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La ligne ferroviaire Paris-Milan en souffrance face aux conséquences du changement climatique

Symbole de la difficile adaptation des infrastructures au changement climatique, la ligne ferroviaire Paris-Milan est coupée depuis lundi en raison d’une coulée de boue dans les Alpes françaises, tout juste trois mois après sa réouverture en grande pompe après 19 mois d’interruption.Cette fois-ci, c’est un orage violent provoqué par les fortes chaleurs qui est responsable du sinistre. Les pluies ont provoqué une coulée de boue recouvrant les voies en gare de Modane (Savoie), dernière ville desservie avant la frontière italienne, ainsi qu’une crue historique d’un torrent de la vallée de la Maurienne.Fin août 2023, un autre épisode d’intenses précipitations après une période de sécheresse avait provoqué un éboulement gigantesque, le plus important depuis 1978 pour le réseau SNCF, coupant la ligne dans cette vallée savoyarde pendant plus d’un an et demi.La zone, identifiée depuis longtemps par SNCF Réseau comme géologiquement fragile, devient le symbole du défi de l’adaptation au changement climatique auquel est confronté le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire.Plus aucun train ne peut rouler entre les gares de Saint-Michel-Valloire et Modane, coupant ainsi la seule liaison pour les trains à grande vitesse entre la France et l’Italie. – Végétation et pluie -SNCF Voyageurs et Trenitalia, qui exploitent à eux deux cinq allers-retours par jour entre Paris et Milan, ont été contraints d’interrompre leur service.Le nettoyage, débuté mardi matin, et la décrue, doivent permettre de dégager la voie pour constater l’étendue des dégâts et déterminer la durée de l’interruption.Le sujet de l’adaptation au changement climatique a été élevé au rang de priorité il y a environ trois ans chez SNCF Réseau.L’entreprise publique travaille avec des scientifiques pour appliquer des modèles climatiques et évaluer les vulnérabilités de l’infrastructure. Le but est de se projeter dans une France réchauffée de 2,7 degrés d’ici 2050 et même 4 degrés en 2100, en s’appuyant sur la trajectoire de référence adoptée par le gouvernement français.A l’heure actuelle, deux grandes menaces ont été identifiées: la végétation, qui pousse davantage avec un climat plus chaud, et les précipitations, qui entraînent inondations et retrait-gonflement d’argile dans les sols, endommageant les rails.La végétation nécessite une taille plus régulière – d’autant plus avec l’abandon du glyphosate – et attire en plus du gibier, parfois percuté par les trains. – Dégâts considérables -Les crues et pluies diluviennes provoquent des dégâts considérables, comme en octobre lors du passage de la tempête Leslie qui a entrainé l’interruption des trains entre Lyon et Saint-Etienne (centre-est de la France) empruntés par 20.000 passagers par jour pendant près de trois semaines.Le problème est mondial. Début novembre, les trains à grande vitesse entre Madrid et Valence n’ont pas pu rouler pendant 15 jours après les inondations catastrophiques qui ont touché Valence le 29 octobre. La chaleur peut aussi engendrer des perturbations en raison de la dilatation des rails et des caténaires, conduisant à réduire la vitesse des trains, ou parfois même à des ruptures caténaires avec à la clef de longues interruptions de circulation.Mardi, SNCF Réseau a toutefois indiqué ne pas avoir mis en place de mesure de réduction de vitesse.  L’orage en vallée de Maurienne a également endommagé plusieurs habitations, commerces et bâtiments publics, une centaine de caves ayant été inondées. Côté axes routiers, après plusieurs fermetures en soirée, seule une départementale restait fermée mardi.Dans les Hautes-Alpes, la commune de Val-des-Prés, dans le Briançonnais, a été touchée: sept habitations et une partie du camping ont été inondés, selon les pompiers, et une route nationale coupée par des coulées de boue.

La santé libérale dans la rue pour réclamer “des tarifs décents”

