casting pour Matignon, la gauche revendique toujours la nomination d’un Premier ministre de son camp. S’il était de nouveau issu du camp présidentiel, il s’agirait d’une “ultime provocation”, a clamé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier.En toile de fond, le spectre de la dissolution continue de planer. Elle est toujours réclamée à cor et à cri par le Rassemblement national, qui a décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. “Je censurerai tous les gouvernements jusqu’à obtenir la dissolution (..). La plaisanterie a assez duré”, a martelé Marine Le Pen depuis le Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).De son côté, La France insoumise appelle au départ du chef de l’Etat. Mais sa motion de destitution d’Emmanuel Macron, soumise au Bureau de l’Assemblée, a été jugée irrecevable. La présidente des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, a assuré que son groupe censurerait “tout gouvernement qui continuerait la politique macroniste”, estimant qu’Olivier Faure n’obtiendrait “que des miettes” en négociant avec M. Lecornu.pol-far-lum-ama/sde/swi