“Des tarifs décents pour une santé de qualité”: des centaines de soignants libéraux ont bravé la canicule mardi à Paris pour protester contre “le blocage” de la revalorisation de leurs honoraires et autres mesures d’économies face au dérapage budgétaire de l’Assurance maladie.Munis de bouteilles et de ventilateurs miniatures, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, pharmaciens et médecins se sont rassemblés à 11H00 sur l’esplanade des Invalides, dans une allée ombragée, pour participer à ce mouvement de contestation interprofessionnel initié par 13 organisations syndicales réunies au sein du collectif des #SoignantsTrahis.Un slogan commun “des tarifs décents pour une santé de qualité” s’élève sur des ballons suspendus à des ficelles, d’autres s’étirent sur des banderoles pour chaque profession concernée par le plan d’économies du gouvernement qui prévoit notamment de reporter au 1er janvier 2026 les hausses de tarifs initialement prévues au 1er juillet 2025.- Respect des contrats -“Ne mordez pas la main de ceux qui vous soignent”, “nous ne sommes pas des bouche-trou”: sous la tente des chirurgiens-dentistes de France (CDF), Catherine Mojaisky rappelle qu’une convention signée en 2023 prévoyait des revalorisations des actes des spécialistes en chirurgie orale. “A quoi bon faire des contrats s’ils ne sont pas respectés ?”, questionne-t-elle.”On aimerait que le contrat soit respecté”, abonde Gwendoline Chevalier, kinésithérapeute à Rennes, rappelant qu’un avenant avait été signé il y a deux ans actant une première vague d’augmentation des tarifs en juillet 2025, deux autres en juillet 2026 et 2027.Venus en force, les kinésithérapeutes “refusent de porter le chapeau” du dérapage économique. “On est énervé au point que la canicule ne nous fait pas peur”, fulmine Sébastien Guérard, kinésithérapeute et président des Libéraux de santé.”L’acte moyen est à 17,50 euros la demi-heure”, rappelle-t-il, souhaitant la mise en place de “compléments d’honoraires pris en charge par les complémentaires santé”.Les libéraux de la santé rappellent à la sénatrice Corinne Imbert, aux députés Karl Olive, Guillaume Garot et Agnès Firmin-Le Bodo, que les mesures d’économies sont prises en réponse à une situation budgétaire dont ils ne sont pas responsables. Arrivée en train de Marseille, Laura Esentato, kinésithérapeute de 31 ans, se dit “en colère” contre “une mauvaise gestion” des dépenses en santé: “C’est comme si pendant six mois je ne paie pas mes impôts parce que j’ai trop dépensé en jeux vidéo!”.Le cortège se dirigeait vers le ministère de la Santé, où il était prévu d’arriver à 15H00.- Trahison -Une autre colère anime les syndicats de pharmaciens d’officines: le projet gouvernemental de baisser à un taux compris entre 20 et 25% le plafond de remises commerciales consenties par les fabricants aux pharmacies sur les médicaments génériques.Actuellement, les remises sont plafonnées à 40% maximum du prix du générique.Celles-ci étant déclarées auprès de l’Assurance maladie, l’Etat peut voir quel industriel a accordé des rabais et lui demander ensuite des baisses de prix.La baisse des prix résultant de celle des remises va avoir une répercussion sur les emplois en officines et risque d’aggraver les pénuries de médicaments, alertent les syndicats de pharmaciens qui dénoncent “une trahison inacceptable du gouvernement”. Ces ristournes constituent un élément de la rémunération des pharmaciens, représentant “un tiers de notre marge”, a indiqué à l’AFP Guillaume Racle, conseiller économie pour l’Uspo, qui évalue le manque à gagner à 600 millions d’euros en cas de plafonnement des remises à 20%, soit “30.000 euros par officine”.”Aujourd’hui, l’Etat surpaye les médicaments chers et sous-paye des médicaments matures”, résume ce pharmacien, observant que “1% des médicaments (en volume) coûtent 42% des dépenses de médicaments de ville”.Le coût moyen des traitements évalués comme n’apportant aucun bénéfice clinique supplémentaire par rapport à ce qui existe “progresse depuis 2021 ainsi que leur dépense totale, alors qu’il diminuait dans le passé”, reconnaît l’Assurance maladie dans son rapport annuel sur les coûts et les économies de santé.

Grèce: les compagnies de croisière mises à contribution pour accoster à Mykonos et Santorin

La Grèce a introduit mardi une taxe de 20 euros par passager pour les paquebots de croisière accostant dans deux des îles les plus prisées des touristes, Santorin et Mykonos, qui frôlent l’engorgement.”Comme le prévoit la loi, la taxe sera appliquée à Santorin, Mykonos et sur d’autres îles dans une moindre mesure”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère des Finances. Ce seront les compagnies de croisière qui paieront ces taxes dans un premier temps et qui devraient les répercuter ensuite sur les prix des billets payés par les passagers, de plus en plus nombreux à opter pour ce mode de vacances.L’an dernier, les députés grecs avaient adopté cette mesure afin de tenter de réguler les arrivées sur des îles où l’affluence touristique met les infrastructures à rude épreuve, comme ces deux territoires très en vue de l’archipel des Cyclades, en mer Égée. En haute saison, du 1er juin au 30 septembre, la taxe s’élève à 20 euros par passager pour Mykonos et Santorin, et à 5 euros pour les autres îles grecques. L’État grec espère collecter jusqu’à 50 millions d’euros par an et ainsi rénover les infrastructures nécessaires sur les îles, notamment les ports qui ne sont souvent pas adaptés pour accueillir simultanément plusieurs bateaux d’envergure.- Expansion des croisières -En Grèce, où le tourisme continue d’être en plein essor, le secteur des croisières est lui aussi en expansion.Le nombre de passagers de bateaux de croisière a ainsi grimpé de 13,2% en 2024 par rapport à 2023, pour atteindre 7,9 millions, selon l’Association hellénique des ports, qui estime que cette “croissance significative devrait se poursuivre”.Santorin, perchée sur un volcan, a accueilli 1,34 million de passagers l’an dernier. Mykonos, l’île des stars et de la fête, en a reçu 1,29 million. Soit une augmentation respectivement de 4% et 8,4% par rapport à 2023. L’instauration de cette taxe ne semble pour l’instant pas dissuader les paquebots de croisière puisque le 1er juillet quatre bateaux transportant environ 8.400 passagers étaient attendus à Santorin, d’après le programme publié par les autorités portuaires. A l’instar d’autres destinations très touristiques, Santorin, célèbre dans le monde entier pour ses couchers de soleil, frise la saturation par endroits.Embouteillages, manque d’eau en haute saison, difficulté dans la gestion des déchets et même éboulement sur la caldeira, encombrée de constructions, ont poussé les autorités à agir. Certains habitants et commerçants se plaignent également de la pollution que créent ces paquebots et du fait que les passagers dépensent peu d’argent lorsqu’ils débarquent des navires pour quelques heures seulement.Un plafond de 8.000 passagers de navires de croisière par jour y a été instauré.- Concurrence déloyale -Mais l’entrée en vigueur de la nouvelle taxe n’est pas du goût de certains professionnels du tourisme.Dans une lettre adressée vendredi au ministre de la Marine Vassilis Kikilias, le président de l’Autorité portuaire de Mykonos, Athanassios Kousathanas-Megas, a demandé “un report” dans la mise en place de cette taxe.Il a notamment dénoncé une “concurrence déloyale”, car certaines îles bénéficient de tarifs moins élevés. En mai, la directrice générale adjointe de l’Association internationale des compagnies de croisières, Julie Green, avait tenté de faire taire les critiques adressées à ce secteur.”Le tourisme de croisière représente seulement 2% des volumes touristiques mondiaux, mais il a un impact économique significatif”, avait-elle fait valoir à l’occasion du forum annuel Posidonia sur le tourisme maritime.”Nous devons redéfinir le débat: les croisières ne sont pas la cause du surtourisme”, avait-elle jugé, avançant qu’en Grèce, cette activité générait deux milliards de dollars de revenus par an.En 2024, le nombre de touristes en Grèce a encore fortement augmenté pour atteindre 40,7 millions de personnes, soit une hausse de 12,8% par rapport à 2023, selon la Banque de Grèce.En Italie, Venise a instauré en 2024 un système d’entrée payante à 5 euros pour visiter la ville à la journée. L’an dernier, 29 jours de grande affluence, entre avril et juillet, étaient concernés par cette taxe, mais en 2025 ce sont 54 jours qui sont prévus.

L’Europe surprise par un début d’été caniculaire

La canicule précoce qui frappe l’Europe de l’Ouest et du Sud s’étend mardi vers le nord, exposant les populations françaises et néerlandaises à des températures dont elles n’ont pas l’habitude de se protéger.Paris, connue pour sa densité urbaine et son manque d’espace verts, bascule à midi en alerte rouge, pour la première fois depuis cinq ans: 38°C sont attendus, les voitures polluantes interdites et le sommet de la Tour Eiffel est fermé.Sur l’ensemble du pays, où les températures vont osciller entre 35 et plus de 40°C sur la majeure partie du territoire avant un répit prévu mercredi, plus de 1.300 écoles mal équipées vont fermer totalement ou partiellement.Conséquence attendue du réchauffement climatique provoqué par la combustion des énergies fossiles, les canicules surviennent avant même les vacances scolaires – en France, la rentrée de septembre 2023 avait aussi été frappée d’une vague de chaleur tardive.Au Pays-Bas, les écoles de Rotterdam et du Brabant occidental ont fermé à midi, selon des horaires qualifiés de “tropicaux”, alors que la barre de 38°C, très rare dans ce pays au climat océanique, est annoncée.Chez les voisins allemands, pays continental plus chaud et aux vacances estivales plus courtes, les écoliers peuvent bénéficier en revanche du “hitzefrei”, le congé pour cause de chaleur, habitude remontant au XIXe siècle. Cologne se prépare à 38°C et Berlin attend 37°C.”Cet événement est inhabituel car il est extrême, très tôt dans la saison estivale et que le changement climatique l’a très certainement aggravé”, analyse pour l’AFP Samantha Burgess, climatologue pour l’observatoire européen Copernicus.Exceptionnel, il ne le restera pas longtemps: “le changement climatique créé une nouvelle norme”, rendant les canicules plus fréquentes et désormais possibles en juin et en septembre.”De plus en plus de villes européennes s’adaptent, mais on peut dire que ce n’est pas assez rapide ni assez complet”, avertit la scientifique, soulignant la persistance de “problèmes d’infrastructure (…), une pression sur les systèmes de santé nationaux et encore trop d’excès de mortalité”.L’impact de l’épisode prendra des mois à être estimé, mais lui rappelle déjà les canicules de 2003 et de 2022, responsables respectivement d’environ 70.000 et 61.000 décès prématurés, essentiellement chez les personnes âgées.- “Pas normal” -“On vit un peu comme des taupes”, dit à l’AFP Nicole, 85 ans, à Paris, pendant que son infirmier bande ses jambes enflées par la chaleur, dans l’air étouffant de son appartement au 20e étage d’une tour d’un quartier populaire.A l’hôpital de Nice, “c’est une lutte quotidienne” raconte le chef des urgences, Pierre-Marie Tardieux. Il dit recevoir “environ 30% de personnes âgées, mais aussi des travailleurs du bâtiment, des sportifs, des gens jeunes qui ont eu des coups de chaud” ainsi que “beaucoup de personnes qui vivent dans la rue”.A Bordeaux, “Jo”, un SDF de 55 ans, dit “souffrir énormément”. Le bitume dans cette ville très minérale est plus chaud encore.Pire, les températures baissent trop peu la nuit pour offrir un répit aux organismes. La France a connu lundi sa nuit puis sa journée les plus chaudes pour un mois de juin. Les rues parisiennes ne sont pas descendues en-dessous de 27°C dans la nuit de lundi à mardi, confirme Météo-France.A La Hague, Georgette Kymmell est consciente que le climat change: “autrefois il ne faisait généralement que 25°C lors des étés très chauds du mois de juillet, mais aujourd’hui, il fait parfois jusqu’à 30°C en mai, ce qui n’est tout simplement pas normal.””L’Europe se réchauffe depuis plus vite que la moyenne mondiale”, poursuit Samantha Burgess, en raison notamment de sa proximité avec l’Articque, qui se réchauffe 3 à 4 fois plus vite, mais aussi de l’effet paradoxal de l’amélioration de la qualité de l’air grâce aux législations environnementales.- Ciel plus clair -Même si très bonne pour les poumons des Européens, la réduction des aérosols polluants signifie que “nous avons un ciel plus clair, ce qui veut dire plus d’énergie qui atteint la surface de la Terre”, explique la scientifique.En Espagne également, où un record en juin de 46°C a été enregistré samedi, le thermomètre est redescendu, mais pourrait encore dépasser 40°C dans le sud.A Madrid, “c’est comme être dans un four (…) donc honnêtement, je ne me sens pas super bien, mais avec un peu de coca et une bière, on peut tout supporter”, philosophe Daniela Davila, une journaliste originaire d’Alicante, alors que les autorités recommandent d’éviter l’alcool et les boissons sucrées.

Retraites: la gauche veut censurer Bayrou, le RN renvoie aux budgets

Un trimestre de gagné pour François Bayrou ? Le Premier ministre devrait survivre mardi à sa huitième motion de censure, déposée par les socialistes sur les retraites mais qui, faute des voix du RN, ne serait qu’un coup de semonce avant les discussions budgétaires à l’automne.Une “trahison” pour les députés socialistes. Une “blague” pour François Bayrou. L’examen de la motion de censure, en fin d’après-midi, pourrait tourner au règlement de comptes entre ces deux camps, presque cinq mois après leur accord de non-censure pour laisser passer les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale.Depuis, le conclave sur les retraites entre partenaires sociaux, qui faisait partie de ce pacte de non-censure, s’est soldé par un échec. Et les socialistes reprochent à François Bayrou de ne pas mettre en discussion au Parlement un texte permettant de débattre du passage de l’âge légal de départ à 64 ans.Or, le PS considère qu’il s’y était engagé dans un courrier mi-janvier, lorsqu’il plaidait pour une discussion entre partenaires sociaux “sans totem ni tabou”, et promettait un texte au Parlement. Il posait toutefois comme condition “un accord politique et (un) équilibre financier global maintenu”.”Plus aucune indulgence à l’égard de François Bayrou (…) On nous a trahis”, a estimé dimanche le patron du PS Olivier Faure.Le reste de la gauche, qui voulait une motion commune, votera largement la censure. “C’est heureux que le Parti socialiste revienne à la raison”, a ironisé la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.François Bayrou, lui, “est assez remonté après le Parti socialiste”, résume une ministre.”C’est une blague (…). Ils font une censure pour montrer qu’ils sont dans l’opposition”, a vertement piqué dimanche l’intéressé.”La blague, c’est le Premier ministre qui nous gouverne” et dont “l’essentiel de l’ambition est de gagner du temps”, a répondu le chef des députés socialistes Boris Vallaud sur RTL.- “Coup de semonce” -Mais tous les socialistes n’ont pas les mêmes motivations. François Hollande, défavorable à une censure, votera le “coup de semonce” proposé par son groupe, mais “dès lors que le RN ne s’y associera pas”.Et il entend soutenir des mesures issues des discussions entre partenaires sociaux, pour les retraites des femmes ou un départ sans décote à 66 ans et demi, alors que François Bayrou s’est dit prêt à intégrer des avancées au prochain budget de la Sécurité sociale.”François Hollande pourra voter en toute tranquillité, mais quand nous déposons une motion de censure ça n’est pas pour faire semblant”, a répondu M. Faure, accusant aussi le RN de passer d’une “ligne rouge” sur les retraites à “une ligne en pointillés”.Car le groupe de Marine Le Pen ne devrait pas soutenir la motion, lui ôtant toute chance d’atteindre les 289 voix nécessaires.”Nous constatons la duplicité du Rassemblement national mais sommes-nous surpris ? (..) Quand c’est flou, il y a Bayrou et il y a aussi le RN”, a pointé mardi lors d’un point presse Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste.”Au Rassemblement national, nous considérons que l’on vote une motion de censure pour protéger les Français des mesures toxiques qui sont prises par un gouvernement (…). Censurer aujourd’hui n’apporterait rien”, a argué mardi Marine Le Pen.”En revanche (…) Nous serons extrêmement attentifs à la destinée de la programmation pluriannuelle de l’énergie (….) et au budget proposé par le gouvernement de M. Bayrou”, a-t-elle ajouté devant des journalistes à l’Assemblée.”Ce gouvernement ne vivra pas très longtemps”, avait prédit le patron du parti Jordan Bardella samedi.Et la rentrée s’annonce houleuse pour le Premier ministre, qui devra naviguer entre les menaces de censure de la gauche et du RN pour trouver 40 milliards d’euros d’économies.Avec un soutien des plus minimalistes du bloc central qui n’arrête pas de se déchirer.”Le principal point commun des forces politiques qui soutiennent ce gouvernement. c’est de vouloir qu’il y ait un gouvernement en France. Voilà, on en est là”, a résumé le leader de Renaissance Gabriel Attal.

Trafic ferroviaire interrompu “au moins plusieurs jours” entre Paris et Milan après de violents orages

Le trafic ferroviaire entre Paris et Milan est interrompu “au moins plusieurs jours” a indiqué mardi matin la SNCF à l’AFP, après de violents orages lundi autour de Modane dans la vallée de la Maurienne en Savoie.Des opérations de nettoyage sont en cours, la SNCF indiquant espérer qu’il n’y aura pas de dégâts sur les voies, ce qui rallongerait l’interruption, a-t-elle précisé.Le trafic est interrompu depuis 17H lundi à la suite de violents orages consécutifs à la canicule qui ont provoqué d’importantes coulées de boues recouvrant les voies de la gare de Modane, dernière ville desservie avant la frontière italienne.La SNCF opère trois aller-retours par jour entre Paris et Milan.Les deux villes sont aussi reliées par la compagnie italienne Trenitalia qui passe sur les mêmes voies que la compagnie française. Le trafic des TER est lui aussi perturbé, les trains devant s’arrêter en gare de Saint Michel-Valloire. Ces orages ont provoqué une crue historique d’un torrent de la vallée alpine de la Maurienne, mais aucune victime n’était à déplorer lundi soir, selon la préfecture de Savoie.Le nettoyage est en cours depuis mardi matin dans les trois communes particulièrement touchées (Fourneaux, Modane, Saint-Colomban-des-Villards) après la crue du Charmaix, un cours d’eau prenant sa source en haute montagne pour se jeter dans l’Arc, qui a débordé. Une centaine de caves ont été inondées, touchant habitations, commerces et bâtiments publics.Vingt sapeurs-pompiers sont sur place à Fourneaux pour “mener les opérations de pompage et de nettoyage des boues” qui ont recouvert les routes. “Plusieurs personnes sont venues spontanément sur le terrain” pour aider, a souligné la préfecture.Côté axes routiers, après plusieurs fermetures en soirée, seule la départementale 1006 restait fermée mardi.Dans le département voisin des Hautes-Alpes, la commune de Val-des-Prés, dans le Briançonnais, a été touchée: sept habitations et une partie du camping ont été inondés, selon les pompiers, et la RN94 coupée par des coulées de boue.

La clim sans gaz polluants? La technologie des réfrigérants solides émerge à Cambridge

C’est une pâte molle comme de la cire, blanche et granuleuse, aux propriétés prometteuses: sa température varie de plus de 50 degrés sous la pression, ouvrant la voie à une génération révolutionnaire de climatiseurs sans gaz à effet de serre.Contrairement aux gaz utilisés dans les appareils actuels, ces “réfrigérants solides” ne fuient pas. Ils “sont aussi potentiellement plus économes en énergie”, résume Xavier Moya, professeur de physique des matériaux à l’université britannique de Cambridge.Environ 2 milliards de climatiseurs sont en service dans le monde et leur nombre grimpe à mesure que la planète se réchauffe. Entre les fuites et la consommation d’énergie, les émissions associées progressent elles aussi chaque année, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).Voilà 15 ans que Xavier Moya étudie les propriétés de ces “cristaux de plastique” dans son laboratoire au sein de la prestigieuse université britannique.Sur son plan de travail trône une imposante machine rouge et grise, surmontée d’un cylindre, qui teste la température de la matière en fonction de la pression.Objectif: identifier les meilleurs réfrigérants parmi cette classe de matériaux déjà utilisée par l’industrie chimique et assez facile à se procurer (la composition exacte des molécules retenues reste secrète).Le phénomène est invisible à l’oeil nu, mais ces cristaux sont composés de molécules capables de tourner sur elles-mêmes. Lorsqu’on les presse, leur mouvement se bloque et elles dissipent leur énergie sous forme de chaleur. Les relâcher fait à l’inverse baisser la température alentour. C’est “l’effet barocalorique”.- Canettes parfaitement fraîches -“La demande en climatisation augmentera considérablement à l’échelle mondiale d’ici 2050″, explique à l’AFP Cliff Elwell, professeur de physique du bâtiment à l’université UCL de Londres, pour qui les solides barocaloriques ont le potentiel pour être aussi efficaces, voire plus, que le gaz.”Mais quelle que soit la nouvelle technologie qui finira par être lancée, elle devra toujours répondre aux exigences de base”, notamment sur la taille de l’appareil ou le bruit qu’il produit, pour espérer se frayer un chemin dans les maisons et les voitures, prévient-il.Parallèlement à ses recherches à Cambridge, Xavier Moya a créé en 2019 une startup, Barocal, pour appliquer concrètement les découvertes de son groupe de recherche. Elle emploie neuf personnes et dispose de son propre laboratoire –pour l’instant un modeste conteneur sur un parking.Mais la “jeune pousse” fait des émules: elle a levé ces dernières années environ 4 millions d’euros, auprès notamment du Conseil européen de l’innovation, un programme de l’UE associant le Royaume-Uni, et Breakthrough Energy, organisation créée par le milliardaire américain Bill Gates.Elle compte porter son effectif à 25 ou 30 personnes cette année.A l’intérieur du conteneur, le premier prototype de climatiseur fait la taille d’une grosse valise: loin d’être un miracle de miniaturisation, il bourdonne en outre assez bruyamment lorsqu’un circuit hydraulique augmente ou diminue la pression dans les quatre cylindres remplis de cristaux.Mais il fonctionne. Un petit réfrigérateur est attaché au système et les canettes de soda qui s’y trouvent sont parfaitement fraîches.- Réduire les factures -Ce premier prototype “n’a pas encore été véritablement optimisé, ni sur sa masse, ni sur son volume, ni même sur le son”, reconnaît l’ingénieur matériaux chez Barocal Mohsen Elabbadi.Mais les nouveaux systèmes que l’entreprise est en train de perfectionner seront, eux, comparables en taille et aussi silencieux que ceux fonctionnant au gaz, promet-il.Si l’entreprise se concentre pour l’instant sur le froid, la technologie pourra aussi servir à produire du chaud.Plusieurs équipes étudient ces matériaux à travers le monde, mais celle de Cambridge est pionnière en la matière, selon Breakthrough Energy, qui estime que ces appareils “ont le potentiel de réduire les émissions jusqu’à 75%” par rapport aux systèmes traditionnels.Barocal espère lancer “un premier produit sur le marché dans 3 ans”, selon Florian Schabus, le directeur commercial. Il s’agira d’abord “d’unités de refroidissement pour de grands centres commerciaux, des entrepôts, des écoles” ou encore “des centres de données”.Les entreprises sont jugées plus faciles à convaincre sur une technologie qui sera initialement plus chère à l’achat, mais qui permettra de réduire les factures. Barocal vise à terme des prix équivalents aux systèmes traditionnels pour se lancer à l’assaut des particuliers.

Les nuits caniculaires, une épreuve pour le sommeil et une menace pour la santé

Des nuits “très désagréables”, éprouvantes pour les organismes: la canicule, qui frappe la quasi-totalité de la France et qui s’intensifie, abîme souvent le sommeil, un phénomène néfaste pour la santé s’il se répète.  Avec l’épisode de canicule stricto sensu, “on va avoir au moins quatre jours où la température ne baisse pas la nuit. Et donc, les effets, on va commencer à les voir”, a déclaré mardi à l’AFP Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste dans le Val-d’Oise et porte-parole du syndicat Samu Urgences de France.  Déjà dimanche et lundi, où le thermomètre a affiché 35°C dans de nombreuses parties du pays, ont été synonymes de nuits “très désagréables” avec un mercure ne descendant pas sous les 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.Le cerveau, où les neurones régulant température et sommeil sont très connectés, est en effet très sensible à la chaleur, qui fait monter le thermostat central et active des systèmes de stress. Lorsqu’il fait très chaud, la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau de la peau est moins efficace, la déperdition de chaleur moindre, et l’endormissement compliqué, rappellent les spécialistes du sommeil.Des températures nocturnes élevées augmentent aussi les réveils et réduisent notamment le sommeil profond, considéré comme le plus régénérateur.”Alors que l’attention est généralement portée sur les températures diurnes maximales, c’est la température nocturne qui fera courir le plus grand risque pour la santé, en particulier pour les populations vulnérables”, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies. Avec ces nuits tropicales, “le corps ne peut pas récupérer d’une forte chaleur continue. Cela conduit à une augmentation des crises cardiaques et des décès”, souligne l’organisation.Une revue de littérature scientifique, publiée mi-2024 dans Sleep Medicine, a aussi souligné que “la hausse des températures induite par le changement climatique et l’urbanisation constitue une menace planétaire pour le sommeil”.Or une privation excessive de sommeil par rapport aux besoins perturbe la récupération de l’organisme.A court terme, les principaux effets documentés sont cognitifs: somnolence, fatigue, risque d’accidents du travail ou de la circulation. A long terme, cela peut engendrer une “dette” nocive par son action sur le métabolisme. La résistance au stress peut aussi diminuer, et le risque de rechute ou d’ancrage d’une pathologie mentale augmenter.Pour mieux dormir par forte chaleur, les spécialistes invitent à renforcer les mécanismes faisant fluctuer la température lors des cycles jour/nuit et à veiller aux “ennemis du sommeil”.Avant le coucher, il est par exemple conseillé de prendre une douche fraîche mais pas glacée, de diminuer les excitants, comme le café, ou de limiter l’alcool, qui favorise l’endormissement mais augmente légèrement la température interne.Pour récupérer en partie du manque de sommeil, la sieste a prouvé ses bénéfices. 

Les nuits caniculaires, une épreuve pour le sommeil et une menace pour la santé

Des nuits “très désagréables”, éprouvantes pour les organismes: la canicule, qui frappe la quasi-totalité de la France et qui s’intensifie, abîme souvent le sommeil, un phénomène néfaste pour la santé s’il se répète.  Avec l’épisode de canicule stricto sensu, “on va avoir au moins quatre jours où la température ne baisse pas la nuit. Et donc, les effets, on va commencer à les voir”, a déclaré mardi à l’AFP Agnès Ricard-Hibon, médecin urgentiste dans le Val-d’Oise et porte-parole du syndicat Samu Urgences de France.  Déjà dimanche et lundi, où le thermomètre a affiché 35°C dans de nombreuses parties du pays, ont été synonymes de nuits “très désagréables” avec un mercure ne descendant pas sous les 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.Le cerveau, où les neurones régulant température et sommeil sont très connectés, est en effet très sensible à la chaleur, qui fait monter le thermostat central et active des systèmes de stress. Lorsqu’il fait très chaud, la dilatation des vaisseaux sanguins au niveau de la peau est moins efficace, la déperdition de chaleur moindre, et l’endormissement compliqué, rappellent les spécialistes du sommeil.Des températures nocturnes élevées augmentent aussi les réveils et réduisent notamment le sommeil profond, considéré comme le plus régénérateur.”Alors que l’attention est généralement portée sur les températures diurnes maximales, c’est la température nocturne qui fera courir le plus grand risque pour la santé, en particulier pour les populations vulnérables”, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies. Avec ces nuits tropicales, “le corps ne peut pas récupérer d’une forte chaleur continue. Cela conduit à une augmentation des crises cardiaques et des décès”, souligne l’organisation.Une revue de littérature scientifique, publiée mi-2024 dans Sleep Medicine, a aussi souligné que “la hausse des températures induite par le changement climatique et l’urbanisation constitue une menace planétaire pour le sommeil”.Or une privation excessive de sommeil par rapport aux besoins perturbe la récupération de l’organisme.A court terme, les principaux effets documentés sont cognitifs: somnolence, fatigue, risque d’accidents du travail ou de la circulation. A long terme, cela peut engendrer une “dette” nocive par son action sur le métabolisme. La résistance au stress peut aussi diminuer, et le risque de rechute ou d’ancrage d’une pathologie mentale augmenter.Pour mieux dormir par forte chaleur, les spécialistes invitent à renforcer les mécanismes faisant fluctuer la température lors des cycles jour/nuit et à veiller aux “ennemis du sommeil”.Avant le coucher, il est par exemple conseillé de prendre une douche fraîche mais pas glacée, de diminuer les excitants, comme le café, ou de limiter l’alcool, qui favorise l’endormissement mais augmente légèrement la température interne.Pour récupérer en partie du manque de sommeil, la sieste a prouvé ses bénéfices. 

E.coli dans l’Aisne: 30 cas, résultat du séquençage du génome attendu mercredi, selon la procureure

Trente personnes ont été victimes d’une intoxication liée à la bactérie E.coli dans l’Aisne depuis le 12 juin, dont l’enfant de 11 ans décédée, a indiqué mardi la procureure de Paris, précisant que le résultat du séquençage du génome était attendu “vraisemblablement mercredi”.Le parquet de Saint-Quentin, qui avait ouvert une enquête préliminaire des chefs d’homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine, s’est dessaisi le 25 juin au profit du pôle de santé publique du parquet de Paris, au regard du nombre des victimes et de la complexité des investigations.”Trente cas nous ont été signalés au cours de l’enquête épidémiologique”, a déclaré Laure Beccuau sur RTL, précisant que “chaque cas qui se manifeste désormais dans un centre hospitalier est repéré et analysé”.Parmi les 30 cas figurent 29 enfants, dont Elise, décédée le 16 juin à 11 ans, et une personne âgée de 73 ans. La procureure a précisé que le plus jeune enfant touché était un bébé de 11 mois de sexe féminin.Elle a indiqué que lundi, “il y avait encore sept personnes hospitalisées”, mais que plusieurs allaient pouvoir sortir “dans les jours prochains”, tandis qu'”un certain nombre de personnes restent sous surveillance à domicile”.Deux enquêtes, une de santé dite épidémiologique et une judiciaire, sont menées parallèlement et vont “avoir des ponts entre elles”, a expliqué Mme Beccuau.L’enquête épidémiologique a déterminé que cette bactérie E. coli dans sa structure a pour origine plutôt une contamination à la consommation de viande”, d’où la fermeture de boucheries, a-t-elle rappelé.Elle a indiqué attendre le résultat plus précis de séquençage du génome de la bactérie “vraisemblablement mercredi”.Séquencer le génome de la bactérie, c’est définir “presque l’empreinte digitale de cette bactérie”, ce “qui nous permettra de déterminer avec certitude que l’ensemble des victimes a été contaminé avec la même bactérie”.”Ensuite on fera la comparaison avec ces mêmes séquençages de génome de la bactérie avec les prélèvements qu’on a effectués dans les boucheries” visées, a-t-elle expliqué.”La bactérie E.coli, on la trouve partout. Chaque individu en a même dans son intestin. La difficulté, c’est qu’il y a des bactéries E.coli qui sont dites pathogènes” et qui provoquent les intoxications, a encore rappelé la procureure.Elle n’a pas exclu d’autres cas, si des personnes décongèlent et consomment de la viande achetée précédemment, en précisant que le temps “de développement et d’apparition des symptômes est entre 10 et 15 jours”.La procureure a souligné que les deux derniers cas étaient liés à “de la contamination secondaire, par les mains. C’est-à-dire qu’une personne contaminée a dû (…) sortir des toilettes sans bien se laver les mains, et tenir les mains d’une autre personne qui du coup va être contaminée”.